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« Je m’ennuie. » déclara Amadeus à Rohàn, dans la salle commune. C’était dimanche et ils n’avaient rien à faire. Il avait déjà fait tous ses devoirs car la veille, une sortie à Pré-au-Lard avait été organisée l’après-midi. Amadeus avait passé un peu de temps avec Hope. Mais avant ça, la matinée, il avait fait tous ses devoirs avec Zane pour être tranquille pour le week-end. Résultat des courses, il n’avait plus rien à faire. Rohàn était en train de lire quelque chose et lui s’ennuyait profondément. Il pouvait toujours aller voir d’autres gens et discuter, ou aller séduire quelques filles, mais il n’en avait pas vraiment envie. Ce qu’il voulait, c’était embêter quelqu’un. Parfois, Amadeus avait de drôles d’occupation. Il aimait bien torturer les autres de toutes sortes de façon. Son meilleur ami Rohàn approuvait souvent. Ils avaient souvent les mêmes idées et aimaient bien embêter les plus petits qu’eux. Soudain, le regard d’Amadeus se posa sur un petit qui était en train d’écrire dans un coin. Amadeus le connaissait parce qu’il avait bien analysé les nouveaux lors de la cérémonie de répartition. Il avait fait des recherches sur les nouvelles premières années de Serpentard. Dedans, il y avait un sang-de-bourbe. Il avait quatorze ans mais il était vraiment tout chétif. Il ne devait pas faire beaucoup de sport. Il était souvent seul, d’après ce que pouvait constater Amadeus quand il le croisait. En presque deux mois à Poudlard, il ne s’était pas fait beaucoup d’amis. Il devait se sentir seul. C’était sans doute pour ça qu’il écrivait. Parfois, Amadeus était un très bon observateur. Il se surprenait. « Tu vois le petit là ? C’est un sang-de-bourbe. Il vient d’arriver à Poudlard. » dit Amadeus à Rohàn. Il n’y avait personne autour d’eux, Rohàn était le seul à pouvoir entendre ce qu’il disait. Rohàn leva les yeux vers le garçon qu’Amadeus lui indiquait et le fixa un instant. Il ferma son livre, intéressé. « Je propose qu’on aille lui faire un peu peur.. quoi de mieux pour passer le temps ? » dit Amadeus. C’était toujours mieux qu’un livre pour Rohàn et le calme plat pour Amadeus. Rohàn eut un léger sourire, ce qui montrait qu’il était d’accord avec l’idée de l’aîné des Goyle. Ça n’étonnait pas Amadeus, il était souvent partant pour ce qu’il lui proposait, surtout si ça incluait embêter quelques sangs impurs. Parfait alors, ils avaient maintenant une nouvelle occupation, une occupation des plus agréables. Amadeus se leva, accompagné de son frère de cœur. Ils s’avancèrent tous les deux vers la table, un peu plus loin, où était installé l’élève de première année. Amadeus avait raison, il était en train d’écrire une lettre, ce qui renforçait sa théorie d’un pauvre garçon solitaire. Il s’approcha en premier. « Salut. Je suis Amadeus Goyle et lui, c’est mon ami Rohàn Lestrange. Comment tu t’appelles ? » Le garçon leva les yeux vers les deux élèves de septième année. Il n’avait pas l’air d’être rassuré. Il avait sûrement entendu parler d’eux ou les avait déjà vu. C’est vrai qu’ils avaient six ans de plus que lui et qu’ils étaient assez impressionnant. En plus, leurs noms étaient connus de tous et pas pour les meilleures raisons. Il hésita donc un instant à leur répondre. Amadeus regarda Rohàn, qui jouait le jeu. Tous les deux avaient l’air plutôt sympathique, n’importe qui aurait pu trouver ça suspect. « Eddy Peterson. » dit le garçon. Parfait, il avait l’air maintenant en confiance. Il ne devait vraiment pas les connaître. Il apprendrait qui ils sont à ses dépends. C’était bien un fils de sales moldus. Pour Amadeus, ce n’était qu’un jouet parmi d’autres. « Ça te dirait de devenir notre ami, Eddy ? » Sentant le piège, Eddy parut tout d’abord méfiant. Il ne répondit pas. Mais il réfléchissait. Après un sourire d’Amadeus, le garçon hocha la tête. Il avait l’air content que deux septième années l’aborde et ils avaient l’air cool, il voulait sans doute des amis comme eux. S’il savait.

