oh death

« Moony, tu veux jouer avec nous ? » Les yeux de la gamine s'agrandissent comme deux grandes lunes clairs. Elle observe tout d'abord Marcus, le plus vieux, puis finalement ses joues d'enfants s'empourprent un peu, intimidée. Avery et Avalon se regardent comme un seul homme et ricanent, comme ils savent déjà comment tout va se passer, et comment ils vont rire. « Moony, on a qu'à faire un cache-cache. T'en dis quoi ? » La voix de Marcus est si douce, si caressante, que l'enfant ne se rend pas compte de l'insistance de ses yeux sur elle. D'un petit mouvement de la tête, elle indique bien pourtant qu'elle est embêtée, car Clyde n'accepterait jamais qu'elle s'éloigne dans la forêt, à cause du lac qui s'y trouve. Si la jeune fille tombe dedans, et ce malgré le fait que Clyde ne l'aime pas particulièrement, ça serait une grande perte pour la famille. À bien y penser, si la seule fourchelangue de la famille venait à disparaître, que leur resterait-il ? Qu'une maison en ruine et leurs yeux pour pleurer la gloire passée ? « Papa ne veut pas qu'on... » « Papa dit beaucoup d'choses » coupe Roonie qui était resté en retrait jusqu'à présent « ...puis nous on est là, on est grand, on t'surveille ! Tu vas pas gagner si facilement ! »
Elle a un sourire plein de confiance. Elle les croit quand ils disent ça. Elle les croit car ceux sont ses grands frères, et qu'un grand frère, c'est fait pour protéger les plus petits. « Qui compte ? » « Av'ry va compter, t'inquiètes. » La grande perche qu'est Avery Milton se retourne, pose ses doigts sur ses yeux et commence à compter à voix haute. Marcus s'en va en courant, ricanant, alors que Avalon et Roonie se dissimulent dans l'ombre des arbres. Moony, plus petite, court plus lentement, et elle a besoin de temps pour pouvoir atteindre une distance raisonnable de tous ses frères. Pour ne pas se faire avoir comme une bleue, elle part plus loin et s'enfonce dans la pénombre. Les ombres dansent sur les arbres ; les branches basses forment des arabesques funestes sur le sol qui semblent se resserrer tout autour de l'enfant qui se perd dans le cœur de Swansea Forest. La forêt du lac aux cygnes. « J'arrive ! »
Le cri est lointain, à peine distinct. D'ici, elle entends l'écoulement de l'eau du lac par le petit ruisseau que son père lui a interdit d'approcher. La légende raconte qu'une femme un jour s'y est noyée, que depuis l'eau du lac était devenu noire, que les cygnes jadis blancs qui se posaient sur le miroir de l'eau dépérissaient et mourraient également, empoisonnés par l'eau. Une eau faite d'acide, de sang, et de désespoir. Silencieuse comme une tombe, elle attends, caché derrière son rocher. Elle est assisse, et elle ne se doute pas une seule seconde que Marcus ne la cherche pas. Il attends quelque part, tapis dans les ténèbres pour mieux surprendre l'âme chétive. Pendant ce temps, elle écoute le tintement de l'eau et du ruisseau. Dans sa tête, elle se met à chantonner des comptines, comme toutes les enfants qui ont eu sept ans avant elle. Ses yeux guettent le moindre mouvement dans la forêt. Elle sent très bien la douceur de la bise qui lui caresse les flancs et elle frissonne. Les secondes deviennent des minutes, et les minutes plus longues qu'elles ne le sont. L'enfant ramène ses jambes contre son torse et elle attends, les yeux perdus dans le vague. On pourrait l'attraper. On pourrait l'avoir en ce moment. Avery pourrait se cacher de l'autre côté du rocher, pas vrai ? Lentement ses yeux clairs glissent sur le sol, et cherchent un mouvement dans l'obscurité. Si en dehors il fait un beau soleil, la canopée ne laisse pas le moindre rayon de soleil perçait assez pour éclairer l'intérieur de la forêt, cette niche sombre et glauque. Cette niche où elle est diablement seule. « … Marcus ? » marmonne t-elle, les yeux qui commencent à s'embuer de petites larmes de princesse. Quel diable l'a posé ici, au milieu de ses êtres morts, de ses troncs de bois qui ne parlent pas ? N'y a t-il qu'Alice qui a le droit à avoir un peu d'aide quand elle est perdue ?
« Sssshh...tu ne devraisssh pas ressshter iiishiii... » La voix fluette la fait sursauter, sortant l'enfant de sa torpeur et de son silence. Elle pose ses yeux sur le sol et y voit une couleuvre couleur de feuilles mortes, les yeux brillants, qui la regarde. Elle semble la connaître, pourtant Moony ne s'en rappelle pas : « Pourquoi ? » « Quelque ssshooose ssshee préparee... fuiis... » Un bruissement plus tard, la couleuvre a déjà disparu entre deux feuillages. Sa voix n'était pas nette, elle tremblait. Qu'est-ce qu'il peut faire peur à une couleuvre ? La gamine doucement se relève. Il n'y a pourtant rien dans cette forêt. Rien ne l'effraie. Rien ne lui ferait du mal, pas vrai ? Le silence est long. Si long qu'à un moment, elle doute même de ce que vient de lui dire la couleuvre. Peut-être que le danger n'existe pas. Peut-être qu'elle attends pour rien... Qu'est-ce qui pourrait arriver après tout ? Entre deux troncs, un bruissement dans les fourrées et une queue noire et fournie de poils met fin à ses certitudes. Comme un petit lapin elle se met à courir, à détaler comme un lapin aux abois. Elle a peur, et son cœur bat fort dans sa poitrine. Son père lui avait pourtant dit, mais encore une fois, elle n'a pas écouté et devra en payer par deux fois les conséquences. Si jamais elle s'en sort aujourd'hui.
C'est un loup, elle en est sûr. Elle en a déjà vu dans le passé, et c'est aussi pour ça que son père met des pièges à loups dans la forêt. Ça ne peut être que pour cette chose ! Cette chose est qui est dans son dos et qui va l'attraper si elle ne fuit pas.

