Nothing good happens after 2 AM [ROSICE]

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« Lumos » La lumière jaillit de la baguette, éblouissant Eurydice. Les portraits présents dans le couloir se mirent à raler, menaçant de leurs petits poings dessinés "d'aller chercher une autorité" ou marmonnant qu'à "cette heure-ci, il faut être dans son lit". Eurydice agrippa sa robe et montra son badge de préfète à un petit homme joufflu qui s'était endormi  sur sa table, les cartes de sa dernière soirée endiablée encore en main. « Je suis l'autorité. » assena-t'elle sèchement. Ok, elle en rajoutait un peu. Oui, elle en profitait et oui définitivement elle adorait ça. Même si ces démonstrations de supériorité se résumaient à calmer des portraits qui pouvaient se montrer parfois drôlement grossier. Eurydice s'était toujours demandée qu'elle était l'intérêt d'avoir des peintures dont les personnages bougeaient. Les tableaux étaient peints pour être apprécier tels que le maitre les avaient pensé, alors si le protagoniste de la peinture se faisait la malle, tout le charme et le sens disparaissait. La rousse se sentait toujours un peu frustrée quand elle tombait sur une toile vide, ignorant son sens, regrettant de ne pas pouvoir saisir l'histoire et la beauté de l'œuvre dans son ensemble.
Ces pensées artistiques ne la détournèrent pas longtemps de son humeur massacrante et de ses envies de meurtre qui la hantait depuis le début de la journée. Passer toute la journée sans frapper personne avait déjà était un exploit alors devoir en plus se trainer dans les couloirs de nuit, tout ça pour déloger quelques gamins cherchant juste un peu d'action dans leur vie, sans bâcler son travail, lui demandait un effort considérable. Et elle était bien la dernière personne sur terre pour reprochait la volonté d'aventure des petits garnements. Elle sentait cependant que l'arrivée de M. Bloodworth allait diminuer considérablement le nombre de rodeur de nuit.

Ces derniers temps, l'humeur de la Gryffondor s'était dégradée considérablement. C'était comme si tout ce qu'elle voyait avait le pouvoir de la faire sortir de ses gonds. Comme si la moindre forme de gaité était comme une insulte jeter à son visage. Tout ceux qui avait l'outrecuidance d'être un peu trop content recevait un regard incendiaire de la part de la Weasley. Elle savait bien que c'était un comportement puéril, pourtant elle ne pouvait se résoudre à faire tomber ce mur de colère et de peine. Elle voulait de la facilité et être heureuse, prétendre de l'être ou chercher à l'être était beaucoup trop difficile et fatiguant, comme une barrière insurmontable. Elle aurait aimé être plus forte, elle aurait aimé pouvoir afficher un sourire radieux sur son visage et prétendre que tout allait bien, lui montrait qu'elle n'avait pas besoin de lui pour être heureuse, pourtant elle en était incapable pour le moment, et ramener toujours l'effort au lendemain se disant toujours qu'après une bonne nuit se serait plus facile. Une nuit s'était transformée en plusieurs où Eurydice plongeait toujours un peu plus profond dans le gouffre bien qu'elle se pensait toujours au fond.

La jeune femme et son air maussade arrivèrent au bout du couloir et passèrent devant la porte de la salle des Trophées. Porte qui était entrouverte mais qui n'avait pourtant aucune raison de l'être à cette heure ci. Eh bien, il semblerait que Eurydice allait mettre la main sur son premier vagabond de la nuit. Après avoir éteint sa baguette, elle entra discrètement scrutant du regard chaque recoin de la pièce en cherchant l'intrus. Après quelques minutes de recherches intensives, elle fronça les sourcils. Un rodeur intelligent et sachant se cacher, eh bien cela n'arrivait pas tous les jours, enfin toutes les nuits plutôt. Aurait-elle manqué la bataille ? Eurydice décida d'adopter une approche directe, pas vraiment d'humeur de jouer à cache-cache cette nuit-là. « Je vous laisse exactement une minute pour sortir de là où vous êtes. Si après je dois venir vous chercher je vais vous faire frotter à la main tous les trophées jusqu'à ce qu'ils brillent tous. » dit-elle d'un ton qu'elle voulait le plus autoritaire possible. Elle s'appuya à côté de la porte, attendant un mouvement quelconque. Quand enfin, elle perçut quelque chose (elle avait perdu le compte, mais il lui semblait que cela faisait plus d'une minute) elle se décolla du mur et s'approcha de la silhouette qu'elle distinguait. Silhouette qui lui semblait étrangement familière. Un récidiviste ? Elle n'allait en fait qu'une bouchée. Elle s'approcha encore un peu et reconnut enfin l'élève téméraire face elle. Elle soupira un grand coup, exaspérée mais aussi légèrement amusée. « Sérieusement Lovecraft ? Les retenues ne t'ennuient jamais, n'est-ce pas ? ».