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 Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.

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MessageSujet: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptySam 28 Juil - 21:35

Vendredi — Le soir

Il fallait être un Serdaigle ou un jeune homme particulièrement en forme pour arriver, comme Noctis venait de le faire, frais et dispos après l'ascension des sept étages qui menaient à la volière. Le sorcier n'était guère plus essouflé que s'il venait de se promener agréablement dans les allées du parc et, les mains dans les poches, il entreprit d'enjamber les tas de paille qui joncheaient le sol et dans lesquels les oiseaux les plus paresseux, ceux qui dédaignaient les innombrables poutres s'élevant tout en haut de la tour, nichaient en attendant que leur propriétaire vînt leur confier une missive importante.

Toutes les semaines depuis son arrivée à Poudlard, Noctis Somberseed écrivait le jeudi soir une lettre à Sideria Somberseed, attachait le vendredi soir la lettre à la patte d'Hibouberlu, l'animal que lui avait offert son grand-père quand il était tout jeune encore et recevait le mardi matin, au petit-déjeuner, la réponse de sa tante que composaient une longue lettre et un petit paquet chargé d'objets étranges et de plantes exotiques.

Ce vendredi soir-là comme tous les vendredi soir, Noctis avait discuté avec ses camarades au dîner, étudié un peu dans la salle commune et avait entrepris l'ascension de la tour que surplombait la volière. Il appréciait la quiétude de cet endroit hors du commun — peut-être était-il le seul, à Poudlard, à trouver que les allées et venues continuelles des oiseaux, le froissement des ailes, les cris des dormeurs contrariés d'être réveillés et toute la vie agitée de la volière fussent plus calmes que les salles communes, mais il se sentait à l'aise, entouré par les hiboux.

Parfois, Hibouberlu venait le trouver de lui-même ; d'autres fois l'oiseau, assoupi sur une poutre, attendait que son maître se décidât à le réveiller.

***

Chère Sideria,

Les premiers bourgeons de l'anthème des marais sont apparus hier dans la nuit ; dans un recoin du parc du Poudlard où personne ne se rend jamais, la floraison va se poursuivre lentement, les fleurs vont tomber, elles se changeront en vers et s'enfuieront dans la terre. Y a-t-il quelque chose en cette époque de l'année qui soit plus poétique et plus délicat que cette patiente métamorphose ? Il me semble pourtant que je n'ai personne à qui en parler.

Ma blessure du dernier match est désormais parfaitement soignée et mes doigts ont retrouvé toute leur mobilité. Tu as tord de t'inquiéter ainsi ; les soins dont Poudlard disposent, tu le sais fort bien, sont autrement plus performants que les extrémités auxquelles la nécessité te pousse lors de tes voyages. J'ai bien plus de raison de m'inquiétuer de ton sort que toi du mien.

J'essaye de concevoir une nouvelle potion pour l'effet que tu sais, dont je ne peux te parler encore, tant les étapes me semblent nombreuses. Il y a les ingrédients à trouver, les doses, la manière de les préparer, de les chauffer, de les assembler, ce qu'il faut faire de la potion ensuite ; tu sais tout cela mieux que moi bien sûr, mais je t'en prie ne m'éclaire pas : je voudrais résoudre ces problèmes tout seul.

Ce que tu me dis des shamans de Sibérie m'étonne autant que cela me fascine et je voudrais voir moi-aussi les rituels que tu décris. Il me semble qu'il y avait ici jadis une lenteur que l'on a oublié désormais et que lorsque nous disons que les livres d'histoire nous parlent d'un autre temps, ce que nous voulons dire, c'est qu'ils nous parlent d'un autre rythme.

Je dois te laisser ; la nuit est tombée et je voudrais sortir.

A toi affectueusement,

Noctis

***

Pour rien au monde Noctis n'eût laissé quelqu'un d'autre lire les lettres qu'il envoyait. Il n'y confiait certes pas de grands secrets et des agitations les plus profondes de son âme d'adolescent il n'y révélait rien. Mais ces nouvelles données lui paraissaient déjà trop intimes pour les laisser voir à un camarade et il les écrivait avec un style si différent de la familiarité de son parler habituel qu'il craignait qu'on le découvrît si bien éduqué.

Car sa réputation d'homme sauvage, il l'avait rapidement compris, était une excuse fort pratique pour ne pas s'encombrer des convenances et il ne voulait pas qu'on le découvrît que l'éducation qu'il avait reçue au sein des Somberseed n'avait pas été faite uniquement d'équipées dans la nature hostile ; il s'était laissé construire par le regard des autres un personnage qu'il incarnait bien volontiers — cela lui épargnait la peine d'avoir à rendre compte de sa propre complexité.

Après quelques minutes, le Poufsouffle aperçut la silhouette brune de son animal somnolent. D'un sifflement inimitable, le jeune homme tira l'oiseau de sa torpeur ; lentement, Hibouberlu ouvrit les yeux, secoua ses ailes et, d'un air un peu embrumé encore, s'élança de sa poutre pour venir se poser sur le rebord d'une fenêtre, près de son jeune maître.

Le rituel était désormais immuable et il était parfaitement superflu pour le jeune homme de préciser au hibou sa destination. Il trouverait Sideria, il l'avait toujours fait, c'était du reste son unique mission. Soigneusement, Noctis attacha la missive à la patte du hibou et, bientôt, l'oiseau s'élançait dans le ciel crépusculaire de l'Ecosse.

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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyDim 29 Juil - 3:07

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Vous, moi, du guano.
« PV's N. Somberseed & A. Greyback »


Dans la vie si ennuyeuse et banale d’Artémis, il n’y avait presque jamais de petites habitudes, si bien qu’elle e lassait presque de ne pouvoir vivre comme tous ceux qui planifiaient leurs vies. Lundi, bibliothèque, mardi un peu de sport, mercredi etc. Arté n’était pas du genre à penser ses semaines, non elle préférait faire ses travaux de cours dès qu’on lui donnait pour ne plus a avoir y passer du temps et lorsqu’elle avait finit ceux-ci et que son temps libre était conséquent, elle se contentait de sortir son petit carnet qui ne la quittait jamais et d’y dessiner une robe, un ensemble où un accessoire qu’elle pourrait reproduire par la suite. Lorsqu’elle ne s’occupait pas d’une manière artistique et donc créative, que ce soit en dessin ou en musique, la jeune femme se contentait de découvrir de nouveau horizons, que ce soit par la lecture ou tout simplement en marchant dans le par cet dans l’école de sorcellerie. Bien qu’elle était sure de connaitre l’école sur le bout des doigts, il restait tout de même pas mal de recoins méconnue aux yeux de la jeune femme, qui parfois, s’adonnait à coquer quelques pièces et espaces du château.
Son calme légendaire mais aussi son éducation étriquée ne lui permettait pas de monter sur un balai avec les autres étudiants, et Mya se contentait d’observer les joueurs de loin, prétextant qu’elle préférait regarder de loin. Bien que la jeune femme ait bénéficié de cours de vols durant sa première année, celle-ci n’avait en aucun cas gardé l’option, chevaucher un balai demandait bien trop de masculinité de la part des jeunes femmes. Et une demoiselle de sa condition ne devait en aucun cas dérober à la tradition. Reste à ta place, soit belle et tais-toi, contente-toi de te reproduire en faisant honneur à ta famille et à ton époux. Voila tout ce que l’on attendait de la demoiselle qui pourtant, aspirait à bien plus qu’une vie à pouponner et à porter en son sein la progéniture d’un homme choisit par ses parents.

Vous l’aurez rapidement compris, ce soir, Artémis ne savait que faire, et lorsque l’ennuie de rapprochait, elle se contentait d’écrire à ses parents, faire un petit colis des vêtements qu’elle avait créé et qu’elle ne portait pas pour les renvoyer chez elle, dans sa cage d’or, sa prison personnelle….Ce fut donc après avoir écris un petit pamphlet à ses géniteurs que blanche neige empaqueta quelques vêtements, commençant par mettre dans une housse les robes, puis quelques hauts et bas pour enfin, fermer le carton d’un coup de baguette magique. La designeuse en herbe, satisfaite de ce tris dans sa garde robe, finit donc par glisser le colis sous son bras et se dirigea vers la volière. Une cape sur les épaules sans manches et son habituel uniforme tiré à quatre épingles, la jeune fille de bonne famille sortir de sa salle commune. Etre chez Serdaigle avait quelques avantages, comme celui de vivre dans l’une des plus hautes tours de l’école et de bénéficier d’une vue somptueuse, mais malheureusement lorsque vous deviez vous rendre quelque part, vous deviez d’abord descendre toutes les marches du château. Cela lui prit bien 20 minutes, et lorsqu’elle se retrouva dans le hall d’entrée, elle eut besoin de reprendre son souffle durant quelques secondes. Pas que la jeune femme n’était pas sportive, non, elle excellait dans l’art de la danse classique, mais le paquet qu’elle portait restait un tantinet encombrant.
Quand enfin elle se sentit apte à se mouvez, de nouveau elle prit la direction de la volière où son hibou la maudirait surement pour ce paquet à transporter jusqu’au fin fond du royaume unis ! C’était en pensant à ce rochons de volatile qu’elle se mit à sourire sur sa route. Toujours en portant contre sa poitrine ce si précieux paquet.