Courir est sa seule issue.
Courir est sa survie.

Promenons-nous dans les bois... Son cœur va exploser. Il pompe si vite son sang qu'elle n'a parfois pas le temps de respirer pour suivre la cadence et ses muscles doucement s'engourdissent en manque d'oxygène. Son myocarde dérape, ses flancs lui font mal comme deux poignards qu'on lui enfoncerait à même les boyaux, bien logés entre ses côtes. Elle pleurniche mais jamais aucunes larmes ne coulent. Elle fuit comme si sa vie ne tenait qu'à sa courte poursuite. Comme si sa vie allait se finir ce soir.
Tant que le loup n'y est pas... A un moment, son pieds s'enfonce dans des ronces et elle entends un petit cliquetis qui se déclenche. Elle ne sait pas encore exactement ce qu'elle sait, mais la douleur puissante qui irradie son corps entier lui fait vite comprendre son erreur. Elle s'écrase au sol sous l'effet de la morsure de fer ; son visage frappe la terre battue encore humide par les pluies de la semaine. Son souffle est entrecoupé et finalement, elle pousse un hurlement. Il est saisissant : c'est un cri de douleur, mais c'est également un cri de peur. Celui qui vous dit que la victime est piégée, et que sa survie n'est qu'une question de temps.
Si le loup y est... Ses doigts aussitôt s'enfoncent dans les fourrées pour en écarter le piège bien serré autour de son mollet. Heureusement pour elle, il n'a pas l'air d'avoir toucher son tendon ni sa cheville, et si l'hémorragie est importante, elle ne le sait pas mais ce soir, ce n'est pas ça qui la tuera. Les minutes sont longues, et si elle pousse de nouveau deux, puis trois grands cris, aucune réponse ne lui font échos. La vérité vient alors comme une gifle, une évidence:elle est seule dans cette forêt.

