Adelaïde flânait dans les rues de Pré au Lard, sans se soucier du danger qui régnait sur le monde sorcier en ce jour d’Halloween. 31 Octobre, 19 ans, aujourd’hui était pour elle en réalité un jour comme les autres. Elle avait, plus que jamais, honte de ses parents et de toute la niaiserie de leur cadeau. Poudlard était agité aujourd’hui, décoré d’orange et de noir. Toute la tribu de sorciers se préparait pour le grand bal de la soirée. Un bal, quoi de plus banal et de plus détestable. Adelaïde avait ainsi quitté cette ambiance festive pour échapper aux « joyeux anniversaire » extorqués à contre cœur à la fratrie Weasley-Potter. Les pensées d’Adelaïde, pendant qu’elle avançait sur les pavés froids du corridor qui la menait à son lieu de transplanage, ne se tournaient que vers une personne : Zane E. Goyle.

Tout semblait opposer les deux jeunes sorciers et pourtant…le prénom de Zane ne cessait d’hanter les pensées de la vert-argent. Depuis qu’elle avait eu la maladresse de poser les yeux sur le beau Serpentard, il ne cessait d’être l’acteur de ses désirs et de ses fantasmes. Leur appartenance à la même maison et à la même équipe de Quidditch avait amené les deux sorciers à se connaître, s’apprécier et à se rapprocher. Zane était vite devenu dans Poudlard, l’une des seules personnes qu’Adelaïde estimait et portait dans son cœur. Malheureusement, elle était bien trop naïve pour se rendre compte qu’elle ne laissait pas non plus le descendant des Goyle indifférent. Elle essayait par tout les moyens de le chasser de sa tête, c’était impossible, elle ne pouvait pas, leurs familles(même si à vrai dire elle se contrefichait de ce que pouvaient penser ses parents), mais surtout…elle ne pouvait pas faire ça à Amadeus, lui qu’elle admirait tant et qui prenait sa défense quoi qu’elle puisse avoir fait, lui son grand frère et protecteur, il ne supporterait jamais la moindre liaison entre son cadet et sa protégée. Arrivée à Pré au Lard, Adelaïde ne pût s’empêcher de subir la lourde atmosphère qui pesait sur les routes commerciales. Le ciel était d’un noir de marbre et le vent sifflait à travers les cheminées, le tableau donnait froid dans le dos. Ade, qui feignait de ne pas être inquiète, continuait sa procession dans les boulevards marchands afin de trouver une bricole à offrir à Zane pour son anniversaire, en espérant qu’il aurait de son côté, oublié le sien.

Lorsque le ciel trembla et qu’une voix retentit, condamnant les Sang-Mêlés et les Sang-de-Bourbes, Adelaïde se figea et n’osa bouger pendant quelques secondes. Elle était elle-même de Sang-Mêlé, et quand bien même elle exécrait cette idée, elle ne pouvait rien y faire. La jolie brune n’était pas déguisée et n’avait en l’occurrence aucun moyen de se cacher. Pour clarifier les choses, Adelaïde trouvait Halloween ridicule et tous ces vieux déguisements cousus par maman ou par grand-maman à en vomir. Elle ne prenait jamais la peine de se métamorphoser pour faire la fête avec ses semblables. Adelaïde était entière. Ainsi, elle était une proie facile dans son vieux jeans troué et sa veste de cuir. Anxieuse, la jeune sorcière alluma une cigarette et se laissa aller à ses rêveries. Elle repensait à Zane, qui, la veille lui avait parlé de sa forte amitié avec son frère aîné, ce qui avait mis Adelaïde mal à l’aise. Ainsi, ne faisant attention à où elle posait les pieds, Adelaïde se retrouva nez-à-nez avec un cul de sac. Elle se retourna et se trouva face à un parfait inconnu déguisé qui la regardait de ses grands yeux pétillants et pointait sur elle sa baguette. Le premier réflexe d’Adelaïde fût d’essayer de fuir. Impossible. Elle était coincée. Elle sortit précipitamment sa baguette, et d’une voix sûre d’elle elle demanda :

« Qui es-tu ? »

Cependant, sitôt sa question posée, sitôt son sang se glaça, ce regard… elle ne le connaissait que trop bien, pourquoi lui ? Pourquoi pointer sa baguette sur elle ?

Ces yeux, ce regard, cette stature, l’identité de son détracteur n’avait plus aucun mystère pour Adelaïde. Zane Ethan Goyle,, le seul à Poudlard pour lequel elle aurait éventuellement pu avoir des sentiments un jour, se tenait face à elle la menaçant de sa baguette. Avait-il porté serment à l’ombre, lui qui pourtant était si tendre avec elle ? Avait-il vendu son âme au diable ? Adelaïde abaissa sa baguette et émit un petit soupir amusé. La situation n’était pas amusante pourtant. Rien en cette mauvais posture n’était réellement amusant, rien n’aurait du faire rire Adelaïde, et pourtant…Zane avait l’air à l’aise dans sa tenue de femme ce qui ne pouvait qu’amuser Adelaïde, elle préférait se répéter que tout ceci n’était qu’une mauvaise blague, que jamais il n’oserait jeter un sort à son encontre. Elle espérait du plus profond de son âme que son interlocuteur ait été sincère envers elle lors de leurs nombreuses conversations et surtout dans leur amitié. Elle le souhaitait si fort, car le cas échéant, elle n’osait imaginer la haine qu’elle aurait contre sa propre naïveté. Avait-il profité d’elle afin de s’en rapprocher et d’ainsi l’affaiblir pour un combat ultime ? Non, impossible, Adelaïde ne pouvait s’y résoudre. Zane était un garçon bien, un jeune homme touchant et sincère…Malheureusement, mademoiselle Weasley n’était plus sûre de rien et c’est inquiète qu’elle pris la parole à nouveau :

« Je connais bien trop ce regard.»

Les pensées d’Adelaïde se mêlaient les unes aux autres. Elle avouait dans cette unique phrase avoir fait attention au regard de Zane, ce qui démontrait sincèrement à quel point il ne lui était pas indifférent, bien qu’elle ne s’en soit même pas rendue compte. Malgré l’appréhension de ce qui allait survenir, la peur mêlée à la tristesse et à la haine d’avoir été trahie, elle ne pouvait haïr son camarade, non, pas lui.

Adelaïde fût surprise de la lenteur à laquelle Zane leva sa baguette, ils avaient déjà été confrontés l’un à l’autre en duel pour s’amuser ou dans le cadre d’un cours, le Serpentard était un adversaire de taille, aussi rapide qu’elle, leurs duels duraient parfois des heures. Zane avait l’air indécis, était-il prêt pour sa mission ? Avait-il la force nécessaire ? Adelaïde avait de la peine à comprendre, lui qu’elle avait connu si fort, pourquoi paraissait-il si hésitant aujourd’hui ? Tout laissait paraître une certaine faiblesse du deuxième Goyle aujourd’hui, et malgré les signes la sorcière ne se rendait pas compte du regard tendre et bienfaiteur que lui lançait en réalité son détracteur. Elle ne pouvait ôter les yeux de sa baguette pointée sur elle, qu’allait-il faire ? Zane décida alors, au grand soulagement d’Adelaïde de briser le silence et de faire redescendre la tension qui ne faisait jusqu’à présent que de monter, et c’est ainsi qu’il dit d’une voix des plus hésitante : « Tu devrais fuir Adélaïde, ce soir l'Ombre obtiendra vengeance. Le fait que tu renies tes origines ne t'épargne pas, tu paiera pour tes parents, ton père le traître à son sang et ta mère l'infâme sang de bourbe. ».

C’était donc ça, il était là pour venger son sang, pour une victoire perdue il y’a longtemps. La revanche devait se faire contre les enfants des vainqueurs. Bien que cruelle, c’était la pure vérité. Adelaïde comprit, et arqua un sourcil n’étant absolument pas convaincue de sa culpabilité quant à la défaite des Mangemorts des années auparavant.

Fuir ? Comment pouvait-elle fuir ? Elle était prise au piège entre Zane et l’énorme mur rouge qui était derrière elle, à sa gauche et à sa droite. Elle devait pour s’enfuir, lancer un sort d’attaque et cette fois non pas pour s’amuser, à son opposant. Adelaïde sentit des larmes monter dans ses yeux, non elle ne devait pas pleurer, elle n’était pas faible, elle ne pleurait ni de tristesse ni de peur. Les yeux mouillés, elle se rendait compte qu’elle n’était plus maîtresse d’elle-même, qu’elle n’était plus insensible aux hommes et qu’elle était incapable de faire du mal à Zane qui semblait ne pas oser non plus lancer un sort. Adelaïde ne souriait pas à son camarade, il la voyait pour la première fois lui jeter un regard beaucoup plus sérieux que d’habitude mais également bien plus tendre. Il la rendait faible, elle le savait, elle était dans l’impossibilité de lui faire du mal, elle qui pourtant n’hésitait pas à blesser ceux qui lui voulaient du mal. Elle ne pleura pas et ravala les larmes qui étaient apparues suite à son impuissance. Il lança alors un «Stupéfix», qui fit réagir Adelaïde par un banal : « Protego». L’incompréhension dans le regard de la jeune femme qui voyait son opposant manquer sa cible pour la première fois, ne laissait paraître aucun doute, trop naïve peut-être, elle ne comprenait pas ce que Zane Ethan Goyle cherchait à faire, elle rétorqua ainsi d’une voix surprise :

