uc

Nerveusement, Artémis A. Carrow tournait en rond dans la salle commune des Serdaigles, déplaçant les meubles, ouvrant les armoires, dérangeant ainsi ses camarades de maison, pour leur plus grand agacement. Certains lisaient, d'autres faisaient leursdevoirs et certains cherchaient tout simplement à discuter tranquillement, sans qu'une métamorphose agacée ne fouille partout en pestant. Elle détestait ça, elle détestait ne pas trouver ce qu'elle cherchait, c'était agaçant, c'était frustrant et c'était problématique. Pourquoi fallait-il qu'elle soit incapable de trouver ce qu'elle cherchait? Son pied gauche bougeait à toute vitesse, symbole de sa nervosité, ses yeux changeaient fréquemment de couleur, l'adolescente n'y faisait même plus attention.

-Lance un Accio et arrête de gesticuler! Tu nous donnes le tournis! Lui lança Whilémina, tranquillement assis entrain de lire un livre sur la botanique

Peu disposée à faire une once d'effort pour se montrer social et aimable, même envers l'une de ses plus proches amies, la métamorphomage se contenta de sortir en claquant la porte, sous les murmures étonnés de ses camarades. Certains se doutaient d'ailleurs que l'adolescente n'était pas uniquement énervée à cause d'un stupide objet disparu, mais tous ignoraient le contenu de la lettre qu'elle avait reçue. Son plus grand frère se mariait aux prochaines vacances, et elle était tenue de rentrer afin d'assister au mariage en tant que demoiselle d'honneur. Une longue et ennuyeuse réception en compagnie de tout un tas de conservateur, voilà ce qui l'attendait, son frère Augustus allait quitter la maison, ce qui la libérerait en quelque sorte, mais une autre chose mettait en colère Artémis. Sa mère avait largement sous-entendu que très rapidement, ce serait à elle d'avoir la bague au doigt. Elle s'y attendait, c'était son lot en tant que fille de famille, elle devait donc par "devoir" se marier avec quelqu'un qu'elle n'aimerait sans doute jamais et lui faire des enfants. LaCarrow avait grandi avec cette perspective, elle avait vu plusieurs de ses amies recevoir aussi un fiancé, mais cette simple idée suffisait à l'atteindre tout de même, qu'en serait-il quand le fameux prétendant lui serait présenté? Maudissant sa propre faiblesse, elle marchait rapidement dans Poudlard, en se demandant comment elle pourrait supporter cette situation.

Aurait-elle-la forcé de le supporter, ou la force d'être reniée et de subir l'opprobre de sa propre caste? Encore une fois, la Serdaigle n'en savait rien, si elle répondait aujourd'hui à cette question, le lendemain la réponse serait différente. Elle était si absorbée dans ses pensées qu'elle ne vit même pas que deux lions la suivaient, et pénétrèrent dans un placard, une fille s'y trouvait déjà, la brune s'en fichait et commença à chercher.

Soudain, la porte claqua, des rires se firent entendre Artémis comprit vite qu'elle était enfermée. La fille, une Pouffsouffle commença par tambouriner sur la porte en exigeant de sortir, puis elle la salua en lui demandant si "ceux qui avaient ça" allaient rouvrir. La jeune fille se demanda comment elle aurait pu etre plus agacée, c'était encore des idiots qui trouvaient bien à s'en prendre à elle sous prétexte qu'elle portait un nom maudit. Ils ne comprenaient pas que ce n'était pas la faute des Mangemorts si une rébellion se créait, c'était à cause de petit con dans ce genre, arrogants, qui se croyaient supérieurs avec leurs noms de vainqueurs!

C'était encore l'une des choses qui faisaient perdre à Artémis, le peu de foi qu'elle avait en l'humanité, elle avait beau essayer d'etre différente, d'etre une bonne personne, elle était et resterait la fille d'Alecto Carrow, à quoi bon changer se disait-elle et faire un monde meilleur quand on pouvait aller vers la facilité et vers sa caste naturelle? Tout en maudissant ce monde, elle se tourna vers la fille. Une Pouffy tous les sangs purs se connaissaient, celle-là n'en faisait pas partie. Elle lui lança un regard blasé et cynique.

-Par nous vivons dans un monde MERVEILLEUX qui se veut égalitaire mais dans lequel si tes parents ont été dans le camp des perdants, tu n'es rien d'autre que leur enfant, et que tu ne mérite que l’opprobre, malgré tout ce que tu veux faire. Je sais pas si ils nous feront sortir, leur soit disant légitimité leur faire perdre toute conscience, ils ne valent pas mieux que tout les autres.

