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 Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey

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Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey Empty
MessageSujet: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptyDim 22 Avr - 23:02

Soin aux créatures magiques, c’est un peu la matière aléatoire. Soit t’as le feeling et tu comprends rapidements les choses, c’est facile. Un brin d’herbe à la bouche, tu commences à adopter une démarche de cowboy au milieu d’un petit groupe de Niffleur apprivoisé par tes soins. Tu leur a appris à faire la roue, à tricoter, et bientôt, tu comptes même en faire un élevage.
Soit, t’es comme moi et tu manques de perdre une main à chaque cours. Aha ! Quel abbruti Ezy ! Je le revois encore me dire, à la fin de ma quatrième année, je le revois me rassurer, tout souriant là, avec son grand sourire sortit d’un panneau publicitaire. « Tu vas voir » il me dit, « Tu vas voir, c’est sympa, et puis la plupart du temps tu parles au lieu de bosser ». Au vu de ses notes dans ce cours, je peux, éventuellement, admettre, dans le cadre d’une hypothèse, que oui, lui, il a peut-être des facilités avec cette matière. Donc, dans mon infinie gratitude, je le pardonne du supplice qu’il m’a conseillé de subir avec sa tête d’ange. Mais bordel, ça fait deux fois, deux fois que je suis allée à l’infirmerie à cause d’un Niffleur enragé.

La première fois, ç’avait été au poignet. Tu sais, la bestiole, toute sage, reniflant tranquilement le sol, tandis que toi tu te demande si les nuages sont ronds ou circulaires quand soudainement, tu te retrouves debout, à hurler comme pas possible en agitant ton bras. Le Niffleur que j’avais eu était resté huit secondes, huit longues secondes à mordre mon poignet pour m’arracher une simple petite chaine agrémentées de têtes de mort. On dirait plus de l’art moderne maintenant, mes breloques, tellement qu’elles ont été mastiquées. Déjà ça, ça m’a valut une semaine avec un gros bandage au poignet droit. Ça aurait été plus rapide en tant normal, de refermer la plaie, mais vois-tu, il m’avait aussi refilé une maladie ou je sais pas quoi, et ça a eu le temps de s’infecter avant qu’une infirmière hausse un sourcil et me dise avec le sérieux d’un docteur de soixante ans : « Je crois que votre blessure se referme anormalement ». J'aime bien, parce qu'en plus, c'est le genre de chose qui te rassure de suite.
Ma seconde visite à l’infirmerie avait été pas moins de trois jours après que j’ai enlevé le bandage. Le cours portait toujours sur les Niffleurs. J’avais mis un grands pendentif en argent que j’avais pris soin de cacher sous ma chemise. Sauf que mon Niffleur avait du capter – ou sentir, comme quoi, l’argent a une odeur – mon collier. Mais celui-ci avait été intelligent. Au lieu de bondir comme un dingue et de risquer de ne pas le saisir, on ne voyait le collier que dans ma nuque et donc sous mes cheveux, il était monté sur ma jambe. Puis sur ma hanche. Puis s’était agrippé à ma robe de sorcière. Je me souviens qu’on s’était marré parce qu’il glissait toutes les dix secondes. Saleté. Une minute plus tard, il tirait sur la chaine de toutes ses forces, m’étranglant totalement. C’était moins marrant.

Et vous savez le pire ? C’est de voir un Ezechiel qui se ramène comme une fleur à ton chevet de mourante et qui ose, oui, ose s’apitoyer sur moi. Je lui ai envoyé la pomade que je devais mettre sur mon cou pour la cicatrisation dans la figure. Il m’en a barbouillé deux fois plus. On s’est fait exclure de l’infirmerie.
Et moi, j’ai toujours la trace bleuâtre au cou.


Je repasse distraitement mes doigts dessus. Ça ne fait plus vraiment mal maintenant, et je commence presque à l’apprécier. Comme une cicatrice de guerre tu sais. J’ai survécu à la mort après tout. D’ailleurs, à cette occasion, je me suis faite une petite mèche de couleur bleu électrique derrière la tête. Je passe devant un miroir. Prend la mèche, la lève, la pose sur mon front. J’essaie d’en toucher le bout avec ma langue, dans une grimace très féminine. « Arhem » Dans le reflet du miroir, je peux voir un pion me fixer, blasé. Poudlard, ou le château de tous les rires et amusements..
Sans un mot, je continue de marcher entre les étagères. Là ou plusieurs bocaux de spécimens rares s’alignent, je ne voit que mon reflet déformé et de drôle de trucs à l’intérieur. J’hésite à tapoter dessus, pour voir si ‘ça’ bouge encore. Je me rappelle que la dernière fois j’en avais brisé un. Je continue de marcher.