Quand enfin elle se retrouva proche de la volière, ce fut comme désemparée qu’elle se rendit compte qu’il lui fallait grimper jusqu’en haut de la tour. Un petit soupir plus tard et l’une de ses gracieuses mains se glissa le long de la rambarde suivant sa montée. Chantonnant dans sa tête, elle continuait de monter les escaliers sans réellement prêter attention à son ascension, dans sa tete trottait un vieux tube qui était passé sur la radio clandestine de la tour des Serdaigle. Elle jouait dans la salle commune et de la porte du dortoir des filles de 5éme année, il avait été facile de l’entendre jouer. Sans réellement s’en rendre compte, Artémis avait chantonnée. Ne pensez pas que, parce que la jeune femme avait vécus dans un monde aristocratique et bien rangé, que celle-ci ne connaissait en aucun cas les tubes des années précédentes. Ses parents n’avaient jamais été assez stricts pour lui interdire d’écouter un peu de musique et encore moins la radio. Ils considéraient qu’il était important que leur enfant soit au courant de l’actualité et lise les journaux. Cependant, elle ne lisait pas des torchons tels que sorcière hebdo où le chicaneur. Non, Artémis lisait la gazette du sorcier et Gallion court, ce journal qui parlait de la bourse sorcière à travers le monde. Son père l’avait initiée très jeune à cette lecture et depuis, c’était devenu comme naturel pour la jeune femme de le lire, comme si après tout, elle lisait un roman.
La fin de l’ascension du mont Everest des volières fut enfin à son terme. Au plus haut étage de la tour, la jeune femme, tête en l’air à essayer de trouver son volatile postier ne vit pas réellement qu’elle n’était pas seule à cette heure avancée de la fin d’après midi, début de soirée. Qui eut crus que la si hautaine et parfaite Greyback aurait pu glisser sur une fiente de pigeons tel qu’elle le faisait en ce moment même ?
Le colis qu’elle tenait entre les mains s’envola et alla assommer une chouette qui tomba de son pied d’estrade et les mains le avant de la jeune fille qui souhaitait en aucun cas se salir se tendit pour amorcer une chute plus que probable. Mais le destin pouvait agir bien sournoisement. Et ce fut sur le descendant de sang mêlé des Somberseed que la brune atterrit. Destin aux blagues perverses puisqu’aucun de ces deux jeunes gens ne pouvaient apprécier l’autre. Mya prenant le Poussoufle de haut, considérant comme lui dictait son éducation le jeune homme comme étant une pure abomination. Quant à lui, il était clair qu’il ressentait pour l’étriquée Serdaigle un sentiment comparable au sien.

Corps à corps, le jeune homme contre le sol et la demoiselle sur le jeune homme. Elle eut à peine le temps de se rendre compte de qui était la pauvre âme sur laquelle elle avait glissé, qu’elle se rendit compte qu’effectivement, elle aurait 10 000 fois pu tomber sur mieux. Pourquoi pas son cousin par exemple ? Non, il avait fallut que ce soit lui, rien que lui ! Quand tomber sur Aymeric, lui qui la haïssait au point de pouvoir l’atteindre physiquement, semblait plus agréable que de tomber sur Noctis, les choses pouvaient effectivement tourner à l’envers dans ce monde de brute mal léchée !
Ni une ni deux, la belle aux lèvres sanguines se releva et vérifia qu’elle était toujours aussi parfaite. Cheveux propres bien que pour une fois ils soient lâchés, uniformes toujours aussi bien repassés, sans aucun faux plis. Oui, Artémis était toujours aussi parfaite… et la seule étudiante à ne porter que son uniforme ! Elle appréciait celui-ci, il cachait toutes les formes qu’elle pouvait avoir et cela lui convenait à merveille.
Si l’érudite se cachait autant, ce n’était pas parce que celle-ci ne s’aimait pas. Non, c’était parce que dans son uniforme elle restait dans sa bulle, dans ce monde si fermé dans lequel elle avait vécus, fermés aux idéaux trop libéraux des autres. Et bien que l’envie de crever cette bulle fût de plus en plus forte, elle ne pouvait se permettre de le faire et de sortir dans un monde sans défense, sans muraille autour de sa fragile personne. Du moins, c’était ainsi qu’elle se voyait, comme une poupée de porcelaine dont les parents jouaient avec dans le but de maitriser chaque petit détails de sa vie. Et si tout était manipulable aux yeux des géniteurs Greybacks, ce n’était pas pour rien : Artémis allait épouser celui qu’on avait choisit pour elle, continuant à enfermer ce bel oiseau dans une cage où l’on engraissera celui-ci jusqu’à la mort.
Dans son mode de vie, elle se languissait, dépérissait et déprimerait presque si certains sourires ne venaient pas à la réconforter. Et si secrètement elle arrivait à jalouser des personnes comme Enoah, Zane, Loki où encore celui qu’elle avait en face d’elle, c’était seulement parce que eux, savaient apprécier chaque petit détails de leurs vies. Ils avaient entre leurs mains les cartes de leur destin, de leur avenir et que la pauvre déesse, elle, n’avait aucun de ses choix. Bien trop obéissante, elle se devait de rester à sa place, elle se devait de continuer à sourire et faire comme si sa vie était parfaite. Alors qu’au fond, elle avait toujours su que sa vie était loin d’être un conte de fée. Du moins, pas celui auquel elle rêvait lorsqu’elle était enfant.
Mélancolique d’un avenir plein d’aventure, de découverte et de liberté, elle détailla le jeune homme qui était face à elle. Comment pouvait-il se comporter aussi sauvagement ? Il n’était pas le genre de personne que ses parents choisiraient pour elle. Sa famille mélangeait son sang avec des moldus depuis des décénies, alors que chez les Greyback l’on se battait pour prévenir la légitimité du sang, allant jusqu’à chercher des époux et épouses à l’autre bout du monde. Quand on pensait qu’ils continuaient à fonctionner ainsi, c’était surréaliste, totalement dépassés et pourtant, cette pratique chez les sangs purs fonctionnaient toujours à merveille. Enfin, chez les familles les plus puritaines et conservatrices.

« Pouvez-vous m’expliquer ce que vous faites ici à cette heure-ci ? »

Question stupide certes, mais le ton si froid et dédaigneux qu’avait utilisé la jeune femme ne donnait en aucun cas l’envie de lui adresser la parole. Non seulement elle ne s’était excusé, mais la demoiselle restait coincée dans la politesse tellement froide et coincée qui lui fut inculquée. Alors qu’au fond, Artémis aurait presque pu le remercier de s’être trouvé sur son chemin afin de lui éviter de se salir. Mais les conventions faisaient en sorte que celle-ci ne devait en aucun cas perdre la face et se retrouver dans une situation non convenable pour une enfant de bonne famille. Si bien coincée entre son envie de le remercier et celle de le dégager de la volière, Artémis se retrouvait debout au milieu des hiboux, les pieds dans la paille à dévisager Noctis. L’envie de se laisser aller à un peu se sympathie de fit ressentir par la bleue et argent, mais cette envie, elle le savait, ne devait sortir du plus profond de sa bulle immaculée.
Le regard vert de la jeune femme se détacha après une longue minute de fixation du jeune homme. Ils glissèrent vers la hauteur dans un geste d’exaspération. Si la belle au bois dormant avait l’air si hautain et froid, au fond, certains de ses amis avaient connaissance de son grand cœur, de son dynamisme et de son caractère joueur. Lorsqu’elle reposa son regard si pétillant de malice et de jeux sur le campagnard qui était à ses pieds ce fut non seulement ouvrir de nouveau la bouche. Calquant à merveille ce que l’on avait toujours inculqué à Artémis, elle se contenta de répondre l’une des phrases typiques des enfants pourris gâtés des aristocrates.

