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 (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)

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MessageSujet: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 16:02

Ce jour-là, Noctis Somberseed était de mauvaise humeur. Naturellement, étant donné le tempérament du jeune homme, personne ne le remarquait réellement. Tout au plus le trouvait-on, ce jour-là, un peu plus sauvage que de coutume ; il ne riait pas aux plaisanteries et ne proposait pas d’aller explorer la Forêt Interdite à minuit un soir de pleine Lune, mais n’arrivait-il pas souvent que le projet d’une expédition botanique dans quelque recoin du parc occupât tant son esprit qu’il se fermât au monde qui l’entourait ?

Pourtant, aucun champignon fantastique, aucune herbe aux propriétés miraculeuses et aucune fleur rare n’habitaient pour l’heure les pensées de l’héritier des Somberseed et des motifs bien moins scientifiques et beaucoup plus adolescents assombrissaient son visage depuis le matin, du matin jusqu’au déjeuner et du déjeuner jusqu’aux dernières heures de cours.

C’était que, la nuit précédente, Noctis avait fait un rêve. Un rêve de jeune homme. Un rêve où il n’avait pas été beaucoup question de vêtements, un rêve à la fois fort sportif et fort agréable. Toute la nuit Noctis avait soupiré entre les bras imaginaires du batteur d’une équipe de Quidditch slovaque, qui l’avait adoré comme un dieu vivant et, quand l’adolescent avait ouvert les yeux sur la réalité bien moins engageante de son quotidien, une profonde insatisfaction s’était installée en lui.

Toute la journée, il avait eu des difficultés à se concentrer sur ce que disaient les professeurs à des kilomètres de lui, sur leur estrade, avec leurs craies, leurs schémas et leurs théories sèches et ennuyeuses. Invariablement, son regard songeur dérivait vers les plus avenants de ses camarades masculins, s’attardait sur le contour d’un biceps, le tracé du menton, le souffle qui avec les pectoraux soulevait un vêtement, et d’autres parties moins avouables de leurs mâles anatomies.

Cela ne durait à chaque fois que deux ou trois secondes, puis il se reprenait, reportait son attention sur le tableau, et bientôt son esprit divaguait à nouveau ; les souvenirs précis du songe ne cessaient de dissiper depuis son réveil, mais l’impression qu’il avait laissée était tenace et, comme il lui arrivait parfois, Noctis se sentait enfermé dans son propre corps qu’il n’avait jamais partagé avec personne.

Mais quand il songeait un peu longuement à la vie fantastique qu’il pourrait mener avec l’un ou l’autre de ses camarades, au hasard Charly, lui revenaient aussitôt à l’esprit les si nombreuses conversations des soirs d’été pendant lesquelles sa tante Sidéria lui avait confié l’impatience qui était la sienne de voir un jour ses petites nièces et ses petits neveux batifoler dans la propriété familiale, de rencontrer celle qui serait la mère de ses enfants, ces conversations que Noctis avait entretenu avec un malaise d’année en année plus sensible.

Alors il se souvenait des raisons qui maintenaient cette vie loin de lui, de la responsabilité qu’il avait envers le clan Somberseed, de la déception qui serait celle de sa tante, de la futilité de ces désirs. Et parmi toutes ces raisons, une surtout était déterminante : il n’avait strictement aucune idée de la manière dont s’y prendre et il ne se sentait capable d’aucune des étapes qui composaient le chemin du premier mot de politesse au dernier soupir d’amour.

Courageusement, il se fût battu contre des monstres, mais adresser la parole à un garçon qui lui plaisait lui semblait une épreuve insurmontable et, quand même, par le plus grand des hasards, il l’eût accomplie, il ne fût jamais parvenu selon lui à faire le moindre pas de plus — alors, comme tous les jeunes gens de dix-sept ans, il se sentait condamné à la solitude pour tout le reste de son existence.

Bref, Noctis Somberseed était de mauvaise humeur. Il avait finalement réussi à repousser un peu ces songes à en se concentrant sur les dernières potions qu’il venait d’étudier et les moyens pour les améliorer. Dans la bibliothèque du château, entre ses livres de botanique et ses livres de potions, entre ses index d’ingrédients et ses volumes d’histoire de la magie, le jeune homme confiait aux disciplines austères le soin de refroidir un peu son tempérament.

L’heure de dîner approchait cependant et le Poufsouffle referma ses livres, les rangea dans les travées, fourra ceux qui lui appartenaient et qui n’étaient pas de moindre valeur dans son sac et dévala les escaliers pour rejoindre sa salle commune et déposer ses affaires. L’esprit plein de chiffres, de descriptions de plantes et de théories, il se sentait un peu plus léger et un peu plus tranquille.

Le couloir qui menait à la salle commune était désert ; déjà, les élèves de la Maison s’étaient rendus dans la Grande Salle, fidèles à leur réputation de bon vivant. Noctis s’apprêtait à presser le pas pour satisfaire à un semblable projet quand son pied heurta quelque chose au sol. L’adolescent laissa glissa son sac par terre et s’agenouilla pour observer l’objet — un Rappeltout. A peine eût-il posé la main sur la sphère que les volutes qu’elle abritait s’empourprèrent.

Voilà qui était bien contrariant.

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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 18:28

La saveur acide des pommes encore vertes lui remplissait la bouche et il trouvait ça assez intéressant, comme goût. Il venait de dîner, en avance sur tous les élèves de l'école. Il n'avait rien contre la foule mais ce soir-là, il n'avait pas eu envie de subir les bavardages futiles de ses camarades, les plats trop lourds auxquels venaient s'ajouter des rires et des éclats de voix venus d'ailleurs. Il avait mangé dans un calme appréciable, seul à la table des Serdaigle qui commençait à peine à se couvrir de victuailles. Son repas avait été sain et simple, de ce fait. Une salade avec quelques pommes de terre, un peu de fromage français et une crème au chocolat absolument fantastique en dessert. Pour faire passer le goût addictif de ce prétendu aphrodisiaque, il s'était emparé d'une pomme, au hasard d'une coupe de fruit, avant de se lever pour quitter la grande salle.

Ce n'était qu'une fois dans le grand Hall, en croquant avec nonchalance dans la pomme, qu'il s'était rendu compte qu'elle n'était pas mûre. Peu importait, il l'avait quand même mangé jusqu'au trognon. Et depuis, il traînait cette saveur. Impression farineuse qui alourdissait sa langue et recouvrait son palais, rendant ses dents blanches beaucoup moins lisses qu'au naturel. En temps normal, il n'aurait pas aimé ce genre de sensation. Mais il était de bonne humeur, il avait passé une bonne journée. Alors il accueillait ce relent acidulé avec un certain plaisir, ce plaisir un peu honteux qu'on éprouvait toujours devant des nouveautés habituellement détestées. Cependant, le fruit lui avait vraiment donné soif. Et comme il avait refusé de prendre du jus de citrouille, seule boisson proposée à l'heure à laquelle il avait dîné, il lui fallait se diriger vers les toilettes les plus proches pour obtenir de l'eau. Qu'à cela ne tienne, il ferait un détour pour atteindre les petits WC près de la salle commune des Poufsouffle. D'un pas tranquille et nonchalant, il traversa le Hall pour s'engouffrer plus rapidement dans le couloir menant à son objectif.

Il espérait pouvoir éviter le flot d'élève qui ne manquerait pas de se déverser dans les entrailles du château lorsque l'heure du dîner sonnerait. Malheureusement, cette fois, il avait manqué son coup. Il se retrouva prit dans une marée d'élèves joyeux et rieurs qui cheminaient avec impatience vers la grande salle. Agacé mais pas assez contrarié pour que sa bonne humeur ne s'évapore, il se glissa contre un mur et attendit que la vague passe. Ce qui ne tarda pas, ces jeunes adolescents ne savant pas résister à l'appel de leurs estomacs. Pauvres innocents. Pour la plupart, des blasons jaunes et noirs. Poufsouffle, évidemment. Ils étaient réputés pour aimer les bonnes choses de la vie. Il avait eu quelques aventures avec des jaunes et noirs et en général, ils tenaient bien leur honneur. Les filles surtout, parce que les mecs étaient un peu coincés. Comme si ... gênés, par ce qu'ils ressentaient quand ils se faisaient baiser. Pauvres innocents engoncés dans des tabous qui les retiendront toujours prisonniers. Convenances et bienséance sont toujours de mise, semblerait-il.

Enfin, les couloirs furent de nouveau déserts et il put reprendre sa progression tranquille. Il tournait tranquillement à l'angle d'un couloir lorsqu'il avisa, à presque quinze mètres devant lui, un élève agenouillé au milieu de l'allée, à même les dalles en pierre. Curieux, il s'arrêta et observa le jeune homme. Brun, plutôt mignons, avec des traits délicats mais masculins, une peau qui paraissait douce, pâle et lisse ... Beau mec. Quelque chose de ... sauvage, dans l'attitude, le maintien. Un menton un peu fuyant, flou. Intrigué, Gabriel s'approcha et demanda d'une voix claire « Tu as perdu quelque chose ? »

Il provoqua l'effet escompté. Surement surpris de n'être plus seul, le jeune brun releva la tête. Gabriel sentit un léger frisson parcourir sa peau. Diable, il était beau, ce garçon. Séduisant comme une sculpture grecque, sauvage comme un animal farouche ... son regard accusait la surprise, l'étonnement. Le grand blond esquissa un sourire rassurant et charmeur « Hey, je ne vais pas te manger, tu sais. Est-ce que ça va ? T'es à genoux au milieu du couloir ... » Définitivement, ce mec était sexy.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 18:55

Il y avait des choses dont Noctis n’avait jamais bien compris l’utilité. La plupart étaient des artefacts moldus qu’il avait pu apercevoir aux hasards de ses pérégrinations. Bien que Sideria lui eût à plusieurs reprises expliqué les rudiments du fonctionnement d’un ascenseur, le jeune homme avait toujours jugé l’invention un peu stupide. Quant aux toboggans aquatiques, il ne voyait pas en quoi ils pouvaient remplacer d’authentiques chutes d’eau.

Certains objets de son propre mode éveillaient également sa perplexité et le Rappeltout tenait un bon rang dans cette liste. Car enfin, quel était l’intérêt de rappeler à quelqu’un qu’il avait oublié quelque chose si c’était pour ne pas lui dire ce dont il s’agissait ? Assis sur ses talons, Noctis faisait songeusement rouler la boule rouge de sa main gauche à sa main droite sans parvenir à déterminer ce dont il était censé se souvenir.

Sa théorie toute personnelle était que l’inventeur du Rappeltout était un sorcier sadique qui vivait reclus dans son appartement sur le Chemin de Traverses et dont le plus grand plaisir était de songer aux innombrables personnes qui, de par le monde, se torturaient l’esprit pour essayer de faire émerger dans leur mémoire ce qui provoquait l’agitation de la sphère.

Noctis avait : écrit à sa tante, rendu tous ses livres en retard, arrosé ses plantations secrètes, arrosé ses plantations officielles, écrit à l’arrière-grand-oncle Mercuro Somberseed, commandé du terreau des Carpathes pour ses gousses d’ail dansantes, coupé ses ongles de pied, nourri son hibou, fermé le robinet des toilettes du deuxième étage, brossé ses dents à midi — que diable pouvait-il avoir oublié !

Et évidemment, il faudrait rendre l’horrible instrument à son propriétaire. Il n’avait pas la moindre idée de celui de ses camarades qui avaient pu égarer un Rappeltout (le comble !) dans sa précipitation prandiale. Cette sinistre aventure n’était pas faite pour adoucir l’humeur du malheureux Poufsouffle qui réprimait une pulsion assassine, résistant à la tentation d’écrabouiller la sphère contre le mur le plus proche.

Un soupir s’échappa de ses lèvres et, oubliant son projet de continuer à noyer son inconfort dans le repas du soir, en se glissant pourquoi pas dans une conversation banale pour tromper son ennui, le Poufsouffle restait là, sur le sol, le regard vaguement posé sur la sphère qu’il continuait à faire aller et venir de droite à gauche, sans plus guère songer à ce qu’elle tentait de lui faire ressouvenir.

Une vague de découragement un peu stupide montait en lui : le Rappeltout, le rêve, les betteraves-lapins qui ne poussaient pas, les cours de métamorphoses qui n’avançaient pas, son balai qui ne virait pas bien, sa chaise en classe d’histoire de la magie qui avait besoin d’une cale, tous les menus tracas de son existence s’accumulaient et, empilés les uns sur les autres, lui donnaient tout bêtement envie de pleurer.

Sa mâle fierté de fauve sauvage l’en eût sans doute empêché mais la présence bien plus efficace d’un inconnu ravala ses larmes au fond de ses yeux — juste après l’avoir fait sursauter. Retenant ses instincts qui lui murmuraient de balancer tout ce qui lui passait sous la main à cet agresseur éventuel (qui était — peut-être ! — un grizzli), Noctis releva les yeux vers celui qui venait de lui adresser la parole.

A la lumière du soir qui rentrait encore par les fenêtres, il parvenait distinguer les traits du jeune homme — un Serdaigle, si ses souvenirs étaient bons, qu’il avait aperçu une ou deux fois, mais dont il eût été bien incapable de retrouver le prénom ; il était plus âgé que lui du reste. Sans doute Noctis eût-il été plus informé s’il avait prêté attention aux rumeurs qui couraient dans le château sur les uns ou les autres, mais le jeune homme était parfaitement inaccessible à ce genre d’informations.

Sortant de son étonnement, Noctis baissa les yeux vers le Rappeltout.

— Euh. Oui. J’étais en train de… De…

Il agita machinalement le Rappeltout, pour finir sa phrase, avant de se relever, témoignant dans ce geste simple d’une souplesse qui trahissait un solide entraînement.

— J’ai trouvé ça.

Son regard s’était posé droit dans celui de Gabriel, un peu comme celui d’un loup qui, croisant un être humain, ne trouverait pas de meilleure façon de nouer le contact que de l’observer du fond de sa sauvagerie et cette aura de franchise formait avec la timidité aisément perceptible du jeune homme un étrange contraste.