Serrant mon carnet et me plume contre moi, je passe les araignées et autres insectes conservés par quelques sorts et lotions et me dirige tout droit vers la partie qui regroupe les équidés. Licorne, Abraxans.. Ok. Demi-tour et ouvre bien les yeux Saf’. Ok.
Donc il n’y a pas de Sombrals dans la salle de Zoologie Magique de la renommée école de Poudlard. C’est génial ! « Cool ! Vraiment, vraiment super ! »
Je veux bien ne pas savoir les reconnaître puisque je n’ai pas encore vraiment regardé le chapitre dans le manuel, mais j’ai beau regarder. Et re-regarder. Il n’y a aucune étiquette ou petite pancarte indiquant le canasson que je recherche. Je soupire. Voilà ce qui t’arrive lorsque tu veux apprendre un cours avant tout le monde Saffra. La prochaine fois, reste au même stade que la classe et récolte un beau C à ton évaluation. C’est ton destin, aussi moisi soit-il.

J’ouvre néanmoins mon carnet à la page dédiée à l’animal et écrit un beau et glorieux ’nada’. Je le referme et me prépare à sortir lorsque je vois.. Enfin, que j’aperçois.. A ma droite.. Machin. Je sais pas vraiment qui c’est, mais vu comment il regarde l’Abraxan empaillé, il a déjà l’air plus doué que moi dans le domaine. Tu sais, le genre de type qui a le feeling. Comme Ezy. A pas de loup, je m’approche pour ne pas le perturber dans sa concentration et demande à voix basse « Heu.. Salut ? » D’accord, ce n’était pas une demande. Disons que les ordres se sont mélangés. « Est-ce que tu sais ou sont les Sombrals dans la salle ? » Il me regarde avec de gros yeux. Oh. Ohhh. Je le connais. C’est le gars un peu bizarre qui te regarde et. Part. Un peu frustrant pour entamer une discussion. « Ah mais je te connais ! Alors comme ça, tu t’intéresses aussi aux créatures magiques ? »
Ne vas pas croire que je veuille paraitre aimable ou quoi, non, je voulais juste essayer de savoir son prénom. Tu sais, au détour d’un phrase, alors qu’un sujet est lancé, il suffit de laisser une petite suspension en fin de phrase pour que de lui-même, il dise comment il s’appelle ; par exemple « Oui bien sûr, les Niffleurs sont, d’un point de vue purement utilisés pour tuer les gens et non pour trouver des trésors.. » « Antoine » « Antoine, excuse-moi ». Antoine tout de même, c’est moche comme prénom non ? « Une fois j’ai appelé mon Abraxan Antoine. » Je le regarde. Je regarde le cheval empaillé. Putain, pourquoi est-ce que j’ai dit ça moi ? « Enfin ma peluche.. »

J’ai laissé une suspension. Mais je doute qu’il me donne son prénom alors que je parle d’une peluche que je n’ai jamais eue.
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MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptyLun 23 Avr - 11:57




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Silver n'écoutait plus le professeur depuis un moment. Il y avait déjà deux ans que Silver avait dépassé le niveau de la classe. Il était brillant, dans cette matière. Au point que même l'enseignant faisait appel à lui pour expliquer certains points obscurs concernant quelques créatures particulières. Mais Silver s'ennuyait. Il aurait aimé avoir un vrai cours, à son niveau, adapté à ses connaissances et ses facilités. Un cours qui le force à réfléchir, à se poser des questions. Du challenge.

Alors que le gentil professeur donnait un cours théorique sur les sombrals, Silver s'éloigna vers la zone réservée aux équidés magiques. Il salua respectueusement les deux centaures qui acceptaient volontiers de prêter leurs corps à la science, en l'occurrence à une bande d'élève assez indisciplinés, avant de poursuivre vers les licornes empaillées et plus loin, les Abraxans. Ces créatures le fascinaient. Elles étaient immenses et somptueuses, leur force transparaissant à chacun de leur mouvement. Il avait toujours trouvé que les ailes, sur quelque animal que ce soit, étaient une pure merveille. Ce qui, compte tenue de sa seule et unique phobie, était assez paradoxal.
Il resta là, devant l'animal empaillé, rêveur et songeur. Il connaissait chaque particularité de ces animaux, jusqu'au temps de gestation de la femelle, le mode de reproduction, les propriétés magiques, les vertus des composants utilisés en botanique ...
    - Euh ... Salut ?