« Suis-nous. » dit alors Amadeus au jeune garçon. C’était une blague que Rohàn et Amadeus avaient déjà faits à certains nouveaux par le passé. Cette blague était toujours aussi drôle pour eux. Ils emmenaient les élèves plus jeunes, souvent ignorants du monde magique, à l’arbre mythique du parc du château, le Saule Cogneur. Et ils donnaient une mission au jeune. Une mission très difficile à accomplir. Un beau spectacle pour eux. Rohàn ouvrit la marche et les conduit pile à l’endroit qu’Amadeus souhaitait. Comme quoi, leurs pensées étaient souvent liées. « Tu vois Eddy, c’est un Saule Cogneur. Tu sais ce que c’est ? » Eddy regarda l’arbre en mouvement malgré l’absence de vent. Il secoua la tête. Parfait. Il avait déjà l’air angoissé. C’était presque tordant de le voir paniquer mais voulant faire ses preuves devant les deux grands qui prétendaient vouloir être amis avec lui. L’arbre tanguait dangereusement vers eux, mais Amadeus et Rohàn savaient qu’ils étaient à une distance plus que raisonnable et que l’arbre ne pouvait pas les atteindre. Ils en avaient maintenant l’habitude. « Disons que tu devras courir très vite pour aller là-bas. Tu vois, la fente, c’est un passage secret. » Il montra le passage sous l’arbre. C’était très difficile d’y accéder, Rohàn et Amadeus le savaient, ils avaient déjà essayé d’y aller. Bien sûr, après quelques tentatives, ils y étaient arrivés. Mais depuis, c’était devenu très amusant de donner comme défi aux ignorants d’y aller. Ils n’y arrivaient jamais. Ils finissaient toujours par se prendre des coups par l’arbre. Un vrai divertissement. « Si tu arrives là-bas Eddy, tu auras tout mon respect. » mentit Amadeus, avec brio. Il était très bon menteur quand il le voulait, surtout que ce petit ignorait tout de lui. Amadeus donna une léger coup de point dans l’épaule du jeune garçon en signe amical. En fait, Amadeus n’avait qu’une hâte, c’était de voir combien de temps Eddy allait tenir avant de s’envoler dans les airs ou de s’écrouler au sol. Eddy prit son courage à deux mains et s’avança vers l’arbre. Amadeus se tourna alors vers Rohàn. « 10 Gallions qu’il fait pas deux mètres dans le périmètre de l’arbre. » dit alors l’aîné des Goyle. Ils pouvaient parier de l’argent, ils ne manquaient pas de moyens, ni l’un, ni l’autre et cela ajoutait un peu de relief au jeu. Amadeus regarda Eddy s’approcher de plus en plus du périmètre. Il semblait prendre tout son temps. Il voulait peut-être être prudent. Dans ce cas là, il aurait mieux valu ne pas suivre les deux grands. Amadeus se tourna vers Rohàn, trouvant que c’était le moment de lui faire une révélation, pendant qu’ils étaient détendus. « Au fait, ta sœur m’a embrassé.. pour t’énerver, je suppose. Tu sais que je ne l’aurais jamais fait. » C’était vrai, Amadeus avait promis à Rohàn de ne jamais toucher à sa sœur. Si c’était Rohàn qui avait embrassé Wilhemina, le Serpentard ne l’aurait pas accepté. Pour Amadeus, sa famille était sacrée et en particulier sa petite sœur. On ne touche pas à la petite sœur de son ami. Et dans c’était ce principe qu’il avait appliqué jusque là, même si Alesya lui plaisait plutôt bien. Ils avaient un peu bu, il lui avait dit qu’elle lui plaisait, il avait aussi dit qu’il ne la toucherait jamais à cause de Zane, son petit frère et ex d’Alesya, et de Rohàn. Et elle l’avait embrassé, par provocation. Amadeus pensait qu’il était juste qu’il en parle à Rohàn. « Ta sœur est vraiment intenable quand elle boit. » ajouta-t-il alors.