Comble de malheur, Artémis n’avait pas trouvé ce qu’elle cherchait…De quoi s’agissait-il ? La concernée elle-même n’aurait pas su vous répondre…

HRP : Pour ceux qui se posent la question, le rp se passe un peu avant l'établissement du Ligare Corpum.

uc

La pouffsouffle ne semblait pas la connaitre, ce qui était presque surprenant compte tenu du fait que la métamorphomage était plutôt… Voyante et qu’en tant que Carrow elle était victime de rumeur plus ou moins sympathique et plus ou moins véridique. Sa camarade de galère semblait néanmoins ne pas etre méchante, ce qui n’arrangeait toutefois rien à la situation, Artémis restait en colère, et les vaines tentatives d’humours de celle qui se présentait sous le nom de Destiny ne l’affectaient pas.

Elle se contenta de lui lancer un regard vague, agacé presque et commença à tripoter ses cheveux, qu’elle changea volontairement de couleur pour qu’ils deviennent rouges. Devait-elle sincèrement envisager d’etre une bonne personne, dans un monde qui n’attendait que des mauvaises choses d’elles ? Au moins, Destiny ne semblait pas avoir eu un mouvement de recul quand l’adolescente avait évoqué son ascendance, sa main gauche bougeait nerveusement et rapidement, l’idée d’être enfermée et totalement impuissante face à cette situation l’agaçait remarquablement.

Alors que la Carrow était encore en pleine réflexion sur le futur mariage de son frère, en se demandant comme la pauvre fille qui allait l’avoir pour mari pour le supporteur, et s'il se comportement avec elle comme il s’était comporté avec sa sœur. Alors soudain elle se rendit compte que la pouffsouffle lui tendait la main, il était rare qu’un sang mêlé ou né moldue agisse de la sorte, par respect des convenances, notre jeune protagoniste lui serra la main.

C’était une preuve des différences d’ouvertures d’esprits de chacun, il y avait fort à parier que beaucoup des enfants de vainqueurs auraient refusé de lui serrer la main en apprenant son ascendance. Tout de suite après cela, l’adolescente se demanda s'il s’agissait d’un acte simplement humain et désintéressé ou si la Pouffsouffle avait pour intention de lui cracher au visage comme la plupart des élèves une fois qu’elles seraient sortis d’ici. Dans tout ce corps l’instabilité qui la rongeait était visible, elle se sentait dans le moindre de ses mouvements, dans sa façon de bouger rapide et sanguine, dans son regard changeant, jusque dans le léger tremblement qui animait régulièrement sa voix quand elle parlait.

-Je… Je suis Artémis A. Carrow, en troisième année.

Chaque fois qu’elle devait se présenter, le même dilemme revenait, la jeune fille devait soutenir fièrement le regard souvent sombre de l’autre, faire comme ci de rien était, ou littéralement baisser le regard en signe de repentance. Ce dilemme était encore plus puissant quand elle se trouvait face aux descendants de ceux qui avaient gagné, elle avait beau avoir des amis de ce côté-là, quoi qu’elle en dise, le premier contact toujours le plus difficile, c’était au fond là que se voyait la force de l’éducation de chacune et de ses convictions, dans ce qui ne se contrôlait pas. Certains faisaient mine de s’en ficher, d’autres affichaient un regard gêné, certains poussaient tout de même la chose jusqu’aux regards noirs. En quelque sorte, la serdaigle enviait sa camarade sans même la connaitre, elle n’avait pas cela à gérer, pas d’éducation draconienne à assumer, le poids de l’histoire ne pesait pas sur elle. Tout en secouant nerveusement la tete, Artémis tenta de penser à autre chose, les mêmes sujets semblaient revenir comme le soleil le matin dans son esprit, lui donnant l’impression lassante qu’elle ne pensait jamais à rien d’autre. Elle réalisa alors que relancer la conversation, ou répondre à
la dernière phrase de l’autre brune aurait été un comportement logique.

-Il y a rarement ce qu’on veut la ou on doit le trouver, la preuve, dans une école ou les gens ne sont plus des gamins, il devrait y avoir uniquement des personnes matures, et –soyons optimistes dans ce monde de merde ou un crétin a lunette est considéré comme le plus grand héros qui soit- intelligentes, et pourtant plusieurs cons nous ont enfermés ici. Ce monde est mal fait.

Cette réplique cynique venait sans doute de pourrir durablement l’ambiance, rares étaient ceux hors sangs purs qui n’adulaient pas le dit crétin a lunette… L’adolescente sortit sa baguette puis commença à essayer diverses incantations pour ouvrir la porte, rien ne marchait…