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| Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 16 Déc - 13:52 | |
| « Aller eeeuh ! Bordel. » Debout sur la pointe des pieds, sur le dossier d’une chaise magiquement tenue en équilibre sur le dossier d’une autre chaise, Avaon s’affairait sur le plafond du dortoir des septième années, chez les Gryffondors. Il y avait une tache. Cela faisait deux heures qu’il était en train de lire et que cette tache l’obsédait, là, sur le plafond, à le narguait de toute sa noirceur, ruinant la belle harmonie de son paysage. Bien sûr, il s’était tourné pour poser son livre sur l’oreiller et lire sur le ventre, mais il la sentait, dans son dos, au-dessus de lui.
Tout cela naturellement ne fût pas arrivé si l’un de ses camarades de chambrée — et à vrai dire, pas exactement le plus intelligent — n’avait décidé de transformer le sortilège d’Aguamenti en jet de peinture, pour faire des plaisanteries aux Serpentards. Et naturellement, quel meilleur endroit pour tester cela que le dortoir ? La plupart des dégâts avait été réparée, sous les instances autoritaires d’Avaon, mais il restait une tâche — une petite tache — que le jeune home entreprenait désormais de racler.
Il était presque au bout de ses peines quand un guépard bondit sur son lit. Tout aventureux et téméraire que fût Avaon, l’irruption d’un grand félin dans sa chambre avait tendance à entamer son sang-froid. Il sursauta donc, la première chaise s’effondra sur la seconde, qui bascula au sol et le Gryffondor s’écrasa inélégamment sur l’ensemble. Sous les yeux curieux du Patronus. Avaon se redressa tant bien que mal, les cheveux en bataille et quelques éraflures sur les joues, pour considérer l’animal. Il jeta un coup d’œil à sa montre.
Déjà dix heures passées. Il lisait depuis le petit matin, profitant du calme exceptionnel de la chambre. Ses camarades étaient en retenue tout le samedi, à cause de la fameuse affaire de l’Aguamenti peinturluré et Avaon avait décidé d’investir les lieux, plutôt que de passer la journée dans la bibliothèque. Il avait donc donné prévu une séance de lecture et une partie d’échecs avec Gabriel — oui, une partie d’échecs. Le Serdaigle devait attendre devant la Grosse Dame et avait envoyé le Patronus en reconnaissance.
Avaon adressa un signe de tête au félin et murmura : « C’est bon, c’est bon, j’arrive… ». Le Patronus se dissipa et l’élève sortit du dortoir, descendit les quelques marches qui le séparaient de la salle commune, traversa la dite salle et fit coulisser le portrait pour révéler Gabriel. Machinalement, Avaon tenta d’ordonner ses cheveux en fournissant l’une de ses explications sibyllines. « Salut. J’étais en train de… Repeindre le plafond. En gros. »
Il fit un pas de côté pour laisser son ami rentrer, avant de l’attraper par la chemise, de l’attirer à lui et de l’embrasser. Pour lui dire bonjour. Comme font tous les amis — dans son monde de dégénérés. « Viens. On sera tranquille, mes cothurnes sont en train de trier les variétés de crapauds dans la réserve de potions. Et après, je crois qu’ils doivent arracher les mauvaises herbes dans le potager du Gardien. »
Avaon guida son ami — qui connaissait probablement les lieux aussi bien que lui ou presque — vers la chambre où ils s’étaient souvent retrouvés, pour des activités plus ou moins autorisées par le règlement. Le Gallois jeta un coup d’œil au débris de chaises qui jonchaient encore le sol. « Hmoui. J’ai été un peu… Euh… Surpris. » Il sortit sa baguette et, d’un informulé, réassembla les deux tables et les renvoya contre le mur.
« J’ai trouvé un nouveau jeu de pièces, l’autre jour. Attends, c’est quelque part… » Le jeune homme s’agenouilla au sol et tira de sous son lit une imposante malle passée d’âge où était gravé, aux couleurs de Serpentards, le nom Dilwyn. Il ouvrit la valise sans prêter attention à l’inscription et se mit à farfouiller dans un bric-à-brac sans nom où se mêlaient les objets les plus hétéroclites, de la lampe torche au Rubik’s Cube. Il finit par sortir une petite boîte qui ressemblait à un plumier, referma la malle, se releva et la repoussa du pied sous le lit.
Il ouvrit la boîte pour la tendre à Gabriel. A l’intérieur, les pièces du jeu d’échecs jouaient des coudes. Le Gryffondor sortit les rois de la boite et, désignant le roi noir : « C’est Xerxès » puis le roi blanc : « C’est Thémistocle. Pour la bataille de Salamine. » Et en effet, les pions représentaient des trières. Et comme à son habitude devant un artefact curieux, Avaon avait l’air tout à fait émerveillé.
Dernière édition par Avaon C. Dilwyn le Dim 6 Jan - 18:19, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 16 Déc - 14:53 | |
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Gabriel avait toujours aimé la salle commune des lions d'or. Chaude, spacieuse et colorée, elle reflétait une ambiance familiale et agréable, déjà plus que les couleurs froides et sérieuses de son propre blason. La salle commune des Serdaigle n'était pas à plaindre, mais elle était bien plus calme, avec une ambiance plus studieuse et plus rigoureuse. A croire que dans cette école, les exceptions étaient inexistantes. Tout correspondait à l'image donnée, comme si chaque détail avait été soigneusement étudié pour ne pas laisser de place à l’excentricité. Avaon le tira par la chemise et l'embrassa fougueusement, comme à son habitude, pour dire bonjour. Un sourire amusé effleura les lèvres du grand blond. « Viens. On sera tranquille, mes cothurnes sont en train de trier les variétés de crapauds dans la réserve de potions. Et après, je crois qu’ils doivent arracher les mauvaises herbes dans le potager du Gardien. » Avaon était quelqu'un de spécial. Une exception, justement, dans ce monde trop cadré. Il vivait dans une sorte d'autre monde qui se fondait à la perfection dans le monde réel, avec des principes plus flous et plus malléables que ceux que la société s'efforçait d'inculquer à sa jeunesse. Une conception de l'humanité toute particulière. Docilement, le grand blond suivit son ami jusqu'au dortoir des Gryffondors, arquant un sourcil étonné devant le remue-ménage qui semblait avoir ébranlé la pièce. Avaon donna une excuse un peu étrange mais Gabriel ne s'y attarda pas, ne jugeant pas. Il appréciait son camarade pour ce qu'il était, un enfant, un homme, un ami, un amant, quelqu'un de très cultivé, d'intelligent et de curieux. Avec des folies particulières et des goûts originaux. Quelqu'un qui sortait du lot. Gabriel respectait Avaon, lui vouant une certaine forme d'attachement sans conséquence sentimentale contraignante.
« J’ai trouvé un nouveau jeu de pièces, l’autre jour. Attends, c’est quelque part… » Gabriel retira ses chaussures et s'installa en tailleur sur le lit de son ami, laissant ce dernier fouiller dans la malle à jeux. Après deux bonnes minutes de recherche intensives et bruyantes, le grand brun tendit une petite boite dans laquelle se battaient en duel des pièces d'échec finement taillées dans deux bois différents. Avaon désigna le roi en bois clair, presque blanc, en le nommant ainsi « C’est Xerxès ». Puis il sortit le roi noir et le dénomma comme l'ennemi qui vaincu Xerxès « C’est Thémistocle. Pour la bataille de Salamine. » Gabriel esquissa un sourire et s'empara des deux rois, les faisant disparaitre dans ses poings fermés avant de demander « Tu connais la magie des moldus ? » Il rouvrit ses mains et éclata de rire devant la mine surprise d'Avaon. Les pièces en bois avaient disparues, comme ça, soudainement. Machinalement, le grand blond tendit une main derrière l'oreille de son camarade et en retira le roi blanc. « Mon ami, je crois que tu vas devoir jouer les blancs, cette fois ... A eux l'honneur de commencer. » Il alla récupérer le roi noir dans la poche ventrale de son sweat avant d'installer le jeu, disposant les pièces comme le voulaient le jeu. Il n'était pas très à l'aise avec la version magique du jeu mais il restait malgré tout un adversaire redoutable.
Aux échecs moldus, il était capable de jouer seul, d'avoir assez de contrôle pour se mettre à la place des blancs comme des noirs, sans faire de favoritisme. La version magique le perturbait un peu plus, les pièces bougeaient et parlaient plus ou moins seules. Mais jusqu'ici, il s'était révélé être un excellent joueur et les pièces étaient d'accord avec lui. Lorsque l’échiquier fut près, Gabriel lança « Que le meilleur gagne ! » |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 16 Déc - 15:21 | |
| Avaon posa sur Gabriel un regard bleu-vert tout à fait interrogateur. Sa culture encyclopédique avait quelques séries lacunes et, aux côtés de ses connaissances spécialisées dans des domaines tout à fait incongrus, il y avait quelques gouffres et un certain nombre d’entre eux concernaient la culture moldue. Il était certes loin, très loin de pratiquer le même rejet qu’un bon nombre de ses camarades nés sorciers, mais il fallait avouer que son éducation exclusivement magique ne lui avait guère laissé le loisir de rattraper systématiquement son ignorance.
La prestidigitation lui était un domaine inconnu. Ses yeux tombèrent sur les poings fermés de Gabriel, en se demandant ce qu’il était censé voir, avant de s’écarquiller de surprise, avec un enthousiasme purement enfantin, une fois les pièces envolées. Il s’était assis en tailleur en face de son ami et tendit le cou, pour scruter le corps de Gabriel et tenter de deviner où les pièces avaient bien pu passer. Plissant les yeux d’un air circonspect en suivant chaque geste de son ami, il se fendit d’un sourire ravi en voyant reparaître le roi — faire de la magie avec Avaon, c’était s’assurer un public conquis d’avance.
« Trop cool, faudra que tu m’apprennes ! » Il réfléchit un instant puis se reprit : « Non, finalement, j’veux pas savoir. Ça gâcherait tout. Mais j’attends d’autres démonstrations. » En parlant, il avait commencé à disposer les pièces, qui frémissaient sous ses doigts ; les hoplites qui servaient de fou vérifiaient leur javelot, Thémistocle jetait des regards mécontents à Eurybiade contraint de jouer le rôle de la reine, deux cavaliers se demandaient ce qu’ils faisaient dans une bataille navale et les répliques d’une statue d’Athéna par Phidias fermaient, en guise de tours, à gauche et à droite, la lignée des pièces maîtresses, pour l’heure protégée par une rangée de trières.