« Si cela ne vous gène pas, et que vous avez finis avec l’espace, vous serez gré de le quitter. »

Décidément, le gamin qui était aux pieds de l’érudite qui portait le nom d’une déesse, ne semblait pas avoir plus de valeur que le guano dans lequel il s’était retrouvé. Comme s’il était un insecte qu’il fallait écraser du bout du pied, il fallait l’éliminer pour le bien de la planète et du monde magique. Voila ce qu’aurait pensé ses parents et ce que la bleue et argent se contentait de reproduire dans son comportement avec le Poussoufle….
Ce fut ni plus ni moins en retirant son attention de Noctis que l’érudite le contourna, allant récupérer le paquet qu’elle avait laissé glissé et volé à travers la volière. Se baissant, elle avait du bout des doigts déplacé le carton qui écrasait la pauvre petite chouette qui l’avait prise en plein fouet. Son regard compatissant pour l’animal devait en surprendre plus d’un. Car si son cousin Loki était sans cœur, Artémis se trouvait être le parfait contraire. Elle avait toujours aimé la compagnie des animaux et possédait une mini ménagerie dans le manoir de famille. Elle aimait à tel point les petites choses, qu’elle avait faillit perdre la vie pour l’un d’entre eux.
Bougeant du doigt d’un de ses longs doigts blafard le volatile, celui-ci remua bien trop stressé par son agression et s’était échappée de l’emprise de la jeune sorcière. Retournant sur l’une des plus hautes poutres de la pièce. Se retournant alors, la belle tendit un bras, se contentant de rester ainsi quelques secondes jusqu’à ce que son hibou, un grand duc nommé Gugus atterrit sur le bras de l’intello. Cendrillon se retourna alors avec un petit regard disant : tu permets ? Un peu d’inimitié tout de même ! En direction du Poussoufle, attendant soit qu’il répondre aux représailles soit qu’il déguerpisse. Evitant ainsi à la demoiselle de devoir sortir les griffes et de laisser apparaitre toute la jalousie qu’elle pouvait ressentir à l’égard du jeune homme et de la liberté d’esprit et d’actions de celui-ci.
Elle avait entendu dire que sa tante était une aventurière, et s’il n’avait pas été ce qu’il était, un sang mêlée et elle une sang pur devant respectée les traditions, elle aurait surement été amie avec lui, allant jusqu’à lui poser le plus de questions possibles sur sa tante, les aventures qu’elle aurait pu lui conter, rêveuse et espérant un jour pouvoir elle aussi, vive ce genre d’aventure… Que devait être passionnant d’avoir une vie telle que celle de Noctis ! A coup sur, elle était déjà bien plus passionnante que celle d’Artémis qui était enfermée dans les conventions de sa famille… Et dire qu’elle avait toujours rêvée de s’évader, de vivre selon ses propres désirs, ses propres envies. A quoi bon encore espérer qu’après toutes ses années, un prince charmant, qu’importe ses origines et ses ambitions, viennent la libérée de sa tour d’argent, de sa cage en or à la serrure faite de diamant pur…
Ce n’était pas le moment pour elle de tomber dans ses rêveries, dans sa mélancolie qu’elle ne partageait qu’avec ses proches. Non, elle devait se montrer aussi froide que l’iceberg qui percuta le Titanic, aussi froide que le poison qui tuea Juliette et aussi snob que n’importe quel parisien de bonne famille…

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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyDim 29 Juil - 8:04

Noctis observa Hibouberlu disparaître dans le lointain brumeux de la nuit, suivant des yeux la masse de plumes brunes qui se mouvait d'un vol pesant. Toujours il sentait poindre en lui le doute vague que l'animal ne pût accomplir sa mission, à l'âge avancé qui était désormais le sien, et parcourir les innombrables kilomètres qui le séparaient du Ministère de la Magie.

Plus petit, il avait été persuadé que seul Hibouberlu était employé à ses lettres lorsqu'il les faisait parvenir à sa tante et que le volatile parcourait en moins d'une journée la distance qui séparait l'Ecosse du Brésil, de la Nouvelle-Guinée ou de la Mongolie. Il avait regardé les cartes et les planisphères, il s'était interrogé sur les pouvoirs exceptionnels de son oiseau et il avait naturellement conclu qu'Hibouberlu était une sorte de divinité des hiboux pour être en mesure d'accomplir une prouesse si surprenante.

Ce ne fut que plus tard que Sideria consentit à lui révéler que le hibou, quand elle n'était pas en Grande-Bretagne, se rendait au Ministère, que le Ministère acheminait par transplanage l'ensemble de ses courriers et de la correspondance de ses agents vers les Ministères des pays concernés et que dans ces Ministères, de nouveaux oiseaux, plus proches des destinataires, prenaient en charge les éventuels paquets. La première déception passée, Noctis avait trouvé que cette organisation précise et quotidienne n'était pas moins admirable que les hypothétiques performances olympiques de son animal.

L'air était frais cette nuit-là et la volière comme la tour d'Astronomie n'offrait pas aux visiteurs un abri très considérable. Mais Noctis avait grandi dans la rigueur du climat écossais, plus au nord encore que Poudlard, et il n'était pas sans trouver à la froideur naissante des premières heures de la nuit un certain charme, qui lui rappelait la demeure familiale, où les serres innombrables reproduisaient les climats lointains au milieu de la tourmente écossaise.

Il resta accoudé à la fenêtre longtemps encore après que la silhouette de son hibou se fut effacée au loin, à observer la montagne, le lac que l'on devinait en contrebas, la Forêt Interdite, le parc désert en ce début de soirée, les autres bâtiments du château que l'on pouvait apercevoir. Il se souvenait n'avoir quitté sa tante qu'à contrecoeur pour venir la première fois à Poudlard, mais maintenant, il trouvait entre ces murs vénérables une seconde maison.

Le jeune homme laissait ses pensées vagabonder sans chercher à y mettre beaucoup d'ordre, se contentant de rêver, envisageant tour à tour les souvenirs que la silhouette de telle ou telle salle de classe, reconnaissable un peu plus loin, évoquait, ou les choses qu'il aurait à faire le lendemain. Cette rêverie n'était pas sans cultiver en lui la vague mélancolie d'une absence qu'il ne parvenait pas à définir exactement, un manque indescriptible, spleen de l'adolescence auquel il tentait de ne pas trop céder.

Entièrement occupé par sa méditation, il n'entendit pas Artémis entrer et il eût fallu en vérité être bien concentré pour démêler, sous le bruit du vent qui s'engouffrait dans les fenêtres et les meurtrières et sous celui des oiseaux nocturnes qui s'éveillaient peu à peu, les pas légers et mesurés de celle qu'il appelait parfois en lui-même Madame la Duchesse — ce qui constituait à peu près toute l'ironie dont il fût capable.

Mais comme la nuit s'épaississait et qu'il devenait difficile de scruter le paysage, comme il songeait aussi qu'il avait promis à un camarade une partie d'échecs, le jeune homme se détacha de son poste d'informations et fit volte-face, juste à temps pour s'effondrer sous le choc d'un corps étranger qu'une force obscure et malodorante projetait sur lui — trouvant dans sa chute le matelas de fortune d'un tas de paille pour se réceptionner.

La surprise ne faisait pas vraiment partir du nuancier de sentiments de Noctis et il ne fallut pas une seconde à l'homme d'action pour analyser la situation. Quoique leurs positions respectives ne lui permissent d'observer très à loisir la physionomie de son assaillante, il parvint à identifier Artémis Greyback et son humeur s'abandonna brusquement à une chute libre plus audacieuse que celle des plus audacieux Attrapeurs.

Car même si Noctis avait eu le moindre goût pour les jeunes femmes, la circonstance, que d'autres garçons eussent trouvée fort intéressante, qui le forçait à recevoir contre lui (pour amortir héroïquement sa chute) le corps de sa belle camarade ne l'eût pas enchanté, de sorte que, naturellement, avec les préférences qui étaient les siennes, il ne trouvait pas même dans la rencontre malheureuse la maigre satisfaction d'un vague plaisir sensuel.

La Serdaigle se releva, manifestement aussi peu enchantée que lui par cette rencontre, et le Poufsouffle se redressa, assis dans la paille, pour faire craquer son cou et secouer son poignet endolori. A la question d'Artémis, il répondit machinalement :

— D'la couture.

C'était indéniablement grâce à Artémis et aux autres élèves qui, comme elle, l'avaient pris en grippe, soit qu'ils le trouvassent trop sauvage, soit qu'ils fussent choqués du mélange de son sang, que Noctis avait appris au fil des années les rudiments de l'art subtil du sarcasme, une discipline qui, à son arrivée à Poudlard, lui avait été parfaitement étrangère.

Il manquait cependant un peu de conviction, du dessein formé de blesser son interlocutrice, et il n'avait murmuré ces quelques mots qu'entre ses dents, moitié pour lui-même. Car Artémis avait beau mettre un point d'honneur à lui faire sentir toute la distance qui existait selon elle entre eux et leur famille respective, Noctis ne parvenait pas à lui en vouloir profondément.

Cette indifférence ne naissait pas d'une exceptionnelle bonté de caractère ou d'une sagesse d'âme cultivée à l'ombre des chênes anciens : Noctis s'énervait souvent, se calmait vite, partait, trouvait que les impressions que la dispute avait faites étaient effacées par d'autres préoccupations et n'y accordait plus guère d'importance, emporté par le tourbillon d'une vie bien remplie qui ne lui laissait guère le temps de ressasser les menues vexations du quotidien.

Tout cela ne l'empêcha pas de hausser les sourcils d'un air un peu désabusé en entendant son interlocutrice l'enjoindre de vider les lieux. Alors là, certainement pas ! Un esprit de contrariété tout juvénile se forma en lui. Il resta assis à la suivre du regard, l'observa ranimer la chouette qu'elle avait malencontreusement assommée et convoquer son propre hibou. Le jeune homme se releva finalement avec souplesse, épousseta d'un revers de main la paille sur son pantalon et, les mains dans les poches, s'approcha (à une distance respectable) d'Artémis.

