A un moment où à un autre dans la vie, il faut faire un choix. Se jeter à l'eau, tenter le tout pour le tout et essayer de ne pas avoir de regrets. Absolem était conscient que maintenant et ce depuis un moment à présent, ses sentiments en vers Zeppelin étaient plus qu'amicaux. Lui qui n'avait jamais eu à faire grand chose pour séduire une fille se rendait compte que les choses étaient bien plus compliquées une fois les sentiments ajoutés à l'équation. D'ordinaire, il se contentait de courtes idylles avec quelques cruches prêtes à écarter les cuisses pour lui, sans doute l'un des gars les plus tatoués de Camden, jeune avec un métier cool, qui hurle dans un micro dans des pubs miteux avec son groupe de potes. Sortir avec un musicien, qui plus est tatoueur... ça fait toujours bien sur le CV d'une pétasse. Lui s'en fichait pas mal, ne voulant pas s'attacher pour ne pas souffrir. Alors il profitait de ces instants, jusqu'à se lasser et passer à quelque chose d'autre.
Mais la petite rousse n'était pas ce genre de fille. Non, Zepp lui plaisait vraiment, sans qu'il saches expliquer pourquoi. Déjà, sans doute parce qu'il aimait les rousses. Et ensuite, parce qu'elle avait toujours été là pour lui, même dans les pires moments, qu'elle ne l'avait jamais laissé tomber, qu'elle ne lui avait jamais tourner le dos. Parce qu'elle l'avait vu dans les pires états possibles, en pleine crise et en pleins délires sur le pays des merveilles. Parce qu'elle l'avait soutenu, après qu'il ai tenté d'en finir. Tout simplement que depuis qu'ils se connaissaient tous les deux... Ils n'avaient jamais cessé d'être proches, n'ayant pas de secrets l'un pour l'autre. Une amitié solide, comme on en voit peu... Et justement, le Gryffondor avait terriblement peur de tout gâcher entre eux s'il lui avouait ses sentiments.
Emmitouflé sous sa cape d'uniforme, une écharpe aux couleurs de sa maison autour du cou O'Reilly fumait nerveusement sa cigarette, tournant en rond en réfléchissant. Il avait tourné et retourné la question dans sa tête un bon milliard de fois, sans vraiment trouver l'occasion ni la manière de cracher le morceau. Alors, il avait finit par se dire qu'il allait l’inviter au bal de noël. Histoire de trouver un prétexte pour lui donner une sorte de rencard. Et puis... Et puis il verrait bien après. Il allait improviser, pas le choix. Soupirant longuement en se disant qu'il n'avait qu'à lui dire : « ça te dis qu'on aille au bal ensembles cette année ? », il fit disparaître son mégot dans une poubelle, fixant ensuite la neige qui tombait à gros flocons. Littéralement gelé par la température hivernale en ce début décembre, songeant qu'il n'avait pas mangé son chocolat du jour dans son calendrier de l'avent ce matin, il eut un sursaut en entendant la sonnerie. Zepp allait sortir de son cours d'étude des moldus. Lui, il avait déjà finit les cours depuis une heure. Et elle allait le rejoindre d'un moment à un autre.
Toujours aussi nerveux, affichant un sourire poli en saluant les gens qui le croisaient sous les corridors de la cour de récréation, terrifié à l'idée de poser une simple question pourtant ô combien lourde de sens et de conséquences à la métamorphomage... Abso' hésitait sérieusement à faire marche arrière, a retourner à l'intérieur quitte à étudier il ne savait trop quoi, prétextant avoir un devoirs urgent pour annuler le rendez vous. Pour annuler le rendez vous du traditionnel joint du début de mercredi après midi libre, le cul posé au bord de la fontaine au centre de la cour.
Alors qu'il allait prendre ses jambes à son coup, faire demi tour pour rentrer en trouvant une excuse débile et bidon, il se figea en voyant au loin parmi les élèves une touffe de cheveux oranges vifs. Pas de doute, la seule du château à avoir des cheveux pareils, c'était bel et bien mademoiselle Crane. Souriant assez mal adroitement en la voyant arriver en usant des coudes pour se faire un chemin parmi la masse d'élèves affamés se dirigeant vers le réfectoire, il la prit un instant dans ses bras, comme à son habitude : « Allez viens on sort de là y a trop de monde on va étouffer. »
Une fois installés sur un banc, au sec, dans un coin un peu plus isolé, le préfet sorti la trousse de premiers secours où il y avait tout ce qu'il fallait pour se mettre la tête à l'envers. Médicaments divers et variés qu'il se trimbalait en bon hypocondriaque, mais aussi différentes drogues. « Fait froid, tu trouves pas ? On aurait eu les fesses trempées avec la neige si on s'était foutu au bord de la fontaine comme d'hab. » Léchant le papier du joint, finissant de le rouler en un rien de temps avec des gestes d'expert il le tendit à la Serdaigle pour que celle-ci l'allume, comme d'habitude. « ça a été ton cours d'étude des moldus ? »
B-NET
Invité
Sujet: Re: Don't runaway face your feelings # Zepsolem Mar 11 Déc - 11:25
► « Sonne, sonne, sonne, putain de cloche, sonne, merde, j’en ai marre, allez, sonne ! » Les mains fourrées dans son écharpe bleue et anthracite, la petite rousse ne cessait de murmurer, encore et encore, pestant contre ce cours qui s’éternisait, contre l’ennui, contre ce qui l’empêchait d’être déjà dehors. Elle avait envie de sortir depuis environ cinquante-cinq minutes, ce qui s’avérait révélateur, lorsqu’on savait qu’un cours, à Poudlard, en durait soixante. Elle n’était pas d’humeur, la neige lui donnait envie d’être dans le parc, de faire l’idiote, elle n’était pas en état de tenir en place et certainement pas pour apprendre des théories fumeuses sur les moldus… Pas quand Absolem l’attendait à l’extérieur de la salle. Elle aurait pu sécher, elle le savait, elle l’avait déjà fait des dizaines de fois, profitant de ses facilités scolaires pour ne pas se faire attraper, d’autant que le Gryffondor était surement le mieux placé pour lui parler des moldus d’un point de vue sorcier, vu que lui avait vraiment les deux mondes en lui, mais elle s’était défilée et avait accepté d’aller en cours. A présent, elle en avait marre.
