Dimanche matin-7h

Oui vraiment, il n’y avait pas dire, elle était complètement folle. Se lever le dimanche a six heure trente du matin ne devrait pas être permis, et pourtant, c’est bien ce qu’elle avait fait. Mais le pire n’était surement pas l’heure a laquelle elle s’était levée. Non, vraiment ce qui était le signe de sa folie était qu’elle s’était levée aussi tôt pour aller nager dans le lac gelé. Elle faisait ca toutes les semaines, 3 fois par semaine, et jusqu'à présent, personne ne l’avait jamais surprise. Elle faisait ca pour être en forme et puis, elle adorait l’eau et nager. Le sol avait beau toujours être recouvert de neige, le lac n’était pas gelée, et la magie avait ses avantages, un petit coup de baguette magique, et toute sensation de froid allait disparaître. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait fait lorsqu’elle était sortie, sur la pointe des pieds nues, entourée de sa cape et le cheveux noués de son dortoir afin de prendre la direction du parc. La jeune femme soupira tout en faisant craquer son cou. La cape qu’elle ne tenait plus glissa le long de ses épaules jusqu'à finir en boule sur la neige. Avec une grande inspiration, Vela rentra dans l’eau. Quelques minutes plus tard, elle nageait. C’était toujours dans ses moments la qu’elle prenait vraiment la peine de réfléchir a ce qui l’entourait et a ce qu’on lui avait dit. Ce matin, elle se mit à penser à la fille qu’elle connaissait depuis presque toujours, celle qui était a présent celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie… Salamandra. En pensant a elle, un sourire apparu sur le visage de Vela. Oui vraiment, elle l’aimait beaucoup ; elle ne pouvait jamais s’ennuyer quand elle était avec elle. La jolie blonde trouvait toujours de quoi la divertir et trouvait le moyen de toujours avoir quelque chose d’intéressant à raconter. La veille au soir, les deux jeunes femmes avaient tenu conciliabule pendant près de deux heures. Vela avait enfin pu avoir les informations qu’elle recherchait à propos de son amie et d’Aymeric McCawley. Vela ne l’aimait pas, elle n’aimait pas grand monde il était vrai, mais lui c’était particulier. Il avait peur d’elle, et ca vraiment, elle adorait. La serpentard en profitait donc, elle jouait avec lui autant qu’elle le pouvait. Pour l’instant, il ne réagissait pas, peut-être que les choses changeraient. Peut-être pas.
Après plus de trente minutes à nager sans même y penser, Vela était sortie de l’eau et s’était précipitée vers son dortoir afin de pouvoir profiter d’une longue douche brulante. C’était son petit plaisir, l’eau glacée et l’eau brulante. Elle adorait ca.

Dimanche matin-9h

La demoiselle posa son sac sur une table tout au bout de la bibliothèque. La au moins, elle était sure d’être tranquille, même le bibliothécaire n’était pas la pour l’instant. Elle avait du travail à faire pour le mois a venir, et elle aurait bien voulu en être débarrassée le plus rapidement possible, avant ce soir si possible. Elle n’avait croisée personne sur son chemin. Il y avait bien eut quelques rares courageux, déjà debout, dans la grande salle lorsqu’elle avait pris un petit-déjeuner express, mais en dehors de ca, non, vraiment personne. Il fallait les comprendre aussi… Et puis tant mieux pour elle, elle n’aimait pas être dérangée dans son travail. Vela sortie donc tout son petit matériel ainsi que son livre de divination, elle avait plus de 40 cm de parchemin à rendre dans moins de deux semaines. Elle avait commencé à y réfléchir et elle savait parfaitement ce qu’elle avait à écrire. En revanche elle avait besoin de deux ou trois aux livres afin de confirmer certaines de ses pensées. La jeune femme se leva donc et se prit la direction des bonnes étagères. En chemin, elle entendit un bruit sourd, comme si quelqu’un venait de se cogner. Vela haussa un de ses sourcils mais n’y prêta pas plus attention. Elle ne put malheureusement l’ignorer plus longtemps lorsqu’elle entendit plusieurs livres tomber par terre. Après un long soupire, elle se mit en direction du bruit.