— T'es au courant que c'est un espace public, hein ?

Noctis ou l'art de chercher les ennuis.

— J'veux dire, ça sert à rien d'être polie et bien élevée si c'est pour traiter les gens grossièrement après. Surtout ceux qu'on vient d'écraser de tout son poids.

Ecraser n'était certes pas le terme exact, mais enfin, l'hyperbole servait la rhétorique.
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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyLun 30 Juil - 16:45

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« PV's N. Somberseed & A. Greyback »


Alors que le vent soulevait légèrement quelques méchettes de cheveux de blanche neige, celle-ci, le bras relevé était toujours occupé par son hibou. Siégeant avec un air aussi précieux et hautain que la propriétaire, les yeux de l’animal fixaient le jeune homme alors qu’Artémis, elle, n’avait d’yeux que pour le volatile. Il était d’ailleurs surprenant que la demoiselle suive des cours de soins aux créatures magiques alors que tous pensait que si elle se casait un ongle, ce serait un outrage à son éducation mais aussi tout un drame. Car un ongle en moins, miss parfaitement tirés à quatre épingles ne serait plus autant une poupée de porcelaine. Artémis aurait pu ne pas faire attention au jeune homme assit dans la paille, mais la réponse à sa première question fusant et piquant la jeune femme dans son égaux, elle ne put s’empêcher de glisser ses yeux verts pétillants de malices sur le Poussoufle. S’ils pétillaient, ce n’était pas réellement pour les autres, c’était son seul et unique moyen d’expression, bien trop étouffée dans une bulle de politesse et de bonne éducation. « D'la couture. » Le prenant personnellement, Mya se sentait attaquée sur son terrain de jeu, la rare passion qu’elle avait pu développer sans que sa famille ne trouve quelque chose à redire. Car la couture restait une activité féminine, digne de ce nom. Il était donc possible à la jeune styliste en herbe de se laisser aller à cette passion, car il n’y avait rien de plus normal pour une demoiselle que de coudre. Ainsi ses parents voyaient cela comme un atout aux nombreux talents de leur enfant unique. Et c’était ce talent qui lui permettait de voyager dans sa tête, de trouver de nouvelles idées pour faire passer les siennes, mais aussi cela lui permettait d’avoir sa touche d’originalité. Se trouvant alors un point commun avec les duchesses et comtesses de l’ancienne époque, Artémis était comme toutes ses femmes de bonne famille qui n’était que des objets à mettre aux bras des hommes, des dames qui s’exprimaient par leurs tenues vestimentaires. Parfois, elle se plaisait à se comparer à Marie-Antoinette, sans tout les dangers de la révolution bien entendu, quoi que. Son danger à elle serait plus son cousin, il était sa futur guillotine et en cela, que lui importait ? Car si à présent elle se sentait vivante en la compagnie de Loki, ce n’était que pour le meilleur. Et le jour où celui-ci devra prendre sa vie, ce jour là, elle se contentera de sourire en se disant qu’elle a enfin pu vivre selon ses propres envies… Du moins, elle espérait qu’elle finirait par exploser sa cage, détruire le monde d’or et de diamant que ses parents avaient monté pour elle, et qu’enfin, elle pourrait partir à l’aventure, visitant tout ces pays qui l’avaient toujours fait rêvée.
Un soupir aurait presque pu s’échapper des lèvres de la jeune Greyback qui se disait que répondre avait été une simple perte de temps, détournant alors la tête de Noctis, elle se concentra sur son grand duc, allant le poser sur l’une des poutres les plus proches. Celui-ci, aussi docile que sa propriétaire tendit l’une de ses pattes pour prendre le paquet que sa propriétaire lui avait préparé. Tout simplement, comme toujours elle n’ut pas réellement ressentit le besoin de lui dire pour qui le colis était. Et lorsqu’elle glissa la corde qui l’entourait dans les griffes du volatile, celui-ci se contenta de lancer un dernier regard au sang mêlé, comme désapprouvant cette rencontre. S’envolant donc par l’une de fenêtres de la volière, Artémis se retrouva en tête à tête-si je puis dire- avec le jeune homme à l’éducation aussi sauvage que son cousin enfant loup. « T'es au courant que c'est un espace public, hein ? ». S’apprêtant alors à partir sans chercher les ennuis où voulant tout simplement crever ceux-ci dans l’œuf, la brune allait s’en retourner vers sa salle commune, tout simplement. Mais c’avait été sans compter la remarque vis-à-vis de l’endroit où les deux jeunes gens se trouvaient.
Deux émeraudes dans la lumières du soir se posèrent sur le jaune et noir, une pair d’yeux désapprouvant le ton qu’il venait d’utiliser. La familiarité avec laquelle le jeune homme s’était adressé avait provoqué un frisson de dégout le long de l’échine de l’érudite. Comment pouvait-il se permettre de lui parler aussi vulgairement ? Certes, elle l’avait prit de haut en lui demandant de vider les lieux, mais Artémis agissait ainsi avec tout le monde, ou presque. Les rares personnes avec qui elle n’utilisait pas cette défense était ses amis proches et sa famille. Bien entendu, elle savait se montrer plus que sociable et dynamique, mais pour découvrir cette facette si bien cachée de la belle, il fallait pouvoir entrer dans son cœur, et rare étaient ceux qui avaient réussit à passer les murailles de son éducation.

« Je vous prierai de garder une certaine politesse en ma compagnie, Somberseed. »

Mais bien entendu, la remarque de la jeune femme était arrivée dans l’oreille d’un sourd, a peine eut-elle relevée ce détails, que Noctis s’était lancé dans une nouvelle réplique, cherchant réellement à échauffer le sang si pur de la belle au bois dormant. Artémis allait-elle sortir de ses habituelles conventions, son habituelle politesse afin de répondre au gamin qui était devant elle ? A vrai dire, elle se demandait si cela en valait réellement la peine. Certes, ses parents auraient vu une réelle importance à ce qu’elle réponde à la joute verbale du jeune homme, mais tout cela aurait-il un impact sur elle ? Un jour, deviendra-t-elle aussi vielle école que ses parents ? Au fond, elle espérait ne pas finir sa vie comme ceux-ci l’avaient planifié, au bras d’un sang pur qu’ils auraient choisit pour elle. Un époux parfait et une nouvelle prison.
« J'veux dire, ça sert à rien d'être polie et bien élevée si c'est pour traiter les gens grossièrement après. Surtout ceux qu'on vient d'écraser de tout son poids. » La remarque réussit à lui faire pincer les lèvres. Certes, il l’avait réceptionné contre son gré et maintenant, Mya lui parlait comme s’il était la seule et unique chose qu’elle pourrait jeter de cette planète pour l’épurer. Mais au fond, elle agissait tel tout les sangs purs ayant bénéficié de son éducation, et il n’était pas rare que l’on reproduise sur les autres ce que l’on nous faisait subir. Car auprès des siens, des autres familles de son rang, Artémis n’était pas si bien vue. Elle était comme une épine dans leur pied. Les autres étaient tellement plus dévergondé et sans scrupules. Alors que la brune aux lèvres pulpeuses, elle, était bien trop coincée entre sa bulle et ses envies. Elle ne vivait pas comme bon lui semblait, et si elle enviait tant les autres pour leur liberté, ce n’était pas pour rien. Artémis n’avait jamais été libre de ses mouvements, de ses envies et parfois, elle se demandait si ses parents ne l’avaient jamais réellement laissée pensée par elle-même. Quant vint enfin le temps pour la Serdaigle de répondre, ce fut sur un ton, bien que hautain, mais surtout mélancolique de devoir se battre avec le Poussoufle…

« J’aurai fais le triple de votre corpulence que cela vous aurait réellement dérangé de vous retrouvez sous mon poids. Vous n’auriez pas été ici à faire l’on ne sait quoi, que cela ne serait en aucun cas arrivé ! »