Noctis tendit l’objet à son interlocuteur.

— C’t’à toi je suppose.

Il fit un geste de tête en direction de la Grande Salle :

— Parce que tout le monde est parti… Du coup…

Parce que tout le monde était parti dîner dans la Grande Salle et que la raison la plus probable pour venir dans un couloir qui ne donnait que sur la salle commune des Poufsouffles quand soi-même l’on n’en était pas moins était, aux yeux de Noctis, que l’on avait perdu quelque chose, mais c’était un raisonnement qu’il ne songeait même pas à développer complètement, habitué à s’exprimer par bribes au petit bonheur la chance.

Sans laisser à son interlocuteur le loisir d’infirmer ou de confirmer son hypothèse, le jeune homme fourra l’objet dans la main de son vis-à-vis et jeta son sac sur son épaule.

— Parce que là, ‘faut qu’j’y aille, hein.

Noctis et les règles du savoir-vivre, chapitre 137. Le regard de l’Ecossais quitta celui du Serdaigle et, d’un pas décidé, il reprit son chemin vers la salle commune.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 19:24


L'adolescent était peut-être mignon mais la communication ne devait pas être son fort. Il s'exprimait par phrases courtes et simples, qu'il n'achevait pas totalement. Il semblait laisser le soin à ses interlocuteurs de finir ce qu'il avait commencé, manière curieuse et pour le moins inhabituelle. Avant d'avoir pu en placer une, Gabriel se retrouva avec un Rappeltout dans les mains, le beau brun ayant reprit son chemin vers sa salle commune. En trois phrases, l'inconnu avait suggéré que l’artéfact était à lui et que par conséquence, il pouvait le lui rendre sans plus s'en soucier. Il ne lui fallut que trois secondes pour réagir. « Hey ! Attends ! Cet objet n'est pas à moi. Je n'en ai absolument pas besoin et je pars du principe que même aux gens tête en l'air, ce truc est inutile ... »

En trois grandes enjambées, Gabriel se retrouva près du beau brun. Il lui adressa un sourire étincelant, beau et calme. Puis il glissa la petite boule redevenue translucide dans le sac de cours de son camarade inconnu. « Tu demanderas à tes camarades si ce n'est pas à l'un d'eux. Si c'est toujours en ta possession après ça, tu pourras me le donner et je le transmettrais à un préfet, qui rédigera une annonce pour prévenir tout le monde. » Sans gêne, Gabriel emboîta le pas au brun et demanda alors « Je crois que je ne connais pas ton prénom. Mais je t'ai déjà vu plusieurs fois, t'es bon en botanique si mes souvenirs sont bons. Moi c'est Gabriel, enchanté. » Amical et charmeur, le grand blond tendit une main devant lui, sans cesser de marcher.

L'adolescent semblait vraiment farouche, difficile à aborder. Il ne répondit pas à la marque amicale de Gabriel et ce dernier ne laissa pas sa main assez longtemps pour se prendre un vent. A la place, il poussa doucement son camarade contre un mur, l'acculant contre la pierre froide du château pour lui voler un baiser. Farouche, sauvage et puissant. Un baiser d'homme. Un contact franc et audacieux, fantasme de film devenu réalité, image décrite dans les livres qui se déroulait enfin en vrai. Gabriel pouvait sembler mince et inoffensif mais il était en réalité musclé et fort. Gardien de but au Quidditch, sportif accompli, il n'avait aucun mal à maintenir le joli brun contre le mur, l'écrasant sans lui faire mal mais l'empêchant de bouger, maintenant ses bras. En reculant, il souffla d'un ton grave « T'es sexy comme un loup, quel que soit ton prénom ... » De nouveau, Gabriel vola un baiser au jeune inconnu. Un autre contact poussé, intense.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 20:03

Noctis se félicitait intérieurement d’avoir si habilement mené la conversation. Car, après tout, dans son état plus que contrarié, ce qu’il venait d’accomplir lui paraissait une petite prouesse. Il n’avait mordu personne, d’abord. Ensuite, il s’était débarrassé de cet encombrant Rappeltout, pour lequel il n’avait aucune envie de sonder l’inventaire de ses camarades. Enfin, il s’était défait d’un curieux qui lui posait des questions il-ne-savait-trop pour quelles raisons. Oui, décidément, il s’en était tiré avec brio.

Hélas, le monde n’était pas prêt à reconnaître son génie de stratège social et ses précieux efforts furent bientôt réduits à néant par l’insistance de son importun camarade. Un sorcier plus versé que lui dans l’art de se défaire subtilement des personnes indésirables se fût probablement tiré de cette épineuse situation, mais Noctis avait épuisé les munitions fort réduites qui composaient ce qui lui servait d’arsenal mondain.

Et désormais, tout était à refaire. Sans cesser de marcher, et en ne regardant guère que du coin de l’œil Gabriel, le jeune homme prêtait une oreille plus que distraite aux recommandations de son camarade, atterré de se voir à nouveau chargé de démarches aussi fastidieuses. Non mais est-ce qu’il avait vraiment une tête à faire des affiches pour les objets perdus ?

Accélérant instinctivement le pas en essayant machinalement de souvenir s’il ne connaissait pas une technique secrète pour transplaner hors du château malgré les enchantements qui le protégeaient, Noctis voyait avec désespoir la conversation rouler désormais sur le train des civilités — il allait devoir se présenter, peut-être même parler de ses activités, évoquer la dernière saison de Quidditch et…

Gabriel ! Ce type-là s’appelait Gabriel. Enfin du fond de son esprit embrumé le Poufsouffle venait d’extraire le nom de celui qui était l’un des membres de l’une des équipes adverses au Quidditch. Il fallait dire qu’il ne le côtoyait jamais que pour tenter de lancer un Souaffle dans les anneaux que Gabriel tentait de prémunir contre les Souaffles et tout cela, en général, se passait assez vite.

A leur rencontre qui partait du mauvais pied (enfin, selon les critères drastiques du Poufsouffle) s’ajoutait désormais l’antagonisme ancestral entre les Gardiens et les Poursuiveurs. Décidément, Noctis avait hâte d’atteindre la frontière bénie du tableau que le Serdaigle ne pourrait franchir pour se jeter dans son lit, enfoncer la tête dans son coussin et hurler de frustration.

Le Somberseed jeta un regard perplexe à la main qu’on lui tendait, se demandant ce qui décidément lui valait une telle poursuite alors que, de toute évidence, il avait surtout envie qu’on le laissât en paix. Mais le mot « botanique » avait réveillé sa fierté familiale et il s’apprêtait à répondre que non, il n’était pas « bon » en botanique, qu’il était un génie en botanique, comme l’était sa tante avant lui, et son grand-père avant elle, et son arrière-grand-mère et des générations de Somberseed avant eux, mais ses projets furent à nouveau contrecarrés.

Avant que Noctis ne put décrocher l’un de ses plus beaux uppercuts à Gabriel, le jeune homme se retrouva pressé contre le mur du couloir et il fallait avouer que les bras entortillés dans les lanières de son sac à dos, il n’était guère en mesure de se défendre. Et puis, surtout, l’attaque dont il était la victime ne prenait pas l’une des formes auxquelles il était habitué et pour lesquelles il avait des réponses toutes prêtes.

A vrai dire, Noctis ne se défendit pas autant qu’il l’aurait dû. Il ne se défendit même pas du tout. Il ne répondit pas beaucoup non plus, surpris et désemparé, mais enfin, il ne chercha pas à repousser son agresseur et ses lèvres se prêtaient docilement à ce contact inattendu. Même quand Gabriel se recula enfin, le jeune homme ne semblait plus très en phase avec la réalité.

Sexy ? Lui ? Comment ça sexy ? Peut-être, peut-être. Noctis se sentait tout chose. Un peu… Echauffé. Le regard qu’il posait désormais sur Gabriel s’était fait un peu prédateur mais, fort heureusement, l’adolescent n’en avait pas conscience, sans quoi il se fût empressé de détourner les yeux. Le nouveau baiser que son camarade lui offrit acheva de détruire le reste de pensées qui planait encore dans son esprit et fut accueilli avec tout l’instinct d’un corps désirant.

Mais les instincts d’un Somberseed ne sont pas d’une douceur parfaite et à peine Gabriel libéra-t-il Noctis de sa nouvelle étreinte que l’adolescent entreprit : 1) de se débarrasser de son sac pour libérer ses bras et être un peu plus réactif, 2) d’asséner à son agresseur (qu’il venait cependant d’accueillir très docilement) un regard qui eût mis en fuite les plus hardis chiens sauvages et 3) d’envoyer un coup de poing dans l’épaule de Gabriel pour le faire reculer.

Certes, le coup de poing n’avait pas été très brutal et il était aisé de deviner que Noctis avait retenu une bonne partie de sa force. Mais c’était une question de symbole.

— J’suis pas un jouet.

Cette précision destinée à refroidir les ardeurs de Gabriel étaient plutôt susceptibles de les enflammer, tant elle accentuait encore l’aura de loup solitaire du jeune sorcier. Du reste, le regard de Noctis n’était pas resté noir très longtemps et il avait repris les étincelles de désir bien involontaires que les baisers de Gabriel y avaient fait naître.

— On s’connaît pas, j’te tripote pas, tu m’tripotes pas ou la prochaine fois qu’on se retrouve sur un terrain de Quidditch, j’te brise ton balai et j’te l’fais bouffer jusqu’au dernier brin de paille.

Sans se l’avouer, Noctis essayait surtout de se convaincre lui-même et de retenir le flot de pensées fort peu innocentes que le baiser agitait encore en lui. Il avait besoin de se sentir en colère, de feindre l’offuscation, pour garder contenance — heureusement, offusqué, il l’était bien un petit peu. Un mince filon à exploiter pour garder le cap.

Il brandit donc un doigt accusateur en direction de Gabriel.

— Sache par ailleurs que je ne suis pas bon en botanique, je suis excellent. Si t’as pas envie de t’réveiller demain matin avec une mycose plantaire galopante, j’te conseille d’aller fourrer ta langue dans une autre bouche que la mienne. En plus… en plus…

Bon, la rhétorique, ce n’était tout de même pas son effort et il commençait déjà à être à cours de menaces exotiques. Il haussa les épaules, baissa le doigt et conclut d’un air faussement ferme et décidé :

— Voilà.

Seulement, il ne se décidait pas à bouger d’un pouce.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 20:26


Un coup de poing dans l'épaule le fit reculer. A peine une bourrade mais Gabriel devina la force latente que le beau brun avait retenu. Drôle de personnage. Un flot de menaces plus ou moins originales vint ponctuer la scène et Gabriel eut un mal fou à garder son sérieux. Loup sauvage qui prétendait ne pas être un jouet mais qui avait mit bien trop longtemps à réagir pour ne pas trahir son trouble. Jeune chien fou qui laissait entrevoir au fond de ses yeux des étincelles de désir inavoué. Un doigt accusateur et faussement menaçant se retrouva sous son nez, agité d'un air agressif par le beau brun qui enchaîna « Sache par ailleurs que je ne suis pas bon en botanique, je suis excellent. Si t’as pas envie de t’réveiller demain matin avec une mycose plantaire galopante, j’te conseille d’aller fourrer ta langue dans une autre bouche que la mienne. En plus … en plus … » Patient, Gabriel attendit la chute. Qui ne venait pas. Il ne pu s'empêcher de remarquer que son interlocuteur ne semblait pas aussi furieux qu'il voulait le faire croire et que de plus, il n'avait pas l'air pressé de partir. N'importe quel mec hétéro aurait fuit le " danger " que représentait un gay ou un bisexuel. Lui, il restait là à vouloir prouver sa valeur. Jeune loup innocent.

« Voilà. » Ouais, ça c'était de la chute. Magnifique. Gabriel esquissa un sourire et leva les mains pour applaudir, ironique. « Belle prestation. J'admire l'effort. Au fait, maintenant que tu m'as dit que tu étais un génie en botanique, j'ai replacé ton prénom. Noctis, c'est bien ça ? » Il laissa son léger accent italien ressortir, accentuant le i pour faire durer le prénom. L'effet était joli. Le prénom lui-même était beau, original et approprié à la personnalité qu'on pouvait deviner dans le regard du beau brun. « J'aime bien. c'est inhabituel et ça te va bien. » Gabriel s'approcha de nouveau du beau brun et lui vola un autre baiser, soufflant plus doucement « C'est à toi de voir, Noctis. Si tu me repousse, je m'en irais sans insister. Mais si tu ne fais rien ... je continuerais à t'embrasser. Je devine que tu n'as jamais été embrassé par un mec, à ta réaction ... » Il avait la voix douce mais son regard était franc. Il ne mentait pas. Un seul geste et il partirait sans confronter plus avant le jeune homme. Pas de mouvement et il reviendrait embrasser ces lèvres douces mais fermes, masculines.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 20:47

Noctis avait la très nette impression que la situation lui échappait quelque peu. Ses menaces n’avaient pas été assez convaincantes à son goût. Pourquoi diable n’avait-il pas perdu de l’herbe-retourne-poumons ? C’eût été une perspective bien plus effrayante que la mycose plantaire. Le balai, c’était un bon filon, mais la mycose plantaire, elle, avait été un peu faible.

Noctis s’en voulait. Noctis ne savait certes pas précisément ce pour quoi il s’en voulait. Un peu tout. Il s’en voulait d’avoir repoussé Gabriel et de ne l’avoir pas vraiment repoussé. Il s’en voulait de l’avoir menacé et ne pas l’avoir assez menacé. Il s’en voulait d’avoir un peu répondu à son baiser et de ne pas avoir assez répondu. Tous ces paradoxes à la fois, pour un jeune homme qui n’était pas habitué à sonder les profondeurs de sa propre psychologie, ne manquèrent pas d’embrouiller son esprit.

