Ce matin là, on aurait dit qu’une tornade était passée dans le dortoir où Hope passait ses nuits. Des vêtements traînaient, en vrac, par terre, ses affaires de cours avaient été renversées en travers sur le lit et la jeune femme courait entre la salle de bain et le dortoir tout en s’affairant afin d’être prête le plus vite possible. Dans dix minutes, elle devait être à la bibliothèque, il n’y avait pas une minute à perdre. Ne commençant les cours qu’à dix heures, elle ne s’était pas pressée avant de se souvenir qu’elle avait rendez-vous avec une autre élève afin de faire un devoir en commun. Ca lui était totalement sorti de la tête. Se maudissant pour son étourderie, elle tentait de s’habiller, se coiffer et se maquiller légèrement, tout ça en même temps, et le résultat n’était pas vraiment à la hauteur de ses attentes. Elle lança un dernier regard au reflet que lui renvoyait son miroir. Ce n’était pas top, mais elle n’avait pas le temps de passer une heure devant le miroir.

Une fois enfin sortie du dortoir, elle descendit quatre à quatre les escaliers de la tour. Son pied glissa sur la dernière marche et elle s’étala lamentablement de tout son long à l’entrée de la salle commune. Par chance, il n’y avait personne. Hope se remit rapidement debout. Elle avait eu de la chance sur ce coup là, si quelqu’un avait vu ça, elle en aurait eu pour des mois de remarques plus ou moins subtiles sur son superbe sens de l’équilibre. Ce n’était pourtant pas de sa faute si elle avait des soucis de ce côté-là. Elle ramassa ses affaires et sortit de la salle commune.

Avant d’aller à la bibliothèque, elle fit un saut rapide dans la grande salle, prendre quelque chose à manger. Elle se servit et mit le tout dans son sac. Il était interdit de manger à la bibliothèque, mais tout le monde le faisait, alors pourquoi pas elle ? Après tout les règlements était fait pour être enfreints. Dans la grande salle, s’élevait le grondement des conversations, certains élèves s’y attardaient encore un peu avant d’aller en cours. Elle n’était pas la seule à avoir une mine fatiguée ce matin-là, elle sourit en observant les visages ensommeillés de certains de ses camarades. On lui adressa un signe de main à la table des gryffondors. Elle y répondit par un sourire avant de tourner les talons, il était hors de questions de s’attarder d’avantage. Hope se connaissait bien, si elle faisait un tour à la table de sa maison, elle risquait d’y rester, le temps de se mettre au courant des derniers ragots croustillants du moment. Comme toute jeune fille normalement constituée de dix-huit ans, la jeune Wells aimait se tenir au courant de ce genre d’actualité.

Hope arriva enfin à la bibliothèque, dix minutes après l’échéance fixée une semaine auparavant. Elle aperçu aussitôt la chevelure flamboyante de Noralie, l’élève de serpentard avec qui elle devait faire ce devoir d’astronomie. Durant le cours précédant, ils n’avaient pas été libres de choisir leur binôme, c’était le prof qui avait décidé pour eux. Malgré tout, Hope n’était pas mécontente du choix qu’il avait fait. En effet, elle s’entendait plutôt bien avec la jeune serpentard, elles avaient toujours entretenues des relations cordiales depuis leur première année. Après avoir pris connaissance du sujet du devoir, elles s’étaient donné rendez-vous une semaine plus tard à la bibliothèque afin de le réaliser. Plutôt mauvaise en astronomie, Hope espérait que Noralie s’en sortait mieux qu’elle dans ce domaine qui lui était assez mystérieux.

Tout en approchant de la table où se trouvait Noralie, elle adressa un grand sourire à celle-ci. « Désolée pour le retard, ce devoir d’astronomie m’était complètement sortit de la tête. » Elle lui adressa un regard navré, et commença à sortir ses affaires, c’est-à dire son gros manuel d’astronomie que chaque élève devait obligatoirement posséder. Heureusement que les sortilèges d’allègement existaient sinon cela ferait longtemps que tous les élèves de Poudlard souffriraient de problèmes de dos avec la masse de bouquins qu’on leur demandait de transporter quotidiennement. Les moldus devaient être bien embêtés avec ça. Même si elle ne leur portait pas le jugement négatif que leur portaient les membres de sa famille, Hope avait beaucoup de mal à comprendre le mode de vie des moldus, ayant grandi et ayant toujours évolué dans un monde pourvu de magie. Comme la vie devant être compliqué quand on ne pouvait pas tout simplifier à l’aide d’un simple sortilège.

