Il flottait dans l'air comme un parfum de destruction. Ah, mais oui, qu'il était bête. C'était le parfum de la destruction des serdaigles, de l'attaque de la tour. Quelle connerie monumentale. Même s'il n'était pas sensé être au courant des dessous de cette histoire, il avait un cerveau, il avait entendu les rumeurs, vu les regards, et surtout, il était derrière la scène, sachant pertinemment qui tirait les ficelles. Et cette action spectaculaire ne lui plaisait pas. Pas assez ciblée, trop de violence pure, aucun style... du show à l'ancienne, fait par les reliques d'un temps passé. Ils étaient capable de faire mieux. Mais tant pis, voilà qui était fait, et dans un sens, il aimait assez cette ambiance de fin du monde. Les regards apeurés, les yeux rougis par la tristesse d'avoir perdu un être cher ou d'avoir un ami blessé à l'infirmerie. Quelle bande de faibles. Alors, certes, Benjen faisait partie des victimes. Mais il s'en remettrait. Ange aussi, s'était blessée. Mais, franchement, il s'en foutait un peu, tant qu'elle n'était pas défigurée. Les autres n'étaient que des noms sur une liste. L'un d'eux, d'ailleurs, le seul à figurer parmi les morts, était celui de Gabriel. L'ancien ami d'Alesya, ce petit fouteur de merde qui couchait avec toute l'école, était mort, emporté par l'explosion. Rohàn s'était presque attendu à un petit pincement au cœur de savoir que celui qu'il avait agressé si peu de temps auparavant – même si cela lui semblait être à une éternité de là – n'était plus. Mais en fait, rien. Presque du soulagement d'avoir un homme de moins à surveiller dans l'entourage de sa sœur, une sangsue connaissant son secret en moins. D'autres le pleuraient sans doute, lui avait d'autres chats à fouetter...
Une certaine gryffondor, d'ailleurs, était sur sa liste. Puisque l'un des indésirables était mort, pourquoi ne pas s'atteler un peu plus activement à désherber sa cour ? Et elle, était une mauvaise herbe tenace qui s'accrochait à quelqu'un qui, malgré tous ses défauts, était de la famille de Rohàn. Qu'il devait aider, même, contre son gré ou non. L'aider, en s'arrangeant pour que cette brune qu'il affichait à son bras, n'aille voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Quitte à régler de façon définitive le problème. Personne ne la regretterait, du moins, pas s'il avait son mot à dire. Pas dans les gens qu'il appréciait, du moins. Les autres, on le savait, il s'en foutait bien.

Kaena, donc. Dont le seul exploit aux yeux de Rohàn avait été d'ensorceler son petit frère et d'intégrer ainsi l'Ombre. Elle n'était pas mauvaise en magie, n'était pas non plus une écervelée de phénix, mais il ne l'aimait pas par principe. Peut-être s'était-il habitué à la perfection, à vivre entouré de Lestrange bien plus intéressantes et d'atteindre de toutes les femmes le même niveau d'excellence, mais il trouvait en tout cas que la jeune femme n'avait pas ce qu'il fallait pour canaliser et mettre en valeur Lucifer. Et s'il s'était déjà amusé à lui faire peur, parfois, aujourd'hui, il était décidé à en finir pour de bon. Sans se douter, qu'à vrai dire, ses services n'étaient plus nécessaires.
C'était donc prémédité de sa part, de s'être aventuré dans ce couloir proche de la salle commune des gryffondors, d'avoir attendu, et encore attendu, avant que la jolie demoiselle ne pointe le bout de ses escarpins. En quelques secondes, il avait effectué son attaque, projetant la masse de son corps contre le sien pour lui plaquer une main sur la bouche et attraper son bras porteur de baguette pour le lui tordre dans le dos, la rendant ainsi incapable de se défendre. « Pas la peine de crier, il n'y a personne dans le coin, et de toute façon, tu ne manqueras à personne. » Quoi, c'était vrai non ? Elle ne lui manquerait pas à lui, en tout cas. La trainant jusqu'à une pièce abandonnée un étage plus bas, sans ayant croiser âme qui vive, il ne se gêna pas pour la pousser au sol tandis qu'il fermait d'un sort la porte, et insonorisait la pièce de l'autre. Et voilà qu'ils étaient seuls, et qu'il faisait tourner entre ses doigts la baguette de la jeune femme. Il aurait aimé la briser devant elle pour voir son expression, mais il n'était pas là pour ça, et il n'avait pas non plus envie qu'elle aille le raconter ailleurs. Il savait que faire autre chose, par contre, serait beaucoup plus humiliant et qu'elle n'irait pas le raconter, sous peine de tout perdre.