Spoiler:

« Loque-Hart et ses bouquins sont d'un pathétique, mais ça me fait rire. » Rohàn et Amadeus se trouvaient sur les canapés de la salle commune, visiblement déserte, des Serpentard. Alors que l'ainé Lestrange s'occupait à lire des torchons pour paraitre cultivé auprès des autres -pour bien ricaner dans sa tête de lire de telles absurdités-, l'ainé des Goyle s'ennuyait visiblement. « Je m’ennuie. » Et sans crier garde, Rohàn rétorqua tout de suite un fin : « Quand on se prend pour Monsieur Sérieux, on peut se faire chier. » Les professeurs de Poudlard rabâchaient à longueur de temps à quel point il était important de s'avancer dans ses devoirs afin de ne pas se retrouver avec une pile colossale la veille. Cependant, appliquer cette méthode revenait à se faire royalement chier un dimanche après-midi. « Tu vois le petit là ? C’est un sang-de-bourbe. Il vient d’arriver à Poudlard. Je propose qu’on aille lui faire un peu peur.. quoi de mieux pour passer le temps ? » ... Au point-même qu'Amadeus décida de faire son observateur, épiant toutes les maigres personnes se trouvant dans la salle. Le cerveau de Rohàn s'éveilla. C'était comme une équation qui devait se résoudre. Et Rohàn ferma brusquement son livre, au diable le Gilderoy-Mongol-Lockhart et ses écrits d'un grotesque, la chasse aux sangs-de-bourbe reprenait. « Tu sais me prendre par les sentiments, coquin. » Un sourire malsain prit place sur le visage du septième année. Les deux se levèrent et rejoignirent le premier année, posé à une table se trouvant un peu plus loin dans la salle commune. Rohàn, restant en retrait, un sourire faussement chaleureux, ne fit qu'écouter la conversation entre son frère de cœur et leur victime.

Eddy Peterson, fils de moldus. Voleur de pouvoirs. N'a pas de profil Facebook. Un sans amis -et encore, ça pouvait se comprendre, qui voudrait être ami avec un gringalet sang-de-bourbe ?- qui allait se faire torturer. Le « Suis-nous. » semblait être le point de départ. Le jeu pouvait commencer. Combien de fois avaient-ils fait ça aux premières années qui ne méritaient pas leur place à Poudlard ? Ils n'avaient plus la capacité de compter. Beaucoup trop. L'ainé Lestrange ouvrit la marche et conduisit les deux autres Serpentard dans le parc, plus précisément à l'endroit où on pouvait voir parfaitement le Saule Cogneur, à une distance parfaite. Et Amadeus reprit les explications de plus belle. Tout devait être clair pour le premier année. « Tu vois Eddy, c’est un Saule Cogneur. Tu sais ce que c’est ? Disons que tu devras courir très vite pour aller là-bas. Tu vois, la fente, c’est un passage secret. Si tu arrives là-bas Eddy, tu auras tout mon respect. » Le petit se retourna vers Rohàn pour voir ce que ce dernier en pensait. Un seul sourire assez amical traversa la bouche du Lestrange avec un petite phrase qui se voulait être innocente : « Et pis moi, je parlerais à une fille ... pour qu'elle t'astique ton manche. A balai, si tu vois ce que je veux dire. » Quoi ? Les premières années avaient dorénavant la quinzaine. Et tout ce qui rêvaient de faire, c'était de plaquer une fille contre un mur et de coucher avec elle. Les jeunes garçons étaient tous des frustrés sexuels. Et une phrase dite comme ça ne pouvait que réconforter l'idée de passer cette initiation. Et le petit partit en direction de l'arbre. Il y allait avoir du sport. ... Et des chutes, des uppercuts et peut-être même un mort. Le Saule Cogneur pouvait être cruel lorsqu'il n'était pas sous son beau jour. « 10 Gallions qu’il fait pas deux mètres dans le périmètre de l’arbre. ». Instantanément, Rohàn répondit par : « Quatre mètres pour ma part. Il est à Serpentard, il doit quand même avoir un embryon de cervelle. » Côté à côté, ils fixaient le sang-de-borbe réfléchir à comment il allait s'approcher sans se faire fracasser par une branche.