Il nous mangera...

Derrière elle, un petit sanglotement se fait entendre. Il fait froid dans le dos. Il y a comme un relent de pourriture, de quelque chose qui sent la mort. Ce parfum de souffre et de chaleur. L'ambiance est pourtant bien plus glacial depuis qu'il y a du bruit derrière la gamine. Moony ne bouge d'ailleurs pas d'un pouce. Ses yeux sont fermés et dans son fort intérieur, elle prie, prie fortement pour qu'on la sauve, ou mieux, pour qu'elle se réveille. Elle a tellement peur que ses jambes se mettent à trembler, car si le fait d'être seule lui faisait peur, le fait d'être avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas la terrifie.
Pourtant les gémissements ne cessent pas derrière elles. C'est plaintif, c'est plein de larmes, c'est mouillé comme le linceul d'un mort. Lentement la mioche se retourne, et ne trouve devant elle que le lac. Elle ne l'avait pas vu. Sa chute et la douleur avaient engourdis tous ses sens, et celui de la vue le premier. Dans l'eau, à genoux sur la berge, quelqu'un est là. Il attends. Elle plutôt, car sa voix est douce comme le satin, mais glacial. Elle pleure, comme une enfant, et son dos s'arque, se penche, s'agite. Elle se balance comme un cheval à bascule, et ses larmes se font de plus en plus lourdes à l'oreille. Elle a de très longs cheveux noirs cette femme, des cheveux lui tombent dans l'eau et forment comme de fins doigts sur la surface du lac maudit, du lac aux cygnes. Sa peau est froide ; elle est livide, presque translucide de l'extérieur. Les veines parcourent le visage de la pleureuse, des veines violacées, formant comme un masque inhumain sur la face pourtant belle de la chose. Cette chose qui est habillée en blanc, et il ne l'a pas vu. Pas encore.
Cette chose dont Moony sait très bien le nom. Cette chose qui vient de lui faire rater un battement, et qui risque de lui faire rater le restant de sa vie.

Cette chose qui est Banshee.

Aussitôt le mot pensait, que très lentement la chose se tourne. Si son visage est pâle, ses yeux, eux, sont noirs comme la mort. Sans iris, sans pupille. Ses dents sont pointues comme les dents d'un requin. Elle est effrayante, et des tâches sombres prennent place sur ses joues. La créature a cessé de pleuré. À la place, toute son attention s'est penchée sur Moony qui en a oublié la douleur. Elle sait comment sont les Banshee, comment elles agissent. Son père lui en a souvent parlé. Dans la famille, c'est de tradition que d'avoir une Banshee... C'est également de tradition de ne pas s'approcher du lac, ni d'entrer trop profond dansla Swansea Forest. Moony se prétifie. Elle voit que la créature gonfle ses poumons en la fixant, qu'elle s'est approchée, assez. Elle va agir. La chose va agir. Elle va faire la chose qu'elle redoute le plus – sa seule arme et pourtant la plus redoutable.

La Banshee va pousser son cri.


Banshrrrrrrrriiiiiieeeeeeeeeeeeek!!!

Le cri est assourdissant. Un sort le détourne, mais il frappe de moitié l'enfante. Pendant quelques secondes, son cœur s'arrête, son corps entier s'arrête. Ses muscles se détendent et elle tombe comme une poupée de chiffon le visage sur le sol. Ses cheveux bruns tournent au blanc ; de sa bouche, de son nez et de ses oreilles coulent un épais vin rouge fait de son sang, tâchant ses vêtements. Au même moment, et sous la peur sans doute, la vessie lâche, se décontracte, et aucun muscle n'arrête plus le fluide qui perce et tâche. Le corps désarticulé est là, il attends. Il faut quelques longues minutes – ces mêmes minutes qu'il faut à Clyde pour finir de chasser la Banshee et se rapprocher de l'enfante – à Moony pour revenir à la vie. Le premier battement de cœur est un battement raté, un battement qui a mal. Ses poumons se redéploient à nouveau, et c'est douloureux. Elle a si mal, partout. Que ce soit dans cette jambe qu'elle ne sent plus ou à l'intérieur, elle sait juste qu'elle a mal, et qu'elle veut que tout s'arrête.

