Sujet: i won't give up on you — LUCE. Ven 28 Sep - 19:51
Les journées se raccourciraient, le soleil avait fait place à la pluie, s’effaçant pour laisser entrer l’hiver et le froid, mais avant cela les couleurs de l’automne qui se glissaient dans les arbres, la nuit qui tombaient plutôt, les journées qui tardaient à se lever, laissant les élèves dans une espèce de torpeur les premiers jours, le temps de s’habituer au changement de saison. Le jeune homme, qui avait toujours vécu sous le soleil doux et chaud de l’Italie, n’aimait pas ces mois de transaction, il ne voyait pas la vie en gris, n’aimait que les extrêmes, la chaleur ou le froid mordant, le soleil ou la nuit complète. Il n’aimait pas la pluie, surtout cette pluie anglaise fine qui vous glaçait jusqu’aux os, qui se glissait dans vos vêtements, vous obligeant à prendre des douches brulantes pour espérer se réchauffer, qui empêchait les longues promenades dans la nature si on ne voulait pas attraper la mort. Non, Eliot n’aimait pas le mois d’octobre, il lui rappelait à quel point l’Italie et sa vie là bas lui manquait, à quel point sa mère lui manquait parfois, même si ils n’avaient jamais eu une relation très fusionnelle. Il savait que sa mère l’avait aimé, de tout son cœur, mais elle n’avait pas su faire face à la vie, aux problèmes qui s’étaient glissés sur son chemin, au manque d’amour dans sa vie et dans son couple. L’homme qu’elle avait épousé avait fini par la détruire, Eliot en était bien conscient, mais il en voulait toujours à sa génitrice de les avoir abandonnés, lui et sa sœur, Luce surtout, à qui une présence féminine dans sa vie devait manquer, surtout vu ce à quoi elle devait faire face depuis toujours, elle était forte, elle savait se battre, c’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le vert et argent adorait tellement la jeune fille, pourquoi il était si fier d’elle, grâce à cette force intérieur qui habitait la blondinette et qui ne l’avait jamais quittée. Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée, il savait que la vie de Luce ne devait pas être facile tous les jours, à cause de sa condition, mais aussi à cause de lui, il se savait protecteur, parfois trop, combien de fois ne le lui avait-elle pas reproché ? Mais il était incapable d’agir autrement. Il devait la protéger, car il avait le sentiment qu’elle ne pouvait compter sur personne d’autre que lui pour assumer ce rôle. Il fallait avouer qu’Eliot avait un souci pour s’attacher aux autres, Luce était en quelque sorte la seule qui lui restait au monde, la seule de qui il se souciait réellement. Le reste du monde n’était que secondaire, il y avait certes quelques personnes qui trouvaient grâce à ses yeux, dont une inattendue, mais en règle général, il se moquait bien de ses camarades. Il avait beau avoir une réputation de leader, le jeune homme était un solitaire, préférant la compagnie des mots ornant la page d’un livre plutôt que les mots vains et vides prononcés par ses pairs. La compagnie des femmes le réchauffait la nuit, mais aucune n’avait jamais vraiment réussi à l’intéresser, si ce n’était la Serpentard qui l’intriguait depuis quelques temps déjà. Mais il ne l’avait jamais approché, peut-être par peur de briser l’enchantement qui entourait la demoiselle, peur d’être déçu, d’avoir imaginé une réalité qui n’était vraie que dans ses fantasmes les plus fous. Il lui avait peut-être adressé la parole quelques fois, mais préférant échanger des banalités, ne cherchant pas à creuser, à connaître le fond de sa personnalité, mais le vert et argent savait qu’il n’hésiterait pas à le faire incessamment sous peu, quitte à briser le mythe.
Les pas du jeune homme résonnaient à présent dans les couloirs, les heures de cours étaient finies, le soleil au loin s’était déjà couché, laissant place à une nuit qui s’annonçaient sombre, la lune ne semblant pas vouloir faire son apparition, boudant le monde pour une raison quelconque et dont elle seule en connaissait les détails. Eliot pouvait presque voir les larmes du ciel couler sur les carreaux, arrosant les arbres et la terre plus qu’ils n’en avaient besoin. Toute cette pluie le rendait plus sombre encore, lui qui aspirait au soleil et à la chaleur. Il se mit dès lors en quête de la seule personne au monde qui pouvait le faire sourire alors que son esprit s’était embrumé en même temps que le ciel. Il chercha sa chevelure blonde dans la Grande Salle, espérant l’apercevoir à la table des noirs et jaunes, mais ne vit que de pâles copies de son sourire et de ses cheveux d’or, il repéra l’une de ses amies qui lui apprit que celle qu’il cherchait se trouvait ailleurs. Il lui répondit sarcastiquement qu’il avait pu le comprendre et que cela ne l’avançait pas sur le lieu où elle se trouvait au final. La brunette rougit et reporta son attention sur son assiette, cherchant sûrement à se cacher entre deux morceaux de viande. Le vert et argent tourna les talons et finit par tomber sur sa sœur qui déambulait elle aussi dans les couloirs. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres d’Eliot qui constatait avec plaisir qu’elle était seule. Elle ne semblait même pas l’avoir remarqué, si bien qu’il vint se planter devant elle, cherchant à attirer l’attention de la blondinette. « Alors comme ça tu passes devant moi sans même un regard ? » Il semblait fâché, son regard était sombre, sa voix grave. Mais très vite, le jeune homme perdit de son sérieux, incapable de rester bien longtemps en colère contre sa sœur, même en prétendant l’être, un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres et il attira la jeune femme contre lui, serrant la seule personne au monde qui avait le don de le faire se sentir bien en quelques instants. L’étreinte ne dura que quelques secondes, il la lâcha bien vite pour regarder son visage et s’assurer de son bien être : « tu vas bien soeurette ? »
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Mar 9 Oct - 11:53