: «Pour une victoire volée, une revanche injustifiée. On pourra dire ce qu’on veut au final c’est très moche. ». Adelaïde marqua une pause et reprit :: «Tu devrais réessayer, tu m'as manquée..» Elle voulait le tester, savoir s’il avait fait exprès de la manquer ou si c’était une erreur de manipulation et pour cela elle n’avait qu’un moyen ; le faire recommencer. Bien qu’Adelaïde était plutôt intelligente et vive d’esprit, elle ne comprenait strictement rien aux garçons, et elle ne voyait dans le regard préventif de son détracteur que de l’inquiétude de la louper et non pas celle de la toucher. Elle respira alors à pleins poumons en rétorquant: « Tu n’aurais pas du vendre ton âme au diable. Enfaite t'as le même regard que quelqu’un que je croyais connaître, que j'aimais bien, mais au final il était pas sincère je crois. Trop bonne trop conne comme on dit..» Aussitôt avait-elle prononcée ces paroles, aussitôt elle se sentit mourir. Ne venait-elle pas d’avouer son attirance à Zane ? Elle qui n’avait jamais parlé de sentiments à un garçon. Elle parlait évidemment implicitement, ce n'était évidemment pas logique de parler de sa vie à un détracteur, mais elle savait que le beau vert-argent comprendrait vite qu’elle savait qui il était et surtout que cette phrase lui était destinée. Un long silence vint calmer les ardeurs, les deux sorciers se regardaient droit dans les yeux, et bien qu’inconsciemment, Adelaïde ne pouvait que se perdre un peu plus à chaque seconde dans ce regard qu’elle avait tant apprécié et qui lui semblait encore apprécier aujourd’hui. Non, elle ne pouvait rien faire, rien dire, elle ne pouvait s’enfuir à moins qu’il ne s’écarte et c’est ainsi qu’elle pointa sa baguette sur Zane, et pleine de déception et de désillusion elle dit d’une voix empruntée « Je n’ai donc pas d’autre choix que de faire face.» Elle devait faire face si elle voulait pouvoir fuir un jour.

Adelaïde avait envie de pleurer, de crier sa douleur au monde. Pourquoi devait-elle être face à Zane ? Elle savait pertinemment que s’il continuait à être gentil, l’ombre allait s’en apercevoir et le punie pour son manque de courage. Elle ne voulait pas que Zane soit dans le pétrin à cause d’elle, pas lui. Le Serpentard ne disait mot, elle non plus d’ailleurs. Que dire au final ? Bien qu’Adelaïde ne supporte ni le côté du bien ni celui du mal, sa neutralité pouvait être considérée comme problématique, elle n’avait pas le Sang-Pur. Si elle avait eu le sang pur, la jeune femme aurait sûrement fait des choix différents, mais voilà, elle était de Sang-Mêlé et c’est bien cela qu’elle allait devoir payer aujourd’hui. Lui… combien de bières au beurre partagées ? Combien de cigarettes fumées en cachette dans la volière ? Combien de discussions nocturnes lorsque frappait l’insomnie. Adelaïde fronça les sourcils, il fallait qu’il comprenne que son choix n’était pas le bon, qu’il n’était pas mauvais et qu’il pouvait toujours revenir sur sa décision. Si elle se fiait à sa naïveté elle lui proposerait de fuir avec elle, d’aller vivre très loin et de vivre en collocation, sans penser aux bénéfices que pourrait avoir une collocation. Elle voulait sauver Zane, et si l’Ombre se rendait compte qu’il avait fait exprès de ne pas la toucher, exprès de la manquer, que dirait-elle ? Elle punirait Zane et Adelaïde ne pouvait s’y résoudre. Elle en était certaine, à un moment ou à un autre elle devra faire en sorte que son camarade ne la loupe pas afin qu’il ne passe pas pour un traître auprès des siens. Ade était prête au combat, lorsque, dans un dernier effort d’absolution, Zane prit la parole et dit d’une voix décidée : « On dit qu'on a toujours le choix dans la vie, mais c'est pas vrai. Quand tu portes un certain nom, que tu le veuilles ou non tu es obligé de vendre ton âme au diable, et parfois, tu es obligé de faire des choses que t'as pas envie de faire. Le problème c'est que si tu n'obéis pas aux ordres, le diable te fais payer le prix fort. »

Le sang d’Adelaïde ne fit qu’un tour dans ses veines. Pas le choix ? N’avait-il pas le choix ? Et elle, que pouvait-elle faire ? Elle était une Weasley et ne pouvait rien y faire, elle ne voulait pas que ses parents soient fiers d’elle et encore moins faire honneur à son nom. N’avait-elle pas choisi de couper les ponts ? De vivre sa vie sans l’appui de sa famille. Elle l’avait fait, alors pourquoi le jeune homme n’était-il pas capable de se rebeller ? Ce comportement la décevait, mais Adelaïde était morte de trouille…Elle savait pertinemment que si Zane la blessait, Amadeus entrerait dans une colère noire. Enfin, elle l’espérait… la reniait-il lui aussi ? Serait-il lui aussi capable de lui lancer un sort ? Adelaïde déglutit. Elle regarda Zane avec amertume et répondit d’une voix claire et cristalline :

«Pas le choix ? Tout le monde a le choix, faut arrêter avec ces conneries. Je suis une Weasley et pourtant je suis à Serpentard, j’ai pas choisi d’être comme mes cousins, mes sœurs, comme ma famille, comme mes débiles de parents. Moi, j’ai pris une autre voie, j’ai utilisé la magie noire, j’ai fait mon choix. J’ai pas vendu mon âme à Dieu parce-que j’étais une Weasley. T’as toujours le choix. Quand tu tiens à quelque chose tu te bats pour le garder, tu te bats pour que ça marche. C’est des balivernes, on a toujours le choix ! »

Comme moyen de défense, Ade avait toujours préféré l’agressivité. Elle était mal, elle ne se sentait pas à sa place, pourquoi l’opposer au seul homme qu’elle affectionnait ne serait-ce qu’un peu ? C’était beaucoup lui demander. Tous ceux qui connaissaient un tant soit peu Adelaïde aurait vu en cette réponse la signature même de son caractère. Le fait que Zane lui dise qu’on avait pas toujours le choix, alors qu’elle avait elle choisi, malgré les mises en garde de son cousin et de sa sœur, de se lier d’amitié avec la famille Goyle, grande rivale de la famille Weasley, la mettait hors d’elle. Elle avait « renier » sa famille pour être amie avec les deux Goyle et c’était lui qui lui disait cela aujourd’hui, c’était trop, trop dur, trop déplacé. « Tu vas regretter cet affront, sale impure ! Comment oses tu défier une sang-pur ?. Cette phrase figea Adelaïde, voilà que Zane aussi s’y mettait, à l’insulter, elle qui reniait son sang, qui reniait sa famille et qui était presque prête à rejoindre l’Ombre avant que celle-ci ne s’en prenne à elle. Elle soupira en hochant la tête histoire de dire : tu n’es qu’un clone des autres, tu agis comme eux. Ce n’était pas le jeune homme qu’elle avait connu. Elle fût sortie de son hochement de tête par un nouveau sort en sa direction, un sort interdit, elle se glaça pendant que le sort d’Endoloris se perdit contre le mur. Zane l’avait à nouveau loupée et c’est alors qu’elle comprit. Il ne lui voulait pas de mal, il voulait qu’elle parte et ne revienne pas. Pourquoi l’aurait-il manquée deux fois, lui, si fort en duel et qui l’avait battue bien plus d’une fois sans même trop d’efforts. Même si leurs duels étaient souvent longs, Ade était vite épuisée ce qui permettait à son camarade de prendre l’avantage et de la battre souvent sans sembler être trop exténué.

Les larmes aux yeux elle regardait celui pour qui son cœur semblait frémir et en prenant une grande inspiration elle s’écria :
« Atakunto ». Elle savait que ce sort allait projeter Zane en arrière et qu’il en aurait le vertige, l’avertissement était lancé, elle devait s’enfuir. Une larme coula sur la joue d’Adelaïde, elle savait qu’elle risquait de perdre Zane à tout jamais, elle savait qu’elle risquait cette nuit de perdre la vie sans bien même lui dire ce qu’elle ressentait pour lui et cette simple idée la torturait.

Adelaïde courait, elle courait sans se retourner, elle savait que pour ne pas causer d’ennui à Zane et pour garder la vie sauve, elle devait être la plus rapide. Elle aurait rêvé être en possession de son balai, car elle savait que, bien que Zane était un très bon poursuiveur, elle avait toujours été plus rapide et plus agile que lui sur son balai. Les larmes déferlaient sur les joues d’Adelaïde et elle ne savait les expliquer. Elle. Elle qui avait toujours été forte, qui ne s’était jamais agenouillée devant personne et jamais avouée vaincue, elle fuyait. Les rues semblaient à présent s’éteindre par des cris étouffés et des sanglots retenus dans des coins isolés. Les cheminées ne fumaient plus et l’air était devenu glacial. L’air froid de l’automne transperçait les os de la frêle Serpentard qui n’avait plus la force de courir, elle ralentit un peu. Elle se rappela alors ces longues parties de cache-cache avec ses cousins, à l’époque, lorsque tout était si facile et où l’insouciance faisait d’elle une petite fille comme les autres. Elle ralentissait peu à peu n’avançant bientôt plus qu’à la vitesse du trot lorsque la voix de Zane retentit dans les rues périlleuses de Pré au lard. Il la suppliait de courir, de courir tant qu’elle le pouvait encore, de courir le plus vite possible. C’est alors qu’elle accéléra, revoyant Zane dans sa robe de sorcier, dans son habit de Quidditch, le jeune homme qui la poursuivait avait-il encore quelque chose en commun avec celui qu’elle avait rencontré ?