Cette voix. Il se raidit un peu, gêné et perplexe. Saffra, la lionne atypique. La fille la plus impressionnante que Silver ait jamais vu. Une immense asperge plus brune que l'encre, plus pâle que la neige et plus maigre qu'un clou. Son look, son attitude, sa maigreur ... Tout chez elle fascinait le grand blond. Une curiosité très forte le poussait à toujours la fixer, lorsqu'elle était dans son champ de vision. Mais en l'occurrence, il n'avait pas remarqué qu'elle suivait son cours. Mal à l'aise, il n'osa pas tourner la tête, feignant d'être toujours absorbé par les Abraxans.
    - Est-ce que tu sais ou sont les Sombrals dans la salle ?

Il arqua un sourcil, étonné. Il ne savait pas pourquoi, il la pensait plus futée que ça. Il pensait surtout qu'elle aurait été capable de les voir. Une intuition, un feeling. Il était persuadé qu'elle était capable de voir ces créatures, ce qui signifiait bien sur qu'elle avait vu la mort. Interloqué, il détourna très légèrement la tête vers elle, sans pour autant la regarder pour de bon, son regard toujours posé sur les ailes du cheval empaillé.
    - Ah mais je te connais ! Alors comme ça, tu t’intéresses aussi aux créatures magiques ?

Silver rougit violemment. Il savait qu'il n'était pas passé inaperçu, à la fixer ainsi comme un fou. Mais il n'avait pas prévu de se retrouver au pied du mur, face à elle. Gêné, il esquissa un sourire timide mais resta silencieux, observant encore et toujours l'Abraxan d'un air rêveur. Un petit moment passa ainsi, sans que le silence ne soit troublé. Puis elle reprit la parole :
    - Une fois j’ai appelé mon Abraxan Antoine.

Il tourna la tête vers elle, choqué et les yeux ronds comme des soucoupes. Le cheval ailé tout empaillé avait soudainement perdu tout son intérêt, face à l'énormité que venait de lâcher la jeune femme. Un Abraxan ... Un vrai ... Ces animaux étaient si rares. Et s'il avait bien comprit, la jeune femme n'était pas issue d'un milieu magique ...
    - Enfin ma peluche...

Le regard du gentil Silver se troubla un peu. Perplexe, il cligna des yeux plusieurs fois avant d'esquisser un timide sourire, ne sachant absolument pas quoi penser de ce qu'elle venait de dire. Elle semblait mentir, ça se voyait à des vols de gryffons à la ronde, mais il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Elle paraissait rigolote, avec son look un peu décalé, sa manière d'aborder les gens, sa façon de parler ... Il osa donc, timidement mais sans que sa voix ne tremble, lui répondre.
    - Les sombrals ne peuvent pas être empaillés ... Si tu veux les voir, il y a un enclos à la lisière de la forêt interdite. Mais ... pardon si je t'offense, est-ce que tu es capables de voir ces créatures ?

Il était un peu mal à l'aise. Ce genre de question était tellement délicat. C'était, en gros, demander à quelqu'un s'il avait déjà subit un deuil, s'il avait affronté la mort en face. Et la jeune femme, si rigolote qu'elle soit, pourrait s'offenser d'une telle indiscrétion. Bafouillant un petit peu, tout en souriant pour essayer de se racheter :
    - Je veux dire ... Tu sais quelles sont les conditions pour voir un Sombral ?

Aïe. Vraiment, il manquait de tact, d'expérience avec les filles. June lui avait souvent dit qu'il fallait être délicat et doux, avec une fille. Que les hommes devaient faire des efforts, en présence d'une demoiselle, et éviter de se comporter comme des brutes primitives. Et Silver savait que sa soeur parlait d'expérience, même s'il ne voulait pas savoir plus précisément de qui elle parlait. Essayant de se rattraper, de plus en plus mal à l'aise, il reprit :
    - Pardon, je suis stupide. Je suis certain que tu sais précisément comment ça se passe. Je ne voulais pas être indiscret, vraiment pas. Je ... je peux t’amener à l'enclos, si ... si tu veux ?

Définitivement, il fallait qu'il prenne des cours de savoir faire. Avec les filles. June l'aidait un peu mais ça ne suffisait pas. Il se sentait moins à l'aise qu'un gryffon dans l'antre d'un dragon. Un peu gêné mais gentil, il adressa à la belle brune un sourire timide. Mais sincère.