écidemment, les gens semblaient agités aujourd’hui, une journée plutôt calme lorsqu’on savait que la moitié des professeurs étaient en réunion. Comme mes jeunes camarades, je n’avais eu les cours que l’après-midi et avait ainsi pu profiter d’une longue matinée sous la doublure de ma couverture. J’aimais ces moments de calme, ces moments d’apaisement au beau milieu d’une semaine, cette tranquillité alléchante qui nous était offerte sur un plateau au doux chant du réveil. J’avais pris un brunch, il était déjà trop tard pour le déjeuner et encore trop tôt pour le dîner, je savais que mon estomac n’aurait jamais tenu jusqu’aux douze coups de minuit. La journée s’était ensuite déroulée comme un parchemin subitement ouvert, c'est-à-dire à une vitesse folle. Le soleil initiait sa descente colorée pendant que la majorité des élèves enjoués se dirigeait en meute jusqu’à la Grande salle pour profiter d’un moment de convivialité. Nous étions de la partie, certaines de mes amies et moi, bien décidées à lire les derniers magazines sorciers de la semaine en compagnie de nos semblables. Seulement voilà, à peine le pas de la porte avait été franchi par la première du groupe, je ressentis un étau au beau milieu de ma poitrine, une douleur terrible dont je ne pouvais me confesser à personne. Je posai ma main doucement sur le dos d’une camarade, feignant un devoir oublié avant de m’excuser poliment : « Tu m’excuseras auprès des autres mais je dois y’aller, j’avais promis à une amie de finir notre devoir ensemble. On se verra au dîner, salut. » Je m’éloignais d’un pas fier, la tête haute afin que personne ne remarque que quelque chose n’allait pas. J’avais fait la folle ces derniers temps et je n’en étais pas forcément fière. Profitant d’un peu de liberté que m’avait laissé Eliot durant la semaine, j’en avais profité pour m’amuser, pour faire comme tous les jeunes gens de mon âge sans prendre en compte que je n’étais pas comme eux. Eliot me tuerait s’il le savait et j’en étais morte d’inquiétude. Je connaissais cette douleur, je l’avais déjà souvent ressentie lors d’un effort trop brusque, une fatigue trop importante ou bien dans d’autres situations que je me devais d’éviter. Je savais également qu’il me suffisait d’être un peu seule quelques minutes, de respirer et de rester tranquille pour que le mal disparaisse. C’est ainsi que croisant les bras sur ma poitrine je m’étais dirigée vers la fenêtre du rez-de-chaussée afin de m’asseoir quelques instants sur le rebord.
Une pluie torrentielle s’abattait sur les carreaux déjà trempé. Cette pluie dont j’adorais l’odeur particulière fraiche et douce, dont j’adorais le bruit mélodieux qui en résultait lors de son contact avec le verre mouillé, cette pluie qui m’avait toujours plu par sa finesse et sa grâce. Enfant, j’adorais prendre un parapluie et tournoyer sous la rengaine monocorde des gouttes sur mon corps, mais ces instants de plaisir étaient éphémères et ne duraient que le temps qu’il fallait à Eliot pour engueuler mère et accourir vers moi, se saisir de mon corps d’enfant et me tirer vers l’intérieur. Il avait toujours été ainsi, Eliot, trop gentil avec moi, trop protecteur, trop bien attentionné parfois. Il est vrai que j’avais souvent souffert de sa présence exagérée au sein de ma vie privée, de sa façon de contrôler mes moindres fréquentations, de toujours s’assurer que je ne parlais pas aux mauvaises personnes. J’aimais mon grand frère plus que tout au monde et je savais être la seule apte à déceler en lui tout le bien qui y était renfermé, mais il m’arrivait certains jours d’étouffer, de me sentir prisonnière d’une cage d’affection trop pesante mais dont je ne pouvais me passer. Je ne pouvais pas lui en vouloir, car le simple fait de m’élever contre lui aurait été contraire à mon caractère et mon affection, il voulait bien faire, je le savais et c’est aussi pour ça que jamais je ne m’étais émancipée de son autorité fraternelle. Ces quelques pensées sur mon aîné me rappelèrent que cela devait bien faire 3-4 jours que je l’avais pas vu et que je commençais à tristement ressentir le manque, de lui, de ses bras protecteurs et de sa voix si rassurante parfois.
Le temps commençait à sacrément se refroidir. Serrant mes bras un peu plus fort contre moi en recourbant un peu mes jambes, je profitais de ces dernières minutes d’observation à travers la fenêtre qui ne me laissait à présent apercevoir l’extérieur que d’une manière très floue. Décidant après quelques secondes que ma place n’était plus ici et qu’il fallait que j’aille me réchauffer dans la Grande Salle avec les autres si je ne voulais pas encore subir les aléas de mon cœur trop fragile, je me levai d’un bond et me plaçai face aux carreaux qui dégoulinaient d’une averse scintillante. Je restai ainsi encore quelques minutes en souriant, la douleur était passée et à nouveau j’étais comme chaque adolescent de mon âge, heureuse d’être en fin de journée, apaisée d’avoir fini une après-midi de cours qui fut tout de même chargée et impatiente de revoir les gens que j’aimais en passant par Eliot que j’allais de ce pas chercher. Non, je ne pouvais pas retourner à la Grande Salle sans mon aîné, j’avais besoin de me ressourcer, de le voir, lui, mon sang, ma chair et mon cœur tout entier. J’espérais au fond de moi qu’il ne désirerait pas rejoindre tous les autres et qu’ainsi on pourrait passer le début de soirée à discuter devant une cheminée, comme lorsque nous étions petits. A vrai dire, j’étais très fleur bleue, un peu trop parfois qu’il me disait, mais j’aimais repenser à cette enfance insouciante que nous avions passée ensembles, bien que la mienne fût bien plus agréable que celle du Serpentard. Je me dirigeai alors en direction de la Grande Salle afin d’observer de loin si je croisais son regard malicieux en me jurant d’ensuite rentrer dans ces cachots infectes et demander à quelqu’un s’il savait où il était.