Elle posa le lourd manuel sur la table. « Je ne sais pas pour toi, mais moi je suis vraiment nulle en astronomie, je pense arrêter le cours l’année prochaine. » Hope avait pour ambition de devenir guérisseuse plus tard. Et, pour cela, il n’était pas du tout requis de savoir où se situait les étoiles et ce que ça voulait dire si Mercure se rapprochait de Jupiter ou toute autre chose du genre. Elle avait hâte d’être débarrassée de cette matière où elle ne comprenait pas grand-chose, mis à part qu’il n’y avait sûrement pas grand-chose à comprendre. Elle étouffa un long bâillement. « C’était quoi le sujet déjà ? » Encore une chose qui lui avait échappée. Pourtant, savoir ce qu’il fallait chercher aurait déjà été un bon début… Mais que voulez-vous, la jeune gryffondor n’était absolument pas passionnée par cette matière. Vivement que ce devoir soit bouclé.

C'était une journée pourrie.

Tout avait commencé au réveil quand la rouquine s'était réveillée aux côtés de l'aîné Goyle, pour la troisième fois déjà. Alors qu'ils n'arrivaient pas à se supporter plus de deux minutes quand ils étaient sobres, leurs corps semblaient s'amuser à se retrouver quand l'alcool prenait le dessus. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et le réveil n'était jamais agréable quand ils se rendaient compte de leur nouvelle erreur d'un soir. Ils s'étaient crachés des insultes, donné des coups aussi, ils avaient tout fait pour que la journée de l'autre soit pire que la sienne et au final, Noralie pensait avoir perdu aujourd'hui. Alors qu'elle rasait les murs pour ne croiser personne dans sa tenue débraillée et ses cheveux en bataille, la belle constata que, comme par hasard, les élèves semblaient s'être tous donnés rendez-vous au septième étage et elle accéléra le pas quand elle vit un gamin la pointer du doigt tout en murmurant à l'oreille de son copain. Génial, il ne manquait plus qu'ils croisent Amadeus à sa suite, lui aussi débraillé, et la rumeur de rendez-vous secret entre elle et le descendant Goyle irait bon train. Tout ce qu'il lui fallait pour bien démarrer la journée. Arrivée enfin dans son dortoir, elle prit une douche, se changea rapidement et fut arrêtée dans son élan par une soudaine envie de vomir. La tête dans la cuvette, l'idée de passer la journée ici semblait ne pas être mauvaise pour la belle qui était déjà épuisée de sa matinée, alors qu'elle n'avait rien fait. Mais elle ne pouvait pas. Si elle n'allait pas en cours ou ne remplissait pas ses devoirs aujourd'hui, elle offrirait une bonne occasion au Serpentard de se moquer d'elle. Et puis, il y avait Maden aussi, s'il savait qu'elle avait passé sa journée dans les toilettes, il s'inquiéterait. Et elle ne voulait plus, du moins essayait, lui causer du soucis. Se relevant, elle croisa pendant un instant son reflet dans le miroir, le teint pâle et les yeux cernés elle faisait un peu peur quand même quand on la fixait un peu trop longtemps. Un soupir s'échappa de ses lèvres.

C'était décidément une journée pourrie.

À présent installée à une table de la bibliothèque, dans un endroit plutôt tranquille, la descendante Weasley scrutait sa montre toutes les trente secondes pour s'assurer qu'elle lisait bien la bonne heure. Elle était en retard. Habituellement, ce n'était pas un problème, tout le monde pouvait être en retard un jour ou l'autre dans sa vie, mais là ce n'était pas vraiment le jour pour énerver la belle. Fermant les yeux elle prit une profonde inspiration et fit craquer ses doigts pour se détendre. Il ne fallait pas qu'elle s'énerve contre Hope, ce n'était pas de sa faute si elle avait passé une mâtinée horrible alors pas la peine de déverser son venin sur elle. « Désolée pour le retard, ce devoir d’astronomie m’était complètement sortit de la tête. » La rouquine sursauta légèrement et quand elle ouvrit les yeux, la blondinette était juste à côté d'elle. Un sourire navré se dessinait sur ses lèvres et Noralie n'eut pas le cœur de la sermonner sur son retard. Ce n'était que quelques minutes, ce n'était pas la fin du monde. Sans attendre le signal de la rouquine, Hope s'installait déjà en face d'elle tout en sortant ces affaires. « Je ne sais pas pour toi, mais moi je suis vraiment nulle en astronomie, je pense arrêter le cours l’année prochaine. » La belle haussa les épaules pour signifier que pour elle, ce n'était pas si compliqué que ça. Certes, cette discipline était assez rigoureuse et vaste mais ça lui plaisait beaucoup. Les étoiles l'avait toujours fascinée sans trop comprendre pourquoi.

