« Milady, vous m'avez manqué. » « Mot de passe ? » « J'ai été absent si longtemps... l'ont-ils changé récemment ? » « Mooooot de passe ? » « Caput Draconis ? » Elle n'avait pas eu l'air particulièrement heureuse de le revoir, ni même de le reconnaître. La panique régnait à Poudlard ce soir, l'explosion de la tour de Serdaigle, dont il n'était pas vraiment coupable, avait placé le château dans un état d'alerte généralisé. Son retour n'avait été remarqué par personne, il s'était assuré que ceux qui croisaient son regard détourne les yeux. Il faisait peur, il en avait conscience. Le gentil petit Lune n'était plus de ce monde. Son séjour chez le père Lestrange ne pouvait se résumer qu'en une longue saison de souffrances et de tortures. Mais Pacôme en était sorti grandi, ou du moins métamorphosé. Physiquement, mais pas seulement.
Il n'existait plus rien de celui qu'il était avant, son corps s'était affaibli en apparence, traumatisé par les harcèlements répétés de son tortionnaire. En six mois il avait bien perdu quinze kilos de muscles, de graisse, il était famélique purement et simplement. Sa peau immaculée était marquée par des dizaines de tatouages, seule façon que le pauvre Lune avait trouvé pour expier son esprit bafoué. Sa conscience avait disparu des radars, son âme était morte. Pourtant il n'était pas une coquille vide, animé par un désir de revanche, une soif de vengeance, une colère grandissante, Lune avait changé, fini l'enfant abusé par son grand-père qui tentait de vivre dans le monde, il était un homme fort et décidé. Friedrich Roederer, en parlant de lui, n'était plus de ce monde pour le voir. Un jour Rabastan l'avait emmené affronter son démon. Le choc avait été bien plus grand que le Gryffondor ne l'aurait cru et le combat qu'ils s'étaient livrés avait mal tourné. Pour lui, le corps lacéré il avait dû battre en retraite, sous le regard désespéré du père d'Alesya et de Rohàn. L'approche forte n'étant apparemment pas la bonne, quelques jours plus tard on retrouva le vieillard mort dans son lit carbonisé, un cigare l'avait emporté alors qu'il s'était apparemment endormi en fumant. La vérité était bien plus sombre, la nuit avait été courte pour Lune qui s'était infiltré chez lui, avait mis le feu au lit alors qu'il avait soumis son tyran au sortilège du saucisson.
Marcher dans la salle commune déserte ramenait à sa mémoire des souvenirs d'une autre vie, une existence qu'il ne se rappelait pas avoir vécu, ou presque. Un groupe de premières années pleuraient dans un coin. Quelle bande de cons ! Qu'ils aillent dormir ces marmots impotents. Les élèves de deuxième année et plus étaient occupés à secourir leurs camarades et apporter leur aide, mais d'ici quelques minutes, ils rentreraient tous se coucher parce que les professeurs mettraient en place un couvre-feu. Il lui fallait du temps. « Toi là-bas. » « Moi ? » « Oui, toi. » « Mais t'es qui toi ? » Soulevant son manteau noir pour dévoiler son insigne de Gryffondor il ne put que sourire en voyant l'incompréhension sur le visage de son cadet. « Tu vas sécher tes larmes de crocodiles et tu vas sortir dire à tous les professeurs que Roederer est de retour. Uniquement les professeurs. ALLEZ DEGAGE ! » Une fois que l'adolescent fut parti il s'adressa au reste de la bande. « Quant à vous, si vous n'empêchez pas tous les Sixièmes années de Gryffondor de monter dans leur dortoir je vous le ferai payer, tous à l'exception de Charles Archer, compris ? Et faites-le discrètement, c'est une surprise. » Son ton était si froid qu'il n'y avait pas de discussion possible.
