« Eh Ama, t’as entendu la dernière rumeur ? C’est fou. Il parait que Noralie Weasley est enceinte. J’ai du mal à croire que quelqu’un aurait pu se la faire.. » dit Zane à son grand frère. Ils aimaient bien se raconter les ragots qui courraient dans les couloirs. Soudain, Amadeus blêmit mais ne quitta pas les yeux de son livre. Il fit comme si cette rumeur ne l’intéressait pas. Noralie était enceinte, est-ce que c’était possible que cette rumeur soit réelle ? Il avait couché avec elle plusieurs fois, involontairement, dans les derniers mois. A leurs réveils, ils ne se souvenaient de rien. Et s’ils avaient fait quelque chose de stupide ? Non, c’était impossible, elle serait venue lui en parler. Et puis elle devait écarter les cuisses pour d’autres que lui. Il y avait très peu de chance pour qu’il se retrouve avec un gamin sur le dos. Il refusa catégoriquement que cela puisse être vrai. De toute façon, elle ne voulait sûrement rien savoir de lui et lui non plus ne voulait rien savoir d’elle. « Tu racontes des conneries. C’est impossible. » dit Amadeus, toujours plongé dans son livre. Il n’avait jamais dit à Zane qu’il avait couché plusieurs fois avec la Weasley, il en avait bien trop honte et il était censé montrer l’exemple à son petit frère. En fait, il ne l’avait jamais dit à personne, c’était resté un secret. La seule personne au courant était Noralie elle-même. Amadeus leva les yeux vers son frère, pour voir sa réaction car son silence le mit en doute. Il avait l’air en train de réfléchir. « C’est vrai.. n’empêche, elle est bizarre cette fille. C’est pas une Weasley pour rien. » L’aîné des Goyle haussa les épaules et replongea dans son livre, du moins il fit semblant de le faire. Il resta tracassé par cette rumeur. Il avait couché avec elle, c’était normal qu’il se pose des questions. Il l’aurait fait pour n’importe quelle fille avec qui il aurait eu des rapports et sur qui il y aurait eu des rumeurs. Sauf que c’était pas n’importe quelle fille, c’était une Weasley. Un air de dégoût s’afficha sur son visage. « Qu’est-ce que tu lis ? » demanda Zane. Oups, il avait presque oublié son frère. Il ne pouvait pas se faire démasquer, pas maintenant en tout cas. Amadeus regarda à nouveau rapidement son livre et chercha à toute vitesse une explication. « Un livre qui dit que les moldus sont nos égaux. Je vais aller le rendre à la bibliothèque tout de suite. » dit-il en se levant, sans laisser son frère voir la couverture. Il quitta rapidement la salle commune avec un livre sur les créatures magiques qu’il avait emprunté la veille pour l’un de ses devoirs. Il n’en aurait pas réellement besoin, de toute façon. Il monta étage après étage jusqu’à arriver à celui de la bibliothèque. Une fois dans la bibliothèque, il se rendit à l’endroit où l’on déposait les livres à rendre et y posa le livre. Bizarrement, il se sentit mieux en se débarrassant de ce livre même s’il n’avait rien à voir avec ce qu’il avait dit à Zane. Il lui avait menti tout de même, c’était rare. En détournant son regard de la pile de livres, son regard s’arrêta sur une jeune fille. Noralie. Elle était assise à une table. Il s’appuya contre la table des livres et l’observa un moment. Il fut rassurer de constater qu’elle avait l’air tout à fait normale, pas différente de d’habitude. Elle l’agaçait déjà à dix mètres. Il allait s’en aller quand un détail attira son attention. Noralie venait de poser la main sur son ventre. Simple coïncidence ? Peut-être qu’elle avait juste mal au ventre. Mais ce geste le fit douter. Il resta alors encore un peu. Elle retourna à son travail. Il s’approcha un peu et la vit fermer les yeux. Fatiguée ? Elle était en train de travailler. Qui était fatigué en écrivant sur une feuille de papier ? Une femme enceinte. A nouveau, elle posa la main sur son ventre. Amadeus s’approcha de la table, d’un pas décidé. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire, mais il allait le faire.