Ca va pas non ? Sa voix était glaciale et elle venait de cracher ses mots comme s’ils pouvaient tuer. On pourrait avoir la…. Elle ne put pas finir sa phrase. Non, a la place, elle explosa d’un rire cruellement moqueur. Elle venait de voir la source de ce bruit. Aymeric…. Comme quoi, ses pensées alors qu’elle nageait avaient été prémonitoires, encore une fois. Sauf que jamais elle n’avait rêvé de le voir dans une position aussi embarrassante. La vraiment, c’était un cadeau qu’il lui faisait. Il était allongé par terre, un air de désespoir profond sur son visage, entouré par les livres qui venaient de tomber. Lorsqu’elle eut réussi à reprendre son calme, la jeune femme s’accroupit, un sourire plus que narquois aux lèvres. J'aurais du me douter que c'était toi.... Encore une fois, sa voix était piquante de méchanceté. On a pas vu ou on marchait ? Surement trop aveuglé par... l'amour.

Elle ne lui avait bien évidemment pas proposé de l’aider a se relever.

Elle l’aurait souhaité que les choses ne se seraient pas passer comme cela. Tomber sur Aymeric dans la bibliothèque alors qu’elle venait justement a peine de parler de lui était bien plus que de la chance. A son humble avis, c’était encore une facette de son don, elle en était sure. Elle ne l’aimait pas, pas du tout même, mais être en sa compagnie était toujours particulièrement divertissant et la laissait toujours de bonne humeur. Il avait l’air si…. Terrifié a l’idée qu’elle puisse tout percer a son sujet, et elle le pouvait parfaitement, elle n’en avait juste pas l’envie, et elle n’en voyait pas l’intérêt. Il était beaucoup plus agréable de lui faire croire qu’elle le pouvait plutôt que de le faire pour de vrai. Elle appréciait énormément ces petites entrevues, au grand déplaisir du jeune homme. Cette fois-ci, au risque de se répéter dans ses pensées, le voir dans une position, aussi ridicule, était un véritable plaisir pour les yeux. Elle photographia donc cet instant dans sa mémoire histoire de se la remémorer pendant encore très longtemps. Elle avait d’ailleurs beau avoir arrêté de rire, elle ricanait encore intérieurement. Lorsque le jeune homme l’aperçue, il avait tenté de se relever le plus rapidement possible, se cognant, encore une fois contre l’étagère, mais c’était trop tard, elle l’avait déjà vu. Il jugea d’ailleurs bon de lui lancer un regard noir, comme si c’était de sa faute s’il était aussi maladroit et…. Oui, idiot. Elle en profita donc elle aussi pour lui rendre la pareille. Maintenant, elle devait lever la tête pour le regarder, elle s’en fichait, elle avait l’habitude, après tout, les trois-quarts du château était bien plus grand qu’elle ; mais elle devait avouer que les quelques secondes ou elle avait pu le regarder de haut avaient rempli son cœur d’une allégresse malsaine.

On ne t'a jamais dit que c'était mal de te mêler de la vie des autres. La jeune femme ricana, une fois de plus; mais la, il la cherchait vraiment. A croire qu’il voulait a tout pris la faire rire. Pour l’instant il y arrivait plutôt très bien. Tu n'a pas quelqu'un d'autre à aller ennuyer? Oh non, j'oubliais tu n'as pas d'amis.
Si si…. On me l’a dit plusieurs fois. Malheureusement pour toi, je préfère ne pas en tenir compte. Et non… personne d’autre… Et puis tu sais bien que tu es mon préféré. Elle lui adressa un clin d’œil avant de changer complètement de voix. Elle parlait a présent avec une voix d’enfant. Non… j’ai pas d’amis… Tu veux pas être mon ami ? Comme ca, on partagera tous nos secrets ! Elle lui adressa un sourire glacial avant de reprendre sa voix normale. Ah non… Pardon… Je connais déjà les tiens.

