La fin de la saison estivale approchait, il était donc primordial de profiter des derniers instants de chaleur. Adossée à un arbre, dans le parc de Poudlard, non loin du lac noir, Hope lisait un livre qu’elle venait d’emprunter à la bibliothèque. Tout était calme aux alentours, mis à part un groupe de premières années qui ne cessaient de lancer des cris stridents. Ils avaient eu la grandiose idée de lancer des sortilèges d’éclaboussures dans le lac afin de mouiller leurs camarades. Ce sortilège était très basique, la preuve, même des premières années, tout fraichement débarqués arrivaient à l’effectuer sans problème. Hope leur lança un regard noir qui n’eu pas l’effet estompé puisque personne ne la remarqua. Si jamais une seule goutte d’eau lui parvenait, elle ne répondait plus d’elle-même. Il y avait-il droit à un pourcentage de perte sur les premières années ? Il faudra qu’elle se renseigne…

Bien que la jeune femme soit passionnée de littérature, il était assez étonnant de la trouver là, seule avec son livre, par ce beau temps. Au même moment, se déroulaient les sélections de Quidditch de l’équipe des Gryffondor. Tous les ans, Hope s’y rendait avec ses amis afin d’observer les nouveaux joueurs de l’équipe de sa maison et de pronostiquer leurs futurs performances. Mais, cette année, elle ne s’y rendrait pas. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir été priée. Cette année, une de ses amie se présentait au poste de pour suiveuse et elle avait suppliée Hope de se rendre aux sélections afin de l’encourager. Malheureusement pour elle, Hope n’avait pas cédé. Elle avait mieux à faire, avait-elle répondu. La vérité était qu’elle n’avait aucunement envie de croiser quelqu’un là-bas… En effet, elle n’avait pas revu Amadeus depuis leur « discussion » dans la bibliothèque, trois jours auparavant. Pour ne pas le croiser, elle y avait mit du sien, passant en coup de vent à l’heure des repas, se diluant un maximum dans la foule dans les couloirs… Ce n’était pas qu’elle n’avait aucune envie de le voir, au contraire, mais l’idée de se conduire à nouveau comme une imbécile lui suffisait pour se tenir hors de portée du jeune serpentard. Il n’y avait que dans la tour des gryffondors et pendant les heures de cours qu’elle était apaisée et qu’elle pouvait se comporter normalement. Ce mec allait la rendre dingue, si ce n’était pas déjà fait…

Les lignes du livre qu’elle avait entre les mains semblaient flous et elle avait beaucoup de mal à distinguer les mots. Elle était incapable de se concentrer sur sa lecture et elle savait que le chahut des premières années, à côté d’elle, n’y était pour rien, même si elle continuait de les maudire intérieurement. Non, le problème c’était qu’elle ne cessait de ressassée l’échange qu’elle avait eu avec Amadeus à la bibliothèque. Rien que d’y repenser, elle avait envie de se gifler, mais bon, là, tout de suite, ce n’était pas vraiment possible étant donné qu’elle n’était pas seule dans les alentours et qu’on allait penser qu’elle avait de gros problèmes psychologiques si elle commençait à s’auto-gifler, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait, loin de là… Ce que sa réaction avait pu être idiote ! Il était là, en chaire et en os devant elle, il semblait lui accordé de l’intérêt et elle, tout ce qu’elle avait trouvé à faire c’était de s’enfuir comme si elle avait le diable aux trousses. Non, mais sérieusement… quel gâchis. Et puis cette tendance à rougir pour un oui, pour un non… C’était tout simplement insupportable. Dès qu’elle se sentait un peu mal à l’aise, elle sentait le rouge lui monter aux joues. Pourtant, on lui avait donné plein d’astuces pour en finir avec ce problème. On lui avait recommandé de respirer profondément, s’entrainer devant un miroir ou encore regarder la personne à qui elle parle dans les yeux, mais rien n’y faisait. Elle finissait toujours par ressembler à une pivoine fraichement cueillie.

L’irruption hors de l’eau du Calmar géant avait fait fuir les premières années. Tout aussi irrité que Hope par la conduite enfantine du groupe d’adolescents, il avait agité ses tentacules devant eux afin de les effrayer. Bien que profondément dégoutée par ce drôle d’animal, dont bon nombre de rumeurs le décrivait comme très dangereux, Hope fut soulagée de son intervention. Elle était enfin tranquille… La jeune femme s’étira et eu la mauvaise surprise de découvrir son bracelet qui s’était accroché à sa jupe. Avec beaucoup de précaution, elle le détacha de son poignet, puis de la jupe. Ce bracelet lui venait de sa mère qui l’avait elle-même reçue par sa mère et ainsi de suite. Il était donc d’une importance primordiale qu’elle y fasse très attention. Elle l’examina de plus près, il était intact. Alors qu’elle allait l’attacher de nouveau à son bras, le bijou lui échappa des mains, glissa sur le sol et tomba dans le lac.

Hope lança un regard terrifié à l’étendu d’eau qui se profilait devant elle. Très lentement, elle s’approcha du bord et jeta un coup d’œil dans le lac. Ouf, le bracelet n’était pas allé bien loin, elle devrait pouvoir le récupérer en plongeant simplement son bras dans l’eau. Ce geste simple lui demandait un effort considérable car la jeune femme était aquaphobe, elle ne supportait pas les grandes étendue d’eau et le lac de Poudlard en était une. Elle essaya de se raisonner. Le bracelet était quasiment tombé sur le bord, elle n’aurait aucunement besoin d’entrer dans l’eau, il fallait simplement tendre le bras et attraper ce qui lui appartenait. Lentement elle tendit le bras et l’immergea dans l’eau froide.

Ce ne fut pas son bracelet qu’elle sentit, mais quelque chose qui lui saisit la main et l’entraina dans l’eau. Hope sentit son corps basculer et se retrouver entière dans l’eau froide, tandis qu’un des êtres peuplant le lac continuait de l’entrainer avec lui vers le fond. Terrifiée, la jeune femme se débâtit et réussis à échapper à l’emprise de son agresseur aquatique. Hope ne savait pas nager, elle n’avait jamais appris… Prise de panique, elle agitait les jambes et les bras dans l’eau, dans l’espoir de remonter à la surface. Epuisée, elle but la tasse plusieurs fois et sentit ses yeux se fermer, lui épargnant le spectacle de cet univers aquatique qui la terrorisait.

Trois jours s’étaient écoulés depuis qu’Amadeus s’était imposé à Hope à la bibliothèque. La rencontre ne s’était pas passée comme prévue. Il lui avait semblait que la Gryffondor le cherchait, mais quand il l’eut trouvé, elle s’était braquée. Amadeus ne comprenait pas cette réaction. Il était à la fois frustré, vexé et amusé. Hope Wells, un nom qui sonne remarquablement bien, un nom qui rappelle celui de sa noble famille de sorciers, des sangs purs tout comme lui. C’était grâce à son nom et à son sang qu’il avait commencé à s’intéresser à elle. Les filles de sang pur étaient trop rares pour qu’il ne puisse les ignorer. Hope était un beau spécimen. Bien sûr, il ignorait encore presque tout d’elle. Tout ce qu’il avait pu constater jusqu’à maintenant, c’était qu’elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait. A la bibliothèque, il lui avait fait comprendre qu’elle l’intéressait en lui faisant du pied mais au lieu de lui répondre, elle s’était enfuie avec le feu aux joues. Rares étaient les filles qui se dérobaient de lui. Amadeus n’était pas le genre de garçon avec qui l’on jouait délibérément. Soit Hope était inconsciente et manipulatrice, soit elle était vraiment innocente et naïve. Hope avait réussi à l’intrigue, même s’il ne savait pas encore quoi penser d’elle. Alors il l’avait cherché après cette altercation. Tous les jours, il regardait s’il ne la voyait pas. Mais elle semblait difficile à trouver. Hope ne voulait sans doute pas qu’il la trouve. Il ignorait pourquoi. Il n’avait pas été si provocant. Amadeus avait fini par laisser tomber. Il n’allait pas lui courir après. Amadeus avait des principes. Ainsi, il estima que trois jours à la chercher était déjà bien trop long. Pourtant, dans un dernier espoir, il s’était dirigé vers les sélections de Quidditch des Gryffondors. Gryffondor était la première équipe à faire ses sélections cette année. C’était sur ce terrain qu’Hope était venue lui parler la première fois, l’année précédente. Il savait qu’elle n’avait jamais fait parti d’une équipe de Quidditch, mais à chaque fois qu’ils s’étaient croisés, le sujet avait été récurrent. En arrivant sur le terrain, l’ensemble des Gryffondors s’étaient tournés vers lui. Aucune trace de Hope. Le Serpentard fit demi-tour. Il n’était pas le bienvenue sur le terrain.

Sur le chemin du retour, en remontant vers le château, Amadeus passa inévitablement près du lac. Il vit alors une silhouette ressemblant à celle d’Hope avec de beaux cheveux blonds. Il s’arrêta un instant et plissa les yeux. Elle était assise près du lac. Il s’approcha. Plus il s’approchait, plus il était sûr que c’était elle. Amadeus la vit étrangement regarder le lac de plus près. Elle était de dos, il avait du mal à voir ce qu’elle faisait mais d’un coup, elle fut comme aspirée dans le lac. Amadeus fronça les sourcils en essayant de comprendre ce qui s’était passé. Il courut vers le lac et atteint vite la rive. Instinctivement, il enleva sa veste et sortit sa baguette. Juste à ce moment là, Hope réapparut à la surface. Cette fois aucun doute, c’était elle. Il s’attendait à ce qu’elle nage vers le rebord, mais elle semblait au contraire se débattre avec l’eau. Amadeus retira ses chaussures et jeta sa baguette au sol juste le temps de voir Hope couler. Il constata qu’elle ne savait pas nager. Sans se poser de questions, il plongea. L’eau du lac était assez claire pour lui permettre d’ouvrir les yeux et il ne vit rien d’inquiétant. Quelques mètres plus loin, Amadeus vit Hope. Il l’attrapa du mieux qu’il put et la remonta à la surface. Elle avait perdu connaissance. Sans trop de peine, il l’entraîna jusqu’au bord du lac et il la tira sur la rive. Il n’était pas batteur de l’équipe des Serpentards pour rien, il avait de la force. Amadeus allongea Hope et réfléchit quelques secondes à quoi faire. Soit il lui lançait un sort, soit il s’y prenait manuellement. Sauf qu’il ne connaissait aucun sort qui puisse lui être utile. Il posa donc ses mains sur le thorax de la jeune fille et appuya. Amadeus contrôla sa force pour ne pas casser une côté à Hope, ça pouvait arriver quand on faisait un massage cardiaque.

Après avoir fait les premiers gestes du massage cardiaque, Amadeus se pencha sur Hope pour lui faire du bouche à bouche mais au moment où il s’approcha de son visage, elle régurgita l’eau qu’elle avait avalée sur le pantalon du beau brun. « Sérieusement ? » dit-il tout en soupirant et en se reculant. Puisqu’il était de toute façon déjà trempé, il ne dit rien d’autre. Heureusement, le temps faisait encore bon pour une fin d’automne. Mais Amadeus fut quand même rassuré qu’elle n’ait rien. Pendant qu’elle reprenait doucement ses esprits, il se leva et récupéra sa baguette et sa veste. Il plaça sa veste sur les épaules d’Hope parce qu’elle tremblait et qu’elle avait l’air perdue, mais aussi parce qu’elle avait failli se noyer. Attention, il était rare qu’Amadeus se montre si gentil. Pourtant, il n’avait pas la force d’être méchant avec elle là, ce n’était pas le moment. « Qu’est-ce que tu faisais près du lac ? Pourquoi tu y es tombée ? » demanda-t-il un peu froidement tout en s’asseyant à côté d’elle. Il venait de lui sauver la vie, il avait tout de même le droit de savoir. Amadeus posa la main sur sa poche de pantalon et en sortit son paquet de cigarettes. Trempé et bon à jeter. Un nouveau soupir sortit de sa bouche. C’était un paquet tout neuf. Il le jeta dans le lac. Tant pis pour la pollution, Amadeus n’était pas du genre à protéger son environnement. Puis le Serpentard reporta à nouveau son attention sur Hope. « Tu veux que je t’emmène à l’infirmerie ? T’as pas l’air très bien » demanda-t-il en constatant qu’elle était très pale. Hope avait failli se noyer, c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire pour elle, quitte à l’y porter. Elle n’avait pas l’air très lourde et il la porterait sans problème jusqu’au château. Il resta là à l’observer en attendant qu’elle réponde. Amadeus n’avait pas l’habitude de dire des paroles réconfortantes, sauf peut-être à sa petite sœur quand elle était petite, il ne savait donc pas trop comment agir.