Quand Avaon eût posé la dernière place, des minuscules vagues ridèrent la surface en bois du plateau. Le Gryffondor, lui, ne connaissait que les échecs magiques. Mais à vrai dire, il évoluait en permanence dans un univers où rien ne fonctionnait tout à fait normalement et il lui parût étrange que les pièces ne pussent pas s’étirer avant la bataille. L’Enchanteur leva les yeux vers son ami et esquissa un demi-sourire : « Comme s’il y avait du suspens… »
Il n’était pas mauvais aux échecs, loin de là sans doute, mais il estimait le talent de Gabriel très supérieur au sien. Lui était toujours un peu dissipé, son esprit errait systématiquement vers d’autres domaines et il était rare qu’il demeurât assez concentré pour analyser paisiblement le jeu. Son intelligence lui permettait certes de battre la plupart de ses adversaires, mais contre des opposants chevronnés, ses chances de succès étaient souvent réduites.
Il fit un petit geste de la main et la première trière s’avança de deux cases. Au moins n’avait-il pas de problème pour se faire obéir de ses troupes : la discipline régnait dans l’armée athénienne. « Donc, j’ai trouvé ce magasin, à Cardiff, qui vendait les pièces, et de vieux livres. Des objets anciens, ce genre de choses. Une sorte de brocante, quoi. Il y avait une édition des poèmes de D. H. Lawrence. Je ne savais pas que les sorciers lisaient ce genre de choses. »
Son jeu pour l’heure se développait harmonieusement et solidement. Il tapota sur le casque de l’hoplite de droite qui paraissait plus occupé à détailler les muscles de l’hoplite de gauche qu’à se concentrer sur sa mission. « Je me suis toujours demandé pourquoi il y avait pas de cours de littérature, à Poudlard. Tu m’étonnes que la plupart des gens ici pensent qu’à se battre en duels ou s’envoyer des Cognards. J’sais pas moi, une heure par semaine, ce serait déjà pas mal. » Et Avaon restait Avaon : l’esprit plein de projets de réformes. |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Lun 17 Déc - 19:26 | |
| La magie, Avaon avait grandit dedans. Mais les tours de passe-passe l'émerveillaient comme ils émerveillaient n'importe quel enfant moldu. Bon public, il apprécia le tour avant de se concentrer pour installer son côté du jeu. Les pièces étaient fort jolies, ciselées dans un style antique pour représenter des guerriers grecs ... Les formes musclées des hoplites, la finesse des détails de leurs armures rudimentaires mais élégantes, la précision de leurs expressions du visage fascinaient Gabriel et il perdit un peu de temps à observer chacune des pièces maîtresse avant de terminer son installation. Il avait toujours du mal avec les échecs magiques mais visiblement, les soldats étaient disciplinés comme de vrais grecs et la partie s'annonçait toute aussi intense que la guerre de Troie. « Comme s’il y avait du suspens… » Perplexe, trop plongé dans ses pensées, Gabriel se demanda si Avaon parlait de Troie ou de la partie. Devant la stupidité de sa propre question, il secoua la tête et fronça les sourcils. Mais Avaon avait bougé, avec prudence et sans audace. Un pion avança de deux cases, obéissant sans broncher à son maître brun. La partie commença alors.
« Donc, j’ai trouvé ce magasin, à Cardiff, qui vendait les pièces, et de vieux livres. Des objets anciens, ce genre de choses. Une sorte de brocante, quoi. Il y avait une édition des poèmes de D. H. Lawrence. Je ne savais pas que les sorciers lisaient ce genre de choses. » Gabriel hocha distraitement la tête en réfléchissant, dressant mentalement un plateau d’échec où il pouvait prévoir chaque coup, envisager les multiples possibilités et parer les moindres pièges. Son cerveau manquait cruellement de logique mais aux échecs, c'était un maître. Un professionnel. D'un geste assuré, il caressa du bout du doigt l'encolure du cheval de Troie près de sa tour gauche. La pièce bougea toute seule pour sauter par dessus un hoplite et se placer sur la ligne de la tour. Prudence est mère de sécurité. Les débuts étaient toujours hésitants, pour lui, mais il savait mettre en place des pièges redoutables, sacrifiant ce qu'il fallait pour gagner. « Je me suis toujours demandé pourquoi il y avait pas de cours de littérature, à Poudlard. Tu m’étonnes que la plupart des gens ici pensent qu’à se battre en duel ou s’envoyer des Cognards. J’sais pas moi, une heure par semaine, ce serait déjà pas mal. » Gabriel esquissa un sourire et secoua doucement la tête. Son ami refaisait le monde, toujours, en toute circonstance.
Il observa le déplacement du jeune homme avant de se plonger dans la contemplation du jeu, cherchant une faille dans laquelle s'engouffrer avec son armée. D'une voix distraite, il répondit tranquillement « Mais Avaon, tu surestimes un peu les facultés intellectuelles de la majorité des élèves ... Ils ont déjà du mal à lire la Gazette, alors des romans de plus de cent pages ... » D'un geste délicat et respectueux, il intima à sa tour d'aller protéger son cavalier. La pièce traversa le plateau de droite à gauche afin d'assurer la sécurité de l'autre pièce maîtresse et Gabriel reprit « D'autant plus que si tu leur retire leurs cognards ... ce ne sont plus que des grosses brutes sans catalyseur pour leur énergie. Je préfère qu'il frappe des balles plutôt que des innocents élèves qui auraient le malheur d'affirmer un peu trop fort leur homosexualité. » C'était un fait. La tolérance était encore très limitée, dans l'école. Malgré une certaine ouverture d'esprit qui émergeait depuis un certain nombre d'année, les gays étaient toujours martyrisés. Gabriel savait se défendre et on lui foutait généralement la paix. Mais il savait par exemple qu'Enoah subissait régulièrement des passages à tabac, des coups et des insultes, à cause de son orientation sexuelle. « A toi, mon cher ami. Et si j'étais toi, je veillerais farouchement sur ta reine ... » Parfois, il oubliait qu'il jouait principalement dans sa tête et qu'il avait plusieurs coups d'avance, mentalement. Sur le jeu réel, la reine était très bien gardée, intouchable. Il grimaça et reprit « Pardon, j'ai joué trop vite dans ma tête. »
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Lun 17 Déc - 20:18 | |
| Les coudes sur les genoux, le menton dans les mains, Avaon regardait le jeu à travers quelques mèches de cheveux bruns qui barraient le bleu verdoyant de ses yeux. Si sa conversation paraissait témoigner d’une manifeste distraction, ses pupilles sautaient de pièce en pièce et, de temps à autre, il ne manquait pas de tapoter telle ou telle d’entre elles pour la rappeler à un peu plus de discipline — signe infaillible qu’à défaut d’être aussi concentré que son adversaire, il n’en était pas moins impliqué dans la partie.
Il avait adopté un style de jeu opaque, occupé à contrôler le centre pour engager Gabriel dans une partie fermée et longtemps stable. Si la plupart des élèves qui ne le connaissaient que vaguement le prenait pour un doux excentrique, Gabriel le fréquentait depuis assez de temps pour savoir qu’il y avait dans ce monde curieux dans lequel il évoluait plus d’ordre et de pondération qu’il n’y paraissait, quoique ce fût un ordre atypique — et c’était un trait de caractère qui s’exprimait dans son style de jeu.
Les yeux du Gryffondor quittèrent un instant le plateau quand son ami évoqua les violences que subissaient certains de leurs camarades. Cela faisait très longtemps que plus personne n’avait l’idée saugrenue de s’en prendre à lui mais, comme Gabriel, il connaissait des camarades qui n’avaient pas cette chance. Avaon murmura : « J’veux pas forcément remplacer le Quidditch par la littérature. » Il rabaissa les yeux vers le plateau pour regarder sa reine et haussa un sourcil.
Bien décidé à ne pas perdre trop rapidement une pièce maîtresse et, sans prétendre remporter la partie, du moins à fournir une opposition assez coriace, il interrompit la conversion pour consacrer ses facultés à une analyse de situation. Après une longue minute de réflexion, il exécuta le premier d’une série de mouvements destinés à compliquer encore un peu plus les protections, les contrôles de zone, les projections et les portées des systèmes de pièces, plutôt que de céder à la facilité de quelques échanges qui eussent éclairci le plateau.
Une fois ces importantes décisions prises, la première remarque de Gabriel lui revint à l’esprit. Sans quitter le jeu du regard, il reprit la parole : « Je sais que je suis parfois un peu… Je sais pas. Elitiste, je suppose. Ou déconnecté. » C’était un euphémisme, tant il avait l’habitude de supposer chez ses interlocuteurs, même quand il ne les connaissait absolument pas, la même somme de connaissances et les mêmes capacités intellectuelles que les siennes, sans vraiment se soucier de faire les efforts pédagogiques qui eussent rendu ses conversations moins absconses.
