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 Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.

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Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. 1404036046-rang-membre
Charles A. Archer
Charles A. Archer
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MessageSujet: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyLun 16 Déc - 22:36



(GLEE) ▽ "CAUSE I AM BARELY BREATHING AND I CAN'T FIND THE AIR. I DON'T KNOW WHO I'M KIDDING IMAGINING YOU CARE AND I COULD STAND HERE WAITING, A FOOL FOR ANOTHER DAY, BUT I DON'T SUPPOSE IT'S WORTH THE PRICE, IT'S WORTH THE PRICE, THE PRICE THAT I WOULD PAY BUT I'M THINKING IT OVER ANYWAY." 





Assis sur la table la plus éloignée de la porte, Charles balançait ses pieds dans le vide, nonchalant., les yeux rivés sur la lumière phosphorescente que ce foutu bracelet produisait dans la pénombre de la nuit. Soirée sans lune que l'on prévoyait pleine dans quelques jours, cachée par d'épais nuages d'hiver,  seul le halo vert de ce bout de métal éclairait les alentours mais Charles n'y prêtait aucune importance. Il était bien, là, dans le noir, à retourner dans tous les sens la voix d'Alesya qui résonnait dans sa tête, lourde de vérités qui lui brisaient le cœur et remettaient tout en question. Oui, tout. Parce qu'il était devenu ce tout si vital à sa vie, cet élément stable – il ne pouvait s'empêcher de rigoler amèrement à chaque fois que ce mot lui venait à l'esprit maintenant – qui l'avait maintenu jusque là, après la nouvelle fuite de William, après la disparition de Lune, quand tout commençait à partir en vrille. Et le pire dans tout cela, c'était qu'il crevait d'envie d'aller dans se réfugier dans ses bras, mal-à-l'aise depuis le retour de ce meilleur ami qu'il ne reconnaissait plus, pour s'y sentir à nouveau en sécurité, pour oublier le temps d'un instant ses problèmes. Des bras forts, en lesquels il avait confiance. Non, en lesquels il avait eu confiance.

Cela faisait deux jours maintenant qu'il était au courant de sa trahison, deux jours qu'il était brisé, sa confiance aveugle agonisant au fond de son être et cerveau lui rappelant sans cesse sa stupidité. Il avait voulu jouer, il avait perdu. Ils n'étaient qu'un jeu au début, un jeu de domination, un jeu d'adrénaline. Il se rappelait encore les frissons qui avaient parcouru son échine la première fois qu'il l'avait coincé dans un couloir, avide de ce qu'il avait à lui offrir. Et il se rendit compte qu'il avait idéalisé ce moment, qu'il l'avait rendu exclusif. C'était eux. Mais pas que, c'était aussi cet autre garçon. Et combien d'autres après tout ? Combien de personnes Rohàn avait agressé pour assouvir ses pulsions primaires ? Combien avaient partagé ce qu'ils avaient partagés ? Trop horrifié par ce que ses interrogations soulevaient, il balaya rapidement ses pensées, les fuyant comme il avait fuit ses camarades durant ce week-end, s'enterrant sous cette masse de devoirs qu'il avait accumulé en parallèle, bien trop occupé ailleurs... S'allongeant sur la table, il laissa ses yeux vagabonder sur ce ciel noir, menaçant. Les températures frôlaient sûrement le négatif et la neige pourrait tomber d'un instant à l'autre, comme si le souvenir de cette nuit ne lui faisait pas assez mal, il fallait que le temps en gâche aussi le réveil.

Il ne savait pas ce qu'il faisait là. Il ne savait même pas pourquoi il était venu ici, si ce n'était pour se faire plus de mal. *It'll all end where it started* avait-il pensé quelques heures plus tôt, véhément,  certain de trouver la force de mettre fin à ce qu'ils étaient devenus deux semaines plus tôt, de les tuer dans l'oeuf. Cette douce illusion l'avait bercé, confiant, l'amenant à l'endroit même où il se trouvait comme pour lui prouver la futilité de son raisonnement. Il ne pouvait pas les tuer dans l'oeuf. Il n'y avait plus d'oeuf, et ce depuis bien longtemps... Il se releva brusquement, regardant d'un œil mauvais la lueur verdâtre briller faiblement dans la nuit noir, les yeux un peu trop humide par les assauts incessants de ses sombres pensées. Il savait qu'il fallait le faire, il n'y avait pas d'autres solutions. Pour lui, pour Rohàn, pour sa fierté qui gisait à ses pieds aux côtés de sa confiance. Pour être libre enfin. Libre de se relever. Ou de sombrer.