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MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptyLun 23 Avr - 13:01

« Les sombrals ne peuvent pas être empaillés ... Si tu veux les voir, il y a un enclos à la lisière de la forêt interdite. Mais ... pardon si je t'offense, est-ce que tu es capables de voir ces créatures ? » Je l’ai regardé. Il était sympa de ne pas s’être foutu de moi. De toute manière, il paraissait sympa. Un peu comme Antoine, ma peluche. Il faudra que je m’en achète une, juste pour marquer le coup. Sérieusement, un Abraxan.. Oh. Non. Il faudra que je m’achète un Abraxan. Pour en faire quoi ? Les années que j’ai passées à Bristol ne m’ont pas vraiment appris grand-chose, si ce n’est que les chevaux, c’est réservé à une élite. A ces nanas qui se trimballent dans la rue avec leur tenue d’équitation alors qu’elles sont à trois bornes de l’écurie, juste pour montrer au reste de la populace qu’elles, elles ont des parents riches, et qu’elles, elles elles te montrent avec fierté que l’équitation est un sport des plus respectable. Tu parles. Il suffit d’avoir le porte-monnaie respectable, le reste ne sert à rien dans ce domaine.
‘Mais pardon si je t’offense’.
Je commence à penser à tout sauf à ce qu’il vient de me dire. Saffra. Ma grande ? Tu te souviens que de 5 mots sur la petite tirade qu’il t’a sortit ? C’est bien. Autant ne pas lui adresser la parole dans ce cas. ‘Mais pardon si je t’offense’. Si seulement un cours n’avait pas lieu à côté, j’aurais immédiatement couiné un « Cuuuuute ! », mais je me retiens. Qui parle comme ça dans la vie réelle ? Je veux dire, Tristan et Iseult, c’est plus vraiment à l’ordre du jour. Tu penses qu’il lit des bouquins du genre Saf ? Non je pense pas.

« Je veux dire ... Tu sais quelles sont les conditions pour voir un Sombral ? » Il sourit. Je souris. Ce grand sourire que tu fais lorsque non, tu ne sais pas quelque chose mais que tu es persuadée que si tu le montres tu finiras par passer pour la plus grande des imbéciles. Dans ces cas là, il n’y a qu’une chose à faire : hocher la tête et répondre « Oui oui, j’ai du l’écrire dans- » J'entre-ouvre la page ou j'ai écrit 'nada'. « Pardon, je suis stupide. Je suis certain que tu sais précisément comment ça se passe. Je ne voulais pas être indiscret, vraiment pas. Je ... je peux t’amener à l'enclos, si ... si tu veux ? » Je referme la page ou j'ai écrit 'nada'.
J’ai mal aux zygomatiques. J’essaye de continuer de sourire le plus naturellement du monde, mais je sais que sur ma figure il y a écrit en gros ‘WTF’. Cet élève passe du coq au dragon du Kazakhstan – et dieu sait que c’est poilu ces trucs là. Ajoute à ça le fait qu’il bafouille. Ah. Ah. Mords-toi les joues Saf’, ou tu vas hurler un « Cuuuuuuuute ». Je crois que je vais l’appeler Tristan.

Je crois que je suis en train de laisser planer un petit blanc, moi et mon sourire figé. Il attend peut-être que je commence à répondre pour se mettre à bafouiller ? Aha, t’es vraiment affreuse Fray. Prends un air réfléchit, regarde un instant quelque chose de précis au sol avant de dire quelque chose, et si possible, quelque chose d’un peu moins stupide que « Une fois j’ai appelé mon Abraxan Antoine. ». « Et bien.. » T’y vas, t’y vas pas ? Normalement, je tire à pile ou face, mais j’ai peur qu’il se mette à s’excuser une fois de plus tout en affirmant que je sais quelque chose que je ne sais pas.
« En espérant que je ne me fasse pas tuer.. » Qui me dit qu’ils ne crachent pas des flammes multicolores, ces Sombrals ? « ..D’accord. » J’hausse les épaules. Je suis persuadée que je vais mourir.

Je me frotte la nuque, tu sais, comme dans ces moments ou tu ne sais vraiment pas quoi dire. Je touche du bout des doigts le mince filet bleu de mon cou. Lalala. Je ne sais pas quoi dire. Je crois que c’est ce qui tourne dans ma tête, là, en ce moment. Je ne sais pas quoi dire. Saffra, devine quoi ? Tu dis rien. Ce Niffleur aurait du me tuer, en fin de compte. Par réflexe, je sors un gallion de ma poche. Le lance. C’est face. « Ça te dis qu’on y aille tout de suite ? » Heureusement que j’ai dit ça à voix basse car sur le côté, je me rend compte du pion qui doit probablement nous zyeuter depuis toute à l’heure. Comme s’il était le salut des élèves qui voulaient désespérément filer du cours. Se placer en plein milieu de la seule allée qui nous permettait de rejoindre celle principale pour sortir de la salle n’était pas un problème. Doucement, tout doucement, je prends mon Tristan par le poignet. Je serre ma main autour. Je lui souris et me hisse jusqu’à son oreille « Je suis sûre que ta sœur approuverait »