Il en avait conscience, mais c’était un des nombreux défauts qui résistaient encore à son entreprise de réformation. Il poussa un soupir en continuant à diriger ses pièces par d’imperceptibles mouvements de tête, parfois par un seul regard, quand l’une d’entre elles se tournait assez vers lui pour le saisir. « J’me dis juste que parfois, ce qui leur manque, ce ne sont pas les capacités innées, mais l’occasion de les développer et de les exercer. Ce qui manque, c’est de la culture. Quelque chose qui mette en perspective la morale, la politique. C’pas avec deux heures d’histoire de la magie par semaine qu’on prend des décisions. »
Peut-être le cours d’études sur les Moldus servait-il à ce genre de choses — mais c’était une option tardive et la plupart des élèves l’ignoraient. D’ailleurs, lui-même n’y avait jamais mis les pieds. Continuant à forcer Gabriel à multiplier les calculs sur le long terme pour conserver son avantage stratégique sans songer apparemment à inverser la vapeur, Avaon reprit : « Et puis, l’Occident a vécu des siècles d’homophobie avec des gens très intelligents. Mais j’avoue que ça m’échappe. J’ai du mal à comprendre ce que ça peut bien leur faire, notre vie. » Une confession qui n’était pas très surprenant, dans la mesure où Avaon s’était toujours distingué (souvent à son désavantage) par son incapacité à saisir les phénomènes les plus courants et les plus fondamentaux de la société dans laquelle il évoluait.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Jeu 20 Déc - 17:46 | |
| Gabriel n'écoutait que distraitement son ami. Il se concentrait sur le jeu, presque trop pour arriver à soutenir une conversation. D'autant qu'avec sa manie de trop réfléchir mentalement, il avait prévenu son adversaire de ses plans machiavéliques pour faire tomber la reine. Son complot joliment ourdi dans son esprit venait de se voir dangereusement compromis par sa maladresse et il se sentait agacé contre lui-même. Pas fou, Avaon venait de bouger un fou pour complexer l'accès à la belle Hélène de Troie. La comparaison n'était guère avantageuse mais correspondait assez à l'usage que faisait son ami de cette pièce, pourtant élémentaire et fascinante. Tandis que le Gryffondor parlait de son défaut d'être trop élitiste, Gabriel se pencha en avant et observa le jeu sous un angle nouveau, cherchant une nouvelle faille pour reprendre le contrôle de son régicide. « J’me dis juste que parfois, ce qui leur manque, ce ne sont pas les capacités innées, mais l’occasion de les développer et de les exercer. Ce qui manque, c’est de la culture. Quelque chose qui mette en perspective la morale, la politique. C’pas avec deux heures d’histoire de la magie par semaine qu’on prend des décisions. » Gabriel n'aimait pas spécialement l'histoire de la magie, il hocha distraitement la tête pour appuyer son accord tout en bougeant ses doigts contre ses lèvres, tapotant dessus d'un air extrêmement concentré. Par tous les dieux de la Rome Antique, il s'en voulait d'avoir dévoilé une partie de ses plans, même s'il n'avait concrètement rien dit.
« Et puis, l’Occident a vécu des siècles d’homophobie avec des gens très intelligents. Mais j’avoue que ça m’échappe. J’ai du mal à comprendre ce que ça peut bien leur faire, notre vie. » Gabriel esquissa un sourire amusé et songeur. Les tours, la solution résidaient dans les tours. D'une voix un peu dissipée, il lança doucement « La différence, d'aussi loin que je me souvienne, a toujours fait peur à la majorité des gens. Il faut avouer que l'humanité n'est pas très futée. Les Européens, par exemple, étaient tous blancs. Du coup ... Quand les gens dits " de couleurs " sont arrivés ... On en a eu peur. C'est devenu le racisme. Mais ce que j'ai plus de mal à comprendre, c'est comment nous avons pu passer de l'antiquité, où l'homosexualité était de mise quasiment pour tous les hommes, à cette société effrayée par un couple uni-sexuel. Je ne saisi pas bien l'évolution. Mais je crois que dans l'ensemble, l'évolution toute entière est une idée surfaite, un concept abstrait. » Il tendit une main au dessus du plateau et tapota du bout de l'index la tour de gauche. Elle vint se placer sur une case stratégique couvrant toute une ligne par laquelle toutes les pièces maîtresses de son adversaire étaient forcées de passer. Même le cavalier ne pouvait esquiver cette ligne. Avaon devrait faire un sacrifice. Le fou, le cavalier ou le pion stratégiquement placé pour protéger la reine ? Gabriel dressa mentalement une contre-attaque pour le cas où son ami aurait la très mauvaise idée de bouger sa propre tour. Mais il réalisa que son cavalier pouvait assurer les arrières de sa pièce et se redressa en souriant, satisfait de son coup.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Jeu 20 Déc - 18:52 | |
| Une chose devenait évidente : Avaon était un cauchemar ambulant pour les amateurs de parties courtes. Systématiquement, le jeune homme préférait ajouter de nouvelles protections et de nouvelles pressions plutôt que d’ouvrir le jeu par une chaîne d’échanges, qui, en éclaircissant le plateau, eût vraisemblablement abrégé la partie. Certes, il ne gagnait pas, mais c’était à se demander comment il pouvait s’impliquer manifestement sans réserve dans la conversation et maintenir assez de ressources mentales pour calculer l’équilibre et la stabilité de ses défenses.
Ses prouesses intellectuelles avaient des limites cependant et l’attention plus scrupuleuse que son adversaire portait à la partie, à défaut de la conversation, lui permettait de grignoter un avantage sans cesse plus considérable. Sans doute le phénomène eût-il passé inaperçu pour un observateur néophyte, mais Avaon sentait fort bien qu’il ne faisait que prévenir les dangers sans jamais pouvoir prendre l’initiative et il sentait intuitivement que le point de rupture serait bientôt atteint.
Ce qui, du reste, ne paraissait pas le perturber outre mesure — parce qu’en dehors de quelques froncements de sourcils et d’une ou deux secondes ponctuellement consacrées, de temps à autre, à se mordiller la lèvre, il continuait à méditer sur les raisons sociales de l’homophobie. Aussi répondit-il à l’éloge antique de Gabriel : « Faut voir. L’homosexualité grecque était une mesure de contrôle social et participait à une subordination de l’érotisme individuel à la reproduction d’une matrice étatique largement normée par la transmission patrimoniale et donc hétéro-patriarcale des biens de l’oikos. »
C’était précisément le genre de phrases qui incitaient les élèves de la première à la cinquième années à fuir prudemment toute conversation un peu sérieuse avec Avaon, de peur de trouver cinq milles de pages de philosophie (ou d’histoire, ou de littérature, ou de sciences politiques) concentrées en deux ou trois propositions, où un quart des mots était fait de néologismes techniques et l’autre quart de termes étrangers. Pendant ce temps, imperturbable, le Gryffondor sacrifiait son fou, dont l’utilité, dans un jeu aussi fermé, était somme toute fort limitée.
Il poursuivit sur le même ton que s’ils avaient échangé des banalités ou les derniers potins de l’école autour d’une tasse de thé : « Parfois, j’ai l’impression que si l’homophobie est si difficile à surmonter, c’est parce que c’est pas simplement une affaire de psychologie, mais un dispositif social à part entière, au cœur des mécanismes de reproduction de l’ordre établi. Notamment économique. Mais… Merde. » Avaon venait de se faire prendre un pion sans rien obtenir un échange et il était assez bon joueur pour comprendre que cette perte en apparence peu considérable aurait des conséquences funestes pour la suite de la partie.
Pour une fois, il sacrifia la philosophie politique à l’analyse plus pressante de sa situation stratégico-ludique. Ses yeux bleu-vert, intensément fixés sur l’échiquier, couraient d’une case à l’autre, remontaient les protections et passaient des positions présentes des pièces à leur déplacement futur. Et tout cela n’était guère encourageant ; dans la situation actuelle, Avaon voyait que tous les développements le conduiraient à étouffer son roi avec ses propres pièces en l’enfermant dans des quasi-couloirs dont il ne pourrait jamais sortir.
Il fallait absolument changer de tactique. Après bien des hésitations, le Gallois se résolut enfin à mettre en branle le système d’échanges qui, en quelques coups rapides et convenus, débarrassa le plateau d’une bonne partie de ses pièces inutiles. Seulement, avec un fou en moins, le jeune homme ne donnait pas cher de ses chances sur le long terme. Et d’ailleurs, Thémistocle commençait à lui jeter des regards un peu inquiets.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 23 Déc - 11:01 | |
| Gabriel avait toujours aimé jouer avec Avaon. Même s'ils n'avaient pas tout à fait le même niveau, ils se compliquaient mutuellement la tâche. Le Gryffondor avait cette fâcheuse manie de fermer le jeu dès le début, protégeant toutes ses pièces maîtresses sans laisser à son adversaire l'opportunité de s'en approcher. Pas même en sacrifiant ses pions, qu'il s'arrangeait toujours pour mettre hors d'atteinte. C'était frustrant mais tout le jeu résidait dans la logique et la concentration qu'il fallait pour trouver les failles dans lesquelles s'engouffrer. Gabriel jouait sur deux tableaux. Il se débrouillait pour suivre la conversation de son mieux et proposer à son ami des débats philosophiques politiques tout en amenant le jeu à se dévoiler. Il savait qu'Avaon devrait céder, au bout d'un moment. Le plateau ne pouvait pas rester éternellement bloqué. Tant que les pièces pouvaient avancer ... Il faudrait que l'un des deux se rende le premier. La tirade sur la valeur sociale de l'homosexualité l'interpella un peu mais il n'y répondit pas tout de suite, il savait par expérience que son ami développait souvent ses idées par la suite.