« Au fait, ta sœur m’a embrassé.. pour t’énerver, je suppose. Tu sais que je ne l’aurais jamais fait. Ta sœur est vraiment intenable quand elle boit. » Ses poings se crispèrent sous l'attention de la phrase. Encore plus lorsque l'ainé des Goyle renchérit par l'anecdote qu'Alesya semblait une autre fille débauchée lorsqu'elle buvait. Il avait envie de lui fracasser la gueule, à ce connard. Ils avaient été d'accord pour ne toucher à aucune des deux sœurs. Essayant d'être imperturbable par le spectacle que leur offrait Eddy, Rohàn, ne le regardant point, questionna son ami. « Sauf qu'elle t'a embrassé. ... Et tu t'es laissé faire, je présume ? » le ton se haussait et devenait dur petit à petit que les mots sortirent de la bouche de Rohàn. Il renchérit par une autre question : « Et si j'avais osé poser mes lèvres contre celles de Wilhemina, tu aurais fait quoi ? Hein ? DIS LE MOI ! » Il le fixait avec un regard d’assassin. Ses prochaines paroles seraient décisives.

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Quand il s’agissait de faire des mauvais coups aux nés-moldus, Amadeus et Rohàn n’étaient jamais très loin. C’était une sorte de passe-temps pour eux. Il fallait bien qu’ils perpétuent les stéréotypes de Serpentard comme l’avaient fait leurs parents en terrorisant les autres. Après tout, ils avaient la carrure et le charisme pour le faire eux aussi et c’était plutôt amusant de voir les autres avoir peur d’eux. Bien sûr, pour cette fois encore, Rohàn était partant. « Tu sais me prendre par les sentiments, coquin. » avait-il répondu à son meilleur ami. Et ils avaient tous les deux été voir le pauvre élève de première année qui ne se doutait encore de rien. C’était leur façon de procéder et elle marchait à tous les coups, ou presque. Parfois, l’élève était assez malin pour décliner l’invitation, mais ce n’était pas le cas de celui là. Eddy Peterson les suivit aveuglément. Il y avait dans son regard une petite pointe d’admiration pour ses aînés qui n’avait pas échappée à Amadeus. Sur le chemin, l’aîné des Goyle expliqua à Eddy les règles du jeu qu’ils avaient inventé. Il ignorait encore qu’il allait sans doute bien se faire amoché par l’arbre magique. Les nés-moldus ne connaissaient rien à rien, ils n’appartenaient pas à ce monde. Et en plus des explications données par Amadeus, Rohàn décida d’en rajouter une couche. « Et pis moi, je parlerais à une fille.. pour qu'elle t'astique ton manche. A balai, si tu vois ce que je veux dire. » dit-il avec son sourire le plus amical. Amadeus eut un léger sourire tout en continuant de marcher. S’il jouait avec les hormones de ce garçon, alors ils avaient forcément gagné. L’aîné des Goyle savait très bien que Rohàn ne ferait jamais ça, surtout pas pour un né-moldu. Et il doutait qu’une fille soit prête à répondre à une telle requête du fils Lestrange. Cette proposition de Rohàn finit par convaincre totalement le petit qui n’hésita pas à avancer vers l’arbre de son propre arbitre. Amadeus secoua la tête devant une jeunesse si influençable. On ne leur apprenait donc rien chez les moldus ? Il considérait cette espèce comme des sortes de sauvages. Amadeus s’amusa à parier que le première année ne ferait pas deux mètres dans le périmètre de l’arbre. « Quatre mètres pour ma part. Il est à Serpentard, il doit quand même avoir un embryon de cervelle. » renchérit Rohàn. Amadeus