Dans un sursaut de rage, il se leva d'un bond pour attraper le bracelet et le balancer de toutes ses forces contre la porte. Pendant un instant, il avait hésité à le lancer par dessus le rebord de la tour pour voir cette lueur blafarde lentement disparaître au loin. Mais il n'avait pas pu. Préférant se dire que c'était parce que c'était le seul moyen qu'il avait de l'attirer ici au lieu d'avouer cet attachement persistant, il alla chercher le bijou magique qui n'avait pas souffert de l'impact contre le bois massif de la porte. Traînant des pieds, il retourna s'asseoir, faisant jouer le bracelet entre ces doigts, contemplant ce cadeau qu'il lui avait offert pour Noël et qu'il avait chéri depuis, vouant un attachement un peu malsain à cet objet un peu trop banal en apparence. Seulement en apparence. Et dans le même élan qui s'était épris de lui quelques instants plus tôt, il referma ses doigts sur le bracelet, un peu trop fort à n'en pas douter, et il laissa s'écouler sa magie, la sentant glisser le long de son bras, lui laissant quelques fourmillements après son passage comme si elle essayait de prévenir son hôte de la portée de son geste. Mais il ne lâcha pas prise et la fit descendre jusque dans ses doigts, pour la sentir disparaître, absorbée par l'aura blafarde du bijou.

Il l'avait fait. Il ne pouvait plus reculer. Il allait devoir affronter ses démons, affronter la vérité, affronter Rohàn. Reposant le bracelet, momentanément apaisé par son geste, il tourna le dos à la porte et, joignant ses genoux qu'il enserra de ses bras contre son torse, fit face aux silhouettes noires des autres tours du château, leurs fenêtres laissant échapper la faible lumière des torches qui illuminaient les couloirs, prenant la place des étoiles qui manquaient à ce ciel opaque. Il regarda la buée s'échapper de sa bouche, volutes fragiles qui s'élevaient rapidement dans l'air pour se disperser,  se disloquer. Un peu comme eux. Posant son menton sur ses genoux, il attendit patiemment que le Lestrange fisse son apparition, jouant de temps en temps avec la buée qui s'échappait tantôt de ses narines, tantôt de sa bouche, tuant le temps comme il le pouvait.

Soudain, il l'entendit arriver. La respiration bloquée, il ne bougea pas, fixant toujours le noir horizon, rassemblant tout ce qu'il avait de courage et de fierté pour affronter ce qui allait arriver.  


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Rohàn D. Lestrange
Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyLun 30 Déc - 13:05

Tout était en train de s'effondrer autour de lui. Depuis qu'il s'était fait attaqué il n'avait plus de répit, il n'y avait eu que la nuit avec Morrigan pour lui faire croire qu'il pourrait s'en sortir encore, se remettre. Tout allait trop vite pour son cerveau encore fatigué, les bleus, certes, avaient perdu leur couleur violette et noire pour ne laisser que quelques traces jaunes là où il avait été frappé le plus fort, sa lucidité lui était revenue, entière, tout comme sa rage, mais il l'avait laissé l'aveugler, l'avait laissé le guider.. et il avait encore payé le prix. Enoah était une erreur, une faute, une responsabilité, il avait toujours su que cela finirait par lui retomber dessus mais avait toujours pensé y échapper, avec l'arrogance qui lui était coutumière. Sauf que, cette fois-ci, il avait été pris la main dans le sac. Il n'en revenait encore pas, quelles étaient les chances pour que sa sœur arrive ainsi, le prenne sur le fait, ne remarque son visage et avec qui il se trouvait... Il ne savait pas ce qui le rendait le plus nerveux, qu'elle l'ait vu en compagnie d'un homme ou simplement qu'elle l'ait surpris, mais il savait déjà qu'elle allait lui en vouloir, encore, alors qu'ils avaient tenté de remettre les choses à plat entre eux, alors qu'il avait cherché à retrouver sa confiance.. et voilà qu'il mettait tout en l'air.
Dans un sens, il avait eu de la chance que ce soit elle et non un autre qui ne tombe sur lui, auquel cas il aurait pu dire adieu à son secret, mais il se savait tout de même un sursis. Ca ne sortirait peut-être pas de ce couloir entre Alesya et lui, mais elle finirait par le laisser glisser, par le faire chanter, par le juger et le trahir auprès de la famille. L'occasion qu'elle avait cherché pendant des mois de le mettre plus bas que terre venait de lui être offerte sur un plateau, et il n'avait plus qu'à attendre que le couperet ne tombe, quand elle l'aurait décidé.
Il avait passé les derniers jours à répondre de façon cinglante à ceux qui croisaient sa route, à jeter des regards nerveux en direction des divers membres de sa famille sans pouvoir s'en empécher. De qui viendrait la première attaque ? Alesya, Lucifer, Benjen ? Morrigan ne lui dirait rien en public, se contenterait de lui demander d'expliquer, serait toujours là pour comprendre, pour apaiser ses peurs, mais il avait trop peur de croiser son regard et de lui avouer ce qui le rongeait depuis des années. Putain, pourquoi avait-il fallu qu'il cherche Enoah ce soir là ? Quelque chose en lui devait chercher l'auto destruction.