« Parfois, j’ai l’impression que si l’homophobie est si difficile à surmonter, c’est parce que c’est pas simplement une affaire de psychologie, mais un dispositif social à part entière, au cœur des mécanismes de reproduction de l’ordre établi. Notamment économique. Mais… Merde. » Gabriel esquissa un sourire. Il avait trouvé la faille et son ami, bon joueur, venait de le réaliser. Un pion venait de tomber, adroitement mit à terre par un cavalier stratégiquement placé pour ne pas être mangé. Il venait de débloquer le jeu et Avaon du se résigner à procéder aux échanges qui vidaient le plateau d'un bon nombre de pièce afin de laisser place au combat final. Le roi Thémistocle semblait d'un seul coup inquiet, il jetait régulièrement des regards peu rassurés à son joueur. De son côté, le roi noir affichait un sourire satisfait. Presque cruel. Gabriel n'aimait pas trop cette suffisance méprisante mais il ne fit aucun commentaire. A la place, tout en observant la partie puisque son tour de jouer était revenu, il répondit tranquillement « Oh, si ce n'était qu'une question de reproduction, la société serait bien moins concernée par ce phénomène. Je veux dire, l'antiquité était prolifique en nouveaux nés, malgré les homosexuels plus que nombreux. Je crois vraiment que c'est une question de stupidité. Puisque la norme du couple a été définie par un homme et une femme, deux hommes ou deux femmes choquent et effraient les gens. Ils ont peur des nouveautés. Parce que le progrès technologique ou culturel ne les effraient pas, mais le progrès social en revanche ... Prend le peuple magique. Depuis combien de temps les mangemorts sont-ils considérés comme des marginaux ? Comme les méchants ? Le monde est loin d'être noir ou blanc comme un jeu d'échec. Il y a des zones grises. Tous les mangemorts ne sont probablement pas des monstres, tout comme les gens qui se disent du bon côté ne sont pas des saints. L'homosexualité est vue comme une anomalie, parce qu'on a un modèle pour la comparer. Il n'y aurait pas de définition du couple, ce serait vu avec la même indifférence qu'un couple hétérosexuel. »
Gabriel s'embrouillaient un peu mais sa concentration sur le jeu l'emportait. Maintenant que le roi et la reine étaient facilement accessible, il s'agissait de calculer précisément chaque trajectoire pouvant les atteindre. Il lui restait un bon nombre de pièces importantes mais ses pions avaient été décimés par les échanges pour libérer le plateau. Il détestait ne pas avoir assez de pions, ils étaient parfois bien plus essentiels qu'une reine ou un fou. Mais lentement, il mit en branle un complot bien ficelé pour mettre le roi blanc KO. Ce dernier semblait lire dans son esprit, si on en croyait sa mine horrifiée et consternée. Mais Gabriel reprit d'une voix rêveuse « L'humanité n'a jamais été majoritairement intelligente. Quelques visionnaires par ci par là, mais dans l'ensemble, ce ne sont que des moutons qu'on peut manipuler avec un bon leader. C'est ce qui s'est passé durant la première et la seconde guerre mondiale. Si tu places à la tête un chef avec beaucoup de charisme, des idées affirmées et une étrange facilité à bien parler, à présenter des idées atroces sous un jour acceptable ... J'attends avec impatience le jour où les présidents seront gays et où un premier ministre magique affichera son homosexualité au grand jour. Mais je crois que ce n'est pas pour tout de suite. » Tout en parlant, un peu rêveur, il observait la reine blanche. Elle était sa cible première, pièce maîtresse du jeu, encore capable de lui donner trop de fil à retordre. Mais elle était drôlement bien placée. Il lui faudrait sacrifier ses pièces, pour la faire tomber. Elle le narguait, confiante et souriante, se pensant surement imprenable.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 23 Déc - 11:59 | |
| Avaon avait contemplé, à la suite des échanges, sa défaite probable avec une certaine sérénité. Il n’était pas exactement réputé pour son esprit de compétition et si, c’était indéniable, il avait un tempérament dominateur, celui-ci était loin d’être tyrannique. Avaon en imposait mais ne cherchait pas à en imposer et perdre une partie d’échecs ou ne pas être le premier en cours ne constituaient pas à ses yeux des événements dramatiques. Ce qui n’était certes pas une raison pour abandonner tout esprit combattif et il se mit à examiner, en écoutant la réponse de Gabriel, la situation présente.
Mais l’échiquier disparut de son esprit au mot Mangemort. Le cœur d’Avaon se serra. C’était un réflexe, c’était idiot, sans doute, Gabriel ne parlait pas de lui, il ne pensait pas à le blesser. Force était cependant de constater que le discours du Serdaigle avait pris un tournant catastrophique pour son interlocuteur et, incapable de réfléchir au jeu, ce dernier ne gardait les yeux fixés sur les pièces que pour se donner une contenance et éviter d’imposer son trouble à son ami.
Sous le lit, sur la malle, le serpent des Serpentards qui traçait le mot Dilwyn ondulait de satisfaction et dans l’esprit d’Avaon, les souvenirs de son enfance, ceux de ses rendez-vous au Ministère, ceux encore de ses visites à Azkaban, fleurissaient comme des plantes vénéneuses. Sans doute était-il responsable, d’une certaine façon, du tour qu’avait pris la conversation. Il mettait une telle adresse à éviter toujours d’aborder le moindre sujet familial, à contourner soigneusement toute conversation sur la magie noire, que ses camarades ne pouvaient qu’oublier qu’il partageait son nom avec un couple de meurtriers.
Il y en avait même qui devaient l’ignorer tout à fait. L’affaire avait plus de dix ans. Les Dilwyn n’étaient pas des génies du mal. On n’en parlait pas dans les manuels de Défense contre les Forces du Mal. De temps en temps, quand tel ou tel magazine auquel il manquait quelques colonnes faisaient un classement des crimes les plus brutaux de la décennie, ils paraissaient bien en trente-troisième position, ou quelque chose comme cela, mais ce n’était pas très fréquent.
Machinalement, Avaon se mit à fouiller les souvenirs de sa relation avec Gabriel. Il était sûr de n’avoir jamais abordé la question avec eux. Il avait toujours supposé que le Serdaigle était au courant — il supposait toujours perpétuellement que les gens étaient au courant et le jugeaient. Mais Gabriel était né parmi les Moldus, s’il avait bien compris. Il y avait dix ans de cela, il ne lisait probablement pas la Gazette. Peut-être était-il passé entre les gouttes des quelques persifleurs qui s’ingéniaient à rappeler l’ascendance douteuse d’Avaon. Peut-être qu’il ne savait rien.
C’était une maigre et fragile consolation. L’esprit d’Avaon n’était plus ni au jeu, ni à la conversation. Sur le plateau, il multipliait les erreurs, accélérant sa défaite cuisante, tandis que dans ses pensées, il ne trouvait rien d’intelligent à répondre au pessimisme inquiétant de Gabriel. Un silence inhabituel et que d’aucuns eussent jugé, de sa part, reposant tomba sur la chambre des Gryffondors. Il ne fallut guère qu’une dizaine de minutes pour que Thémistocle, privé d’Eurybiade et de l’essentiel de ses défenses, finît par abandonner son épée, pour témoigner de la victoire complète de Gabriel.
Seulement, le regard bleu-vert du commandant anachronique de l’armée athénienne resta obstinément posé sur le plateau de jeu. Il fallut quelques secondes à Avaon pour se tirer de cette observation et se composer une expression dégagée. Bien entendu, comme ses talents de comédien étaient proches du néant, il n’était rien moins que convaincant. Il releva les yeux, mais sans regarder précisément Gabriel et, sur le ton de l’excuse, murmura avec un sourire difficile : « J’suis désolé, je… C’était pas terrible. J’ai eu du mal à cause de… Cette histoire de… Pions. » Une chose était évidente, il n’eût pas fait un bon joueur de poker. Ce qui ne l’empêchait pas, pour le cas où Gabriel devînt soudainement aveugle et sourd, de tenter de faire illusion : « Tu veux refaire une partie ? Je serai plus attentif. Promis. »
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 10:09 | |
| Il devait avoir dit quelque chose de dramatique car son ami perdit soudain tout intérêt pour le jeu. Sous ses yeux consternés, Avaon se mit à multiplier les erreurs techniques, entraînant toute son armée vers une défaite cuisante et humiliante. Perplexe mais ne se laissant pas déconcentrer pour autant, Gabriel s'engouffra méthodiquement dans chacune des failles que son adversaire créait dans le jeu. Finalement, après quelques coups rapides et peu réfléchis, le roi d'Avaon laissa tomber son épée, devant un échec et mat d'une simplicité enfantine. Victoire sans gloire.
Gabriel releva la tête vers son ami, profondément surpris. Qu'avait-il dit de mal pour déconcentrer à ce point le jeune lion d'or ? Ce dernier déclara d'ailleurs, d'une voix un peu ailleurs, mal à l'aise « J’suis désolé, je… C’était pas terrible. J’ai eu du mal à cause de… Cette histoire de… Pions. » Gabriel arqua un sourcil. Si il y avait bien une personne capable de faire deux choses en même temps sans perdre de vue aucune des deux, c'était bien Avaon. Il avait du percevoir quelque chose d'autre que Gabriel ne comprenait pas, même en se repassant inlassablement son discours dans la tête. Avaon ne le regardait pas, fixant obstinément l’échiquier de sa défaite, avec ses pièces allongées sur le lit près du jeu, vaincues par l'armée du Serdaigle. Définitivement, quelque chose n'allait pas. Gabriel allait poser la question lorsque son ami enchaîna, sans le penser vraiment « Tu veux refaire une partie ? Je serai plus attentif. Promis. » Vaguement amusé par cette fausse promesse dont Avaon ne pensait pas un traître mot, Gabriel attrapa le plateau de jeu et alla le déposer au sol, près du lit. Il ramassa les pièces dans la foulée pour les ranger dans le jeu avant de revenir près de son ami, concerné par cette soudaine distance, le malaise qui semblait gêner le Gryffondor.
Il s'installa en tailleur juste en face de son ami, leurs genoux se touchant, avant de tendre une main pour aller caresser le visage d'Avaon, l'obligeant à lever les yeux. D'une voix douce, Gabriel demanda « J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas dire ? » Il sentit son camarade sur le point de protester et s'empressa de poser un doigt sur ses lèvres pour contenir le mensonge qui allait passer « Inutile de protester, tu sais. Tu n'es pas un très bon menteur, Avaon. Et depuis le temps, j'ai apprit à te connaître. Si tu ne veux pas en parler, ce n'est pas grave, tu sais. » Gabriel esquissa un sourire à la fois tendre et apaisant, calme. Il n'insistait pas pour savoir. Chacun ses secrets. Leur relation marchait très bien, ils n'avaient pas besoin de se vider l'un dans l'autre en confidence pour se faire confiance, s'apprécier, discuter, faire l'amour. « Je suis là, juste, si tu as un jour besoin d'en parler. Quel que soit le sujet, tu me connais assez pour savoir que rien ne me trouble. » Sur un sourire, il retira son doigt des lèvres de son camarade pour venir les embrasser, délicatement. Un contact chaud et calme, sans attente en retour. Juste une preuve de présence et de sincérité, une manifestation d'un calme inébranlable. Gabriel ne fuirait pas, quoi qu'on puisse lui dire. La seule chose qui pourrait l'envoyer à l'autre bout du château serait un « Je t'aime » sincère. Il ne faisait pas dans les sentiments. Jamais.
Malicieusement, il mordilla la lèvre inférieure de son camarade avant de reculer pour lui faire de nouveau face, semblant attendre une réponse ou une réaction à son discours. Ou a ses gestes.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 11:32 | |
| Faire pousser des fleurs, s’intéresser aux conversations futiles, éviter de récolter des retenues, s’empêcher de lorgner les fesses des garçons, ne pas étaler sa culture, expliquer les théories magiques simplement, abandonner une discussion politique : il y avait beaucoup de choses qu’Avaon ne savait pas faire. Mentir, par exemple. Le jeune homme n’était, de toute évidence, pas un manipulateur né : entre son talent de comédien qui faisait passer Sheldon Cooper pour Patty Hewes et son sens de la psychologie légèrement défaillant, le Gryffondor avait très tôt dû renoncer au rêve de devenir Premier Ministre, vendeur d’assurances ou psychothérapeute.