« C’était quoi le sujet déjà ? » lui demanda-t-elle en étouffant un bâillement. Comme préparer à l'éventualité que la blondinette ne soit pas au courant de ce qu'il fallait faire, la Serpentarde sortit un parchemin déjà préparé où apparaissait leurs noms et prénoms ainsi que le sujet écrit en gros et en plein milieu. Celui-ci disait « Expliquez comment l'alignement des planètes et de certaines étoiles peut agir sur les relations amicales et amoureuses. » Autant étudier la position des étoiles pouvaient fasciner la rouquine, autant croire que le mouvement de certaines planètes pouvait influencer le comportement de certaines personnes lui hérissait le poil. « Si tu veux mon avis, je trouve ça complètement débile de programmer sa vie selon sa planète de naissance. » Elle soupira et feuilleta l'énorme bouquin d'astronomie de la gryffondor et ne mis pas beaucoup de temps pour trouver la page qu'elle cherchait. Elle parcouru rapidement les lignes du livre puis reprit. « Comme je le pensais. Ma « planète-mère » me prédit du bonheur dans mes relations amoureuses mais Saturne prévoit des perturbations dans mes relations amicales. » Elle ricana, légèrement amère et reposa son regard sur la jeune femme qui ne pipait mot. « Et toi, est-ce que Vénus était dans ta ligne de naissance pour te prédire un grand amour maudit ? » plaisanta-t-elle en poussant le livre vers la blondinette, un sourire moqueur aux lèvres.

Spoiler:

Hope vit Noralie sursauter quand elle commença à s’adresser à elle. En effet, elle avait fermé les yeux et n’avait pas vu la blondinette approcher. Hope s’excusa immédiatement pour son retard et ne perdit pas de temps pour sortir ses affaires d’astronomie sur la table et entrer dans le vif du sujet. Elles avaient déjà perdu dix minutes, il aurait été regrettable qu’elles perdent encore du temps par sa faute. Hope ne pu feindre l’intérêt pour la matière très longtemps dans la mesure où elle ne se souvenait même plus sur quoi devait porter ce fameux devoir. Noralie lui tendit un parchemin où le sujet du devoir apparaissait, bien mis en évidence. « Expliquez comment l'alignement des planètes et de certaines étoiles peut agir sur les relations amicales et amoureuses. » Intéressant comme sujet… Hope avait toujours considéré que les personnes qui savaient lire l’avenir en fonction de l’alignement des planètes ou de toute autre activité astrale étaient dotées d’un don spécial. Il lui paraissait donc était qu’elle, simple sorcière tout à fait banale, ne puisse pas accomplir ce genre de chose, même si elle avait en sa possession tous les livres existants traitant sur le sujet.

Découragée à l’avance par le travail qui leur était demandée, Hope essaya tout de même de ne rien laisser paraître et ouvrit la première page de son livre afin de chercher la page appropriée dans la table des matières. Quelle idée d’écrire aussi petit dans un livre ! « Si tu veux mon avis, je trouve ça complètement débile de programmer sa vie selon sa planète de naissance. » Un avis quelque peu partagé par la jeune gryffondor. Malgré le caractère quelque peu absurde de ce genre de pratique, Hope y croyait partiellement. En effet, il n’était pas rare qu’elle consulte son horoscope dans un magazine sorcier et organise sa journée en conséquence. Après tout, ils étaient des sorciers, presque tout pouvait donc être possible et envisageable. Pourtant, elle devait avouer que, au fond d’elle, elle n’y croyait pas vraiment. C’était plus une ligne de conduite. Croire en ce que disaient les prédictions lui donnait l’impression de ne pas aller vers l’inconnu, et elle appréciait cette sensation de sécurité, même si souvent les prédictions se contredisaient entre elles et, au final, ne voulaient pas dire grand-chose.

Noralie prit le livre d’astronomie de Hope et le feuilleta avant de tomber sur la page que Hope avait cherché. Il fallait croire qu’y aller à l’instinct était plus simple que de s’encombrer avec la table des matières… Elle se tue quelques instants, accaparée par sa lecture avant de reprendre. « Comme je le pensais. Ma « planète-mère » me prédit du bonheur dans mes relations amoureuses mais Saturne prévoit des perturbations dans mes relations amicales. » A voir la façon dont elle énonçait les prédictions, il était évident que la jeune serpentard n’en croyait pas un mot. « Et toi, est-ce que Vénus était dans ta ligne de naissance pour te prédire un grand amour maudit ? » Elle poussa l’énorme livre vers Hope.

Se prenant au jeu, la jeune gryffondor saisit le livre avec un sourire et parcouru à son tour la double page sur les différents alignements, tout en comparant à sa ligne de naissance. « Hum… Intéressant. » Elle vérifia une dernière fois, passant son doigt sur les schémas pour s’assurer qu’elle ne se trompait pas sur la trajectoire de sa planète mère. Non, elle ne s’était pas trompée. C’était bien la première fois qu’elle se penchait sur ce genre de thème, d’habitude, elle laissait faire les pros et se contentait de lire son horoscope. « D’après ce bouquin, ma « planète mère » serait Mercure, en s’alignant avec Neptune je devrais rencontrer le grand amour, mais connaître des perturbations dans mes relations amicales ». Cette prédiction l’intrigua, bien qu’elle n’y croyait pas complètement. Accordant beaucoup d’importance à ses amis, Hope serait peinée de les voir s’éloigner. Pour ce qui était du prétendu grand amour, il ne s’était toujours pas pointé, donc il n’était pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure quant à ces drôles de prédictions.