« Noralie. Viens avec moi. » dit-il d’un coup, sans même dire bonjour ni lui demander comment elle allait. Elle n’avait même pas eut le temps de le voir arriver qu’il lui demandait déjà de le suivre. C’était suspect parce qu’il ne venait jamais lui parler et qu’il préfèrerait mourir deux fois plutôt que d’être vu en train de lui parler en public. Noralie leva la tête vers lui mais ne se leva pas. Il imaginait qu’elle n’avait pas envie de le suivre, ce qui était plutôt normal puisqu’ils ne se supportaient pas et que leur dernière rencontre ne s’était pas très bien terminée. En fait, elle n’avait même pas bien commencé. « Poses pas de questions, viens. » Noralie ne bougeait toujours pas et il se souvint de l’épisode de la chemise. Cette fille était vraiment trop têtue. Elle n’avait rien compris à la vie. Amadeus détestait son attitude. Il voulait qu’elle lui obéisse. Contraint, il ajouta « S’il te plaît. » Finalement, elle consentit à le suivre, mais elle devait rester méfiante. Amadeus ignorait toujours ce qu’il allait faire d’elle et où il allait l’emmener, à vrai dire. Il voulait simplement un endroit calme et discret pour lui parler. Un endroit où personne ne pourrait jamais les entendre. Ils sortirent de la bibliothèque après qu’elle ait ramassé ses affaires. Amadeus jeta un coup d’œil autour de lui pour être sûr que personne ne les observaient. Il ferma la marche en suivant Noralie dans le couloir. A nouveau, il observa les alentours. Amadeus vit une porte. Et la pièce lui revint en mémoire. Il y était déjà venu une fois dans le passé, il ne se souvenait plus exactement quand. Il fit signe à Noralie de marcher près de lui et quelques minutes plus tard, il posa sa main sur la poignée de la porte. La salle était verrouillée, comme il s’en doutait. Il sortit alors sa baguette. « Alohomora. » Le sort fonctionna et la porte s’ouvrit. Ils entrèrent alors dans la salle du miroir. Dans cette salle se trouvait le miroir du Riséd. Amadeus ignorait si Noralie y était déjà venue, mais il lui demanda d’entrer dans la pièce avec lui. Il s’en fichait de la salle après tout. Il voulait juste un endroit où personne ne pourrait les trouver. Elle devait trouver tout ça suspect. Mais Amadeus n’avait rien prévu de spécial. A part le miroir, la salle ne représentait pas un grand intérêt. Il n’y avait rien. Un miroir, des fenêtres. Amadeus ferma la porte derrière eux et se tourna vers Noralie. Il s’adossa à la porte pour qu’elle ne soit pas tentée de partir. « T’es enceinte ? » Amadeus ne pouvait pas être plus direct. Le tact n’était pas son fort. Il scruta la moindre réaction de Noralie en espérant qu’elle nie tout en bloc, qu’elle lui dise qu’il était débile et qu’elle parte.

Un soupir agacé monta de la table à côté de la sienne et malgré la fatigue, Noralie ne pût s'empêcher d'esquisser un sourire. S'il y avait bien une seule chose qu'il ne fallait pas faire quand on souhaite bosser tranquillement sur son devoir, c'était de se mettre à côté de la rouquine car pas un instant, elle ne cessait de faire du bruit. Que ce soit avec son pied qui battait la mesure contre le pied d'une table, ses ongles qui cognaient régulièrement contre le bois ou encore les papiers qui volaient dans tout les sens... Elle avait réussi, de cette manière, à éloigner tout ces camarades dans un rayon d'au moins deux mètres ce qui la laissait seule dans un rond presque parfait. Comme si elle était porteuse d'une maladie rare et foudroyante. Malgré la distance, elle pouvait quand même entendre les élèves qui se plaignait qu'elle fasse du bruit et comme une gamine, tout cela l'amusait. En tout cas, ça l'amusait beaucoup plus que de devoir se pencher une minute de plus sur ce devoir de potion qui semblait interminable. Et à chaque fois qu'elle n'arrivait pas à se concentrer, elle laissait ses idées vagabonder. Bien vite, elle se surpris à poser sa main sur son ventre et se gifla mentalement. Il fallait qu'elle perdre cette fâcheuse habitude qui était de toujours toucher son ventre, voir si elle avait grossi, si cela se voyait... Elle poussa un soupir, se massa les tempes un moment avant de se rendre compte une nouvelle fois qu'elle venait de faire le même geste qu'elle ne devait pas faire. Elle se frappa le front avec la paume de sa main avant qu'une voix familière ne la tire de ses pensées. « Noralie. Viens avec moi. » Elle sursauta quand elle aperçu la silhouette immense d'Amadeus se planter à ses côtés et fronça légèrement les sourcils quand la surprise de son entrée fut passée.