Elle avait déjà rangé ses affaires depuis presque dix minutes, après avoir couvert ce qui lui semblait être dix mètres de parchemin de gribouillis sans queue ni tête, paroles de chansons et petits dessins, ébauche de missive pour Absolem, pour son père, pour sa mère, aussi… définitivement, ces papiers n’étaient pas fait pour être envoyés et ils se trouvaient à présent froissés au fond de son sac en cuir, sac qu’elle ne pouvait plus attendre de jeter dédaigneusement par-dessus son épaule. Merlin, ce qu’elle voulait enfiler veste, gants et écharper et dégager, simplement. Peut-être aurait-il pu inventer une excuse, se jeter un sort toute seule pour saigner du nez et filer plus vite… Elle souffla d’agacement, s’attirant le regard réprobateur de l’enseignant qui continuait sa lecture. Le pire, dans tout ça, c’était surement de se dire qu’elle était la seule a ainsi se faire chier. Les autres, tous les autres, ils étaient concentrés sur leur pupitre, ils écrivaient… mais bordel, était-ce vraiment nécessaire ? Combien de fois fallait-il qu’on leur explique le fonctionnement des tickets de metro et qu’on rabâche le système monétaire des moldus ? Ce n’était pas compliqué, après tout. Cent pee faisait une livre sterling, rien de sorcier, justement, là-dedans. Elle afficha un petit sourire blasé en imaginant certains de ses camarades, braves petits sang-purs, soudain lâchés dans le centre-ville de la capitale, livrés à eux même. Elle dû retenir un sursaut de rire et se perdit dans ses pensées, essayant d’imaginer chaque réaction, chaque crise de panique… tant et si bien qu’elle n’entendit pas la cloche sonner, pas immédiatement du moins, restant assise comme une idiote, jusqu’à réaliser.
D’un bon, pestant plus fort, elle se leva et enfila sa veste avant de jeter son sac sur son dos. Le reste attendrait qu’elle soit dehors. Bousculant certains élèves trop lent, elle se faufila tout en passant son écharpe, glissant ses mains dans ses cheveux pour ensuite les libérer de l’emprise de la laine et sans plus de cérémonie, elle oublia tout de ses élans studieux, fonçant bille en tête jusqu’à Absolem, qu’elle voyait déjà, grand brun portant les couleurs de sa maison. Dans la seconde suivante, elle se retrouva contre lui, câlin habituel et rassurant, le poussant un peu au passage, dans sa brusquerie, alors qu’il lançait déjà, les bras fermés autours d’elle pour une seconde : « Allez viens on sort de là y a trop de monde on va étouffer. »
Elle n’aurait pu être plus d’accord, aussi se retrouva-t-elle à le suivre de près, délaissant tous les moutons qui filaient vers le réfectoire. Morfales. Ils s’installèrent sur un banc et elle enfila ses mitaines rapidement. Comme un écho, Absolem ajouta : « Fait froid, tu trouves pas ? On aurait eu les fesses trempées avec la neige si on s'était foutu au bord de la fontaine comme d'hab. » et elle hocha la tête, en le regardant rouler leur joint habituel. Tradition plus que nécessité, vraiment. Il le lui tendit, d’ailleurs, et elle fouilla dans sa poche pour trouver un briquet alors qu’elle l’attrapait. Elle aurait pu jeter un sort mais elle s’était déjà brûlée les cils, comme ça, aussi la méthode moldue lui plaisait d’avantage, clairement. « ça a été ton cours d'étude des moldus ? » demanda-t-il alors qu’elle tirait une première latte sur le joint, puis une seconde pour être sûre de la fraise. Elle souffla doucement, expirant et le lui tendant ensuite avant de répondre. « Long. Long, long, long. C’est bientôt les vacances, on fait des trucs inutiles. On pourrait penser que des gens capables d’installer un trois-quarts de quai dans la plus grande gare de Londres seraient foutus de comprendre le métro, mais non, peuvent pas, c’est… » elle afficha un sourire, se penchant pour appuyer son épaule contre celle d’Absolem « Rhaaaa » ragea-t-elle à mi-voix, amusée par la bêtise de certain de ses camarades. « Et toi, t’as fait quoi ? t’as l’air sonné, ça va ? » elle arqua un sourcil, pas plus curieuse que d’ordinaire, pas forcément inquiète mais concernée. Elle le connaissait presque par cœur, c’était un peu comme une chanson familière, comme un paquet de souvenirs…
Il arrivait bien souvent qu’elle se demande ce qu’elle aurait fait, sans lui dans les parages, mais ça elle ne voulait même pas y penser. Elle avait besoin de lui dans sa vie, il était là, les scénarii catastrophes n’étaient pas nécessaire, nope, elle ne voulait pas paniquer pour ça, les crises d’angoisse ne laissaient pas vraiment un bon gout dans la bouche. Elle ferma les yeux une seconde, attendant qu’il lui repasse le petit cône de tabac et d’herbe, histoire de chasser pour de bon toutes les pensées du genre, histoire de passer un bon moment et d’oublier le reste du monde.