Quand elle aperçoit son père, Moony achève sa pensée : dans le fond, il aurait peut-être mieux valut mourir cette nuit-là.

sad eyes

Assise sur le petit canapé, l'adolescente ne regarde pas son livre. Pendu entre ses mains, Baudelaire attendra. Il attendra, et comme l'éternel observateur du jeu qui se joue sous le toit des Milton, il sera muet, patient, parfois contrit, amusé ou dégoûté. Moony, elle, ne dit rien. Elle observe Marcus comme il la fixe depuis le début. Assis dans le canapé en face, à seulement deux pas du sien, il a ce sourire victorieux qui annonce le pire. Elle est sage, la jeune fille, mais elle sent bien que son aîné prépare quelque chose, et ça ne sent jamais bon. Doucement alors elle ramène ses jambes contre son torse, et ses yeux clairs rencontrent les yeux céruléens de son frère. Marcus est âgé, bien plus qu'elle. Il est beau aussi, d'une beauté froide et dure, comme gravée dans la pierre. « Tu veux que je te serve un café ? » Elle ne lui demande pas ce qu'il veut, car il a toujours cette réponse perturbante : toi. Toi. Comme si elle pouvait être sa chose, à lui. Comme si elle le voulait, quand elle rêve de ces garçons qu'elle croise dans les couloirs, qu'elle rougit à les voir sur le terrain de quidditch. Comme toutes les gamines de son âge.
Elle se rappelle d'un regard à peine échange avec Gillian, avec Lucifer, ces êtres, ces gens qu'elle ne connaît pas et qu'elle ne veut pas connaître, et qui pourtant la fascine. Ces êtres humains qui tournent autour d'elle – non, plutôt l'inverse. Moonlight est un satellite autour de ce système qui ne veut pas d'elle. Un système que Marcus ne veut pas la voir rejoindre. Une normalité qui l'effraie, une hiérarchie qui la laisse de glas. Un monde dont Marcus aimerait qu'elle n'en connaisse rien, pas même la plus infime partie. « Moony. » Sa voix est celle qu'elle entends chaque jour. Grave. Monocorde. Elle ressemble tellement à un coup d'épée dans le dos, à un coup brutal de hache dans le flanc. Lentement la jeune fille se mord la lèvre, ses yeux céruléens le fixant. « Marcus. » Elle se lève, ses jambes se déplient comme un roseau flexible libéré. Elle recule aussitôt car elle sent cette menace, invisible et tangible à la fois. « Je... Je vais aller dans ma chambre, pour te laisser en paix. Ne t'inquiètes pas, je ne ferais pas de bruit. »
La phrase lâchée, elle se dirige en silence vers la porte, le livre entre les doigts. Cependant le mâle ne semble pas vouloir l'entendre de cette oreille. Lentement son épaule vient s'appuyer contre l'encadrement de la porte. Marcus Milton est une montagne de muscle, aussi épais que brutal. Des membres saillants et violents, forgés par la chasse et la feignantise aussi. La seule chose qui coule dans ses veines est la jalousie, ce poison sans nom. « Tu as l'air bien pressée.. » Il marque un point. Elle se mordille doucement la lèvre inférieure d'un croc affamé, et ses doigts se tordent entre eux, s'enroulent, s'emmêlent, jusqu'à la fracture. Elle a mal, mais ça lui fait oublier pourquoi son pouls augmente dangereusement à la seule vision de cet homme là. « J-je ne veux pas te déranger, Marcus. » « Non... Je te connais, Moony. Tu cherches quelque chose ? » Elle déglutit difficilement et elle sait que tout est perdu. Aussitôt qu'elle l'a vu, elle l'a su. Il sent l'alcool épais, l'alcool qui pique la langue et chauffe la gorge. Elle renifle, tout bas : « Rien Marcus, j'veux juste retourner dans ma chambre... je... je veux rien, rien du tout... »
Les yeux de son frère ne semblent hélas pas du même avis. Il se décale lentement de l'encadrement et sa main vient saisir le poignet de l'enfante qui couine sous la main forte qui la sert. Elle se tord en dessous, reniflant plus fort. « Rien du tout. En effet Moony, tu n'es rien. Rien du tout. » Si la poigne se fait plus forte, la jeune poufsouffle déjà cherche à dégager son poignet piégé de sa poigne. « Je sais, Marcus, s'il te p-plaît... ! » Un petit cri de nouveau, et elle se tends quand elle le voit s'approcher d'un coup sec. La seconde d'après, sans rien avoir vu de la scène, elle sent dans son dos le mur froid. Épinglée là contre le mur par ses mains de démons, elle tremble, dans sa pudeur d'enfant-femme encore trop jeune, encore trop faible. Fragile comme un ange devant Satan en personne, elle se fait douce. Ses doigts blancs entourent tendrement le visage de son bourreau, caressant, apaisant de sa caresse chaude. Il a ce sourire en coin, ce sourire qui dit bien que rien n'est fini, rien n'est même commencé. « T'étais où ce matin, Moony ? Hein ? En train de vendre ton cul au premier clampin, c'est ça ? »
Alors elle baisse les yeux, elle baisse les yeux comme la jeune fille qui sait qu'elle n'a rien à dire, et n'aura jamais rien à dire.