’Lorsque l’on a une idée en tête, mieux vaut la faire maintenant.’ est la règle numéro une entre Ez et moi ; et, d’après ce que j’avais entendu à propos de la supposée sœur de mon preux chevalier, elle aussi devait réagir de la même manière lors de cours passablement ennuyeux. Je raffermi un peu ma poigne. Et l’instant d’après, on détale comme des lapins. Enfin, moi je sprint tandis que le Pouffsouffle, sûrement surpris, a un peu de mal. « Vous deux ! » Je regarde derrière moi. Mon sourire s’agrandit en voyant le sorcier qui hésite à nous lancer un sort ou alors à faire un peu de sport. Je ris en voyant l’expression de monsieur bafouilles. Nous nous engageons dans l’allée principale, droite, une allée qui nous tend presque les bras pour que l’on atteigne la sortie. Plus que quelques mètres avant la porte. Je crois que j’entends vaguement le professeur dire quelque chose, mais je n’y prête pas attention. Si ç’avait été le cas, je serais en train de prendre des notes, et non en train de pousser la porte de la salle et de prendre une bouffée de l’air du couloir. Ah. Ça fait du bien.

« Bon. Tu te sens prêt à dévaler les escaliers ? Le pion ne va pas tarder à trottiner derrière nous. » Si seulement il avait le cheval qui aller avec, ce Tristan. Tout aurait été beaucoup plus simple. « Au fait, maintenant qu’on risque de se prendre une punition à deux, j’aimerai juste connaître ton nom. » Ouais, parce que faire genre tu le connais en plaçant une référence à sa sœur, ça va bien deux minutes. Enfin. J’espère que je me suis pas plantée et qu’il a bien une sœur.



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MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptySam 28 Avr - 12:14






Ce sourire qu'elle affichait le fascinait peut-être encore plus que le reste, chez elle. Un magnifique sourire, tout blanc, tout aligné, qui faisait ressortir ses yeux sombres, dans ce visage de poupée un peu gothique. Qu'elle était belle, par Merlin. Bizarre mais belle. Instinctivement, il lui rendit son sourire. Sans remarquer que pour une fois, il ne semblait plus si timide, si maladroit. Son sourire était sincère, chaleureux. Authentique.
    - Et bien ...

Patient, il attendit qu'elle se décide. Il avait fait preuve d'audace, en lui proposant de l'accompagner jusqu'à l'enclos aux Sombrals.Jusqu'ici, il évitait consciencieusement la présence des filles, en dehors de June. Ah si, Sparkle, il la laissait approcher, elle ne le traitait pas comme le garçon maladroit qu'il était lorsqu'il était déstabilisé mais comme le jeune homme gentil et un peu timide qu'il était vraiment. Il avait toujours pensé que les filles comme ça cherchaient les joueurs de Quidditch les plus populaires, des athlètes musclés et vantards pour parader avec. Lui était musclé mais tout sauf vantard et joueur de Quidditch. C'était la tâche effacée, dans un coin. Le garçon dans les gradins, le plus loin possible du vide.
    - En espérant que je ne me fasse pas tuer..

Il fronça légèrement les sourcils, son sourire perdant un peu de sa constance en même temps. De quoi parlait-elle ? Les Sombrals n'étaient pas spécialement dangereux, ils étaient juste une représentation particulière de la mort. Bon, valait mieux éviter de les offenser, un peu comme pour les hypogriffes, mais en dehors de ça, ce sont des bêtes tranquilles.
    - ...D’accord.

Silver ne pu s'empêcher de noter le haussement d'épaule désabusé que la jeune femme esquissa, comme si elle se résignait à subir quelque chose. Puis elle leva le bras pour se frotter la nuque, geste typique des gens qui sont un peu mal à l'aise et qui ne savent pas quoi dire. Il le savait bien, lui. Il se frottait presque tout le temps la nuque, quand il ne passait pas une main dans ses cheveux, ajoutant un peu plus de bordel dans sa tignasse blonde. Puis, comme pour palier à son malaise, elle fouilla dans sa poche pour en sortir un Gallion, le lançant en l'air avant de le récupérer dans sa paume. Puis, d'une voix plus assurée, elle déclara :
    - Ça te dis qu’on y aille tout de suite ?