Le corps de Hope cessa de s’agiter et commença à s’enfoncer à nouveau dans les profondeurs du lac. Autour d’elle, les êtres peuplant le lac l’entouraient, la laissant couler. Normalement, les êtres de l’eau du lac de Poudlard étaient apprivoisés et se devaient de porter secourt aux élèves qui avaient la malchance de tomber dans le lac. Mais, en se débâtant violemment, Hope avait blessé le jeune être qui avait voulu s’amuser en l’entraînant vers le fond. Ne cautionnant pas qu’on s’attaque à un des leurs, ils avaient décidé de ne pas venir en aide à la jeune fille. Personne ne viendrait lui porter secours, enfin, personne appartenant un monde aquatique…

Toujours inconsciente, Hope ne vit pas Amadeus approcher à la nage, la saisir et la tirer hors du lac. Elle n’assista pas non plus au massage cardiaque de celui-ci. Quand elle reprit soudainement conscience, la première chose qu’elle distingua fut le visage d’Amadeus à quelques millimètres du sien. Elle écarquilla les yeux de surprise. C’était quoi ce plan ? Etait-elle morte ? Ou faisait-elle un simple rêve ? Son organisme rejeta violemment l’eau qu’elle avait ingérée dans le lac, la ramenant brutalement à la réalité. Non, ce ne pouvait pas être un rêve et la mort ne pouvait pas décemment être aussi désagréable. « Sérieusement ? Ces derniers mots venaient de son sauveur qu’elle venait de remercier en crachant de l’eau sur son pantalon. Comme remerciement pour vous avoir sauvé la vie, on avait vu mieux. Elle qui s’était promise de ne plus se conduire comme une imbécile en sa présence, voilà qui dépassait tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Morte de honte, elle osait à peine lever les yeux vers lui. La jeune gryffondor se redressa en position assise afin de récupérer un peu de dignité, ce qui n’était pas gagné. Elle continua à observer les alentours, bouche bée, encore choquée par ce qu’elle venait de vivre. Les images de la partie immergée du lac lui revenaient sans arrêt, lui arrachant des frissons. Amadeus passa sa veste sur les épaules de Hope. Celle-ci ne songea même pas à refuser tant elle avait froid. De toute façon, à cause d’elle, il était totalement trempé, avec, en plus, un bonus rejet d’eau sur le pantalon. Puisqu’elle avait ruiné une bonne partie de son uniforme, autant continuer.

Puis, ce fut le temps des questionnements. Evidemment, Hope devait une explication à son saveur sur comment elle s’était débrouillée pour se retrouver dans le lac, comme si elle n’avait pas déjà été assez humiliée comme ça… Elle ne fut donc pas surprise outre mesure de l’entendre la questionner sur les circonstances de l’accident. « Qu’est-ce que tu faisais près du lac ? Pourquoi tu y es tombée ? » Sa voix avait comme une intonation froide. Ne le connaissant pas assez pour vraiment déterminer s’il lui en voulait ou non, Hope ne pouvait que supposer. En même temps, qui n’en voudrait pas à la gourde qui vous a obligé à vous jeter dans le lac ? Cette constatation engendra une nouvelle vague de gène chez la jeune femme. A cet instant, elle aurait voulu être dans n’importe quel autre endroit pour échapper aux intonations froides d’Amadeus, à part dans le lac peut-être, là, elle ne voulait jamais avoir à y retourner. Elle le vit soupirer en découvrant son paquet de cigarettes ruinée par l’eau. Hope se recroquevilla, par crainte qu’il ne dirige sa colère vers elle. Après tout, ça aussi c’était de sa faute. « Tu veux que je t’emmène à l’infirmerie ? T’as pas l’air très bien » A peine eut-il finit sa phrase que la jeune femme agitait énergiquement la tête de gauche à droite. Non, elle ne voulait surtout pas être conduite à l’infirmerie et devoir, là aussi, s’expliquer sur comment elle avait fait pour finir dans le lac. Donc, elle préférait éviter ce genre de circonstances, conscience qu’elle allait déjà devoir s’expliquer auprès d’Amadeus.

Hope réfléchissait sur la façon dont elle allait bien pouvoir présenter sa mésaventure sans passé pour la reine des imbéciles. Ce n’était pas simple. Elle finit par opter pour la stricte vérité. De toute façon, elle était si déboussolée et exténuée que si elle tentait de mentir, elle avait des chances de se faire démasquer rapidement. Elle commença donc son récit « En fait, j’étais en train de lire au bord du lac et puis mon bracelet s’est pris dans ma jupe… » Elle marqua un temps d’arrêt avant de s’écrier « Mon bracelet ! » Elle en avait presque oublié le pourquoi de sa chute dans le lac, ce précieux bracelet provenant de ses ancêtres. Elle se leva, la veste d’Amadeus glissa et tomba sur le sol. Hope s’approcha à nouveau du rebord du lac, d’un pas mesuré, pas question de reproduire la même scène que quelques minutes auparavant avec Amadeus aux premières loges, qui plus est. Elle n’aperçu pas la lueur qu’elle avait vu peu de temps auparavant. Le bracelet n’était plus là. Elle soupira et s’éloigna de nouveau de cette étendue d’eau qui lui faisait horreur. Elle avait définitivement perdu son bracelet. Soudain, ses yeux se posèrent sur la baguette qu’Amadeus tenait dans ses mains. Comment avait-elle fait pour ne pas y penser plus tôt ? Qu’est-ce qu’il lui avait pris de se comporter telle une moldu, alors que un sortilège des plus basiques aurait facilement pu la tirer de ce mauvais pas. Si ses parents avaient vu la scène, ils l’auraient surement sermonnée et auraient eu honte que leur propre fille oublie si facilement les premiers réflexes d’un sorcier.

Sans vraiment faire attention à Amadeus qui l’observait toujours, elle récupéra sa propre baguette qui était resté près de son sac, à côté de l’arbre où elle s’était adossée avant ces évènements troublants. Une fois le précieux objet en sa possession, elle la pointa en direction du lac « Accio bracelet » Elle se représenta très clairement son bracelet mentalement afin que le sortilège fonctionne le mieux possible. Elle n’allait tout de même pas rater un sort aussi basique devant Amadeus. Après tout, on pouvait dire qu’elle n’était plus à ça près, mais quand même… Le sort fonctionna et son bracelet sortit des profondeurs du lac pour atterrir dans sa main. C’était aussi simple que ça. Si elle avait eu la bonne idée d’y penser avant, elle aurait pu s’épargner cette petite baignade. Mais voilà, maintenant, elle avait l’air encore plus ridicule, le bracelet à la main, trempée de la tête aux pieds. Dans une tentative de ne pas trop passer pour une illuminée, elle tenta d’expliquer son comportement des plus étranges. « Je tiens beaucoup à ce bracelet, il est dans ma famille depuis des générations. Il est tombé dans le lac. C’est pour ça que j’ai… que je me suis un peu trop approché du bord… ».

Hope agita précipitamment la tête, elle ne voulait pas être emmenée à l’infirmerie. Tant pis, il aurait au moins proposé. Le Serpentard haussa les épaules, il n’allait pas la trainer de force là-bas, elle n’était pas sa sœur. Ce qui l’agaçait fortement, c’était de ne pas pouvoir fumer. Amadeus était assez accro à la cigarette et là, il aurait bien besoin d’un peu de nicotine. Mais il se contenta d’attendre les explications de la jolie blonde. Hope semblait chercher ses mots. Elle avait toujours l’air un peu perdue et fatiguée, ce qui était compréhensible mais Amadeus n’avait pas toute la journée. Bon en fait si, il avait toute la journée. Il n’avait plus rien à faire et ce qu’il faisait avant cette petite interruption, c’était chercher Hope. Au moins, il l’avait trouvé. Enfin, la Gryffondor commença son explication « En fait, j’étais en train de lire au bord du lac et puis mon bracelet s’est pris dans ma jupe.. » Amadeus comprenait, elle était en train de lire, il avait bien vu un livre au bord du lac. Son bracelet s’était pris dans sa jupe, chose qui ne risquait pas de lui arriver puisqu’il ne mettait ni jupes ni bracelets. Les filles mettaient parfois des choses incroyables pour se faire belles. Il ne comprenait pas bien ce qui s’était passé pour qu’elle se retrouve dans le lac « Mon bracelet ! » Tout en regardant Hope se lever, enfin il comprit réellement. Hope avait fait tomber son bracelet dans le lac, ce qui était assez stupide pour une fille qui ne sait pas nager, que faisait-elle juste à côté du lac ? Le Serpentard vit sa veste glisser et tomber par terre. Il fronça les sourcils. Il venait de lui prêter sa veste, elle pourrait tout de même y faire un peu attention. La jeune femme s’approcha à nouveau du lac et Amadeus se figea. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle voulait à nouveau tomber dedans ou quoi ? Il n’irait pas la chercher une deuxième fois. Ou peut-être qu’il irait. Mais heureusement, Hope n’avait pas l’intention d’y retourner non plus. Il la regarda observer le lac, lui ne bougea pas de sa place, toujours sa baguette à la main. Quand Hope posa son regard dessus, il la rangea dans sa poche mouillée. Hope réfléchit un instant et alla récupérer sa baguette. Amadeus ne comprit pas pourquoi elle ne l’avait pas déjà, mais c’était mieux ça qu’avoir perdu sa baguette dans le lac. La belle blond pointa sa baguette vers le lac et dit « Accio bracelet » Amadeus eut un sourire en coin. Bien sûr qu’elle utilisait ce sort, son bracelet devrait apparaître s’il n’était pas enfoui trop profondément dans le lac. Le Serpentard scruta le lac, s’attendant à voir apparaître l’objet d’un instant à l’autre. C’est ce qui arriva. Hope récupéra l’objet pour lequel elle avait failli mourir. Il avait hâte d’entendre l’explication qu’elle allait lui donner pour ça.

Hope paraissait rassurée d’avoir récupéré le bracelet, elle s’approcha d’Amadeus. Le beau brun observa un instant le bijou, il avait l’air ancien et peut-être même précieux. « Je tiens beaucoup à ce bracelet, il est dans ma famille depuis des générations. Il est tombé dans le lac. C’est pour ça que j’ai.. que je me suis un peu trop approché du bord.. » lui éclaircit-elle sans même qu’il ne demande une explication. Le fait qu’il soit dans sa famille depuis des générations de sorcière expliquait pourquoi le bracelet paraissait ancien. Même s’il n’y connaissait rien en mode féminine et qu’il ne savait pas à quel point il pouvait être beau, il pouvait comprendre qu’il soit important pour une question de famille. Amadeus eut à nouveau un léger sourire. Ca lui faisait plaisir de savoir qu’Hope accordait une certaine importance à sa famille et ses ancêtres parce que pour lui, rien n’était plus important que la famille et leurs origines. Le beau brun se leva pour faire face à Hope. Il remarqua qu’il était beaucoup plus grand qu’elle. En fait, il était plus grand que la majorité des filles de Poudlard et il avait fini par s’y habituer. Amadeus ramassa sa veste et l’épousseta un peu pour enlever la terre. Sans faire de commentaire, il la plaça à nouveau sur les épaules d’Hope. Puis il prit doucement le bracelet des mains de la jeune fille afin qu’elle n’ait pas peur, aucun geste brusque, et l’accrocha à son poignet droit. Il mit un instant à y arriver, mais il y arriva « Voilà, maintenant tu évites de le perdre ou de trop t’approcher du lac.. je ne serais pas toujours là pour te sauver la vie » Amadeus n’avait plus l’air énervé, ce qui était déjà un bon signe. Le beau Serpentard passa un bras derrière les épaules d’Hope, tout en faisant attention à la veste, et l’invita à s’asseoir à nouveau par terre, à ses côtés. Il n’en avait pas fini avec elle, peu importe qu’elle veuille partir ou qu’il parte, qu’elle veuille se reposer ou pas. Ce n’est que quand elle commença à poser ses fesses par terre qu’il la lâcha. A son tour, il s’assit au sol et tourna son regard vers le lac pour réfléchir à comment tourner les choses. Enfin, quand il eut à peu près réfléchi à sa question, il regarda à nouveau Hope. « Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu es partie si rapidement l’autre jour » dit-il d’un ton très calme, mais on sentait clairement qu’il voulait une réponse. Il n’avait pas l’habitude de faire fuir les filles, et puis c’était elle qui avait tenter de l’approcher en premier lieu, l’année passée. Amadeus eut soudain un flash. Hope avait peut-être trouvé un petit ami entre temps. C’était possible, elle était assez jolie pour une Gryffondor.