Il fallait dire que son interlocuteur ne faisait rien pour arranger les choses. D’abord, il n’avait pas l’élémentaire courtoisie de se montrer un peu effrayé et même les applaudissements ironiques froissèrent la susceptibilité de Noctis. Il y en avait décidément beaucoup d’élèves dans cette école qui tenaient à lui faire sentir quel péquenaud il était.

Mais l’avalanche de compliments qui suivit cette petite pique en effaça tout à fait l’impression désagréable. Noctis rêvait trop souvent du prince charmant qui le couvrirait de flatteries pour demeurer complètement insensibles aux remarques plus que charmantes que Gabriel lui offrait en bouquet. Alors comme cela il le connaissait ? Il avait une bonne réputation alors ! Alors comme ça il se souvenait de son prénom ?

Sans réfléchir Noctis hocha la tête et, bien malgré lui, esquissa un demi-sourire séduit quand Gabriel le complimenta encore sur son prénom. Lui aussi, il aimait bien son prénom — c’était vrai qu’il était joli, d’ailleurs — plus joli encore entre les lèvres de Gabriel. Les lèvres de Gabriel sur lesquelles les yeux de l’adolescent ne cessaient de se baisser légèrement, avant de se relever presque aussitôt, un peu troublés, tentant en vain de recomposer leur air farouche.

Le botaniste était beaucoup trop inexpérimenté pour que les stratégies élémentaires de Gabriel ne pussent pas fonctionner. Jamais personne ne lui avait fait la moindre remarque un peu équivoque et cela seul eût suffi à le déstabiliser, alors les propos envoûtants et sans détours de son camarade ne pouvait que laisser Noctis interdit et impatient.

Il rosit légèrement quand Gabriel évoqua son inexpérience et, à mesure que les secondes passaient, le loup prêt à mordre se transformait en fauve prêt à être domestiqué et une timide fragile enveloppait les attitudes de Noctis, dans une oscillation surprenante entre la force virile et l’incertitude d’une troublante innocence.

Plus de menaces, plus de maladies exotiques et de plantes rares en réserve, plus de petits coups de poing et de regards accusateurs : Gabriel le plaçait devant un choix et il n’était guère possible de se dérober. Noctis était contraint d’envisager la situation sincèrement sans se dissimuler derrière ses propres discours et les petites vexations qu’il avait montées en épingle pour se prémunir des dangers d’un camarade si entreprenant.

— Je…

Machinalement, il jeta un regard à droite, un regard à gauche, comme s’il espérait que l’irruption impromptu d’un élève mît un terme à cet embarrassant dilemme et lui épargnât la nécessité de choisir. Mais aucun sauveur n’apparaissait sur son cheval blanc et, au fond de lui, Noctis sentit monter une vague de soulagement.

— En fait…

Il sentait son cœur battre à la chamade, parfaitement conscient qu’un moment important de son existence était en train de se dérouler et que, en quelques mots, il pouvait cesser d’être le paisible Somberseed sur lequel le clan comptait pour devenir lui-même, juste Noctis. Ce qui demandait peut-être un peu trop de courage, malgré tout.

— J’ai jamais été embrassé par personne.

Et il devait bien avouer qu’au fond de lui, il avait espéré que son premier baiser (dont il était certain qu’il n’arriverait jamais) fût un peu plus romantique. Les yeux baissés vers le sol, il balbutia :

— J’suis pas très… J’dois pas être très…

Il haussa les épaules. Toujours était-il que pas un seul instant il n’évoquait le fait que Gabriel fût un homme comme lui, comme si ce qui constituait la circonstance la plus remarquable de cette aventure lui paraissait couler de source. Il releva les yeux et, d’un geste de tête, désigna l’épaule de son camarade.

— J’t’ai pas fait mal ? J’suis désolé.

Et en posant sa question, il s’était appuyé contre le mur — il avait laissé ses gestes le guider, son corps décider pour lui — et la décision lui paraissait bonne.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 21:05

Les flatteries, sincères, de Gabriel, semblèrent apaiser le jeune homme. Il se détendit mais son trouble se révéla alors plus évident. Il balbutia un peu, semblant chercher de l'aide à chaque bout du couloir. Mais ils étaient seuls, personne ne viendrait interrompre leur petite discussion. Certainement pas à l'heure des repas. Et encore moins chez les Poufsouffle. Noctis baissa la tête, pour avouer difficilement « J’ai jamais été embrassé par personne. ». Gabriel s'en serait douté, oui. Vu la réaction, c'était logique. Mais il semblait choisir de ne pas se rebeller plus. De s'abandonner. Courageux jeune loup curieux et tout timide. « J’suis pas très… J’dois pas être très… » Le beau blond arqua un sourcil. Quoi donc ? Beau ? Séduisant ? Abordable ? Le dernier point était certes un peu problématique. S'il cognait tous ceux qui osaient s'approcher, pas étonnant qu'il n'ait jamais goûté aux lèvres de qui que ce soit. D'ailleurs, Noctis semblait fasciné par les lèvres de Gabriel, qui lui adressa un joli sourire, attentif et patient. Ne pas le brusquer, il venait tout seul.

Noctis releva en effet la tête et demanda d'une voix un peu penaude s'il ne lui avait pas fait mal. D'un geste du menton, il désigna l'épaule qu'il avait frappé de son poing quelques minutes plus tôt. Le beau blond répondit d'une voix amusée « Il m'en faudrait beaucoup plus pour me faire mal, Noctis. Vraiment beaucoup. » Le joli brun s'était adossé au mur, en parlant. Offrande implicite que Gabriel su saisir. Doucement, il s'approcha pour revenir l'embrasser. Cette fois, il ne vola pas le baiser. Il réclama une réponse. Il s'introduisit tranquillement dans la bouche du jeune homme, taquinant sa langue, explorant les parois, le palais, mordillant un peu les lèvres pour solliciter une réponse ... Il prit son temps, apprenant à Noctis comment répondre à un baiser. Et ça venait tout seul, instinctivement. Un peu hésitant, un rien maladroit, le joli brun commença à réagir, sous les assauts délicieux que prodiguait Gabriel. Ce dernier recula un instant pour sourire à Noctis et murmurer « Ne crois pas que tu sois laid, moche ou je ne sais quoi. Tu es très sexy, jeune loup. » Il le pensait et ça se sentait dans sa voix. Il ne disait jamais de mensonge, pas même pour séduire. Pas son genre. Il aimait bien les assauts francs, clairs. Honnêtes.

Les mains du joli blond glissèrent sous le pull de Noctis. Il sentit sous ses doigts tièdes les frissons qui parcouraient la peau du jeune Poufsouffle. Tant d'innocence, c'était touchant. Il pinça un peu la peau sur les hanches avant de ressortir les mains pour aller caresser la taille. Il s'approchait, dangereusement, de cet espace protégé qui faisait un homme.
Soudain, à la faveur d'un baiser plus franc qui accula Noctis plus fort contre le mur, Gabriel posa ses mains sur les boutons du jean qui formaient la braguette. Contact osé, audacieux, franc. Caresse intime et masculine, virile. Pas sage. Du tout.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 21:35

Sans s’en rendre tout à fait compte, Noctis faisait tout son possible pour se piéger lui-même, pour atteindre l’instant fatal où il ne lui serait plus possible de reculer, le moment où sa propre lâcheté ne serait plus une force suffisante pour l’empêcher de s’abandonner à ses propres désirs ; en lui, il laissait fleurir le souvenir de ses rêveries éveillées et de ses fantasmes nocturnes, des premiers jours de son adolescence jusqu’à sa dernière nuit.

Ce n’était finalement pas si compliqué que cela. De la même façon qu’il combattait l’appréhension face à un danger réel, à un précipice trop large ou une bête féroce, en se représentant la récompense qui serait la sienne une fois l’obstacle franchi, et la beauté de la fleur rare qui s’éclorait alors sous ses yeux, il se laissait envahir par ses songes moins innocents pour que s’effondrassent les barrières qui le retenaient et qui n’étaient faites que de raisonnements spécieux.

Car Noctis ne parvenait pas à songer que ce vers quoi il s’acheminait fût mal ; il ne parvenait pas à trouver cela condamnable et, en vérité, jamais Sideria, ni personne dans sa famille, ne l’avait formellement interdit. Le sujet n’avait pas été abordé, et c’était tout. Nulle part dans les souvenirs du jeune homme ses pulsions trouvaient le sceau formel de l’interdit et elles n’en étaient que plus difficiles à contenir.

Alors quand Gabriel s’approcha à nouveau de lui, Noctis ne songea plus à le repousser, ni à feindre de se défendre. Ses mains se déposèrent sagement sur le torse de son camarade et il tendit le cou pour que ses lèvres rejoignissent celles qui venaient les chercher, il les entrouvrit pour accueillir la présence chaleureuse, si nouvelle, étrangère d’abord, mais bientôt familière et comme naturelle.

Noctis était un jeune homme d’instinct — dans la force de l’âge — et il ne lui était guère possible, quand son corps se trouvait ainsi engagé, de laisser longtemps la place à l’hésitation. Les lèvres de Gabriel exerçaient sur lui la même sollicitation que les eaux tumultueuses de l’Ecosse quand il allait nager ; il ne s’agissait plus de réfléchir mais de se livrer à la sagesse des muscles et du sang.

Quand leurs lèvres se séparèrent, il n’y eût plus de regard noir ; les mains de Noctis s’étaient refermées sur le vêtement de Gabriel, pour l’empêcher de trop s’éloigner. Jeune Loup. Ce surnom ne déplaisait pas au Somberseed. N’était-il pas un jeune loup en effet, à la fois sauvage et inexpérimenté, féroce parfois, parfois docile ? Cette idée résonnait à la fois avec sa native douceur et sa fière indépendance.

Mais quelques instincts qui fussent les siens, le jeune loup était trop innocent encore pour s’être une seconde imaginé que les caresses de Gabriel dépasseraient ces baisers et Noctis manqua de sursauter quand il sentit les mains de son camarade se faufiler sous son vêtement pour trouver le chemin de sa peau et de ses muscles qu’avait forgé une vie en plein air.

Un gémissement qu’il était impossible de prendre pour une protestation s’échappa des lèvres du Poufsouffle et aussitôt le jeune homme sentit le rouge lui monter aux joues. C’était une chose de s’abandonner à un inconnu dans la licence d’un rêve, c’en était une autre de le faire dans la vie réelle, dans ce couloir où il passait tous les jours, avec son vrai corps, son corps à lui.

Des imaginations très précises se formaient désormais dans l’esprit échauffé de Noctis, qui ne songeaient plus du tout désormais à repousser Gabriel. Comme tout adolescent mâle, le sorcier sentait que ses facultés de raisonnement venaient d’être englouties par les sensations de la chair et toutes les considérations morales et familiales avaient disparu avec elles.

Cette fois, ce fut Noctis qui attira un peu plus Gabriel contre lui pour réclamer un nouveau baiser, car le jeune loup apprenait vite : il avait la soif de savoir de toute une adolescence de privations et de désirs frustrés. Mais le baiser s’interrompit cependant quand la main du Serdaigle se fit un peu plus indiscrète.

Les yeux de Noctis s’écarquillèrent légèrement — il mordit sa lèvre. Il ne put s’empêcher de se sentir un peu honteux, sans bien savoir pourquoi, en songeant que Gabriel sentait sous sa main désormais la manifestation d’un désir plus qu’explicite. Des questions toutes adolescentes fleurissaient dans son esprit : que devait-il faire ? et s’il le faisait, ne serait-il pas trop maladroit ? Gabriel le trouverait-il à son goût ? se tournerait-il en ridicule ?

Ces angoisses un peu puériles parvinrent un instant à l’emporter sur la vivacité de son désir et, instinctivement, Noctis se dégagea de l’étreinte, témoignant à nouveau de réserves de force cachées, se détacha du mur et fit un pas de côté. Les yeux baissés vers ses pieds, il fournit d’éclairantes explications :

— J’sais pas si… J’suis pas sûr que… J’voudrais pas…

Machinalement, il jeta un coup d’œil derrière, par dessus son épaule.

— Et puis dans c’couloir, ici, j’me sens pas très…

Ce n’était pas seulement que ses camarades pussent le surprendre, mais encore qu’il n’y avait rien là de très confortable pour une première expérience et les pierres du château de Poudlard prenaient dans ces circonstances une brutalité qui le mettait un peu mal à l’aise.

Puis, agacé lui-même par ses propos informulés et trop habitué à aborder les choses sans détour pour se prêter longtemps à des circonvolutions, Noctis releva les yeux, planta à nouveau son regard dans celui de Gabriel et conclut avec une franchise désarmante :

— J’ai un peu peur. J’suis désolé. C’est ridicule sans doute. Mais c’est comme ça. J’ai peur.

Car s’il n’avait pas appris les subtilités des relations sociales, du flirt, de la séduction et des faux-semblants, il n’avait pas appris non plus la prétention de la fausse fierté et lorsqu’il avouait sa peur, aucune honte ne venait troubler son regard.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 21:53



Tout allait bien, jusqu'à ce que le jeune loup repousse Gabriel. Interloqué, ce dernier ne bougea pas, suivant son camarade du regard. Il se mit à bafouiller des excuses maladroites « J’sais pas si… J’suis pas sûr que… J’voudrais pas… Et puis dans c’couloir, ici, j’me sens pas très… » Le jeune blond esquissa un sourire amusé. Tant de naïveté, c'était touchant, définitivement. Noctis avait-il réellement cru qu'ils allaient rester indéfiniment là au milieu d'un couloir ? Candide garçon.