« Tu dois te douter de pourquoi je suis là, non ? Je t'avais prévenu, j'ai été sympa, j'ai attendu... mais... ma patience a atteint ses limites. » Il espérait vraiment qu'elle allait supplier pour qu'il la laisse tranquille et lui offre ce qu'il voulait sans plus de problèmes, parce qu'il n'était même pas sur d'avoir envie de la toucher. Il n'y avait plus qu'une seule femme à lui faire de l'effet, et c'était Morrigan (et Alesya, aussi, mais les circonstances étaient différentes, et il ne fallait pas y penser). Autrement, il n'était pas sur de réussir à se motiver pour quoi que ce soit.
Quoique.
La reluquant des pieds à la tête, il prit un sourire plus vicieux. Avec un peu d'efforts, il pourrait surement y arriver. Il pouvait toujours essayer, en tout cas ~

Tu te rends bien compte que ces derniers jours, tu fais vraiment n’importe quoi. Depuis que Lucifer t’a laissé, depuis qu’il t’a dit que c’était terminé, depuis qu’il avait sorti son excuse la plus bidon qui soit. Les défaites amoureuses, tu connais, tu y étais pourtant habituer jusqu’à lui mais bizarrement, comme les autres filles de ton âge, tu croyais naïvement que cette fois ci serait la bonne, que cette fois ci, ça marcherait, que vous pourriez réussir, que vous surmonteriez tout ça ensemble. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas.
Vois le bon côté de la chose, maintenant, tu n’as plus à gérer ses crises de schizophrénie, tu n’as plus à l’assister lorsqu’il va mal, lorsqu’il a envie de tuer, de tout détruire et même de te faire du mal. Tu n’as plus à t’inquiéter pour lui dès que tu sais qu’il ment pour s’éloigner, tu n’as plus à faire attention à tous ses gestes, à ses regards te suppliant de ne pas t’en mêler, à ses efforts pour te tenir éloigner. Cette fois, il a gagné. Et tu l’as laissé faire. Mais c’est sûrement mieux comme ça.

Tu avais décidé que ce soir, ce serait ta soirée, pour une fois tu n’avais pas rendez-vous avec qui que ce soit et surtout pas avec Lucifer, tu allais simplement pouvoir te balader, peut-être aller voir Gillian ou Andy, mais bien évidemment ils étaient tous deux à Poufsouffle, alors finalement tu avais décidé de retourner dans cette salle du miroir. Tu voulais revoir cette image qui ne se produirait incontestablement jamais, la revoir encore, rien qu’une fois, une dernière fois.

Les dortoirs étaient calmes à présent, la plupart des élèves dormaient maintenant. Certains étaient encore installés dans la salle commune, en train de bavarder ou simplement de se détendre. C’était le moment ou jamais pour y aller. Après avoir enfilé ta cape, tu te diriges vers la sortie du dortoir, simplement, sans prendre aucune précaution. Mais une fois le portrait de la grosse dame passé, tu ne t’attendais réellement pas à ce que ta petite escapade soit écourtée. Et la voix de l’aîné Lestrange n’était pas faite pour te rassurer vis-à-vis de ce qui allait suivre. Mais malgré la peur qui commençait à monter en toi, tu tentais tant bien que mal de te débattre pour libérer ta bouche de sa sale main, mise là pour te dégouter et t’empêcher toute tentative d’escapade, en plus de ton bras bloqué. Alors, privé de tout ce qui pourrait t’aider à t’enfuir, tu te laisses faire, parce que de toute façon, tu n’as pas le choix. Tu improviseras lorsqu’il t’aura lâché. Et c’est ce qu’il finit par faire, quelques mètres plus loin, un étage plus bas, dans une pièce vide. Génial.

« Tu ne me fais pas peur Rohàn. » Tu te relève rapidement avant de reculer un peu, visualisant rapidement la salle en essayant de trouver une autre sortie. La meilleure façon de lui échapper serait de t’enfuir, mais apparemment le sort joue contre toi. Tu soupires puis tu croises les bras, comme une gamine, comme toujours c’est l’image que tu donnes. Tu fixes alors ton ancien beau-frère, te rappelant de ses menaces et des effrois qu’il avait provoqué en toi. « Tu vas faire quoi ? Me tuer ? Bah vas-y. Fais toi plaisir puisque tu attends que ça depuis le début. L’idée que ton frère soit amoureux d’une sang-mêlée, ça te déplaît, parce que tu serais obligé d’accepter qu’il en lui-même un. » Tu fronces les sourcils, tu ne sais pas si tu vises juste, mais le fait qu’il veuille te faire souffrir montre tout de même qu’il cherche à protéger son frère et donc qu’il l’aime. Tu essayes de te tenir bien à l’écart de lui, sans baguette tu ne peux rien faire et s’il la brise s’en sera finit de toi alors mieux vaut ne pas prendre de risques, surtout avec un Lestrange. Tu sais par expérience qu’ils sont dangereux et tu sais également que Rohàn n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. Tu tentes de réfléchir à une solution, mais dans une telle situation c’est assez compliqué.