Le jeune homme était maintenant assez curieux. Il voulait en savoir plus. Hope l’intriguait. Amadeus s’amusa donc naturellement à faire quelques suppositions. Il ne fit pas attention à si oui ou non il pourrait mettre Hope mal à l’aise. Il se lança en marquant une pose entre chaque supposition. « Tu as changé d’avis sur moi ? » Non, ça c’était impossible, Amadeus était toujours aussi parfait. Mais elle avait peut-être entendu des choses qui ne lui avait pas plus avant qu’il ne revienne vers elle en connaissant son statut sanguin. « Tu as entendu des choses sur moi, peut-être ? » Amadeus se remémora très bien la scène à la bibliothèque. Quand il avait commencé à lui faire du pied pour insinué qu’il était prêt à aller plus loin si elle le désirait, elle s’était soudain souvenu d’un rendez-vous. Hope avait pourtant l’air contente qu’il vienne à sa table. Les filles, il avait parfois du mal à les comprendre. « Tu as un petit ami ? » avança-t-il sans gène comme hypothèse. Le jeune homme sourit à Hope, il ne voulait pas la rendre mal à l’aise, mais il voulait une explication. Puisqu’il monopolisait le temps de parole, il essaya une dernière hypothèse. « Tu as découvert récemment que tu aimes les filles ? » dit-il avait un léger sourire en coin, malicieux. Il avait dit ça simplement pour la faire rire, il n’en pensait pas un strict mot car pour lui, une si belle fille ne pouvait pas ne pas aimer les hommes. Amadeus était plutôt du genre homophobe. Pour lui, il n’y avait aucune chance qu’Hope ait des vues sur les filles.

Amadeus parut satisfait de la réponse de la jeune fille concernant les circonstances précises de sa chute dans le lac. Hope ne fut pas surprise de voir un sourire se dessiner sur les lèvres du jeune home quand elle parla de son attachement pour le bijou dû au fait qu’il appartenait à sa famille depuis plusieurs générations. Depuis ce jour où elle avait remarqué Amadeus, lors d’un match de Quidditch, elle s’était renseignée sur lui et on lui avait dit qu’il partageait les valeurs des anciennes familles de sang pur. Il avait donc dû voir dans l’attachement de la jeune fille pour le bracelet, un attachement pour sa famille et donc la possibilité qu’elle partage les mêmes idées que lui. S’il savait à quel point il était loin du compte… Hope espérait qu’il se tiendrait à l’explication qu’elle venait de donner concernant sa chute et ne demanderait pas d’autres éclaircissements. Elle voulait en finir avec cette histoire. C’était déjà assez humiliant comme ça, il n’était donc pas nécessaire de remuer le couteau dans la plaie.

Le jeune homme se leva et fit face à Hope. Cette dernière leva la tête afin de l’observer. Ils étaient très proches et Hope faisait de son mieux pour dissimuler son trouble. Elle ne sentait pas encore le rouge lui monter aux joues, c’était déjà une très bonne chose. Elle commençait à s’améliorer. Il ramassa sa veste, qui était tombé à terre quand Hope s’était levée, et, après l’avoir époussetée, la plaça à nouveau sur les épaules de la jeune fille. Hope agrippa la veste afin qu’elle ne tombe pas de nouveau par terre. Amadeus en profita pour lui enlever doucement le bracelet des mains et tenter de l’attacher à son poignet. Hope le regarda se débattre avec le fermoir pendant quelques secondes. En effet, celui-ci était particulièrement petit et cela exigeait un travail minutieux quand on voulait mettre le bijou. Le jeune serpentard fini cependant par attacher le précieux bracelet au poignet de la jeune femme. « Voilà, maintenant tu évites de le perdre ou de trop t’approcher du lac.. je ne serais pas toujours là pour te sauver la vie » . Un peu intimidée par ces paroles, Hope hocha vigoureusement de la tête, lui faisait comprendre qu’elle avait reçu le message cinq sur cinq. De toute façon, même sans ces conseils éclairés, elle ne risquait pas de reproduire la même erreur. Une seule baignade improvisée lui suffisait largement, et ce pour le reste de son existence. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle avait pu agir de façon aussi sotte. En temps normal, elle réfléchissait un minimum avant d’entreprendre une mission sauvetage périlleuse. De toute façon, il n’était plus temps de se lamenter, cela ne changerait rien. Un retourneur de temps aurait été le bienvenu, mais malheureusement, elle n’en possédait pas. Tant pis…

Amadeus l’incita à s’asseoir de nouveau près de lui. Hope lui obéit, ne voulant pas frustrer celui qui venait de lui sauver la vie, bien qu’elle avait très envie de regagner le château afin de pouvoir se sécher convenablement et mettre des vêtements propres. Mais, elle suivit le mouvement, et posa à nouveau ses fesses sur l’herbe. Il prit place près d’elle et l’interrogatoire reprit son cours. « Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu es partie si rapidement l’autre jour » . Si Hope se sentait gêné par le fait de devoir expliquer sa chute, il était encore pire de devoir expliquer l’attitude qu’elle avait eu avec lui à la bibliothèque. Elle aurait volontiers ramené le sujet vers un thème plus aquatique, mais elle savait pertinemment qu’Amadeus ne la lâcherait pas avant d’avoir eu une explication. Elle le devinait à la façon dont il l’observait, d’un air déterminé. Hope n’avait aucune idée sur la façon dont elle pouvait se sortir de là. Que dire ? Qu’il l’avait effrayé en se montrant si entreprenant ? Non, elle ne pouvait pas lui dire ça, elle passerait irrémédiablement pour une pauvre fille sans expérience, ce qu’elle était, après tout… Non, il fallait qu’elle trouve autre chose, sans être pour autant amenée à mentir. Un mensonge pouvait facilement lui retomber dessus plus tard ou se retourner contre elle. La jeune femme était dans une impasse. Elle regardait Amadeus avait un regard qu’elle voulait confiant, voire arrogant, mais elle savait pertinemment que la seule émotion qui devait sortir de ses yeux étaient la crainte et le gène. Génial…

Alors, le jeune homme se lança dans les suppositions. « Tu as changé d’avis sur moi ? » Si elle avait changé d’avis ? Bien sûr que non. Hope avait toujours un gros faible pour lui et il ne pouvait que l’avoir remarqué, rien qu’au gène qui transparaissait en elle, à plusieurs reprises, quand il se tenait un peu trop près d’elle. Tout dans son attitude la trahissait, à commencer par la rougeur de ses joues. Hope aurait donné cher pour être comme ces filles détendues et rieuses en toutes situations, mais elle n’était pas de ce genre là. « Tu as entendu des choses sur moi, peut-être ? » On pouvait dire ça, bien que ce ne soit pas vraiment le cas, car c’était plutôt elle qui s’était renseigné sur lui. Mais, oui, techniquement, elle avait donc entendu des choses sur lui. Personne ne l’avait présenté de manière très positive. En même temps, Hope avait interrogé principalement des gryffondors qui n’étaient pas forcement dans les meilleurs termes avec le serpentard. Ce qu’elle avait pu entendre sur lui ne l’avait pas faite fuir, au contraire, le jeune homme l’attirait encore plus, bien qu’elle ne partageait absolument pas sa façon de voir les choses. Mais, cette réputation lui donnait un petit côté Bad Boy qui faisait craquer Hope, c’était plus fort qu’elle. « Tu as un petit ami ? » Le désert sentimental régnait toujours dans le royaume de la jolie gryffondor, c’était d’ailleurs un sujet qui alimentait pas mal de discutions et de débats. En effet, la jeune femme était très jolie, plutôt sympathique et avenante. Sa solitude restait un mystère pour tout le monde. Hope observa attentivement Amadeus à la suite de sa question. Il semblait détendu et simplement curieux, pas une minuscule pointe de jalousie ne transparaissait quand il évoquait l’idée qu’elle puisse être en couple. En avait-il vraiment rien à faire ou jouait-il un rôle ? Hope aurait adoré pouvoir lire dans ses pensées pour voir ce qu’il en était réellement. Enfin, il amena sa dernière hypothèse. « Tu as découvert récemment que tu aimes les filles ? » Décidemment, il avait pensé à tout…

Hope combattait sa propre nature afin de ne pas laisser transparaitre sa gène. Elle prit un air détendu et murmura un simple « Peut-être » , sans préciser quelle condition elle vérifiait. Elle était bien décidée à ne pas se laisser assaillir par ses émotions une fois de plus. Il était temps d’avoir un peu de cran. « Je change rarement d’avis » lui dit-elle avec un petit sourire. « Et, sache que tu n’es pas le centre des sujets de discutions du château. » Par contre, il était déjà un peu le centre de ses pensées, mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir. Hope s’efforçait de garder un ton léger et aimable, afin qu’Amadeus ne prenne pas cette remarque un peu cassante pour une attaque. Peu à peu, Hope se détendait et son grand sourire qui en avait séduit plus d’un refaisait surface. Elle laissait enfin le jeune serpentard entrevoir la vraie Hope. « Je n’ai pas de petit ami, enfin, pas à ma connaissance… » Il arrivait parfois que ses amies, lassés de la voir toujours seule lui inventait des histoires d’amour passionnées à défaut de réussir à la caser. Elle pensait en particulier à Saffra et Sparkle particulièrement douées pour lui organiser des rendez-vous galants avec la moitié des mecs du château. « Et, concernant les filles, je les aime beaucoup, mais je me contente de les avoir pour amies. Satisfait ? ». Rien n’était moins sûre…

Craignant une nouvelle rafale de questions, Hope décida de prendre les choses en mains et de le questionner à son tour. Après tout, elle aussi avait le droit de se renseigner, pourquoi est-ce que cela lui serait réservé ? Elle commença « Tu me dis que je suis partie rapidement l’autre jour, mais tu ne m’as pas non plus accordé beaucoup de ton temps la première fois que je t’ai adressé la parole… » Elle se souvenait très bien de son air distant et son ton un peu froid. Ce jour là, il n’avait pas du temps semblé disposé à parler, rien à voir avec son attitude à la bibliothèque. Là aussi, il y avait de quoi être dérouté…

Hope semblait gênée tout en cherchant une explication à sa fuite prématurée de la dernière fois où ils s’étaient croisés. Elle ne lui donna pas ce qu’il voulait. Il émit quelques hypothèses pour voir si ces dernières provoquaient une quelconque réaction chez la demoiselle, alors il saurait laquelle est la plus proche de la vérité. Il commença par demander si elle avait changé d’avis sur lui mais ne vit aucun changement sur son expression. Ce n’était donc pas le bon raisonnement. Puis il demanda si elle avait entendu des choses sur lui et là, il crut voir quelque chose dans son regard. C’était peut-être ça. Mais en même temps, qui n’entendait pas parler de lui ? Il était un joueur de Quidditch et fils de Mangemort, il faisait forcément parler de lui. Bref, Amadeus passa à la question suivante. Hope avait-elle un petit ami ? Amadeus lui fit un petit sourire entendu. Là encore, il avait du mal à lire sur le visage d’Hope, elle était assez difficile à percer à jour. Il avança alors sa toute dernière théorie. Hope aimait-elle les filles ? Bien sûr, il n’en pensait pas un traitre mot mais c’était plutôt pour détendre l’atmosphère. Amadeus ne voyait pas d’autres explications à moins qu’il ne lui ait fait peur d’une quelconque façon. Il laissa à présent Hope parler et s’expliquer d’elle-même. « Peut-être » répondit-elle un peu trop mystérieusement et sans rien laisser transparaître. Amadeus leva un sourcil. Il venait de poser tellement de questions qu’il se demandait si ce peut-être concernait la toute dernière. Si Hope aimait réellement les filles, ce serait bien dommage. Elle avait en tout cas réussi à intriguer à nouveau le Serpentard qui attendait la suite de ses paroles. « Je change rarement d’avis » dit-elle par la suite avec un petit sourire. C’était une bonne chose car lui aussi changeait rarement d’avis, il était très borné. Ainsi donc Hope n’avait pas changé d’avis sur lui. Il l’avait en quelque sorte déjà deviné et il était amusé de voir jusqu’où cette petite conversation irait. Hope ajouta rapidement « Et, saches que tu n’es pas le centre des sujets de discussions du château » Cette réplique fit légèrement sourire Amadeus. Il n’avait pas la prétention de dire qu’il était le sujet des discussions du château, ou peut-être que si. Amadeus était persuadé qu’on parlait pas mal de lui ou de sa très chère famille dans les couloirs. « Vraiment ? » répondit-il tout en faisant semblant d’être déçu. Il offrit à Hope un nouveau sourire. Amadeus n’avait pas mal pris sa remarque, il était assez sûr de lui pour ça et il n’avait pas besoin d’être au centre des discussions des élèves. Pour l’instant ce qui comptait, c’était d’avoir ses explications. Explications qui ne venaient pas. Hope avait l’air de plus en plus détendue. Il remarqua enfin son doux sourire qui illuminait complètement son visage. « Je n’ai pas de petit ami, enfin, pas à ma connaissance.. » C’était une bonne chose à savoir. Amadeus savait maintenant que rien ne l’empêchait alors de chercher à séduire la jeune fille. Une légère lueur apparut dans le regard du jeune homme mais rien de trop détectable. Hope était très jolie et de sang pur, il pouvait très bien faire d’elle une de ses conquêtes. Il fallait juste qu’il la déride un peu et qu’il la mette en confiance. « Et, concernant les filles, je les aime beaucoup, mais je me contente de les avoir pour amies. Satisfait ? » Pour ses questions, elle avait parfaitement répondu. Mais elle n’avait toujours pas fournie d’explication au fait qu’elle soit si vite partie la dernière fois. Amadeus ne perdait pas son objectif de vue. Le Serpentard haussa les épaules. Il reviendrait à l’attaque, elle pouvait en être certaine.