Mais il sembla se reprendre tout seul. Gabriel le vit venir se planter devant lui et pu croiser son regard brillant de désir et de détermination. Un aveu clair passa les lèvres du beau brun « J’ai un peu peur. J’suis désolé. C’est ridicule sans doute. Mais c’est comme ça. J’ai peur. » Le grand blond inclina la tête sur le côté avant de tendre une main pour caresser la joue du jeune loup. « C'est normal, si c'est la première fois. Partages-tu ton dortoir avec quelqu'un ou est-il libre ? Nous y serons plus à l'aise, peut-être, si tu préfères. A moins qu'une salle de classe désaffectée te convienne mieux. Je te suis, c'est ton choix. »

Patient mais clair, Gabriel revint voler un baiser à son timide interlocuteur avant de reposer une main sur son entrejambe, le caressant du bout des doigts avant de souffler d'une voix mutine « Sauf si bien sur, tu préfères que je m'en aille et que je te laisse tranquille, Jeune Loup ... » Les caresses étaient osées. Langoureuses. Il laissait ses doigts courir sur le jean du joli brun, sur la bosse traîtresse, manifestation évidente d'un désir masculin. Il devinait très bien que son charmant camarade était tenté, diablement tenté. Trop séduit. Il savait doser ses caresses. Puis, comme si de rien n'était, il retira sa main et recula, faisant mine de laisser le jeune homme tranquille. « Si c'est ce que tu veux, dis le moi, je ne t'embêterais plus. » Manipulation mutine et audacieuse. Mais il ne voulait pas non plus forcer la main à Noctis.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 22:16

Noctis n’avait rien cru du tout — parce que Noctis n’avait guère de précédent sur lesquels se fonder. Il n’avait jamais eu l’occasion d’acheter des revues pour adultes, encore moins de regarder des films (à vrai dire, il n’était pas certain de se représenter exactement ce que cette invention moldue pouvait bien être) et ses rêveries, il les tirait de ce qu’il comprenait intuitivement ; mais les convenances, les situations, ce qui se faisait ou ne se faisait pas, il n’en avait strictement aucune idée.

Ce n’était pas que le couloir l’intimidât parce que c’était un couloir. Son inconfort était bien plus primaire que cela : il n’y faisait pas très chaud, la pierre était rugueuse, des gens passeraient. S’il songeait à l’image qu’il renvoyait, ce n’était qu’avec l’espoir que Gabriel le trouvât à son goût et l’idée qu’il pût passer pour un garçon facile, qu’être un garçon facile, même, pût être un problème, ne lui effleurait pas l’esprit.

Son innocence était à double tranchant : elle le jetait au milieu d’un monde étrange auquel il ne connaissait pas grand-chose, mais elle lui permettait de l’aborder sans beaucoup de préjugés. Dans les désirs qui fleurissaient dans son esprit, il n’y en avait pas qu’il trouvât humiliants et contre-nature et il ne songeait pas à faire de cette rencontre un rapport de domination.

Alors quand Gabriel lui proposa de le laisser tranquille, non sans accompagner sa proposition d’une caresse qui ne laissait guère de choix à Noctis, le jeune homme secoua légèrement la tête, dévoilant à nouveau cet étrange paradoxe où la timidité se mêlait à une détermination simple. D’ailleurs, Noctis, peu perméable aux incitations joueuses, répondit avec un bon sens à toute épreuve :

— Je crois que je suis assez explicite.

L’Ecossais s’approcha de son interlocuteur comme celu-ci se reculait et, se hissant un peu sur la pointe de pieds, jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de Gabriel, là où se trouvait, au bout du couloir, la salle commune des Poufsouffles. Il se mordilla un instant la lèvre inférieure puis, d’une voix songeuse, à moitié pour lui-même, murmura :

— J’partage. Le dortoir. Mais bon…

Un plan semblait se mettre en place dans son esprit et il était aisé de voir qu’une fois engagé dans l’action, ses incertitudes perdaient beaucoup de leurs emprises sur lui. Il était évident que le jeune homme, pour timide qu’il fût, n’était pas habitué à douter et repousser indéfiniment les occasions qui se présentaient à lui ; c’était un homme d’action.

Il se baissa pour ramasser son sac et fit signe à Gabriel de le suivre. En quelques enjambées vives, ils atteignirent un tableau. Ce ne fut cependant qu’après avoir insisté pour que le Serdaigle se bouchât les oreilles que le Poufsouffle consentît à murmurer le mot de passe. Puis il lui attrapa la main et se faufila avec lui dans une salle commune déserte — exception faite d’une jeune fille de septième année, qui dormait profondément dans un canapé, un épais livre de sortilèges sur les genoux.

Noctis, tirant toujours Gabriel à sa suite, se glissa dans une chambre — trois des lits typiques de Poudlard s’y trouvaient et sur le mur opposé, trois armoires massives leur faisaient face. Toujours aussi directif et assuré, parce que le jeune loup, avec une mission précise, oubliait d’être timide, et que son tempérament un peu dominateur reprenait le dessus, Noctis désigna le lit du centre d’un geste de la tête.

— Bouge pas. Y en a pas pour une seconde.

Le jeune homme se débarrassa de son sac et de ses chaussures, avant de tirer une chaise jusqu’à son armoire, de grimper sur la chaise et d’inspecter ce qui avait tout l’air d’être une réserve secrète en haut du meuble. Maugréant des paroles incompréhensibles pour lui-même alors qu’il fouillait on-ne-savait-trop-quoi, sur la pointe des pieds, dans un équilibre apparemment instable mais qu’il semblait maîtriser à la perfection, il resta plusieurs secondes ainsi absorbé, avant de bondir au sol, une petite plante verte dans la main gauche et une fiole dans la main droite.

Il se retourna vers Gabriel avec un sourire soudainement lumineux — le premier vrai sourire qu’il lui adressait.

— Et pour vous en exclusivité, la dernière création du clan Somberseed.

Le jeune homme s’accroupit devant la porte de la chambre, déposa la plante verte et renversa le contenu de la fiole. Puis, une fois relevé, il vint sagement s’asseoir à côté de Gabriel, les yeux fixés vers l’entrée dans la chambre. Rien ne parut se passer d’abord puis, bien vite, la plante se mit à croitre, à étendre ses tiges, à produire des lianes et, bientôt, le battant de la porte se trouvait solidement maintenu par une sorte de plante exotique, qui n’avait plus grand-chose à voir avec l’anodine fougère que Noctis avait tiré de sa cachette magique.

D’un doigt, Noctis désigna des fruits bleus suspendus çà et là sur le végétal.

— Des spores oublie-tout. Quand quelqu’un s’approche de l’autre côté, il a soudain l’impression d’avoir quelque chose d’autre à faire. Comme un sort repousse-moldus. Ce n’est pas très puissant, ça ne marche que deux ou trois fois avant que le corps ne s’habitue. Bien sûr, il y a des versions plus puissantes.

C’était à se demander quels dangers exotiques guettaient le visiteur qui s’aventurerait dans la résidence des Somberseed sans y être invités. Toujours était-il que ce petit tour de botanique et l’atmosphère bien plus chaleureuse de sa chambre avaient considérablement détendu (ou presque) le jeune loup.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 22:45


Noctis semblait décidé à aller plus loin, comme l'avait prévu Gabriel. En un rien de temps, il se retrouva dans la chambre que le jeune Pousfouffle partageait avec deux autres camarades. Il avait désigné le lit du centre et Gabriel s'en approcha tranquillement pendant que le jeune brun s'occupait de farfouiller au dessus de son armoire. Il sauta sur le sol en souriant avant d'aller s'affairer près de la porte d'entrée. Il revint doucement d'un air profondément satisfait, en déclarant « Des spores oublie-tout. Quand quelqu’un s’approche de l’autre côté, il a soudain l’impression d’avoir quelque chose d’autre à faire. Comme un sort repousse-moldus. Ce n’est pas très puissant, ça ne marche que deux ou trois fois avant que le corps ne s’habitue. Bien sûr, il y a des versions plus puissantes. »

Gabriel arqua un sourcil impressionné. Il aimait beaucoup la botanique mais il ne serait jamais aussi bon que ça. Jamais. Il n'arriverait pas à la cheville du beau Noctis. Mais il s'en fichait un peu, il ne voulait pas en faire son métier. Il esquissa un sourire charmeur avant de se lever pour s'approcher du jeune loup. Il lui faudrait faire doucement. Le Poufsouffle était l'innocence même. Il ne faudrait pas le brusquer, lui faire peur ou pire, lui faire mal. Gabriel savait s'occuper des vierges. Il savait se montrer tendre et doux, patient. Tout comme il savait être un animal avec les plus expérimentés, ceux qui n'en était plus à leur coup d'essai. Comme Absolem, par exemple.

« Viens là, jeune loup ... » D'une main, il caressa doucement la joue du beau brun, l'attirant doucement pour l'embrasser, sauvagement. Un baiser fou, passionné. Un baiser d'homme. D'un mouvement subtil, Gabriel força le baiser pour faire reculer son partenaire jusqu'au lit, l'obligeant à s'asseoir sur le bord du matelas, tout au bout. Il lui mordilla la lèvre inférieure avant de reculer pour souffler « Laisse moi faire. Ne résiste pas. » Doucement, il entreprit de retirer le pull et la chemise de camarade. La peau était pâle et douce, il y laissa son regard s'attarder, appréciant les muscles, les formes finement ciselées. Un sourire satisfait effleura ses lèvres. Curieux mais doux, il passa ses mains sur la peau tiède du jeune Loup. Il caressa les épaules, les biceps, les côtes, les pectoraux ... Il pinça un des tétons, gentiment. Sans faire mal, juste assez pour provoquer quelques papillons de désir. Puis il laissa ses paumes descendre vers les abdominaux, lentement, puis plus bas. Jusqu'à passer sous le jean et sous le boxer. Pour aller caresser et taquiner ce membre dur engoncé dans le pantalon trop serré.

« Veux-tu que je te débarrasse de cette entrave douloureuse, Noctis ? » Il demandait la permission. Curieux paradoxe, étant donné l'audace dont il faisait preuve. Il ne brusquait pas les choses, il prenait son temps. Il tentait son partenaire inexpérimenté sans le forcer à quoi que ce soit. Lentement, il s'agenouilla entre les jambes du beau brun, après avoir retiré ses doigts de dans le pantalon. Il replaça ses mains sur le jean, au même endroit, sentant la bosse se durcir un peu plus. Il esquissa un sourire, venant poser ses lèvres autour du téton droit de son partenaire, pour l'embrasser langoureusement, jouer du bout de la langue avec, faire sentir les dents. Il attendait une réponse, patiemment.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 23:08

Aussi impatient qu’il fût de se laisser guider vers les plaisirs les caresses somme toute fort légères que Gabriel lui avait offertes dans le couloir avaient promis, Noctis ne pouvait s’empêcher de contempler son ouvrage avec une satisfaction parfaite, témoignant de la passion qui était la sienne et qui lui avait été transmise par des générations de Somberseed avant lui, une passion assez absorbante pour lui faire oublier pendant quelques secondes le désir qui l’habitait.

Fort heureusement, Gabriel pour sa part n’était pas aussi fasciné que lui par les circonvolutions végétales des lianes, la liaison intime qui s’était formée entre la plante et la porte, les infinies boutures et croisements auxquels il avait fallu se livrer pour que les spores pussent être produits par une espèce ordinairement offensive et l’art dont il avait fallu faire preuve pour trouver la bonne potion de croissance rapide.

Noctis se tira de ses observations de connaisseur pour tourner à nouveau le regard vers son amant et, légèrement, il appuya sa joue contre la main qui venait le caresser. Au fond de lui, il était reconnaissant à Gabriel de faire preuve d’une patience et d’une douceur que ses premiers gestes n’avaient pas annoncé et dont Noctis supposait qu’elles n’étaient pas celles de tous les garçons.

Reculant habilement jusqu’à l’autre bout du lit, le jeune homme répondait au baiser avec une passion qui n’avait rien à envier à celle de Gabriel : il lui suffisait de puiser dans le désir longtemps contenu qui avait dormi au fond de son être pour trouver des réserves inépuisables.

Pour la première fois de son existence, Noctis se rendait compte qu’il avait vécu contre sa propre nature. Toute sa vie avait été faite d’une parfaite liberté ; toute son adolescence il avait laissé son corps courir, sauter, nager, explorer, et dans ce seul domaine il l’avait contraint, dans ce seul domaine il lui avait refusé les plus élémentaires des satisfactions ; ce n’était pas seulement ses désirs, c’était toute sa personnalité qu’il avait maltraitée pour vivre ainsi dans la sécheresse.

Loin de l’intimider, les ordres doux de Gabriel éveillaient son impatience. Noctis se laissa défaire de son pull, de sa chemise, refoulant au fond de lui la vague angoisse qui le saisit en songeant que son corps ne serait peut-être pas au goût de son compagnon d’une journée. Il n’avait pas envie de s’encombrer avec de vaines incertitudes — il l’avait fait trop longtemps pour continuer encore.

Il s’était allongé tout à fait à présent, et son corps se cambrait légèrement pour se presser un peu plus contre les mains qui le parcouraient. Il sentait à présent quelle différence séparait les plus vivides des rêves de la plus simple des réalités. De temps à autre, des soupirs s’échappaient de ses lèvres entrouvertes et, quoique le jeune homme eût parfaitement conscient d’être offert entièrement dans une position que d’autres eussent comprise comme une soumission, il n’en éprouvait aucune honte.

Finalement, Noctis se retrouvait en territoire connu : il sentait ses muscles, sa peau, tout son corps. C’était l’existence, l’existence véritable, si différente des formules magiques, des discussions interminables et des jeux de faux-semblants ; c’était tout ce qu’il aimait dans la botanique — toucher le bois, sentir les parfums — dans le Quidditch — dans les potions : le monde réel, palpable, dense.

C’était son univers qu’il explorait un peu plus. Alors, quand la main de Gabriel se fit plus aventureuse que jamais, la chaleur qui s’empara soudainement du jeune homme n’était pas un effet de la honte ou de la timidité, mais du plaisir impatient. Il sentait la peur battre aussi dans ses veines, mais c’était une peur semblable à celle qui précède le danger et les actes de courage et non une angoisse née de la seule société.