Trop occupée à réfléchir à la manière dont j’allais descendre dans la demeure des vils Serpentards, je ne remarquai même pas que celui que je cherchais se trouvait en réalité en face de moi. Je sursautai à son interpellation en affichant, une fois la surprise passée, un sourire radieux et satisfait. Je cherchais une plaisanterie, quelque chose pour qu’il arrête de faire semblant d’être fâché pour un événement aussi futile, surtout que j’étais ici à la base pour le chercher, mais il me coupa la parole en m’attirant contre lui. J’en profitai alors pour le serrer fort dans mes bras comme si je ne l’avais pas vu depuis des années avant qu’il ne me repousser pour m’inspecter afin de s’assurer que tout allait bien pour moi, quand je disais trop protecteur… « Très bien, je ne suis pas en sucre tu sais, je suis tout de même une Yaxley. » Un peu piquée dans mon orgueil suite à ce qu’il ait brisé si vite notre étreinte pour se rassurer sur mon bien être, je me permis d’ajouter une remarque sur mon appartenance à notre famille. Je n’étais pas forcément fière des actes qu’avaient commis mon père, mais soit, j’étais une Yaxley, je me devais tout de même d’être résistante et de savoir me protéger. Souriant cette fois plus naturellement à mon grand frère, j’ajoutai : « Et toi tu vas bien ? Je te cherchais justement, j’ai une vilaine impression de ne plus t’avoir vu depuis… » je marquai une légère pause en feignant de compter les jours avant d’ajouter : « une bonne centaine d’année ! »
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Sam 17 Nov - 15:42
Depuis combien de temps n’avait-il pas vu ce doux visage ? Un temps bien trop long à son goût, lui qui voyait en sa sœur sa seule source de lumière, son seul réconfort. Elle représentait tant à ses yeux, la seule idée de la perdre un jour le rendait fou. Il cherchait toujours à protéger celle qu’il considérerait toujours comme ce petit être fragile qu’il aimait tant, même si cela la faisait rager qu’il la traite ainsi, Eliot aimait trop sa sœur pour se comporter autrement à son égard, il ressentait ce besoin de toujours chercher à la protéger, à la soutenir, si il le pouvait, il la garderait à ses côtés pour toujours, l’éloignant des risques de se briser le cœur, au sens propre comme au sens figuré. Car elle était fragile, même si elle n’en parlait pas, même si elle ne le disait pas, à personne, jamais, elle l’était. Et lui seul étant au courant, il devenait par conséquent le seul à pouvoir la protéger comme elle devait l’être. C’était du moins ainsi qu’il le ressentait, ne comprenant pas toujours que sa sœur pouvait souffrir de cette situation, elle qui depuis toujours avait dû faire attention à sa santé, à ses moindres faits et gestes, elle qui n’avait jamais pu exercer les sports qu’elle voulait pratiquer, vivre la vie qu’elle voulait. Lui n’aurait pu vivre ainsi, n’aurait pu apprécier la vie comme elle devait être appréciée si toujours il avait dû faire attention et se retenir. La condition physique de Luce avait toujours été ce qui l’avait le plus effrayé, mais même sans cela, il aurait été tout aussi protecteur envers la jeune fille. Il aimait trop sa sœur pour risquer de la voir être blessée, physiquement et psychologiquement. Il avait toujours cherché à la protéger du monde, mais prenait à présent conscience qu’il ne pourrait pas continuer ainsi toute sa vie, un jour elle finirait par réellement se rebeller, par lui tourner le dos. Mais Eliot ne pouvait s’empêcher d’agir ainsi, de toujours la surveiller du coin de l’œil, de toujours veiller sur elle, il avait fait fuir plus d’un de ses prétendants, ceux qu’il ne jugeait pas assez bien pour elle, ceux qui allaient la faire souffrir. Combien de fois ne l’avait-elle pas détesté, pour mieux lui pardonner ? Mais qu’arriverait-il le jour où Eliot agirait de la sorte une fois de trop et que Luce ne pourrait plus lui pardonner ? Le vert et argent ne préférait pas y penser. Perdre sa sœur était le pire de ses cauchemars et il ne pouvait se résigner à la faire fuir pour de bon.
« Très bien, je ne suis pas en sucre tu sais, je suis tout de même une Yaxley. » Le jeune homme eut un sourire amusé, les sautes d’humeur de sa petite sœur avaient toujours cet effet sur lui, il aimait la voir le réprimander quand il devenait trop protecteur, la voir froncer les sourcils de la sorte. « Je le sais, mais je ne serais pas ton frère si je ne m’inquiétais pas de ta santé. » La voix du jeune homme était chaleureuse, douce. Lui qui était arrivé là d’une humeur sombre semblait tout d’un coup bien plus lumineux. Mais très vite ses yeux reprirent leur couleur grise sombre quand il vit que la jeune fille était si pu vêtue. Il leva les yeux au ciel, mais ne fit aucun commentaire, se contentant de passer son pull sur les épaules de la jeune femme. « Et toi tu vas bien ? Je te cherchais justement, j’ai une vilaine impression de ne plus t’avoir vu depuis… une bonne centaine d’année ! » Il hocha de la tête, cherchant à se calmer. « Je vais bien. » Il n’en dit pas plus, il en disait rarement plus, préférant rester secret sur sa vie, sur ce qui le tourmentait tant. Il chassa de ses pensés le visage de son père, qui venait de s’y dessiner et reprit Luce dans ses bras. « Tu m’as manquée, tu sais ? On devrait se parler tous les jours. Je suis désolé si j’ai été quelque peu … absent, ces derniers temps. J’avais des choses à régler. » Il se mordit la lèvre, il savait qu’il en avait trop dit, qu’elle ne le lâcherait plus avant de savoir de quoi il en retournait. Sa sœur était trop curieuse pour son propre bien et le jeune homme voulait à tout prix lui éviter d’être mêlée aux histoires de l’Ombre et aux histoires concernant leur historique familial. Il ne voulait pas la décevoir et savait qu’elle ne supporterait pas l’idée que son frère puisse en une quelconque façon vouloir marcher dans les traces de leur paternel. C’était quelque chose qu’il n’avait jamais pu se résoudre à lui avouer, il n’avait jamais su trouver le courage d’avouer à sa sœur qu’il n’était en rien différent de Yaxley sénior, cela lui aurait brisé le cœur, et ce dernier était déjà bien trop fragile pour qu’Eliot cherche à le blesser un peu plus.
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Mar 27 Nov - 12:12
’avais beau tourner la manivelle du temps dans ma mémoire, je n’arrivais pas à me souvenir de quelque chose d’un peu risqué que mon aîné m’avait laissé faire. Petite, je souffrais du fait qu’il réprimandait mère de me laisser jouer trop longtemps sur la balançoire. Certes, j’étais fragile, mais je n’étais pas non plus une simple statuette de porcelaine qui au moindre choc risquerait la cassure fatale. C’est vrai, j’avais souffert, beaucoup parfois, un peu moins à d’autres mais une chose était irréfutable : Eliot était un grand frère exemplaire. Il m’avait toujours tendu une oreille attentive lorsque, trop attristée par de futiles événements quotidiens, je me laissais aller à une sérénade plaintive. Il avait toujours tenté, par tous les moyens imaginables, de combler chacun de mes désirs, de me rendre heureuse et de faire de moi l’une des jeunes femmes les plus respectables de tout Poudlard. Si aujourd’hui j’étais devenue ce que je suis, c’était bel et bien grâce à ce magnifique Serpentard qu’était mon frère. Mes camarades connaissaient Eliot sous un masque de peur, souvent redouté, parfois craint même, il avait su faire impression et ainsi j’étais devenue « la petite sœur du terrible Yaxley », mais les autres se trompaient, il n’était pas un monstre sans cœur, il était doux, tendre, aimant et il donnerait n’importe quoi pour les personnes auxquelles il tient, Eliot avait un grand cœur, même s’il tentait par tous les moyens de le cacher, pour se protéger peut-être. Malgré toutes les différences que très certainement nous avions, Eliot et moi nous aimions d’un amour inconditionnel et, tout au fond de moi, je crois bien que jamais, ô grand jamais je ne serais vraiment capable de l’extraire de ma vie, il m’avait bien trop donné, il m’avait bien trop apporté.