La belle demoiselle se tourna vers lui, elle avait peut-être fini de répondre à ses questions mais elle avait encore des choses à dire, apparemment. Il la regarda et écouta, curieux. « Tu me dis que je suis partie rapidement l’autre jour, mais tu ne m’as pas non plus accordé beaucoup de ton temps la première fois que je t’ai adressé la parole.. » lui dit-elle. Amadeus fut un peu surpris qu’elle lui reparle de ce moment là. C’était l’année précédente sur le terrain de Quidditch alors qu’il rangeait ses affaires. C’est vrai qu’il avait été plutôt froid et qu’il était parti rapidement ce jour là. Une belle blonde vient vous parlez, vous n’y voyez pas un piège vous ? Il s’était dit qu’elle était peut-être née-moldue et ça l’avait tout de suite refroidi. Alors naturellement, il s’était échappé avant de faire une erreur qu’il aurait regretté. « J’évite de sociabiliser avec des gens que je ne connais pas, on ne sait jamais sur qui on peut tomber » dit-il le plus naturellement et sincèrement du monde. Il voulait bien sûr dire que quand on parle à quelqu’un qu’on ne connait pas, on ne connait pas ses origines ni son passé ou son présent. Amadeus n’avait jamais parlé à Hope avant ce jour là, c’était à peine s’il l’avait remarqué. Mais il lui semblait l’avoir déjà vu dans les gradins d’un match de Quidditch, une fois. C’était difficile de regarder qui était présent dans le public quand on est en plein dans le jeu. Amadeus ne peut pas laisser passer un cognard sans le renvoyer sur l’équipe adverse et faire de beaux dégâts. Cette année encore, il allait postuler dans l’équipe pour le poste de batteur. Il était sûr d’être pris. « J’ai été me renseigner sur toi après. Ça a pris un peu plus de temps que prévu. Il semble que tu ne fais pas beaucoup parler de toi ou de ta famille » Amadeus ne lui reprochait pas d’être discrète mais c’est vrai qu’il avait eu du mal à avoir des renseignements sans paraître trop intéressé. Il n’avait pas l’habitude de fréquenter beaucoup de Gryffondors, comme beaucoup d’élèves de sa maison mais il avait fini par trouver des gens qui lui avaient dit tout ce qu’il avait besoin d’entendre pour pouvoir aller à nouveau parler à la belle blonde. Pour lui, se renseigner sur quelqu’un était tout à fait normal surtout quand on venait d’une famille comme lui. Il s’était demandé un moment ce que lui voulait Hope puis il avait fini par se dire qu’elle était probablement intéressée pour le fréquenter. Amadeus voyait en Hope une très belle demoiselle avec beaucoup d’atouts ayant pour seuls défauts, pour le moment, d’être à Gryffondor et un peu trop mystérieuse. « Pourquoi tu es venue me parler la première fois au terrain de Quidditch si c’est pour t’enfuir la deuxième fois à la bibliothèque ? » dit-il en essayant de la percer à jour. Il tourna la tête vers la jeune fille qui portait toujours sa veste sur les épaules. Amadeus fixa intensément les beaux yeux clairs de la Gryffondor, peut-être verts ou bleus. « Tu m’intrigues, Hope Wells » ajouta-t-il sans ciller un instant. Et c’était vrai, elle l’intriguait mais jusqu’à où arriverait-elle à le garder intrigué ? Amadeus pouvait parfois vite se lasser quand il n’avait pas ce qu’il voulait. Cette fois, elle n’avait plus d’autres choix que de lui répondre.

Amadeus attendit patiemment que Hope réponde à toutes ses questions, une à une. Elle commença par lui faire remarquer qu’elle changeait rarement d’avis. Dès qu’elle eu prononcé cette phrase, un vit un léger sourire se dessiner sur la bouche du jeune serpentard. C’était une réaction tout à fait normale. Au fond, qui aimait les gens qui changeaient d’avis continuellement ? Il n’y avait rien de plus pénible que d’avoir en face de soit quelqu’un qui ne savait pas ce qu’il voulait. Ensuite, Hope lui fit remarquer, avec un sourire, qu’il n’était pas le centre des discutions du château. Cette remarque parut l’amuser et il fit semblant d’être désappointé par la nouvelle. Elle lui dit aussi qu’elle n’avait pas de petit ami, une nouvelle qui sembla tout de même l’intéresser légèrement, même s’il était compliquer de savoir ce qu’il pouvait bien penser, tant il s’appliquait à ne rien laisser transparaitre. Enfin, elle lui expliqua qu’elle ne s’intéressait pas aux filles. Une fois qu’elle eu fini de répondre à son questionnaire, il haussa les épaules. Il n’avait pas l’air satisfait. Hope savait très bien qu’il n’avait pas oublié sa question de base et qu’elle finirait par devoir y répondre, de gré ou de force.

Dans un dernier espoir de noyer le poisson, Hope lui fit remarquer qu’il n’avait pas non plus été des plus courtois la première fois qu’elle lui avait parlé et avait, lui aussi, prit rapidement la fuite. Contrairement à la jolie blonde, il était évidemment que répondre à cette question ne lui posait aucun problème. Même s’il parut surpris qu’elle remette ça sur le tapis, il lui répondu aussitôt et naturellement. Si seulement Hope pouvait posséder cette nonchalance, elle aurait donné cher pour pouvoir adopter un tel comportement. « J’évite de sociabiliser avec des gens que je ne connais pas, on ne sait jamais sur qui on peut tomber ». Cette réponse ne surprit pas la jeune femme. Toutes les personnes qui lui avaient parlé d’Amadeus lui avaient d’abord parlé de son profond mépris pour les sorciers n’appartenant pas à la catégorie des sangs purs. C’était une des facettes les plus apparentes de sa personnalité. Si quelqu’un d’autre, n’importe qui, avait tenu le même discours devant Hope, elle se serait empressé de faire connaître sa façon de penser. Sous prétexte qu’elle était, elle aussi, une sorcière au sang pur, certains ne se gênaient pas pour entretenir des discours racistes devant elle et elle avait toujours mis un point d’honneur à les remettre à leur place. Pourtant, là, à cet instant précis, Hope se taisait. Un air contrarié transparaissait tout de même sur ses traits, mais elle ne disait pas un mot. Pour la première fois, elle n’osait pas. De plus, elle savait pertinemment qu’un débat sur ce sujet avec Amadeus ne mènerait à rien, mis à part un fort désaccord voir une dispute. Hope ne voulait tout simplement pas lui déplaire donc, à défaut d’appuyer son raisonnement, elle gardait le silence. Elle ne fut pas non plus surprise quand il lui apprit qu’elle était une parfaite inconnue pour lui avant qu’elle ne vienne lui parler. Hope était une jeune femme discrète, on n’entendait pas souvent parler d’elle. Son tout nouveau statut de préfète lui avait apporté une petite notoriété, mais seulement chez les rouges et ors. « J’ai été me renseigner sur toi après. Ça a pris un peu plus de temps que prévu. Il semble que tu ne fais pas beaucoup parler de toi ou de ta famille ». Une lueur d’intérêt passa dans le regard de la jeune femme quand elle apprit qu’il s’était renseigné sur elle. S’il s’était renseigné, c’est qu’il était un petit peu intéressé, non ? Redoutant de se réjouir trop vite, Hope restait sur ses gardes. Elle se demanda qui il avait bien pu interroger sur sa personne. Elle avait peu de connaissance chez les serpentard et aucun élève de sa maison n’était venu lui rapporté qu’on s’était renseigné sur elle. Il avait du la jouer très fine…

Hope se détendit un peu plus. Il avait répondu à sa question et ne semblait plus s’occuper de savoir pourquoi elle l’avait fuit à la bibliothèque. Elle s’apprêtait à lancer à nouveau la conversation quand il la devança. « Pourquoi tu es venue me parler la première fois au terrain de Quidditch si c’est pour t’enfuir la deuxième fois à la bibliothèque ? » Il n’abandonnait donc jamais ? Etre déterminé était certes une qualité, mais pas trop, quand même… Hope lui lança un regard méfiant. Etait-il capable de la faire tomber à nouveau dans le lac si elle refusait encore de répondre à sa question ? Il finit par plonger son regard dans le sien. « Tu m’intrigues, Hope Wells ». C’en était trop. Hope se sentit rougir violemment, encore une fois. Elle était toute aussi surprise que quand il avait prononcé son nom pour la première fois à la bibliothèque. Il lui semblait toujours aussi insensé qu’il connaisse son nom.

Hope pris appuis sur ses mains, posés en arrière sur l’herbe, elle en profita pour s’éloigner un peu du beau serpentard, afin de reprendre un peu de contenance. Elle releva la tête et plongea à nouveau son regard dans celui du jeune homme avant de répondre. « Tu es très fort, personne ne m’a dit qu’on s’était informé sur moi. Tu as tes propres services de renseignement ? Ou simplement un détective privé personnel ? » . Elle avait dit ça pour détourner son attention, encore une fois, même si elle savait pertinemment que cela ne fonctionnerait pas. Amadeus attendait une réponse précise et elle pourrait bien lui parler du nouveau record de lancé de disque version sorcier ou encore de la défaite lamentable de l’Angleterre à la dernière coupe du monde de Quidditch et qu’il n’en aurait rien à faire tant qu’elle ne lui aurait pas délivré la réponse qu’il attendait. Sa détermination n’avait d’égale que son arrogance…

La jeune gryffondor commença donc à chercher ses mots, comment présenter la chose, sans passer pour une parfaite idiote ? Ce n’était pas chose simple. Elle tenta une dernière esquive. « Tu dis que je me suis enfuis à la bibliothèque, mais, comme je te l’ai dis, j’avais un rendez-vous, je devais donc partir très vite » . Pas très convainquant… Elle-même ne se serait pas convaincu avec un tel discourt. De plus, Amadeus avait surement remarqué qu’elle était tranquillement installée à une table de la bibliothèque avant qu’il ne lui parle. Elle n’avait absolument pas l’attitude de quelqu’un qui s’apprête à partir pour un rendez-vous. Voulant se donner un peu plus de crédibilité, elle continua. « C’était un rendez-vous avec… avec… avec la directrice des gryffondors ! Parce que… heu… je suis préfète maintenant… donc j’ai eu un… rendez-vous ! ». C’était à présent officiel, Hope Wells ne savait absolument pas mentir. Même un lutin unijambiste s’en serait mieux sorti. Quelle plaie… Il ne lui restait plus qu’à dire la vérité, mais comment présenter ça ? La jeune Wells ne s’était jamais senti aussi idiote, cherchant désespérément une idée qui pourrait la sortir de là. Elle baissa la tête, pour ne plus affronter le regard perplexe du jeune serpentard et parla d’une voix à peine audible. « J’avais pas de rendez-vous, en fait… » Maintenant elle se contredisait. C’était de mieux en mieux.

Hope ne voulait pas rester sur ce bafouillement idiot. Elle se força à argumenter. « Après que je sois venu te parler l’année dernière, je pensais pas que tu serais revenu me reparler un jour. Faut me comprendre, tu as été super froid au terrain de Quidditch ». Elle lui lança un regard désespéré. Ce qu’elle venait de dire n’expliquait pas vraiment sa fuite. Elle continua donc, certaine que, dans le cas contraire, elle aurait le droit à de nouvelles question qui la forceraient à tout avouer. « Alors tu m’as surprise, je savais pas quoi dire, je voulais pas passer pour une idiote, alors je suis partie ». Elle lança un long soupir. En tous cas, si elle n’était pas passée pour une idiote à la bibliothèque, c’était à présent chose faite.