eut un nouveau sourire. Peut-être bien qu’il avait raison mais s’il avait un minimum de cervelle, il ne serait pas là à relever un défi stupide donné par deux aînés. Ça sentait le mauvais plan de tous les côtés et il n’était pas assez futé pour s’en rendre compte. Ils allaient bien s’amuser. Pour le moment, c’était la phase où le petit tentait en vain d’analyser l’arbre face à lui. Peut-être que l’arbre était aussi en train de l’analyser. Les feuilles du saule cogneur bougeaient d’un air menaçant. On ne savait pas à quel moment il allait attaquer mais il ne laisserait pas le gamin s’approcha sans réagir. Le jeu commençait.

Sauf qu’Amadeus eut la mauvaise idée de vider son sac à ce moment là. Il révéla alors à Rohàn que sa petite sœur Alesya l’avait embrassé. Le Serpentard savait que Rohàn le prendrait mal parce qu’ils s’étaient promis qu’ils ne toucheraient pas à leurs petites sœurs respectives. Amadeus trouvait cela normal. Il n’avait pas l’intention de toucher à Alesya, même si elle lui plaisait. Amadeus baissa les yeux un instant et vit les poings de Rohàn se crisper. Il releva les yeux vers le visage de son meilleur ami. Il n’aurait peut-être pas du enchaîner sur le fait qu’Alesya était intenable quand elle avait trop d’alcool dans le sang, même si c’était plutôt vrai. Il ne lui avait jamais demandé de le suivre sur le terrain de Quidditch, ni de l’embrasser. Il avait pu accidentellement lui dire qu’elle lui aurait plu s’il elle n’était pas la sœur de Rohàn, mais il ne citerait pas ce léger détail qui n’avait pas une grande importance non plus. Rohàn essaya de ne pas croiser le regard d’Amadeus et resta fixé sur Eddy. « Sauf qu'elle t'a embrassé.. Et tu t'es laissé faire, je présume ? » dit Rohàn en haussant le ton. Amadeus ne répondit pas. C’est vrai, il s’était laissé faire sur le moment, il n’avait pas repoussé Alesya. Mais il avait réagi après et s’était énervé contre Alesya. Il avait même fini par lui mettre une baffe, mais il fallait peut-être qu’il évite de le mentionner. Rohàn continua, toujours sur le même ton. « Et si j'avais osé poser mes lèvres contre celles de Wilhemina, tu aurais fait quoi ? Hein ? DIS LE MOI ! » Rohàn avait une lueur de rage dans les yeux, il était prêt à tuer son meilleur ami pour ce qu’il avait fait et Amadeus pouvait le comprendre, mais il aurait mieux faire de ne pas parler de Wilhemina. A présent, Amadeus aussi commençait à s’énerver. Très sérieusement, Amadeus répondit à son ami. « Je t’aurais encastré la tête dans un mur. » C’était la première pensée qui lui était venu après qu’il ait embrassé Alesya, ce qui prouvait quand même la fidélité qu’il avait envers son meilleur ami. Amadeus restait sur la défensive parce qu’il savait que Rohàn pouvait s’énerver et le frapper à tout moment et si ce moment arrivait, il serait prêt à se défendre. Il n’était pas batteur pour rien. Il voyait les coups arriver. Sauf que le baiser d’Alesya, il ne l’avait pas vu venir. « Ça ne se reproduira plus jamais. Laisses ma sœur en dehors de ça. » Amadeus parlait d’une voix posée, mais si Rohàn continuait à insister sur sa sœur, alors il n’arriverait pas à garder son calme bien longtemps. Il en donnait sa parole. Certes, il avait aussi donné sa parole de ne pas toucher à Alesya, mais c’était elle qui était venue à lui. Wilhemina se comportait bien mieux qu’Alesya, elle n’irait pas d’elle-même vers Rohàn. Amadeus ne baisserait plus sa garde devant Alesya.