« Mais, qu'est-ce que tu fais ici ?. » - Zane & Hope & Saffra

Il faisait nuit noire. Hope marchait au pas de course dans un village désert. Tous les volets des maisons étaient clos. Ainsi présenté, les lieux semblaient abandonnés. De fines gouttelettes tombaient sur sa tête encapuchonnée de la jeune fille. Elle aurait voulu s’arrêter, se mettre à l’abri, se reposer un peu, mais il en était hors de question. Elle devait partir et mettre le plus possible de distance entre elle et l’endroit d’où elle venait. Sa conscience lui intimait l’ordre de ne pas s’arrêter et de presser le pas. Elle devait protéger sa vie et surtout protéger celle de l’enfant. En effet, elle portait dans ses bras un nourrisson d’à peine quelques heures. Hope savait qu’elle devait le sortir de là. Ca ne pouvait pas se passer comme c’était écrit, il y avait forcément une autre issue. N’y tenant plus, elle s’abrita quelques secondes sous le porche d’une porte et osa, pour la première fois depuis son départ, risquer un coup d’œil vers le nourrisson.

Hope se réveilla en sursaut, ne sachant pas très bien si le cri qu’elle avait poussé s’était répercuté dans son rêve ou bien dans la réalité. Apparemment, elle ne devait pas avoir fait beaucoup de remue ménage puisqu’elle pouvait percevoir la respiration régulière des filles qui partageaient son dortoir. Elle ne semblait avoir réveillé personne, tant mieux. La jeune femme s’assit sur son lit et entoura ses genoux avec ses bras. Son cœur battait encore à tout rompre. Elle essayer de calmer sa respiration. Rien qu’en fermant les yeux, le décor terrifiant de son cauchemar ressurgissait. Bien qu’elle ne voulait pas y penser, les images venaient d’elles mêmes. Heureusement, dans quelques minutes, son inconscient allait faire son travail et effacer une grande partie de ce qu’elle venait de rêver. Si parfois il était rageant de ne plus se souvenir du contenu exacte d’un rêve qui paraissait agréable, cette fois-ci, Hope ne s’en plaignait pas. Elle avait hâte que ces terribles images passent aux oubliettes. Ce rêve qu’elle avait fait, elle n’avait pas besoin de s’interroger longtemps sur sa signification. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait un cauchemar de ce genre là. Le nourrisson qu’elle portait dans cet affreux village n’était autre que sa petite sœur, Eva, décédée à la naissance. En accourant ainsi dans les rues désertes, Hope voulait surement la sauver d’une mort certaine, qu’elle échappe à son destin. Bien qu’elle n’était âgée que de six ans lors de la tragédie qui avait touché sa famille, Hope en avait été très affectée. Depuis, elle avait toujours redouté de devoir elle aussi, un jour, mettre un enfant mort au monde, ou de mettre un enfant au monde tout simplement. Peut-être était-ce en partie pour cela qu’elle ne se laissait approcher par aucun garçon ? Dans le but de ne jamais se lier à un homme et de ne jamais avoir à fonder une famille ? Si tout était aussi simple…

Sa respiration et son rythme cardiaque étaient revenus à la normale. Hope saisit sa baguette magique qui se trouvait sur sa table de chevet et lança un sortilège basique afin d’éclairer la pièce. Une faible lumière apparue, au bout de sa baguette, suffisant pour distinguer ce qui se trouvait dans la chambre. La jeune gryffondor ne fut pas surprise de constaté que le lit juste à côté du sien était vide. Saffra s’était encore aventurée dehors après le couvre feu. Hope aurait surement un récit détaillé de ses aventures nocturnes dès le lendemain matin. Mais, pour l’instant, son amie était absente et un joyeux bazar régnait autour de son lit, Saffra n’ayant jamais été en très bons termes avec la notion d’ordre. Sur l’oreiller de celle-ci elle aperçu Bob, le boursoufflet de Saffra qui dormait paisiblement. Hope lui lança un regard noir. Cette petite bestiole avait beau être très mignonne quand elle dormait, il n’en était pas de même quand elle était éveillée et qu’elle dévorait la moitié des affaires de Hope. Elle avait finit par menacer sérieusement Saffra si elle ne tenait pas mieux son animal de compagnie. Bien entendu, ça n’avait eu aucun effet.