Il allait répondre en bafouillant que ce serait avec plaisir lorsqu'il vit Saffra tourner légèrement la tête vers la droite. Curieux, il suivit son regard et remarqua le surveillant, qui les observait, planté un peu plus loin près des licornes. Silver se sentit tiraillé. Son statut de bon élève allait en prendre un coup mais en même temps, il s'ennuyait, dans ce cours d'un niveau inférieur au sien.
C'est alors qu'il sentit les doigts délicats et frais de Saffra autour de son poignet. Le contact lui arracha un sursaut étonné mais il plongea son regard vert dans les yeux sombres de la jeune femme, qui lui souriait.
    - Je suis sûre que ta sœur approuverait ...

Le fait que Saffra connaisse sa soeur n'était pas une nouveauté en soi. En revanche, le fait qu'elle utilise cet argument pour convaincre Silver de sécher la fin du cours ... C'était la bonne chose à faire.

Deux secondes plus tard, ils détalaient. Surpris, Silver mit un moment à foncer après la jeune femme, ne s'était pas attendu à une sortie si sportive. Mais une fois lancé, il n'eut aucun mal à rattraper saffra et à courir derrière elle. Ils atteignirent très vite la sortie, se retrouvant alors dans le couloir. Une fois là, la jeune brune s'arrêta et lui demanda d'un ton direct :
    - Bon. Tu te sens prêt à dévaler les escaliers ? Le pion ne va pas tarder à trottiner derrière nous.

Il esquissa un sourire complice. Une fois lancé, il était rapide et efficace. Il attendit qu'elle démarre, voulant la suivre pour ne pas la perdre de vue. Mais elle sembla se souvenir d'une chose ...
    - Au fait, maintenant qu’on risque de se prendre une punition à deux, j’aimerai juste connaître ton nom.

Il resta interloqué. Elle prétendait connaitre June, comment se faisait-il qu'elle n'ait aucune idée de son identité à lui ? Perplexe, il resta silencieux un petit moment. Mais en entendant les pas du surveillant, qui se rapprochaient à grande vitesse, il lança d'un ton rapide :
    - Silver. Silver Crivey. Enchanté. Vite, filons, il arrive !

Il détala à toute allure vers la fin du couloir, qui donnait sur la pièce aux escaliers. Avec une aisance assez impressionnante, il enchaîna le dédale de marche et d'escalier magique, sautant les marches, glissant le long de certaines rampes, esquivant les pièges ...Comme s'il avait fait ça toute sa vie. Mais si on faisait attention, on pouvait noter la terreur dans ses yeux quand il devait sauter. Le vide. Le néant sous lui, l'absence de sol, de solide sous ses pieds ... Il avait fallu de longues heures de pratique dans les escaliers pour qu'il arrive un peu a vaincre sa peur mais ça restait présent, là, sous sa belle assurance très feinte. Il avait fallut que June l'accompagne, à chaque fois, les premières fois. C'était elle, qui avait pour manie de franchir les escaliers comme ça. En glissant partout, en esquivant les pièges, en sautant avec grâce et élégance d'escalier en escalier ... Mais June était grande et pourtant légère, gracieuse. Et puis elle n'avait pas peur du vide. C'était une des meilleures joueuses de Quidditch de sa promotion, elle n'avait peur de rien.

Enfin, il se retrouva au rez de chaussé. Il respira un bon coup, soulagé, avant de se retourner pour regarder où en était Saffra.





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MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptySam 28 Avr - 15:44

Ah. Fray, je crois que Tristan est vexé. Non. Si, il ne parle pas. Regarde-le. Il te regarde. Tu comprends le profondeur de la chose ? Vous vous regardez, alors que tu as posé une question. En silence. Alors que le temps presse. Alors que vous devriez déjà être en train d’avaler les marches, pour sortir du château, pour ne pas se faire prendre, pour aller voir des sombrals pour je ne sais plus quelle raison. Tu entends ça Saffra ? C’est le silence. Ouais. Tu l’as vexé. Mais non je l’ai pas vexé. Il doit juste. Non, si, il est étonné. Punaise. Je ne m’entends même plus penser. « Silver. Silver Crivey. Enchanté. Vite, filons, il arrive ! »

Et bam, il démarre en trombe. Je le suis. Poudlard est fait de manière à ce que les chaussures imposées aient envie de prendre la fuite quand toi tu veux le faire ; à changer les liaisons des escaliers ensorcelés t’obligeant ainsi à faire des mini-cascades ; et enfin, à avoir agencé une foule de tableau qui rouspètent pour le manque de discrétion et de sérieux dont tu fais preuve. C’est génial. Et puis y’a aussi ‘Silver’ qui m’a lâché son prénom comme on balancerait un trousseau de clefs. Je veux dire. Comme s’il était un peu stupide de sautiller sur place pour reprendre son trousseau alors qu’il t’appartient et que l’on va forcément te le rendre.