Ce qui ne l’empêchait pas, de toute évidence, d’essayer de temps à autre d’en imposer à ses interlocuteurs, à Gabriel pourquoi pas. Et le fait que le Serdaigle fût probablement l’un des habitants du château qui le connût le mieux ne suffisait pas à éveiller assez de bon sens dans l’esprit boiteux du petit génie pour qu’il s’épargnât la peine de mensonges voués à l’échec avant même d’être formulés. Alors même que Gabriel, comme chacun sait jeune homme plein de bon sens, l’interrogeait directement, Avaon ouvrait la bouche pour tenter de se recomposer une posture de courageuse et virile indifférence.
Il se tut sagement quand son ami pressa un doigt contre ses lèvres et ses yeux bleu-vert demeurèrent fixés dans ceux du Serdaigle. Avaon hocha silencieusement la tête, avant d’accueillir volontiers le baiser de Gabriel. Ses yeux un peu émerveillés restèrent quelques instants fixés sur son ami. A tout autre, il eût probablement dit, et depuis longtemps, ce « je t’aime » sincère que précisément celui-ci redoutait. Naturellement, personne n’était encore parvenu à comprendre très clairement la manière dont s’organisait la vie sentimentale d’Avaon. Mais puisqu’il savait que Gabriel n’aimait pas ça, il se taisait sur ce point et la chose lui semblait toute naturelle.
Il n’en demeurait pas moins profondément attaché à son ami. Avec Gabriel, bien des complexités du monde extérieur, bien des perplexités contre lesquelles il butait jour après jour quand il tentait de faire comprendre sa conception, si simple à ses yeux pourtant, de l’existence, s’évaporaient. Ils ne partageaient pas, très loin de là, la même approche, mais un tacite compromis les avait unis solidement au fil des années. Avaon se sentait en confiance — une confiance qu’il n’accordait que malaisément.
Le jeune homme hésita encore quelques avant de murmurer une requête presque timide. « On peut s’allonger ? » Il se décala pour laisser un peu de place à Gabriel et, dès que son amant se fût allongé, Avaon, que personne ne songeait à énerver, qui écrasait ses adversaires sous son impériale indifférence, l’austère et inaccessible Gryffondor, se réfugia comme une chose fragile dans les bras du Serdaigle, pressé contre un lui, la tête sur son épaule, une main refermé sur le vêtement de son torse.
« Tu sais où j’ai grandi ? » Il reprit presque aussitôt. « Non, laisse tomber. J’ai pas envie de… D’entrer dans les détails. Juste, euh… » Habitué à vivre sur la défensive, Avaon n’était pas sans trouver étrange cette sécurité dont il jouissait auprès de Gabriel. « Mes parents sont à Azkaban. Pour meurtre et magie noire. C’est un sujet sensible. J’ai pas envie d’en parler. » Voilà : c’était simple et efficace.
Il y avait quelque chose d’un peu étrange à imaginer la vie d’Avaon en dehors de Poudlard, en dehors de son monde enchanté et un peu fantasque, même pour un sorcier. Alors le peindre dans l’ombre de deux mages noirs relevait presque de l’impossible. De toute évidence, le jeune homme ne souhaitait ni faciliter cette entreprise, ni s’étendre sur le sujet et, coupant court à toute réaction, il demanda à nouveau : « Serre moi contre toi, Gabriel. »
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 17:52 | |
| Visiblement, ses paroles avaient eu l'effet escompté. Avaon sembla se détendre un peu. Lorsqu'il lui demanda de s'allonger, Gabriel obtempéra docilement et se retrouva avec son camarade lové contre lui. Il pouvait respirer le parfum étrangement boisé des cheveux de son camarade et alors qu'il cherchait à identifier le bois utilisé, il sentit les doigts d'Avaon se refermer sur son t-shirt noir. L'apparente vulnérabilité du Gryffondor le laissa un peu perplexe, surpris et désorienté. Avaon était généralement un jeune homme fougueux, indépendant et plutôt fier, que rien ne semblait atteindre. Et pourtant, il ressemblait pour l'heure à un petit enfant lové contre un parent parce qu'il avait peur de l'orage. Comme pour accentuer l'impression, le grand brun se mit à parler, de manière un peu heurtée, décousue.
« Tu sais où j’ai grandi ? » Il marqua une pause durant laquelle Gabriel garda le silence, conscient que la question n'était pas réellement posée, purement rhétorique. « Non, laisse tomber. J’ai pas envie de… D’entrer dans les détails. Juste, euh… Mes parents sont à Azkaban. Pour meurtre et magie noire. C’est un sujet sensible. J’ai pas envie d’en parler. » Gabriel arqua un sourcil mais fit attention à ne rien manifester. Après tout ... les enfants n'étaient pas responsables des crimes de leurs parents. Sinon, il aurait bien des tares à se reprocher, avec sa mère alcoolique et son père trop lâche dont il ignorait totalement l'existence. Comme tout le monde, il devait bien avoir un père quelque part mais savoir si ce dernier était vivant ou mort ne faisait même pas partie de ses connaissances. Si les parents d'Avaon avaient tué et pratiqué la magie noire ... grand bien leur fasse. Cela ne le concernait pas. Il allait tenter de dire une phrase à ce sujet mais son ami le coupa dans son élan, formulant une demande étrange et insolite pour un jeune homme aussi farouche et indépendant. « Serre moi contre toi, Gabriel. »
Interloqué mais docile, Gabriel s'exécuta. Il referma puissamment les bras autour du corps de son ami et le serra contre lui. L'étreinte était solide et puissante, virile. Ce n'était jamais pareil, entre eux. Leurs câlins ne se ressemblaient jamais, provoqués sans logique et sans raison, joyeux ébats qui les laissaient toujours comblés ... Ce n'était jamais pareil à chaque fois, de faire l'amour avec Avaon. Peut-être était-ce pour cette raison que Gabriel revenait vers son ami, lui qui n'aimait pas trop s'attacher aux gens, qui ne couchait pas souvent avec les mêmes personnes ... Lentement, il fit en sorte que son amant relève la tête afin qu'il puisse plonger dans son cou pour l'embrasser, laissant de toutes petites traces sur cette peau qu'il avait si souvent goûté. Minuscules morsures un rien possessives, traîtres d'un désir qui se pointait lentement. Mais il ne voulait rien brusquer, son ami n'avait peut-être pas la tête à ce genre de réjouissance pour le moment. Se retenir demandait de sérieux efforts à Gabriel mais comme il tenait sincèrement à Avaon, il prit son mal en patience et cessa progressivement ses baisers, revenant sagement à sa place après avoir effleuré les lèvres du lion d'or, souriant et calme, tranquille. Pas ébranlé du tout par la révélation quant à l'ascendance du brun. |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 18:18 | |
| Avaon ne se sentait pas précisément responsable des agissements de ses parents. Il savait bien, en toute raison, qu’il n’avait rien à se reprocher. Les dix premières années de son enfance, comment eût-il pu les contrôler ? Et pourtant, lui que rien ne heurtait, ni choquait jamais si sérieusement qu’il en détournât les yeux, il avait enfoui ce passé sous un silence systématique et la révélation qu’il en faisait, parfois, au détour d’une conversation où il n’avait pas été capable de tout cacher, n’avait jamais été qu’elliptique, nerveuse, comme le symptôme soudain d’une secrète maladie.
Avaon ne se confiait pas beaucoup. Les années avaient passé et entre Gabriel et lui, sans qu’il fût possible d’en douter, une confiance solide et inaltérable s’était installée. Ce n’était pas qu’il fût méfiant. Simplement, de ses propres sentiments, il parlait peu. De son passé, jamais. Il se concentrait sur ses idées, qu’il faisait général, parlait de philosophie plutôt que d’intimes convictions et les flexuosités de ses pensées les plus intimes échappaient toujours à l’étreinte de la conversation.
Quelque doué qu’il fût avec les langues vivantes, les livres, les concepts et les phrases, Avaon n’était pas un homme de mots. Argumenter relevait pour lui de la mathématique plutôt que de la rhétorique et il préférait, finalement, lire que parler. C’était différemment qu’il s’exprimait, par des voies détournées : dans les objets qu’il fabriquait, dans les enchantements qu’il créait, dans ses regards, l’attention protectrice et douce dont il entourait ceux qui comptaient pour lui, dans ses baisers et ses caresses encore.
Il offrit presque docilement son cou aux baisers de Gabriel. Un autre peut-être eût trouvé le geste prématuré, eût accusé le Serdaigle de n’être pas sensible à cette douloureuse confession et de n’y pas répondre avec la patience qu’il y fallait. Mais Avaon savait que ce geste, c’était précisément la réponse — la réponse la plus parfaite que Gabriel pût offrir et la réponse qu’il attendait. Le jeune homme reposa sa tête sur l’épaule de Gabriel et, entre les bras du jeune homme, son corps avait été parcouru d’un frisson agréable.
Un soupir de bien-être s’échappa de ses lèvres. Il aimait cela — qu’avec Gabriel, le corps ne fût pas le sang, la chair, les os que l’on offrait à un sombre et lointain rituel, dans l’espoir illusoire d’invoquer quelque force obscure. Son passé s’était dissipé quand les lèvres chaudes du jeune homme s’étaient posées sur sa peau. D’une voix songeuse, Avaon murmura : « J’ai chaud. »
Il se redressa sur un coude, sortit sa baguette dont il n’aurait plus besoin et, très négligemment, jeta un sort informulé de Collaporta sur la porte du dortoir. Il tolérait qu’on le dérangeât dans ses parties d’échecs, mais il y avait des choses avec lesquelles on ne plaisantait pas. Cette sage précaution prise, il déposa la baguette sur la table de chevet avant de revenir se lover tout contre Gabriel, pressant son corps contre le sien avec une insistance qui, sans doute, n’était pas entièrement innocente.