Consciente du fait qu’elle ne pourrait pas se rendormir d’ici quelques heures, Hope décida d’aller faire un tour dans la salle commune des gryffondors. Elle sera mieux à lire un livre près du feu plutôt qu’à recasser sans cesse son mauvais rêve dans son lit. Elle se leva et se dirigea sans bruits vers la porte du dortoir. Sa tenue était un peu légère, mais qui la croiserait à cette heure ? Et puis, de toute manière, entre élèves de la même maison, ils étaient un peu comme une grande famille, il n’était pas rare de voir des élèves se balader en tenu plus que décontractée sans éprouver le moindre gène d’être vu ainsi.

Alors qu’elle allait s’installer dans un des fauteuils près du feu de la salle commune, Hope entendu le portrait coulisser. Elle vit deux élèves de deuxième année entrer en pouffant de rire. Ces deux là avaient du faire une petite visite nocturne du château et, vu leurs chuchotements excités, ils avaient faillis se faire prendre par le concierge. Hope se demanda où pouvait bien être Saffra. Elle n’eu pas le loisir de se questionner plus longtemps sur son amie car quelque chose d’autre attira son attention. Quelqu’un venait de sortir de l’ombre, il était entré à la suite des deux élèves de deuxième année qui étaient bien de trop occupés à s’extasier de la façon dont ils avaient échappé au concierge pour se rendre compte qu’ils avaient été suivis et, pire, qu’ils avaient peut être permis à un intrus d’entrer dans la salle commune des lions.

Sans prêter la moindre attention à Hope, les deuxièmes années se dirigèrent immédiatement vers l’escalier en colimaçon qui menait aux dortoirs, laissant ainsi la jeune fille seule avec le nouveau venu. Elle se plaça face à lui, les bras croisés et le détailla des pieds à la tête. Pas de doute, il ne faisait pas partie de la maison des gryffondors. Elle était même presque certaine de l’avoir vu à la table des serpentards. A force d’épier Amadeus en cachette, elle finissait par retenir certains visages. « Je crois que tu t’es trompé de salle commune. » Son ton n’était en aucun cas conciliant. Fervente patriote de sa maison, Hope n’appréciait guère qu’on franchisse aussi facilement les frontières des lieux qui leur étaient réservés. Première de sa famille, depuis des générations, à rejoindre les rangs des gryffondors, au grand dame de ses parents, Hope faisait de cette maison sa nouvelle identité, la preuve qu’on ne suivait pas forcément le même chemin que ses parents, que chaque être était unique. Et, il lui était fort déplaisant de voir un serpentard s’aventurer sur son territoire sacré. « Ou tu souhaite peut-être une visite guidée, ou une petite collation ? » Elle appuya bien son ton ironique pour que le serpentard ne s’imagine pas un seul instant qu’elle puisse être sérieuse. Ce qu’elle voulait c’était tout simplement qu’il se rende compte qu’il était de trop et qu’il débarrasse le planché et vite pour qu’elle puisse enfin lire près du feu comme elle l’avait décidé quelques instants auparavant.

Hope regarda de nouveau le nouveau venu de la tête au pied, sa tenue laissait beaucoup à désirer. Elle lui en aurait bien fait la remarque, mais elle se rendit compte qu’elle n’était guère mieux. En effet, la jeune fille portait un short, un petit peu trop court pour se balader avec, ainsi qu’il débardeur. Il fallait reconnaître que, à eux deux, ils pouvaient lancer une nouvelle mode, dans un style laissé allé, décontracté, ils avaient toutes leurs chances. Après tout, il fallait voir ce que certains moldus mettaient de nos jours. Hope observait leur monde de très loin, mais s’était aperçu que leur mode vestimentaire pouvait varier assez brusquement, mais là n’était pas la question. La question résidait dans le fait qu’un intrus s’était introduit chez elle, pour ainsi dire.

Mais, qu'est-ce que tu fais ici ? ft Hope & Zane

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