Il avait sans doute voulu lui faire mal. Raté. Il en fallait beaucoup plus que ca. Il venait de sortir sa baguette ; d’un geste du poignet, il venait de remettre tous les livres à leur place. Enfin… Tous sauf un qu’il tenait fermement. Voilà qui était intéressant…. Ce que contenait ce livre semblait l’intéresser vraiment, et il ne voulait pas qu’elle soit au courant. Dans le genre intrigant, on faisait difficilement mieux dans le contexte.

Sérieusement qu'est ce que tu fiche ici? Tu sais lire toi? C'est une grande nouvelle.
Ouuuuuuh ca pique. Elle avait dit ca avec un ton monotone et sans aucune expression sur son visage. Je t’ai suivi… J’avais juste envie de confirmer mes prédictions à ton sujet. La première est effectivement confirmée… Le reste… Et bien j’attends. Mais je t’en pris! Fais comme si je n’étais pas la. Je vais essayer de ne pas faire trop de bruit quand je te suivrai.

S’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas, c’était bien de devenir ami avec lui. Elle préfèrerait d’ailleurs être seule que d’être avec lui ; ne disait-on d’ailleurs pas qu’il valait mieux être seul plutôt que d’être mal entouré. Elle ne le supportait pas, il l’amusait, mais avoir une conversation avec lui était une véritable épreuve. Elle ne comprenait d’ailleurs pas comment sa meilleure amie faisait pour le supporter. Si elle avait été à sa place, elle lui aurait déjà arraché les yeux, la langue et très probablement le cœur, avec ses dents. Mais voilà, elle n’avait pas à le supporter très souvent. Elle ne cherchait jamais à provoquer leurs rencontres, par contre, lorsqu’ils se voyaient, elle ne se gênait pas pour agir comme elle souhaitait. Il ne s’énervait pas, autant en profiter. Même si Vela devait avouer que le voir s’énerver serait très certainement le clou du spectacle. Elle, elle s’énervait très rarement, elle était toujours très calme, trop calme, et la rage des autres ne faisait que lui procurer plaisir et amusement. On oubliait bien souvent que la rage ne nous poussait que très rarement au meilleur de soi.
Toujours est-il qu’elle lui avait sorti sa petite tirade. Elle ne valait pas grand chose, mais elle savait que d’une façon ou d’une autre, elle allait faire mouche. Elle ne s’était d’ailleurs pas trompée. Il lui avait lancé un regard paniqué, comme un petit agneau qui viendrait de voir le loup, comprenant qu’il était aussi bon que mort, quand elle lui annonça qu’elle savait déjà tout a son sujet.

Si c'est censé être de l'humour, tu devrais prendre des cours.
Avec qui? Toi?

C’était parfait, vraiment parfait. Il venait, encore une fois, de tomber en plein milieu de la toile qu’elle avait tissée. Vela était parfaitement sure que maintenant, son cerveau marchait à toute allure. Il devait surement se demander si elle connaissait vraiment ses secrets ; et si elle les connaissait, comment était-ce possible ? La jeune femme se mit à sourire, contente d’elle même. Elle vit quand même lever les yeux au ciel et croiser les bras, tenant toujours très fermement contre lui ce livre devenu si intéressant pour Vela.

J'aurais des secrets? Très bien, dans ce quoi j'aimerais bien savoir lesquels. Je t'écoute tu commences à m’intéresser.
O il ne la tromperait pas. Il se voulait calme et impassible; comme si ses paroles ne l’atteignaient pas; mais elle n’était pas si idiote. A quoi bon te le dire… Tu es déjà sensé les savoir et… Il est bien plus agréable pour moi de ne rien te dire.

Quand il lui avait demandé ce qu’elle faisait la, elle aurait tout simplement pu lui dire qu’elle était venue à la bibliothèque pour travailler ; c’était après tout la raison principale des élèves pour y aller. Et c’était la sienne aujourd’hui. Mais non, elle avait choisi une autre réponse, de simples petites phrases qui avaient le don d’éclairer sa journée.

Des prédictions …? Quel genre de prédictions? Tu es voyante maintenant?