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre. C’était le premier coup du saule cogneur au sol. Ils étaient en train de tout rater à se disputer. Amadeus avait vraiment choisi son moment. Ils tournèrent tous les deux les yeux vers l’arbre pour voir où était leur proie. Il n’avait toujours pas été touché, mais il n’avait pas vraiment avancé non plus. Il semblait terrifié à l’idée de bouger. Il ne devait pas soupçonner la violence de cette arbre. Mais son esprit de garçon en puberté le convaincrait sans doute d’y aller en se rappelant la proposition de Rohàn. « Si tu veux mon avis, c’est pas de moi dont tu devrais avoir peur pour ta sœur.. mais plutôt du Nott, son ami d’enfance. Je ne crois pas qu’ils soient de simples amis.. » Bon, Nott n’était pas vraiment le problème, il était de sang pur et la famille le connaissait, mais Amadeus ne l’aimait pas beaucoup. En plus, il était à Serdaigle et il connaissait un peu trop Mina à son goût. Ezechiel était apparu sur le terrain de Quidditch juste après que le brun ait donné une claque à Alesya. Il l’avait frappé et menacé. « Il était littéralement vert de jalousie sur le terrain. » Amadeus essayait de dévier le sujet vers Ezechiel, c’était plus prudent et moins casse gueule que de continuer à parler de lui et du baiser en lui-même. Il fallait que Rohàn comprenne qu’il n’était pas le gros méchant de l’histoire et surtout, qu’il laisse tomber sa rancœur parce que s’il allait se venger sur la petite sœur d’Amadeus, leur amitié risquait de prendre un sacré coup. Amadeus était plus que protecteur envers sa sœur, elle était son point faible mais peu de gens le savaient. Rohàn devait s’en douter. On ne touche pas à Wilhemina.

« Je t’aurais encastré la tête dans un mur. » C'est tout ? Rohàn arqua seulement un sourcil en signe de surprise. C'était ... léger s'il touchait à Wilhemina. Pour le Lestrange, quiconque de malsain s'approchait de sa sœur finissait généralement à Saint-Mangouste. Et Amadeus ne ferait pas exception à la règle. Seulement, le problème se plaçait ainsi. Amadeus n'était pas n'importe quel gamin lambda intéressé par les formes d'Alesya, voulant la traîner dans un lit. C'était son frère, entre guillemets. Une sorte d'égal. Celui à qui il ne pouvait pas s'attaquer aussi facilement, sans se recevoir en contrepartie des dommages. « Ça ne se reproduira plus jamais. Laisses ma sœur en dehors de ça. » Un rire mesquin apparut sur les lèvres du septième année. Il le prenait pour qui ? Pour une sorte de prédateur pédophile ? Wilhemina n'était qu'une gamine à peine âgée de seize ans, se trémoussant dans un monde de licornes roses et ne sachant même pas comment on procréait. Il n'allait pas la toucher. Ce serait sale. Et faire ça par pur vengeance de son meilleur ami ? Très peu pour lui ... Quoique. « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas aller la voir pour reproduire ta connerie. Je suis bien mieux que ça. Par contre, recommence encore ça et là, je n'hésiterai pas à trainer dans l'entourage de ta très chère sœur. » Le vert&argent préférait déjà annoncer la couleur de sa vengeance et de comment elle se produirait. Il n'aurait pas de scrupules si Amadeus recommençait. Ils avaient un accord, par la barbe de Merlin ! Cet accord stipulant clairement que l'un ne devait pas approcher la sœur de l'autre pour entreprendre une relation amoureuse, ou ce qui pouvait s'en rapprochait. « Je me sens trahi. »