Dans un dernier effort, Adelaïde accéléra, elle courait de toute ses forces, elle procédait à en perdre l’haleine. Elle s’en voulait de ne pas pouvoir faire de mal à son détracteur, et dans ce moment difficile, elle eut une pensée pour Amadeus. Elle le savait du côté de l’ombre et espérait qu’il n’aurait pas également à tuer quelqu’un. Le tableau qui se dressait était de plus en plus sombre et c’est alors qu’Adelaïde vit sa vie défiler. Elle était tombée. Elle était tombée et elle s’était blessée. Maudit caillou. Un galet, un pied mal posé, une cheville qui se tord alors que les talons de Zane ne cessaient de claquer sur les pavés glacés. Adelaïde émit un cri strident. Un cri à en couper le souffle. Un cri de désespoir avant de réaliser qu’elle ne pouvait rester là si elle voulait avoir la vie sauve, et pourtant, elle ne pouvait plus courir. Elle se cacha derrière un tas de débris dans une ruelle secondaire en se hissant et en espérant que Zane passe son chemin.

Elle retint ses sanglots, bien que son pieds la faisait souffrir et qu’elle n’osait imaginer un avenir, ni seule, ni avec Zane, elle se tût et ne bougea plus. Les maudits talons ne cessaient de claquer sur le pavé, lorsqu’Adelaïde vit passer la lumière menaçante de l’endoloris lancé par son « ami ». Elle en venait tout de même à douter de lui, pourquoi voulait-il la tuer ? Pourquoi elle ? N’avait-elle pas été droite et fait profil bas sur sa famille depuis son arrivée à Poudlard ? Elle était différente des autres et…Merde ! Cette idée ne cessait de lui embrouiller l’esprit, elle aimait bien Zane et dans ce costume de femme, elle le trouvait plutôt sexy. Mais Adelaïde ne devait pas penser à ça, elle devait rester lucide, il n’hésiterait sûrement pas à la passer à tabac s’il la trouvait. Elle le savait, elle était condamnée.

Les talons se faisaient de plus en plus proches, Ade ferma les yeux pour ne pas verser de larmes. Elle voulait que Zane la voie forte, qu'il ne la voit pas céder, qu’il renonce à sa tâche barbare. Impossible. Il ne le ferait pas. Elle restait terrée dans sa cachette, ne respirant que très peu pour ne pas qu’on l’entende, tandis que les chaussures du beau brun retentissait froidement et se rapprochaient dangereusement.

Inconsciente, Adelaïde ne s’était même pas rendu compte de ce qui venait de se passer. Elle ne savait pas qu’à l’instant même, elle venait de survivre à la menace de mort la plus importante qui lui avait été faite jusqu’à présent. Si elle avait su ce qui c’était passé à ce moment là, la brunette aurait trouvé sa position d’inconscience plutôt confortable et n’aurait sûrement même pas cherché à émaner d’une perte de conscience profonde. Lorsque le sort de l’Ombre avait atteint Adelaïde, celle-ci était tombée violemment au sol, se cognant méchamment la tête. Le bruit qui retentit de la collision du crâne fragile de la jeune sorcière avec le pavé usé était à glacer le sang. Malheureusement son camarade ne pouvait rien faire. Il devait rester fort, se montrer inflexible devant les deux hommes vêtus de noirs présents afin de ne pas être soupçonné.

Après que Zane eût utilisé la formule de réveil au Stupéfix lancé par l’Ombre, Adelaïde ouvrit difficilement les yeux. Tous ses membres tremblaient, sa tête lui faisait un mal de chien et, sonnée, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Les premières secondes furent atroces. Eblouie par le peu de lumière qui survolait la petite artère, la jeune sorcière resta aveuglée, sentant une présence, mais ne sachant la distinguer. Que s’était-il passé ? Elle ne se souvenait plus de rien, ni de cette « femme » menaçante qui la poursuivait, ni de cette course poursuite qui avait failli lui couter la vie, ni même des deux hommes apparus un peu plus tôt. Elle referma les yeux dans l’espoir de pouvoir se réveiller ailleurs, de se convaincre que cette sensation n’était que l’illusion d’un mauvais rêve, cette faiblesse, cette douleur et cette odeur dans les rues de Pré au Lard. Cette odeur de sang.

C’est précisément à ce moment là que la voix de jeune femme que Zane s’était octroyée par un sort retentit à nouveau. Adélaïde serra les dents lorsque le sort atteint sa cheville. Ca faisait mal. Très mal. Un mal de chien même. Et soudain, plus rien. C’était comme si, en l’espace d’un instant, le sort lancé par Zane vêtu d’une robe avait réparé la cheville tuméfiée de la seconde fille d’Hermione Granger. La Weasley déglutit, ces yeux, ce déguisement…elle venait de les voir. Une douche froide. La mémoire qui revenait. Adelaïde sentait la main de son agresseur caresser son visage et, bien qu’elle aurait tout donné pour qu’il le fasse à Poudlard, bien qu’il l’ait soignée, elle ne pouvait s’empêcher de trembler de plus belle. Elle n’osait pas le regarder, elle ne voyait donc pas ses yeux remplis de larmes. Elle était tétanisée. Reprenant petit à petit ses esprits, la vert-argent tenta de se dégager. Impossible. Zane la serrait si fort contre son cœur qu’il lui était impossible de faire ne serait-ce qu’un mouvement. Les larmes coulèrent alors sur le visage pâle et sale, à cause de sa chute, de l’adolescente qui ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi cette mascarade ? Pourquoi l’homme qui lui faisait ressentir de telles sensations pour la première fois de sa vie avait-il eu envie de la tuer ? Bien qu’elle ait eu vent de l’influence de l’Ombre, elle avait besoin d’explications.

Telle une brebis apeurée devant un loup Adelaïde n’osait bouger, elle n’osait parler. C’est alors que, par impuissance, par découragement de pouvoir à un moment s’éloigner du jeune homme et de son étreinte, elle enfouit son visage contre le torse de Zane et bien que très orgueilleuse, elle décida de se laisser aller et elle versa un torrent de larmes, des larmes de soulagement et de peur à la fois, contre le buste du jeune homme qui la serrait plus fort contre lui comme si, par cet acte, il la suppliait de lui pardonner.

Les deux adolescents restèrent un moment en silence, un silence pesant et terrifiant. Il l’avait blessée, il le savait. Il lui avait fait du mal, non pas physiquement mais psychologiquement, à elle, cette jeune femme qui lui avait ouvert son cœur trop tard pour qu’il puisse réagir. Adelaïde ne se souvenait d’ailleurs pas de ce qu’elle avait pu dire à Zane sous la panique, mais les questions de Zane se faisaient menaçantes, devrait-elle s’expliquer ? Il devait avoir compris. Elle devait avoir succombé à la mauvaise personne, à cet homme qui avait l’obligation de lui faire du mal. Le poids du silence était de plus en plus lourd, des cris raisonnaient encore dans les rues du village, plus loin, la bataille faisait rage. Ce fût Zane qui, le premier, brisa le silence. Il regardait Adelaïde avec un regard amer et désolé, lorsque sa voix enrouée par les pleurs qu’il retenait se fit entendre : « Je suis désolé... Pardonnes moi... Je... Je pourrai pas supporter si on se parlait plus. »

La jeune femme n’osait lever les yeux. Elle se blottit un peu plus fort dans les bras de Zane. Comportement débile vu qu’il venait d’essayer de lui faire du mal, mais cette étreinte rassurait Adelaïde. Elle sentait la chaleur de son torse, la protection que lui procuraient ses bras, et bien que doutant et ne pouvant faire confiance, elle priait pour que tout soit terminé, qu’il ne lui fasse plus de mal. Que pouvait-elle faire d’autre de toute façon ? Il aurait pu faire ce qu’il voulait d’elle à ce moment là, trop faible pour se débattre, trop sonnée pour faire un mouvement. Adelaïde leva les yeux vers Zane et, pour la première fois, elle le regarda craintive et les yeux dont les pupilles se perdaient dans les larmes. La Serpentard pleurait ! Elle pleurait, elle qui avait toujours été si forte et n’avait jamais pleuré devant personne. Elle était morte de trouille et pourtant rassurée dans les bras de son agresseur. Elle fit un effort surdimensionné pour prendre la parole, elle qui, effrayée ne savait que faire : « Je… » Adelaïde s’arrêta brusquement, elle respira un bon coup pour se donné du courage et, yeux dans les yeux, elle murmura : « Zane… j’ai peur ! » Après avoir si faiblement prononcé ces quelques mots d’une voix enrouée, avouant ses faiblesses par la même occasion, la Weasley se blottit à nouveau dans les bras de Zane, comme pour se rassurer, comme pour être certaine qu’il était sincère. Elle se perdait dans les bras de celui, qui quelques minutes plus tôt, avait essayé de la tuer.