Vela éclata de rire, un rire cruel et froid. Oui vraiment, on se fichait d’elle. Voyante elle ? Comment pouvait-il douter de ca ? Ne lui avait-elle pas prouvé a plusieurs reprise que c’était le cas ? Mais il est vrai qu’elle ne l’avait jamais dis explicitement, ni implicitement d’ailleurs, et qu’elle avait a faire a un Poufsouffle… Ils n’étaient pas réputés pour leur rapidité d’esprit…

Ca t’intéresse vraiment ? Tu veux donc qu’on devienne amis… Elle lui sourit. Par où commencer ? Mmmmm…. Je pense a toi la nuit… Le matin aussi… quand je mange… Quand je suis sous la douche. Surtout quand je suis sous la douche a vrai dire… Et quel genre de prédictions… Ca dépend des moments…

Dans le genre indications inutiles…..

Elle l’agaçait, et pas qu’un peu. Vela pouvait le lire sur son visage, et elle devait reconnaître que ca l’amusait plus qu’autre chose, surement un peu trop, mais elle n’en avait rien à faire. Elle était comme ca, elle s’amusait du malheur des autres, surtout quand c’est elle qui le provoquait. Cette rencontre, qu’il devait très probablement regretter en maudire en même temps, allait parfaitement a Vela ; pour lui, c’était beaucoup moins sur. Il essayait de se défendre, de se battre contre elle comme il le pouvait, mais il ne se rendait pas compte que ca ne servait a rien, a rien du tout. Plus il essayait de sortir de sa toile, plus elle allait être tenter de la resserrer, encore et toujours, même si elle risquait de le faire étouffer. A vrai dire, elle n’attendait que ca. Elle voulait le voir sortir de sa coquille, elle voulait qu’il ne reste pas toujours aussi plat et « calme ». Elle le provoquait des qu’elle le pouvait, c’était visible de tous. Elle le provoquait dans tous les domaines ; quand elle lui avait répondu un peu plus tôt, elle n’avait pas voulu exprimer le moindre degré d’humour, après tout, elle n’était pas vraiment le genre de personne a faire des blagues au coin du feu un chocolat chaud a la main. Non, elle avait voulu voir sa réaction. Elle avait été quelque peu déçue… Elle ferait mieux la prochaine fois.

Je n'ai aucun secret Vela, ne va pas imaginer n'importe quoi.

Elle lui adressa un sourire qui voulait très clairement “ Mais bien sur mon canard… Je vais te croire”. Tout le monde avait au moins un secret, certains en avait a revendre. Elle, elle n’en avait qu’un seul, mais il était si gros qu’il remplissait le rôle d’une bonne dizaine. Elle savait donc parfaitement que lui aussi, malgré ce qu’il essayait, pitoyablement, de lui faire croire, était faux. Peut-être essayait-il de lui faire cracher le morceau, il pensait surement que face a une telle phrase, elle lui cracherait au visage une idiotie du genre “et ca, c’est pas un secret alors?!” Raté… Encore une fois. Elle se contenta donc de fixer le livre qu’il tenait ferment contre lui, transformant lentement son sourire en un rictus de moquerie,

Je suis mort de rire, tu cherches à avoir un prix pour l'humoriste la plus nulle, tu as réussis. Arrête un peu de jouer à ça c'est fatiguant. Tu ne sais rien prédire de mieux que ça? Tu parles d'une voyante …
Ah ah ah… Elle avait dit ses trois syllabes avec le plus de mépris qu’elle le pouvait, a une vitesse désespérément lente et avec la tête légèrement penchée sur le coté. Je pense que nous somme ex aequo pour ce prix… Et….. qui a dit que j’étais voyante? Oh d’ailleurs! Si tu n’as… aucun secret, tu ne verras donc aucun problème a ce que je jette un oeil au livre que tu tiens… J’en ai besoin pour mon devoir.
D'accord tu as gagné, j'ai un secret. Je suis fiancé à Salamandra, tu sais ta meilleure amie. Soit pas jalouse, tu trouvera quelqu'un aussi, dans cent ans.