Sans répondre d’abord à la question de son camarade, Noctis enfouit ses mains dans la chevelure de Gabriel pour l’inciter à prolonger la caresse sur son torse. Ce ne fut qu’après de longues et charmantes secondes qu’il glissa dans un murmure :

— Fais tout ce que tu veux.

Il entrait dans cette déclaration à la fois un peu de naïveté et beaucoup de courage. Noctis avait triomphé dans la peur comme du vertige avant de sauter dans la mer depuis une falaise et jamais il n’avait craint la douleur. Ses désirs n’étaient pas précis et, en réalité, peu exigeants : quelque position que Gabriel désirait qu’il prît le charmait d’avance.

Mais il songeait également qu’il était indigne d’un Somberseed de se laisser entièrement faire et que peut-être Gabriel n’éprouverait pas un grand plaisir à tout diriger. Alors, pour donner une preuve supplémentaire de la fermeté de ses décisions, Noctis poussa avec une force mesurée son amant à s’allonger à côté de lui et se releva du lit.

Après un instant de sensible timidité, sous le regard de Gabriel, il défit un à un les boutons de son jean, laissa le vêtement glisser le sol et abandonna bientôt son boxer. Son cœur se mit à battre encore un peu plus vite — il avait enfin sauté de la falaise.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptyVen 24 Aoû - 23:50

« Fais ce que tu veux » La candeur innocente du jeune homme plaisait beaucoup à Gabriel. Il savait pourtant qu'il était une chance, comparé à certaines brutes de l'école qui n'auraient pas été aussi douce et patiente avec le beau brun. Ils l'auraient pratiquement violé sans vergogne contre les murs du couloir, pour certains. Bêtes triviales n'ayant aucun respect pour les autres, ne voulant satisfaire que leurs propres besoins, primaires. Si Noctis avait la mauvaise idée d'offrir ce genre d'invitation au premier venu qui lui ferait quelques compliments, il risquait de souffrir. L'idée était pénible à Gabriel. Il aimait bien le joli brun tout naïf.

Soudain, ce dernier fit preuve d'initiative. Il repoussa doucement Gabriel pour le forcer à s'allonger dans le lit avant de se relever. Timidement, il commença à déboutonner son pantalon, le laissant tomber au sol et faisant suivre le même chemin à son boxer, dévoilant son anatomie masculine. Gabriel se redressa sur les coudes pour dévorer du regard ces organes génitaux parfaitement mesurés, d'une taille et d'une proportion raisonnables. Un beau mec, vraiment. Gabriel se redressa et tendit les bras pour enlacer son partenaire à la taille, le rapprochant de lui. Assis sur le bord du matelas, il avait la tête à hauteur de l'entrejambe du jeune loup. Le sexe dressé témoignait d'un désir très fort, impatient. Le grand blond esquissa un sourire et releva la tête pour croiser le regard de Noctis. D'une voix calme et douce, il souffla « Maintenant, il faut que tu me laisse faire. C'est ta première fois, il faut qu'elle soit parfaite. Tu auras tout le temps pour apprendre à plaire, laisse moi te faire ressentir le plaisir, les émotions. »

Doucement, il appuya au creux des reins du jeune homme pour l'obliger à avancer un peu plus, déposant sa bouche sur le gland du sexe. Tendrement, il y déposa une pluie de baisers électriques, doux mais puissants, provocateurs. Il prenait son temps, ne brusquant pas les choses, laissant ses doigts courir au creux des reins de Noctis. Enfin, après avoir déposé des baisers un peu partout sur le pénis du beau brun, il le prit dans sa bouche pour commencer à le sucer. D'abord doucement, calmement. Puis de plus en plus vite, de plus en plus fort. Il suçait, il tétait, il pompait le sang qui affluait, provoquant le désir, les papillons fous, la jouissance qui arrivait. Une des mains du beau blond quitta les reins de Noctis pour venir lui caresser les couilles, doucement. Habiles, doués, les doigts pâles et tièdes de Gabriel entreprirent de masser les testicules, de les cajoler. Momentanément, il délaissa le phallus pour aller embrasser les bourses, les englober totalement dans sa bouche, les mordiller délicatement.

Il sentait que Noctis n'avait jamais connu un pareil déchaînement de plaisir et de désir. Il voulait que ce soit parfait, un sentiment d'extase immense, dévastateur. C'est pourquoi il prenait son temps sans atténuer la qualité des caresses et des contacts. Il voulait que Noctis prenne son pied, jouisse sans retenue. Il voulait lui faire découvrir les joies de la chair, version masculine. Parce qu'il sentait que c'était la nature même du jeune homme. Une nature refoulée, enfouie, dissimulée. Brimée. Convenances et bienséances, encore.

Un violent spasme secoua le jeune loup et Gabriel esquissa un sourire avant de laisser les couilles tranquilles. D'une voix douce, il soufflera « Ne te retiens pas, Noctis. Laisse toi faire, abandonne-toi. Tout ce qui est inconnu n'est pas forcément mauvais ... » Il reprit la queue de son partenaire dans sa bouche, le suçant plus fort cette fois, allant et venant plus vite, léchant le gland pour provoquer la jouissance. Ses mains quittèrent les reins du brun pour aller courir sur son torse, pincer ses tétons, caresser sa peau, ses muscles, attirer ses hanches pour qu'il s'approche un peu plus ... Il savait exactement comment rendre fou un homme. Innocent ou expérimenté, il savait déchaîner le désir et les passions, les envies les plus refoulées.

Déterminé à faire céder le jeune loup, Gabriel posa les mains sur le cul de son partenaire pour l'approcher un peu mieux, le suçant encore et encore, plus fort, lâchant parfois une fesse pour aller cajoler les couilles, donnant quelques coups de langue entre deux suçotements. Il avait l'habitude. Depuis des années qu'il était libertin accompli, qu'il couchait avec tout ce qui se présentait, il savait tailler une pipe mieux que personne. Il savait comment réagir aux sursauts du corps, aux gémissements, aux cris de plaisir, parfois.

Ici, il prenait cette situation très à coeur. Il voulait que Noctis fasse ses premiers pas dans le monde du sexe avec quelqu'un qui prendrait soin de lui, à tout point de vue. Gabriel ne manquerait pas à l'appel.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 9:48

Noctis tombait donc dans le vide — mais s’il avait une idée précise de la manière de retomber dans l’eau, sa présente aventure le laissait beaucoup moins assuré quant à la suite des événements et, malgré sa détermination, il commençait déjà se sentir un peu stupide, ainsi livré aux regards scrutateurs de Gabriel, parfaitement nu, dans un état de désir si évident, debout, au milieu de sa chambre.

Le jeune homme ne savait pas très bien s’il attendait ou redoutait les gestes de son camarade et, pendant un instant, l’envie de fuir lui reprit et il se fût presque maudit d’avoir barré la porte d’une aussi efficace manière si Gabriel n’avait pas eu le bon sens de ne pas le laisser trop méditer sur sa situation présente — les bras qui entourèrent sa taille et le visage qui s’approchait si près de lui suffirent à chasser ses appréhensions.

Se laisser faire. Presque sagement, comme un élève qui accepterait de suivre une consigne professorale, Noctis hocha la tête. Lui qui était ordinairement si indépendant trouvait un plaisir inavouable à se laisser entièrement guidé, à être l’objet de toutes les attentions, comme un trésor précieux dont il s’agirait de prendre soin. C’était à son goût une soumission douce et agréable.

Les lèvres qui l’enveloppèrent lui arrachèrent un soupir et, instinctivement, Noctis saisit de la main droite le haut du baldaquin, de l’autre la poutre qui le retenait en lit, ravi de trouver enfin une utilité à cet accessoire de mobilier qu’il avait jusque là toujours trouvé un peu curieux. Il se cambrait légèrement ainsi, pour s’offrir un peu plus aux caresses de son amant — ou pour les réclamer.

Parfois, quand le plaisir devenait fort intense, une crainte s’éveillait à nouveau en lui : celle d’interrompre trop tôt par son extase ce moment privilégié. Et s’il ne se montrait pas assez endurant ? Et s’il se tournait en ridicule en montrant, par la promptitude de son plaisir, l’étendue de son inexpérience ? Mais alors Gabriel tempérait ses ardeurs, le sang du Poufsouffle battait moins vite et sur un rythme nouveau, le plaisir de l’adolescent renaissait sans mélange.

Malgré tout, Gabriel avait beau lui intimer de ne pas se retenir, Noctis mettait un point d’honneur de ne pas céder trop vite aux sensations qu’il sentait tendre son corps et c’était son propre plaisir, même, qu’il cultivait dans cette retenue presque douloureuse. Il était curieux de toutes les nouvelles caresses et aucune des explorations auxquelles ne se livrait Gabriel ne paraissaient l’effaroucher — chaque seconde écoulée paraissait être à Noctis l’occasion de nouvelles découvertes.

Ce dont Noctis ne se rendait pas compte, c’était qu’il se trouvait loin de réagir avec la fébrilité qu’il se supposait ; parfois, des soupirs franchissaient ses lèvres mi-closes, et les muscles de ses bras se crispaient en serrant le lit un peu plus fort, une vibration de plaisir remontait le long de son corps, mais il ne semblait jamais très proche de s’y abandonner complètement.

Il diffusait autour de lui une sensualité sauvage, lente et profonde, comme si son corps devait parcourir d’immenses étendues d’impressions avant d’atteindre une nouvelle saveur de plaisir et, ainsi debout, les muscles tendus, les yeux fermés, la respiration plus lente qu’elle n’aurait dû l’être, il avait la force imperturbable des dominations silencieuses, inconscientes de leur propre solidité.

Il fallut bien l’extraordinaire habileté de Gabriel pour venir enfin à bout de ce corps solide qui n’ébranlait que les amples sensations et ce fut après de longs moments de plaisir que Noctis, sans songer qu’une élémentaire politesse exigeait peut-être qu’il prévînt son amant, abandonna le fruit de sa jouissance entre les lèvres du Serdaigle, avec un soupir qui n’avait pas été plus bruyant que les autres.

Embrumé encore de ces impressions si plaisantes qui avaient occupé sa chair, Noctis n’en émergeait pas moins des profondeurs de son être et reprenait lentement conscience de ce qui l’entourait. Ce ne fut qu’au bout de quelques secondes, après s’être dégagé doucement de l’étreinte pour s’asseoir sur le lit, qu’il se rendit tout à fait compte de ce qui venait de se passer.

Timidement, il souffla :

— J’suis désolé. J’aurais dû… Euh…

Il rougit un peu d’un air embarrassé et compléta à demi-voix :

— Prévenir.

Puis, avec une naïveté tout à fait sidérante, manifestement parfaitement inconscient des standards en la matière, il ajouta :

— Et désolé d’avoir été si… Rapide.

Le loup délicieusement sauvage qu’il avait été n’avait ainsi pas tardé à reprendre sa curieuse timidité et il observait désormais Gabriel par des regards dérobés, sans trop savoir ce qu’il était censé dire — et surtout faire. Etait-ce à son tour de se livrer à une semblable caresse qui ne pouvait être que maladroite ? Cette pensée l’effraya. Fallait-il au contraire faire autre chose ? Etait-ce fini ?

Et Noctis redevint Noctis : un puit d’incertitudes.


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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 10:24

Visiblement, Noctis était un jeune homme solide, difficile à ébranler. Gabriel préféra ne pas se demander s'il s'y prenait assez bien, faisant confiance à son instinct, continuant les caresses, les coups de langue, les effleurements du bout des doigts. Jusqu'à sentir que ça venait, trop vite. Il n'eut pas le temps de se dégager que déjà, Noctis jouissait dans sa bouche, dans un soupir un rien plus long que les autres, seule manifestation traître de son extase. Gabriel avala, courageusement. Il n'avait pas prévu de le faire, il n'avait même pas imaginé que son partenaire lui exploserait ainsi dans la bouche mais après tout, innocence naïve des débuts, il ne l'avait peut-être pas senti venir. Pardonnable, pour une première fois. Il n'empêche, à l'avenir, il faudrait qu'il pense à prévenir, certains détestaient ça. Gabriel s'en foutait un peu, il y avait même des fois où il le faisait volontairement. Uniquement quand il l'avait décidé, cependant.

Doucement, le joli brun se dégagea pour aller s'asseoir sur le lit, près de lui. D'un geste rapide, Gabriel s'essuya la bouche avant d'attraper une bouteille d'eau dans son sac pour en boire un petit peu. La voix de Noctis résonna alors, souffle gêné et timide « J'suis désolé. J’aurais dû… Euh… » Gabriel esquissa un sourire en attendant la fin de la phrase. Tournant la tête vers son partenaire, il remarqua qu'il avait rougit. Que de naïveté. C'était mignon. Enfin, Noctis acheva, clairement mal à l'aise « Prévenir. » Le beau blond hocha doucement la tête, signe qu'il pardonnait. Cette fois, seulement. Parce que Noctis débutait. Il allait lui expliquer qu'il ne faudrait plus jamais faire ce genre de chose sans prévenir avant lorsque le Poufsouffle reprit alors « Et désolé d’avoir été si… Rapide. » Gabriel arqua un sourcil. Rapide ? Il avait fait preuve d'une résistance impressionnante, même les plus expérimenté ne tenait pas si longtemps sous ses caresses. Un peu vexant, pour le joli blond, mais il en avait vu d'autres et il continuerait à en voir plus. Donc il passa sur ce détail.

Il remarqua dans les yeux de son amant débutant que les incertitudes revenaient. Les angoisses de l'innocence. Que devait-il faire ? Comment devait-il le faire ? Quoi dire ? Que penser ? Réclamer encore ? Oser prendre des initiatives ? Gabriel esquissa un sourire et tendit une main vers le visage de Noctis. Lui caressant doucement la joue, il s'approcha pour lui voler un baiser avant de murmurer « La prochaine fois, pense à avertir ton partenaire. Il n'aura peut-être pas envie que tu lui jouisse dans la bouche ... » De nouveau, un baiser, plus fort. Plus puissant. Viril. Il poussa son jeune amant dans le lit, l'obligeant à s'allonger. Caressant la peau pâle et douce du jeune homme, Gabriel recula ses lèvres pour reprendre « Ne crois pas que tu ais été rapide, Jeune Loup. Ta résistance est assez impressionnante. A plus forte raison si c'est ta première fois ... » Les doigts audacieux de Gabriel volèrent de nouveau jusqu'à l'entrejambe de son amant, désormais calme, détendu. A la faveur d'un baiser presque sauvage, un rien brutal, il empoigna la queue et commença à la masturber, tout en dévorant la bouche du beau brun.