D’un coup, Amadeus vit le rouge monter aux joues d’Hope, ce qui le fit sourire. Il retrouvait là la jeune fille qu’il avait croisé à la bibliothèque et commençait à mieux cerner ses réactions. C’était étrange parce que quand on la voyait, Hope n’avait pas l’air timide ou capable d’être gênée par de tels propos. Il se demandait si c’était le fait qu’il lui ait dit qu’elle l’intriguait ou si c’était parce qu’il avait prononcé son nom, mais il lui faisait de l’effet de toute évidence. Alors bien sûr, cette réaction intrigua Amadeus à nouveau. Des filles, il avait l’habitude d’en faire rougir mais il accordait rarement du temps à ce genre de personnes. Il préférait les personnes de caractère tout comme lui, des personnes qui pourraient lui tenir tête mais en même temps partager ses idées. Amadeus était assez compliqué comme garçon. Il regarda Hope prendre appuie sur ses mains et essayer de se calmer. Au moins cette fois, elle n’avait pas fui et c’était une bonne chose car Amadeus ne passerait pas son temps à lui courir après. Il se mit à jouer avec un brin d’herbe en attendant que la demoiselle se mette à parler, ce qui arriva plus rapidement qu’il ne l’aurait cru. Hope le regarda dans les yeux. Voulait-elle prouver qu’il ne l’intimidait pas ? « Tu es très fort, personne ne m’a dit qu’on s’était informé sur moi. Tu as tes propres services de renseignement ? Ou simplement un détective privé personnel ? » Bien sûr qu’Amadeus était fort, il utilisait de genre de pratique depuis des années. Amadeus constituait une menace assez forte pour que ses informateurs ne le trahissent jamais. Il possédait quelques informations afin de faire du chantage, mais sa menace la plus pesante était sa force physique. Amadeus faisait peur, il était connu pour être violent quand on lui manquait de respect. « Disons que j’ai quelques connaissances qui me servent d’espions. » répondit-il simplement. Il restait assez mystérieux pour ne pas trahir ceux qui l’avaient informé. Mais il savait très bien que Hope ne s’intéressait pas réellement à tout ça, elle cherchait simplement un moyen d’éviter de parler de ce qui s’était passé à la bibliothèque quand ils s’étaient vu. Elle était partie d’un coup quand il lui faisait du pied alors qu’elle était tranquillement assise quelques secondes plus tôt. Alors il allait maintenant arrêter de parler et attendre jusqu’à ce qu’elle crache le morceau. Hope allait forcément craquer sous le silence et son regard qui disait qu’il attendait qu’elle parle. La Gryffondor se mit à chercher ses mots, elle allait enfin lui dire ce qui s’était passé. « Tu dis que je me suis enfuis à la bibliothèque, mais, comme je te l’ai dis, j’avais un rendez-vous, je devais donc partir très vite. » dit-elle à nouveau. C’est tout ? Il avait attendu pour qu’elle lui sorte un nouveau mensonge – mensonge qui n’avait rien de nouveau, d’ailleurs. Amadeus leva un sourcil pour montrer qu’il ne la croyait absolument pas et qu’elle avait intérêt d’arrêter de lui raconter des bobards sinon ça allait vite commencer à l’agacer. Il aimait qu’on ne tourne pas autour du pot. « C’était un rendez-vous avec.. avec.. avec la directrice des Gryffondors ! Parce que.. heu.. je suis préfète maintenant.. donc j’ai eu un.. rendez-vous ! » C’était une excuse possible, mais Hope ramait tellement que son mensonge se voyait à des kilomètres. Pourtant, il savait qu’elle avait été nommée Préfète, on le lui avait dire. C’était super pour elle. Il n’était donc pas surpris de l’apprendre. « Félicitations ? » dit-il sur un ton neutre et la regarda avec perplexité. Allez Hope, c’était le moment ou jamais de dire la vérité au Serpentard.

« J’avais pas de rendez-vous, en fait.. » avoua-t-elle finalement. Amadeus la regarda d’une telle façon qu’il semblait dire « sans blague » rien qu’avec les yeux. Il était très curieux de connaître la raison de son départ précipité et il allait enfin savoir. Mais il était tout de même content qu’elle commence à lui dire la vérité alors il patienta pour connaître la suite. Elle reprit la parole. « Après que je sois venu te parler l’année dernière, je pensais pas que tu serais revenu me reparler un jour. Faut me comprendre, tu as été super froid au terrain de Quidditch. » lui dit-elle. Amadeus ne réagit pas. Il était froid quand il ne connaissait pas la personne en face de lui, c’était sa façon d’être. Il n’y pouvait rien. C’est vrai que cela pouvait être surprenant mais une fois qu’il connaissait la personne, le contact passait mieux. Bien sûr, s’il détestait la personne ou si cette dernière faisait quelque chose de travers alors Amadeus revenait très facilement à la froideur. Il ne changerait pas sa façon d’être. « Alors tu m’as surprise, je savais pas quoi dire, je voulais pas passer pour une idiote, alors je suis partie. » continua-t-elle d’avouer. Hope avait été surprise et donc était partie ? Ça ne sonnait pas tellement vrai et pourtant, il pouvait voir qu’elle était sincère. Amadeus ne savait pas vraiment comment il devait réagir. D’accord il avait été froid avec elle et l’année suivante il était apparu devant elle sans s’annoncer mais ce n’était pas une raison pour fuir. Il y avait autre chose. Le Serpentard se remémora à nouveau la scène et pensa au rougissement de la demoiselle. Oui, Hope était partie parce qu’elle avait été gênée par ses avances, il n’y avait pas d’autres réponses possibles. Hope se mit à soupirer. Elle semblait à nouveau gênée. Lui qui était rarement dans cet état n’arrivait pas à réellement comprendre ce qu’elle ressentait. La dernière fois qu’il s’était senti gêné, c’était quand il s’était retrouvé aux côtés de Noralie, nu et sans aucun souvenirs. C’était une situation qui méritait totalement sa gêne. Mais là, c’était une autre histoire. Il réfléchit encore un instant et se mit à sourire. « Dois-je en conclure que tu n’aimes pas les surprises ? » demanda-t-il à la demoiselle. C’était ce qu’elle cherchait à lui faire croire après tout, mais Amadeus n’était pas dupe. Hope ne lui disait pas toute la vérité. Il décida donc de la pousser encore un peu plus, elle le cherchait bien après tout et il n’avait rien à perdre. Il s’approcha donc un peu plus d’elle. Amadeus dégagea les cheveux de l’épaule d’Hope d’un geste lent et précis. « Ou peut-être que tu n’as pas apprécié mon attitude l’autre jour ? » dit-il pour qu’elle avoue ce qu’elle ne voulait pas lui dire. Amadeus n’avait aucune honte à mettre Hope au pied d’un mur, ni à la provoquer. Si Hope n’appréciait pas son comportement, elle n’avait qu’à lui dire. Amadeus s’approcha un peu plus d’elle, la forçant à s’allonger dans l’herbe, il posa une de ses mains de l’autre côté de sa tête. « Je te met mal à l’aise ? » demanda-t-il tout en continuant à s’approcher sadiquement de la jeune fille qui n’avait pourtant rien demandé. Il s’arrêta à quelques centimètres de ses lèvres, il pouvait sentir le souffle de la demoiselle s’accélérer.

« C’est donc ça. » dit-il tout en se remettant en position assise à côté de la jeune fille toujours allongée dans l’herbe. Il avait un léger sourire aux coins des lèvres. « C’est surprenant, beaucoup de filles en auraient profité pour m’embrasser. » ajouta-t-il tout en s’appuyant à son tour sur ses mains. Il regardait droit devant lui, vers le lac. Hope avait été surprise par son geste, c’est sans doute ce qu’elle allait lui répondre puisqu’elle n’aimait apparemment pas les surprises. Amadeus ne fréquentait pas beaucoup de filles du genre de Hope. En fait, il faisait une sélection parmi les sangs-purs, voir sangs-mêlés, des filles avec qui il accepterait d’aller plus loin. Tant que la fille était respectable et jolie, il avait du mal à refuser un moment de plaisir. Dans le lot, il y en aurait peut-être une dont il tomberait amoureux et qui accepterait de l’épouser, lui évitant des fiançailles avec une inconnue. Amadeus ne se faisait pas trop de soucis car même s’il n’était pas amoureux, il trouverait quelqu’un. Le beau brun tourna la tête vers Hope en attendant sa réaction.

Chercher à détourner l’attention d’Amadeus Goyle de son objectif premier s’avérait impossible. Pourtant, Hope tenta une dernière fois en vantant ses talents d’enquêteur. Il lui répondit rapidement qu’il avait quelques connaissances qui lui servaient d’espions, mais il était évident qu’il ne voulait pas s’attarder sur le sujet. Les yeux rivés sur la jeune gryffondor, il attendait… Hope finit par cracher le morceau, permettant au beau brun de remporter ainsi la partie. Plus elle parlait, moins la jeune gryffondor arrivait à se détacher de cette sensation de passer pour une parfaite idiote aux yeux d’Amadeus. Peut-être que la fuite aurait été une bonne solution ? Elle n’avait qu’à prétexter un nouveau rendez-vous. Non, c’était impossible. Si elle agissait ainsi, Amadeus n’aurait aucun doute sur la fausseté de ses propos et, en plus, il ne lui adresserait surement plus jamais la parole. Et ça, elle ne voulait pas que ça se produise. Elle l’avait observé pendant trop longtemps dans l’ombre, maintenant qu’il venait lui parler, prendre la fuite était totalement idiot, mais tellement plus confortable qu’une confrontation…

Armée de toute la maladresse de ce bas monde, Hope lui expliqua qu’elle ne s’était pas du tout attendu à son arrivée à la bibliothèque, ce qui était la stricte vérité, après tout, et que, du coup, elle avait été très surprise, ce qui expliquait sa fuite. Amadeus médita un instant sa réponse. Un peu inquiète, Hope attendait. Et s’il décrétait qu’elle était bien trop futile pour lui ? Après tout, c’était une issue possible. A son grand étonnement elle vit un sourire se dessiner sur les lèvres du serpentard. Etait-ce un sourire moqueur ? C’était impossible à déterminer… « Dois-je en conclure que tu n’aimes pas les surprises ? » Si elle n’aimait pas les surprises ? Tout dépendait de quel genre de surprise. Mais, en règle générale, Hope aimait avoir le contrôle des choses, l’inconnu l’effrayait. Elle aimait savoir à l’avance ce qui allait se passer et, une chose était certaine, avec Amadeus, elle pouvait s’attendre à tout… et à rien. Ne le connaissant pas suffisamment, elle ne parvenait pas à le cerner et donc à appréhender ses réactions et, d’un certain côté, ça lui faisait un peu peur, tandis que d’un autre elle trouvait cela excitant. Enfin un peu de changement dans le petit monde bien rangé de la jeune gryffondor.

Amadeus se rapprocha alors de la jolie blonde et dégagea ses cheveux se son épaule. Hope le regarda jouer avec ses mèches blondes, ne sachant pas comment réagir, elle gardait le silence. En tout cas s’il y en avait un que la situation semblait bien amuser, c’était bien Amadeus, et ça, il ne s’en cachait pas. « Ou peut-être que tu n’as pas apprécié mon attitude l’autre jour ? » Bingo. Lisait-il dans les pensées ou était-ce simplement le comportement de Hope qui laissait transparaitre ce point. Trop gênée à l’idée qu’il puisse voir dans sa tête, Hope pencha pour la seconde hypothèse. De plus, elle était consciente de ne pas être très douée pour cacher ses émotions. Mais, cette fois-ci elle n’avouerait pas. Il avait gagné la première manche, en lui faisant avouer qu’elle avait bel et bien pris la fuite lors de leur seconde entrevue, elle ne le laisserait pas sortir vainqueur une fois de plus. De toute façon, il avait très bien deviné qu’il avait l’art de la gêner alors pourquoi s’acharner ? Amadeus s’approcha encore un peu plus, si bien que Hope se retrouva allongée sur le sol. Au moins, maintenant, même si elle le voulait, elle ne pouvait plus reculer, à moins de s’enterrer dans la pelouse du parc. Une fois de plus, surprise de par l’attitude du jeune homme, Hope ouvrait de grands yeux, son cœur battant à tout rompre. « Je te met mal à l’aise ? » Il s’approcha un peu, leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres. La respiration de la jeune femme s’accéléra. Qu’attendait-il d’elle ? Hope gardait les yeux rivés dans ceux d’Amadeus, mais n’agissait pas. Souhaitait-il qu’elle l’embrasse ou était-ce un piège ? Après tout, il avait déjà démontré qu’il s’amusait beaucoup de la gène de la jeune femme, peut-être voulait-il simplement lui faire de faux espoirs pour la pousser à l’embrasser et mieux la rejeter après afin de la mettre encore dans l’embarra. Hope ne savait que penser. Et, pendant qu’elle réfléchissait, le temps filait. Avant qu’elle n’ai pu statuer sur le comportement à adopter, le jeune homme s’éloignait déjà et reprenait sa position initiale, c’est-à-dire assis, à une distance respectable de la jeune femme. « C’est donc ça. » Seul bon côté de la situation, il semblait avoir deviné qu’il la mettait bel et bien mal à l’aise et ne demanderait peut-être pas d’explications supplémentaire. Ou peut-être que si, avec lui on ne pouvait jamais vraiment savoir…

Hope se redressa à son tour, complètement déboussolée par le comportement du jeune serpentard. Que cherchait-il au juste ? « C’est surprenant, beaucoup de filles en auraient profité pour m’embrasser. » Ca, elle n’en doutait pas. Combien de filles avait-elle entendu parler avec envie d’Amadeus Goyle ? Si l’une d’entre elles avait eu ce genre d’occasion, elle ne l’aurait surement pas laissé filer. Mais, comme à son habitude, Hope réfléchissait trop et laissait passer les occasions.