« Poses pas de questions, viens. » On pouvait dire qu'il savait parler aux femmes celui-là. Comme si elle n'avait rien entendu, Noralie se pencha sur son livre de potions pour ignorer au mieux le jeune homme, espérant qu'il se lasserait de son jeu assez vite et qu'elle puisse s'en débarrasser rapidement. Elle ne savais même pas pourquoi il lui adressait la parole, ne voulait même pas le savoir et elle était trop dégoûtée de le sentir dans son espace vital qu'elle avait du mal à se concentrer sur autre chose que son envie de vomir. Elle tourna une page de son livre, comme si elle arrivait à se concentrer en le sachant si près mais sa voix se fit de nouveau entendre. « S’il te plaît. » Et il fallut une bonne minute à la rouquine pour assimiler l'information. Venait-il de lui demander gentiment quelque chose ou devenait-elle folle ? Elle lui balança un regard perdu tandis qu'il semblait s'impatienter de son manque de réaction. Cela devait être quand même important pour qu'il aille jusqu'à lui dire S'il te plaît. Rangeant en vitesse ses affaires, sa curiosité piquée au vif, elle le suivit tout en gardant une certaine distance, ne sait-on jamais. Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent devant une salle qu'elle ne connaissait pas ou du moins, qu'elle n'avait pas pris le temps de visiter. Il l'ouvrit d'un coup de sort et une légère panique s'empara de la jeune femme qui se demandait pourquoi il l'emmenait dans une salle si éloignée et normalement fermée à clés. Elle n'eut malheureusement pas le temps de protester et de s'enfuir qu'il la fit rentrer dans la salle la seconde d'après.

La rouquine fit quelques pas dans la salle vide, mis à part le miroir qui traînait non loin. Elle fût d'ailleurs étonnée d'en voir un ici car la pièce était censée être fermée à clés, alors, pourquoi un miroir ? Elle n'eut, là non plus, pas le temps de réfléchir trop longtemps car la voix d'Amadeus résonnait dans la salle et la fit frissonner. « T’es enceinte ? » Elle retint un instant sa respiration et heureusement qu'elle était dos au jeune homme sinon l'expression qu'elle affichait à ce moment même lui aurait donné une réponse immédiatement. Comment pouvait-il être au courant ? Elle ne l'avait dit qu'à une personne, Maden, même pas à ses parents. Alors qui ? Elle ne pouvait pas imaginer le jeune Poufsouffle raconter à tout le monde qu'il allait être papa d'ici quelques mois. À moins que... Non, c'était impossible. Elle avait confiance en Maden même si ces derniers temps étaient durs entre eux, il ne lui ferait jamais quelque chose comme ça. Reprenant une expression neutre, elle se retourna vers le Vert et Argent et soupira, le poing sur la hanche. « Dis tout de suite que je suis grosse, ne te gêne pas surtout. » Autant essayer de gagner le plus de temps possible. Elle ne voulait pas parler de ça, surtout pas avec Amadeus et puis en quoi était-ce ces affaires ? Remontant son sac en bandoulière sur son épaule, elle se rapprocha du descendant Goyle et croisa les bras sur sa poitrine. « Et moi qui pensait que pour une fois, on allait peut-être réussir à avoir une conversation mature et posée... » Elle leva les yeux au ciel avant de rajouter.« Merci, encore une fois tu m'as prouvé que discuter avec un groupe de scroutt à pétard est toujours plus agréable que d'être en tête à tête avec toi. » Peut-être que si elle était assez désagréable dès le début, il la laisserait partir sans trop insister. Enfin, elle pouvait toujours espérer. Elle n'était maintenant plus qu'à un mètre de lui, le fixant pour qu'il se pousse du chemin et la laisse tranquille. « Allez, on va pas recommencer ça, pousse-toi et laisse-moi partir. Contrairement à toi, j'ai des choses plus urgentes à faire. »

Comme ce devoir de potions qui semblait bizarrement beaucoup plus intéressant que d'avoir cette conversation avec son camarade de blason.