Comment rester de marbre dans une situation si peu ordinaire ? Comment ne pas succomber à la peur de souffrir aussi bien physiquement que psychologiquement, dans les bras d’un homme qui avait rejoint les rangs de l’Ombre ? A vrai dire, Adelaïde Jean Weasley ne se rendait pas compte de l’ampleur des choses, elle ne voulait pas y penser. Oublier. Oublier ce qui venait de se passer, passer outre et vivre sa vie comme elle l’avait toujours fait, dans la neutralité. Mais l’anglaise encore bouleversée n’arrivait pas à ôter ces terrifiantes images de sa tête, elle aurait voulu ordonner à ses membres d’arrêter de trembler, de rester calme l’espace d’un claquement de doigts qu’elle puisse récupérer son souffle et ses esprits. Cette habitude qu’avait Zane à rester fort, elle l’avait eu elle aussi, un jour, avant ce maudit 31 Octobre. La Serpentard se sentait vidée, elle avait la sensation d’être une brindille et aurait, à cet instant, souhaité se sentir un peu plus vivante.

Les caresses du jeune Goyle se faisaient plus nombreuses, plus douces et plus tendres contre la joue d’Adelaïde, de la joue jusqu’aux cheveux. Comment croire que l’homme qui se tenait accroupit, tenant la vert-argent dans les bras, avait été précédemment si menaçant et dangereux sous son horrible masque de gargouille? Quand Zane remarqua alors que sa voix était restée très féminine pour le visage qu’il daignait montrer, il s’empressa d’annuler le maléfice afin de retrouver la sienne, plus virile cette fois. La sorcière émit un léger sursaut lorsque les étincelles jaillirent hors de la baguette de son interlocuteur, encore apeurée, elle était convaincue que le sort lui était destiné, contre toute attente, destiné à lui faire mal. Un léger soupir, très léger même, de soulagement lui fût alors extirpé.

Elle retint sa respiration quand son camarade hésitant lui souleva le menton. Qu’allait-il faire à présent ? La tuer ? Lui rire au visage ? S’excuser à nouveau ?... Mais il ne fit rien de tout ça. Avec douceur, il sortit un mouchoir de tissu blanc encore soigneusement plié dans son sac, et d’un geste d’une douceur extrême, il lui nettoya le visage abîmé par les débris et les cendres qui étaient venu s’y déposer. Cette délicate attention subjugua Adelaïde. Décidément, Zane restait un mystère complet pour elle, elle ne le comprenait plus. Pourquoi essuyait-il ses larmes à présent ? Certes, il avait souvent été plutôt tendre en lui parlant, jamais brusque, parfois taquin, plus souvent curieux, mais une telle délicatesse, une telle prudence étaient encore étrangère à la jeune femme. Etrangement, à ces douces caresses, son cœur s’emballait, il s’accélérait. 200km/h sur l’autoroute. Si vite qu’il allait exploser. Encore plus vite que lorsqu’elle était un gibier de potence. Merde, il fallait qu’il s’arrête, tout allait exploser. La vipère n’osait toujours pas regarder son camarade dans les yeux, son regard fuyait quelque peu et parfois, il restait quelques secondes, perdu dans les deux boules de crystal que formaient ceux de Zane. C’était quoi au final cette putain de sensation ? Un mirage ? Une mauvaise blague ? De la peur ? Non, non, non. Adelaïde les avait déjà ressenti celles là, cette sensation, là, c’était autre chose. Le pauvre agneau sans repères était subjugué par la beauté mystérieuse du Serpentard qui lui faisait face. Il lui avait fait mal, mais au final, il prenait soin d’elle. Au fond, elle se plaisait à se dire qu’il n’était pas mauvais, qu’au fond c’était lui, lui depuis toujours, Zane quoi et non cette abominable créature qui l’avait poursuivie plus tôt dans la soirée.

La Serpentard à la peau claire ne comprenait rien. Pas une seconde elle n’aurait parié sur une quelconque attirance de la part de son coéquipier au poste de Poursuiveur, une amitié profonde peut-être, tout au plus. D’ailleurs, il lui avait parlé de Saffra quelques semaines auparavant, il souffrait Zane, il avait mal, cette histoire lui avait bien fait chier. Et puis d’ailleurs, Adelaïde était persuadée que le vert-argent éprouvait toujours quelque chose de fort pour Alesya, on ne s’engueule pas si violement avec quelqu’un si on s’en fou quoi. Et voilà, la jeune Adelaïde, de nature lunatique se perdait à nouveau dans ses souvenirs. C’était beau avant, ouai, c’était lui et elle devant une tasse de chocolat chaud quand il faisait froid parce qu’ils n’arrivaient pas à dormir, c’était eux qui parlaient technique pour le prochain match de Quidditch. C’était eux. Elle fût à nouveau sortie de ses rêveries par la caresse timide de Zane sur sa joue. Il prit la parole. Bon sang il allait dire quoi maintenant ? Je suis désolé, je voulais pas, j’ai jamais voulu. Je… « J'ai un cadeau un peu spécial, pour tes 19 ans si tu veux bien. » Un réveil brutal, merde, il s’en rappelait. Adelaïde se figea cette fois, assez de surprise pour cette soirée. Et voilà que le beau Serpentard s’approchait de sa camarade encore pale et fragile. Merde, mais pourquoi il s’approchait ? Adelaïde eût un léger mouvement de recul qui ne servit à rien, car, décidé Zane lui déposa un baiser sur les lèvres. Un baiser tendre, sincère, un peu hésitant mais ferme à la fois. Elle se laissa aller, les yeux fermés elle ne savait que faire. C’était sûrement un rêve, genre de ceux avec les « happy ends », ce n’était pas possible autrement. Elle n’avait plus peur, de toute façon dans un rêve, on ne peut pas mourir, alors elle se laisser aller.

Pendant les quelques secondes pendant lesquelles les deux camarades étaient liés, tout autour d’eux avait disparu. Au diable la traque, au diable les « on dit », au diable tout le reste. Adelaïde répondait au baiser de Zane avec une certaine timidité, mais pas de ces timidités parce-qu’on a peur que tout tourne mal, plutôt parce-que c’était beau, elle ne voulait pas faire un geste déplacé, elle ne voulait pas tout gâcher. Lorsque son amant lui murmurra un léger « Joyeux anniversaire », la jeune femme se recula et le regarda éberluée. Elle restait immobile, son regard d’azur plongé dans les yeux désolés du jeune Goyle qui la regardait avec tendresse « Tu…Tu t’en souviens ? » Mais quelle question, bien sûr qu’il s’en souvenait, il ne l’aurait jamais souhaité sinon. Adelaïde plissa furtivement les yeux en esquissant un petit mouvement de tête comme pour se réprimander de cette question ridicule. Elle retira spontanément ses mains qui étaient restées sur le torse de Zane, gênée, elle tenta une nouvelle approche : « Et, je te promets que j’y ai pensé. J’ai pas oublié. Même que si j’étais en ville aujourd’hui, c’était pour te trouver un petit truc. Pas grand-chose. T’inquiètes. C’était juste un truc pour marquer le coup. Je sais pas moi peut-être un grand verre à bière t’sais, comme ça ce serait plus la galère quand on décide de se bourrer la gueule.» La Weasley savait très bien que ce détail n’avait aucune importance dans une telle situation, mais à vrai dire tous les moyens étaient bons pour éloigner sa gêne, pour paraître décontractée, à vrai dire, bien qu’elle aurait voulu l’embrasser encore, c’était la première fois, ce genre de situations, elle les connaissait pas.

Malgré tout ce qui venait de se passer, Zane n’avait pas oublié. Il avait pensé à elle, ne serait-ce qu’un peu, mais il y’avait pensé. Bon, c’est vrai que leur anniversaire tous les deux c’était devenu une habitude. Chaque 31 Octobre, le soir, pendant que tout le monde dormait, le Serpentard venait réveiller sa camarade dans son lit, risquant des heures de colle par cet acte, mais peu importe, tous les deux c’était un rituel, ils s’amusaient. Après, ils allaient dans la Salle sur Demande et ils buvaient une bière au beurre ou deux. A vrai dire, ce rituel c’était bien la seule chose qui plaisait à Adelaïde le jour de son anniversaire. D’ailleurs, c’est aussi comme ça qu’ils s’étaient connu tous les deux, à cause, ou grâce, à leur anniversaire. Elle devait avoir 14 ans la première fois, peut-être 15 et elle avait trouvé ça marrant. Au fond, il lui avait toujours plu Zane, enfin… elle n’en était pas sûre mais en tout cas, elle l’avait toujours trouvé très beau. Mais de là à dire qu’il lui plaisait, c’était peut-être placer la charrue avant les bœufs. Elle aurait voulu lui dire ça dans le passé, sûrement…Mais elle ne pouvait pas, trop de tabous et de non dits, mais aujourd’hui elle avait envie de le crier.

Il rigolait, toujours beau par son sourire, malicieux parfois. Adelaïde sourit elle aussi, premier sourire véritable de la soirée, un sourire sincère et profond comme pour dire qu’elle le pardonnait et qu’elle était bien là, avec lui. « Forcément, je sais qu'on est né le même jour, Adélaïde. Et jusqu'à preuve du contraire, 19 ans c'est encore un peu jeune pour avoir Alzheimer tu crois pas ? » Elle ne pût s’empêcher de sourire à nouveau, malgré tout, la fin de soirée s’annonçait amusante, profonde, mais surtout, nouvelle. Ade se sentait bien, là, au creux de ses bras et pourtant, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle voulait savoir, elle devait savoir, et comme la perche était lancée, croisant ses doigts derrière son dos, faisant un effort monumentale pour s’oser à cette question naïve et insouciante, elle prit la main de Zane dans la sienne et la regarda pour parler, sans oser lever les yeux pour maintenir un face à face : « Si on y pense, ce serait pas si étrange. Avec toi je m’attends à tout Zane Goyle. T’es imprévisible…D’ailleurs, j’aurais jamais cru que tu m’embrasserais comme ça, pis enfaite…pourquoi tu m’as embrassée ? Pourquoi moi, pourquoi maintenant ? » Et voilà, il fallait qu’elle gâche la magie de l’instant avec ses maudites questions. Pétrifiée et rendue anxieuse par la réponse qu’allait lui fournir le Gallois, elle restait là, sans rien dire, fixant toujours cette main si douce et si forte à la fois, à laquelle tant de fois elle avait fait des passes lors des matchs de Quidditch. Décidément, pour la deuxième fois de la soirée, la jeune Weasley parlait beaucoup trop, elle aurait du se taire, elle aurait voulu se taire, mais les tâches d’ombres dans sa tête restaient encore trop présentes.