La tête appuyée sur la main, tout en continuant à regardé d’un œil intrigué ces drôles de schémas, Hope se surpris à penser au beau serpentard qui lui avait adressé la parole dans la bibliothèque quelques temps plus tôt. Amadeus Goyle, joueur de Quidditch de l’équipe des serpentard, il faisait beaucoup parler de lui au château. Hope lui avait parlé une fois l’année précédente et avait été prise de cours quand il l’avait rejoint à sa table de la bibliothèque. Si c’était lui son prétendu grand amour ? Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune gryffondor à cette perspective. Non, c’était complètement idiot, ils n’avaient quasiment rien en commun mis à part la pureté de leur sang et encore ils ne l’envisageaient pas du tout de la même façon.

Suspendant ses rêveries, Hope leva la tête. « Oui, tu as raison, ça doit être n’importe quoi… » C’était peut-être n’importe quoi, mais elles avaient un devoir à rendre par ce sujet, et il n’était pas certain que leur professeur acceptent qu’elles se contentent de dire que sa matière était tout ce qu’il y avait de plus absurde. Il allait donc falloir s’y mettre sérieusement…

Planifier sa vie par rapport à quelque chose d'aussi aléatoire que le mouvement des planètes, c'était se donner des excuses pour ne pas tenter l'impossible pour obtenir ce que l'on souhaite. Du genre fonceuse, déterminée et ambitieuse, la rouquine détestait les gens qui se trouvaient des excuses pour ne pas essayer. « Ah, aujourd'hui Vénus n'est pas alignée avec Pluton et Saturne, je ne pourrais pas aller me baigner. » Un soupir. Elle ne savait pas si la Gryffondor qui se trouvait devant elle était du genre à croire à ces conseils, qui passaient plutôt pour des inepties aux yeux de la Vert et Argent. Finalement elle chassa ces pensées de son esprit pour se concentrer un peu sur le devoir qu'elles devaient rendre. Peu importait son mépris envers ce genre de pratique, il ne fallait pas qu'elle laisse ses aprioris prendre le dessus alors que cette note allait compter dans leur moyenne à toute les deux. « Hum… Intéressant. » finit par lâcher la Rouge et Or, penchée sur le bouquin. Curieuse, Noralie releva le nez de sa copie et fixa un instant Hope qui continuait sur sa lancée. « D’après ce bouquin, ma « planète mère » serait Mercure, en s’alignant avec Neptune je devrais rencontrer le grand amour, mais connaître des perturbations dans mes relations amicales » Puis un silence et la rouquine s'aperçut que la blondinette s'était mise à sourire. Un peu bêtement il fallait l'avouer. C'était exactement la tête qu'elle avait quand elle pensait à Maden à vrai dire, ce sourire un peu niais qui voulait dire que la personne à qui l'on pense compte plus que l'on croit.

Piquée au cœur de sa curiosité, la Serpentarde déposa délicatement sa plume dans l'encrier toujours ouvert sans jamais lâché sa camarade du regard. Même si elle n'était pas du genre à colporter toutes les rumeurs du château, elle n'était pas contre apprendre un petit secret de temps en temps et Hope venait de lui en offrir un sur un plateau d'argent. « Oui, tu as raison, ça doit être n’importe quoi… » déclara-t-elle après un moment de silence comme prête à se remettre au travail. Mais bizarrement Noralie n'était plus du tout concentrée sur le devoir, elle voulait savoir qui faisait sourire la belle ainsi et généralement quand elle voulait quelque chose, la rouquine l'obtenait assez souvent. Elle pencha un peu la tête sur le côté et esquissa un sourire en coin, combinaison qui n'annonçait jamais rien de bon. « Le grand amour, hein ? » lâcha-t-elle d'un ton qui se voulait innocent mais qui semblait plus amusé qu'autre chose. Se penchant un peu au-dessus de la table pour obtenir plus de discrétion, elle chuchota la suite avec un sourire un peu mutin. « Je ne sais pas à qui tu pensais mais d'après le sourire que j'ai vu, j'ai comme l'impression que tu l'as déjà trouvé. » puis elle ricana, un peu comme une gamine qui aurait dit une insulte pour la première fois, ce genre de rire qui vous fait lever les yeux au ciel tout en esquissant un sourire.

Reprenant sa plume, elle se mit à la passer sous son menton faisant mine de réfléchir. Elle n'avait aucune idée du genre de type qui plaisait à Hope, d'ailleurs elle ne connaissait pas grand chose de sa vie. À part se retrouver de temps en temps coincées en binôme, elles ne se parlaient presque jamais et ignoraient tout l'une de l'autre. Mais aujourd'hui, elle avait envie d'en savoir plus, comme si le fait de rester dans l'ignorance un jour de plus allait la tuer. « Il est dans quelle maison ? » demanda-t-elle. Si la blondinette était trop timide pour lui révéler l'identité du jeune homme qui la faisait sourire ainsi, elle le devinerait par elle-même. Et puis de toute façon, même si elle ne l'apprenait pas de la bouche de la descendante Wells, elle irait mener sa propre enquête, bien trop curieuse pour ne pas laisser passer une opportunité comme ça. Peut-être que si elle s'entendait bien avec cette personne, elle essayerait de la présenter à Hope. Elle ne savait pas d'où lui venait cette envie soudaine d'aider des couples à se former mais depuis deux mois elle avait cessé de se poser des questions sur ses envies subites, mettant ça à chaque fois que le compte du taux de ces hormones qui crevaient le plafond à certains moment de la journée. Et après avoir eu un début de journée pourrie, elle estimait que si elle était capable de faire plaisir à quelqu'un et bien, sa journée ne serait peut-être pas aussi gâchée qu'elle en avait l'air.