Entrer dans sa chambre, son lit n'avait pas été défait depuis bien trop longtemps, il n'était apparemment pas occupé, ses affaires manquaient cependant, on avait dû les renvoyer à sa famille. Son regard ne s'y arrêta pas plus de quelques secondes avant de se tourner vers celui de son meilleur... celui de Charles. Ils avaient clairement des comptes à régler tous les deux, Lune allait de déception en déception avec lui depuis près d'un an et maintenant qu'il était de retour. Une heure passa, le bruit dans la Salle Commune commençait à se faire ressentir alors que Lune attendait dans le noir. Personne ne montait dans sa chambre, des portes se fermait, lui indiquant que les premières années réussissaient à distraire les personnes qu'il leur avait ordonné de tenir à l'écart. Bientôt la porte s'entrouvrit, d'un geste de la baguette il fit s'allumer les sources de lumières disponibles dans la chambre. En face de lui se trouvait le jeune Archer, il n'avait pas beaucoup changé. Le regard que lui lança son ami était plein d'incompréhension et son esprit était aussi embrouillé, les pensées se bousculaient, il n'avait pas l'air de toucher terre psychiquement parlant. Des interrogations sur l'identité de l'inconnu dans son lit, sur la façon dont il était arrivé ici... Lune sourit, froidement bien qu'amusé. « Alors, on n'embrasse pas le fils prodigue rentré au bercail après six mois d'une disparition inexpliquée ? » Si la phrase pouvait sonner comme une blague, son ton lui était implacablement plein de colère, de glace et de reproche. L'héritier Archer allait passer un très mauvais moment, il n'y avait aucun doute là-dessus. « Pour la sécurité de cette maison vous devriez changer le mot de passe, on entre ici comme dans un moulin. » Le commentaire était plus rhétorique que vraiment adressé à Charles, il n'avait pas vraiment le pouvoir de décider de quand on changeait les mots de passe après tout. « J'espère que je ne t'ai pas trop manqué, ou qu'à défaut tu as trouvé des bras confortables dans lesquels te réfugier. » Pauvre merde, avait-il failli ajouter. L'idée même qu'un garçon puisse le toucher lui donnait la migraine. Charles devait être rééduqué, bien qu'au vu d'avec qui il baisait, la rééducation ne marchait pas à chaque fois. Rabastan n'était peut-être pas infaillible après tout.
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Charles A. Archer
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Sujet: Re: Say goodbye to angel dust {Charune} Dim 15 Déc - 0:57
(30STM) ▽ "ON A MOUNTAIN HE SITS, NOT OF GOLD BUT OF SHIT. THROUGH THE BLOOD HE CAN LOOK, SEE THE LIFE THAT HE TOOK, FROM COUNCIL OF ONE HE'LL DECIDE WHEN HE'S DONE WITH THE INNOCENT"
Charles traînait des pieds, fatigué par les événements de la journée. Autour de lui, c'était encore la panique générale. L'explosion de la Tour des Serdaigles avait réveillé chez les habitants du château cette peur viscérale qui leur nouait l'estomac depuis un moment déjà, celle d'une Ombre en marche, d'un retour vers les Forces du Mal qui s'opérait, inexorable, inéluctable. On voyait de temps à autre un Professeur ou un Préfet aboyer des ordres aux élèves, leur intimant de remonter dans leur salle commune et d'attendre les prochaines instructions, on voyait encore quelques élèves de la tour déchue se diriger vers l'Infirmerie, blessé par le souffle dévastateur de l'explosion. Las de toute cette agitation, après s'être assuré que Bréanne n'avait pas souffert de ce tragique attentat, Charles avait décidé de remonter dans sa Salle Commune pour se reposer, ne se doutant pas que le destin avait d'autres plans pour lui au même moment. L'agitation qui régnait dans la salle des Gryffondors aurait du lui mettre la puce à l'oreille, les regards inquiets que les premières années lui jetaient aussi, mais il n'avait pas l'envie de s'attarder dans ce brouhaha, mettant la nervosité de ces jeunes camarades sur le compte de l'explosion, encore traumatisés par tant de violence. Un triste rictus étira les lèvres du sixième année, ils n'avaient encore rien vu... Se frayant un chemin parmi les élèves, Charles parvint jusqu'aux escaliers dont il grimpa les marches quatre à quatre, décidé à mettre de la distance entre tout ces Rouges-et-Or qu'il trahissait toujours un peu plus alors qu'il s'obstinait à faire partie de l'Ombre. Son lit l'appelait, le calme reposant de son dortoir aussi. Il n'avait même pas eu le temps d'allumer les lumières. A peine avait-il poussé la porte en bois qui le séparerait bientôt du monde extérieur que les bougies s'étaient enflammées, révélant la présence d'un autre élève. Sur son lit. Un élève que, à premier abord, il ne reconnaissait pas. Une multitude de questions se bousculèrent dans sa tête quant à l'identité de ce curieux personnage qui semblait l'attendre. « Alors, on n'embrasse pas le fils prodigue rentré au bercail après six mois d'une disparition