L’une de ses mains s’était faufilée sous le haut de Gabriel et, du bout des doigts, avait entrepris de tracer les contours des muscles qu’il connaissait si bien mais dont il n’avait jamais paru se lasser. Toujours un peu rêveur, il reprit : « Je crois que si je perds toujours aux échecs, c’est parce que tu me déconcentres. » Chacun ses excuses. « Je peux parler et jouer. Mais je peux pas parler, jouer et te regarder en même temps. »
En remontant le long du torse de Gabriel, sa main avait soulevé le tee-shirt. Il ne restait donc plus grand-chose à faire pour le retirer et Avaon se chargea de cette importante mission, avant de venir caresser les lèvres de son ami du pouce. « Du coup, on peut dire que tu triches. Il va falloir te faire pardonner. » Le Gryffondor esquissa un sourire où survivaient quelques notes de tristesse, perdues dans un désir prometteur.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 19:00 | |
| Avaon avait reprit sa position initiale, lové contre lui. Définitivement, il connaissait ce bois qui composait les effluves émanant de la tête du Gryffondor. Il ne parvenait simplement pas à mettre un nom dessus. « J’ai chaud. » La voix rêveuse et distraite de son ami le ramena au présent et il cessa de s'interroger quant à la désignation de l'arbre qui formait la note de tête du parfum qui venait lui effleurer les narines. En sentant son ami bouger, Gabriel relâcha un peu son étreinte et observa le grand brun utiliser sa baguette pour lancer un sort sur la porte du dortoir. Probablement un sort qui scellait la porte. L'esquisse d'un sourire effleura fugitivement ses lèvres mais il préféra ne rien en montrer. Après avoir déposé sa baguette sur sa table de chevet, Avaon revint vers lui, entre ses bras.
Il allait parler lorsqu'il sentit les doigts de son amant tracer les contours de ses muscles, sous son t-shirt. Le contact était un peu frais mais tellement agréable qu'il garda finalement le silence. Ce fut Avaon qui le rompit « Je crois que si je perds toujours aux échecs, c’est parce que tu me déconcentres. » Gabriel esquissa un sourire narquois et amusé. L'excuse ne tenait pas vraiment. « Je peux parler et jouer. Mais je peux pas parler, jouer et te regarder en même temps. » Le sourire du grand blond s'élargit un peu plus alors qu'il songeait à répliquer que jusqu'ici, ça n'avait jamais posé vraiment problème. Mais son camarade avait d'autres idées en tête.
Docilement, le jeune homme se laissa retirer son t-shirt avant de plonger son regard bleu-gris dans les yeux de son amant. Le pouce de ce dernier vint effleurer la pulpe de ses lèvres et Gabriel y déposa un baiser délicat, à peine esquissé. Avaon reprit alors, d'une voix presque mutine « Du coup, on peut dire que tu triches. Il va falloir te faire pardonner. » Le sourire que lui adressa le Gryffondor était teinté de désir et de tristesse, nuances terriblement aphrodisiaques sur le grand blond. Il arqua cependant un sourcil avant de répliquer, dans un murmure un peu étouffé par le doigt d'Avaon, « C'est moi que tu traites de tricheur ? Je ne te permets pas. Tu sais que c'est faux, en plus ... Je suis d'une honnêteté terrible ... » Repoussant doucement la main de son amant, Gabriel vint voler un baiser ardant et farouche à ce dernier, petite vengeance pour l'accusation illégitime. Il savait pertinemment que c'était dit sur le ton de la plaisanterie mais il profitait du tournant que prenait la discussion pour alléger un peu l'atmosphère.
« Jusqu'ici, ça ne t'avais jamais vraiment dérangé ... de jouer, de parler et de me regarder en même temps ... » Se redressant pour surplomber son amant, Gabriel s'installa à califourchon dessus en se penchant ensuite pour mordiller le cou d'Avaon, malicieusement. Profitant de sa position avantageuse, il passa les mains sous le t-shirt de son camarade pour lui rendre les caresses auquel il avait précédemment eut le droit. Du bout de ses doigts frais mais doux, il entreprit de caresser le corps bien foutu de son amant brun, traçant les abdominaux avec une certaine fascination, toujours impressionné par de beaux muscles masculins. Lentement, sans cesser de mordiller la peau de son partenaire, il remonta jusqu'aux pectoraux, s'amusant à taquiner les tétons du bout des doigts pour arracher quelques frissons et quelques sursauts un peu traîtres au Gryffondor allongé sous lui. « Mais je vais tout de même me faire pardonner ... » Le ton un peu sensuel de Gabriel présageait monts et merveilles, tout autant que ses doigts qui étaient soudainement descendus sur cette zone terriblement sensible, entre le nombril et le bord du jean que portait le lion d'or. Il provoquait les papillons de désir qu'il savait enfermés derrière cette toute petite zone de peau, fragile et vulnérable face aux caresses d'un amant expérimentés.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 6 Jan - 19:39 | |
| La mauvaise foi était une arme qui avait fait ses preuves et Avaon, bien entendu, la maniait à merveille. Certes, d’ordinaire, elle servait plutôt à couvrir sa légendaire susceptibilité qu’à inciter Gabriel à découvrir son corps, à la fois parce qu’Avaon était très susceptible et parce que pour se déshabiller et déshabiller les gens, le Serdaigle n’avait généralement guère besoin qu’on le poussât. Il n’empêchait : Gabriel devait se faire pardonner. Avaon attendait les excuses de pied (entre autres) ferme.
Sans doute n’était-il pas entièrement intransigeant, puisqu’il se laissa très volontiers couper la parole pour recevoir le baiser et, afin d’être tout à fait sûr que Gabriel pût développer tout l’argumentaire de sa défense, le Gryffondor mit un point d’honneur à laisser sa langue approfondir un peu plus l’affaire. Il avait passé une jambe au dessus de celles de son ami pour se hisser à l’assaut de ses lèvres et il fallut finalement que Gabriel fit preuve d’un peu d’autorité pour interrompre son accusateur.
Avaon, qui de toute évidence n’avait pas une passion prononcée pour la passivité, laissa échapper un petit soupir frustré en sentant les lèvres de Gabriel l’abandonner et un petit soupir beaucoup plus enthousiaste en se sentant allongé sur le dos. Les paroles du Serdaigle furent accueillies avec un nouveau sourire et, dans le regard qu’Avaon posait sur son ami, il entrait beaucoup de silencieuse reconnaissance, pour la douceur avec laquelle le blond s’employait à chasser ses tristesses.
D’une voix faussement résignée où déjà jouaient les notes de son désir lentement éveillé, Avaon répondit : « C’est que je vieillis. Mon cerveau n’est plus si habile. Tu verras quand tu auras mon âge. » Certes, ils avaient tout au plus quelques mois de différence, mais la question n’était pas là. Comme, pour un ancêtre, Avaon avait de beau reste, les muscles du jeune homme se contractèrent légèrement sous la course des doigts qui les exploraient et il rejeta un peu la tête en arrière pour offrir à nouveau son cou à Gabriel.
Avaon avait fermé les yeux pour profiter de ces caresses encore légères, mais quand les doigts de son ami entreprirent de s’approcher beaucoup plus précisément de son désir qui s’éveillait, ses paupières s’ouvrirent soudainement. « Hmm… » Il avait une confiance aveugle en la capacité de Gabriel à se racheter de ses fautes imaginaires alors, nécessairement, il fallait lui compliquer un peu la tâche. Pas trop, bien entendu. Avaon ne tenait surtout pas à le décourager.
Le Gallois déposa une main au creux du dos de son ami, pour pouvoir le retenir contre lui alors qu’il se redressait sur le lit, afin de lui faire face. Il plongea un regard faussement méfiant et fort intéressé déjà dans celui de Gabriel. « Tu sais, ce sera peut-être très dur… » Sa main libre s’était posée sur la joue de son camarade, pour la caresser du pouce avec une tendresse respectueuse. Avaon baissa encore les voix et, sur le ton de la confession, souffla : « Je suis inflexible, paraît-il. »
Le jeune homme tendit le cou pour déposer un baiser sur le menton du sorcier. « J’espère que tu as prévu… » Un nouveau baiser à la naissance de sa mâchoire. « De longs discours… » Un troisième baiser sur sa gorge. « …et de solides arguments. » Sa seconde main s’était finalement perdue dans les cheveux blonds de l’angélique Gabriel. Avaon avait toujours mêlé à ses étreintes une tendresse un peu joueuse, et dans le plus fort de ses ardeurs, il ne cessait jamais d’être respectueuse.
Son front se posa contre celui de Gabriel et, d’une voix chaude, alors que la seconde main venait rejoindre la première au creux des reins du Serdaigle, Avaon murmura : « La cour vous écoute, Monsieur l’Accusé. N’oubliez pas que c’est votre pardon qui est en jeu. »
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Sam 2 Mar - 9:35 | |
| « C’est que je vieillis. Mon cerveau n’est plus si habile. Tu verras quand tu auras mon âge. » Amusé, Gabriel esquissa un sourire à la fois narquois et sincère. Cette petite touche d'humour témoignait du retour d'Avaon dans les sphères plus hautes de son moral lunatique. Poursuivant son petit jeu sur le bas-ventre de son ami, il fut satisfait d'entendre un léger soupir de plaisir, preuve qu'il s'y prenait très bien. Mais soudain, le lion d'or se redressa un peu rapidement, une main au creux du dos de Gabriel, l'autre venant caresser sa joue avec tendresse. « Tu sais, ce sera peut-être très dur… Je suis inflexible, paraît-il. » Le ton du jeune homme démentait chacun de ses propos. Il avait une voix grave, qu'il baissait volontairement à chaque mot prononcé. Lentement, il se pencha et Gabriel sentit les lèvres d'Avaon sur son menton, pour un baiser fugitif et délicat. « J’espère que tu as prévu… » Un second baiser vint se poser sur l'arrête de sa mâchoire et Gabriel esquissa un sourire d'anticipation.« De longs discours… » Les lèvres du Gryffondor se posèrent dans son cou et Gabriel du se retenir de frissonner. « …et de solides arguments. » Une des mains d'Avaon s'était glissée dans ses cheveux, les ébouriffant avec une certaine tendresse, marque de fabrique du jeune homme. D'aussi loin que le Serdaigle s'en souvenait, le lion d'or avait toujours mêlé à ses étreintes une certaine forme de douceur, de délicatesse. Une forme d'attachement que, contre toute attente, il tolérait volontiers. Finalement, alors que son ami appuyait son front contre le sien, Gabriel sentit que les deux mains de ce dernier se posaient dans son dos, au creux de ses reins. « La cour vous écoute, Monsieur l’Accusé. N’oubliez pas que c’est votre pardon qui est en jeu. » Gabriel fronça les sourcils d'un air boudeur. Remettre en doute sa capacité à se faire pardonner ne lui plaisait pas mais il savait que ce n'était qu'un jeu. Qu'à cela ne tienne, il démontrerait la force de son plaidoyer, entièrement composé d'actions et de gestes. Des arguments biens plus convaincants que n'importe quels mots vainement prononcés.