Amadeus n’aimait pas passer par quatre chemins. Ainsi, quand il demanda à Noralie si elle était enceinte, il le lui demanda directement. Noralie et lui n’étaient pas amis, il n’avait donc pas à prendre ses sentiments avec des pincettes. D’ailleurs, il ne le faisait même pas pour ses amis. Il était peut-être trop franc, mais cela faisait parti de son caractère. Et puis il aimait bien voir la réaction des gens quand il leur disait la vérité en pleine face. Parfois, il le faisait seulement par méchanceté. Malheureusement, Noralie était de dos quand il lui demanda si elle attendait un enfant. Il n’ajouta rien d’autre. Il ne lui donna pas d’explications. Il préféra attendre sa réponse. Amadeus ne voulait pas avoir raison, même s’il avait sérieusement des doutes. Il ne tenait pas à ce que Noralie soit enceinte, de lui ou d’un autre. Il n’aimait pas Noralie, ils ne se supportaient pas, mais il ne lui souhaitait pas ça. Surtout pas pendant sa scolarité. Amadeus n’avait pas de conseils à donner à Noralie, car après tout elle faisait ce qu’elle voulait et il s’en fichait, mais il espérait qu’elle lui rigole simplement au visage et qu’ils n’en parlent plus. Ensuite, elle pourrait retrouver la personne qui avait lancé cette rumeur et lui coller un pain dans la face toute seule. Elle n’était pas du genre à se laisser faire, il l’avait bien constaté, surtout quand elle avait déchiré sa chemise sans même avoir peur de lui. Il observa Noralie de dos, lui toujours adossé à la porte. Il voulait qu’elle se retourne et qu’elle lui fasse face. Quelques instants plus tard, elle se tourna vers lui. Elle avait une expression plutôt neutre, qu’il ne manqua pas de remarquer. Noralie soupira un coup et posa le point sur sa hanche. Elle le regardait comme s’il était le dernier des idiots, ce qui d’un côté le rassura. « Dis tout de suite que je suis grosse, ne te gêne pas surtout. » lui dit-elle alors, comme si elle avait été vexée par ce qu’il venait de dire. Il mit une minute à faire le rapprochement entre le fait d’être grosse et son accusation. La seconde d’après, il était déjà en train de la détailler de la tête aux pieds pour voir si quelque chose avait changé dans son apparence physique. Il lui semblait qu’elle était toujours la même Noralie, qu’elle n’avait pas changé. Il fut soulagé de voir qu’elle n’avait pas grossi, d’après ce qu’il pouvait voir. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’était pas enceinte, c’était peut-être récent. Et c’était encore plus inquiétant pour lui, vu qu’ils avaient couché ensemble récemment. Noralie s’approcha d’Amadeus en croisant les bras. « Et moi qui pensait que pour une fois, on allait peut-être réussir à avoir une conversation mature et posée.. » dit-elle en levant les yeux. Il leva un sourcil. Amadeus était tout à fait mature et posé, c’était elle qui s’emportait d’un coup. Justement, cette attitude la fit paraître suspecte à ses yeux. Noralie était pressée de s’en aller, il le sentait. « Merci, encore une fois tu m'as prouvé que discuter avec un groupe de scroutt à pétard est toujours plus agréable que d'être en tête à tête avec toi. » Ce fut au tour d’Amadeus de soupirer. Il n’aimait pas la façon dont Noralie lui parlait. Elle se croyait vraiment tout permis avec lui. Mais il se dit que d’un côté, si elle était enceinte, c’était peut-être ses hormones qui la démangeait. Il se souvenait légèrement de la grossesse de sa mère quand elle attendait Wilhemina et elle n’était pas toujours très patiente ou très agréable. Il avait appris depuis longtemps qu’une femme enceinte n’était pas toute rose bonbon. Si seulement il avait tord.