Malgré son étonnement quant à la tournure des évènements, Hope n’aime pas du tout le sourire qui se dessinait sur le visage d’Amadeus. Il s’amusait beaucoup, tandis qu’elle se débattait pour faire bonne figure. Il trouvait la situation un peu trop drôle au gout de la jeune gryffondor. Ce n’était pas franchement sympa pour la blondinette qui ramait depuis le début de leur drôle d’entrevue. « Ca t’amuses de jouer avec moi ? » Elle fut étonnée d’entendre ces mots franchir ses lèvres, elle l’avait surement pensé un peu trop fort. Après tout, c’était la stricte vérité, et le jeune serpentard ne pourrait pas le nier. « Je n’ai certainement pas les mêmes réactions que tes nombreuses conquêtes. Ou devrait-on plutôt parler de réflexes ? C’est dommage, non ? » Hope savait très bien que le jeune serpentard multipliait les conquêtes. Elle le savait parce qu’on le lui avait dit, et aussi parce qu’elle n’était pas aveugle. Il n’était pas rare de voir une fille à son bras. Et Hope était certaine que ces filles n’avait absolument rien à voir avec elle. Elle n’attendit pas sa réaction, sachant, de toute manière que sa petite rébellion ne mènerait à rien et que jamais, oh grand jamais, il ne s’écraserait pour lui accorder le plaisir d’une petite victoire. Comme lui disait souvent sa mère « Ne t’attaques pas à plus fort que toi ». Elle comprenait seulement en ce jour le bien fondé de ce conseil. Il y avait fort à parier qu’Amadeus s’amusait de sa réaction, encore une fois. Après tout, vus de l’extérieur, les changements d’humeurs de Hope devait sembler comiques.

Hope était loin d’en avoir fini, souhaitant entrer dans son jeu, elle s’approcha à son tour de lui. Bien entendu, elle ne prit pas le risque de s’approcher trop près comme il l’avait fait, certaine que lui ne se laisserait pas allonger sur le sol. Elle s’arrêta donc à quelques centimètres de ses lèvres, plongeant son regard dans celui du beau brun. « Et dans ce cas là, toi, tu fais quoi ? » Elle tenta d’avoir un regard des plus confiants, mais n’était pas vraiment sûre du résultat. Car, elle n’était pas du tout confiante. Et s’il la rejetait violemment ?

Après avoir testé Hope sur sa réaction en l’allongeant dans sur le sol et en approchant ses lèvres, il était sûre que son comportement la gênait. Il y en avait peu des filles comme elles, sur la réserve, qui ne se laissaient pas si facilement approcher par la gente masculine. Il venait de mettre Hope mal à l’aise. La demoiselle se redressa à côté de lui. Il se demanda ce qui allait se passer ensuite. Allait-elle à nouveau s’enfuir, comme à la bibliothèque, d’autant plus qu’il semblait l’avoir percée à jour ? Il se mit à sourire. Amadeus se sentait à la fois victorieux mais aussi intrigué par Hope. N’avait-elle donc jamais embrassé un garçon ? Un baiser, c’était rien, elle n’avait pas à être si gênée. Et puis Amadeus embrassait très bien, il avait beaucoup d’entraînement derrière lui. Toujours en train de jouer avec son brin d’herbe, il trouvait la situation marrante. Il avait bien fait de trouver Hope car cette situation lui faisait presque oublier que ses vêtements étaient trempés. Mais en regardant son pantalon, il constata qu’il avait déjà un peu séché. Merci le vent et le temps doux des derniers jours d’été. En revanche, quand il tourna la tête vers la demoiselle, elle n’avait pas l’air de s’amuser autant que lui. En fait, elle l’observait sans même sourire. « Ca t’amuses de jouer avec moi ? » lui demanda-t-elle directement. Mais c’est qu’elle prenait un peu d’assurance la petite Hope. Il ne fit que sourire de plus belle, sans pour autant répondre à sa question, elle avait bien compris que c’était le cas. Amadeus s’amusait, certes, mais il ne se moquait pas non plus d’elle, quoiqu’un peu quand même. Le beau brun se demanda d’ailleurs pourquoi elle ne trouvait pas la situation amusante non plus. Il y avait de quoi s’amuser avec lui. Si elle n’avait pas d’expérience alors il lui apprendrait volontiers tout ce qu’il y avait à apprendre. Mais peut-être qu’elle voulait simplement y aller doucement avec lui. En tout cas, elle n’avait pas profité du fait qu’il se soit approcher d’elle quelques instants plus tôt pour capturer ses lèvres. « Je n’ai certainement pas les mêmes réactions que tes nombreuses conquêtes. Ou devrait-on plutôt parler de réflexes ? C’est dommage, non ? » lui dit-elle alors, ce qui fit sourire le beau brun. Hope n’avait définitivement pas les mêmes réactions que ses nombreuses conquêtes, enfin si on pouvait appeler ça nombreuses car son frère en avait bien plus. Non, les frères Goyle ne faisaient pas un concours. Mais Hope l’avait peut-être déjà vu avec quelques unes d’elles, c’est vrai qu’il ne se cachait généralement pas avec les filles qu’il fréquentait. Peut-être qu’elle l’avait vu avec Ashara, son amie d’enfance avec qui il passait beaucoup de temps et également amante à ses heures. Hope était adorable, que cherchait-elle à prouver en lui disant tout ça ? Croyait-elle qu’il mourrait d’envie qu’elle lui saute dessus ? Amadeus préféra ne pas répondre mais en effet, c’était dommage car il aurait quand même aimé goûter ses lèvres, ce qui était plutôt étonnant pour lui puisqu’elle était à Gryffondor et qu’aucune de ses conquêtes ne se trouvait dans cette maison jusque là. Hope serait la première sur son tableau de chasse s’il se liait et plus si affinités avec elle. En fait, peut-être qu’elle avait raison, elle représentait un défi d’autant plus grand pour lui.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Hope s’approcha de lui. Elle semblait décidée à jouer à son tour. Elle était bien loin de la jeune fille très prude de la bibliothèque qui était parti lorsqu’il l’avait à peine touché avec le pied. Son visage s’arrêta à quelques centimètres de celui d’Amadeus, elle n’avait pas l’air effrayée. Peut-être qu’il avait tout faux depuis le début et qu’elle avait en fait de l’expérience. Ils se regardèrent donc un instant avant qu’elle ne prenne la parole. « Et dans ce cas là, toi, tu fais quoi ? » dit-elle avec un ton qui se voulait confiant. Et Amadeus y crut. Que faisait-il fans ce cas là ? Facile, il n’eut pas besoin de réfléchir plus de dix secondes pour déposer un baiser sur ses lèvres. C’était un baiser simple et court, mais quand même assez intense. Personne n’avait eu le temps de les voir, mais qu’importe les rumeurs, rien n’atteignait Amadeus Goyle tant qu’on ne prétendait pas le voir embrasser une sang de bourbe. Il recula ensuite son visage et prit la parole. « Tu ne croyais quand même pas que j’allais prétexter un rendez-vous et manquer l’occasion de capturer tes lèvres.. ou tu es bien naïve. » C’était à peine s’il se moquait encore d’elle. Amadeus ne se recula pourtant pas, il resta à quelques centimètres d’elle au cas où elle souhaitait à nouveau l’embrasser et approfondir le baiser. Il dégagea une mèche de cheveux du visage de la demoiselle tout en l’observant. Il trouvait Hope très jolie et il serait plus qu’heureux de la satisfaire si elle en émettait le désir. Mais il avait toujours du mal à saisir ce qu’elle attendait de lui. Tout d’abord elle ne l’embrassait pas puis quelques instants plus tard, elle lui offrait presque ses lèvres. Si elle comptait jouer avec lui, elle était tombée sur la mauvaise personne car il ne jouerait pas avec elle bien longtemps si elle ne lui faisait pas clairement comprendre ce qu’elle voulait de lui. Si seulement il pouvait lire dans les pensées de la demoiselle et savoir à quoi elle était en train de réfléchir à ce moment là. Amadeus se recula très légèrement et afficha un sourire narquois sur les lèvres. « Ça fait quoi d’embrasser un Goyle ? » lui demanda-t-il avec autant de naturel que s’il lui demandait si elle avait des frères et sœurs ou si elle aimait bien la couleur jaune. C’était peut-être un peu égocentrique de sa part de demander ça, mais peu importe. Hope ne pouvait à présent plus se venter de ne jamais avoir embrassé le garçon pour lequel elle craquait.. ou plutôt le contraire ? Il l’imaginait déjà sauter partout dans son dortoir en racontant à qui voulait l’entendre qu’elle avait embrassé le batteur de l’équipe de Quidditch des Serpentards. « Si tu veux recommencer, mes lèvres sont toutes à toi. » lui dit-il en haussant les sourcils d’un air entendu. Et il était prêt à lui offrir bien plus qu’un simple baiser, c’était à elle de décider. En espérant que cette fois, il ne la mette pas mal à l’aise. Bah quoi ? Il lui demandait son avis, c’était un pas en avant vers la compréhension, n’est-ce pas ?

Spoiler:

Lassée de voir Amadeus s’amuser de ses réactions et de sa personne, Hope était bien décidée à agir à son tour. Elle s’entendit, non sans surprise, lui demander si cela l’amusait de jouer avec elle. Ce n’était pas vraiment une question, c’était plutôt une affirmation. D’ailleurs, le beau brun ne prit même pas la peine de lui répondre, tant la réponse était logique. Oui, il s’amusait même comme un petit fou, apparemment, étant donné que la dernière remarque de la jeune femme lui arracha un sourire. Ne prenait-il rien au sérieux ? Ou se pensait-il simplement bien au dessus de tout ça, au dessus d’elle ? Hope enchaîna sur une remarque quant à sa différence de comportement vis-à-vis des nombreuses conquêtes du jeune homme. Sans lui laisser le temps de réagir, Hope s’approcha à quelques centimètres des lèvres d’Amadeus et prit soin de prendre un air assuré, ce qu’elle n’était absolument pas en cet instant.

Hope avait une expérience plutôt limitée en matière de baisers. Bien sûr, il y avait eu les baisers échangés les soirs de liesse, suite à une victoire de l’équipe de Quidditch, dans la salle commune des gryffondors, mais pouvait-on véritablement parler de baiser lorsque que quelqu’un arrivait, vous plaquait contre un mur, vous arrachait un baiser et s’en allait de suite trouver une autre victime ? Non, ça n’avait strictement rien à voir avec un vrai baiser. Cette maigre expérience permettait simplement à Hope de pouvoir dire qu’elle avait déjà embrassé un garçon, sans pour autant être amenée à mentir. Mais, elle était bien consciente que si Amadeus consentait à l’embrasser à cet instant, cela n’aurait absolument rien à voir avec les baisers volés et plutôt brutaux qu’elle avait pu connaître dans la salle commune de sa maison. Le manque d’expérience de la jeune femme la rendait un peu gauche et craintive. Mais, pour une fois, elle prenait les devant, cherchant à provoquer une réaction chez son interlocuteur.

La réaction ne se fit pas attendre. A peine Hope avait-elle fini sa phrase, qu’elle sentit les lèvres d’Amadeus se poser sur les siennes. C’était beaucoup plus doux que le peu qu’elle avait pu connaître avant ça. Le baiser fut court, mais suffisamment long pour laisser le gout des lèvres du serpentard sur la bouche de la jolie blonde. A son grand étonnement, Hope ne rougit pas, gardant les yeux ancrés dans ceux d’Amadeus, quémandant presque un autre baiser. Le jeune homme éloigna un peu son visage de celui de Hope afin de prendre la parole. « Tu ne croyais quand même pas que j’allais prétexter un rendez-vous et manquer l’occasion de capturer tes lèvres.. ou tu es bien naïve. » Si Hope était naïve ? Oui, assurément. Mais, ce n’était pas pour autant qu’elle avait cru qu’il se serait échappé. Au pire, il l’aurait repoussé, mais il ne serait pas partit à toute jambes. Hope le connaissait assez peu, mais assez pour deviner que ce n’était pas son genre d’avoir de telles réactions. L’entendre dire qu’il n’allait pas manquer une occasion de capturer ses lèvres avait quelque chose de magique. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune gryffondor. Jamais elle n’aurait cru qu’elle puisse un jour avoir ce genre de comportements et de discutions avec Amadeus Goyle… Le jeune homme dégagea une mèche de cheveux, encore un peu mouillée, du visage de la jeune femme et, comme s’il avait lu dans ses pensées, il ajouta : « Ça fait quoi d’embrasser un Goyle ? » Il avait posé la question d’un air plus que confiant. Quelle arrogance. Mais, Hope devait bien avouer qu’il savait y faire, son baiser avait été plus qu’agréable et la jeune femme ne demandait qu’à recommencer, mais craignait de passer pour une dévergondée si elle s’emparait de ses lèvres, comme ça, sans prévenir. Elle avait toujours peur du jugement que le beau serpentard pouvait bien lui porter, au fond de lui.