inexpliquée ? » Toujours sur le seuil de la porte, Charles n'en revenait pas. Il avait beau le dévisager, scruter chaque détail qui s'offrait à ses yeux, il ne pouvait accepter ce qu'il voyait, ce qu'il entendait. Ca ne pouvait pas être Lune. Pas comme ça, non. Il avait tellement imaginé son retour dans les premiers mois de sa disparition, le bonheur qu'ils auraient eu à se retrouver avec cette absence bien trop prolongée, rien à voir avec ce regard froid pour l'accueillir et ce ton glacial, portant en lui les affres d'un terrible orage qui était sur le point d'éclater. «How is this possible ? Lune ? Is that you ? » avait-il soufflé, laissant tombé son sac derrière lui, s'approchant un peu plus pour voir ce visage qu'il ne reconnaissait que partiellement – certainement ce regard plein de reproches qu'il avait l'habitude de lui lancer – il avait tellement changé, c'en était effrayant. « Pour la sécurité de cette maison vous devriez changer le mot de passe, on entre ici comme dans un moulin. » Charles ne releva pas le commentaire, encore sous le choc de l'apparition soudaine de ce meilleur ami qui refaisait surface après plusieurs mois d'absence. Alors qu'il avait cherché à fuir le raffut de la salle commune, ce dernier s'était invité dans sa tête, forçant mille et unes questions dans son cerveau fatigué qui allaient s'échouer une à une sur sa langue, incapable de prononcer le moindre son. « J'espère que je ne t'ai pas trop manqué, ou qu'à défaut tu as trouvé des bras confortables dans lesquels te réfugier. » Il n'y avait plus de doutes, c'était bien Lune. Lui et ses remarques amères, comme celles qu'il lui avait envoyé quelques mois plus tôt lors de leur duel, il n'avait pas changé sur ce plan-là au moins, mais Charles ne s'en sentait pas pour autant rassuré. Son réflexe provocateur et insolent, il le contint, se retenant de lui répondre qu'il avait trouvé les bras du Lestrange bien avant qu'il ne disparaisse, certain qu'il l'attaquerait quand même sur cette soit-disant tendance qu'il avait à le remplacer facilement alors qu'il n'en avait jamais été de la sorte. Charles n'osait pas parler le premier, il n'aurait même pas su par où commencer face à cet être qu'il reconnaissait à peine. Il faisait peur à regarder et derrière les quelques mots qu'il avait prononcé, le pire était certainement à venir. « What happened to you ? I thought you were ... » dit-il dans un nouveau souffle, la fin de sa phrase mourant dans sa gorge, l'idée même de Lune mort, bien qu'en face de lui, suffisant encore à serrer son cœur. Toujours debout entre son lit et la porte, Charles ne pouvait que dévisager cette tête qui lui était presque étrangère, incapable de bouger, rongé par cette culpabilité qui l'avait bouffé, celle de ne pas avoir été là, celle de n'avoir rien pu faire pour empêcher tout cela. Bien qu'il mourrait d'envie de savoir ce qui lui était arrivé, une part de lui lui disait qu'il ne valait mieux pas savoir...
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Sujet: Re: Say goodbye to angel dust {Charune} Ven 27 Déc - 23:28
« How is this possible ? Lune ? Is that you ? » Etait-ce là tout ce que Charles trouvait à lui répondre ? Lui qui pensait que son ami ne pouvait pas être plus pathétique et plus idiot, le voilà déçu. Ce n’était même pas une question rhétorique, non, Charles avait réellement du mal à le reconnaître, à accepter l’idée même qu’il pût être en face de lui, vivant, en chair et en os, plus en os qu’autre chose à vrai dire. Un sourire amusé quoiqu’exaspéré flottait sur les lèvres décharnées du jeune Roederer. Il avait souffert mille morts, endurait cent mille souffrances et pour quoi ? Un vulgaire « Est-ce que c’est toi ? » ? Apparemment ses châtiments n’avaient pas été assez lourds pour mériter une réaction plus intéressante, plus démonstrative. Au moment où il s’apprêtait à répondre, le sac de Charles heurta le sol. La surprise lui avait finalement fait de l’effet. Bien, c’était déjà un début, peut-être que finalement il pourrait tirer quelque chose de ce déchet qu’était devenu son meilleur ami.
« What happened to you ? I thought you were ... » « Dead ? » Enchaîna Lune aussitôt finissant la phrase du Gryffondor sur le même ton que Charles, avec un sentiment dégoulinant de niaiserie dans la voix. « Non Charles je ne suis pas mort. Tu aurais peut-être préféré cela dit. » Un reproche ou un avertissement ? Une menace ou un constat ? Avec le Lune qu’avait connu Charles, le reproche et le constat auraient été les deux réponses immédiates à fournir, ce garçon était tristement faible. Mais la version modifiée par Rabastan Lestrange n’avait rien de commun avec le détritus qu’il était à l’époque. Aussi le doute était permis et Charles avait l’esprit tellement embrouillé que Lune préférait éviter de s’infiltrer trop en avant dans ses pensées, voir ses réactions en direct était déjà bien suffisamment plaisant.