Encore une fois, elle explosa d’un rire froid, presque glacial. Il avait encore tenté de la blesser avec quelque chose d’aussi…. Bas. Et très franchement, la nouvelle qu’il lui annonçait n’avait rien de nouveau. Vraiment pas.

Si c’est pour finir avec quelqu’un dans ton genre, complètement aveuglé par l’amour en pensant que personne d’autre ne va le voir… Je préfère encore être seule à jamais. Ne disait-on pas d’ailleurs qu’il valait mieux être seul que mal entouré? Et ton secret… il est aussi valable que si je te disais “ je suis une Serpentard!”. La jeune femme se rapprocha de lui, jusqu’au point d’être inconfortablement proche de lui. Allez Aymeric… Dis moi tout. Promis, je ne le raconterai a personne. Pas même a Salamandra.

Vraiment s’il appelait ca un scoop, il fallait très sérieusement qu’il revoit ses définitions. Elle en avait entendu des meilleurs venant de première année dans les toilettes. Il suffisait de bien regarder et d’être un tant soit peu attentive pour remarquer tout ca ; et dès que cela concernait sa meilleure amie, Vela était excessivement attentive. Après, elle n’irait pas se vanter de savoir qu’elle était la raison sous ses fiançailles, ca, elle n’en savait rien, et elle ne savait pas trop si elle voulait vraiment qu’on la mette au courant. Il devait y avoir une réelle raison, quelque chose de bien profond qui lui échappait, parce que, soyons honnêtes un instant, Salamandra était une Malefoy et Aymeric était…. Rien, il n’était rien d’autre qu’un petit Poufsouffle insignifiant. La serpentard valait mieux que ca, beaucoup mieux. La seule chose qui la soulageait, plus ou moins, dans cette histoire, c’était que la famille de la jeune femme attendrait sans aucun doute que leur fille ait fini ses études avant de la marier, il lui restait donc encore un peu de temps pour essayer de se sortir de la.

Je ne vois pas ce que tu trouveras d'intéressant là-dedans, mais puisque tu y tiens tu n'a qu’à le prendre. J'en trouverais bien un autre.

Elle se contenta de lui adresser un léger sourire fichtrement vague tout en attrapant le livre qu’elle sera a son tour fermement contre elle. Il était a elle a présent, et elle voyait parfaitement qu’il le lui avait donné a contre coeur. Malheureusement pour lui, lui avoir donné ne signifiait pas qu’il n’avait aucun secret, cela voulait tout simplement dire qu’il ne voulait pas qu’elle croit qu’il en est, et que pour réussir à lui faire croire ca, il était prêt a se débarrasser de ce livre. Livre qu’il avait après tout, eut énormément de mal à attraper. S’il ne voyait pas, elle elle trouverait; même si elle devait passer une nuit le nez plongé dans se bouquin. Elle n’aimait pas Aymeric, et très honnêtement elle pouvait sentir qu’il y avait tricot rayé sous patate, elle allait donc chercher, et elle trouverait. Ne serait-ce que pour rendre le vie du Poufsouffle encore plus misérable elle était prête a faire ca. C’était ca que l’on appelait de la dévotion.

Tu étais déjà au courant … Elle t'a tout balancé alors, j'aurais du m'en douter. Elle ne sait pas tenir sa lange, ah s'en servir ça elle sait le faire, tellement bien que je serais étonné que tous les types du château n'ont pas testé.

Oouuuh… Il y en avait un qui venait de signer son arrêt de mort. Vraiment, s’il avait voulu se suicider, ou se faire tabasser, il n’aurait pas pu mieux faire que ca. Les jaunes ne réfléchissaient donc jamais? Vela vu donc rouge, ou plutôt vert, ce jolie vert qui faisait d’elle ce qu’elle était de mieux. Sans lui laisser le temps de réagir, elle laissa tomber le livre par terre et vint attraper le cou du jeune homme de sa main droite. Se servant de tout sa force, et elle en avait, chose que bien des personnes dans ce château avait tendance a oublier, elle alla le plaque violement contre la bibliothèque qui se trouvait derrière lui. Une fois la, elle serra un peu plus l’emprise qu’elle avait sur le cou d’Aymeric. Elle n’était pas dupe, dans un combat purement physique, elle ne l’emporterait jamais, mais pourtant, elle comptait bien se servir des quelques secondes que lui offrait l’effet de surprise pour être parfaitement clair avec lui. Elle avait beau exprimer toute sa haine et toute sa rage, son visage restait parfaitement froid, ne laissant aucune émotion transparaitre.