« Alors, tu vas faire quoi ? Me tuer ? Cassez ma baguette en deux ? Lucifer saura que c’est toi et Gillian aussi, tu ne pourras pas t’en sortir comme tu le fais à chaque fois que tu te mets dans un coup foireux. »

Forcément, elle devait se débattre, comme une lionne, comme une furie, avant de se rendre compte que la lutte était vaine. Il n'en avait pas attendu moins, venant d'elle, et avait gardé sa prise sur elle sans se relâcher jusqu'à entrer dans la pièce, ne se fiant pas plus à sa soudaine docilité qu'à la vigueur des secondes précédentes, pour la lâcher au milieu de la pièce et s'assurer qu'ils seraient seuls un long moment. Maintenant, comme un prédateur, il jouait avec sa nourriture, l'observant en se déplaçant lentement, pour qu'elle doive toujours bouger sur elle même pour le regarder, pour ne pas le lâcher des yeux. Elle ne savait pas quand il attaquerait, comment, s'il parlerait, s'il jetterait un sort... elle savait juste qu'il finirait par se lancer et qu'elle n'aurait pas beaucoup de chances d'en sortir indemne. Mais en attendant, il pouvait lever un sourcil sardonique à l'entendre se rassurer. Ce n'était que des paroles en l'air, elle pouvait tenter de se donner du courage ainsi, mais Rohàn avait l'habitude d'entendre ces mots bravaches dans la bouche de ses ennemis, quelques secondes avant qu'ils ne les regrettent et ne hurlent. Parfois, c'était Amadeus qui l'aidait à les faire hurler.. et il regrettait un peu de ne pas lui avoir proposé de le rejoindre pour s'occuper de cette gryffondor. Au pire, il lui raconterait. Ce serait un sujet sympa à aborder, un soir calme sans rien à faire. « Oh, la petite lionne n'a pas peur de moi, je suis tellement déçu. Je vais devoir sévir, alors, pour que tu apprennes la leçon ? Qu'est ce que je devrais faire pour qu'elle te marque ? » Il avait quelques idées, et il voulait qu'elle les lise dans ses yeux. Qu'elle commence à y réfléchir, à se demander si le provoquer en valait vraiment la peine. Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas personnellement brisé des vies cette année qu'il n'était plus aussi dangereux, au contraire, il avait encore muri, progressé, il devenait tous les mois plus responsable... enfin non, pas responsable. Plus insatiable, par contre...
Et elle continuait à parler. Encore et encore, comme si ses paroles pouvaient avoir de l'importance. Si elle croyait pouvoir toucher au but, le faire réagir en s'en prenant à Lucifer, elle était plus idiote qu'il ne l'avait pensé. Lucifer, c'était son demi frère, certes, mais il n'allait pas s'offenser des insultes qu'on pouvait lancer sur lui, il n'allait pas réfuter son statut de sang, il n'avait rien à redire à ses accusations. Si Kaena avait eu de l'importance, il aurait pris le temps de lui expliquer pourquoi il faisait ça, pourquoi il l'abimait elle, mais Rohàn n'en avait ni l'envie ni le temps, il était là pour frapper et terroriser, pas pour prendre le thé et lui expliquer que son influence dans la vie de son frère n'était pas la bienvenue, qu'elle n'était pas la bienvenue, et qu'elle ferait mieux de laisser les Lestrange en paix. Il ne pouvait s’empêcher de la comparer à toutes ces femmes qui, dans les journaux de ses aïeux, tournaient en se paradant autour de leur famille pour se faire remarquer, attirées par la puissance, la richesse, puis leur force mentale, leur charisme et leur beauté, parfois. Même ruinés, même déshonorés, même répudiés, les Lestrange restaient une famille à part, dérangeante, et même si Lucifer n'était pas un pur produit de leur famille au niveau de l’éducation, il semblait en avoir récupéré les gènes les plus importants. Que Kaena ait eu envie de s'en approcher, il ne pouvait pas l'en tenir fautive. Mais qu'elle s'y accroche, quitte à se bruler... et bien, si son bâtard de frère ne le faisait pas, c'était à lui de lui apprendre qu'à force de jouer avec le feu, on s'y brule.
« Pourquoi te tuer ? Tu ne me sers à rien, ni morte ni vivante, je ne vais pas m'encombrer d'un cadavre. Quand à ta baguette... non, je ne m'attaque pas aux objets magiques. Elle vaut surement plus que toi... » La posant sur un bureau derrière lui, confiant en ses capacités à empêcher la jeune femme de s'en approcher, il s'approcha de la gryffondor, la faisant reculer jusqu'à entrer en collision avec un bureau, coincée, contre ses jambes, leurs visages bien trop proches pour qu'elle soit confortable. Il se montrait sage, et gentil, mais il ne faudrait pas qu'elle le provoque de trop. « Réfléchis donc deux minutes, McLaggen, je sais que tu en es capable. Qu'est ce qui serait pire que la mort, hm ? Devoir affronter le regard de Lucifer en sachant que j'ai posé mes mains sur toi ? Le voir et me voir en transparence, avoir peur de lui, avoir le réflexe de s'écarter quand il te touche ? Est ce que tu pourrais lui en parler, de ça? »