Et voilà que le poursuiveur recommençait son manège, à nouveau, il caressa les cheveux d’Adelaïde, qui cette fois frissonna. Elle aimait sentir sa main dans ses cheveux, sur sa joue, elle aimait tenir sa main dans la sienne, elle qui encore débutante dans la relation qui naissait entre les deux adolescents, se trouvait à moitié à l’aise et voulait montrer à Zane que c’était ce qu’elle attendait, elle. Il fallait lui montrer, il fallait se rattraper. Avant qu’il ne puisse répondre, Adelaïde place son index devant la bouche de Zane, pour l’empêcher de parler, pour ne pas le mettre mal à l’aise, pour se rattraper, un peu…: « Non, enfaite je m’en fou. T’sais quoi oublie ce que j’ai dit, c’était bête. T’es pas obligé de répondre, c’pas obligé de signifier quelque chose, tu peux l’avoir fait comme ça, pour le faire, au final je m’en fou. Je suis bien là, faut pas que je gâche tout avec mes questions pourris, oublie Zane, vraiment, on s’en fou. » La petite brune essayait, tant bien que mal, de se sortir du pétrin où elle s’était fourrée, sans remarquer que plus elle parlait, plus les choses s’aggravaient. Bien qu’au fond elle aurait voulu une réponse, tant pis, elle ne voulait pas savoir, c’était magique et ça devait le rester.

Elle inspira de soulagement lorsque Zane prit à nouveau la parole, on s’éloignait du sujet, heureusement. « Oui je suis certain que t'y a pensé. D'ailleurs, si tu veux j'ai de quoi boire dans mon sac, on m'as offert quelques bouteilles pour mon anniversaire. » Le jeune homme sortit alors un flasque de vodka de son sac à main. Zane avec un sac à main qui l’aurait cru. Adelaïde amusée secoua la tête dans un soupir. Malgré ses mouvements, l’adolescent semblait refuser de lâcher la Fourchelangue, qui, de son côté aurait tout fait pour rester ainsi, nichée dans ses bras, oublier ses problèmes. Une soirée, seulement et demain il l’aurait oubliée, pas grave, elle devait profiter, être bien. Elle aurait tout donné pour qu’il soit sincère, mais, trop naïve à nouveau, elle doutait. La petite bouteille de vodka ne fût pas la seule merveille que renfermait le sac à main du jeune homme. La soirée s’annonçait longue et festive dans un tableau morne et en deuil.

« J'adore mes cadeaux. J'ai pas eu que ça, mes les gens savent que j'aime bien boire visiblement. Et je crois qu'on a besoin d'un verre là, toi et moi, tu ne crois pas ? » Adelaïde esquissa d’un signe de tête. Elle avait besoin d’oublier, d’oublier ce qui s’était passé, d’oublier le temps qui passe et qui court vers un lendemain incertain. Adelaïde prit le verre que lui tendait Zane et, comme pour se donner du courage, le bût cul sec avant de s’imposer cette fois, se faisant moins hésitante, même un peu dominante et d’ordonner délicieusement au Serpentard : « Embrasses moi à nouveau, rien qu’une fois, s’il te plaît.» Elle voulait à nouveau sentir le contact de ses lèvres, rien qu’une fois, même si c’était la dernière.

Ils buvaient, buvaient des verres et des verres, des torrents d’alcool brûlant leurs estomacs, tortillant leurs entrailles, et l’espace d’un instant, ils semblaient heureux. Heureux d’être là, de fêter leur anniversaire, ensemble, comme toujours. Et Zane invitait Adelaïde à boire à nouveau et elle buvait de bon cœur, en sa compagnie, rien que tout les deux. Elle sortait à nouveau une cigarette de sa poche, et taquine elle reprit la parole « Vu que tu m’as pas laissé finir la première…» Amusée, elle entrelaça ses doigts à ceux du beau brun et se laissait aller à une douce ivresse.

Adelaïde regardait Zane comme elle ne l’avait jamais regardé, elle voulait immortaliser l’instant, au cas ou… Elle voulait garder cette image précieusement dans sa tête, à jamais. Une minute de bonheur, une seule valait bien plus que tous les malheurs du monde. Elle fit à nouveau un signe approbateur à son camarade avant de serrer sa main un peu plus fort et de rajouter : Pas autant que moi !» Et elle posa la tête sur son épaule, fumant aux éclats, heureuse l’espace d’un instant.

Le ciel s’était découvert, les étoiles pointaient doucement et timidement le bout de leur nez. Les bruits chaotiques s’enchaînaient, les rues étaient dangereuses, mais cet espace que laissait les nuages noirs, soudainement, furtivement, laissait présager une accalmie dans les combats, une trêve, un répit. Le tableau chaotique qui s’était peint derrière les deux adolescents semblait reprendre des couleurs, reprendre de la vie. Ils étaient là, les deux, croquant la vie qui leur était destinée à pleine dent, ils fumaient, buvaient, se laissaient aller dans une spirale de sensations fortes. Et c’est dans cette atmosphère plus sécurisante, moins lourde, plus profitable que le Serpentard s’approcha à nouveau de sa camarade en souriant, taquin un peu, mais pleinement beau, et qu’il se contenta de coller délicatement ses lèvres à celles mielleuses d’Adelaïde, un court instant, le temps d’un soupir. « Viens le chercher toi même comme une grande ton bisou, si tu le veux la prochaine fois. » La Serpentard rougit quelque peu, légèrement, pas très visible, mais elle se sentait bête ; elle doutait de ce dont elle ne devait pas douter : elle lui plaisait. Ce n’était donc pas pour se rattraper, c’était sincère, c’était nouveau. Elle avait envie de l’embrasser, encore et encore, pour se convaincre, être sûre, mais non…Elle resta tranquille, se contentant de fumer dans les bras de la vipère, de boire, de sourire parfois et de profiter toujours. Zane relâcha un peu sa prise, laissant un peu plus d’espace à Adelaïde qui en profita pour l’observer. Il lui semblait différent mais en même temps pareil, elle s’interrogeait sans se rendre compte qu’il n’avait pas changé, que c’était sa façon à elle de le regarder qui n’était plus la même. L’odeur de la beuh s’élevait dans l’air qui s’introduisait dans la petite ruelle, une odeur d’herbe fraîche, neuve, bonne. La fourchelangue n’avait pas vraiment l’habitude de fumer de l’herbe, d’ailleurs, elle ne se le permettait que rarement, à leur anniversaire parfois, à elle et Zane et à l’époque avec Absolem de temps en temps, mais elle aimait bien. Ne fumant cette production naturelle que très rarement, les effets de la beuh montaient rapidement à la tête de la sorcière qui, ce soir, ne demandait que ça. C’est ainsi que le poursuiveur des serpents lui tendit un joint, roulé bien comme il faut, odorant profondément. Adelaïde sourit et murmura un léger « Merci. » en lui adressant, en signe de remerciement, un court baiser sur la joue.

Le jeune homme resserra à nouveau son étreinte et dès lors qu’il commença à parler, la sorcière se figea, sentant son cœur s’accélérer, elle n’osait même plus respirer. : « Tu veux qu'on... Qu'on se mette ensemble ? Enfin j'veux dire... Qu'on essaye. On verra bien... C'est un peu le bordel dans ma vie, je viens de rompre et tout. Mais ça t'es déjà au courant. Comme moi je sais que t'as jamais été intime avec un garçon. Mais... Vu qu'on s’entend bien, qu'on se plaît, on peut toujours voir, et si ça nous va pas on redeviendra simplement amis. » Elle hésita un instant, et ne sachant comment répondre à ce genre de demande, elle déglutit légèrement, anxieuse et pleine d’appréhension. Devant l’attente impatiente de Zane, elle comprit qu’elle ne pouvait réfléchir trop longtemps, elle devait répondre, en plus de ça, il fallait qu’elle répondre quelque chose de bien, quelque chose de juste. Inspirant un bon coup, elle prit la parole décidée : « On a qu’a essayer, si ça se trouve tu vas pas me supporter longtemps.» Un brin d’humour dans une gêne certaine, elle sourit à Zane et lui déposa un baiser, mais cette fois sur les lèvres, sincère et reconnaissante. Adelaïde se rendait bien compte que tout allait vite et que sûrement ils agissaient sans penser aux conséquences, sans penser à Poudlard et on « on dit », sans réfléchir, mais qu’importe, elle voulait vivre ces choses dont tout le monde parlait, ces choses nouvelles pour elle et elle voulait les vivre avec Zane. Elle tourna à nouveau la tête au loin, se blottissant un peu mieux, plus confortablement, dans les bras de son nouveau copain en frissonnant un peu. Il commençait à faire froid, il fallait qu’elle boive, boire pour être insensible, voire pour se réchauffer. C’est à ce moment là que le gallois se rapprocha à nouveau d’elle et l’embrassa cette fois avec toute sa tendresse et son respect, avec la langue. Adelaïde ne sachant comment s’y prendre, ne sachant comment embrasser réellement, se laissait guider par la langue passionnée de son camarade et, comme pour se justifier, comme pour se rassurer, après ce long baiser, elle prit la parole, amusée de la bêtise de sa phrase, mais s’en foutant royalement : « Tu vas tout devoir m’apprendre toi enfaite. Je pense pas que j’embrasse très bien, d’ailleurs si tu me disais que j’embrassais mal ça m’étonnerait même pas.» Elle émit un léger rire, timide, mal à l’aise, avant de prendre son verre dans la même main que sa cigarette et, de poser l’autre main sur la joue de Zane en le regardant, yeux dans les yeux : « On est doué pour le romantisme nous deux, hein ?» Légère, faisant allusion au comique de la naissance de leur relation, elle le contemplait sans pour autant le dévisager, avant de reprendre son verre dans l’autre main, de jeter son mégot un peu plus loin et de reprendre son joint, posé précédemment sur sa cuisse. Elle l’alluma d’un mouvement de baguette ferme et, à pleins poumons, laissa la fumée malsaine de l’herbe pénétrer dans ses poumons.