Si tu parles encore une seule fois de Salamandra de cette façon, que je sois la ou pas, et crois moi, je le saurais, je prendrai un immense plaisir a me servir de tes boyaux pour décorer la salle commune des Serpentard. On s’est bien compris toi et moi? Et non… Elle ne m’a pas tout balancé. Il suffit d’ouvrir ses yeux.

Dans le genre étrange, ca se posait la. Vela avait l’habitude d’être brusque avec lui. Elle était plus dans l’esprit de le pousser a bout sans jamais rien lui dire, et la, sans vraiment prévenir, leur conversation qui avait commencé dans la plus parfaite des normalités, était en train de changer complètement. Ne venait-elle pas de lui dire, et avouer, ce qu’elle avait sur le cœur. Oui bon certes ce n’était pas encore dans le genre super déclaration ; mais elle lui avait quand même dit a quel point la relation qui l’unissait a Salamandra était forte (bon d’un autre coté, le château entier le savait, mais personne ne savait vraiment comment elles avaient commencé a se fréquenter, et personne, a part peut-être le frère de la demoiselle, ne savait que toutes deux portaient leur secrets respectifs), et que oui, franchement, elle n’aimait pas Aymeric. Et pourtant, elle était la a lui déballer un infime espace de son cœur. La chose était limite incohérente, et pourtant, elle arrivait réellement. Il ne fallait pas non plus croire que demain ils se retrouveraient à cinq heures pétantes pour aller boire une tasse de thé et manger des petits fours dans la salle de divination. La tension était encore et toujours bien présente, et aucun amour, aucune affection ni même la moindre trace de reconnaissance n’était présent dans leurs yeux. C’était comme ca et pas autrement, ce n’était pas parce que dans un moment de faiblesse ils disaient trois mots de trop, que ce qu’il ressentait l’un pour l’autre allait changer. Lorsqu’elle le verrait, Vela serait encore et toujours prise de nausée, et c’était parfait de cette façon.
Lorsqu’elle avait vu ses soupçons confirmer à propos mariage, la jeune serpentard avait cru qu’elle irait étrangler Aymeric au beau milieu de la Grande Salle. C’était surement une des idées les plus stupides et incompréhensibles qu’elle n’avait jamais entendu. Salamandra méritait tellement plus que ce jaune, et pourtant, il avait semblé que le choix était plutôt bien fixé. Elle s’était donc dit que la façon la plus rapide et efficace d’annuler tout ca, c’était si un accident, le type d’accident bête qui n’arrivait que dans ces moment la, arrivait par malheur a Aymeric.

Qu'est ce que tu me veux?

La jeune femme se reconcentra sur lui. Pendant un moment son esprit était parti ailleurs, il faisait souvent ca lorsque la compagnie laissait a désirer. A vrai dire, cela lui arrivait à chaque fois que son esprit, ses propres pensés et tribulations mentales lui semblaient plus fascinantes que les paroles de la personne qui lui faisait face. Il était inutile de préciser que c’était souvent le cas. Elle réussi tout de même a le regarder, une nouvelle fois, dans les yeux.

De toi? Rien du tout. Elle lui adressa un sourire rempli de toute l’hypocrisie dont elle était capable. A part peut-être que tu t’avoues enfin la vérité… Tout serait plus simple si tu acceptais de dire ce que tout le monde peut voir…
Si tu me connaît aussi bien que tu le prétends, je suis sensé faire quoi selon toi?

La, Vela partie dans un rire tonitruant, le genre de rire qui traversait les murs et réveillait les montagnes ; mais ca avait été plus fort qu’elle. Cette demande avait été si… Inattendue et mal placée que oui, elle avait eut le besoin de rire. En quelques secondes elle avait pourtant réussi à se contrôler, et son visage était de nouveau impassible. Elle le fixait juste.