« Ne m’insulte pas Charles, si j’avais dû mourir tu serais au courant. Mort… d’ailleurs c’est le statut de mon grand-père. » Voilà, il répondait à la question explicite précédente, c’était bel et bien une menace. Maintenant que Charles apprenait pour son grand-père abusif, il comprendrait peut-être le lien que Lune pouvait avoir avec sa mort. Se relevant le jeune cadavre se déplaça jusqu’à son lit, passa à quelques centimètres de Charles sans le toucher, sans même réellement le voir. Un fantôme voilà ce qu’il était, le danger d’un coup de poignard dans la nuque en plus. S’accoudant à la fenêtre il alluma une cigarette, c’était là un des seuls plaisirs que Rabastan l’avait autorisé à apprécier, peut-être parce qu’à la fin c’était meurtrier. Il ouvrit la fenêtre, plus parce qu’il avait chaud que pour aérer la pièce d’ailleurs. Son regard embrumé par les spectres de ce qu’il avait enduré, de la tourmente psychologique qu’il avait subie, il posa les yeux sur Charles. « Tu n’as pas beaucoup changé… » Ce qui n’était en soi pas vraiment un compliment dans la bouche de l’être presque mort qu’il était devenu entre les mains d’un marionnettiste de génie.
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Charles A. Archer
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Sujet: Re: Say goodbye to angel dust {Charune} Mer 29 Jan - 21:52
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« Dead ? » Charles ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait pris le même ton que lui pour en faire ressortir toute la niaiserie de son jugement un peu trop hâtif, certainement trop facile. Ils s'étaient connus depuis si longtemps qu'il parvenait encore à appréhender les remarques que l'étranger assis sur son lit pourrait lui sortir, même s'il ne comprenait absolument pas l'étendue de ce qu'il était devenu, de ce dont il était capable. « Non Charles je ne suis pas mort. Tu aurais peut-être préféré cela dit. » Il ne savait pas ce qu'il insinuait par là, mais un frisson d'effroi et de mal-aise parcourut son échine pour venir dresser ses cheveux courts sur sa nuque. Il n'était là que depuis quelques minutes mais c'était suffisant pour comprendre que Lune était mort. Du moins l'ancien Lune était mort et avait laissé place à une version plus fantomatique, plus sombre, plus … mauvaise.
« Ne m’insulte pas Charles, si j’avais dû mourir tu serais au courant. Mort… d’ailleurs c’est le statut de mon grand-père. » Cette fois Charles le fixa du regard, cherchant ses réponses dans les iris froides de son interlocuteur. Il n'avait aucun doute quant à ce qu'il insinuait, se rappelant toujours de ce qu'il lui avait promis, qu'ensemble, ils deviendraient plus fort et empêcheraient son grand-père de lui nuire plus qu'il ne l'avait déjà fait, quitte à toucher à la magie noire. Aussi, avec ce qu'il était devenu, Charles n'était pas vraiment surpris d'apprendre qu'il s'était finalement débarrassé de son fardeau. Non, le problème résidait ailleurs. Sous-entendait-il autre chose ? Charles n'arrivait pas vraiment à mettre le doigt sur ce que pointait son ancien ami, sachant pertinemment que chaque mot qui sortait de sa bouche n'était pas choisi au hasard.
Comme une présence à peine tangible, un fantôme du passé revenu dans le monde auquel il avait une fois appartenu, Lune libéra son lit et passa devant lui comme s'il n'existait pas, se dirigeant vers la fenêtre pour fumer en paix. Retenant sa respiration au moment où ils manquèrent de se frôler, s'attendant à tout et n'importe quoi – vivre à Poudlard ces temps-ci pouvait vous rendre facilement parano – il le sentit à peine passer et, sans se faire prier, reprenant enfin conscience de ses jambes qui commençaient à s'engourdir, il ramassa son sac qu'il déposa au pied de son lit avant d'investir ce dernier, comme pour en chasser le spectre qui l'avait occupé quelques instants auparavant, prenant garde de faire face à ce dernier. « Tu n’as pas beaucoup changé… » Oui et non, mais Charles ne savait pas comment prendre cette dernière remarque. « Il me semble que tu as assez changé pour deux non ? » Triste sourire sur le visage, se sentant un peu plus en sécurité dans son cocon, il s'adossa contre le mur pour être confortablement installé, son coussin posé sur ses jambes en tailleur. « Et si on arrêtait les reproches déguisées et tu me disais ce qu'il t'est arrivé ? Pas de mensonges, pas de détours, simplement la vérité. On a tout le temps pour le reste non ? » Reportant le moment où les véritables foudres de son ancien meilleur ami s'abattraient sur lui, il voulait d'abord savoir, d'abord comprendre, s'il le lui permettait, ce qui avait fait de lui ce qu'il était devenu. Il n'était pas certain de vouloir entendre ce qu'il avait pu endurer, mais pour eux deux, il le fallait. « On a jamais eu de secrets l'un pour l'autre huh ? Pourquoi commencer maintenant ? » Une main tendue vers Lune pour apaiser les tensions, pour l'aider aussi parce que même si ce dernier avait changé de bien des manières, il restait certainement un peu du Lune qu'il avait autrefois apprécié.