D'une main, il déboutonna sa chemise blanche, sans cesser de bouffer les lèvres de Noctis. Sans cesser de le caresser, de le remettre en condition. Il avait les doigts chauds et les lèvres douces, contraste étonnant avec ses gestes mâles, virils. Sans gêne. Un court instant, il lâcha la verge de Noctis pour défaire sa cravate et se débarrasser définitivement de sa chemise. Les deux étoffes fusèrent dans la pièce pour retomber sur le sol dallé de la chambre et de nouveau, Gabriel reprit son amant en main. Il venait de dévoiler son torse, musclé mais pas trop, un peu bronzé, vestiges d'un été sous le soleil d'Italie. Un torse d'homme qui vint se coller, l'espace de quelques secondes, à celui du joli brun. Le temps de l'embrasser dans le cou, sauvagement, faisant sentir les dents juste assez pour laisser une toute petite trace. Comme une marque. Rien de méchant ni de douloureux. Juste un baiser intense dans le moment qui se déroulait. Gabriel délaissa le membre de son amant pour venir lui entourer le visage de ses mains et lui écraser la bouche, nouveau baiser d'une puissance folle.

Noctis pourrait découvrir ce qu'un homme pouvait lui faire. Un homme à la fois doux et patient mais pas trop délicat, pas efféminé. Un homme, un vrai, malgré la gueule de petit garçon. Gabriel faisait preuve de passion, de brusquerie, de sauvagerie. Farouche et puissant, il entraînait Noctis sur la pente glissante des plaisirs de la chair. Il libérait les désirs et les instincts de son amant, trop longtemps brimé. Reculant ses lèvres de quelques mimimètres seulement, il souffla d'un ton mutin « Est-ce que tu as des fantasmes, Noctis ? Des envies ? Ici, avec moi, rien n'est tabou. Dis moi ce dont tu rêves ? » Nouveau baiser. Avide. Caresses affirmées le long de son buste, jusqu'à sa verge, qu'il reprit doucement en main, pompant le désir, provoquant le plaisir, de nouveau.

Il voulait que Noctis découvre ce dont il se privait, par soucis des convenances. Un monde de plaisir, un monde à la fois animal et doux, agréable. Un univers inconnu qui s'étendait là devant lui, qu'il lui fallait découvrir. Alors ça demandait du courage, mais Noctis venait de montrer, en acceptant Gabriel dans sa chambre, qu'il en avait. A lui de poursuivre l'exploration de ces terres inconnues, le beau Serdaigle lui servant de guide.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 10:58

C’était à peine si Noctis ne se crispait en prévoyant les reproches que, c’était certain, Gabriel ne manquerait pas de lui faire ; comme s’il était trop persuadé que les fantasmes et la réalité ne pouvaient avoir aucun lien, le Poufsouffle, une fois l’excitation de l’instant passée, semblait craindre perpétuellement que tout s’effondrât et qu’un monde brutal surgît des limbes de son plaisir.

Ce n’était pas qu’il eût peur que, par un mécontentement quelconque, Gabriel se montrât soudainement violent. Noctis avait beau avoir l’air timide dans ce domaine inconnu, le reste du temps, il ne craignait pas grand-monde. Simplement, il ne voulait pas que ses rêves se brisassent devant ses yeux et que ces instants de plaisir fussent isolés dans le cours d’une vie qui ne réserverait finalement que des déceptions.

Le geste tendre de Gabriel apaisa un peu ces inquiétudes et de nouveau, Noctis vint chercher un peu plus cette caresse qui passait sur sa joue et il semblait se montrer plus sensible presque à ce geste simple qu’aux prouesses érotiques de son éphémère compagnon. Il hocha la tête en signe d’acquiescement, alors que ses yeux retrouvaient le chemin de ceux de Gabriel.

Plus rassurantes encore les paroles du Serdaigle qui balayaient les doutes de Noctis quant à sa passive performance : c’était au moins cela de gagné. Se laissant allongé sur le lit, les mains à nouveau posées sur le torse de Gabriel, le Poufsouffle répondit au baiser qu’il s’ingéniait, avec une innocence désormais un peu discutable, à rendre encore un peu plus sauvage.

C’était que l’énergie de ses dix-sept ans ne lui interdisait pas de songer à de nouveaux plaisirs, si rapprochés de ceux qu’il venait de goûter. Il avait attendu trop longtemps ce moment à son goût pour accepter de le laisser passer en peu de temps et la force mâle qui battait dans ses veines exigeait des satisfactions plus complètes encore que celles auxquelles il avait goûtées déjà.

Son bassin se releva pour se presser contre la main à nouveau indiscrète de Gabriel et les mains de Noctis, sur le torse du jeune homme, avait entrepris de défaire un à un, un peu maladroitement peut-être, les boutons qui retenaient la chemise du jeune homme. L’adolescent avait si souvent rêvé des corps de ses camarades qu’il ne désirait pas que son amant restât vêtu encore longtemps.

Avec satisfaction le sorcier constata que Gabriel se décidait à aider ses doigts maladroits dans cette entreprise et, bientôt, il put presser son torse contre le torse de son amant, éprouvant à ce contact un nouveau flot de désir qui ne tarda pas à se concrétiser entre les mains de son aîné. Les mains du botaniste parcouraient le dos du jeune homme, traçaient le contour de ses épaules et descendaient au creux de ses rangs, s’arrêtant à la lisière du pantalon, sans qu’il fût possible de déterminer désormais s’il s’agissait de timidité ou de provocation.

En tendant son cou au trajet des lèvres de Gabriel, Noctis laissa ses ongles griffer légèrement le dos du jeune homme ; manifestement, la brusquerie mesurée dont le Serdaigle faisait preuve n’effarouchait guère son nouveau partenaire et il ne paraissait pas que Noctis s’inquiétât beaucoup des rivages vers lesquels un semblable enthousiasme pouvait un jour l’entraîner.

Rompant le silence que peuplaient de légers soupirs, la question de Gabriel alluma dans le regard de Noctis une lueur un peu prédatrice. L’Ecossais n’avait pas de fantasmes à proprement parler, mais, en sentant ce corps d’homme pressé contre le sien, une envie très précise s’était formée au creux de son cœur, et puisque Gabriel se proposait si obligeamment pour la satisfaire, il était hors de question d’y résister.

Les mains du Poufsouffle quittèrent le dos du Serdaigle et, sans répondre, ouvrirent la ceinture du pantalon, ouvrirent les boutons qui le fermaient encore avant de se glisser sous le tissu du boxer. Un frémissement d’excitation parcourut la peau du brun quand il sentit sous ses doigts l’objet de ses désirs pour la première fois de son existence et les promesses qu’il portait peuplèrent à nouveau ses pensées.

La main gauche de Noctis abandonna pourtant cette intéressante exploration pour tâtonner à l’aveugle à côté des deux amants. De son propre pantalon laissé sur le sol, le jeune homme tira sa baguette magique et, après avoir tapoté le jean puis le boxer de Gabriel, il fit un geste vers le sol non loin d’eux. Les deux vêtements disparurent docilement pour retomber avec mollesse sur l’endroit désigné — un sortilège élémentaire, mais fort utile.

Noctis lâcha sa baguette qui roula vers le sol et, se redressant un peu, contemplant le corps désormais nu de Gabriel, dont sa main droite enserrait toujours, dans un lent et langoureux massage, la partie virile. A nouveau il sentit l’impatience monter en lui ; à nouveau le regard qu’il posait sur son camarade avait une fougue prédatrice, qui semblait devoir le capturer pour le dévorer entièrement.

Alors Noctis écarta un peu plus les cuisses pour en enserrer son amant, dans une invitation qui ne souffrait guère d’équivoque. De toute évidence, si Noctis craignait de mal faire ou de n’être pas à la hauteur, la douleur de l’union ne faisait pas partie de ses préoccupations immédiates.

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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 11:42



Pas de réponse de la part de Noctis. A la place, des actions. Il se retrouva avec la ceinture défaite et les mains du brun dans son boxer, contre sa virilité. Il était calme, pour le moment, trop occupé à pourvoir au plaisir de son jeune amant innocent. Mais les doigts aventureux du jeune Poufsouffle éveillèrent quelque chose, un début de désir. Cependant, ça n'allait pas assez vite au goût du joli brun. Il tâtonna un peu autour de lui pour aller repêcher sa baguette magique, dans son pantalon. D'un sort, il fit disparaitre les derniers vêtements de Gabriel, qui fronça les sourcils. Hum, il avait encore beaucoup de chose à apprendre, le Jeune Loup. Comment provoquer le désir en faisant durer l'instant. La magie n'était pas la bienvenue dans les ébats, elle tuait un peu le moment en accélérant les choses. Dans une étreinte sauvage et passionnée, pourquoi pas. Mais dans une première fois, il ne fallait rien laisser au hasard.

Noctis lâcha enfin sa baguette et se redressa un peu pour observer le corps de Gabriel, musclé, fort, grand et mince. Un peu bronzé. Viril. Un visage d'enfant sur un corps d'homme mais c'était harmonieux. Des formes masculines raisonnables. Des abdominaux tracés, des biceps fins mais dur comme du marbre, des épaules carrées et larges, un torse taillé un peu en V, des hanches saillantes et des cuisses solides, puissantes. Un organe reproducteur raisonnablement proportionné. Il esquissa un sourire en observant Noctis. Ce dernier écarta un peu les cuisses et attira le corps de Gabriel en l'enlaçant à la taille. Drôle de position, pour un homme. Mais au fond des yeux du beau brun, un désir clair et impatient brillait. Il avait envie de passer aux choses sérieuses. Qu'à cela ne tienne. Mais Gabriel vint l'embrasser en souriant avant de souffler « Il faut que tu te tourne, pour ça, Jeune Loup » Il vola un baiser avide au beau brun avant de l'obliger à se tourner sur le ventre. « Tu auras moins mal si tu te tourne. Après, nous essayerons ta position, si tu y tiens toujours ... » Caresses audacieuses. Gabriel partait de la nuque du beau brun pour arriver sur son cul, en jouant un peu au creux des reins au passage. Entre deux baisers déposés sur le dos de son amant, Gabriel demanda « La première fois est toujours un peu douloureuse, tu le sais ? Si tu ne veux pas, il faut que tu me le dise tout de suite. »

Nouvelle caresse, osée. Gabriel avait glissé ses mains entre les cuisses de son partenaire pour aller lui chatouiller un peu les couilles, avant de lui caresser les fesses d'un air appréciateur. Il sentait l'impatience émaner du corps de Noctis, cette envie brutale de devenir enfin un homme, de découvrir cet univers. Mais il ne voulait rien brusquer. Une question se posa dans sa tête. C'était Absolem qui avait soulevé le problème, une fois. Du coup, par respect pour son amant, il demanda « Est-ce que tu veux que je mette une protection ? Je suis clean mais tu n'es pas obligé de me croire, je peux en mettre si tu préfères. » Le sida, les MST etc. A ne pas négliger. Mais c'était la première fois de Noctis, il n'y avait pas vraiment de raison de craindre ce genre de chose. Mais c'était le choix du beau brun, pas le sien. Alors, sans cesser ses caresses, il attendit des réponses à ses questions, déposant des baisers un peu partout sur le corps solide de son partenaire.

Il avait l'art et la manière de poser les bonnes questions sans tuer l'instant, sans tout gâcher. preuve qu'il prenait soin de son partenaire, qu'il ne bâclait pas.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 12:25

Non, Noctis n’était pas très patient — et c’était à douter s’il le serait jamais. Le romantisme du jeune homme était tempéré par un caractère direct et il y avait parfois dans ses gestes et dans ses décisions, dans l’énergie que déployait sa jeunesse impétueuse, une rudesse qui pouvait froisser. Sans doute le Poufsouffle avait-il de la chance d’avoir trouvé un premier amant auquel l’expérience ne laissait plus guère d’étonnement.

Car Noctis n’était pas le genre de personnes à retirer lentement un pansement dans l’espoir qu’une petite souffrance prolongée pût être finalement moins pénible qu’une soudaine douleur. Puisque ses désirs le possédaient désormais et que son corps avait étendu un empire sans partage sur son être, il n’était pas non plus d’humeur à se perdre dans les subtilités d’une lente et langoureuse découverte.

Sa civilité s’en tenait à utiliser la magie pour défaire Gabriel de ses vêtements plutôt que de les arracher en les déchirant (ou du moins de s’y essayer), mais au-delà de cette élémentaire courtoisie, le jeune homme n’entendait pas dissimuler son impatience — Gabriel avait décidé de réveiller les instincts du jeune loup, et c’était avec eux qu’il était contraint de composer.

Le regard noir et brûlant de Noctis était posé dans les profondeurs de celui de Gabriel quand ce dernier suggéra à son amant d’adopter une position qui, pour une première expérience, fût plus confortable. Pendant un instant, il fut difficile de savoir si Noctis avait entendu son compagnon et s’il se montrerait docile, ou bien s’il avait prévu de le mordre pour signifier le mécontentement que lui inspiraient ces nouveaux délais.

Finalement, avec une souplesse dont on ne savait plus trop si elle était dominatrice ou simplement docile, Noctis se coucha sur le ventre, sans daigner répondre à Gabriel qui s’enquérait d’une éventuelle douleur que par un vague gémissement d’impatience. Il y avait presque lieu de se demander si ce n’était pas précisément cela qu’il attendait : la douleur.