Allait-elle réellement le remercier de s’être trouvé sur son chemin ? Non, Artémis n’était pas du genre à révéler aux autres ce qu’elle avait réellement envie de faire et actuellement, elle avait envie de lui demander si elle lui avait fait mal en lui atterrissant dessus. Certes, elle se trouvait reconnaissante que le jeune homme ait été sur son chemin, mais l’animosité qu’elle se devait représenter face au Poussoufle devait rester la chose la plus forte. Le sentiment de pardon et d’excuse ne devait en aucun cas prendre le dessus sur ce qu’elle devait représentée : le sang parfaitement pur des Greyback. Elle était la dernière sorcière en tant que tel, que ses parents considéraient comme pur. Car son cousin avait du sang mélangé aux loups et ce mélange salissait la pureté de la lignée. Du moins selon les parents de la belle. En ce point, les géniteurs et leur fille n’étaient pas d’accord. Si son cousin avait du sang de loup, elle ne voyait pas en quoi celui-ci restait salit… Aux dernières nouvelles, celui-ci n’était pas un garou, et au fond, la brune espérait que cette morsure de transformation n’arriverait jamais. Le jour où son cousin deviendrait l’un d’entre eux sera définitivement le jour où elle perdrait toute l’affection de celui-ci, si Loki pouvait ressentir un minimum d’amour envers sa cousine. Perdre la seule personne de sa famille qui aurait pu la comprendre un temps soit peu lui brisait le cœur. Artémis savait que lorsqu’elle perdrait le Greyback, elle risquerait de se perdre aussi et de replonger dans la vie si facile que ses parents avaient prévus pour elle. Mais l’envie de vivre sa propre vie n’était-elle pas la plus forte ?
Alors qu’elle se perdait dans des pensées des plus désagréables, des pensées qui hantaient ses nuits, l’empêchant de fermer l’œil et lorsqu’elle réussissait enfin à s’endormir, se faisait réveillée par d’horribles cauchemars, Artémis venait de se souvenir qu’elle n’était pas seule. Relevant donc ses yeux verts vers le Poussoufle, la lueur de vie qui revenait dans son regard pouvait facilement faire comprendre à Noctis qu’elle s’était perdue dans ses pensées durant quelques longues secondes où minutes. Si habituellement Artémis était plus avenante envers les personnes qui étaient en sa présence, il semblait que ce soit, ce ne soit le cas. Peu motivée à réellement combattre le jaune et noir, elle se demandait si pour une fois, elle n’allait pas le laisser gagner cette joute verbale. Oubliant alors de répondre om se rassurant en se disant qu’elle gagnerait surement la suivante. Après tout, la vie n’était-il pas un long jeu dans lequel l’on pouvait y perdre les ailes, le cœur et son âme ?
Redonnant toute sa tete au pirate de sang, la bleue et argent ne semblait toujours pas apte où motivée à se disputer avec Noctis. Ce fut donc le plus simplement du monde, qu’elle passa devant lui, laissant trainer derrière elle une odeur de roses. Oui, toujours aussi gracieuse, elle mettait un point d’honneur à être présentable dans toutes les situations possibles.

« Hey bien mon cher, si vous tenez tant à cet espace, permettez-moi de vous rendre votre royaume. »

Certes, la réplique sortant de la bouche d’Artémis pouvait sonner pompeuse, mais qu’importait réellement à la jeune femme ? Elle savait parfaitement que la plupart des élèves lui donnait des surnoms précieux dans son dos, et la princesse de bonne manières qu’elle était s’était rapidement habituée à ce genre de traitement. Tout comme Noctis, elle devait vivre avec la réputation salie de sa famille, tout comme lui dès ses premiers pas à Poudlard, Artémis avait du se forger un mur de froideur pour empêcher tout les autres de lui violenté le cœur. Supportant alors sans rien dire les remarques de certains étudiants qui se croyaient plus intelligent que d’autres en lui rappelant les méfaits de son oncle durant la guerre. Mais était-elle réellement coupable des actes des autres ? Non, elle ne l’était pas, tout comme son cousin n’était pas fautif des actes de son loup garou de père.
Se rapprochant des escaliers qui menaient à la sortie, ce ne fut pas sans glisser de nouveau que la poupée du se rattrapée au mur. La main qu’elle avait tendue et qui s’était violement heurté contre la pierre de l’endroit commençait déjà à la faire souffrir. Mais sans cet automatisme de tendre les bras, elle aurait surement atterrit dans la paille et se serait retrouvée avec des plumes d’hiboux dans ses longs cheveux. Il était évident en la voyant se mouvez qu’elle n’avait que rarement l’habitude de se rendre dans cette partie du château. Se détachant du mur, la main rougie elle fit une grimace. Cette petite aventure à la volière lui couterait un passage à l’infirmerie pour se faire soigner la plaie qui s’était formée avec le frottement du mur…
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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyLun 30 Juil - 17:37

Garder une certaine politesse ? Et puis quoi encore ? Noctis haussa les sourcils d’un air un peu étonné, incertain à vrai dire ce qui le surprenait le plus : qu’Artémis pût supposer que, malgré son comportement, il eût encore envie de lui faire la faveur d’être civil ou qu’elle le crût capable de faire autre chose que de manger de la viande crue en se grattant l’oreille avec la patte arrière.

Cela dit, s’il y avait bien une leçon que Noctis n’avait jamais très bien intégrée, c’était celle de la politesse et quoique, en de certaines occasions, sa tante eût essayé de le pousser à se montrer un peu plus cérémonieux dans le grand monde, lorsqu’elle se contraignait elle-même à assister à une réception au Ministère, pour qu’on ne l’oubliât pas trop et que les missions continuassent à affluer, le jeune Somberseed ne s’était jamais montré très sensible à ces recommandations.

A ses yeux, les règles de politesse étaient une hypocrisie, un masque destiné à dissimuler la véritable indifférence qui organisait les rapports sociaux et il préférait de très loin leur substituer son parler authentique et parfois un peu rude, mais soutenue souvent par une sincère bonté de cœur. Il n’avait pas l’apprêt des hommes de salons et de cocktails et son élégance tenait beaucoup plus de la fierté de l’animal sauvage que de la souplesse des petits marquis.

Sans doute n’eût-il pas parlé autrement à quelqu’un qui eût été avec lui moins hostile qu’Artémis et c’était le ton de sa voix, plutôt que le choix de ses mots et de ses formulations, qui suggérait l’animosité qu’il éprouvait pour la jeune femme. Mais c’était en réalité par réflexe défensif plutôt que par volonté formée de la heurter qu’il s’exprimait de la sorte et c’était l’anticipation des remarques blessantes qu’il la supposait en train de méditer qui gouvernait sa propre réaction.

Alors, quand il lui parut que la Serdaigle ne mettait pas à répliquer toute son énergie habituelle, quand surtout il constata que ses yeux se perdaient loin de leur petite bataille en devenir et quand il entendit dans sa voix les inflexions de la mélancolie plutôt que du mépris, Noctis sentit se désamorcer en lui tout esprit vindicatif, incapable d’attaquer gratuitement une proie sans défense.

C’était qu’assurément le Choixpeau n’avait pas hésité une seule seconde avant de lui choisir une maison et à peine avait-il frôlé les cheveux du jeune homme que le nom de Poufsouffle avait éclaté dans la Grande Salle ; et il n’avait pas fallu longtemps à ses nouveaux camarades pour se rendre compte que Noctis était doué d’une désespérante aptitude à ne pas se laisser affecter par l’adversité et à ne pas considérer les torts qu’on pouvait lui causer beaucoup plus loin que la seconde même où ils se produisaient.

Ainsi ne prit-il pas la peine de mettre son esprit en branle pour trouver une répartie inspirée à servir à Artémis afin de tirer le dernier mot de cet éphémère affrontement et, une fois la mélancolie de la jeune femme perçue, après le spectacle des yeux de la Serdaigle égarés dans des pensées qui paraissaient n’être pas des plus agréables, Noctis ne fut plus préoccupé que par le désir de démêler les causes de cette soudaine tristesse.

Il l’observa, perplexe, s’éloigner à pas précautionneux vers la sortie de la volière et, eût-il été moins absorbé dans les suppositions qu’il formait intérieurement sur l’humeur de sa camarade, il l’eût sans doute avertie que sa démarche auguste n’était peut-être pas la stratégie la plus appropriée pour se tirer sans dommage de la volière, mais ses pensées erraient désormais bien loin de la paille et de la fiente des oiseaux nocturnes.

Le clan Somberseed, comme toutes les vieilles familles, avait des idées relativement fermes sur la réputation des autres familles. Sans doute la vie retirée de ces Ecossais, leurs unions si fréquentes avec des Moldus, des Cracmols ou des Sangs-de-Bourbe, diluaient chez eux l’intérêt traditionnellement porté aux considérations généalogiques, mais certaines traditions n’en demeuraient pas moins vives.

Noctis n’avait jamais prêté une oreille très attentive à ces considérations et Sideria ne s’était jamais beaucoup étendue sur la question, mais des rares commentaires qui avaient échappé à la botaniste, le jeune homme n’avait pas conçu des Greyback une très haute opinion et, dans son imagination, cette famille vivait dans un manoir de pierre noire, avec des meubles noirs, habillés en noir et sans rire jamais.

Mais Artémis n’était pas un personnage de son petit univers personnelle : elle était là incarnée, vivante et hésitante devant lui, et en ces instants d’incertitude, elle lui paraissait beaucoup plus proche de sa propre existence que des sinistres représentations qu’il s’était formées du quotidien des Greyback, moins membre de cette famille, donc, que victime de ses traditions.