Le Saule Cogneur avait visiblement décidé de se manifester, préférant alors que personne ne pénètre dans son territoire. Il avait senti le garçon, le p'tit sang-de-bourbe de Serpentard. Et forcément, lorsqu'on tente de s'approcher de lui, le Saule Cogneur .... comme son nom l'indique, cogne. Rare étaient les masochistes qui s'en approchaient, c'était plutôt les suicidaires qui étaient attirés par cette mort. C'est vrai, quoi de mieux que de se prendre une branche dans la tête pour s'évanouir définitivement. Retournant son regard pour le poser sur sa proie, Rohàn semblait déconcentré, comme déstabilisé. La révélation d'Amadeus l'avait définitivement tué, plombé son moral de sadique. Son envie de jouer se trouvait désormais loin. « Si tu veux mon avis, c’est pas de moi dont tu devrais avoir peur pour ta sœur.. mais plutôt du Nott, son ami d’enfance. Je ne crois pas qu’ils soient de simples amis. Il était littéralement vert de jalousie sur le terrain. » « Change pas de sujet ! » avait instantanément prononcé l'aîné Lestrange, en haussant le ton, étant en passe de crier. Ezechiel était seulement un ami de la famille, un des meilleurs amis d'Alesya. Qu'est ce qu'Amadeus décidait de faire ? De semer la zizanie entre les familles de mangemorts ? « Sombre abruti ! Ezechiel est seulement un ami très proche d'Alesya. Assumes ta connerie ! » Ça l'énervait, ça commençait sérieusement à l'échauffer. Amadeus l'exaspérait. Ce n'était jamais de sa faute, au pauvre Goyle ! Il accusait Alesya de traînée, Ezechiel de profiteur ! Et pourquoi pas dire qu'il était un Saint prêchant la bonne parole du Seigneur ? « Je me tire, tu me les pètes ! »

Son regard avait enfin détourné de la trajectoire du petit garçon à Serpentard. Il préférait ne pas rester ici, dans les parages d'Amadeus. Tôt ou tard, il sortirait de ses gonds et il aurait des envies de meurtres contre son prétendu frère.Il espérait seulement que ce connard de Goyle réfléchisse à ce qu'il avait commis.

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Rohàn avait parlé de Wilhemina et c’était la meilleure façon pour rendre Amadeus furieux. Il ne fallait pas toucher à la cadette des Goyle si on ne voulait pas avoir affaire à lui. Wilhemina était en quelque sorte la faiblesse du Serpentard. Amadeus se souvenait encore de la façon dont Ezechiel s’était servi de sa petite sœur pour se venger lorsqu’il avait embrassé Alesya. Ce type était vraiment le problème selon Amadeus, mais Rohàn était trop aveuglé par ce que son ami venait de lui raconter pour l’entendre. Pour Amadeus, l’affaire était réglée. Il n’avait pas voulu embrasser Alesya, c’était elle qui s’était jetée sur lui. Certes, il y avait pris plaisir, mais c’était parce qu’il était sous l’effet de l’alcool. Ça n’avait pas été plus loin qu’un baiser. A partir de ce moment là, tant qu’Amadeus était honnête avec Rohàn, il considérait l’affaire classée. Et cela prouvait que Rohàn pouvait avoir confiance en son meilleur ami. Seulement, l’aîné des Lestrange ne voyait pas ça de la même façon. Il était trop buté, trop en colère pour être rationnel. Amadeus lui aurait bien donné un coup sur la tête pour le raisonner mais s’il commençait, cela finirait très certainement en bagarre. Dans ce genre de