Brusquement, il tendit le cou et happa les lèvres de son ami. Forçant délicatement mais fermement le passage, il réclama un véritable baiser, viril et intense, un peu sauvage. Sans prévenir, sans demander la permission, il poussa Avaon dans le lit et l'obligea à s'allonger, la tête dans les oreillers, suivant le mouvement pour ne pas briser le baiser. Se soutenant au dessus de son ami à la seule force de ses bras, il décida finalement de rompre le contact de leurs lèvres mais il ne recula pas. Au contraire. Glissant sur la peau de son partenaire, il plongea dans sa gorge et appliqua de nouveau quelques petites traces, légères, vagues morsures possessives et farouches, apposées dans ce début d'étreinte qui s'annonçait. Gabriel ne faisait jamais rien à moitié, c'était tout où rien. Tout particulièrement lorsqu'il était question de sexe. Il descendit jusqu'à rencontrer le col du t-shirt de son ami, barrière frustrante et désagréable qu'il était plus que temps de faire sauter. Se redressant à genoux dans le lit, Gabriel s'attela donc à cette importante tâche, dévoilant le torse sculpté et finement musclé du lion d'or. Le blond avait toujours aimé ce corps quasiment parfait que possédait Avaon, ces courbes franches et masculines, harmonieuses. Des formes d'homme, solides, fermes, sans fausse note. Rien de brouillon, comme si un artiste avait réalisé là sa dernière oeuvre, l'ultime but de son existence. Les yeux brillants de désir et de satisfaction, il se pencha pour aller englober de ses lèvres un des tétons de son ami, celui de droite. Taquin, il s'amusait à le mordiller puis à le tenter du bout de la langue, à le tirer tout doucement entre ses dents pour le durcir et le réveiller aux prémices de ces ébats charnels qui s'annonçaient. Ses mains s'étaient posées contre la ceinture de son ami, jouant avec la boucle en défaisant un trou à chaque fois, la bouclant de nouveau entre chaque cran.
Reculant de quelques milimètres, délaissant pour quelques secondes le téton d'Avaon, Gabriel murmura « Comment s'annonce le plaidoyer, votre honneur ? Dois-je le poursuivre ? J'ai d'autres arguments en réserve ... » Après une dernière petite morsure sur le bourgeon de peau, Gabriel s'attaqua à l'autre, le gauche. De nouveau, il le taquina, le mordilla, le lécha sensuellement sans tenir compte des soupirs et des sursauts qu'il arrachait à son partenaire, allongé dans le lit sous ses assauts délicieux. Enfin, il acheva de déboucler la ceinture et la tira tout doucement pour la sortir des passants du jean, un par un. Puis il envoya valser le morceau de cuir dans la pièce et lorsqu'un bruit de métal croisant la pierre résonna, il se redressa pour adresser à son partenaire un sourire narquois, malicieux. « Monseigneur, votre silence est de bon augure pour la défense que je présente ... » Sans laisser à Avaon le temps de répondre, Gabriel vint lui voler un baiser fougueux et abrupt avant de se redresser correctement et de déboutonner, avec une lenteur insupportable, la braguette du jean que portait le lion d'or. Gabriel avait énormément de suite dans les idées, quand on en venait aux préliminaires. En matière de sexe, il était tout à fait à l'aise et ne se cachait pas. Rien n'était tabou. Il n'y avait que le plaisir qui comptait. Tout en s'occupant du jean, il regardait Avaon droit dans les yeux en souriant. En sentant contre ses doigts, sous l'étoffe du boxer et du jean, la bosse traître du désir masculin du Gryffondor, il lança d'une voix faussement surprise « Oh, votre honneur, je n'imaginais pas que ma prestation au barreau vous ferait autant d'effet ... » Vaguement ironique, Gabriel adressa un sourire faussement candide à son brun ami avant d'écarter les pans du jean pour pouvoir caresser du bout des doigts ce boxer sombre qui formait l'ultime entrave à cet espace privé et précieux où se concentrait le désir d'Avaon. Machinalement, sans faire mine d'avoir envie d'aller plus loin, il joua un moment avec le bord supérieur du sous-vêtement, faisant glisser ses doigts entre la peau du jeune homme et l'élastique du boxer, tentateur mais trop distant. |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Sam 2 Mar - 10:26 | |
| Les frissons de Gabriel, dont il avait soupçonné la course sur la peau du jeune homme, avaient noué le ventre d’Avaon d’une agréable impatience. Il y avait bien des choses qui les séparaient et leurs caractères, que certains observateurs mal avisés, ceux qui les connaissaient peu et les regardaient de loin, qui ne les jugeaient que sur les apparences, trouvaient si semblables, leurs caractères, les deux jeunes gens le savaient fort bien, n’avaient que peu en commun ; dans bien des domaines, ils pensaient différemment et leurs actes, qui avaient parfois tant de rapport, naissaient de deux philosophies de vie presque entièrement opposées.
Mais ils se retrouvaient toujours et dans les instants où leurs corps se liaient, Avaon avait l’intime conviction que leur compréhension, sans être parfaite, était solide et profonde. Il aimait Gabriel, cela ne faisait pas de doute ; bien sûr, il l’aimait de cette façon étrange qui lui était propre, de cet amour informulé qu’il tenait pour une évidence, dont la jalousie, la possession et même, d’une certaine manière, l’attachement étaient exclus. Ce que Gabriel ressentait pour lui, et qu’il eût été incapable de nommer, qu’il ne se souciait même pas, d’ailleurs, de nommer, était parfait et jamais leur relation n’avait connu le moindre heurt qui fût significatif.
Et quand il sentait que ces baisers légers, joueurs, ces baisers respectueux et délicats, parcouraient déjà le corps de son amant de frissons, ses convictions n’en étaient que renforcées. Il y avait entre eux une entente singulière. Il était rare qu’Avaon abandonnât le contrôle de quoi que ce fût à qui que ce fût. Dans les étreintes de la chair, souvent, il adoptait ce que d’autres appelaient le rôle du dominant, tout du moins prenait-il les initiatives et rares étaient les amants qui, comme Gabriel, savaient assez dompter son tempérament pour le pousser à une attente plus passive.
Il fallait le charme souverain et fasciné tout à la fois du Serdaigle pour convaincre Avaon de ne pas prendre la direction des opérations et mettre entre parenthèses, pour ces instants précieux, le caractère dominateur, quoique tendre, du Gryffondor. Et pourtant, tout s’était passé sans difficulté ; les lèvres d’Avaon avaient répondu au baiser masculin de Gabriel et elles y avaient déployé toute leur force virile, mais quand l’ange blond entreprit de l’allonger à nouveau sur le lit, quels qu’eussent été les projets de son aîné en se redressant, il se laissa faire avec une docilité offerte et attentive.
Instinctivement, ses mains se plongèrent dans les cheveux de Gabriel quand les lèvres de celui-ci descendirent sur son corps et elles ne les abandonnèrent que pour frayer un passage au tee-shirt, avant de les rejoindre à nouveau, pour les caresser doucement d’abord, puis les saisir, parfois, avec une force plus soudaine, quand les dents de Gabriel se faisaient plus incisives et qu’une brusque vague de plaisir irradiait dans son torse. Tout offert qu’il était, Avaon ne se défaisait jamais de cette masculinité un peu sauvage, qui exigeait de ses amants une certaine solidité.
Il était presque silencieux mais parfois, de temps en temps, un soupir passait la barrière de ses lèvres. C’était devenu un jeu entre eux. Il savait pertinemment que le défi de Gabriel était de pousser ce silence à bout, de transformer les soupirs en gémissements, peut-être les gémissements en cris. L’assurance un peu hermétique d’Avaon, celle qui intimidait ses camarades les plus jeunes, celle qu’il opposait aux dangers qu’il affrontait avec un souverain stoïcisme, devait s’effriter à chaque caresse pour guider le Galois vers un plaisir où il pût se perdre entièrement.
Un sourire s’épanouit sur le visage du jeune homme quand Gabriel posa ses premières questions et sans doute il allait y répondre, mais les nouveaux assauts de l’ange lui coupèrent la parole et, pour retenir un soupir un peu plus fort que les autres, et ne pas s’avouer si tôt vaincu, Avaon se mordit la lèvre, plongea un peu plus sa tête dans les oreillers et se cambrant légèrement, pour presser son torse contre les lèvres de son amant. Pour être silencieux, il était certain qu’il n’en était pas moins démonstratif.
Le soupir qu’il abandonna fut finalement de protestation mêlée d’impatience, quand les caresses cessèrent et que Gabriel se redressa. Avaon avait fermé les yeux — il les rouvrit pour les braquer, sans la moindre timidité, dans ceux du Serdaigle. Leurs regards restèrent profondément liés l’un à l’autre, tandis que Gabriel défaisait avec une lenteur étudiée les boutons qui retenaient encore un désir bien en peine, désormais, de se dissimuler. Un nouveau soupir franchit enfin les lèvres d’Avaon lorsque les doigts de son amant parcoururent la forme de son désir.
D’une voix qui n’avait plus rien de tranquille il murmura : « J’ai toujours été sensible aux belles rhétoriques. » Prenant appui sur ses coudes, il se redressa légèrement : « Il est possible que j’en sois mieux disposé en votre faveur. » Assis enfin sur le lit, alors que ses mains avaient retrouvé leur place au bas du dos de Gabriel, pour s’assurer que le Serdaigle restât contre lui et pût continuer sa démonstration, Avaon fit une terrible constatation sur l’état du système judiciaire : « Mais la procédure prend du temps et nous ne sommes qu’au commencement. Je dois encore étudier le dossier. » Ce disant, l’une de ses mains s’était égarée à la naissance des fesses de Gabriel, au-dessus du jean.
