Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 1600 mots.

« Bonjour, je m’appelle Kyle et je suis un addict anonyme ».
Les mots résonnèrent dans la sombre pièce close et les membres du cercle hochèrent la tête en me saluant en cœur. Je baissai ma capuche noire sur mes oreilles et fourrai mes mains dans les poches de mon sweat délavé.
Je n’avais rien à faire ici. Je ne voulais pas « purger ma peine » comme disait ma mère, me racheter ou changer. J’aimais ce que j’étais, ce que je faisais. J’aimais fumer des joints dans l’arrière cour de ma maison et cacher les mégots dans la gouttière, piquer des bonnes bouteilles dans la cave de mon père et sniffer tout ce qui me passait sous le nez.
Mais je n’avais pas le choix. Je devais rester cloîtré avec ces imbéciles durant deux heures chaque mardi et chaque jeudi. A raconter des histoires bidons et clamer à quel point je regrettai. C’était dans ses moments là que je culpabilisai. Quand des femmes accro racontaient qu’elles tuaient peu à peu le bébé dans leur ventre, que des vieils hommes voulaient arrêter pour ne pas mourir. Moi j’étais là, comme un con, à m’inventer une vie et des résolutions, et eux souffraient. Ma mère était égoiste de m’avoir forcé à suivre ce cursus. Non seulement cela me faisait du mal à moi, mais aussi aux gens qui m’entouraient.
Ma mère avait toujours été égoiste. Quand elle m’avait eu, au départ, elle avait été plus déçue qu’autre chose. J’étais petit, gras et tout le temps en train de pleurer. Ce n’est qu’à partir de mes deux/trois ans qu’elle s’était rendu compte que j’étais un dieu vivant, et qu’il fallait me chérir dès maintenant pour pouvoir m’afficher plus tard dans des stupides galas ou des soirées « opéra ».
Erreur. Elle m’avait tellement chouchouté, aimé, gâté, que je m’étais lassé. Vite, très vite.
Et j’avais voulu faire de nouvelles choses, me lancer dans de nouvelles expériences. L’alcool. Le sexe. Les drogues diverses et variées.
Les premières fois, j'avais choisi d'adopter le chemin de la discrétion. Mais bien vite, cela m’était devenu tellement naturel et vital que j’avais arrêté de me cacher. Ce qui, bien entendu, a entraîné le drame familial lorsque mes parents l'ont appris.
Ma mère, elle, n’était pas inquiète pour ma santé, ou détruite de me voir si mal. Non, elle était (juste) craintive de ruiner son rang social - ou pire, de perdre sa part entière de l'héritage familial qu'elle attendait avec tant d'impatience - si quelqu'un découvrait que son fils "avait succombé au mal".