Ils regardaient les étoiles, joint dans la bouche, verre dans la main, sereins, sans se soucier de ce qui allait se passer le lendemain. D’ailleurs, ils n’étaient vraiment pas impatients de le découvrir, y’aurait-il des vainqueurs ? Y’aurait-il des blessés ?…Des morts ? Insouciants du futur, profitant de l’instant présent, essayant tant bien que mal d’attraper chaque seconde qui s’écoulait pour en faire une réalité constante. Oubliant ce qui l’entourait, Adelaïde se laissait aller, pleinement heureuse, comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps. Il en manquait de peu pour qu’elle n’oublie ce qui s’était passé précédemment. Perdue, à nouveau dans ses pensées, Zane l’en sortit à nouveau :« On va devoir dormir là, dehors. Autant se bourrer la gueule du coup, on dormira sans même se rendre compte que c'est pas confortable. » Je m’en fou que ce soit confortable, tant que je suis avec toi, idiot ! Taquine elle prit la parole : « C’est tout à ton image au fond. Genre hyper hors du commun pour notre première nuit tous les deux, tu trouves pas? C’est pas pour rien qu’on dit que t’es original.. » Original dans sa famille, son style, sa façon d’être, Zane Ethan Goyle dans toute sa splendeur. Elle buvait encore, comme un trou, encore et encore, elle le suivait dans l’ivresse espérant que bientôt, ce serait ensemble qu’ils allaient planer.

Adelaïde ne se rendait pas compte dans quoi elle s’engageait. D’ailleurs c’était quoi en vrai s’engager ? Enfin, elle aimait trop sa liberté la jeune Weasley, c’est aussi pour ça qu’elle ne voulait pas se caser, pas essayer, pour pas tomber amoureuse. D’ailleurs, bien qu’elle rêvait de vivre un jour quelque chose de beau, de sincère, qu’elle attendait son « prince charmant », à sa façon bien sûr, pas celui des contes de fées, elle avait toujours fui la gente masculine, pour ne pas succomber, pour pas qu’on se foute de sa gueule. Il avait quoi de différent Zane ? Rien du tout. Il était juste là, il avait appris à la connaître et par un maléfice inconnu, il avait volé son admiration, une partie de son cœur. La vipère se rendait bien compte que c’était pas ça l’amour, pas encore, que c’était plus fort que ça, mais elle était prise au piège, elle le savait, sûrement qu’il saurait lui, la faire tomber amoureuse. Elle se demandait d’ailleurs comment elle serait elle, amoureuse, elle qui montrait pas ses sentiments, enfin qui les disait jamais, les montrer c’était facile. Elle avait jamais dit « je t’aime » d’ailleurs Ade, même pas à ses sœurs, c’était plus fort qu’elle, ça voulait pas sortir ces putains de mots au miel. La Serpentard regardait le ciel, il lui semblait grand, plus vaste que d’habitude avec ces étoiles qui se découvraient, c’était beau. Il faisait toujours aussi froid par contre, ainsi, la vipère remonta la fermeture de sa veste en cuir d’un coup. Ca montait, ça faisait du bien, elle était forte cette herbe, agréable, bonne, elle faisait vraiment planer. Les mouvements des deux adolescents se faisaient plus lents, saccadés, comme si la fumée qui pénétrait dans leurs poumons pour en sortir rendait leurs cerveaux plus vieux, moins rapides. Adelaïde fermait les yeux pour ressentir le vent sur son visage, nichée dans les bras de son nouveau petit copain, sans penser, à rien, même pas à l’alcool que Zane était à nouveau entrain de verser dans leurs verres.

Des caresses, tendres, chaleureuses, maladroites parfois, mais si agréables. Elle avait l’impression de vivre ailleurs, Adelaïde, dans un monde moins brute, moins moche, et elle y resterait sûrement pendant quelques heures. Pour tout dire, bien que tétanisée à l’idée d’avoir un jour à se dévoiler complètement au Serpentard, de dévoiler son âme et toutes les parcelles de son corps, Weasley ressentait une étrange sensation dans son bas ventre. Là, dans ses bras, c’était comme si son corps, fatigué de résister, voulait céder, voulait s’offrir. Elle ne dit rien. La raison l’emportant sur la passion. C’était normal au fond, à 19 ans, de vouloir franchir le point de non retour, de s’offrir à quelqu’un sans penser à s’il sera encore là demain, c’était même tard au final. Non, c’était pas le fait de s’offrir qui effrayait le plus la sorcière vert-argent, c’était plutôt la certitude qu’elle serait trop maladroite par rapport à lui qui était expérimenté, beaucoup plus qu’elle en tout cas, elle qui n’avait jamais rien fait.

Un fou rire. Celui de Zane qui semblait amusée de la candeur d’Adelaïde. Elle tourna son visage en sa direction, souriant bêtement, ivre de cette nuit, ivre de cet instant. Il ne semblait pas vouloir se calmer, la beuh, sûrement. D’ailleurs Adelaïde tira à nouveau sur son joint, hors d’elle, elle ne se contrôlait plus. Elle avait franchi ses limites, ce qu’elle s’était toujours refusé, elle le savait. L’adolescente avait toujours mis un point d’honneur à ne pas être trop ivre, trop « high » en compagnie de la gente masculine. Elle semblait autre la Weasley, plus décontractée, moins coincée. Les yeux gorgés du sang qui affluait dans ses veines, rouges comme les rendait la beuh, elle buvait les paroles de Goyle, qui honnête, franc et direct comme à son habitude, lui avoua le fond de ses pensées. Comprenant très bien où il voulait en venir, elle éclata de rire, prit son verre et le sien et les posa à terre, avant de saisir Zane par les poignets et de le coucher à terre, à califourchon sur lui, riant, amusée, sourire au coin des lèvres, elle répliqua, dans un murmurre: « Et tu pensais quoi hein ? Qu’on serait nu dans un lit ? Ce serait bien trop facile, non ? Tu sais très bien que la facilité, c’est pas trop mon truc. Moi cette nuit dehors, elle me convient très bien. »Puis, elle donna un baiser au coins des lèvres de son camarade, qui, surpris n’avait pas eu le temps de réagir.

Elle était déchainée, rendue autre par ces substances néfastes qu’ils ingurgitaient aussi rapidement que possible. Doucement, elle se coucha à côté de Zane qui ne s’était pas encore relevé, posa la tête sur son torse et se mit à regarder les étoiles, en fumant encore, souriant toujours. « Viens on reste là. On bouge pas, on retourne pas à l’école demain, comme ça, ça m’empêchera d’avoir une mauvaise note en potions en plus. Pis ici on est libre, on peut faire ce qu’on veut. » C’était bête au fond, elle le savait, mais l’idée de revoir tout ce qu’elle avait quitté pendant cette soirée ne l’enchantait pas, elle voulait pas y retourner, pas demain, pas si tôt. En y repensant, Adelaïde riait de sa phrase en réalisant qu’elle pouvait à nouveau porter à confusion, il l’avait dit lui, qu’il en avait envie. Elle se calma gentiment en posant sa main sur le torse de Zane, sous son t-shirt, sur ses muscles légèrement dessinés. Au final, elle était pas timide, plutôt franche même, mais maladroite, elle n’y connaissait rien après tout. Tentatrice à cause de la fumée qui lui montait à la tête, elle se leva un peu pour atteindre leurs verres et les poser près d'eux et de pousser le vice encore plus loin : « D'ailleurs, qui t'as parlé de mariage? » Après tout, c'était encore trop tôt pour y penser et elle se doutait, malheureusement, que le vert-argent n'aurait pas la force de s'opposer à son frère, ni au chemin qu'avait tracé ses parents pour lui, même si un jour ils auraient pu prévoir d'envisager leur vie ensemble.