Le plus important, c'est qu'elle ne dira jamais rien.
Ni aujourd'hui, ni demain.
Pas à Marcus.

I've lost control again

Tu crois qu'il m'aime ? Je veux dire... Il le dit souvent, tu sais, il le dit tellement souvent et à côté, il embrasse tellement des filles... Et puis, ce n'est pas vraiment bien, non ? Je ne crois pas que ce soit bien, même dans nos familles... Je crois que j'ai un peu peur... Je crois que j'ai vraiment peur, en vérité. Pourquoiii aurais-tu peurr... Atherrrisss? Nous sssomm es là... Nous ssssommes toujours là... Nous sserons toujours là... Je sais. Ce n'est pas vraiment le problème... Je ne veux pas perdre Marcus. Pourquoi le perdre..? S'il se lasse ? S'il ne m'aime plus demain ? Et... Et s'il en aimait une autre ? N'esssst-ssse- pas sssse que tu veux...? ... Je ne sais pas... Je ne sais plus à vraie dire... J'aimerais qu'il m'aime comme une soeur, mais si ça n'est pas possible, je ne veux pas qu'il ne m'aime plus du tout. Il a besoin de moi. Fondamentalement, il a besoin de moi. Sans moi... il finira comme papa. Je ne veux pas qu'il finisse comme papa. Il mérite mieux. Il te mérite... toi? Je ne sais pas s'il me mérite, mais je ne suis peut-être pas la pire chose qui puisse lui arriver. Je crois. Tu es la meilleure ssshossse qui puisssse lui arriver, Atherisss... la meilleure... Parfois, je ne me sens pas meilleure que les autres, tu sais. Parfois, je n'arrive pas même à me regarder dans un miroir. Je m'assois sur le sol, et je pleurs. Je ssaiss... je ssuis sssouvent là... ausssi... Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? J'veux dire... j'le mérite, tout ça ? J'ai vraiment mérité d'avoir à m'excuser tout le temps, à me taire quand ils en ont décidé ainsi ? Est-ce que je suis aussi moche qu'ils le disent ? Aussi naïve ? Aussi nulle ? Est-ce que c'est ça, ma vie ? Être bonne à rien et finir engrosser par le premier riche du coin avec un peu de sang pur dans les veines ? Je ne veux pas que ma vie se résume à ça. Je ne le supporterais pas. Tu es du meilleur des sssans, Atherisss... Tu es... une sssorcière formidable, et puisssante... Ssseul le temps leur montrera... D'ici là... montre toi patiente...

Un jour, tu leur montreras.