Car à sa place Noctis savait pertinemment qu’il se fût senti désespéré, emprisonné, anéanti. Il ne songeait pas que la jeune femme avait grandi toujours dans ce milieu, que c’était ce qui l’avait formée et qu’après tout, il était tout aussi probable qu’elle embrassât volontiers la seule existence qu’elle eût jamais connu ; il se contentait de se mettre un peu naïvement à sa place, maintenant que la tristesse manifeste de sa camarade avait porté ces choses à son esprit, et de la plaindre.

Emporté par une soudaine compassion dissimulée sous une maladroite pudeur à la fois typiquement écossaise, typiquement masculine et typiquement Somberseed, Noctis s’approcha à pas maîtrisées de la jeune femme qui venait de glisser à nouveau et observait sa main endolorie — et le jeune homme ne put s’empêcher de songer qu’il n’avait peut-être pas appris l’art de la table, mais qu’il savait au moins comment tomber.

— Ca a pas l’air d’aller.

Un autre que lui, plus habitué aux interventions secourables (qui ne relevaient de son domaine de compétence que lorsqu’elles impliquaient des poisons, des potions assassines, des plantes meurtrières, des parois à escalader et tout ce genre de choses, mais certainement pas les méandres de la psychologie humaine), eût sans doute redouté de sauter en quelques minutes de la franche antipathie à la prévenance non moins franche, mais Noctis ne s’encombrait pas de ce genre de détails.

Le ton de sa voix avait abandonné tout air de défi pour prendre, comme s’il s’était agi de la transition la plus naturelle du monde, celui de la sollicitude, qu’il tentait de dissimuler derrière un air dégagé avec lequel il n’eût pas trompé un enfant de trois ans. Les yeux du jeune homme se posèrent sur la main de sa camarade.

— Bon, en fait, j’parlais pas d’ça, mais c’est pas brillant non plus.

Il n’avait pas perdu cependant toute appréciation de la relation glaciale qui existait ordinairement entre Artémis et lui ; avec une toute autre personne, il n’eût pas hésité à saisir délicatement la main blessée pour la mieux examiner, mais avec la jeune femme, il retenait son geste, pour ne pas la heurter — car son sens tout personnel de la politesse passait par des actes plutôt que des mots.

Il observait donc la blessure de loin, qui n’était pas considérable mais ne devait pas être non plus sans douleur, regrettant de n’avoir pas sous la main l’un des baumes qu’il fabriquait pour répondre aux aléas de ses propres aventures. Sans quitter du regard le poignet endolori, sans doute pour éviter de croiser celui d’Artémis plutôt que par réelle nécessité d’examen, il murmura :

— T’es plus convaincue d’habitude quand tu me traites de bouseux.

Il releva les yeux et esquissa un sourire, comme si leur animosité respective était une sorte de jeu. Il désigna d’un geste du menton la main de la demoiselle.

— Ca t’fait mal ?
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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyMar 31 Juil - 16:00

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Artémis observait toujours sa main d’un air désolé. En quelques secondes elle avait perdue de toute sa perfection et les marques allaient surement rester durant quelques jours sur la paume de sa main. Elle aurait presque pu soupirer si cela lui était possible. Mais toujours accrochée aux idéaux que l’on avait prit soin de lui encrer dans la peau et dans son sang, la belle n’en fit rien. Au contraire, elle se contenta de nettoyer sa main avec la valide histoire d’avoir une idée précise de la chose. Mais son regard avait rapidement quitté sa paume pour se poser sur le Poussoufle dont la voix s’élevait de nouveau dans la pièce. « Ca a pas l’air d’aller. » Haussant un sourcil, la bleue et argent se demandait de quoi le jeune homme parlait exactement. Certes, elle avait eu un petit moment mélancolique mais s’était rapidement reprise en fermant de nouveau son visage dont les sourires et les rires étaient rare ici à Poudlard. Bien aller ? Artémis se demandait quand était la dernière fois qu’elle s’était sentie réellement bien. Voir même plus que bien. La dernière fois devait surement être lorsqu’elle était en seconde année à Poudlard. Les choses avaient rapidement changés par la suite et blanche neige s’était rendue compte que plus elle grandissait et moins il lui était autorisé de penser par elle-même. Elle ne pouvait pas se plaindre en se disant que ses parents ne l’aimaient pas, au contraire, ils avaient toujours eu un amour profond et sans limite envers leurs fille. Mais Artémis n’avait jamais réellement rêvé de se marier, d’avoir des enfants et de poursuivre la lignée dans les conventions que l’on avait pris soin de lui inculquer depuis sa naissance. Enfant, Mya rêvait d’aventure. De chevalier, de dragons et de princes charmants, mais plus les années avaient avancés plus la jeune femme rêvait d’une toute autre aventure, celle de découvrir le monde, de vivre par ses propres moyens et même si celle-ci n’était pas alaise dans un autre espace qu’un intérieur confortable, avec des livres, des œuvres d’arts aux prix astromineux et des animaux de compagnies dormant devant un feu de bois qui ronronnait. Artémis éprouvait une volonté de changement, mais cette volonté se heurtait encore et toujours contre la paroi de sa bulle et ce besoin qu’elle ressentait de rendre fière ses parents. Fière de leur unique enfant qui devait un jour les protéger d’une meute de loup garou et qui ainsi deviendrait la chasseresse dont ils avaient toujours rêvé.
Parfois, lorsqu’elle se trouvait chez elle pendant les vacances, il lui arrivait de craquer. De ressentir le besoin de sortir du manoir familiale et de s’éloigner le plus possible en courant, et tant pis si elle s’essoufflait, se salissait et rentrait dans un état de sauvageonne. Personne ne le verrait après tout.
Etouffant dans son monde, dans la bulle qui lui avait été formée depuis son enfance, Artémis observait le Poussoufle qui semblait compatir. Elle n’avait pas besoin de pitié. Elle avait besoin de trouver un minimum de courage pour se sortir de sa situation, se sortir d’un monde qui autrefois lui convenait mais qui maintenant l’oppressait. Il lui était impossible d’expliquer pourquoi ce monde ne lui convenait plus, peut être qu’elle avait juste grandit et qu’au fur et à mesure du temps, ses besoins n’étaient plus devenu les mêmes. A quoi bon apprendre à jouer de la harpe, à savoir accueillir des gens chez soit où à savoir cuisiner pour un futur époux qui se contentera surement de manger ce que les elfes de maisons auront fait pour lui ?
Oui, Artémis avait appris tout un tas d’arts que l’on dispensait aux demoiselles dans les années 40-50. Un art dont elle ne se servirait surement jamais, cas si elle savait se tenir telle une jeune femme aristocrate, ce maintien pouvait lui causer des problèmes. Comme ce soir où elle avait glissé sur Noctis puis contre le mur. Si elle avait su être autre chose que la demoiselle aux traits et aux vêtements si parfait, si conforme aux désirs de ses parents, Artémis aurait surement eu plus d’amis, plus d’histoires d’amours et n’aurait jamais atterrit dans le lac, manquant la noyade.
« Bon, en fait, j’parlais pas d’ça, mais c’est pas brillant non plus. » Elle ne l’avait pas quitté des yeux. Ne sachant comment réagir face au jeune homme qui a priori avait su détecter chez elle une once d’humanité. Comme honteuse, elle ne pouvait s’empêcher de le fixer, lui dont le sang était salit depuis des générations et des générations. Alors qu’elle s’imaginait qu’il vivait dans une cabane avec toute sa famille, lui devait avoir autant d’a priori sur elle, qu’Artémis pouvait en avoir envers la famille des Somberseed. Pour sur, leurs familles respectives avaient du leur bourrer le crane avec des histoires à dormir debout et des récits fait pour les dégoutés l’un et l’autre des deux noms. Assez pour faire de la belle au bois un petit chien hargneux qui aboierait et cracherait toute son éducation sur le campagnard à l’éducation plus laxiste.
N’était-ce pas ainsi lorsque deux familles opposés avaient peur l’une de l’autre ? Les parents d’Artémis devaient avoir peur de se mélanger, de se retrouvé salis par un enfant dont le sang ne serait pas aussi pur et parfait que le leur. Mais la jeune femme n’avait pas ce genre de pensées. C’avait bien été l’une des rares choses qui étaient entré dans sa tête. Elle n’avait rien contre les sangs mélangés ou purs. Rien contre les demi vélaa, les demis loups, les vampires… bref, elle n’avait jamais ressentit le besoin d’avoir peur et de s’éloigner de ce genre d’individu. Au contraire. Les loups garous l’attiraient comme un aimant était attiré contre la porte du frigo d’une cuisine moldue. Rien ne pouvait réellement expliquer ce sentiment si ce n’était ce besoin d’interdis. Cette aventure de contredire et de détourner les règlements de ses parents. Mais n’avaient-ils pas attisés la curiosité de leur fille en premier ? En lui donnant l’interdiction de s’approcher de son loup de cousin, en lui expliquant qu’ils étaient dangereux, les Greyback avaient donnés à leur fille ce besoin de leur désobéir. D’enfin connaitre quelque chose de différent de son monde si propre et si carré.