Adelaïde avait peur, elle était morte de trouille. En acceptant la proposition de Zane, elle allait à l’encontre de tout ce pour quoi elle avait toujours voulu se battre jusqu’à présent : sa liberté. Elle devrait s’y faire, elle n’était plus seule dorénavant, elle n’agissait plus uniquement pour elle, mais aussi pour lui, ce beau jeune homme aux yeux couleur océan. Elle ne serait plus seule à prendre des décisions, elle ne pourrait plus se comporter comme elle l’avait toujours fait jusqu’à présent, ses relations fusionnelles avec Frédéric, Loki ou encore Amadeus ne pourraient certainement pas perdurer, elle connaissait Zane et elle le savait jaloux et possessif. La vipère ne voulait pourtant pas tirer un trait définitif sur ces relations qu’elle affectionnait particulièrement. Mais pour lui, qui sait… Elle savait que ça n’allait pas être facile de s’éloigner de la vie qu’elle avait menée jusqu’à présent, mais un jour, fallait bien se décider à faire le grand saut et s’engager et c’est ce qu’elle venait de faire. Adelaïde n’était pas dragueuse, quiconque la connaissait un tant soit peu pouvait en témoigner, elle n’était pas non plus vraiment profiteuse et voyait dans les rares relations qu’elle avait un certain besoin, un besoin d’affection, mais surtout, un besoin de stabilité. Elle était inquiète, elle ne doutait pas de la capacité de son camarade à lui donner de l’affection, il savait y faire, par expérience, mais pour ce qui était de la stabilité… Pourraient-ils s’entendre en tant que couple sur le long terme ? La vipère acceptait, pour la première fois d’ouvrir son cœur et prenait ainsi le risque de le voir se briser en mille morceaux, mais elle voulait le lui offrir, à lui, et pas que ça. Naïve, elle se voyait déjà mariée, des enfants, un chien peut-être, une grande maison, une vie bien rangée quoi. Mais elle ne voulait pas admettre que ce futur, en ce moment, c’était avec lui qu’elle l’imaginait, lui, le jeune Goyle, ça aurait été trop cliché et trop précipité. Elle rit à cette image dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence dans son esprit avant d’ouvrir une autre bouteille et de remplir à nouveau les deux verres et boire le sien cul sec. «Qu’est ce qui se passe Goyle ? Tu laisses une demoiselle te prendre de vitesse?» Les yeux pétillants, libérée et ivre Adelaïde mettait Zane au défi de rattraper son verre de retard. Voyant qu’amusé il prenait son temps, elle reprit avec une moue boudeuse : Allez Zane, on s’en fou de l’état dans lequel on fini. Demain on aura pas cours, tu l’as dis toi-même et au pire…»Elle hésita un instant avant de relever sa tête pour le regarder dans les yeux, courageuse, interrompant ainsi les caresses que lui faisait la vipère sur les cheveux « On y va pas et on reste sous la couette…tous les deux. » Hésitante et déviant son regard, par pudeur, elle reprit en fixant le verre encore plein du jeune poursuiveur : «Enfin, seulement si ça te tente, faut pas te sentir obligé. »

Se rendait-elle compte de l’invitation qu’elle faisait ainsi à son camarade ? Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle était bien avec lui et qu’elle avait envie que ça dure, de lui prouver qu’elle pouvait faire des sacrifices pour lui, s’offrir à lui. C’était sa manière à elle, un peu naïve et implicite certes, mais manière quand même d’accepter d’être intégralement à lui, dans les moindres parcelles de son corps. C’est à ce moment là qu’il se décida à parler de son futur choix d’épouse. Elle fût touchée qu’il parle d’elle comme sa potentielle future femme et, laissant s’échapper un rire amusée, elle répondit : « C’est bien la seule chose que m’ont pas imposé mes parents, un mari. T’imagine leur réaction ? Déjà que je les déçois tout le temps, quoi que je fasse, si en plus je ramène un Goyle … Ils me renieraient aussi, même s’ils m’ont pas imposé de mari. Mais au final je m’en fou, pour l’instant je me vois avec toi et ça je crois que c’est la chose la plus sincère que j’ai jamais dite. » Foutu alcool, foutue beuh, foutus mots qui venaient de sortir de la bouche de la jeune femme. Elle s’oubliait à nouveau en déclarant la vérité du fond de sa pensée qu’elle cherchait normalement à cacher. Enlaçant la main de son camarade dans la sienne, mêlant ainsi ses doigts aux siens, elle ajouta : «Rejetés par nos familles, tu sais quoi, on se retirera comme des ermites en Suisse, vu qu’ils sont neutres, dans les montagnes, on fera 7 gosses et on les formera au Quidditch et le jour ou on reviendra ici, ils se mordront les doigts de nous avoir rejetés parce-que nos enfants formeront l’équipe la plus forte de tout le continent. » Touche d’humour propre à la jeune femme, phrase dite à la légèreté elle ne pouvait bien sûr pas dire ça sérieusement, et Zane le savait, sûrement, mais ça faisait du bien parfois, de faire des projets, même s’ils étaient en l’air et qu’on le savait. Ca faisait du bien. Comme pour marquer un peu plus la légèreté de sa phrase, la Weasley tira une grande latte sur son joint et manqua presque de s’étouffer en toussant plusieurs fois. Pas assez l’habitude, sûrement.


Adelaïde ressentait le besoin de se rapprocher encore plus de son camarade, de se sentir vivante, présente, de voler un instant à l’éternité. Elle caressait son torse, sous son t-shirt et elle appréciait réellement le contact de ses doigts sur la peau chaude du jeune Serpentard, une peau douce, imberbe et claire. Elle sourit lorsque celui-ci affirma qu’ils verraient bien où ça les aurait mener, dans quelques années. D’une voix calme, trop calme, défoncée et heureuse elle imaginait le future : «Moi je pense que dans quelques années, si y’a un truc qu’aura changer, ce sera toi ! T’auras sûrement plus de poils. » Un brin d’humour, à nouveau, pour pas changer. Elle embrassa Zane en souriant et pleine d’envie de lui faire ressentir la même chose qu’elle ressentait en ce moment, petit à petit, dévia ses baisers pour que ceux-ci finissent dans le cou du Serpentard.

C’était vrai. Elle allait trop vite, elle était trop impatiente, trop gauche, maladroite, mais à vrai dire la patience n’avait jamais été la principale qualité de la Weasley. Elle avait toujours rêvé d’une belle première fois, quelque chose d’intense et de fort, quelque chose qui ne soit pas pris à la légère et c’est exactement ce qu’elle était entrain de faire, d’y prendre avec trop de légèreté. Prenant son verre d’un geste décidé elle bu une nouvelle fois son shot cul sec, décidemment l’alcool coulait. Petite, elle se disait qu’elle ferait sa première fois dans un champ de tulipes, parce qu’elle adorait ça, qu’elle trouvait ça beau. Aujourd’hui, elle voulait simplement une première fois mémorable, pleine de surprise et que jamais elle ne pourra oublier, une première fois hors du commun faite avec quelqu’un de doux et de sincère. La vipère ne doutait en aucun cas de la sincérité de Zane à ce moment là ; elle n’était pas riche, pas forcément populaire, sa famille n’était pas « noble », elle n’avait pas très bonne réputation dans l’école et il aurait pu trouver des dizaines de sorcières plus belles qu’elle dans les couloirs de Poudlard. S’il était avec elle, c’était certain, la raison ne pouvait être que son affection pour la jeune femme. Même s’ils n’étaient pas promis l’un à l’autre et qu’elle aurait préféré faire la promesse de sa première fois dans des conditions un peu plus romantiques, mais surtout courantes, à sa façon, en caressant la joue du jeune Goyle, elle se rassurait, d’une voix douce et sincère : « T’as raison, je vais trop vite. C’est juste que j’ai pas l’habitude d’être comme ça…enfin, je veux dire, d’être aussi proche d’un garçon que je le suis avec toi, ça m’est jamais arrivé. J’sais pas trop comment on doit s’y prendre dans ces situations, je sais pas trop ce que j’dois dire. Je dois penser à l’instant présent, le reste on verra plus tard, on prendra le temps de faire les choses bien hein ? » Hésitante et avec un peu de retenue, pour la première fois de sa vie, elle disait à quelqu’un qu’elle l’appréciait, un début de sentiments qu’elle éprouvait pour lui sûrement, qui lui faisait franchir les limites de son propre caractère, sans que ce soit déjà de l’amour pour autant : « Parce-que je t’avouerai que ça me ferais vraiment chier qu’on gâche tout bêtement. J’crois que t’es une des seules personnes de Poudlard qui m’juge pas pour mon nom et je me suis habituée à être en bons termes avec toi, ça me rendrait malade si ça venait à changer. »

Des enfants, une vie tranquille, un mari poursuiveur, héros du Quidditch national et désiré par toutes les femmes du monde sorcier, c’était ça, le tableau qu’il peignait. Souriant, la fourchelangue imaginait sa vie avec lui, comme ça, elle se voyait déjà le suivre au bout du monde pour ses rencontres importantes, avoir des maillots à son nom, des écharpes à son effigie. Un amour du sport, un amour pour lui qui promettait un avenir agréable, confortable. D’abord, ils auraient un fils, juste parce-que le grand frère serait toujours important et nécessaire s’il y’avait des filles après, ensuite, peu importe pourvu qu’ils soient en bonne santé. La scène plaisait à la sorcière, elle qui n’avait pas forcément imaginée une vie si mouvementée. Pleine d’envie et d’espoirs pour l’avenir, elle faisait des projets, sans pour autant les prendre au sérieux, après tout, ils étaient jeunes, ils étaient cons et ils avaient envie de vivre la vie à deux cents à l’heure. Pour clôturer le chapitre avenir familial, la Serpentard approuva d’une voix enjouée: « Clairement que je te suivrai partout. Je vais quand même pas laisser mon homme parcourir les mers et les océans sans moi quand même. Avec les gosses, on sera ton fanclub. La Goyle Academy. » un sourire naissant aux lèvres, elle continua : « Si tu veux encore de moi dans quelques années, je serai sûrement l’une des femmes les plus enviées au monde, attends mariée avec une vedette nationale. » Qu’il devienne riche, célèbre, qu’il reste beau, peu importait, il était entier, il était drôle, il était sien, c’était bien ça qui plaisait à la vipère en fin de compte.