La nouvelle caresse de Gabriel réussit cependant à inspirer à Noctis un peu plus de patience et le jeune homme se souleva légèrement, pour frayer à la main de son amant un passage plus aisé. Les yeux fermés, la tête pressée contre l’oreiller, le Poufsouffle accueillit avec un soupir la caresse qui s’égarait enfin sur ses fesses, et tout son corps palpitait de l’attente du moment où, enfin, Gabriel s’unirait à lui.

Il s’imaginait déjà cette présence virile en lui, la douleur qui irradierait son corps, lentement suivie par les premières sensations d’un plaisir entièrement nouveau, la sensation d’être comblé, enfin complet. Certes le Poufsouffle s’était déjà offert à lui-même un semblable plaisir, dans l’intimité de la solitude — car pour être vierge, comme tous les adolescents, il n’était pas entièrement innocent — mais il était persuadé que les objets, aussi perfectionnés fussent-ils (et les siens ne l’étaient certes pas), ne pouvaient remplacer un contact humain.

La nouvelle question de son amant faillit lui arracher un gémissement de protestation qu’un reste de présence d’esprit lui intima d’étouffer au fond de sa gorge. Sa propre impatience n’était pas sans l’intimider lui-même et il trouvait dans son assurance instinctive quelque chose d’un peu trop violent à son goût ; ainsi craignait-il que ces plaisirs fussent une trop vive exaltation de la sauvagerie de son caractère — un chemin pour lequel il n’y aurait pas de retour.

Faisant un effort pour reprendre un peu le contrôle de lui-même, Noctis se redressa pour se tourner vers le Serdaigle. Avec un regard assuré et une voix douce et protectrice, qui tranchait curieusement avec l’embarras dont il avait fait preuve quelques minutes plus tôt, il lui murmura :

— Je suis un Somberseed. Nos potions pourraient guérir la mort.

C’était à peine une exagération à vrai dire — bien sûr, il fallait aimer les zombies. Comme tout cela n’était pas nécessairement d’une très grande légalité et que Noctis ne souhaitait pas donner trop de grain à moudre sur les rumeurs, du reste point toujours infondées, qui avaient entouré sa famille depuis des siècles, il s’empressa d’aborder l’autre sujet.

— J’n’ai pas peur de la douleur.

Il prit l’une des mains de Gabriel et la posa sur son propre torse, pour lui faire suivre le chemin d’une discrète cicatrice ; puis il la posa sur sa cuisse droite, sur une autre cicatrice ; il la guida vers ses cheveux, et c’était une nouvelle cicatrice.

— J’ai pas vraiment grandi dans un sofa. C’est p’t’être la première fois que je fais ça, mais ce sera pas la première fois que j’aurais eu mal.

Et pour appuyer ses propos, il déposa une main sur la nuque de Gabriel et attira le visage du jeune homme à lui pour lui offrir l’un de ces baisers sauvages dont le Serdaigle lui avait appris l’usage. Quand il partait à l’aventure, il ne laissait plus de place aux remords et ce que Gabriel lui enseignait ne restait pas en friche dans son esprit.

Le jeune homme tourna à nouveau le dos à son amant et, cambré dans une invitation à laquelle il était difficile de résister, les bras tendus sur le lit, il s’offrit à Gabriel sans que la honte née de convenances ne vînt troubler son désir.

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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 13:12


Noctis n'avait pas peur de la douleur. Ni des maladies possibles qu'il pourrait attraper en se faisant baiser par un inconnu. Seule l'impatience guidait ses mouvements. Après un puissant baiser, de ceux que Gabriel venait de lui apprendre, il se retourna sur le ventre pour offrir sa croupe à Gabriel, invitation claire et franche. Presque un ordre, lui aussi dicté par un désir qu'il n'était plus possible de contenir, une impatience réelle et insupportable. Le grand blond esquissa un sourire amusé avant de caresser ces fesses fermes et pâles que lui offrait son amant. Décidément, il était tombé sur un jeune homme spécial, atypique. Il aimait bien les gens différents. La sauvagerie de son jeune loup lui plaisir, de même que son manque d'expérience, sa brusquerie toute innocente.

Il avait compris. Il fallait qu'il arrête de parler, de poser des questions. Noctis attendait de lui qu'il passe à l'action. Eh bien soit. Il cracha dans ses mains, plusieurs fois, afin d'enduire son membre en érection de salive. Pas question de faire plus mal que nécessaire au beau brun, même s'il n'était pas intimidé par la souffrance. Une pénétration à sec était atroce et pour une première fois, c'était traumatisant. Gabriel ne s'y risquerait pas, il n'en avait pas envie. Lorsque son sexe fut suffisamment lubrifié à son goût, il s'approcha à genoux de son partenaire avant de se laisser aller sur lui, de s'allonger sur ce corps de jeune loup sauvage. A la faveur d'une petite morsure sur la nuque, Gabriel guida son sexe dans l'anus de son amant, lentement, sans forcer.

Il se souvenait de sa première fois, ça avait été douloureux. Malgré la patience et la délicatesse du beau Darius, ça avait fait mal et ce pendant longtemps. Mais il avait apprit à y trouver son bonheur, préférant baiser que de se faire baiser, acceptant parfois de changer les rôles mais rarement.

C'est pourquoi il se montra doux. Les premiers assauts furent tendres, calmes. Il prenait son temps. Il initiait Noctis aux allées et venues d'un sexe masculin, dur et dressé, dans son cul. Pas besoin de forcer, d'aller trop vite. Quand la douleur passerait, Noctis trouverait un moyen de lui faire comprendre qu'enfin, le plaisir arrivait. Il serait alors temps d'augmenter la cadence des assauts, des allées et venues. Tendrement, Gabriel vint déposer un baiser un peu farouche dans le cou de son amant avant de tendre les mains pour aller nouer ses doigts à ceux de Noctis, l'espace de quelques secondes, preuve qu'il ne l'abandonnait pas, qu'il s'occupait toujours de lui.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 13:58

Noctis n’avait pas songé à préciser que s’il ne craignait pas la douleur, il préférait, à tout prendre, qu’elle ne fût pas trop présente ; mais à vrai dire, les attentions dont Gabriel avait fait preuve depuis leur entrée dans la chambre l’avaient tout à fait rassuré sur la douceur de son amant et Noctis eût été fort surpris de le voir soudain se transformer en brute dépourvue de délicatesse.

Un frisson électrique descendit le long de son échine lorsqu’il sentit Gabriel s’approcher de lui et il n’y avait pas jusqu’à la vague appréhension qui tournait au fond de son ventre qui ne fût délicieuse ; Noctis avait l’impression de vivre l’un des étranges moments d’expectative qui précèdent un grand bonheur longtemps attendu et, pour lui, cette ultime caresse n’était pas seulement un plaisir de la chair mais la libération de l’être.

Lorsque son amant s’allongea sur lui, le jeune homme laissa ses bras se plier pour s’allonger sur le lit, pressa sa tête contre l’oreiller et offrit la nuque aux mordillements de Gabriel. Les secondes qui s’écoulaient lui paraissaient interminables, mais l’attente désormais ne l’irritait plus : tous les préliminaires avaient été consommés et il était certain du plaisir à venir.

Et enfin il la sentit en lui, la présence que son corps avait souhaitée depuis qu’il s’était éveillé à l’adolescence, cette puissante et chaleureuse rudesse qui l’emplissait et qui, décidément, n’avait rien à voir avec les expédients dont il s’était longtemps servi pour interpréter solitairement ses rêveries juvéniles. Il sentait un autre être vibrer en lui et cette sensation avait pour lui une qualité presque mystique.

Passé le premier instant suspendu entre deux secondes, Noctis sentit la douleur l’emplir, mais cette sensation de déchirure n’était pas aussi pénible que les blessures dont il avait déjà eu l’expérience, ce n’était pas des os brisés, ce n’était pas un muscle pénétré par des épines de métal, ce n’était pas l’étreinte assassine d’un arbre mécontent — il en avait vu bien des autres.

Ses yeux s’étaient fermés, sa mâchoire s’était contractée, mais il n’y avait pas d’autres signes de sa souffrance. Noctis n’avait pas la fragilité d’un jeune homme de dix-sept ans qui eût grandi à Pré-au-Lard ou à Londres ; il avait appris à avoir mal, appris que les blessures et les meurtrissures étaient le prix des plus belles fleurs, des paysages les plus reculées et des découvertes les plus importantes — une éducation rude aux yeux de bien des sorciers sans doute, mais qui avait forgé son caractère.

Les premiers mouvements de Gabriel intensifièrent un peu cette douleur d’abord, mais Noctis, fidèle à ses principes, ne songea pas à protester. Seule l’absence de ses soupirs enflammés témoignait que son corps ne s’était pas encore tout à fait adapté à cette présence nouvelle. Mais bientôt, d’autres sensations se mêlèrent à celles de la seule souffrance, impressions très vagues et qui se dissipaient vite d’abord, mais à chaque seconde plus sensible.

Enfin le plaisir l’emporta sur la douleur et Noctis sentit ce qu’il désirait tant : la complétude. Ce corps qui s’unissait au sien le rassurait et le plaisir qu’il faisait naître n’était pas entièrement physique ; la force de la présence de Gabriel, plongée au plus profond de lui, le rassurait, et éveillait en lui le désir d’être entièrement possédé, jusque dans ses plus secrètes retraites.
Noctis se laissa d’abord charmer par la douceur que Gabriel avait adoptée, laissant le plaisir germer ; un gémissement lui échappa d’abord, puis un autre, et s’il était discret toujours, il manifestait ses sensations de manière plus explicite qu’il ne l’avait fait quelques instants auparavant, lorsque les lèvres de son amant s’ingéniaient à le faire jouir.

Il referma ses mains sur celles de Gabriel puis, se sentant prêt, se cambra un peu plus, pour aller chercher plus encore le membre de son amant, avant de l’abandonner presque d’un ample mouvement de hanches, pour revenir, lentement encore, le retrouver à nouveau. Ces unions nouvelles, débarrassées de la douleur qui avait voilé la première d’entre elles, lui offraient enfin une pure félicité.

Et il était évident, à ses gestes, à la souplesse nerveuse et féline de son dos, aux gémissements qui franchissaient les uns après les autres ses lèvres, étouffés contre l’oreiller, à son corps qui, à chaque seconde, paraissait exiger un peu plus de Gabriel, que cette caresse, Noctis la préférait de loin, de très loin, à celles qui lui avaient d’abord été offertes et il ne semblait pas pourtant qu’en s’offrant ainsi et si complètement, le jeune loup se sentît rien perdre de sa fière sauvagerie.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 14:29



Gabriel prit son temps. En sentant les doigts de Noctis se refermer sur les siens, il comprit que la douleur passait, petit à petit. Pas encore totalement, le beau brun était encore un peu tendu, un peu raide dans le lit. Mais ça viendrait, ça pointait déjà, cette détente musculaire qui signifiait que la souffrance laissait place à autre chose. Enfin, les premiers vrais gémissements de plaisir résonnèrent, étouffés par l'oreiller dans lequel Noctis enfouissait sa tête. Puis, de lui-même, il commença à bouger. Mouvement de hanche qui venait empaler un peu plus le cul du jeune brun sur la verge dure et raide de Gabriel. Très vite, ce dernier s'appliqua à suivre ce rythme, les premiers pas de danse qu'initiait le jeune Poufsouffle. Valse sensuelle, charnelle, masculine. Mais gracieuse, puissante.

Sentant que Noctis se détendait de plus en plus, venant de lui même réclamer que Gabriel accentue les allées et venues, le grand blond esquissa un sourire et manipula doucement son amant pour qu'il redresse un tout petit peu les fesses. Il fallait qu'il ait un peu de marge de manœuvre, pour bien pénétrer son amant, le posséder jusqu'au rectum, explorer les tréfonds de son être. Se sentant plus à l'aise, Gabriel commença à donner les premiers véritables assauts. La danse se précipitait, gagnant en intensité et en brusquerie, en puissance. Il allait et venait plus vite, mouvements de bassin rapides et forts, musclés. Il entrait et ressortait presque entièrement du cul de Noctis avant revenir plus fort, pour aller plus loin, pour le faire totalement sien.

Allongé sur son amant débutant mais pas prude, il le possédait enfin, de plus en plus vite. Il était très endurant, le joli Serdaigle. D'une persévérance à couper le souffle, il pourrait emmener le beau brun jusqu'au bout, comme ça. Encore et encore, aussi longtemps qu'il le faudrait, essayant toutes les positions qui viendraient à l'imagination du beau Poufsouffle. Force de l'habitude. Mais il avait conscience que si Noctis était résistant, c'était tout de même sa première fois et il ne faudrait pas trop lui en demander.

Un nouveau coup de butoir ébranla un peu Noctis et Gabriel se rattrapa par une très longue caresse, de la nuque jusqu'aux fesses, dans lesquelles il se frayait un passage toujours plus loin. Il ponctua un autre assaut d'un baiser brutal dans le cou de Noctis, lui mordant la peau pour laisser une autre marque, plus accentuée cette fois. Le lit tremblait un peu, sous les mouvements des deux corps emboîtés, des deux hommes qui s'unissaient. Vibrations ridicules, en comparaison des chocs qui commençaient à parcourir leurs corps. Noctis connaissait là une étreinte virile, masculine. Jamais violente, pas de coup trop fort pour lui faire réellement mal, pas de blessure physique mais c'était clairement trivial. Cru.

Sentant son bel amant trembler plus fort, étouffer des gémissements plus audibles dans l'oreiller, il esquissa un sourire avant de le relever pour qu'il se retrouve à genoux dans le lit. Sans cesser de le pénétrer, Gabriel se colla au dos de son amant, allant et venant plus fort au creux de Noctis. Puis, il passa les bras autour de ce corps solide et bien fichu qu'était celui du jaune et noir, caressant ses pectoraux, titillant ses tétons, massant ses abdominaux ...
Les mains baladeuses de Gabriel s'aventurèrent jusqu'au pubis du beau brun, caressant les poils, taquinant l'endroit sans s'approcher du sexe. Pas pour le moment. Remontant une de ses mains, il la glissa dans les cheveux bruns de Noctis, effleurant la cicatrice au passage avant de l'obliger à incliner doucement la tête vers la droite, libérant le passage pour ses lèvres avides, farouches, possessives.