Hope observait Amadeus, un petit sourire amusé sur les lèvres, suite à sa dernière question. Elle cherchait ses mots pour lui répondre. Elle ne pouvait décemment lui dire qu’il embrassait comme un dieu. Ce jeune homme avait déjà un égo surdimensionné, ce n’était absolument pas la peine d’en rajouter. Avant qu’elle n’ai eu le temps de lui répondre, il enchaîna. « Si tu veux recommencer, mes lèvres sont toutes à toi. » Hope sourit à nouveau, tentée par cette perspective. Il l’invitait à l’embrasser, pourquoi ne pas répondre à l’invitation ? Et puis, elle avait trop réfléchit jusque là et cela ne lui avait pas apporté grand-chose. Dans la vie, il fallait savoir agir, aussi, et non resté simplement assise sagement à attendre que les choses se fassent toutes seules.

Malgré tout, Hope choisit de d’abord répondre à la question précédente d’Amadeus. « Ce que ça fait d’embrasser un Goyle ? Je ne sais pas trop… » Elle jeta un regard qui se voulait mystérieux au serpentard qui semblait, encore une fois, attendre une réponse précise, bien qu’il était évident qu’il ne doutait pas une seule seconde de sa prestation. Cette réflexion fit sourire, un peu bêtement, la jeune femme. C’était quelqu’un comme ça qui lui fallait, quelqu’un qui ai assez d’assurance pour lui en insuffler un peu dans les moments où elle en manque cruellement. Et, de l’assurance, il était évident que Amadeus Goyle en avait à revendre. C’était sans doute pour ça que Hope avait toujours été attirée par les mauvais garçons. Amadeus possédait ce qu’elle ne possédait pas et pourrait surement l’aider à évoluer. Il fallait absolument qu’elle l’ai. Mais, ce n’était pas chose simple que d’obtenir l’héritier des Goyle.

Hope s’approcha à nouveau le jeune serpentard, se débarrassant de sa timidité maladive comme elle le pouvait, c'est-à-dire, en réfléchissant un minimum à ce qu’elle allait faire. « Je n’ai pas eu le temps de me faire une opinion… » Sitôt cela dit, elle posa à son tour ses lèvres sur celles du serpentard et s’appliqua à donner à ce baiser toute la profondeur dont elle était capable. Pour une novice, elle se débrouillait plutôt bien, bien que son manque d’expérience devait quand même se faire ressentir. Elle s’éloigna ensuite doucement, mais laissant son visage tout de même très près de celui d’Amadeus, afin de se laisser le luxe de pouvoir plonger son regard dans celui du beau brun. Elle ajouta : « Oui, c’est plutôt pas mal. » Elle doutait que cette réponse ne satisferait pas le serpentard qui devait s’attendre à une réaction plus enthousiasme, que Hope contenait, afin de ne pas passer pour une groupie excitée. Peut-être que cette réponse le pousserait à l’embrasser de nouveau, afin de lui faire remarquer que ses baisers étaient plus que « pas mal » ?

Après le premier baiser qu’ils avaient échangé, Amadeus s’était attendu à voir Hope rougir. Mais les joues d’Hope conservèrent une teinte normale. Alors quand il lui faisait du pied, elle devenait rouge comme une tomate mais quand il l’embrassait, il ne lui faisait pas autant d’effet ? Il fut presque vexé de cette constatation. Mais ce devait être autre chose car il en était sûr, il embrassait bien. Après tout, celles qui lui avaient succombées ne s’étaient jamais plaintes de lui. Amadeus n’avait entendu que des compliments sur sa personne, même s’il savait qu’il n’était pas parfait, il n’était tout de même pas loin de la perfection. Le fait qu’Amadeus lui dise qu’il n’aurait pas manqué l’occasion de l’embrasser fit naître un sourire sur le visage d’Hope. Elle semblait ravie qu’il l’ait fait et qu’il ne soit pas parti ou qu’il ne l’ait pas repoussé. Et lui ne regrettait pas de l’avoir fait car après tout, il n’était promis à personne encore, Hope était très belle et de sang pur. Seul son caractère un peu trop discret lui faisait défaut, avec le fait qu’elle soit à Gryffondor bien sûr. Il ne lui manquait plus qu’à s’assurer qu’ils avaient les mêmes valeurs, mais cela pouvait attendre. Ce n’était pas une chose sur laquelle on pouvait se renseigner entre deux baisers. Comme il pouvait parfois se montrer assez curieux, mais aussi puisqu’il avait aussi envie de se faire complimenter, Amadeus demanda avec arrogance à Hope ce que cela faisait d’embrasser un Goyle. Beaucoup de filles à Poudlard aimeraient pouvoir dire qu’elles en avaient embrassé un, que ce soit Amadeus ou Zane. Par contre, le premier type qui se venterait d’avoir embrassé la cadette aurait des soucis avec les deux grands frères. Il s’attendait à ce que la question embarrasse Hope, mais ne vit toujours pas le rouge lui monter aux joues. La Gryffondor prenait-elle pleinement confiance en elle avec le Serpentard ? Ses lèvres s’étirèrent alors en un doux sourire amusé. Elle n’allait quand même pas lui répondre qu’embrasser un Goyle, c’était drôle ? Hope réfléchit alors, bien trop longtemps pour Amadeus. Alors il parla à nouveau, en lui disant que si elle voulait recommencer, ses lèvres étaient toutes à elle. Mais il ne doutait pas, Hope voulait définitivement l’embrasser à nouveau. La réplique du jeune homme la fit à nouveau sourire. C’est sûr, Hope était totalement dans sa poche. « Ce que ça fait d’embrasser un Goyle ? Je ne sais pas trop.. » lui répondit-elle enfin. Elle se moquait de lui, il le savait, elle ne pouvait pas lui dire ça sérieusement. Amadeus la regarda, perplexe, attendant une suite. Forcément, il devait y avoir une suite car si Hope n’avait pas apprécié son baiser, son égo en prendrait un coup. Hope devait forcément être sous le charme de ses expériences. Elle essayait de le faire douter. Mais la seconde d’après, Hope se mit à sourire. Amadeus fut tout de suite plus rassuré, pas qu’il était réellement en train de douter, bien sûr. Amadeus resta quant à lui très sérieux, il attendait toujours sa réponse, elle ne pouvait pas se contenter de ne pas savoir où il allait recommencer jusqu’à ce qu’elle lui donne son avis.

Bien plus sûr d’elle qu’elle ne l’avait été jusque là, Hope approcha à nouveau son visage de celui d’Amadeus, qui fut agréablement surpris par son audace. Il attendait avec impatience son verdict, et il avait l’intuition qu’il allait lui plaire. Le regard d’Hope semblait plutôt malicieux. « Je n’ai pas eu le temps de me faire une opinion.. » lui dit-elle alors, très délicatement. Amadeus eut un léger sourire. Forcément, elle en redemandait, il n’était pas étonné. Avant même qu’il ne réagisse, Hope scella ses lèvres sur celles du jeune homme. Le baiser fut cette fois plus profond qu’il ne l’avait été la première fois. Avec l’expérience qu’il avait, il ne vit presque que du feu à l’inexpérience d’Hope, savourant chaque seconde. Il sentit quand même qu’il devait mener la danse. Amadeus allait glisser sa main derrière la nuque de la jeune fille quand elle s’éloigna doucement, le laissant assez frustré de s’arrêter là. Toujours très proches après ce baiser, ils se regardèrent un instant. « Oui, c’est plutôt pas mal. » tira Hope comme conclusion, sur un ton plutôt monotone. Elle n’était pas assez enthousiaste au goût d’Amadeus, mais elle devait sans doute le faire exprès pour qu’il recommence à l’embrasser. Elle ne pouvait pas trouver ça juste pas mal. Il embrassait bien mieux que ça et il méritait un meilleur compliment. Dommage pour Hope, elle allait devoir le lui fournir. « Si tu trouves ça seulement pas mal, c’est que tu ne dois pas avoir beaucoup d’éléments de comparaison. » dit-il sur un ton sec, mais qui se voulait quand même léger. Amadeus n’avait pas l’intention d’insulter Hope et ses expériences, bien sûr. Il voulait simplement lui faire comprendre qu’elle ne devait pas avoir embrassé beaucoup de garçons si elle trouvait qu’il était dans la moyenne, parce qu’il était certain d’être bien plus que ça. Oui, les chevilles d’Amadeus vont très bien, merci. Amadeus posa sa main sur la joue d’Hope et lui caressa la joue avec adresse. Il plongea son regard dans celui d’Hope. « Maintenant, dis-moi la vérité. » lui dit-il tout doucement. La vérité qui vanterait ses mérites, bien sûr. Amadeus savait qu’elle mentait, elle diminuait forcément ce qu’elle avait ressenti, il ne pouvait en être autrement. Il lui faisait de l’effet, elle était sous son charme. Elle devrait être dans les nuages. Amadeus continua de caresser la joue de la belle blonde, rapprochant son visage. Les lèvres du Serpentard effleurèrent celle de la belle Gryffondor sans que ce contact ne se transforme jamais en baiser. Puis il s’éloigna lentement, plutôt à contrecœur, il fallait l’avouer, mais n’en montra rien. Un sourire plutôt sadique se dessinait sur son visage. Il aimait jouer avec elle, il l’avait déjà montré, et bien il n’avait pas terminé.

« Je retire ma proposition précédemment formulée. Si tu veux à nouveau goûter à mes lèvres, alors il faudra que tu fasses mes éloges. » dit-il d’un ton très sérieux. Bien sûr, il plaisantait mais il était très bon comédien quand il le voulait. Il tourna la tête vers Hope, patientant. Dans la tête du garçon, il se disait qu’Hope n’avait qu’une envie, c’était de l’embrasser à nouveau alors forcément, elle se laisserait menée par le bout du nez. « Dis-moi que j’embrasse comme un dieu. » ajouta-t-il sans quitter Hope des yeux une seconde. Il la taquinait, bien sûr, mais son visage affichait toujours un air sérieux. Amadeus n’avait aucun sourire. Il fixait Hope tout en essayant de deviner ses pensées. Au bout de quelques secondes, il se mit à rire, d’un coup. Il se moquait totalement d’elle, pas méchamment, mais il se moquait. « C’est bien, j’ai cru un instant que tu allais réellement le faire. » Hope paraissait tellement naïve, c’était en fait ce qu’il était en train de lui dire. Naïve et innocente à la fois. Les filles comme elles étaient rares à Poudlard, très rares. « J’espère que je ne te vexe pas, ce n’était pas mon intention. » ajouta-t-il précipitamment devant la tête déconfite de la belle blonde.