Maintenant juste devant lui, elle cherchait sans doute un moyen de s’échapper. Il l’aurait fait aussi à sa place, elle avait raison de se méfier de lui. Mais Amadeus n’avait pas l’intention de la laisser partir comme ça. A nouveau, il allait la retenir contre sa volonté. « Allez, on va pas recommencer ça, pousses-toi et laisses-moi partir. Contrairement à toi, j'ai des choses plus urgentes à faire. » Oh que si ils allaient recommencer et cette fois non plus, Amadeus ne cèderait. Seulement, par rapport à la dernière fois, il avait compris que la force était loin de fonctionner avec Noralie. Il allait donc adopter une nouvelle technique. Il allait essayer d’être plus gentil. Et Amadeus qui essaye d’être gentil, c’était assez rare. Il n’avait pas l’habitude de se forcer pour l’être. En fait, il préférait légèrement être méchant. C’était beaucoup plus facile. Quand il était gentil, cela cachait forcément quelque chose. « Tu t’énerves toute seule. Excuses-moi.. j’ai manqué de tact. » dit le Serpentard à la jeune fille. Il s’excusait, c’était déjà un bon point. C’est vrai qu’il lui a balancé qu’elle était enceinte, sorti de nulle part. Le ton qu’il utilisait était toujours étonnement calme. En plus, il venait de s’excuser et il était plutôt sincère. Il s’était excusé à une Weasley, il méritait au moins une médaille pour ça. « Allez, reste encore un peu.. je te promets d’être plus agréable. » Et voilà que maintenant, il la priait de rester avec lui. Jamais il n’aurait cru être aussi sympathique avec elle. Bon, sauf que cette petite sympathie sonnait fausse car elle n’était absolument pas habituelle et qu’il était un peu moins sincère que quand il s’était excusé. Noralie était vraiment chiante de ne pas pouvoir respirer le même air que lui plus de cinq minutes. Il soupira à cette pensée, pensant qu’en réalité il était comme elle quand il n’avait rien à lui demander. Cette fois, c’était différent. « J’ai entendu des rumeurs.. à ton sujet et donc je m’inquiétais.. pour ta santé. » tenta-t-il de s’expliquer. Il parlait bien sûr des rumeurs sur le fait qu’elle était enceinte. Et en réalité, il n’en avait rien à faire de sa santé, quoiqu’un peu quand même car il n’était pas totalement un monstre. Mais ce qui l’intéressait ce n’était pas ça. Amadeus s’approcha de Noralie, posa ses mains sur ses épaules d’un air compatissant.. avant de commencer à la secouer de plus en plus fort. « T’ES PAS ENCEINTE QUAND MÊME ? DIS MOI QUE T’ES PAS ENCEINTE ! » Il espérait qu’il n’y avait personne derrière la porte, sinon on les aurait entendu. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher, il était trop en colère contre Noralie. Il ne voulait pas qu’elle soit enceinte et elle ne lui disait pas si oui ou non elle l’était. Il fallait qu’elle parle, mais son silence parlait pour elle. Elle l’était, il en était persuadé. « T’es irresponsable, putain ! » lui dit-il, comme si c’était sa faute. Elle avait qu’à utiliser des protections, il n’y connaissait rien mais il y avait des potions pour ça, pour les filles, dans le monde des sorciers. Réalisant qu’il lui tenait toujours les épaules, et qu’en plus il serrait comme un malade, il relâcha sa prise et la laissa respirer. Maintenant qu’il avait pété son câble, il se sentait un peu mieux. Bon, pour le plus agréable, c’était raté, pas sous pression comme il l’était. « C’est quand même pas moi qui t’ai mise en cloque ? » demanda-t-il à la jeune fille. Elle avait très intérêt à lui dire non, même si la réponse était le contraire. Il ne voulait rien avoir à voir avec cette histoire, de près ou de loin. Il avait bien besoin d’une cigarette, il sortit son paquet et en mit une à sa bouche avant de réaliser qu’il était devant une jeune femme enceinte. Oh et tant pis, il l’alluma.