Je suivis son regard de marbre qui se posa sur mes épaules légèrement dévêtues et sourit, taquine, quand son regard se levait au ciel. Il avait cette habitude aussi, celle de ne pas supporter qu’un autre homme que lui ne pose ses yeux sur moi. Parfois, je lui en voulais un peu, c’est vrai, d’être aussi froid et effrayant avec les rares garçons qui, convaincus de pouvoir m’approcher, se retrouvaient nez à nez avec un roc qui refusait catégoriquement de les laisser m’approcher. Combien de fois avais-je pleuré sur son épaule parce-que le garçon qui secrètement me plaisait s’était fait la mal ? Mais au fond, je ne pouvais que les comprendre, si j’avais été un garçon, jamais je n’aurais pris le risque de me mesurer à un Yaxley et encore moins à Eliot. Il me répondit alors vaguement, ce qui m’irrita quelque peu. Mon frère était discret, il l’avait toujours été, mais je ne comprenais pas cette sorte de retenue qu’il avait à parler de ses sentiments, et encore moins lorsque c’était à moi qu’il avait la possibilité de se confier. Jamais je ne l’aurais mal jugé, jamais je ne me serais permis de me moquer, jamais je n’aurais osé prétendre tout savoir mieux que lui et il le savait. Il était mon sang, il était ma chair et au final, j’étais convaincue d’être la mieux placée pour comprendre le moindre de ses petits tracas. A nouveau j’eus le droit à une embrassade, plus longue cette fois. Je me fondis dans les bras de mon aîné en le serrant également le mieux que je le pouvais avec mes bras frêle autour de son torse musclé. Ces étreintes mes faisaient du bien, la chaleur de son corps et toute la sécurité que ses bras me procuraient. Et à cet instant même, je me rappelais à quel point il était tout.
« Tu m’as manqué aussi. » Je m’enfouis un peu plus profondément dans ses bras afin de sentir sa respiration sur le haut de mon crâne, parce qu’elle me rassurait, parce qu’elle me faisait du bien. Je m’éloignais alors légèrement afin de scruter ses yeux fatigués. Il avait l’air vieilli, inquiet peut-être, il avait quelque chose en lui d’effrayant que je n’avais pourtant jamais décelé auparavant. Posant mes mains sur mes hanches et m’éloignant encore un peu, je n’osais parler et le questionner et laissai ainsi planer un silence. Un peu trop long, bien trop pesant. J’ouvris alors la bouche mais n’en sortis que de l’air, je ne savais pas comment, ni à quel sujet mon frère avait besoin de se confier mais je savais que si je ne le lui demandais pas, il tenterait de passer au dessus. « Dans quoi tu t’es fourré Eliot ? Dis moi que t’as pas de problèmes, je t’en prie…Dis moi que c’est pas grave. Pourquoi tu m’en a pas parlé ? On est censé tout se dire tu sais… J’ai besoin de savoir que j’ai la possibilité de t’aider, que j’en suis capable, je veux pas que tu me caches des choses. » De ma vie, jamais je n’avais été aussi sincère et dans le bleu de mes iris, Eliot pouvait discerner toute la peur, toute l’inquiétude que je pouvais avoir. Car oui, mon frère s’inquiétait pour moi, un peu trop parfois, mais de mon côté également je me faisais du mouron, quand dans ses yeux familiers, je voyais passer cette lueur d’appréhension et de crainte, cette lueur que je ne voulais pas voir dans ses yeux.
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Lun 17 Déc - 9:15
Il avait toujours considéré comme naturel d’ainsi vouloir protéger sa petite sœur, normal qu’il cherche à l’éloigner de tout ce qui pouvait lui faire du mal. Il admettait parfois tomber dans l’extrême, admettait qu’elle pouvait parfois le détester d’ainsi se compter à son égard, mais Eliot n’aurait jamais su agir différemment. Il aimait bien trop sa petite sœur pour laisser quoique ce soit lui arriver, s’en voudrait tellement si c’était le cas. Il se connaissait assez pour savoir qu’il serait plein de remords. Il ne supportait pas l’idée de la voir souffrir, de la voir triste, de savoir qu’elle n’était pas heureuse. C’était pour cela qu’il chassait ceux qui l’approchaient d’un peu trop prêt, chassait ceux qu’il ne jugeait pas assez bien pour la personne qu’il aimait le plus au monde. Et ils étaient nombreux. Elle n’imaginait même pas à quel point le nombre de prétendants était grand, tous ceux qu’il avait su dissuader de l’approcher d’un simple regard. Peux avaient osé le défier, et ceux qui avaient eu l’audace de le faire s’était attiré une certaine sympathie de la part du jeune homme, sincèrement impressionné que certains tentaient de passer outre ses mises en garde, mais ils étaient rares et s’opposaient rarement longtemps au jeune homme, finissant par abandonner l’idée de toute tentative d’approche de la jeune Yaxley, jalousement gardée par son grand frère trop protecteur. Pour ce dernier, personne n’était assez bien pour sa petite sœur, aucun n’avait la valeur qu’il fallait. Il aurait voulu qu’elle se trouve un sang-pur de bonne famille, quelqu’un qui partageait ses idéaux à lui, mais il savait au fond de lui que Luce était différente du reste de la famille, il s’y était appliqué en l’éduquant, cherchant à l’éloigner de tout ce qui pourrait lui nuire. Il n’avait jamais eu l’intention de mêler sa sœur à ses histoires de pouvoir et le fait que son père n’ait pas cherché à s’impliquer plus que cela dans son éducation avait aidé le jeune homme à éloigner sa sœur de ce chemin trop sombre pour elle. Il voulait qu’elle reste dans la lumière, qu’elle continue de vivre comme elle l’avait toujours fait sans s’inquiéter de toutes ces histoires qui ne lui apporteraient rien de bon. C’était ses affaires à lui, elle ne devait pas s’en mêler. Mais Eliot savait qu’il ne pouvait tenir sa sœur à l’écart bien longtemps, il savait qu’elle s’inquiétait pour lui, qu’elle voudrait savoir ce qu’il trafiquait. Elle le connaissait trop bien que pour le croire quand il soutenait qu’il allait bien, que tout allait bien. Elle était une sorte de détecteur de mensonge, comme si quelqu’un chose résonnait en elle quand il lui mentait, tout comme il pouvait deviner quand elle lui mentait.