Il semblait que Hope s’était un peu trop dévoilée lorsqu’elle avait effectué un sourire qu’elle avait cru discret, mais qui n’avait pas échappé à Noralie. Cette dernière l’observait à présent avec une lueur de curiosité dans le regard. « Le grand amour, hein ? » Noralia avait l’air soudain beaucoup plus intéressé par la conversation que lorsque celle-ci portait sur le mouvement des planètes, ainsi que celui des étoiles. « Je ne sais pas à qui tu pensais mais d'après le sourire que j'ai vu, j'ai comme l'impression que tu l'as déjà trouvé. » Elle trouver le grand amour ? Avec Amadeus Goyle qui plus est ? Non, c’était trop improbable. Pourtant, il fallait bien avouer que cette idée séduisait beaucoup la jeune gryffondor. Il fallait avouer que le jeune homme était très loin d’être laid et il correspondait en tous points aux exigences de la jeune femme, qui portant était très exigeante en la matière. Noralie émit un petit rire. Elle avait touché un point sensible et elle en était consciente. La situation avait l’air de beaucoup l’amuser. Hope devait reconnaître qu’elle aurait eu le même comportement si elle avait été à la place de la jeune serpentard. Elle aussi aimait bien être au courant de ce genre de scoop.

Il était évident que Noralie n’était pas décidé à lâcher l’affaire. Elle se mit à passer sa plume sous son menton, semblant dans une intense réflexion. Hope un peu mal à l’aise, devinait sans problème ce que la jeune femme assise en face d’elle était en train de penser. Elle était en train d’essayer de déterminer qui au sein du château pouvait bien faire chavirer le cœur de la belle blonde. Vu le nombre de jeunes hommes peuplant le château, Hope pouvait être tranquille, il faudrait vraiment un énorme coup de chance (ou de malchance, tout dépendait de quel côté on se plaçait) pour qu’elle tombe par hasard sur la bonne personne. « Il est dans quelle maison ? » L’heure des questionnements avait sonné. Hope observa Noralie un instant, indécise. Pouvait-elle lui parler de son petit (gros) faible pour Amadeus Goyle ? Après tout, étant elle aussi dans la maison des serpentards, elle pourrait peut-être lui en apprendre plus sur lui. Mais, le problème, c’était que Hope ne savait rien des relations que Noralie pouvait entretenir avec Amadeus. Et s’ils étaient des amis des proches et qu’elle s’empressait d’aller tout lui répéter en sortant de la bibliothèque, une fois le devoir bouclé ? Si jamais une telle situation se produisait, Hope était certaine d’en mourir de honte.

Hope préféra alors jouer la sécurité et nier en bloc tout ce que Noralie venait de suggérer. « Quel grand amour ? Je ne vois pas de quoi tu parles… » Réaction tout à fait puérile, mais efficace. Si elle prenait le partie de nier, Noralie ne devinerait jamais ce qui se tramait réellement dans sa tête. Jusqu’à preuve du contraire, la jeune serpentard ne lisait pas dans les pensées. A cette pensée, Hope baissa les yeux, comme si couper le contact visuel avec Noralie pouvait l’empêcher de lire en elle. Etait-elle en train de devenir parano ? Les personnes capables de lire dans les pensées étaient très peu nombreuses et il était peu probable qu’une jeune femme de dix huit ans en soit capable. Cependant, Hope restait méfiante.

Le livre d’astronomie était toujours posé sur la table, un peu délaissé par les deux jeunes femmes. Hope fit semblant de reporter son attention sur l’alignement des planètes, bien que son esprit était encore tourné vers Amadeus et la perspective d’en parler ou non à Noralie. « On devrait surement ajouter des schémas descriptifs à notre devoir. Le prof a dit de ne pas rendre quelque chose de trop banal. Un schéma ou deux, ça ajouterait un peu d’originalité, non ? » Elle faisait des efforts pour prendre un ton dégagé, comme si le sujet qu’elles avaient abordé quelques minutes auparavant lui était totalement sorti de la tête. Malheureusement pour elle, Noralie ne semblait pas l’entendre de cette oreille et continuait de la dévisager intensément. Et puis, après tout, pourquoi ne pas lui dire ? Les deux jeunes sorcières s’étaient toujours bien entendu. Pourquoi Noralie chercherait-elle à nuire à Hope ? Dans le meilleur des cas, elle pourrait lui en apprendre plus sur l’ainé des Goyle, alors pourquoi ne pas saisir l’occasion. Hope hésitait toujours. Devait-elle prendre ce risque ou non ? Elle fini par décider que le jeu en valait la chandelle. « Bon d’accord… Il est à Serpentard. Satisfaite ? » Il était évidant que Noralie ne se satisferait pas de si peu. Maintenant que Hope avait attisé sa curiosité et en plus donné un indice, elle allait être obligée de cracher le morceau. Elle se pencha donc sur la table, histoire de se rapprocher un peu de la jeune serpentard avant de chuchoter : « Si je t’en parle tu me jure de n’en parler à personne ? Même si jamais c’est un de tes amis ? » Hope observait la jeune serpentard d’un air méfiant. Elle ne la connaissait pas suffisamment pour avoir totalement confiance en elle, mais son instinct lui disait qu’elle n’avait rien à craindre.