Sérieusement McCawley ? Tu crois vraiment que je vais te donner des conseils pour que tu puisses t’infiltrer dans la culotte de Sala ? Elle rigola encore un peu. T’es vraiment beaucoup plus stupide que je ne le pensais… S’il y a une chose a faire, c’est bien de t’éloigner d’elle.

Vraiment…. Il ne fallait pas être très malin pour poser ce genre de question. Il fallait même être stupide ; ou être terriblement désespéré. Dans tout les cas, Vela avait du mal à y croire. Elle pensait pourtant avoir été parfaitement claire avec lui, il ne fallait pas être voyant pour comprendre qu’elle ne l’aimait pas et qu’elle considérait qu’il était encore pire qu’une tache de boue sur le bas de sa cape. Il pensait sérieusement qu’elle accepterait de lui donner des conseils, ou ne serait-ce que légèrement le guider, sur la voie de Salamandra ? Il avait trop respiré de colle pour pouvoir penser ca. Et puis, il espérait qu’il fasse ami ami avec sa démarche ? Pathétique. Elle ne voulait absolument pas se rapprocher de lui, à aucun prix, même s’il finissait, un jour, par devenir membre de sa famille (parce que oui, Salamandra était si importante qu’elle était rangée au même niveau que les autres Runcorns). Elle avait bien entendu son ricanement, et il ne lui fit ni chaud ni froid. Il pouvait prendre ce qu’elle lui disait comme bon lui semblait, ca ne l’empêcherait pas de dormir la nuit. Ca ne l’empêcherait d’ailleurs même pas de continuer a le prendre pour un imbécile des qu’elle avait deux secondes a perdre.

Jamais je ne lui dirais..

Jamais il ne lui dirait quoi? O! Qu’il aimait la jeune Malefoy…. Voila qui était mature et qui allait surement faire avancer les choses a une allure phénoménale. Ou pas. Il fallait qu’il grandisse, ou devienne un homme, et qu’il aille lui dire les choses en face. Vela connaissait son amie, et elle arrivait a voir un petit peu plus loin que le bon de son nez, et même si la vision du jeune homme la révulsait, elle sentait, d’une façon ou d’une autre, qu’il arriverait, avec un peu d’effort, a rendre Salamandra heureuse. C’est donc pour quoi elle ne lui dirait rien. Absolument rien. Il devait se débrouiller tout seul. Qu’on ne se trompe pas… Elle voulait que son amie soit heureuse, elle préférait juste qu’elle le soit avec quelqu’un d’autre que lui. Quelqu’un d’extrêmement diffèrent de préférence. Quelqu’un dont le sourire, aussi faux qu’il était, serait moins agaçant, et beaucoup plus agréable a regarder.

Non, je vais plutôt faire le contraire tu vois, tu n'arrivera pas à m'éloigner d'elle.
Tu vas continuer à te taire… Oui… bonne idée tiens…La jeune femme ferma les yeux un instant et réfléchis. Elle pourrait essayer de voir le future, ou même le présent, si elle le voulait, mais ca n’en valait vraiment pas l’effort.
Je ne te fais pas confiance et je suis certain que c'est réciproque, n'essaie pas de me séparer d'elle, tu n'y arriveras pas.
Ne t’inquiètes pas…. Ce n’est pas du tout mon but. Après tout, tu le fais suffisamment bien tout seul. Et Salamandra est une grande fille a présent, elle peut décider ce qui est bon pour elle… Tout comme ce qui ne l’ai pas. Elle fixa le jeune homme avec insistance lorsqu’elle prononça la fin de sa phrase avant que ses yeux ne retombent sur le livre qui était a présent par terre. Distraitement, elle se pencha et le ramassa. Elle se rendait parfaitement compte qu’elle avait exposé sa nuque, et son dos, a Aymeric, mais ce geste lui faisait clairement comprendre qu’il ne représentait pas une menace pour elle. Mais… dis moi alors… Qu’espérais-tu trouver dans ce livre?