« Tu m’as manqué aussi. » Il sourit, heureux d’enfin pouvoir serrer sa petite sœur dans ses bras, d’enfin pouvoir s’assurer qu’elle allait bien. Il avait toujours été discret sur ce qu’il faisait, s’était toujours bien gardé d’expliquer à sa petite sœur quels étaient ses projets d’avenir. Elle n’aurait pas compris, n’aurait pas pu le comprendre. Elle ne voyait pas les choses comme lui, ne se souciait pas comme lui de la pureté du sang. Peut-être était-ce aussi pour cela qu’il l’aimait tant, car elle ne voyait pas le monde comme lui, car dans le fond elle était un peu naïve, ce qui l’amusait. Il n’aurait pas voulu que sa sœur devienne comme lui : froid et blasé. Il n’avait jamais réussi à s’émerveiller comme elle pouvait le faire, n’était jamais parvenu à être optimiste comme elle pouvait l’être. Il voyait le mal qui rongeait le monde des sorciers, imaginait ce même monde si il en était débarrassé. Elle n’avait pas ce fond sombre qu’il possédait, ce cœur parfois dur, elle était la douceur incarnée, la lumière. Sa lumière. Car il était vrai qu’elle était la seule à parvenir à le calmer quand il entrait dans une colère noire, la seule à apaiser ses doutes. Elle parvenait toujours à trouver les mots juste, à l’atteindre quand le reste du monde semblait se murer dans le silence. Cela l’agaçait parfois de voir à quel point il pouvait être dépendant de sa sœur, à quel point elle était sa faiblesse, car pour faire ce qu’il voulait réaliser, il ne pouvait avoir de faiblesse. Il aurait voulu se détacher d’elle, l’envoyer loin, mais il ne le pouvait pas. Il avait besoin d’elle, de cette lumière, de ce cœur. « Dans quoi tu t’es fourré Eliot ? Dis moi que t’as pas de problèmes, je t’en prie…Dis moi que c’est pas grave. Pourquoi tu m’en a pas parlé ? On est censé tout se dire tu sais… J’ai besoin de savoir que j’ai la possibilité de t’aider, que j’en suis capable, je veux pas que tu me caches des choses. » Il grinça des dents, agacé qu’elle cherche encore une fois à s’immiscer dans ses affaires. « Ne me pose pas de questions Luce, je n’aurai pas à te mentir. » Son regard s’était assombri, devenant ce regard qu’il possédait quand il était énervé. Mais il savait que cela ne dissuaderait pas sa sœur de tenter de lui tirer les vers du nez. « Il y a des choses que tu n’as pas besoin de savoir, j’ai aussi droit à une vie privée. » Le coup était bas, car elle lui faisait toujours le reproche de ne pas lui laisser d’espace pour cultiver son jardin secret et voilà qu’à présent il retournait contre elle ses arguments. « Je ne veux pas me disputer avec toi, dit il d’une voix radoucie, parlons d’autre chose, d’accord ? » Il espérait qu’elle ne chercherait pas à le contredire, qu’elle laisserait tomber pour une fois. Elle le connaissait suffisamment pour comprendre qu’il ne lui dirait rien et qu’elle ne ferait que l’énerver si elle persévérait dans cette voix.
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Mar 8 Jan - 14:46
lles étaient nombreuses les choses que je n’avais jamais osé dire à Eliot, jamais pu dire, jamais su. Comme la fois, ou, par mégarde je m’étais écorché le coude en tombant pendant une partie de cache cache, je m’étais contentée de prétendre être passée par mégarde trop près du mur qui, évidemment, dans un élan un peu trop brusque m’avait légèrement tailladé le coude. Comme quand j’étais toute jeune et que je les espionnais lui et Orion au travers d’une porte entrouverte et que j’entendais d’un peu trop près les sombres serments d’avenirs qu’ils se promettaient. Comme toute ces fois où, par inconscience de ma part, je m’étais retrouvée à manquer de souffle au détour d’un couloir et me hâtai de rejoindre ma salle commune pour ne pas me subir ses foudres. J’étais une petite soeur, et comme toute petite soeur, j’avais mes secrets, mon jardin intime, toutes ces choses que jamais je ne lui aurait dites, pour ne pas l’inquiéter, pour ne pas blesser. Je prenais bien plus de goût à être le soleil qui éclairait les journées de mon aîné plutôt que d’être la source de ses tracas. Souvent, il m’avait fait part de sa gratitude envers nos géniteurs pour lui avoir offert une raison de se lever chaque matin, de sourire dans toutes les situations mais surtout de rester fort, toujours, impénétrable et dur, sombre masque d’une protection abusive peut-être. Souvent, je me plaisais à me dire qu’il y’avait du bon en lui et je rêvais de pouvoir montrer à tous le château, de pouvoir crier au monde à quel point il avait été exemplaire avec moi, à quel point il était doux, à quel point il était drôle. Car, oui, sous la terrible froideur d’un Yaxley perdu dans la tradition, Eliot était avant tout un homme tendre et fragile, du moins, c’est ce dont j’étais convaincu. Il revenait parfois à ma mémoire, des bribes d’un passé devenu flou, je le revoyais, les larmes brûlant ses prunelles quand père s’acharnait un peu trop fort et laissait excessivement entrevoir sa déception. Mon frère avait toujours donné tout son possible afin de lui prouver qu’il n’était pas un rien que moins et qu’il méritait de pouvoir un jour clamer haut et fort détenir le flambeau de la lignée des Yaxleys. Père avait toujours été trop dur avec lui et je voyais en cette hypothèse l’unique raison pour qu’Eliot soit devenu si froid et laisse apercevoir un coeur si sombre. Il pensait me protéger, tout le monde en était convaincu, mais au fond, n’était-ce pas moi qui veillait sur lui, de loin, dans l’ombre, à chaque fois que son âme flanchait? N’était-ce pas moi qui me forçais à sourire afin de le calmer, de l’amadouer et de lui montrer que malgré tout ce qu’on pourra bien lui dire, une personne l’aimait, une personne croyait en lui plus que tout au monde? Au final, j’étais sa force, tout comme il était la mienne.