Généralement quand Noralie désirait quelque chose, elle l'obtenait toujours car elle avait ce don incroyable qui est celui de pouvoir énerver une personne si vite que la pauvre victime ferait tout pour se débarrasser la rouquine infernale. Et même si elle ne connaissait pas vraiment bien Hope et qu'elle ne portait qu'un très vague intérêt à sa vie amoureuse, l'idée d'être sûrement la première à connaître un secret était toujours une source de joie et d'excitation pour la jeune femme. Alors oui, elle allait sûrement la harceler de questions toute la journée s'il le fallait pour obtenir une réponse, ou ne serait-ce qu'un indice pour la mettre sur la voie. « Quel grand amour ? Je ne vois pas de quoi tu parles… » Un sourire étira les lèvres de la jeune fille et se rassura quand elle remarqua que la Gryffondor était pire menteuse qu'elle. Un peu plus et elle se mettait à bafouiller et à rougir. La jeune femme ne dit rien. Elle savait que cela n'était pas nécessaire, que le simple fait de la fixer suffirait à la faire craquer. « On devrait surement ajouter des schémas descriptifs à notre devoir. Le prof a dit de ne pas rendre quelque chose de trop banal. Un schéma ou deux, ça ajouterait un peu d’originalité, non ? » Elle était marrante à éviter le sujet comme ça, comme si le simple fait de parler d'autre chose allait brusquement faire changer Noralie d'avis. Cela se voyait que la blondinette connaissait très mal la rouquine qui n'allait pas la lâcher dans la seconde, elle était comme un pitbull qui s'acharne encore et encore sur un jouet jusqu'à ce que les coutures cèdent.

« Bon d’accord… Il est à Serpentard. Satisfaite ? » La belle se retint de glousser comme une adolescente et se rapprocha simplement encore un peu plus de la table, penchée en avant comme pour saisir le moindre changement d'intonations dans la voix de la jeune femme. Elle la regardait de son air toujours intéressé et impatient, dominant l'envie de la saisir par le col et de la secouer comme un prunier pour faire sortir plus vite les informations de la bouche de la Rouge et Or. Il était rare de voir les Serpents et les Lions aller de paire mais c'était toujours marrant de les voir essayer et si Noralie pouvait se rendre utile pour une fois dans sa vie, elle n'allait pas dire non. Sur le ton de la confidence, Hope lui murmura « Si je t’en parle tu me jure de n’en parler à personne ? Même si jamais c’est un de tes amis ? » La rouquine avait envie d'éclater de rire à cette phrase. Elle était peut-être une Serpentard mais elle savait tenir sa langue, de plus c'était une Weasley et les trois quarts de ses camarades de dortoirs la détestait simplement parce qu'elle osait porter le blason Vert et Argent dans la même pièce qu'eux. En résumé, tout ça pour dire que la belle n'avait pas beaucoup d'amis dans sa maison alors l'information ne risquait pas de fuiter. Mais bon. Pour rassurer la blondinette, elle hocha la tête et posa la main sur cœur comme pour une promesse, tandis que l'autre trônait bien évidence, paume tournée vers Hope. « Parole de Weasley, je ne dirais rien à personne. »

Elle aurait aussi pût jurer sur son honneur de Serpentard mais le risque de faire fuir la jeune femme aurait été peut-être plus élevé. Décalant sa chaise pour se rapprocher de la descendante Wells, Noralie attira plusieurs courroucés d'élèves qui essayaient réellement de travailler mais elle s'en fichait. Elle appuya son coude sur la table, puis sa tête sur sa main et recommença à fixer Hope, qui à la mettre mal à l'aise. « Enfin, sauf si tu veux que je lui passe un message. Tu sais si t'as du mal à l'approcher ça ne me dérange pas de le faire à ta place. » Ce n'était ni une moquerie ni un mensonge. Elle, elle ne savait pas ce qu'était la timidité. Elle disait bien souvent ce qui lui passait par la tête sans trop réfléchir et avouait des vérités qui n'auraient pas lieu d'être. Et pourtant dans le bordel qu'était ses pensées, elle arrivait toujours à garder le secret des autres. Jamais les siens. Pas spécialement pratique comme don, il fallait bien l'avouer.