Elle avait beau vouloir lui faire croire le contraire, elle estimait réellement que Salamandra était arrivée à l’âge et à la maturité où elle pouvait faire ses choix seule, comme une grande, et a les assumer sans que personne ne puisse venir s’interposer. Elle avait beau être sa meilleure amie, et en quelque sorte sa grande sœur vu les années qui les séparaient, et ne vouloir que le meilleur, le top du top pour elle, elle avait aussi appris a comprendre que la demoiselle avait un caractère propre a elle même et savait prendre soin d’elle même dans certaines situations. Si jamais elle se rendait qu’Aymeric n’était pas assez bon pour elle, elle savait qu’elle n’hésiterait pas et le laisserait filer, ou plutôt elle le pousserait a grand coup de chaussures a talons dans les fesses. Mais vu qu’elle ne le faisait pas encore, cela voulait dire qu’elle devait tirer quelque chose de cette « relation », même si Vela ne voyait absolument pas quoi.

Eh bien il semblerait que je lui convienne assez pour le moment.

Exactement ce qu’elle venait de penser… Comme quoi, même les gens comme lui pouvaient avoir des éclairs de génies et penser comme des gens comme elle. Mais encore une fois, il avait utilisé une expression extrêmement important dans sa phrase, “pour le moment”. Il devait donc savoir que les choses étaient vouées a prendre terme un jour ou l’autre, Vela priait d’ailleurs pour que ce jour arrive très vite, mais on n’avait rarement ce que l’on voulait.. La jeune femme se contenta de sourire, bien trop amusée pour la situation.
Maintenant qu’il voulait bien commencer à lui dire les choses comme elles étaient, et non pas essayer de lui mentir en espérant qu’elle le croie, chose qui n’arrivait jamais, elle lui avait posé une question, question a laquelle elle attendait une véritable réponse, une honnête réponse. Ils savaient tous deux que ce qu’il essayait de lui faire croire n’arriverait jamais à prendre dans l’esprit de la jeune femme. Il semblait pourtant que les dernières minutes de leur conversation s’étaient transformées en quelque chose d’autre, quelque chose dont ils n’avaient pas l’habitude, et elle comptait donc en profiter. Elle savait que ce livre, ce livre qu’elle tenait a nouveau dans ses bras, était important pour lui. Il s’était retrouvé, comme un imbécile qu’il était, au sol écrasé par le poids d’autres bouquins, pour l’unique raison que cet objet, qu’elle tenait contre sa poitrine, pouvait lui apporter l’ombre d’un espoir. Quel espoir ? ca, elle ne savait pas, et c’est bien ce qu’elle espérait découvrir avec cette question. Elle attendrait donc, et espèrerait qu’il lui réponde la vérité. S’il ne la disait pas, elle finirait, de toute façon, par le découvrir, cela lui prendrait juste moins de temps si on le lui disait.

Je cherchais un moyen de mettre fin à cette mascarade.

La jeune femme haussa un de ses sourcils. De quoi voulait-il parler? A quelle mascarade faisait-il allusion? S’il avait employé cette, cela voulait dire qu’il venait d’en parler. Estimait-il que sa relation, pardon, ses fiançailles étaient une mascarade? D’un autre coté, il y avait de quoi. Il fallait donc croire que pour une fois, ils étaient plus ou moins du même coté, surement pas pour les mêmes raisons, mais cela importait peu au final. Elle aurait pu y réfléchir un peu plus, mais elle réalisa très rapidement que c’était inutile. A la place, elle se contenta de hausser les épaules en secouant légèrement la tête, regrettant déjà ce qu’elle allait faire. Elle plaque fermement le livre qu’elle tenait contre le torse du jeune homme. S’il l’attrapait, tant mieux pour lui, sinon, tant pis, elle, elle le lâchait dans très exactement trois secondes. Et c’est ce qu’elle fit, lui glissant au passage quelques mots avant de s’éloigner.

Fais en bon usage. Et trouve une solution… Sinon, c’est moi qui m’en charge, et l’idée que j’ai en tête ne va pas t’être agréable….