Il était certains que Noralie aurait pût tout simplement lui rire au nez en disant qu'il était stupide de croire toutes les rumeurs qu'on lui racontait mais sur le coup, le stress peut-être, l'angoisse qu'il découvre qu'au final c'était vrai, tout ça lui avait embrouillé l'esprit et tout ce qu'elle avait réussi à faire au final c'était s'enfoncer encore plus dans sa propre panade. Elle savait qu'il ne mordait pas à l'hameçon, elle l'avait bien vu dans son regard glacial qu'il n'allait pas la laisser partir avant qu'elle ne formule ces mots exacts « Je ne suis pas enceinte. ». Mais elle avait beau ne pas aimer sa situation, la cacher le plus possible aux autres, elle ne pouvait pas se résoudre à mentir en niant totalement l'évidence. Elle ne voulait pas blesser indirectement Maden, plus qu'elle ne l'avait déjà fait en réalité, en criant à qui le voulait qu'elle n'était pas enceinte. Même devant Amadeus elle ne pouvait se résoudre à lui mentir alors qu'habituellement, cela ne la gênait en aucun cas. « Tu t’énerves toute seule. Excuses-moi.. j’ai manqué de tact. » Un frisson la parcouru quand elle entendit ces mots sortir de la bouche du Serpentard. Elle aurait préféré mille fois qu'il l'engueule, qu'il l'insulte et qu'il parte en claquant la porte plutôt que l'entendre s'excuser, tout mielleux qu'il était. Alors qu'il y a quelques semaines à peine, elle lui avait fait une crise de nerf pour qu'il lui sorte un « s'il te plaît » désormais, elle aurait tout donné pour qu'il la traite comme quand ils étaient dans la salle sur demande. « Allez, reste encore un peu.. je te promets d’être plus agréable. » De nouveau un frisson, elle avait envie de vomir à présent. Elle savait qu'il n'était pas sincère, elle doutait même du fait qu'il sache ce que cela veuille dire et elle n'aimait pas du tout la façon qu'il avait de lui parler, comme s'il se trouvait devant une gamine un peu débile ou une biche perdue qu'il ne fallait pas effrayer.

« J’ai entendu des rumeurs.. à ton sujet et donc je m’inquiétais.. pour ta santé. » Fronçant les sourcils, Noralie pencha légèrement la tête sur le côté et examina le Serpentard des pieds à la tête. Non, là c'était tout simplement inacceptable. Il se moquait d'elle. Tout simplement, il voulait lui faire avouer qu'elle était enceinte pour pouvoir être le premier à le répéter à tout le monde en ajoutant quelques commentaires salaces sur le compte des Weasley. Elle croisa les bras sur sa poitrine, signe qu'elle n'allait pas tarder à exploser quand le Vert et Argent avala la distance entre eux et posa ces mains sur elle. Elles paraissaient immenses posées là sur ses épaules un peu maigres et puis doucement, il commença à la secouer. De plus en plus fort. « T’ES PAS ENCEINTE QUAND MÊME ? DIS MOI QUE T’ES PAS ENCEINTE ! » Elle n'avait plus vraiment la force, ni même la possibilité d'articuler un mot tant il la brassait comme un sauvage. Ses dents claquèrent un moment puis il la lâche et elle s'effondra sur le sol, secouée de ce changement un peu brusque de tempérament. Finalement, elle le préférait comme ça. Un peu violent et un peu con, un peu Amadeus quoi. Elle aurait moins de remords quand elle lui enverrait un coup de pied bien placé. « T’es irresponsable, putain ! » finit-il par lâcher comme si au final, elle était la seule responsable dans cette histoire. Ramenant ses jambes contre sa poitrine, elle posa sa tête contre ses genoux et se mordit la lèvre pour ne pas fondre en larmes. Ce n'était pas le moment de pleurer, pas devant le descendant Goyle qui se ferait une joie de l'enfoncer un peu plus quand il verrait ses larmes. Elle renifla tout de même avant de se demander en quoi cette histoire pouvait bien le concerner. Ce n'était pas son problème, seulement le sien et celui de Maden, pourquoi en faisait-il tout une histoire ?