Par pur réflexe, Hope avait d’abord prit le parti de nier en bloc tout ce que la jeune serpentard insinuait. Elle tenta même de réorienter la conversation vers le fameux devoir qu’elles avaient à rendre. Après tout, c’était la raison de leur présence à la bibliothèque. Malgré tout, le regard fixe et intense de Noralie eu raison de la détermination de la blondinette. Elle finit par avouer que celui qui occupait ses pensées se trouvait dans la maison de Serpentard et lui fit promettre de n’en parler à personne, même s’il s’agissait d’un de ses proches. Noralie hocha vivement la tête, les yeux toujours écarquillés par la curiosité. Puis, elle plaça une main sur son cœur, comme pour témoigner de sa bonne foi. « Parole de Weasley, je ne dirais rien à personne. » Souvent, Hope oubliait que Noralie était avant tout une Weasley avant même de rejoindre les rangs des verts. C’était assez étrange, d’ailleurs. En somme, elle était comme Hope, dans une maison où l’on n’aurait jamais imaginé la trouver. Issue d’une famille de sangs purs aux vieilles mœurs, Hope avait tout de la candidate parfaite pour rejoindre les serpentards. Pourtant, c’était chez les gryffondors que le choixpeau l’avait envoyé et elle ne dénigrait absolument pas ce choix. Ainsi, elle avait pu sortir du cercle très fermé des sangs purs et ouvrir son esprit à de nouveaux horizons grâce à de nouvelles rencontres. Pour Noralie, faisant partie de la famille Weasley, on l’aurait facilement envisagée avec un blason rouge et or épinglé sur sa cape. Pourtant, c’était un blason vert et argent qui trônait sur sa poitrine. Destin ou coup de sort ? Allez savoir…

Noralie décala sa chaise afin de s’approcher de Hope. La chaise racla le sol et plusieurs élèves, qui essayaient vraisemblablement de travailler, lancèrent un regard noir à la rouquine. Hope l’observa, légèrement amusée. Une chose était certaine, elle était prête à tout pour lui faire cracher le morceau. Et maintenant, qu’elle avait compris qu’elle était toute proche de lui faire tout avouer, elle se délectait de la situation. La tête posée sur la main et le coude appuyé sur la table, elle continuait à fixer Hope intensément. « Enfin, sauf si tu veux que je lui passe un message. Tu sais si t'as du mal à l'approcher ça ne me dérange pas de le faire à ta place. » C’était une charmante attention de sa part. Hope y avait déjà pensé. Noralie pouvait l’aider à se rapprocher d’Amadeus, dans la mesure où il pouvait s’agir d’un de ses amis. Pourtant, Hope n’en était absolument pas convaincue car elle observait le jeune homme depuis déjà un petit moment et jamais elle ne l’avait vu en la compagnie de la rouquine. Mais bon, après tout, elle ne l’épiait pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elle n’était pas dingue à ce point. Il pouvait très bien avoir des relations cordiales avec la jeune Weasley sans qu’elle ne soit au courant.

Hope posa sa tête entre ses mains, se demandant comment amener la chose. Elle ne voulait pas passer pour une fanatique d’Amadeus Goyle, comme toutes ces filles qui le dévisageaient sans cesse. En fine observatrice, la jeune gryffondor les avait aussi repérées. L’ainé des Goyle ne semblait y prêter aucune attention, mais Hope ne pouvait s’empêcher d’éprouver une pointe de jalousie, qui n’était absolument pas légitime, dans la mesure où elle n’avait jamais vraiment eu de conversation avec lui. Elle savait que c’était idiot, mais ne pouvait s’empêcher d’être irritée quand elle assistait à ce genre de scène. Elle prit donc soin de bien poser de voix et essaya de prendre un ton dégagé avant de poursuivre. « Je ne parle pas de grand amour, bien sûr, mais, oui, il me plait assez… » Elle avait utilisé là un doux euphémisme dans la mesure où Amadeus Goyle lui plaisait beaucoup plus que « assez ». En clair, elle était dingue de lui, mais ce genre de langage était réservé aux ados de quinze ans, elle n’allait tout de même pas s’exprimer ainsi. Le regard de Noralie lui parvint et elle se rendit compte qu’elle avait plutôt intérêt à cesser de tourner autour du pot, si elle ne voulait pas commencer à irriter sérieusement la rouquine. Elle se lança donc. « Bon… Je pense que tu le connais comme vous êtes dans la même maison. Et puis… tout le monde le connaît. » Elle marqua une pose. Ce n’était pas faux, qui n’avait jamais entendu parler d’Amadeus Goyle ? Les sangs purs et sangs mêlés le connaissaient d’abords pour son ascendance particulière et les autres pour sa belle gueule et/ou son attitude plus que malveillance à l’égard de ceux qu’il considérait comme des « sangs de bourbes ». Une chose était certaine, ce n’était pas le genre à passer inaperçu. Elle continua donc. « C’est Amadeus Goyle. » D’une petite voix, elle ajouta : « Tu connais ? » . Si jamais Noralie faisait partie de ses proches, cela pouvait se révéler comme un sérieux atout pour la blondinette.