« Je sais que j’en ai l’air, mais je ne suis pas en porcelaine. »

Le ton de sa voix avait été froid, mais pas agressive. Juste, aussi froide qu’elle ne l’était aux habitudes. Car même si Artémis avait pu se montrer mélancolique dans un moment de faiblesse, elle se refusait de laisser les autres accéder à son cœur. Bien trop précieuse, elle ne voulait qu’on lui brise la seule chose qui lui appartenait réellement. Car son corps n’avait jamais vraiment été à elle. C’était une évidence qu’elle avait finit par comprendre lorsque ses parents avaient commencés par lui parler de mariage. Expliquant à la belle qu’il fallait lui trouver un mari parfait, au sang le plus pur pour pouvoir conserver la lignée. Et s’il le fallait, ses parents iraient en Amérique lui trouver le candidat parfait. Il y avait de vielles familles chez les Yankees aussi, des familles autrefois qui vivaient sous la couronne de la reine. Les géniteurs Greyback étaient près à tout pour que leur enfant continue de vivre dans les règles de l’art, les règles de la tradition. Artémis devait inculquer les valeurs conservatrices à ses enfants, tout comme ses parents l’avaient fait avec elle. Et si elle se refusait toujours à le faire, Mya finissait toujours par se dire qu’elle finirait par ne jamais donner la vie. Elle s’enfuirait lorsque son courage sera assez fort, assez présent. Elle aurait la vie dont elle avait toujours souhaité et tant pis si elle se retrouverait seule. Après tout, l’on finissait tous seul, non ?

« T’es plus convaincue d’habitude quand tu me traites de bouseux. » Certes, elle avait toujours été plus froide, plus directe lorsqu’elle insultait Noctis. Mais peut être que ce jeu la lassait ? Du moins, ce soir, elle n’avait pas réellement la tête ni le besoin d’insulter qui que ce soit. Après tout, elle pouvait facilement comprendre ce que lui vivait en tant qu’enfant au sang mêlé. L’on faisait vivre la même chose à Artémis pour être différente, pour être si prude, si coincée et pour refuser d’avoir une quel qu’on que aventure d’un soir, comme toutes les autres filles de bonne famille de l’école de sorcellerie. La différence a toujours fait peur. Les sorcières de Salem avaient étés brulées vives pour avoir été différente des autres, la population noire avait été les esclaves des blancs qui se considérait plus éduqué et donc dans l’obligation de mettre à ses pieds un autre type de personne, à la vie plus simple. Ce genre d’action existaient depuis toujours, les Egyptiens avaient réduit à l’esclavage les juifs, les romains aussi avaient des esclaves et puis un jour, un moldu à décidé de se débarrasser d’un type de la population qu’il trouvait dérangeante. Poudlard ne dérogeait pas à la règle. Les sangs purs s’en prenaient aux autres, et parfois si vous étiez un sang pur un peu trop coincé, refusant de vous adonnez aux même perversions que les autres vous pouviez vous retrouver dans le panier des déchets qu’il fallait provoquer et pousser à bout. Peut être dans l’espoir de vous convertir, mais cette technique n’avait jamais réellement fonctionné sur Artémis qui se contentait de s’échapper des problèmes… Mais qui n’hésitait pas à s’en prendre à Noctis pour son manque d’éducation et la vulgarité dont il pouvait faire preuve.

« Bouseaux … »avait-elle alors répondu en essayant de prendre un ton qui aurait pu paraitre plus convainquant….
Après tout, le jeune homme n’avait pas demandé à ce qu’elle ait un peu plus de rage ? Peut être qu’au final, Artémis ne voulait plus se confondre dans le moule de ceux qui martyrisait les autres pour leurs différences. Peut être avait-elle juste envie de se trouver une voie dans laquelle elle pourrait évoluer et exploser la bulle qui l’enfermait dans ce monde trop parfait et trop lisse dans lequel la sang pur avait toujours vécue. Ne pouvait-elle donc vivre comme bon lui semblait ? Ne plus être cette poupée de porcelaine si parfaite, aux expressions limitées dont seuls les yeux pouvaient émaner un dynamisme et une envie de vivre sans limites ? S’échapper de son monde, voila ce dont rêvait la belle brune. Une étoile filante, des bougies soufflées où qu’importe le moment où l’on devait faire un souhait, Artémis fermait toujours les yeux et souhaitait du plus profond de son être une sortie à sa vie si triste et si carrée, si rangée. Je vous en prie, je vous en prie. Aidez-moi à me sortir de cette vie, aidez-moi, qu’importe votre nom, à changer ma vie. Si elle n’avait été si athée, elle aurait surement prié un dieu pour trouver une once de courage. Mais soyons sérieux, dieu était une notion floue pour la jeune femme. Une chose que l’on priait pour ne jamais avoir de réponse.

Lorsqu’elle détacha son regard du jaune et noir, ce fut pour de nouveau le poser sur sa main toujours relevée devant elle, comme si elle avait peur de se tachée, de perdre un peu plus de la perfection qui lui était légendaire. « Ca t’fait mal ? » Oui. Cela faisait mal. Mais pourquoi Noctis se préoccupait tant de la douleur de sa main où bien de son état mental ? Artémis se demandait si elle devait continuer à garder ses murailles autour de sa personne où tout simplement ouvrir la porte du donjon pour quelques secondes, quelques rares moments de sincérité. Mais au final, ce fut bien trop sincère que c’était échappé une réponse… Qui étonna la propriétaire de celle-ci.

« Pas plus que de vivre…. »

Elle s’était arrêtée à temps. Les yeux presque effrayé d’avoir pu laissé glisser quelque chose d’aussi personnel. Pas plus que de vivre dans mon monde. Voila ce qu’elle allait dire si elle ne s’était pas fait violence pour s’empêcher de continuer sa réponse. Mal, la douleur elle la connaissait, elle vivait tout les jours dans une douleur sans nom, celle de ne pouvoir exprimer ce qu’il y avait en elle, trop coincée par ce que ses parents appelaient la bonne tenue. Trop oppressée par l’éducation qu’elle avait reçue et trop enfermée dans un monde qui jamais ne lui conviendrait. Du moins, plus jamais. Artémis se laissait emporter par le courant, un courant dont ses propres parents étaient les manipulateurs. Elle ne voulait plus rester vivre dans une maison et un style qui ne lui convenait plus et au fond, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si un jour, quelqu’un l’enlèverait de sa bulle et l’aiderait à l’exploser.
Ce n’était pas pour rien que la belle brune avait demandé à son cousin de la rendre sauvage…

« Je… Pourquoi es-tu si agréable avec moi alors qu’il est clair que l’on ne s’aime pas ? » Bonne question, Artémis n’avait pas besoin de pitié après tout. Elle avait besoin de s’échapper de son mode de vie.
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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyMar 31 Juil - 16:41

Noctis renouvela son sourire quand sa camarade le traita de bouseux, en signe d’encouragement. Il était bien placé pour savoir que, dans les moments de détresse, physique comme psychologique, il était parfois bon de se laisser aller à ses anciennes habitudes, de cultiver son paraître, quand même la comédie pour une fois ne serait pas très convaincante ; et c’était peut-être précisément dans ces instants où leur personnage social cessait de fonctionner parfaitement qu’ils prenaient conscience de ses artifices et pouvaient s’en affranchir.

Noctis avait des idées assez précises sur la question. Comme tous les clans, les Somberseed avaient une philosophie. Souvent, dans le meilleur de cas, on leur avait prêté une attitude contemplative, occupés uniquement à leurs jardins et leurs potions, loin du monde et de ses tribulations, comme si la botanique, la patiente culture, la lente croissance des végétaux, avaient éteint en eux toute considération politique et morale.

C’était qu’au contraire des familles au sang pur, au contraire des progressistes qui en combattaient l’influence, au contraire des gens de tous horizons qui se jetaient dans les batailles de gazettes, de lois et de pamphlets, les Somberseed n’avaient de goût ni pour les carrières ni pour le prosélytisme, aucun Somberseed jamais, de mémoire familiale, ne s’était élevé dans la hiérarchie du ministère ; ils gardaient leurs idées pour eux, dans le secret de leurs jardins.

Cette attitude d’ailleurs n’avait pas été sans éveiller des reproches. Les politiciens les moins conservateurs, conscients que les vues des Somberseed étaient proches des leurs et qu’il y avait de l’avantage à avoir pour partisans déclarés une famille de traditions, avaient reproché aux jeunes générations comme aux patriarches leur manque d’engagement et, sans doute, il y avait dans la retraite de bien de ses membres, dans leur ermitage presque, une sorte d’égoïsme insensible aux malheurs du monde.

Noctis était conscient de cette position délicate et complexe qu’il avait reçue en héritage et qu’il n’embrassait pas complètement. Il était parfaitement conscient que les traditions des Somberseed, pour n’être pas les mêmes que celles des familles de sang pur, n’en étaient parfois pas moins contraignantes et injustes, et il ne songeait jamais qu’avec une vague appréhension au jour où il parlerait de ses préférences sentimentales à sa tante, au jour où il lui dirait qu’il ne donnerait pas son nom à une femme puis à leurs enfants — un péché contre nature, c’était sans doute comme cela que l’on verrait les choses dans sa famille.