Comme elle l’avait deviné, sa remarque ne plut pas du tout au jeune Goyle qui ne devait pas avoir pour habitude qu’on se permette de juger sa prestation à l’aide d’un simple « pas mal ». Hope avait dit cela pour le pousser à la faire changer d’avis en l’embrassant à nouveau, mais aurait peut-être du prendre plus en considération l’égaux surdimensionné du serpentard qui n’admettait pas les critiques négatives ou même neutres. Amadeus était habitué aux éloges et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. « Si tu trouves ça seulement pas mal, c’est que tu ne dois pas avoir beaucoup d’éléments de comparaison. » Le ton qu’avait utilisé Amadeus pour faire cette remarque était un peu trop sec aux yeux de la jeune gryffondor. Il avait touché un point sensible. Hope n’avait quasiment aucune expérience et il avait du le devenir. Cela se voyait-il tant que ça ? Pourtant la blondinette avait tout fait pour que cela ne se remarque pas trop. Son inexpérience n’avait jamais vraiment mis Hope mal à l’aise. Après tout, ce n’était pas les prétendants qui lui manquait. Elle se savait plutôt mignonne, douce et de sang pur, ce qui attirait pas mal de prédateurs. Nonobstant tout cela, la jeune femme restait encore et toujours célibataire. Elle était très difficile en matière de garçon et il était rare que l’un d’entre eux entre dans ses critères. Pourtant, c’était le cas d’Amadeus. Elle avait rarement rencontré quelqu’un qui lui plaisait autant…

Toujours un peu douchée par la dernière remarque d’Amadeus, Hope gardait le silence. Elle le savait, les filles qui n’avaient aucune expérience avaient tendance à faire fuir les hommes. Celles-ci se révélaient très prudes et parfois inaccessibles. Pourtant, le jeune serpentard approcha sa main et lui caressa doucement la joue. Hope en fut un peu soulagée. Au moins, il ne partait pas à toute allure. « Maintenant, dis-moi la vérité. » La vérité à propos de quoi ? Voulait-il qu’elle lui reparle de son baiser ou alors voulait-il savoir s’il avait bien deviné et si elle n’avait vraiment aucune expérience ? Hope aurait nettement voulu qu’il s’agisse de la première possibilité. Dans le doute, elle s’abstient de répondre. Après tout, elle n’allait pas se risquer à entamer une discussion sur son manque d’expérience s’il voulait simplement lui parler du dernier baiser qu’ils avaient échangé. Il s’agissait tout de même d’Amadeus Goyle. Il ne serait pas étonnait qu’il soit toujours en train de psychoter à cause de cette histoire de baiser mal jugé. Peut-être que naguère aucune fille n’avait osé lui faire une telle remarque et qu’il ne s’en remettait pas…

Hope vit le visage du beau serpentard s’approcher de plus en plus du sien. S’était-il décidé à faire à nouveau ses preuves et lui démontrer qu’il embrassait définitivement bien ? Ses lèvres effleurèrent plusieurs fois celle de la jeune gryffondor sans pour autant qu’il se décide à l’embrasse. Qu’attendait-il ? Il finit par s’éloigner lentement. Hope lui lança un regard frustré. Qu’est-ce qu’il avait encore ? Fallait-il qu’elle se mette à genoux devant lui en lui chantant une sérénade et en lui disant qu’il embrassait comme un dieu ? « Je retire ma proposition précédemment formulée. Si tu veux à nouveau goûter à mes lèvres, alors il faudra que tu fasses mes éloges. » Ah oui, effectivement, c’était bien ce qu’il voulait. Hope plongea dans une intense réflexion. On aurait pu croire qu’elle essayait de résoudre une équation d’algèbre particulièrement compliquée. Fallait-il qu’elle s’abaisse à ce qu’il lui demandait et avoue avoir un peu sous-estimé sa capacité à embrasser ? Mais, ce serait une nouvelle fois se contredire et elle s’était assez contredite devant lui pour les dix ans à venir. Elle lui lança un regard méfiant, se taisant toujours. Il allait finir par croire qu’elle était soudainement devenue muette. C’était un comble pour cette jeune femme qui avait pourtant la langue bien pendue en temps normal. « Dis-moi que j’embrasse comme un dieu. » Et il remettait ça. A croire qu’il n’avait que ça en tête. « Personnellement, je n’ai jamais embrassé de dieu, donc je ne peux pas comparer. Si ça se trouve, ce n’est qu’une légende et les dieux embrassent très mal… » Oui, Hope était au courant que ce n’était qu’une expression, mais c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour éviter de répondre directement à sa question. Son regard se perdit et s’arrêta sur les fleurs qui bordaient le lac. Certaines étaient d’un jaune poussin, c’était vraiment très joli.

L’attention de Hope fut renvoyée vers Amadeus quand celui-ci se mit à rire. Hope soupira et ne s’en cacha pas. Pourquoi se moquait-il toujours d’elle ? Bon d’accord, si on faisait un bilan, elle s’était ridiculisée une première fois en tombant dans le lac, une deuxième fois en tentant de lui mentir sans y parvenir et une troisième fois en ne dissimulant pas suffisamment son manque quasi-total d’expérience. Comme on dit, jamais deux sans trois. Hope se sentait suffisamment idiote, il n’avait franchement pas besoin d’un rajouter en lui riant au nez. « C’est bien, j’ai cru un instant que tu allais réellement le faire. » Hope resta horripilée devant cette remarque. C’était certain, il la prenait vraiment pour la dernière des idiotes. « J’espère que je ne te vexe pas, ce n’était pas mon intention. » Il ajouta cette dernière phrase un peu précipitamment, mais Hope n’arrivait à distinguer aucune lueur de sincérité dans son regard. Il était tellement fort pour cacher son jeu qu’il était quasiment impossible de le percer à jour. C’était un peu tard pour se demander si elle était vexée…

Hope recula afin d’être à nouveau à bonne distance du jeune homme. Elle en avait assez. La dernière remarque du jeune serpentard avait été la cerise sur le [gâteau. Il s’était assez moqué d’elle, elle n’avait plus qu’une envie, prendre congé et rejoindre le château afin de prendre une bonne douche et changer de vêtements car les siens n’avaient pas vraiment eu le temps de sécher. Elle enleva la veste d’Amadeus se ses épaules et la posa délicatement sur les genoux de son propriétaire. « Merci pour la veste, je vais rentrer maintenant. » Son ton était beaucoup plus sec qui lorsqu’elle s’était exprimé auparavant. Au fond d’elle, elle n’avait pas du tout envie de partir, elle serait bien encore resté quelques heures après de lui, pourquoi pas jusqu’à la tombée de la nuit ? Mais, il avait touché un point sensible en lui parlant comme à la dernière des idiotes et le mécontentement de la jeune gryffondor l’empêchait de réfléchir convenablement à la situation, de se calmer et d’expliquer calmement ce qui l’avait dérangé dans le comportement du beau brun. Non, ça, dans l’absolu, elle n’en était pas capable.

La jeune femme se leva un peu brusquement. Un frisson la traversa, le temps s’était rafraichit et maintenant qu’elle n’avait plus la veste d’Amadeus sur les épaules, elle sentait beaucoup plus le froid. Mais, elle n’allait tout de même pas s’abaisser à lui demander à nouveau sa veste, ça, non. Histoire de s’assurer qu’il avait bien saisit qu’elle n’avait pas apprécié sa dernière remarque, elle reprit parole. « Je ne t’impose pas plus ma présence. Tu devrais aller retrouver une de tes amies, oh combien plus intelligentes que moi ! ». Sa voix avait un peu tremblé. Au fond, elle était un peu blessée par le fait qu’Amadeus puisse mal la considérer. Après tout, cela faisait si longtemps qu’elle rêvait de passer du temps avec lui et elle venait de tout foutre en l’air… Hope se dirigea vers le château sans se retourner, retenant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Non, elle ne pouvait pas pleurer pour ça, ça n’en valait pas la peine. Malgré tout, une larme s’aventura sur sa joue, puis deux… Et merde.

Le manque de réaction d’Hope face au baiser d’Amadeus lui donna envie de jouer à peu avec elle à nouveau. Il lui demanda donc de faire ses éloges. Bien sûr, il plaisantait. Il avait l’impression qu’Hope était naïve et il se moquait légèrement d’elle. Il n’avait pas l’habitude de fréquenter des filles dans son genre, il s’amusait comme un fou. Amadeus n’avait pas vraiment l’intention de laisser Hope lui faire ses éloges, il allait la stopper avant qu’elle ne se mette réellement à réfléchir. Mais il aurait été curieux d’entendre ce qu’elle avait à dire sur lui. Elle avait l’air un peu perdue et n’avait pas l’air d’avoir saisi son sens de l’humour. Hope était donc réellement en train de trouver des compliments à lui faire. Il eut un léger sourire aux lèvres en le constatant. Il s’approcha un peu d’elle et lui demanda de lui dire qu’il embrassait comme un dieu, poussant l’histoire un peu plus loin. Il avait vraiment l’air sérieux et pourtant, il ne l’était pas vraiment. Il se demandait comme la belle blonde allait réagir face à ce qu’il lui demandait de faire. Amadeus se demanda s’il avait réellement envie de l’entendre le lui dire, ce qui le flatterait si c’était vrai, ou s’il avait envie qu’elle se rebelle un peu pour qu’elle lui prouve qu’elle n’était pas qu’une jolie poupée blonde. Il allait juste attendre. « Personnellement, je n’ai jamais embrassé de dieu, donc je ne peux pas comparer. Si ça se trouve, ce n’est qu’une légende et les dieux embrassent très mal.. » répondit la belle Hope. Le Serpentard la regarda, un peu perplexe. C’était une expression. Mais il savait qu’Hope n’était pas bête et qu’elle le savait aussi donc il se demandait ce qu’elle venait de lui dire là. Mais il décida de bien le prendre. C’est vrai que personne n’avait jamais embrassé de dieu mais l’expression était plutôt en faveur du fait qu’un dieu embrasse parfaitement. Les baisers d’Amadeus n’étaient-ils pas parfaits ou se rapprochant de la perfection ? Il ne voulait pas se lancer des fleurs mais il avait quand même pas mal d’expériences, on ne pouvait pas dire qu’il embrassait comme un pied. Là encore, c’était une expression qu’il venait d’utiliser. Mieux valait qu’il se taise s’il ne voulait pas avoir un exposé sur les pieds. La Gryffondor répondait à ses questions simples par des équations d’algèbre compliquées alors qu’une simple réponse aurait suffit. Après sa réponse, Hope paraissait un peu gênée. Il se demanda encore si elle allait lui répondre et s’il devait parler. Hope était-elle encore en train de chercher des compliments à lui faire ? Il se mit à rire. De toute évidence, non. Elle avait terminé de parler. Il était plutôt fier qu’elle ne se soit pas abaissée à lui baiser les pieds – là encore une expression sur les pieds. Hope se mit à soupirer et il ne comprit pas vraiment. Il n’avait pas voulu être méchant. Il essaya de justifier son rire en disant qu’il était content qu’elle ne lui ait pas cherché d’éloges, mais elle semblait rester vexée. Amadeus tenta donc de se rattraper en lui précisant que justement, il n’avait pas eu l’intention de la vexer. Mais apparemment, ça ne fonctionna pas vraiment. Elle était vraiment vexée, il le vit dans ses yeux.

La demoiselle recula alors, s’éloigna de lui. Amadeus la regarda et la laissa faire. Après tout, si elle s’était vexée, ce n’était pas de sa faute, il n’avait pas voulu dire quelque chose de méchant. C’était simplement Hope qui l’avait mal pris. Si elle était vexée, c’était uniquement de sa faute à elle. Il regarda Hope retirer la veste qu’il lui avait mise sur les épaules pour qu’elle n’ait pas froid. Elle la posa délicatement sur ses genoux. Au moins, elle ne la lui avait pas jeté au visage, chose qu’il aurait fait lui s’il était vexé. Ils n’avaient décidément pas le même caractère ou le même comportement. « Merci pour la veste, je vais rentrer maintenant. » lui dit la belle blonde très sèchement. Un ton qui surprit un peu Amadeus parce qu’il n’avait jamais entendu la Gryffondor lui parler comme ça jusque là. Un ton qu’il n’appréciait pas vraiment, mais il se retient de tout commentaire. Ne venaient-ils pas de passer un moment agréable ? Elle pouvait tout oublier pour un petit rire qu’il avait eu. Il ne la comprenait pas vraiment. Silencieusement, il serra sa veste contre lui. Maintenant, lui aussi était vexé qu’elle s’en aille. Comment pouvait-elle le laisser là ? On ne laissait pas en plan un Goyle. Hope se leva d’un coup, mais il l’avait vu venir. Le Serpentard tourna son regard vers le lac. Soit, elle avait décidé de partir, tant pis pour elle. Des filles, il en aurait bien d’autres, il n’avait pas besoin de petites capricieuses comme Hope. Avant de partir, elle reprit la parole. « Je ne t’impose pas plus ma présence. Tu devrais aller retrouver une de tes amies, oh combien plus intelligentes que moi ! » Amadeus leva les yeux au ciel. Pour qui Hope se prenait-elle ? De toute façon, il n’allait pas se prendre la tête pour elle, il avait une armada de filles à ses pieds s’il le voulait. Il était énervé contre elle parce qu’elle le fuyait encore et il détestait ça. N’était-elle pas censée être plus courageuse que lui ? Il ravala sa fierté et lança à Hope. « Je n’y manquerais pas ! » Mais elle ne se retourna pas. Tant pis pour elle, après tout. Il s’était peut-être fait des idées en croyant qu’elle avait un quelconque intérêt. Une chose était sûre, il en avait fini avec elle. Amadeus n’irait plus la chercher comme il l’avait fait toute la semaine, il n’irait plus lui parler. « Foutus filles. » dit-il en jetant sa veste par terre, à quelques centimètres de lui, se fichant à présent de son état. Il aurait bien eu besoin d’une cigarette, là tout de suite, mais il se rappela que son paquet était fichu et qu’il l’avait jeté dans le lac. Alors il se leva, récupéra sa veste et se dirigea vers sa salle commune. Quelques regards se tournèrent vers lui, curieux de savoir pourquoi il avait l’air trempé, mais personne n’osa lui parler. Vu la rage qui pouvait se lire sur son expression, il ne valait mieux pas s’y aventurer.

La suite au prochain épisode.

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