C'était toujours bon de connaître un secret.

Même si ce n'était pas quelque chose de très intéressant ou même si c'était sur quelqu'un que l'on apprécie pas spécialement ou que l'on connaît de loin, c'était toujours grisant d'avoir en sa possession une chose inconnue de tous. Alors quand il s'agissait de secrets amoureux, c'était encore plus captivant, les sentiments étant la première faiblesse des humains, qu'ils soient sorciers ou non. Même si ce n'était pas dans ces habitudes de colporter des rumeurs dans tous les coins ou encore de forcer une personne à passer aux aveux, Noralie était comme une gamine impatiente quand on était sur le point de lui raconter un secret, presque à trépigner et à sauter partout d'excitation. Finalement, la blondinette craqua et tout en essayant de se calmer, elle finit par cracher le morceau. « Je ne parle pas de grand amour, bien sûr, mais, oui, il me plait assez… » Un sourire candide se dessina sur le visage de la jeune femme tandis qu'elle penchait un peu la tête sur le côté comme pour lui dire « C'est mignon les sous-entendus que tu utilises alors que t'es prête à rougir quand t'en parle. » mais pour une fois, elle réussit à se contenir et laissa la belle continuer ses aveux. « Bon… Je pense que tu le connais comme vous êtes dans la même maison. Et puis… tout le monde le connaît. » La Serpentarde plissa légèrement les yeux en essayant de deviner qui cela pourrait être. Un Serpentard que tout le monde connaît. Peut-être un préfet ou un joueur de Quidditch. Généralement tout le monde connaissait ces élèves parce qu'ils avaient un rôle important dans l'école et puis, qui n'aimait pas le Quidditch, le jeu sorcier par excellence ?

« C’est Amadeus Goyle. » Blanc. Bug. Noralie ne savait plus comment réagir. Devait-elle juste la frapper pour avoir oser prononcer ce nom devant elle ou bien fallait-elle qu'elle prenne ses jambes à son cou et partit tout simplement ? « Tu connais ? » ajouta Hope d'une petite voix. Était-ce si évident ? Avait-elle une expression si dégoûtée que ça sur le visage ? Secouant la tête, Noralie émit un léger rire sarcastique avant de se lever et de commencer à ranger ses affaires. « Si je connais Amadeus Goyle ? » Un soupir, elle secoua de nouveau la tête, enfournant ses parchemins en boule dans son sac ainsi que son livre sans trop comprendre ce qu'elle était en train de faire. « Goyle est juste... » Elle se crispa sur un morceau de papier et frappa soudainement la table de son poing ce qui fit sursauter quelques élèves autour d'elles. « ...le pire être de son espèce. » finit-elle par siffler entre ses dents. Elle ne savait pas pourquoi elle réagissait si violemment contre Hope qui ne lui avait rien fait, simplement de craquer sur le mauvais garçon. Pointant un doigt accusateur dans sa direction, le morceau de papier toujours chiffonné dans sa main, elle fronça les sourcils pour tenter de lui faire le message clairement. « Il est égoïste, arrogant, horriblement hautain et en plus de ça il est malpoli. » À chaque défauts qu'elle prononçait, elle avançait son doigt en direction de la Gryffondor qui ne semblait pas comprendre ce qu'il lui arrivait.

« Bien sûr au début il va te paraître charmant et adorable mais une fois qu'il aura eu ce qu'il voulait de toi... » Elle pointa la partie basse de l'anatomie de la jeune femme à travers la table pour bien lui faire passer le message avant de reprendre toujours aussi colérique et sifflante. « Il te brisera le cœur parce qu'il en a rien à foutre des autres. Il n'y a que lui qui compte. » Elle ne savait pas pourquoi elle s'emportait comme ça, pourquoi elle était aussi virulente dans ses propos même si elle ne faisait qu'énoncer la vérité. Elle détestait Amadeus, c'était certain. Pour tout ce qu'il représentait, pour son arrogance, son envie de voir les sang-pur dominer le monde, pour son sourire en coin qu'elle ne supportait plus, pour son allure princière quand il remontait les couloirs comme si l'école lui appartenait. Soudainement prise d'une envie de vomir, la rouquine se rassit et enfouit son visage entre ses mains. Peu lui importait la réaction de Hope, elle pouvait bien s'enfuir en courant, lui dire qu'elle était complètement folle ou mettre lui décocher une gifle, elle l'aurait peut-être mérité. Mais elle ne voulait pas qu'elle finisse dans les bras d'Amadeus. Elle savait la honte qu'on pouvait ressentir quand le grand brun vous accrochait sur son tableau de chasse et ce n'était pas une sensation très agréable. Elle ne voulait pas qu'Hope connaisse cette situation même si, dans le fond, elles ne se connaissaient pas tant que ça.