Mais la grande liberté dans laquelle il avait grandi lui avait permis de considérer son propre héritage avec circonspection et s’il ne sentait pas encore tout à fait à l’aise pour faire éclater au grand jour ses secrètes attirances, il savait au fond de lui que ses définitions du bien et du mal ne recouvraient pas toujours celle de sa tante, de son père ou de son grand-père ; ainsi ne sentait-il pas peser sur lui la même oppression qui était celle d’Artémis.

Il ne prenait pas tout ; il ne rejetait pas tout. Il avait une autre définition de la nature et du naturel que celle qui organisait la pensée de ses parents proches comme éloignés, mais il conservait un attachement certain à ces concepts. La société lui paraissait être le terreau de bien des perversions et la contrainte qu’elle imposait à chacun de ses membres de jouer un rôle écrit par des instances extérieures n’était pas le moins important de ces défauts.

Jouer son rôle comme il avait proposé à Artémis à le faire, répéter les lignes dévolues par un metteur en scène invisible, mais les répéter en les outrant, en allant juste un peu au-dessus, était à son sens un geste sain, parce qu’il redonnait au rôle sa juste place : celle d’une possibilité parmi d’autres, celle d’un choix et non d’une obligation. Ces considérations philosophiques subtiles, il préférait les faire sentir plutôt que les démontrer.

Son instinct du reste ne l’avait pas trompé en lui soufflant que cette brève rencontre n’avait pas été semblable à celles qu’il avait eues déjà avec Artémis et à la réponse de la jeune femme à sa dernière question, le regard de Noctis gagna une nouvelle gravité, sans que le jeune homme cependant ne marquât de surprise — mais à vrai dire, il n’était pas facile de le surprendre.

La question perplexe de la jeune femme fut d’abord reçue par un haussement d’épaules désinvolte.

— J’t’aime pas parce que tu m’aimes pas, hein. C’pas moi qu’ai lancé la première pierre.

Et à vrai dire, Noctis n’était pas vraiment du genre à agresser qui que ce fût sur la foi de ses propres préjugés. Si Artémis n’avait pas exprimé clairement son animosité lors de leurs premières rencontres, au hasard des couloirs, le jeune homme n’eût sans doute jamais prêté attention à sa camarade, se contentant de songer, vaguement, de loin, de temps à autre, qu’ils évoluaient simplement dans des mondes complétement différents et jamais destinés à se heurter.

— Mais en fait, on s’en fiche. C’pas parce que tu m’trouves désagréable, impur et je-sais-pas-quoi, que moi j’te trouve désagréable, que j’vais être content si tu te brises le poignet. Y a des limites quand même. J’ai envie d’battre mes adversaires au Quidditch, pas d’les voir s’écraser contre les tribunes. Et quand le match est fini — c’est fini. On s’calme, on reprend ses esprits et on continue sa vie.

Définitivement, il n’était pas un Poufsouffle pour rien. Il avait cette manière d’envisager la compétition et l’adversité comme des contingences dénuées d’importance que l’on pouvait aisément surmonter et de présenter les choses avec une telle évidence de bon sens qu’il en devenait désarmant, cette manière de calmer le jeu qui était typique de sa Maison.

— Tu sais, on a jamais fait qu’échanger deux ou trois mots un peu vif. C’est pas comme si j’avais tué ton chat et que t’avais brûlé ma mandragore. C’est pas très grave. Pas très important.

Il jeta un nouveau coup d’œil à la main de sa camarade.

— Bref. Tu veux que j’t’accompagne à l’infirmerie ? Tu pourras dire que c’est toi qui m’as obligé, si tu veux.

Par une délicatesse qu’il eût été difficile de lui soupçonner, Noctis avait soigneusement éviter de parler directement de la déclaration trop intime qu’Artémis avait faite à demi-mot sur son existence et tout son discours avait roulé sur l’affaire de la main, relativisant son geste, mais relativisant du même toutes les contraintes de l’existence, pour offrir un réconfort, sans paraître se mêler de ce qui ne le regardait pas.
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MessageSujet: Re: Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis.   Vous, moi, du guano. — Artémis, Noctis. EmptyMer 1 Aoû - 21:37

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« PV's N. Somberseed & A. Greyback »


La prise en pitié du Somberseed semblait toucher la jeune Greyback qui au final se demandait si elle n’avait pas agit si mal avec lui. Certes, elle avait été celle qui avait jeté la première pierre, mais cela faisait partie de son éducation, celle de faire comprendre aux autres que leurs différences ne pourrait jamais les rapprocher où évoluer dans le bon sens. Artémis pouvait comprendre ce genre de comportement mieux que personne, n’avait-elle pas été moulée ainsi ? La belle jeune femme observait le jeune homme ans savoir que répondre et que faire. Elle n’avait pas besoin que quelqu’un qui ne vivait pas sa vie et ne connaissait rien de sa condition aie pitié d’elle. Mya avait toujours été aimée et choyée, c’était juste elle qui ne pouvait plus supporter que ses parents dirigent sa vie. Elle qui avait envie de s’éloigner pour vivre une vie qui en valait réellement la peine, et pas celle que l’on aurait aimé pour la demoiselle. Faire des enfants et se contenter d’une vie de poule pondeuse, très peu pour elle. Et si elle continuait de s’étouffer et de manquer d’espace dans sa bulle, c’était bien parce que la jeune femme avait des besoins et des rêves de plus en plus grands. De plus en plus imposants. Et si sa vie devait finir assez tôt, autant en profiter pour relancer la machine des rêves et des envies ! Bien que les rouages de son autonomie étaient réellement rouillés et loin de pouvoir tourner sans aucun problème, Artémis ne souhaitait qu’une seule et unique chose : éclater son monde, trouver une porte de sortie pour enfin lâcher tout ce qu’elle avait pu condenser dans son être durant toutes ses années.
Le visage froid et toujours fermés de la belle Serdaigle n’était qu’une façade, une belle façade certes, mais elle restait tout de même un mur de protection infranchissable, ou presque. Cachant tout ses maux et tout ses désirs qu’ils soient mentaux où physique, Artémis se contentait de refouler tout ce qu’elle pouvait en son être. Elle se refusait à aller à la dérive et souhaitait réellement se battre vis-à-vis du traitement qu’elle avait reçus, vis-à-vis de son cotés docile et serviable. Et si elle ne voulait plus l’être ? Si elle ne voulait plus être parfaite et se retrouver avec des feuilles dans les cheveux pour avoir osé forniquer dans la foret interdite ? Elle aussi pouvait faire des choses déplacées, prendre des bains de minuits, boire de l’alcool jusqu’à plus soif… Mais malheureusement, dans son monde si docile, si coincé et si ennuyant, elle ne pouvait se permettre ce genre de choses. Elle ne pouvait se permettre de sortir des convenances et devait rester dans le rang. « Tu sais, on a jamais fait qu’échanger deux ou trois mots un peu vif. C’est pas comme si j’avais tué ton chat et que t’avais brûlé ma mandragore. C’est pas très grave. Pas très important. » Détournant ses grands yeux verts, la jeune femme finit par se dire qu’elle ferait mieux de s’en aller avant qu’il ne commence à lui lancer des fleurs.
Mya n’était pas stupide. Elle ne se faisait pas d’illusion sur le comportement qu’elle aurait avec le Poussoufle après cette soirée, elle continuerait à le traiter comme le campagnard sans éducations qu’elle avait toujours pensé qu’il était et se contenterait de continuer sa petite vie morne et triste.

« Non, nous ne sommes pas allés à ce point, c’est sur. »

Que pouvait-elle dire de plus ? Sa main continuait à la lancée mais qu’importait réellement ce qu’il allait se passer avec celle-ci ? En un rien de temps, les infirmiers la guériront… « Bref. Tu veux que j’t’accompagne à l’infirmerie ? Tu pourras dire que c’est toi qui m’as obligé, si tu veux. » Un mince sourire était apparut sur les lèvres pulpeuses et rosées de la jeune femme, un sourire qui n’avait duré que quelques secondes avant que son visage ne reprenne sa forme si froide. L’accompagner à l’infirmerie ? Elle n’en avait pas réellement besoin. Elle pouvait survivre jusqu’au château et trouver son chemin seule.

« Non, je retrouverai mon chemin seule…. » Merci quand même pensa-t-elle. Mais formuler ce remerciement verbalement allait être bien plus dur que de le penser. Elle se devait de reprendre une expression de Greyback. De sang pur et aristocrate. Artémis n’était pas comme toutes ses jeunes filles bien élevées dans leurs petits mondes, elle, elle y étouffait et ne devait pas montrer cette souffrance. Indécise de la vie. Elle se contenta d’un faible signe de tête et sortir de la volière, faisant cette fois ci attention où elle posait les pieds.



The end.
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