Invité
Sujet: Re: Say goodbye to angel dust {Charune} Lun 24 Mar - 2:33
« Il me semble que tu as assez changé pour deux non ? » Pauvre Charles, il ne méritait pas qu'on lui fasse de reproches, il était un peu niais, un peu naïf, un peu faible. C'était cette combinaison de talents manquants qui le rendait si facile à plaindre et à prendre en défaut. Oui, en effet, il avait changé pour deux, pour trois ou pour cinq. Il n'était plus la petite fiotte qu'il était avant son séjour en enfer. « Il le fallait bien, j'en avais assez d'être misérable. » Laissant planer l'accusation une seconde avec un sourire il cendra sa clope par la fenêtre avant de reprendre une taffe et la regarder s'envoler, nuage grisâtre rejouant une scène de bataille sanglante. Son regard n'était plus concentré sur rien, il se perdait dans la nuit. Depuis son réveil tout n'était que noirceur et perdition, nuit éternelle.
« Et si on arrêtait les reproches déguisées et tu me disais ce qu'il t'est arrivé ? Pas de mensonges, pas de détours, simplement la vérité. On a tout le temps pour le reste non ? » De qui se moquait-on ? Pas de mensonges entre eux ? Lune n'avait jamais été totalement honnête avec Charles, jamais il ne lui avait parlé des agissements de son grand-père avant ce règlement de comptes dans la forêt. Leur relation n'avait jamais été que de la poudre aux yeux et il n'y avait aucune raison pour que cela change, ni même pour que Lune ne montre un quelconque geste de coopération docile. Il ne recevait d'ordres de personnes et surtout pas de ce qu'il restait de son meilleur ami. « Et si tu lâchais ce coussin, t'as plus cinq ans. » Le petit rire qui lui échappa ressemblait à un râle. Il n'était même plus capable de ressentir cette douce sensation de bonheur qui provoque le rire. Tout n'était qu'absence et vide. Il s'y faisait bien sûr, on s'habitue à tout. Rejetant la fumée de ses poumons il prit sa baguette et la pointa vers son lit dont l'oreiller principal se mit à léviter dans sa direction. Si Charles voulait parler, ils parleraient mais autant le faire confortablement.
« On a jamais eu de secrets l'un pour l'autre huh ? Pourquoi commencer maintenant ? » Cette façon de parler, cette absence de sens de la formule... avaient-ils vraiment été amis par le passé ? Lune n'avait de ses souvenirs qu'une empreinte floue et vacillante. Sa mémoire était une feuille de papyrus que l'on déchiffrait à la lumière tangente d'une chandelle agitée par un courant d'air. « J'étais chez Rabastan Lestrange. » La nouvelle tombe, il ne voit pas de raison d'enrober la vérité, tout ce qu'il a fait c'est mettre en place un stratagème pour se tirer de Poudlard et accomplir sa revanche. Fuir ce monde d'incompétentes sous-merdes libertines et déviantes pour retrouver et chasser son grand-père. « Alesya m'a aidé à m'enfuir et à me loger. Son père a passé les derniers mois à me former, à me torturer, à me rendre meilleur dans tous les domaines. Tu sembles... surpris ce n'est pas ce que tu t'attendais à entendre ? » Lune s'amusait avec son auditeur, parce que Charles était si lamentablement incapable de comprendre que quoiqu'il eût dit, il aurait été décontenancé. Reprenant une taffe de sa cigarette il enchaîna avec une question. S'il devait parler il le ferait, mais Charles ne s'en tirerait pas sans quelques explications lui aussi. « Et toi Charles, dans quelles bassesses t'es-tu embourbé depuis mon départ ? » Regard acier, vide, sourire fané, Lune faisait peine à voir et il s'en fichait, alors que la cendre lui tombait sur les doigts, les brûlant légèrement il leva un sourcil. Même ça Rabastan le lui avait enlevé. Il ne souffrait plus et c'était un poids en moins à supporter.
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Say goodbye to angel dust {Charune}
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