« Ne me pose pas de questions Luce, je n’aurai pas à te mentir. » Je serrai les poings avec une colère mal dissimulée. Je ne supportais pas cette manie qu’il avait de se taire pour me protéger, cette manie qu’il avait de tout manigancer derrière mon dos pour ne pas que je pense à mal de lui. Je savais pertinemment tout ce que faisait mon frère, ce qu’il disait, en détails. Les couloirs de Poudlard avaient des oreilles et des yeux et les nombreuses admiratrices de mon frère faisait la queue devant mon dortoir pour me demander une solution miracle afin de l’amadouer. Seulement voilé, je n’avais pas cette solution miracle et même s’il le prétendait, pour l’heure, sa retenue me rendait sceptique mais surtout inquiète. «Mais Eliot, justement, je veux pas que tu me mentes....» n'eus pas même le temps de finir ma phrase qu’il brisa tous mes espoirs d’en savoir un jour plus en me coupant froidement la parole. Son regard sombre était à faire frémir de terreur et malgré tout l’amour que je lui portais, je ne pus m’empêcher d’avoir des frissons dans le dos. Maudit soit ses secrets ténébreux, qu’il les garde si tel et son désir. Il suffit d’un regard. Il suffit de ce simple regard pour que subitement je doute de mon statut dans son coeur, dans sa vie et que je ne me sente reléguée au second plan. Les larmes me montaient aux yeux, piquaient et me priaient de les laisser sortir pour crier leur mal, cette fichue impression de m’éloigner de lui, cette peur viscérale de le perdre à tout jamais. Elles seraient très certainement sorties si, ne se rendant pas compte de ma fragilité, Eliot n’avait pas de suite adoucit ses prunelles afin de les plonger dans les miennes et de me transmettre toute cette force, ce lien inconditionnel qui nous liait depuis toujours. Je décidai, en me battant avec moi même de ne pas noter sa dernière remarque qui était de très mauvais goût. S’il avait le droit à son jardin secret, à sa vie privée, j’avais le droit à la mienne, or, c’est ce dont il me privait depuis le jour même où ses yeux se sont posés sur moi, petite être fragile, sans défense et boudiné. Prenant mon courage à demain, je voulais lui faire part de mes inquiétudes, de cette impression d’être légèrement «mise de côté» ces derniers temps. J’avais eu vent des tristes événements dont l’Ombre était la seule et unique coupable et je soupçonnais que ces brusques changements rende Eliot différent à jamais. Je n’étais rien sans lui. Rien. Je voulais lui dire qu’il me manquait, que j’avais l’impression que son absence était de plus en plus courante, de plus en plus longue, comme si, pour une raison qui m’était inconnue, il essayait de se détacher de moi, de prendre de la distance. «Ok, va bene...Parlons de la pluie et du beau temps» La conviction qui sortit de ma voix était mensongère. J’avais peur. J’étais effrayée. L’attitude froide dont avait fait preuve Eliot aujourd’hui, la pesanteur de ses mots, tout ça ne présageait rien de bon. Elle fût plus forte que moi, mon inquiétude, et d’une voix déchirée je me laissai tomber dans les bras de mon frère et le suppliai : «Me laisses pas Eliot, quoi que tu fasses, me laisses pas. J’veux pas avoir peur pour nous en plus d’avoir peur peur pour toi.»
J’étais fragile, certes, mais pas à ce point. Eliot était ma force, mais aussi ma faiblesse.
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Sam 2 Mar - 18:45
Il aurait aimé s’ouvrir sur toutes ces choses qu’il vivait, lui raconteur les moindres détails, pouvoir tout lui avouer. Mais il ne le pouvait pas, à quoi bon ? Elle ne le comprendrait pas, car il avait tout fait pour qu’elle soit différente de lui, pour qu’elle ne lui ressemble pas sur ces points sombres qui parsemaient son existence. Il avait toujours cherché à la protéger de ce monde auquel il se vouait, de cette noirceur qui faisait de son existence ce qu’elle était. Luce n’était que lumière aux yeux d’Eliot, elle ne pouvait pas comprendre les sombres desseins auxquels le jeune homme se destinait. Il ne voulait pas l’entraîner dans cet univers où elle n’aurait pas trouver sa place, cherchait à l’épargner, à ce qu’elle n’ait pas à vivre avec le poids de leur nom, les responsabilités qui en découlaient. Il ne voulait pas qu’elle vive comme lui, qu’elle pense comme lui. Il la préférait en jeune fille innocente et la voir sombrer dans son monde lui aurait brisé le cœur. Ce dernier se serra d’ailleurs dans la poitrine du jeune homme. Les mots se bousculaient dans son esprit, il aurait tant voulu dire tout haut tout ce qui se tramait dans sa vie pour le moment, mais il ne le pouvait pas. Il avait juré de garder le secret et même sa sœur ne pouvait entrer dans la confidence. Il ne voulait pas la mêler à ces histoires, l’inquiéter pour des choses qui la dépassaient. Oui, Eliot avait tendance à oublier que sa sœur avait grandi, mais lui aussi ne voulait pas s’inquiéter plus pour elle qu’il ne le faisait déjà au quotidien et l’entraîner dans l’Ombre avec lui ne lui vaudrait rien d’autres que le sentiment d’étouffer à chaque seconde. Luce était sa faiblesse, son point faible et tous en étaient bien conscients, c’était pour cela qu’il se félicitait d’avoir choisi l’Ombre, il n’aurait aucun scrupule lui à utiliser quelqu’un pour servir ses desseins. Luce était à l’abris, il pourrait rendre son père fier, essayer du moins, il pourrait enfin embraser ce destin qui lui tendait les bras depuis si longtemps, accomplir ce pourquoi il était né, mettre en œuvre ces plans qu’il érigeait depuis si longtemps avec Orion. La théorie n’aurait plus de place à présent dans sa vie, il mettrait en pratique tout ce qu’il s’était efforcé d’apprendre, tout ce qu’il avait lu, ce pourquoi il s’était entraîné toute sa vie avec son père pour mentor. Terrible mentor qu’il était, n’acceptant pas l’échec et ne l’accepterait jamais. Non Eliot ne pouvait plus revenir en arrière, même par amour pour sa sœur, trop de choses étaient en jeu. Il devait aller au bout des choses, réussir, ou mourir, car il ne supporterait pas non plus l’échec, bien trop habitué à réussir tout ce qu’il entreprenait, contrairement aux dires de son paternel qui ne trouvait jamais suffisantes les réussites de son fils pourtant nombreuses.