Je crois que je n’aurai pas du parler de sa sœur, en fait. Donnait vraiment l’impression que je le connaissais lui. Ça donnait vraiment l’impression qu’au final, je lui étais comme.. Supérieure pour ne même pas savoir son prénom ? Non ? Qu’est-ce que t’en dis Angie ? J’en dis que tu vas louper des marches si tu continues. En plus le pion me talonne. Je suis pas très sportive, et en fait, c’est Silver qui s’en tire le mieux. Il est déjà en bas alors qu’il me reste largement un étage, ce qui serait suffisant pour.. Oh.
« Glisseo ! »

Les marches sous mes pieds se dérobent. Je tombe sur les fesses et.. Glisse sur le toboggan que sont devenus les augustes escaliers de Poudlard. « J’arriiiiiiiive ! » Je lève même les bras, comme dans les fêtes foraine, avant de finalement, arriver au même niveau que le Pouffsouffle. Aha. Ahahaha. Je ris à cause des fourmillements qui me restent encore. Sans un mot à Silver, on sort du Grand Hall. Le temps que je reprenne un peu mon souffle. Le sourire aux lèvres. «Rappelle-moi d’étudier plus souvent avec toi ! » Je ris. Whoo ! C’était à refaire. C’était à raconter à Ezechiel aussi.

On marche, tranquillement. De toute manière, on n’a plus rien à craindre. Enfin, si, je me ferai sûrement égorger par un ou deux Sombrals, mais rien de bien inhabituel. La forêt se rapproche de nous, les enclos aussi. Dans le silence le plus total. Par habitude je me met à chantonner, juste pour combler le vide. Là, c’est une comptine. Je ne me rappelle plus vraiment des paroles, je crois que j’en ai inventées aussi.. ‘Eenie Meenie Miny Moe ! Catch the tiger by his toe ! If the hollers let it go.. « ..let it fly away.. »
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Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey Empty
MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptyLun 7 Mai - 16:19





Il ne put s'empêcher de sourire en regardant la jolie brune. Elle s'amusait comme une gosse, dans les escaliers soudain devenus tout lisses. Mains en l'air, sourire aux lèvres, elle semblait s'éclater. Une image, fugace et un peu désuète, effleura son esprit. Cet éclat de joie qu'il voyait chez Saffra, il l'associait involontairement à ce geste que faisait son père en rentrant du boulot, du temps où tout allait encore très bien chez eux. Silver courrait vers lui et le père Crivey soulevait son fils pour le lancer dans les airs en riant. Il n'avait pas encore cinq ans mais cette scène restait gravée en lui, chaude et précieuse.

Enfin, elle fut près de lui, tout sourire, ravie comme une enfant. D'une voix enthousiaste, elle s'exclama malicieusement :
    - Rappelle-moi d’étudier plus souvent avec toi !

Il esquissa un sourire amusé et commença doucement à marcher, l'entrainant avec lui jusque dans le parc pour prendre immédiatement la direction de la forêt interdite. Les abords de cette dernière étaient autorisés, pour des raisons strictement scolaires. La plupart des animaux des cours de soins aux créatures magiques se trouvaient là, puisqu'il était bien évidemment impossible de tous les garder dans l'enceinte des murs de l'école. Non parce que croiser une licorne, vivante, au détours d'un couloir, ça pourrait faire désordre. Idem pour des strangulots. Sans parler des sirènes. Il serait dommage que les préfets se livrent à des perversions inimaginables en trouvant des sirènes dans leur baignoire privée ...
L'enclos des sombrals se trouvait là, derrière quelques arbres disséminés ça et là. Un petit enclos en pierre, assez inutile puisque les animaux étaient libres d'aller et de venir comme bon leur semblait. Ils savaient voler, il aurait fallu une cage pour vraiment les retenir captifs. Par chance, il y en avait deux, au sein du petit espace cerné de pierre. Ils semblaient somnoler, debout dans un coin ombragé.

Un sourire un peu incertain effleura les lèvres de Silver et il déclara d'une voix mal à l'aise :
    - Voilà les Sombrals. Tu veux t'approcher ?

Il commença doucement à ralentir, comme pour lui laisser le temps de répondre. Ils étaient désormais à quelques dizaines de pas de l'enclos, les animaux étaient bien visibles, pour qui savait les voir.
Silver avait vu la mort. Son grand-père était mort sous ses yeux, de vieillesse. Dans son fauteuil, avec son chat sur les genoux et un livre dans les mains. Vieil homme usé par les années, il était parti en douceur, avec simplicité. C'était un souvenir très triste mais pas si douloureux, quand Silver y repensait. Une perte normale mais délicate, qui allait de soit. Il avait dix ans et il jouait tranquillement sur le tapis de la vieille maison, sous la surveillance bienveillante de son papy. Il avait du aller chercher son père, dans l'abri au fond du jardin, pour lui expliquer, avec ses mots encore maladroits, que Papy ne respirait plus.
La suite avait été difficile, mais il en gardait un sentiment d'unité. De solidarité. De famille.