D’ailleurs, l’accusé était un peu trop habillé. Une lueur un peu prédatrice s’éveilla dans le regard d’Avaon. Sans prévenir, dévoilant une force qui montrait que ces muscles tant appréciés par Gabriel n’avaient rien de purement décoratifs, le jeune homme renversa son amant sur le lit pour l’allonger sur le dos. Il se pencha vers son oreille et souffla : « Je veux interroger le suspect. »
Le Gryffondor quitta les jambes de Gabriel pour pouvoir le tourner, avec une ferme douceur, sur le ventre, avant de s’installer à nouveau à cheval sur lui. Ses mains se glissèrent sous le haut de son cadet et, lentement, dans un massage d’une mâle puissance, fait beaucoup plus pour éveiller le désir de son amant que pour le détendre et l’assoupir, elles remontèrent le long de son dos, soulevant au passage le vêtement, avant de s’attarder sur les épaules. C’était qu’Avaon ne comptait pas laisser Gabriel entièrement aux commandes : c’était sans compter sur la fougue léonine du Gryffondor.
Ce dernier arrêta un instant son massage pour retirer le tee-shirt de Gabriel et il en profita pour se pencher vers lui, déposer un baiser sur son épaule, un au creux de son cou et venir légèrement mordiller sa nuque. Son torse effleurait le dos du jeune homme et beaucoup plus bas, son membre, point tout à fait libéré encore, mais moins contraint, se pressait contre le jean de son ami. Jamais jusqu’à présent Gabriel n’avait semblé disposé à inverser les rôles et, à vrai dire, Avaon n’avait jamais songé à se plaindre ; cela faisait partie de la disponibilité de son caractère que de s’adapter aux désirs de ses amants. Mais cela n’empêchait pas ces caresses suggestives, qui ne devaient pas nécessairement porter à conséquence, et Gabriel le connaissait trop bien, du moins l’espérait-il, pour croire qu’il pût jamais rien exiger de lui qui lui déplût.
Avaon se redressa lentement et reprit son massage, aux épaules d’abord, avec une force savamment dosée, puis de plus en plus bas. Et à mesure qu’il descendait, l’empreinte de ses doigts se faisait plus légère ; quand il parvint au creux des reins enfin dénudé de Gabriel, le massage avait disparu et ce fut une caresse du bout des doigts qui entreprit d’électriser cette zone si sensible. De pareils interrogatoires assurément étaient faits pour éveiller les vocations criminelles.
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| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) Dim 23 Juin - 19:45 | |
| Gabriel connaissait l'obstination d'Avaon et s'amusait à la mettre à mal, du bout des doigts. Il ne touchait pas encore le désir solide et déjà dressé de son camarade, se contentant de le frôler du bout des ongles en longeant l'élastique du boxer mais déjà, le Gryffondor dardait sur lui un regard équivoque, profond. D'une voix un peu brusque, le jeune lionceau murmura « J’ai toujours été sensible aux belles rhétoriques. » Il se redressa sur les coudes et poursuivit sur le même ton « Il est possible que j’en sois mieux disposé en votre faveur. ». Gabriel observa son partenaire se dresser dans le lit jusqu'à être assis et esquissa un sourire en sentant un bras passer autour de lui et des doigts appuyer au creux de ses reins. Avaon ne voulait pas qu'il s'éloigne et il le faisait comprendre. « Mais la procédure prend du temps et nous ne sommes qu’au commencement. Je dois encore étudier le dossier. » Le sourire de Gabriel se creusa un peu plus alors qu'il fixait son ami de ses prunelles bleues-grises, intenses et si claires. Une lueur sauvage passa dans celles, plus sombres, de son camarade et avant que Gabriel ne puisse bougé, il se retrouva allongé sur le dos dans le lit, Avaon au dessus de lui. D'un ton plus sensuel, ce dernier murmura cette fois « Je veux interroger le suspect. »
Gabriel esquissa un sourire et laissa son ami le manipuler, se retrouvant allongé sur le ventre dans le matelas, la tête sur les oreillers. L'odeur de son ami le lion était partout, piquante et enivrante. Il aimait cette odeur, synonyme de sécurité et de tranquillité, de calme. D'étreintes chaudes et puissantes, entières. Gabriel aimait profondément Avaon, comme un aime un amant, un ami, un complice ... un frère, peut-être, aussi. D'une certaine manière. Il y était profondément attaché mais sans éprouver le besoin d'être fidèle ou exclusif. Il savait qu'il pouvait compter sur le Gryffondor quelle que soit la situation, sans jamais être jugé ou condamné. Il veillait à rendre cette confiance et cette assurance au grand brun, ne voulant jamais le décevoir. Les amis comme ça étaient bien trop précieux. A vrai dire ... il n'y avait que lui. Avaon pouvait se vanter d'être le seul. Peut-être l'ignorait-il. Gabriel ne voyait pas l'intérêt de dire ces choses là. Leur amitié fonctionnait dans le silence et les souffles courts, dans les corps qui s'embrasent et se chamaillent, dans les discussions philosophiques et existentielles. Nul besoin de l'entourer d'un sentimentalisme débordant et mièvre.
Les doigts puissants et chauds de son ami sur sa peau lui arrachèrent un soupir de plaisir et de désir mêlé. Il fronça les sourcils et voulu protester lorsque le massage cessa mais en réalisant que ce n'était uniquement pour virer son t-shirt, il se calma et s'abandonna de nouveaux aux gestes sensuels et intenses de son camarade, laissant par moment filer des soupirs plus marqués, plus osés. Le désir solide et franc d'Avaon lui frôlait les fesses et il en frissonnait quelque fois, se surprenant à imaginer ce qui se passerait s'il le réclamait. Mais il n'en avait pas envie, pour le moment. Il voulait juste que les mains de son ami continuent à le toucher, à tirer sur sa peau, à l'apaiser et à l'éveiller aux plaisirs de la chair, aux réjouissances qui ne manqueraient pas de suivre. Il tourna doucement la tête pour offrir un peu mieux son cou aux baisers d'Avaon, frissonnant plus fort lorsque ce dernier lui mordilla la nuque. Il adorait ces petites morsures. Elles envoyaient une décharge électrique dans son épine dorsale et il la sentait descendre le long de son dos pour finir au creux de ses reins, ce qui ne manquait pas d'enflammer son désir plus violemment qu'avant.
Lentement, Gabriel le sentait, le massage devenait plus léger, plus lent. Jusqu'à l'ultime caresse au creux de ses reins, qui lui arracha un soupir de désir et un gémissement de protestation lorsqu'il réalisa que c'était fini. C'était cruel, de le réveiller ainsi, de lui donner envie de sexe de cette façon pour soudain tout arrêter. Un peu agacé, forcé de reconnaître qu'Avaon était tout aussi bon que lui dans l'art de se faire désirer, Gabriel bougea doucement pour se remettre sur le dos, faisant face à son camarade. Il tendit les doigts et tira un peu sur le jean que portait encore Avaon, celui qu'il avait déboutonné après avoir envoyé valser la ceinture mais qu'il n'avait pas entièrement retiré. Lorsque le pantalon fut assez baissé pour dévoiler entièrement le boxer du lion, Gabriel esquissa un sourire et toucha la bosse traître qui déformait le sous-vêtement, comme un écho à la sienne. Sauf que la sienne était encore très entravée, prisonnière du jean et de son boxer. « Le suspect a beaucoup de chose à dire mais ... » Tout en laissant ses doigts grimper le long de la bosse pour atteindre le bord du boxer, Gabriel poursuivit « J'ai bien peur qu'il ne soit pas très doué avec les mots ... » Lentement, le joli blond insinua un doigt dans le boxer, glissant entre le bas-ventre et l'élastique. Sans quitter son camarade des yeux, il y glissa un deuxième doigt, puis un troisième ... Jusqu'à ce que toutes ses phalanges, chaudes et tendres, viennent s'enrouler autour de l'érection. Très sensuellement, Gabriel entama un mouvement de va et vient destiné à faire grimper le plaisir en flèche tout en provoquant l'impatience, l'envie, l'urgence. « Il semblerait qu'il soit nettement meilleur avec les actes ... » Se redressant sur son coude valide, Gabriel profita de l'impulsion pour s'asseoir dans le lit et venir voler un puissant baiser à Avaon avant de terminer d'une voix provocatrice « Que dirais-tu de le laisser s'exprimer à sa façon ? »
L'instant d'après, Avaon se retrouva allongé sur le dos dans le lit, là où était Gabriel quelques secondes plus tôt. Lâchant le sexe dur et dressé de son camarade sans tenir compte du regard de colère, le Serdaigle entreprit de virer complètement ce jean qu'Avaon portait encore. L'étoffe alla rejoindre la ceinture et les autres vêtements qui jonchaient le sol, sous le regard satisfait de Gabriel. Il se pencha alors au dessus de son camarade pour l'embrasser sauvagement, faisant sentir un désir puissant et impatient, ce même désir qu'Avaon avait savamment su réveiller, attiser, provoquer. Descendant sur le torse musclé et viril de son ami, Gabriel prit soin de mordiller les tétons, d'aspirer la peau par endroit pour laisser de petites marques éphémères, des contacts chauds, incandescents, osés ... Jusqu'à ce que les lèvres douces et agiles du bel italien termine sous le nombril d'Avaon, juste au bord de l'élastique du boxer. L'érection était violente, dure, dressée. Gabriel avait lui aussi prit soin du désir de son ami, le tenant en éveil et le gardant au chaud pour ... ça. Abaissant doucement le boxer pour le laisser sur les cuisses musclées d'Avaon, Gabriel donna un petit coup de langue au gland qui s'offrait à lui comme une sucette.
Mais il ne s'en occupa plus, tirant sur le sous-vêtement pour l'envoyer rejoindre le reste des étoffes, libérant entièrement Avaon de sa prison de tissus. Entièrement nu sur le lit, Avaon était comme un dieu grec, splendide et musclé, fascinant. Gabriel sentit son bas-ventre réagir violemment à cette vision parfaite et il se pencha sur son amant pour lui voler un nouveau baiser, abrupte et sauvage. Il avait envie de lui, simplement. |
| | | | Sujet: Re: Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) | |
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| | | | Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie ! (Gabriel) (+18) | |
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