Tu sens l’oppression, la pression qu’il exerce sur toi. Cet homme est effrayant, réellement effrayant. Il te faisait déjà peur avant, sans être aussi proche de toi. Dire que cet homme te prenait réellement pour une simple groupie, une moins que rien. Il ne savait rien, absolument rien de ce que tu pouvais ressentir, surtout en l’instant présent. Tu ne comptais pas lui donner raison en lui disant que c’était de toute façon terminé avec Lucifer alors qu’il serait sûrement ton seul moyen de pression, ton seul moyen de t’en sortir encore en vie et entière. Rohàn est comme un lion, il tourne autour de toi, comme si tu étais une proie, mais tu sais déjà comment marche ces choses là, alors tu ne le quittes pas des yeux, tu restes à une distance que tu juges indispensable, te reculant si nécessaire, jusqu’à devoir te coller à cette table crasseuse jeté là il y a bien trop longtemps déjà. Cette pièce doit faire office de débarras, ou quelque chose du genre, mais ça t’es bien égal. Il est trop près à présent, il te bouffe ton air et tu es obligé de respirer chacun des mots qu’il prononce à quelques centimètres de tes lèvres. Tu détournes alors ton visage avec une mine de dégoût, l’image qu’il vient de te mettre dans la tête est absolument immonde. Bloqué entre son corps et cette table, tu déglutis d’abord avant de reculer un peu plus le haut de ton corps sur la planche à pattes presque bancales avant de lui répondre en serrant les dents. « Tu ne ferais pas ça… Ma mère est une moldue, mon sang n’est pas assez pur pour tes putrides mains de famille royale. » Tu gardes le visage tourné, cherchant à tout pris à échapper à ces deux pupilles scintillantes, prêtes à dévorer ton âme si tu as le malheur de les croiser.

Ta baguette n’est pas loin, tu pourrais tenter une offensive pour essayer de la récupérer mais tu sens bizarrement que c’est une mauvaise idée, même une très mauvaise idée, alors tu préfères y réfléchir à deux fois. Tu es persuadée qu’il ne mettra jamais sa menace à exécution, ce serait une trop grosse honte pour lui de toucher une fille comme toi, lui qui doit tellement être habitué à la perfection. « Désolée de ne pas avoir de l’or coulant à flot dans mon sang et d’avoir été placé dans la maison des gentils. Mais je peux être fière d’une chose, c’est que malgré tout ce que je peux faire et dire, je n’ai honte de rien. Pas même d’être tombé amoureuse d’un Lestrange, car à mes yeux il en est un à part entière et pas un vulgaire déchet comme vous le définissez tous. » Tu penses à Lucifer, tu aurais tellement aimé qu’il entre tel un héros et qu’il vienne te sauver de son demi-frère totalement perturbé avant de te déclarer son amour inconditionnel. Mais ne rêve pas trop ma belle, tu es une petite fille et il va falloir que tu te sortes de cette situation toute seule et pour cela, il va falloir que tu trouve une solution, seule. Tu reviens à ton idée de départ, sans ta baguette, tu ne peux pas faire grand chose. Tu retournes légèrement ton visage vers le Lestrange qui apparemment s’amuse bien de cette situation comparé à toi. Ce sentiment d’oppression que tu avais depuis tout à l’heure ne cesse d’augmenter à la vue de ces yeux de reptiles, il t’effrait réellement. « Je sais que c’est une honte à tes yeux d’avoir un parent moldu, mais finalement, il y a bien une chose qui m’est utile de mon expérience dans une école moldue. » Ni une ni deux, tu lui enfonces ton genou entre les jambes en priant pour que la douleur soit tellement insupportable qu’il te lâche enfin. Tu te débarrasse alors de sa poigne et t’écarte un peu, vérifiant qu’il est inactif avant de murmurer « Mon entraînement de pom pom girl. » Puis, sans faire plus attention, pensant réellement qu’il allait abandonner pour si peu, tu lui tourne le dos et te dirige naïvement vers ta seule arme, laissée pour compte depuis le début de ce petit jeu qui ne t’amuse pas.

Désolée, c'est court, mais je ferais mieux quand on rentrera dans le vif du sujet, promis

Elle était coincée, coincée entre lui et le bureau, et n'en bougerait surement pas avant un moment.la peur était en train de la tétaniser petit à petit, ses mots en rajoutait une couche, et il ne pouvait pas s'arréter de sourire, de façon de plus en plus dangereuse. Elle pensait être sauve parce qu'il ne la toucherait pas, parce qu'elle n'était pas pure, mais justement, il n'aurait aucun remords à la souiller, puisqu'elle était déjà impure. N'avait-elle donc pas compris pourquoi les sang pur admettaient, toléraient, les gens comme elle, allant jusqu'à leur accorder un peu d'attention, parfois ? Parce qu'il fallait bien acquérir de l'expérience, parce qu'il fallait bien se faire la main, et qu'il était mal vu de toucher à la fiancée d'un autre. Hors, les demoiselles comme elles, n'étaient pas souvent fiancées, réservées, protégées. Elles étaient de la chair facile à utiliser, facile à abandonner. Même si Rohàn n'avait jamais profité lui même de cette possibilité, ne trouvant aucun intérêt à trouver une expérience quelconque auprès d'une femme inférieure alors qu'il était comblé en tout point par sa cousine, et qu'il trouvait même l'idée un peu révoltante de se servir d'une femme de cette façon, il pouvait faire des exceptions, il pouvait jouer avec elle. Son honneur s’arrêtait à son envie de vengeance. « Ma pauvre petite, ton sang n'importe en rien. Je me fiche bien de savoir qui était ta mère, qui t'a engendré ou bien encore élevé, ton statut ne te protégera pas. À vrai dire, c'est même l'inverse, non ? Comme tu le dis si bien, je suis de sang royal et toi.. toi tu n'es qu'une pauvre fille de moldue. Alors oui, je peux te toucher, je peux t'embrasser, et je n'en serais jamais sali. Toi, par contre... » La clé, pour faire peur, c'était de se persuader soi même de la vérité de ses paroles, de ses actes. Rohàn n'aimait pas violenter les femmes, pas leur faire du mal, du moins pas physiquement. Elles étaient plus faibles, plus fragiles, il n'avait aucun intérêt à les ruiner, alors qu'un homme, c'était si beau au sol, ayant perdu toute dignité. Mais Kaena n'avait pas besoin de savoir ça, et à force de se convaincre lui même, il savait très bien qu'il pourrait aller jusqu'au bout, s'il le fallait. Pour protéger Lucifer, pour éradiquer la vermine.