situation, il valait mieux rester calme et attendre la réaction du concerné. « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas aller la voir pour reproduire ta connerie. Je suis bien mieux que ça. Par contre, recommence encore ça et là, je n'hésiterai pas à trainer dans l'entourage de ta très chère sœur. » Amadeus serra les poings. Il ne comprenait pas pourquoi son meilleur ami continuait de le menacer alors qu’il lui avait dit que ça ne se reproduirait plus jamais. Amadeus respectait sa parole. Il ne trahissait pas ses amis, et encore moins celui qu’il considérait presque comme son frère. Jamais il n’avait essayé d’approcher Alesya, à part en tant qu’ami protecteur, c’était elle qui était allée plus loin sans même lui demander son avis. Amadeus n’avait pas souhaité l’embrasser. S’il pouvait revenir en arrière et ne pas aller sur le terrain de Quidditch, alors il ne l’aurait pas fait. Rohàn n’avait pas intérêt à approcher Wilhemina ou c’est lui qui aurait de sérieux problèmes, frère de cœur ou pas. Rien que l’idée que son ami de vingt ans profite de sa petite sœur d’à peine seize ans le dégoûtait au plus haut point. « Je me sens trahi. » ajouta Rohàn. Amadeus ne sut pas quoi répondre. Il ne l’avait pas trahi, Alesya l’avait embrassé et Amadeus avait été honnête avec lui. Il voyait justement son aveu comme une preuve de sa bonne foi et de la confiance que Rohàn pouvait avoir en lui. Mais peu importe, si Rohàn était si buté, ce n’était pas de la faute d’Amadeus. Il finirait éventuellement par le réaliser lorsqu’il serait moins aveuglé par la pseudo trahison qu’il ressentait.

Essayant tout de même une dernière approche, Amadeus décida de parler à Rohàn du comportement très bizarre d’Ezechiel. « Change pas de sujet ! » dit immédiatement Rohàn quand il eut terminé sa phrase. Putain, il pouvait quand même l’écouter, non ? Amadeus détourna le regard vers le Saule Cogneur et l’élève essayant de ne pas se prendre trop de coups. Encore une fois, Lestrange ne l’écoutait pas. « Sombre abruti ! Ezechiel est seulement un ami très proche d'Alesya. Assumes ta connerie ! » dit-il. Amadeus eut un léger sourire aux lèvres. Rohàn vivait dans un monde tout rose ou quoi ? Ezechiel n’était pas que l’ami d’Alesya, Amadeus pourrait en mettre sa main à couper. Mais Rohàn se voilait la face et ne voulait rien entendre. Tant pis pour lui. Amadeus n’allait pas continuer à être sympa avec lui s’il se faisait insulter. Il n’était pas si patient. Rohàn se croyait tout permis. Il n’avait pas à lui parler comme ça, il n’était pas supérieur à lui. « Je me tire, tu me les pètes ! » dit l’aîné des Lestrange, en colère. D’un coup, il fit demi-tour et marcha vers le château d’un pas soutenu. Il fuyait. Amadeus se tourna vers lui et lui cria. « C’est bien, casses-toi ! » Et il le regarda s’en aller. Maintenant, il était lui aussi énervé. Rohàn dépassait vraiment les bornes. Amadeus sortit une cigarette et l’alluma, puis se tourna vers le Saule Cogneur pour assister au spectacle. Sauf qu’il n’y avait pas de spectacle, l’élève sang-de-bourbe gisait déjà au sol, quelques mètres plus loin et inatteignable par l’arbre. Il souffrait. Tant mieux pour lui ! Le Serpentard se retourna et prit lui aussi la direction du château, laissant le première année derrière lui. C’était bien fait pour lui s’il avait accordé sa confiance aux deux dernière année.