« Et maintenant ? Aucun fantasme à assouvir ? Aucune idée qui te viens ? Je peux tout faire, Jeune Loup ... Profites en ... » Nouveau baiser langoureux dans la gorge, à la faveur d'un assaut plus profond, plus rude. Un coup très mâle, très viril. On pouvait croire que Gabriel était un bisexuel aux manières de fille, à cause de sa belle gueule juvénile, mais il ne fallait pas s'y tromper. C'était un homme, un vrai. Qui ne faisait pas toujours dans la dentelle. Avec les filles, il se montrait moins animal mais certaines d'entre-elles réclamaient qu'il soit un homme. Et il y trouvait toujours son bonheur, peu importe la personne qui était avec lui.

En attendant la réponse de son amant, il entreprit de caresser ses hanches, ses cuisses, son bas-ventre ... tout sauf l'entrejambe. Douce torture qui pouvait agacer ...
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 14:54

Cambré ¬ — courbé — offert. Les assauts plus forts et plus masculins de Gabriel faisaient frémir Noctis et des gémissements sans plus comblés s’échappaient de la gorge de l’adolescent. A peine Gabriel imprimait-il à son corps la moindre variation, Noctis répondait à ces gestes avec une impatience sensible, se redressait quand il fallait se redresser, pour chercher encore plus à enfermer en lui cette présence enivrante.

Dans cette position, les muscles saillants sous la tension de l’effort érotique, il ne paraissait pas masculin et l’aisance avec laquelle il recevait les retours toujours plus vifs de son amant trahissait une solidité peu commune. Sans doute sa résistance n’était-elle pas aussi placide que la première fois que Gabriel avait entrepris de le faire jouir, mais il conservait dans le tumulte de ce plaisir nouveau cette force un peu étrange.

Parfois, la douleur surgissait au détour d’un geste un peu trop rude, mais Noctis la balayait d’un revers de son esprit, s’empressant de bondir vers la sensation prochaine et délectable, sans s’arrêter sur les petites erreurs de parcours. Dans cette exploration comme dans toutes les explorations du Somberseed une obstination presque coupable s’emparait du jeune homme, au mépris même des protestations de son propre corps.

Si Gabriel n’avait pas été si prévenant ni si expérimenté et si Noctis avait connu un premier amant qui n’eût pas tempéré ses actes, peut-être le jeune homme eût-il conservé le même mutisme, peut-être l’eût-il encouragé, jusqu’à se briser lui-même, sans parvenir à faire clairement la distinction de la limite au-delà de laquelle le plaisir cessait de rattraper la douleur et le jeu d’en valoir la chandelle.

Il y avait dans cette provocation constante mais muette, diffuse, qui poussait Gabriel à traiter l’adolescent comme un amant plus expérimenté quelque chose qui sans doute eût troublé des esprits plus libres de juger objectivement de la réalité que ne l’étaient les leurs en ces instants particuliers et l’ombre que le nom de Somberseed annonçait paraissait avoir quelque chose de curieusement prophétique.

Se redressant docilement à genoux, le dos appuyé contre le torse de Gabriel, Noctis écarta légèrement les jambes pour ouvrir à son amant un passage plus aisé dans cette nouvelle position, car il apprenait toujours aussi vite et n’attendait plus désormais que le Serdaigle le guidât pour rendre plus aisé leur course effrénée aux plaisirs.

Nul oreiller n’étouffait plus ses gémissements et désormais la chambre s’emplissait de cette brûlante mélodie. Noctis ne songeait pas que, peut-être, la salle commune, de l’autre côté de la porte, était déjà en train de se remplir, qu’il était possible qu’en passant devant le battant, quelqu’un entendît ces témoignages de plaisir, qu’on supposât aisément ce qu’il était en train de faire, qu’on en a parla.

La possibilité de ces rumeurs, qui l’eût dérangé s’il avait été plus lucide, ne troublait pas sa jouissance. Incapable de contenir sa sauvagerie, il était également incapable de se laisser atteindre par les considérations extérieures et le monde n’avait plus pour lui la moindre importance : la sensation de la présence qui atteignait le cœur de son être était la seule qu’il fût capable de comprendre.

Le trajet de la main de Gabriel sur son corps, qui évitait soigneusement de joindre à ce plaisir profond un autre plus traditionnel, ne paraissait pas le préoccuper beaucoup non plus, comme si cette possibilité avait cessé d’être désirable à partir de l’instant où Gabriel l’avait pénétré ; et en effet la jouissance de Noctis était telle, qu’il ne songeait plus guère aux autres manières de provoquer du plaisir que comme de superficiels préliminaires.

Les questions de Gabriel mirent plusieurs secondes à parvenir jusqu’au cerveau du sorcier. Noctis n’était plus certain de les comprendre. Son inexpérience et son authenticité se combinaient pour les lui rendre étrangères : il ne voyait pas quel autre fantasme il pouvait avoir que d’être ainsi possédé, il ne songeait pas à explorer des positions exotiques, à enrober l’étreinte d’accessoires quelconques et il n’avait guère de désir que pour l’union naturelle et intuitive de leurs deux corps.

Sans doute aussi ces assauts avaient-ils exacerbé son plaisir et le jeune homme sentait approcher en lui l’instant où ces sensations seraient trop intenses pour n’être pas douloureuses. Quelque endurant qu’il fût, il ne pouvait songer à prolonger sa première étreinte éternellement et il attendait désormais, confusément, une sorte de libération qu’il n’était pas encore certain de bien comprendre.

D’une voix rauque il souffla alors :

— Non… Juste… Encore. Encore un peu.

Et retombant à quatre pattes sur le lit, accentuant autant que possible la cambrure de ses reins, il s’offrit à nouveau aux ultimes ardeurs de son amant.
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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 15:21


« Non… Juste… Encore. Encore un peu. » Gabriel fronça les sourcils alors que son amant se laissait retomber dans le lit, à quatre pattes. Position levrette, détestée par la majorité des femmes, privilégiée par plus de 75% des hommes. Les femmes voulaient des contacts, de la proximité. Les hommes voulaient se faire baiser ou bien baiser. Pas de fioritures tout autour. Lui, il aimait bien varier les plaisirs, multiplier les possibilités, changer la donne. Il n'aimait pas la routine banale et sans charme qui composait la plus grande partie des rapports sexuels gay. Mais Noctis était jeune. Il voulait tout d'un coup, sans tourner autour du pot.

Accédant aux désirs de son jeune amant, Gabriel poursuivit ses allées et venues dans les profondeurs de l'anus de Noctis. Tour à tour brusque et fort, puis tendre et langoureux, il provoquait la jouissance plus vite, plus fort. Le Poufsfouffle n'avait probablement aucune idée de ce qu'était un véritable orgasme. Il avait jouit, tout à l'heure, dans la bouche du beau blond, mais ce n'était qu'une minuscule pichenette en comparaison avec le choc immense qu'il allait ressentir lorsque le plaisir atteindrait son paroxysme.

En attendant, Gabriel poursuivait ses assauts, ses coups de reins. Il s'étonnait quand même du manque de romantisme de son jeune ami. Il n'avait envie de rien d'autre que de se faire baiser. C'était curieux, pour une première fois. Devait-il y voir une ou plusieurs erreurs de sa part ? Était-ce de sa faute ? S'il avait l'occasion de recoucher avec le beau Noctis, il lui faudrait lui apprendre d'autres manières d'être comblé, de parvenir à libérer son corps de toutes les conventions, de toutes les règles dont il avait été abreuvé. Il lui apprendrait à avoir des fantasmes, des désirs inavouables, des envies curieuses. Mais le Jeune Loup était sauvage. Farouche. Il serait difficile à apprivoiser.

Mais n'importe quel humain normalement constitué a des besoins primaires à satisfaire. Fille, garçon, adolescent ou plus vieux, une fois qu'on avait goûté aux plaisirs de la chair, on y revenait, d'une manière ou d'une autre. Et le beau brun qu'il baisait n'était pas différent, tout sauvage qu'il soit. Il finirait par se lasser de sa solitude, de ses plaisirs solitaires. Il reviendrait chercher un partenaire. Et même si le château regorgeait de mecs intéressés, la sauvagerie et l'absence de curiosité du Jeune Loup lasseront vite les potentiels amants.

Noctis trembla, une première fois. Spasme violent qui l'ébranla de tout ses membres. Premier signe de l'extase, de l'orgasme. Adroit, Gabriel intensifia le rythme au maximum, veillant à ne pas blesser son jeune amant mais à faire durer cet instant sublime ou plus rien n'existait, uniquement le corps vibrant de plaisir, fourmillant de sensations nouvelles. Un moment suspendu dans l'air, déconnecté de tout. Il donna un dernier coup de rein, profond et dur, avant de se retirer, laissant son amant jouir et retomber dans le lit sous l'effet de l'orgasme trop fort qui le secouait, le laissant inerte et tremblant.

Doucement, Gabriel vint masser les épaules tendues et tremblantes de Noctis, caressant sa peau et dénouant les muscles, prolongeant le plus possible l'instant, laissant le beau brun découvrir ce monde unique et inconnu. En silence, en souriant, il s'installa à califourchon sur les reins de son amant pour le masser, longuement, langoureusement.

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MessageSujet: Re: (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel)   (+18) Jeune, fougueux et désespérement innocent (Gabriel) EmptySam 25 Aoû - 15:46

Sans doute dans cette découverte Noctis faisait-il preuve d’un curieux manque de tendresse et, à peine avait-il été rassuré par quelques mots et quelques gestes, au début de l’étreinte, qu’il s’était laissé emporté avec une rudesse qui frôlait l’insensibilité. Il avait pris Gabriel au mot et lui avait montré clairement et sans détour ce qu’il désirait, sans plus guère se soucier de froisser son camarade.

La timidité de Noctis était un piège dans lequel bien des élèves étaient tombés. Combien avaient cru, en le voyant maladroit dans les conversations, hésitant quant à ce qu’il devait dire ou faire, que son âme était faite d’une fragile douceur ? Combien s’étaient ensuite rendus compte que tenter d’exploiter cette faiblesse supposée était une entreprise fort périlleuse ?

Ce n’était pas que Noctis fût incapable de romantisme et sans doute eût-il trouvé, dans les bras d’un autre amant, plus de ressources dans ses désirs pour le surprendre et prolonger les ébats ; mais à Gabriel, il n’offrait que ce que le Serdaigle avait lui-même proposé en l’abordant sans ambages dans le couloir et si le Poufsouffle ne songeait pas à lui en tenir rigueur, sa reconnaissance demeurait strictement contenue dans les limites dans cette approche si brutale.

Il accueillit les derniers et plus puissants assauts de Gabriel de nouveaux gémissements et le mouvement de son bassin accompagna celui de son amant ; il mettait des bornes à son imagination et non à ses gestes, et le plaisir qu’il goûtait, il faisait son possible, en suivant son instinct, pour le partager avec son aîné, sans réserve ni futile retenue.

Un dernier coup au plus profond de son corps le fit s’effondrer tout à fait sur son lit, alors qu’à nouveau sa semence se répandait, sans attendre qu’une caresse ne vînt la cueillir. Sans bouger un muscle, parcouru par les spasmes d’un plaisir qui ondulait encore en lui alors que Gabriel se retirait, Noctis reprenait lentement sa respiration, dans la chaleur de ses draps moites.

Combien de temps s’était écoulé entre cette extase qu’il ne pouvait comparer à rien de ce qu’il avait connu jusque là et le début des massages de Gabriel — il eût été incapable de le dire — depuis combien de temps ces massages eux-mêmes duraient, il ne le savait guère non plus. Ce n’était que très lentement que se reconstituait son esprit, lambeau après lambeau.

Mais cet esprit n’était pas exactement semblable à celui qui avait été le sien en rentrant dans la salle commune, quelque temps plus tôt. Gabriel avait ouvert à Noctis les horizons de sa propre sauvagerie et l’adolescent y avait goûté trop de plaisir et trop de puissance pour songer tout à fait à s’en défaire. Il sentait son corps d’une matière toute nouvelle, un peu plus sombre, mais un peu plus agréable.

Cette sensation le troublait. Il se sentait différent. Il y avait là quelque chose qui ne tenait pas entièrement à son initiation érotique — un détour de sa personnalité. Il avait rêvé longtemps au prince charmant mais désormais, quand il songeait que Gabriel allait partir retrouver d’autres amants, des maîtresses peut-être, cette pensée le laissait parfaitement indifférent — le loup était devenu un peu plus loup encore.

Au bout d’un long moment, Noctis se redressa, forçant Gabriel à glisser à côté de lui, pour s’asseoir dos au mur, contre un coussin. Sa respiration était calme à présent et il avait repris l’air d’indépendance inaccessible qui avait été le sien dans le couloir — la timidité qui était née chez lui de la confrontation avec un domaine inconnu s’était évanouie.

Il parcourut lentement du regard la pièce puis posa les yeux sur la porte.

— Plus beaucoup de spores.

Ainsi quelqu’un n’allait-il pas tarder à se poser des questions. Sans se soucier manifestement que Gabriel eût peut-être encore d’autres projets et d’ailleurs bien incapable d’y satisfaire immédiatement, l’Ecossais reporta son attention sur son voisin.

— Tu devrais y aller. Tu vas avoir des ennuis si quelqu’un te trouve ici.

C’était un euphémisme. Le principe des mots de passe et des salles communes étaient précisément d’éviter ce genre de visites et les punitions qui attendaient ceux qui avaient la mauvaise idée d’enfreindre le règlement n’étaient pas légères. Noctis ne souhaitait pas que son initiateur se retrouvât dans les ennuis parce qu’il n’avait pas voulu adopter un refuge moins exposé.
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