Encore et encore, elle parlait, contre ses lèvres, cherchant à se servir de son frère, et il commençait à perdre patience. N'avait-elle pas d'autres choses à lui dire, d'autres supplications ? Il ne servait à rien de se cacher derrière le poufsouffle, derrière son appartenance, et même, de la façon dont elle le disait, elle s'en servait comme excuses, et c'était détestable. « Pourquoi t'excuses tu, McLaggen ? On aurait presque l'impression que tu es décue de ne pas avoir le même sang que moi, alors que je croyais que ton sang impur te protégeait, non ? Il faut se décider... » La déboussoler, la faire hésiter, la faire souffrir. Pour ca, il avait ses mots, sa langue perfide qu'il avait perfectionné depuis de nombreuses années déjà. Il se sentait même plutôt bien, heureux, d'être là, parce que cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas pu affronter quelqu'un dans une joute verbale, même si Kaena n'était qu'une faible adversaire, elle lui permettait de s'échauffer. « Toi, de la maison des gentils ? Quel âge a-tu, six ans ? News flash, McLaggen, tes gryffondors sont à l'origine de la plupart des guerres sorcières. C'est ton Godric qui a mis dehors Serpentard, c'est ton engeance qui a toujours cherché le combat, le choc frontal. Nous, au moins, quand nous attaquons, nous le faisons rapidement, dans le dos, sans effusions de sang. Sans compter que tu es une belle hypocrite, non ? Toi qui fait partie de l'Ombre... » Oui, il était au courant, comme il était au courant de tous les noms de ceux qui avaient rejoint l'organisation. Elle n'était qu'une sous fifre, sa sous fifre, et il avait le droit de l'utiliser comme bon lui semblait. Alors qu'elle se retranche derrière son image de gentille fille, cela le faisait rire.

Il ne lui parla pas de Lucifer, de ce qu'il pensait de lui. Elle n'avait pas à savoir ce qui se cachait au fond de son esprit, de son cœur, il ne lui servait à rien de savoir qu'il appréciait son demi frère, elle n'avait rien à faire dans leur histoire familiale. Maintenant qu'il avait parlé, que faire d'autre ? Il ne suffirait pas de la baratiner pour l'effrayer, même si elle semblait l'être déjà un peu, il devait aller plus loin. D'un air absent, il cataloguait ses formes, les endroits où il savait trouver des veines, des nerfs douloureux. Mais soudainement, la petite rouge montra ses griffes et Rohàn sentit une immense douleur irradier de son entrejambe. Blêmissant en lâchant l'air qu'il avait dans les poumons, il agrippa le bord du bureau pour tenir debout. La salope.

Se retournant pour la voir s'enfuir vers sa baguette, il balança d'un geste brusque son bras en hauteur, ramenant la sienne dans sa main, et visa la jeune femme pour se venger. « Confrigo! »
Le bureau adjacent à la brune explosa, la projetant contre un autre, l’empêchant de rejoindre sa baguette. Il se fichait bien qu'elle se soit pris des échardes ou un coup sur la tête, et la colère qui venait de sa douleur lui permit de se lever rapidement pour la rejoindre. Elle avait cru pouvoir l'avoir, pouvoir s'enfuir, récupérer sa baguette ? Elle avait cru pouvoir jouer au plus malin ?
Voyant encore quelques étoiles mais ayant l'habitude de la douleur, il lui attrapa les cheveux dans un moulinet, pour avoir une meilleure prise, tirant dessus sans vergogne pour la relever et l'amener à la hauteur de son visage. « Ca, McLaggen, tu vas me le payer. » Il l'avait craché comme un félin sur qui on avait jeté de l'eau gelée, et il avait l'air d'un serpent prêt à attaquer.
Balançant la jeune femme au sol, à nouveau, dans la direction opposée de sa baguette, il ne la laissa pas se relever, cette fois, et vint s’asseoir sur elle, plaquant ses poignets au dessus de sa tête, appuyant tout son poids sur son corps frêle. Elle était à sa merci, et il allait la terroriser, puisque rien ne semblait marcher à part ça. Puisqu'elle l'avait cherché.