« Mais Eliot, justement, je veux pas que tu me mentes ... » Le point du jeune homme se serra. Il ne supportait pas de blesser sa sœur, de lui faire du mal en lui cachant la vérité. Le regard du vert et argent s’assombrit alors qu’il repensa à tout ce qu’ils avaient vécu ensemble, à tout ce qu’ils avaient affronté. La mort de leur père, la colère d’un père qui ne semblait jamais les avoir tellement aimés, les coups de ce même géniteur qui n’a jamais supporté la médiocrité et qui n’a jamais été heureux des enfants qu’il avait reçus. Ils avaient tant vécu ensemble que, parfois, Eliot espérait pouvoir un jour tout raconter à Luce, mais alors il se souvenait que sa petite sœur était celle qui pleurait quand elle voyait un animal mort sur la route, celle qui ne supportait pas, peu, la vue du sang, qui n’avait jamais supporté la réputation de son aîné et qui, pendant longtemps, s’était efforcée de faire changer l’opinion populaire sur Eliot en expliquant à qui voulait l’entendre qu’il n’était pas que le jeune homme froid et cruel qu’il laissait paraître. Elle avait arrêté depuis longtemps, s’étant peut-être rendue compte que son frère était différent de cette image qu’elle se faisait de lui. Parfois le Serpentard se surprenait à rêver d’une autre vie, une vie où il n’y aurait eu qu’eux, pas de père autoritaire, pas de nom particulier, juste un frère et une sœur ayant la possibilité de vivre leur vie comme ils l’entendaient, mais dans le fond Eliot ne détestait pas sa vie, au contraire, il s’y plaisait, il aimait les choses telles qu’elles étaient et il n’aurait rien fait pour les changer. « Tu as aussi tes secrets Luce, je ne suis pas dupe. Laisse moi avoir les miens, tu ne peux pas être au courant de tout. » Il s’en voulait d’être si froid avec elle, elle qui lui avait tant manqué alors qu’ils ne s’étaient pas parlés que depuis quelques jours, déjà beaucoup trop au goût du serpent qui ne supportait pas rester loin de sa sœur si longtemps. Il se doutait pourtant qu’avec les choses qui se produisaient, il lui arriverait de ne pas croiser sa cadette pendant quelques temps, mais il ne voulait pas y penser. « Mi dispiace Luce, mais je ne peux pas me confier à toi, pas cette fois. » Il esquissa un faible sourire, mais il savait pertinemment que ces quelques mots ne seraient pas suffisant pour réconforter la jeune femme. Il savait qu’il l’avait blessé en soulevant à deux reprises le fait qu’elle avait des secrets, qu’elle ne lui disait pas tout, mettant en avant le fait qu’ils n’étaient peut-être plus aussi proches qu’auparavant. Le Serpentard n’y pouvait rien, il devait s’éloigner quelques peu du rayon de soleil de sa vie, il ne voulait pas se détourner de son but, de sa mission et penser à Luce remettait tout en question.
« Ok, va bene … Parlons de la pluie et du beau temps. » Il fronça les sourcils, ne comprenant pas la réaction de sa sœur. Il ne voulait pas qu’elle réagisse aussi mal aux secrets qu’il gardait et la voir se mettre dans cet état, lui tenir tête, et bien dans le fond cela le contrariait lui aussi. Il ne voulait pas qu’un mur s’érige entre eux, les séparant pour de bon. Il avait l’intime conviction que cela n’arriverait pas, rien ni personne ne pourrait jamais les séparer. « Me laisse pas Eliot, quoi que tu fasses, me laisses pas. J’veux pas avoir peur pour nous en plus d’avoir peur pour toi. » Le cœur du jeune homme se serra. La voix si fragile de sa sœur le ramena des années en arrière, quand leur mère était morte, qu’elle avait dû assister à ce spectacle, son regard fêlé, tout lui faisait repenser à ce moment terrible de leur histoire. Il prit la blonde dans ses bras, la serrant contre son cœur. « Jamais, tu m’entends, jamais tu ne dois avoir peur, ni pour moi, ni pour nous. Insieme per sempre, ricordi? » Il posa ses lèvres sur le front de sa cadette avant de plonger son regard sombre dans le regard si clair de la Poufsouffle. « Personne ne pourra jamais nous séparer et si je ne te dis pas tout sur ma vie, c’est aussi pour te protéger. Mais on peut parler de tout ce que tu veux d’autre. » Un sourire se dessina sur ses lèvres. « C’est moi le grand frère, c’est à moi de m’inquiéter pour toi, pas l’inverse, d’accord ? » Il espérait qu’elle n’insiste pas, qu’elle ne cherche pas à en savoir plus car à nouveau il avait laissé sous entendre que ce dans quoi il était impliqué était dangereux …
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Sujet: Re: i won't give up on you — LUCE. Mar 26 Mar - 0:20
e déglutis difficilement, la situation était désagréable. Certes, mon aîné m’avait manqué et il continuait de me manquer, chaque jour, mais les récents événements me laissaient perplexe. Je ne le connaissais que trop bien. Eliot avait toujours été le digne fils de père, sa descendance la plus fidèle, coulée dans le moule même des aïeux de la famille. Je me demandais parfois comment il pouvait être aussi paradoxale, être si doux et si tendre avec moi et pourtant toujours si froid, si dur avec tous les autres qui croisaient sa route et qu’il estimait n’être pas fréquentables. Il avait essayé, avec moi aussi, de me préserver, de me tenir loin de tous ces sangs impurs, mais il savait, il avait toujours su que je n’étais pas comme lui, pas comme eux et que tout le chantage dont il était capable serait vain, toujours. Je me demandais parfois même s’il n’était pas un peu déçu que je sois si différente de lui, du reste de notre famille, s’il n’aurait pas préféré avoir une sœur comme Orphée, la cadette Dolohov, ma meilleure amie. Orphée était convaincue depuis toujours des idéaux que partageaient nos familles, de toutes ces théories pro sangs-pures et aristocratiques à la noix, toutes ces théories qui ne trouvaient aucun crédit à mes yeux. Eliot et Orphée s’étaient d’ailleurs toujours aussi bien entendu que je m’étais moi-même entendue avec Orion. Parfois, j’avais l’impression d’être la