« C’est quand même pas moi qui t’ai mise en cloque ? » Oh, c'était donc ça. Le visage toujours caché dans ses genoux, Noralie esquissa un sourire. Vil, mesquin, un peu Serpentard... Alors comme ça tout ce qui l'intéressait. De savoir si il avait engendré un bâtard avec la raclure de Weasley. Et bien il n'allait pas être déçu. Alors qu'elle essuyait les larmes qu'elle n'avait pas pût contenir au final, une odeur âcre et piquante de cigarettes lui monta au nez et quand elle releva la tête c'était pour poser un regard non seulement outré mais aussi colérique sur le jeune homme. Ni une, ni deux, elle se releva malgré la douleur dans son coccyx et celle dans ses épaules et se planta à côté du Serpentard. Elle lui arracha la cigarette des mains et l'écrasa dans la foulée avant de lui siffler mauvaise. « On t'as jamais dit que le tabagisme même passif pour une femme enceinte est très dangereux. » Elle retint un rire mauvais de justesse avant de continuer dans sa lancée, reculant de quelques pas pour ne pas être à porter de mains au cas où ça le démangerait de la secouer une nouvelle fois puis repris. « Non seulement il y a de grande chance pour qu'il naisse roux, tu voudrais pas non plus que ton gosse soit anormalement petit. » Elle n'avait plus qu'à espérer à présent qu'il ne se mette pas à dire dans toute l'école qu'il avait réussi à engrosser la Weasley ou les conséquences de son mensonge seraient bien pire pour Maden qui aurait tout simplement le cœur brisé, que pour elle qui pouvait bien supporter les railleries incessantes de ses camarades.

« Et puis je te signale qu'il faut être deux pour ce genre de choses. T'es autant responsable que moi alors ne t'avises plus à me faire la morale comme ça. » acheva-t-elle en pointant un doigt accusateur vers son torse. À défaut de dire la vérité, elle s'amusait au moins à le faire tourner en bourrique.

Essayant de garder son calme, Amadeus était en train de se torturer l’esprit à essayer de faire cracher la vérité à Noralie. Il voulait savoir si elle était réellement enceinte, comme le disait la rumeur. Son attitude laissait entendre qu’en effet, elle attendait un enfant même si elle n’osait pas le lui dire directement. Noralie était exaspérante à ne pas répondre aux questions d’Amadeus. Ce qu’il craignait par-dessus tout, c’était d’en être à l’origine. Il ne voulait pas se retrouver avec un gamin sur les bras. Sa famille serait déshonorée. Amadeus espérait qu’en la torturant, Noralie finirait par avouer. Et il espérait bien qu’elle lui explique un peu ce qui allait se passer après. Elle ne pouvait pas garder ce môme, elle avait tout juste dix-sept ou dix-huit ans. Elle n’était pas assez mature pour s’occuper d’un bébé et elle n’avait pas terminé ses études. C’était tout simplement impossible. Il posa alors une dernière question à la jeune Weasley, une question qui le concernait. Il voulait savoir si c’était lui qui l’avait mise enceinte. Les dates pouvaient coller mais cela dépendait de combien de temps elle l’était. Il l’ignorait, mais elle devait très bien le savoir. Une fille sait ces choses là, forcément. N’ayant pas de réponse et pour éviter de s’énerver, il alluma une cigarette. Il se fichait de la fumée et que ce soit nocif pour Noralie. Il n’avait jamais fait attention à qui il enfumait et il ne se gênait même pas devant sa sœur. Il tira longuement sur son mégot et recracha la fumée, se détendant légèrement. Noralie faisait toujours du boudin par terre. Mais d’un coup, elle releva la tête vers lui et le regarda d’un air choqué, qui ne lui allait pas très bien. Il sut immédiatement que c’était la cigarette qui la dérangeait. Au lieu de l’éteindre gentiment, il tira à nouveau dessus et recracha la nicotine dans l’air de la pièce. Spontanément, Noralie se leva et vint lui arracher la cigarette des mains. Elle la jeta au sol et l’écrasa dans la foulée. Amadeus tenta de rester calme mais il lança un regard noir à la jeune femme. La cigarette pour Amadeus, c’était sacré. Il ne fallait pas y toucher. « On t'a jamais dit que le tabagisme même passif pour une femme enceinte est très dangereux. » dit Noralie avec colère. Alors elle l’avouait, elle était bel et bien enceinte. Amadeus la toisa sans pour autant répondre. Il le savait bien que la cigarette était dangereuse pour les femmes enceintes, il n’était pas complètement débile non plus. Mais il se fichait en réalité de la santé de Noralie ou de son bébé. Tout ce qu’il voulait savoir, c’était si le bébé qu’elle portait était le sien. Si c’était le cas, il ne savait pas vraiment comme il réagirait mais il voulait le savoir. « Non seulement il y a de grande chance pour qu'il naisse roux, tu voudrais pas non plus que ton gosse soit anormalement petit. » dit la jeune Serpentard après avoir reculé de quelques pas. Amadeus, qui venait de sortir une nouvelle cigarette, l’avait mis dans sa bouche et s’apprêtait à l’allumer, s’arrêta dans son geste en fixant Noralie. Il attendait le moment où elle éclatait de rire et où elle lui disait que tout ce qu’elle racontait était une blague, où elle le traitait d’idiot et où elle s’en allait avec un fou rire. Il n’allait quand même pas croire cette petite morveuse. « Et puis je te signale qu'il faut être deux pour ce genre de choses. T'es autant responsable que moi alors ne t'avises plus à me faire la morale comme ça. » dit-elle tout en l’accusant et en pointant un doigt sur son torse. Amadeus retira la cigarette, toujours pas allumée, qu’il avait dans la bouche en essayant de réfléchir à quelque chose à dire, mais rien ne lui vint. Il était légèrement en état de choc et détourna le regard. Toutefois, plus il y réfléchissait et plus il s’énervait.