“Je t'en prie, débats toi encore. Si on choisissait ensemble tes prochaines cicatrices, hmm ?”

Tu n’es pas assez âgée pour penser comme lui, et tu n’as pas eu la même éducation non plus. Tu pensais qu’en vantant les défauts de ton sang-mêlé, tu aurais pu t’en tirer plus facilement, mais malheureusement pour toi, ce ne fut qu’une des raisons de plus pour qu’il ait une bonne excuse, enfin à ses yeux. Tu as toujours été fière de tes origines et de ta famille, tu sais que ton père n’a jamais eu une quelconque notoriété mais ça t’es complètement égale. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de lui, c’est à ton tour de briller, tu ne laisseras passer aucune chance. Mais les intentions de Rohàn montre bien à quel point tu es naïve, et faible. Avant, il te suffisait de te cacher derrière le nom de Gillian, ou encore de Lucifer mais dans le cas présent, personne ne t’aider. Tu es seule. Tu t’en es pris à un poisson bien plus gros que toi. Si tu veux te débarrasser de ce Lestrange un peu trop embêtant, il va falloir que tu te débrouilles par tes propres moyens. En revanche, il est hors de question que tu te laisses faire bien sagement. Tu n’es pas le genre de filles à faire semblant de se débattre avant de subir en silence et de reprendre son train-train quotidien. Non, si Rohàn veut te souiller, il va falloir qu’il y laisse aussi des plumes, et tu as bien commencé en t’en prenant aux parties qui lui seront le plus utiles pour son dessein prochain. Tu es une lionne et tu comptes bien lui prouver, en sortant tes griffes et en montrant les dents.

Tu pensais pouvoir la récupérer cette fois ci, cette partie de toi laissé trop à l’écart à ton goût. Mais c’était sans compter sur le Vert qui prit immédiatement sa revanche et t’empêcha une nouvelle fois de pouvoir employer tes propres moyens pour te défendre, à savoir ta baguette et ton réservoir de sortilèges, même si bien évidemment, il doit être plus court que le sien. Tu te retrouves alors au sol, pour la seconde fois, ce qui est un peu trop à ton goût, sauf que cette fois ci, ça n’a pas été avec délicatesse, tu as même quelques écorchures sur les mains et la joue. Les écorchures, tu y es habituée, que ce soit en lançant des défis à tout bout de champs et à n’importe qui ou alors que ce soit en te battant avec Gillian pour des raisons futiles alors ce n’est pas ça qui va t’arrêtait. Tu te redresses légèrement, assez rapidement pour voir le Lestrange se diriger vers toi avec un air assez furieux, ce qui t’amuse réellement, en ton for intérieur bien sûr puisque tout de même, la situation dans laquelle tu te trouves n’a rien de drôle. Et cela se dégrade lorsque tu sens la vive douleur à la base de ton cuir chevelu, la poigne de Rohàn n’est pas la même que celle d’une fillette de 7 ans, ça te rappelle tout de même les bagarres que tu faisais quand tu étais dans ton école primaire moldue. Tu comprends que tu vas morfler quand il te crache son venin à la figure, mais ça ne t’empêche pas d’en remettre une couche, tout en essayant de te convaincre également. « Je n’ai pas peur de toi, tu as autant de force qu’une gamine comme moi ! » Tu te retrouves à nouveau au sol, mais l’impact antérieur commence à se faire sentir et tu ressens maintenant la douleur du coup dans ton dos et à l’arrière de ton crâne. Tu tentes malgré tout de garder l’esprit clair, tu sais qu’il va falloir que tu sois réactive si tu veux t’en sortir indemne. Mais Rohàn t’écrase, en plus de la douleur et tu recommences à te dire que cette fois-ci, ça va vraiment être plus compliqué. Tu commences à entrevoir la petite option de ta mort, et les effets qu’elle pourrait provoquer. Personne ne saurait que c’est lui, tu serais retrouvé dans quelques jours puisque cette salle a l’air d’être le dernier endroit où les gens vont et tu serais pleuré par quelques amis et ta famille durant quelques temps avant d’être totalement oublié, un mort de plus parmi la liste de ceux à qui on ne rendrait jamais hommage. Non, ce n’était pas comme ça que tu voulais finir, pas maintenant, alors que tu n’avais encore rien accompli, rien fait, rien prouvé.