Un sourire nostalgique effleura ses lèvres.




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MessageSujet: Re: Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey   Il rougit, je ris. C'est bien, on est pas sur la même longueur d'onde ! — Silver E. Crivey EmptyJeu 10 Mai - 21:22

Il y a un vague cercle de pierres. Grises. Des arbres derrière. Qu’est-ce qu’il vient de te dire déjà ? « Voilà les Sombrals. » Je plisse les yeux dans la direction de l’enclos. Si je veux approcher ? Oui. Ils ont l’air petits pour que je ne voit rien à ce point. Très petits. Suivant le blond, je m’arrête à la même hauteur que lui. D’accord.
Retour en arrière, tu dois avoir oublié quelque chose. Il t’avait pas demandé si tu pouvais les voir toute à l’heure ? Oh. On aurait dit qu’une éternité s’était passée entre la salle de zoologie et le parc. Peut-être qu’il fallait que des gobelins te crachent dans les yeux pour que tu puisses les voir ? Non, sois pas stupide. J’avais lu ça dans un livre moldu, pas dans un manuel. Et puis, regarde Silver ! Est-ce qu’il a l’air d’avoir du crachat de gobelin ? Non. Enfin, ce n’est pas comme si j’avais déjà vu des gens qui en avaient, mais bon.. Je le dévisage un peu plus. « Dis, quelqu’un t’as craché dans les yeux récemment ? » Angie ma grande, vu son air, je dirais que non. Je lui fais un geste de la main qui lui indique de laisser tomber. « Oublie ça. »

Je fais quelques pas de plus en direction de l’enclos qui garde du vide, du vide, du vide et du vide. Je touche mon cou, le petit trait d’un bleu violacé. Il est temps de passer pour une imbécile Saffra. Ou pour une vieille folle qui ne sait pas ce qu’elle dit. Heureusement, je sais qu’au moins, je ne suis pas une imbécile. Me retournant, je ferme les yeux, la tête rivée vers le sol et lâche d’un trait « Je-suis-désolée-mais-je-ne-vois-pas-les-Sombrals. » Reprends ton souffle. Ouvre un œil. Regarde discrètement Silver. « Et je ne sais pas comment faire pour non plus. » Ouvre un deuxième œil. Fais ton regard de chien battu au Pouffsouffle. Bon. Il serait temps de donner un peu plus d’explications. « En vérité, je suis nule en créatures magiques. Pour moi, c’est plus des trucs explosifs ou avec des griffes qui risquent de me tuer à chaque fois que je les croise. » Je frissonne rien qu’à à la poisse que je ma traine malgré moi. Mes mains restent figés, parlant exceptionnellement en même temps que moi, et pour que je parle comme le padre le faisait, il fallait que je sois vraiment en mauvaise posture. Je fais quelques pas en arrière, m’approchant un peu plus des enclos – m’éloignant un peu plus de Silver. Ah. Quelle bonne réputation tu vas avoir en plus. « Ce que j’ai au cou, c’est un Niffleur qui a essayé de m’étouffer avec une chaine que je portais. » Je pointe du doigt le trait avant de continuer, toujours sans le fixer directement. « En troisième année, je me suis fait manger deux phalanges par un hippogriffe. » Et crois-moi, la potion infame qui me l’a fait repousser me donne encore la nausée. « L’année dernière, c’est le même qui m’a couru après à travers quasiment tout le parc. » Au moins, j’ai rencontré une Esméralda qui m’a aidé à me sortir de ce pétrin.

Je relève enfin mes yeux vers lui. Me tourne vers cet enclos désespérément vide. Le re-regarde. J’hausse les épaules. Quitte à en être aux grandes révélations, autant finir ce qui était commencé. J’ouvre mon cahier à la page des Sombrals et lui montre la magnifique page blanche qui résume à elle seule ma non-connaissance totale de l’animal. Voir même de la matière en elle-même. « Je suis sûre que même les balais magiques essayent de me mordre les mains. » Je referme piteusement mon cahier. « C’est pour ça que je suis tout le temps maladroite. Et que ça se remarque. » Ouais. Ce n’était pas comme Zane qui était poursuiveur. Et sang-pur. Toi t’étais que la née moldue qui ne croit qu’aux licornes et aux dragons des contes de fées. Je fais une petite révérence théâtrale à Silver. « Désolée de vous décevoir noble Tristan. »
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