Il y avait un problème. Amadeus ne pouvait pas avoir mis Noralie enceinte. Il ne pouvait tout simplement pas. Il fallait qu’il règle ce problème et il ne savait pas encore comment, mais il allait le régler. Le beau brun voulait que personne ne soit au courant, alors personne ne le saurait. Si Noralie gardait le bébé, alors elle allait commencer à grossir et les gens commenceraient à parler et à lancer des rumeurs. Un jour ou l’autre, quelqu’un dirait qu’il avait vu Amadeus s’échapper d’une fête avec Noralie et tout le monde serait au courant. Non, il ne pouvait pas. Si c’était vrai, personne ne devait le savoir. Doucement, il tourna son regard sombre vers Noralie. Si c’était un inconnu, on aurait presque pu le prendre pour un psychopathe. En fait, connaissant Amadeus, la rousse ne devait pas être plus rassurée. « Tu peux pas le garder. » dit sèchement Amadeus. Il ne rigolait pas, il ne voulait pas qu’elle garde son enfant, il voulait qu’elle aille se faire avorter. Puisqu’il était aussi responsable qu’elle, alors il ne la laisserait pas mettre cet enfant au monde. Ce serait une erreur. Le regard d’Amadeus était rivé sur le ventre de Noralie. Sérieusement, il faisait un peu peur. Il serra le poing de sa main libre, l’autre tenant toujours sa cigarette non consommée. « Débarrasses-en toi ! Tues le, fais quelque chose.. » Plus il parlait, plus sa voix baissait de volume. Il regardait dans le vide. Il ne pensait pas dire ce genre de chose un jour mais il ne pouvait pas assumer d’avoir un gosse bâtard. Si encore il était de sang-pur, mais non. Amadeus se passa une main sur le visage. Il se demandait pourquoi Noralie n’était pas encore partie, puis il réalisa qu’il était devant la porte. Il se mit à rire tout seul, comme s’il était fou. En fait, il pétait simplement un câble à cause de la situation. Ok, il voyait très bien qu’il n’était pas dans son état normal, mais il n’arrivait pas à se raisonner. Première chose à faire de sensé, ranger sa cigarette. C’est d’ailleurs ce qu’il fit, tranquillement. Rien ne pressait. « Tu peux pas le garder, Noralie. » répéta-t-il alors. « Abomination de la nature.. partiellement sang-de-bourbe.. roux.. » Il fit une grimace, dégouté par ses propres paroles. Il essaya un instant de s’imaginer un gosse de quelques années avec son ADN et celui de Noralie. Non, ça ne fonctionnait pas. Il ne pouvait pas, c’était trop dégoûtant. Du moins c’était ce qu’il essayait de se rentrer dans la tête. Jamais personne ne pouvait l’apprendre. Jamais il ne laisserait faire ça. Se ressassant tout encore et encore dans sa tête, il essaya de regarder un peu comment Noralie prenait la chose. Elle non plus ne pouvait pas accepter de porter un enfant de lui, elle le détestait profondément. Alors quelque chose clochait. Si elle portait son enfant, elle aurait sûrement tout fait pour s’en débarrasser. Et si elle se moquait de lui ? Il lui ferait payer. Il ne fallait pas lui faire de telles blagues. Il allait sérieusement s’énerver. Noralie n’en sortirait pas indemne. Et son bébé non plus. Rien que d’imaginer Noralie dans quelques mois avec le ventre rebondie lui donnait la gerbe.

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