Enragé par cette seule pensée, plus tout le reste, tu fixes le Lestrange droit dans les yeux avant de lui sortir ta plus masculine régurgitation, lui envoyant ta salive mentholée en plein visage. « Tu la vois ma cicatrice là ? » Malgré son poids, tu te tortilles, tel un serpent, tu tentes de dégager tes mains de son emprise, tu tentes même de hurler, tous les moyens sont bons pour qu’il relâche ne serait-ce qu’un de tes bras. Mais malgré ce que tu as pu insinuer, Rohàn est bien plus musclé, bien plus fort, et il a une bonne prise. Il ne te reste donc qu’une solution, puisque tes mains et tes jambes sont bloqués, tu tournes la tête vers l’un de ses avant-bras et sans attendre plus longtemps tu enfonces tes dents dans le tissu recouvrant sa peau, tentant en vain d’attraper cette dernière mais tu ne réussis qu’à attraper le tissu alors tu lâches prise. Piteuse tentative qui va sûrement l’amuser plus que l’effrayer, mais tu ne t’avoue pas vaincu. Malgré ton mental de fer, ton corps te trahit et se met lentement à émettre quelques spasmes d’effroi, tes pupilles recèlent alors de ce mot que tu refuses d’admettre devant qui que ce soit et que tu refuses d’éprouver malgré les circonstances. Elle t’envahit lentement, s’empare de tes jambes, puis de ton ventre, de tes mains et enfin de la gorge. Elle est là et elle se fait sentir, cette vieille amie que tu haïs tant : la peur. Tu cesses peu à peu de te débattre, mieux vaut que tu réfléchisses à un autre plan pour le moment puisque de toute façon, tu n’arriveras pas à te dégager de son emprise. « Alors quoi ? Tu vas me mutiler avant de me torturer psychologiquement et de me laisser pour morte ? Vas donc, mais crois moi, je ne risque pas de me laisser faire ! » Tu ressembles bien à une lionne, grognant comme une féline, digne représentante de ta maison.

Tenter de s'enfuir n'était pas une technique qu'une gryffondor devrait utiliser, ce n'était pas dans leur manuel. Pourtant, Kaena avait essayé de le faire, prouvant s'il le fallait, une fois de plus, qu'elle n'était même pas une vraie rouge, rien de plus qu'une pâle copie de la fougue et de l’entêtement, du vrai courage. Il savait faire peur, savait qu'elle était terrifiée, mais de là à ce qu'elle cherche à s'éclipser aussi vite dans le jeu... N'avait-elle pas compris que de toute manière, il allait gagner? Autant affronter ça la tête haute. Mais soit, puisqu'elle avait choisi la voie des pleutres, il ne s’embêterait pas avec une conscience, et elle aurait droit à son traitement habituel, face contre terre. Ce devait être plus humiliant pour elle d'être allongée sans pouvoir bouger, plus terrible, aussi. Et il se délectait par avance de sa peur.
Ses paroles en l'air ne lui faisaient rien, ne l'énervait pas plus qu'il ne l'était déjà, et sa façon de se tortiller ne l'aiderait aucunement. Au contraire, à force de faire ça, elle finirait par vraiment provoquer une réaction chez Rohàn qui ne serait pas du tout, mais alors pas du tout à son avantage. “Et si tu admettais ta défaite, au lieu de te débattre, ça t'évitera des douleurs supplémentaires..” Ca lui éviterait à lui de perdre du temps à la maintenir, et rendre l'expérience un peu plus calme. Il voulait juste lui faire peur, pas la tuer, du moins, il ne pensait pas en arriver là. A quoi bon se donner tant de peine pour l'attraper et lui faire peur si c'était pour la réduire au silence à jamais dix minutes plus tard ? La torture avait du bon seulement quand la victime restait en vie.

Son crachat sembla répondre à sa question, et les yeux de Rohàn se rétrécirent. Qu'elle lui crache dessus, il allait faire voler ses jolies dents. Serrant un peu plus sa poigne sur elle, il ne dit rien, attendant qu'elle se fatigue toute seule, mais sa morsure le surprit, et le fit tressaillir, un mouvement involontaire et beaucoup trop sensuel. Ah, elle voulait donc jouer à ça ? Une idée lui traversa l'esprit, et il se mit à sourire, prêt à la mettre en oeuvre. “Je ne t'aurais jamais cru du genre à mordre... Mais tu t'y prends mal, regarde, je vais te montrer.” Au fur et à mesure de ses paroles il avait rapproché son visage du sien, avant de fondre dans son cou et d'attraper la peau tendue à la jonction entre l'épaule et la nuque, mordant vivement jusqu'à sentir le gout du sang perler sur sa langue. Le corps de la jeune femme s'était tendu de douleur sous le sien, épousant ses formes, et il se permit de récupérer une de ses mains pour la glisser dans sa chemise, quitte à arracher un ou deux boutons en même temps. “Va expliquer ça à Lucifer, maintenant.” Il voyait déja la scène, la jeune femme se dévoilant à son frère pour qu'il ne voit sur elle qu'un suçon fait par un autre. La pire des humiliations. Elle n'aurait pas le temps de lui expliquer tout, dirait à peine le nom de Rohàn et le poufsouffle se croirait trahi, pas par lui, mais bien par elle. Avec un peu de chance, il la transformerait en torche humaine...