pièce rapportée dans notre quatuor, le vilain petit canard, mais Eliot arrivait toujours à me faire sentir importante, me faire sentir à ma place, là où j’étais, comme je l’étais. Il ne m’avais jamais réellement fait ressentir nos différences, il avait toujours été si droit et si compréhensif avec moi que je me demandais pour quelle sombre raison il était tant convaincu de ces idées idiotes transmises de père en fils, il avait réussi à m’accepter comme je l’étais, c’était donc qu’il restait un espoir, non ? Il m’avait toujours acceptée, mais continuerait-il ? Pourrait-il encore me regarder en face s’il apprenait que j’avais choisi, sans contrainte extérieure, de me rallier aux rangs des fils des héros de la guerre qu’avaient menée nos parents ? Pourrait-il encore me protéger comme il l’avait toujours fait, si de mon plein gré j’avais préféré m’opposer radicalement à tous ces idéaux qu’on avait depuis notre tendre enfance tenté de nous inculquer ? Me le pardonnerait-il seulement un jour ? Je baissai les yeux vers le sol froid de ce couloir glacial, les larmes étaient lentement venues se nichées sur mes paupières inférieures. Je serrais difficilement les dents pour ne pas craquer, ne pas lui montrer ma faiblesse, ne pas laisser transparaître la trahison, mais c’était tellement dur, tellement difficile de se dresser devant celui qui avait toujours veillé sur mes arrières. Me rendais-je seulement compte des répercussions que pourraient avoir mes actes ? Avais-je seulement pesé le poids d’une décision prise à la légère, un matin, sous les fins rayons du soleil qui commençaient à éclairer mon visage ? Avais-je pensé à eux ? à Eliot, à Orion, à Orphée ? à ce qu’ils penseraient de mon choix ? à ce qu’ils penseraient de moi ? J’avais, pour l’une des premières fois de ma vie, agis sous le joug de l’inconscience et de l’impulsivité, je ne voulais plus de guerre. J’aurais voulu calmer les ardeurs des miens, mais l’humiliation avait été trop grande, le besoin d’être vengé trop pesant. Impuissante, c’est ce que j’avais toujours été.
Notre relation avait changée. Elle avait changée depuis des années et nous nous efforcions pourtant de nous dire que tout était pareil. Une part d’ombre s’était installée il y’a aujourd’hui bien longtemps, une part de secret, de mystère. Elle s’était immiscée là où pourtant la relation avait toujours été si forte, si fusionnelle, là où les cachotteries n’avaient pas lieu d’être, une relation dont la confiance et la franchise étaient les moteurs principaux. Nous avions toujours été coupés du monde, dans notre demeure familiale où nous n’avions côtoyé que des gens de notre caste. J’avais découvert mon frère comme il lui plaisait de se montrer à mon entrée au château. Le visage qu’il affichait aux yeux du monde m’avait d’abord surprise, puis, je m’y étais faite, après tout, il avait toujours été si têtu que mes simples supplices ne trouvèrent jamais oreille attentive. Je connaissais deux Eliot et l’amour que je portais au premier cachait égoïstement tous les défauts du deuxième. . « Tu as aussi tes secrets Luce, je ne suis pas dupe. Laisse moi avoir les miens, tu ne peux pas être au courant de tout.» Sa froideur me transperçait le coeur, ses réponses me faisaient mal. Quelque chose se tramait derrière ses sourires mal à l’aise, derrière ce ton faussement dur, cet air faussement impénétrable qu’il se donnait. Quelque chose avait changé, je le savais, je le sentais au plus profond même de mes entrailles on son même sang s’écoulait aussi. Ses tracas étaient grands et je me maudissais à cet instant même de ne pouvoir lui décharger les épaules, de ne pouvoir le serrer dans mes bras pour le réconforter et adoucir son cœur noirci. « Mi dispiace Luce, mais je ne peux pas me confier à toi, pas cette fois. » C’était dit. Le mur était dressé. Nous qui avions toujours été si proches, si francs, si accessibles étions entrain de perdre cette complicité sans borne et je versai une larme, de crainte, de frustration, de colère un peu, de voir à quel point il s’émancipait de moi quand moi encore j’étais si dépendante de lui. «Jamais, tu m’entends, jamais tu ne dois avoir peur, ni pour moi, ni pour nous. Insieme per sempre, ricordi? Personne ne pourra jamais nous séparer et si je ne te dis pas tout sur ma vie, c’est aussi pour te protéger. Mais on peut parler de tout ce que tu veux d’autre. » Je ne saurais dire combien cela me faisait du bien de l’entendre, de sentir qu’il ne m’oubliait pas, qu’il ne me lâcherait pas. Je lui souris et pour alléger l’atmosphère qui se faisait lourd, je pris son visage entre mes mains et affichai une mine contrariée : « Personne, même pas la jolie fille qui était en ta compagnie avant-hier ? » Il allait me répondre que j’étais bête mais mignonne, que toutes ses conquêtes n’auraient jamais la moitié de ma valeur, je le savais, mais j’avais tellement besoin de le voir sourire que plus rien d’autre n’avait d’importance.
A sa dernière réplique, je croisais les bras sur ma poitrine et fis semblant de bouder en répliquant faussement outrée : « Non je ne suis pas d’accord Eliot, mais est-ce que j’ai vraiment le choix ? C’est toi le plus grand, le plus fort, le plus beau, je sais ça c’est bon. » Le rôle de la petite sœur frustrée m’amusait et je savais que ça allait l’amuser aussi, qu’il allait me victimiser, comme toujours, pour me montrer à quelle point j’étais débile de dire de pareilles inepties devant lui. Je levai le regard, curieuse, impatiente, et le questionnai d’un grand sourire faisant ainsi preuve d’une totale bipolarité, de la frustration au sourire, devant lui je n’étais plus une Yaxley, je n’avais plus de rôle à jouer, j’étais Luce, un point c’est tout : Quoi de neuf alors ? Racontes moi tout, je veux tout savoir, ce qu’il se passe dans ta vie, hormis ce dont tu ne veux pas me parler évidemment, tant pis pour ça, on oublie, racontes moi le reste. »