Un silence, un autre verre de versé, les dernières lattes d’un joint tirées, une caresse, doucement, sur le ventre avant que le vert-argent ne reprenne la parole. Adelaïde éclata de rire. Les poils, elle détestait les poils, une pilosité trop importante l’aurait sûrement empêché de devenir intime avec son camarade. Non, en aucun cas elle n’aurait souhaité sortir avec un gorille. Et ça, il lui faisait remarquer joliment. Le deuxième des fils Goyle se redressa brusquement, visiblement vexé par la remarque, mais avec toujours un brin d’humour. La brunette ne pût retenir un sourire amusé, il la faisait rire, comme toujours et c’est certainement ça qui l’avait fait fondre dès le début. En buvant doucement son verre cette fois, par petites gorgées, Adelaïde fixait le poursuiveur d’un regard bienveillant et étonnamment tendre comparé aux regards qu’elle daignait bien accorder à ses camarades à Poudlard. : « Allez, te vexe pas beau gosse. Si t’étais trop poilu, je suis sûre que tu m’aurais jamais plu. » C’est à cet instant que le vert-argent baissa son caleçon en assurant qu’il avait tout de même des poils, ailleurs, là où il fallait en avoir, là où ça prouvait que c’était un homme. La Serpentard ne voulut pas montrer sa gêne, gêne justifiée vu qu’elle n’avait jamais vu d’ «engin » masculin, si ce n’était ceux présents dans les calendriers qu’affichait parfois sa mère au mur du terrier. Choisissant de jouer la carte de l’humour, la plus facile, la plus évidente : « Range ton serpent, je serais encore capable de me mettre à lui parler. Je suis certaine que tu veux pas voir ça. » Elle posa délicatement sa main sur la jupe, sur le serpent, sans bouger, pas par provocation, plutôt par jeu. Elle ne bougeait pas sa main, n’avait en aucun cas l’intention de la bouger, mais tentant subtilement de masquer sa gêne, ce qui semblait fonctionner.

« Tu me parles de talons à moi ? Je crois que j’en ai jamais porté si ce n’est pour la communion du dernier des Weasley. J’suis pas trop talons, je suis bien dans mes converses moi, mais au final tu sers les dents je crois, je sais pas. Adelaïde sourit à la remarque qu’ajouta Zane et reprit « C’est comme ça qu’on reconnaît une vraie femme, un gars il oublie toujours la paire de ballerines, il se dit que ça compte pas, que c’est pas important et après il finit les pieds en sang. Arrache les talons, t’as meilleurs temps. C’est vrai que dès les talons arrachés, les chaussures pouvaient plus ou moins ressembler à des ballerines, c’était pas le plus confortable du monde, mais c’était mieux que rien. Il la regardait, souriait et, il posa alors avec précaution sa tête sur la poitrine d’Adelaïde. La sorcière commença à passer doucement la main dans les cheveux bruns du jeune homme qui semblait apprécier ces tendres caresses.

Un instant d’éternité figé, il lui promit de prendre soin d’elle. Sentant son cœur battre dans sa poitrine, la jolie brune le regardait tendrement, reconnaissante et, touchée par cette promesse, elle voulut lui promettre quelque chose, elle aussi : « Je regretterai jamais de m’être offerte à toi que ce soit demain ou dans un mois ou même plusieurs, t’en vaut la peine tu sais. » Elle passa alors un doigt sur les lèvres du gallois, doucement, pour les mémoriser dans les moindres détails, les désirer, les chérir. Le ciel se découvrait petit à petit, les cris se faisaient plus rares, les vainqueurs étaient certainement connus dans leurs clans respectifs et le froid semblait être moins mordant. Ne cessant pas de caresser les cheveux du Goyle, la Weasley se demandait comment ce serait demain, s’ils trouveraient la meilleure façon de l’annoncer au monde, mais après tout, elle s’en foutait, ils étaient deux à présent, ensemble et à deux, ils étaient bien plus forts.

« Naughty, naughty... » Il avait raison. Totalement raison. En voulant mieux faire, la Serpentard s’enfonçait dans sa bêtise, l’alcool ne l’aidant pas à se calmer. Elle rougit légèrement en détournant la tête pour que Zane ne le remarque pas. Adelaïde détestait être prise au dépourvue, être mal à l’aise et pourtant, sentant ses rouges s’empourprer de rouge elle ne pouvait que se demander ce qui était entrain de se passer. Depuis toujours elle s’était débrouillée pour ne pas être dans ce genre de situations embarrassantes avec un garçon. Elle fit mine de baisser sa tête sur le côté pour sortir le paquet de cigarette qu’elle avait précédemment remis dans la poche de sa veste en cuir, se redressa quelque peu et en observa le contenu, comme si, pour choisir quelle cigarette elle allait fumer, se déroulait un débat existentiel dans sa tête. En réalité, elle tentait par tous les moyens de tuer le temps pour ne pas que son petit ami ne remarque sa gène. Sentant un léger courant d’air passer dans la ruelle, elle respira à nouveau et laissa l’air tiède entrer profondément dans ses poumons. Retirant la première venue du paquet elle la mit de suite dans la bouche, à l’envers, ce qui lui arracha un sourire. Retournant sa cigarette elle en proposa une à Zane en sachant pourtant très bien qu’il avait son propre paquet. Foutue politesse. En souriant, elle se remis en position afin que son camarade soit à nouveau bien posé sur sa poitrine en allumant sa cigarette.

La gêne disparût et un regard tendre, yeux dans les yeux, un regard comme elle n’en avait jamais eu, suivit. Elle frissonna. C’était étrange, cette sensation… Elle savait pas trop où ça allait les mener tout ça, si ça collerait et surtout elle savait pas comment faire pour que ça colle. Elle se connaissait et elle savait bien que dans un couple les disputes étaient fréquentes, elle qui ne s’était jamais engueulée avec Zane, comme allait-ce se passer ? Vite arrachée à ses pensées par la main de Zane qui lui caressait la cuisse, la vipère eût un sursaut et un léger mouvement de recul, elle ne savait pas comment se comporter, elle ne savait pas réellement ce qui était entrain de se passer. Elle sourit à Zane sincèrement, le laissant faire à présent en soupirant dans un soupir pour s’excuser. Elle n’avait pas envie qu’il arrête, ni même de se retirer, c’était la surprise, celle qu’un homme pose pour la première fois ses mains sur elle.

Dormir tous les deux, dans un lit, enlacés. Le programme lui plaisait, une journée à ne rien faire à dormir, à parler peut-être, sans avoir besoin de se prendre la tête sur ce qu’elle devait faire intimement avec un garçon. La jeune femme se redressa quelque peu pour déposer un baiser sur les lèvres du Gallois, en signe de reconnaissance, reconnaissante envers lui de ne pas la brusquer malgré cette nuit, de prendre le temps. Fermant les yeux pendant ce court instant où leurs lèvres étaient collées, elle revoyait passer dans sa tête chacun des anniversaires qu’ils avaient passés tous les deux, ils en avaient fait du chemin. Elle se rappela alors avoir entendu clairement que son camarade lui parlait d’Amadeus et de la façon de lui annoncer. Elle n’était pas convaincue qu’il apprécierait et avait tout de même peur que l’avis de son aîné refroidisse Zane. En même temps le tableau qui s’offrait à elle, elle et Zane dans les couloirs, main dans la main, dans la salle commune, yeux dans les yeux, lui plaisait et elle ne pouvait que faire passer la réaction de son ami au second plan : « C’est vrai que ça risque de chauffer. Au pire des cas on lui tiendra tête, hein ? » Elle posait cette question pour se rassurer. Elle avait peur, peur que le cadet des frères Goyle prenne la réaction de son aîné trop au sérieux et qu’il décide de ne pas réellement s’engager, d’abandonner. Elle connaissait Zane et, au fond d’elle, elle avait l’espoir qu’il l’assurerait qu’ils tiendraient tête ensemble, après tout, il ne l’avait jamais laissée affronter seule un problème lorsqu’il pouvait l’aider.

« Je suis sur que tous nos proches vont bien... » Adelaïde leva les yeux au ciel. Elle n’avait pas peur pour ses cousins qu’elle savait de très bons sorciers et aptes à se protéger. Ses sœurs avaient toujours été très entourées donc ne seraient sûrement pas seules, et pis bien même tant qu’elles ne mourraient pas, la vipère s’en fichait royalement. Non, elle avait peur pour une toute autre personne : « Tu sais pour qui je me fais vraiment du souci ? Pour Aprilynne. Depuis que je suis toute petite, je l’ai toujours trouvée fragile, trop naïve, trop gentille, elle serait capable de se jeter dans la gueule du loup.» Au fond, Adelaïde considérait Lupin comme une petite sœur, un petit être que l’on se doit de protéger et elle savait pertinemment à quel point le Serpentard tenait à sa propre petite sœur. Le fait qu’il essaie de la rassurer la fit sourire. Elle se sentait plus forte. Il était là. « Au moins nous, on est saint et sauf c'est déjà ça, non? » La Weasley lui carressa la joue, puis dit: « Saufs oui, sains en ce moment je suis pas sûre. » et elle rit en buvant la fin de son verre, enchainant par des bouffées de cigarette.