“Te mutiler ? Non, juste te donner quelques souvenirs de moi... Je suppose que cela compte comme de la torture, pour toi.” Des souvenirs, comme ses doigts jouant avec son soutien gorge, frôlant ses seins et son ventre, son poids sur ses hanches, ses dents dans son cou. S’arrêter avant de faire l'irréparable, ou non, il ne savait pas encore, tout dépendait d'elle, et c'était bien ça le pire. C'était Kaena qui creuserait sa tombe, par ses réactions, c'était elle qui ferait le plus gros du travail.. et lui ne serait là que pour rire et se réjouir de son expression anéantie, dont il rêvait depuis des mois. Posant sa joue salie par le crachat contre sa chemise pour l'essuyer, il la regarda dans les yeux, paresseux, reptilien. Alors, comment allait-elle réagir, maintenant ? Hurler, supplier, pleurer, accepter... voir ses émotions jouer sur son visage était une gâterie supplémentaire.

« Le mot défaite ne fait pas partie de mon vocabulaire, ancre toi bien ça dans la tête. » La situation ne te permettait pas vraiment de lui tenir tête, mais il était hors de question que tu le laisse faire bien sagement. Il devait forcément y avoir une solution, car tout problème, même le plus épineux, a une solution. Tu avais donc décidé de tourner la tête, le laissant alors s’amuser de ta situation tandis que tu réfléchissais, rapidement qui plus est, ce qui ne donnait pas de réponses objectives et utiles à la question que tu te posais. La solution qui néanmoins apparaissait comme la meilleure était de te laisser faire, moins tu te débattrais et moins il y prendrait du plaisir, donc il ferait ce qu’il avait à faire puis il te laisserait tranquille. Oui… Mais tu ne pouvais pas te résigner à être aussi docile qu’un chaton en sachant pertinemment que quoi qu’il ferait, rien ne te serait profitable. L’idée même de son corps contre le tien te repoussait et t’arrachait une grimace de dégoût. Bien, puisque c’était donc la seule solution, tu tournais de nouveau ton visage vers le sien, les sourcils froncés par la colère et les lèvres tordues par la haine. Il remit l’histoire de ta morsure ratée sur le plat, bien que cet échec t’étais passé totalement au dessus de la tête, tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’il ai une quelconque conséquence, comme la marque que Rohàn se fit un plaisir à te laisser dans le cou, une cicatrice que tu aurais bien du mal à cacher et dont la douleur te fit pousser quelques cris, malgré tes dents serrées et ta tentative pour ne pas laisser la douleur t’envahir. C’est dans cette dernière idée que tu avais serré les poings, enfonçant alors tes ongles entretenus dans ta paume, espérant que cette douleur t’aiderait à oublier celle qui envahissait maintenant ton cou. Mais tu sentais ses dents s’agripper à ta peau avec l’impression qu’il allait t’en arracher un bout, c’est ce qu’il fit presque d’ailleurs, puisque tu sentis ton propre sang couler le long de ton cou, arrivant à ta nuque. Ce n’était pas un être humain, à ce moment précis tu l’aurais plutôt qualifié de chien, voir même de bâtard, mais le terme n’était pas approprié au vue de ta situation avec le frère de celui-ci. De faibles cris de douleur, étouffés autant que faire se peut, puis des gémissements de rage avant que tu ne retournes ton visage, cognant ta tempe contre la sienne. Mais sa main parcourait déjà ton corps, à la recherche d’une nouvelle sensation, d’un nouvel endroit où poser son emprunte, tu la sentais partout, te provoquant d’incontrôlables frissons. Il avait vu juste en prononçant ses derniers mots, la sensation de ses mains étaient une torture encore plus terrible que la marque dans ton cou, car ce n’était pas celle que tu aimais, il n’avait pas les mêmes gestes que Lucifer, il n’avait pas la même sensibilité, il n’était pas lui.

Tu avais fermé les yeux, toutes les images même les plus sombres seraient toujours mieux que d’avoir son regard reptilien dans ton champ de vision. Ta respiration se fit plus rapide, au fur et à mesure que tu sentais ses doigts remontait le long de ton corps, effleurant ta peau. L’air de la pièce suivait ses gestes, comme un complice préparé, s’étalant sur ton corps chaud, brûlant de rage et de désespoir car oui, tu ne voyais aucune échappatoire à la souffrance qui t’attendait patiemment. Basculant ta tête vers l’arrière, tu ne bougeais plus, plus aucun gigotement pour essayer d’échapper à ton prédateur, seuls quelques soubresauts dû à la froideur de la pièce et la douleur toujours confortablement installé dans ton cou se faisaient encore sentir, mais rien de bien amusant pour le reptile qui prenait place sur ton corps. Bizarrement, tu n’avais jamais aimé les serpents et Rohàn accentué ce sentiment de dégoût, sa ressemblance avec cette créature détestable étant tel qu’il était prédestiné à le représenter.

Et maintenant ? Eh bien maintenant, tu attendais. Tu attendais de voir ce qui allait t’arriver ensuite. Ton corps cambré laissait en avant ta poitrine, délesté de ta chemise alors que toujours les dents serrées et les yeux clos, tu patientais. Muette, ta décision était prise, tu ne le laisserais prendre aucun plaisir à entendre tes diverses supplications ou hurlements de douleur, en tout cas, tu tenterais, jusqu’au bout de n’émettre plus aucun son, même si par nature tu te devais de le défier. Ta décision était prise, tu subirais en attendant qu’il se fatigue seul et qu’il te laisse à ton sort, c’est là que tu rugirais.