Assis sur son lit, la tête entre les mains, il cherchait ce soir là à se calmer, à méditer. Une semaine s'était écoulée sans nouveau drame, personne n'avait persiflé, il fallait qu'il arrête d'être paranoiaque à ce point avant que tout Poudlard ne comprenne que quelque chose se tramait vraiment en coulisses. Même s'il avait l'habitude d'être en colère, il n'avait pas à la montrer, il était un Lestrange, pas un poufsouffle sursautant au moindre bruit, il n'avait pas besoin non plus de se rassurer lui même en faisant quoi que ce soit... il n'aurait pas du se rassurer en attaquant Enoah. L'idée était nouvelle, il s'était tellement habitué à agresser le jeune homme sans qu'il ne proteste plus que ça qu'il n'avait jamais cherché à comprendre ce qu'il faisait. Mais avec Charles... la situation avait changé.
Soupirant, il tenta de tout mettre de coté, morose, jusqu'à sentir une vague de chaleur le traverser. Comme à chaque fois que cela arrivait, il ferma les yeux et frissonna, profitant de la magie de Charles le traversant dans l'équivalent d'une étreinte, avant de les rouvrir, déjà de meilleure humeur. Le gryffondor savait remplacer toutes les émotions négatives qui pouvaient le traverser par une dose impressionnante de désir et d'affection, et il déplia sa carcasse pour enfiler une cape, sachant déjà au plus profond de lui où trouver son amant. Pourquoi était-il si haut, il ne savait pas tout à fait, mais l'endroit avait une symbolique agréable, malgré les débuts difficiles de cette nuit. Montant les étages les un après les autres sans une autre pensée que celle du sourire du rouge et de son odeur contre sa peau, il finit par déboucher dans la salle d'astronomie, refermant la porte derrière lui en regardant la silhouette de Charles se découper dans l'obscurité. Il lui fallait plisser les yeux pour le voir, mais il n'avait pas besoin de vue pour se rappeler la moindre courbe, la moindre forme du jeune homme, et s'avançant en silence pour ne pas le déranger, lui qui paraissait perdu dans ses pensées, il vint l'enlacer, glissant ses mains sur son dos tout d'abord, jusqu'au bas de ses hanches, pour percer le cercle de ses bras serrés contre ses genoux, et venir se croiser sur son ventre. Avec un nouveau soupir, de bien être cette fois, il déposa un baiser sur la joue de Charles, sentant enfin son odeur l'apaiser. Là, les choses douloureuses ne pouvaient plus l'atteindre. « I missed you. » Trois petits mots qui sortaient sans plus d'embarras, même s'il était toujours aussi gauche avec ce qu'il ressentait. Il était franc, avait baissé ses barrières, se montrait sincère.

Que la chute allait être vertigineuse...
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyJeu 30 Jan - 22:07



(30STM) ▽ "I'LL WRAP MY HANDS AROUND YOUR NECK SO TIGHT WITH LOVE" 






Il n'avait pas bougé en le sentant arriver derrière lui, à peine desserré l'étreinte de ses bras en sentant les siens se frayer un chemin autour de sa taille. Sa respiration était saccadée, sa mâchoire crispée, il ne tourna pas la tête non plus pour lui rendre son baiser, laissant la bataille faire rage dans sa tête, taisant cette voix qui lui hurlait de se dégager de son emprise quand lui profitait de ses derniers instants de tendresse. Les lèvres de Rohàn sur sa joue, son souffle chaud qui glissait sur sa peau, chassant le froid de la nuit qui l'assaillait depuis presque une heure, le parfum du Lestrange, épicé, alors qu'il posait sa tête sur son épaule, autant de sensations auxquelles il n'aurait plus droit dans quelques minutes. « I missed you. » Et son cœur se serra. Déglutissant avec difficultés, il ravala avec sa salive la petite remarque cinglante qui mourrait d'envie de sortir pour aller frapper le Serpentard, au lieu de quoi il se contenta d'un « Mmmh... »
Se donnant quelques minutes supplémentaires, il se laissa aller, laissant sa tête basculer sur le côté pour rencontrer celle de Rohàn, pour sentir une dernière fois sa chaleur avant d'entamer les hostilités. Ils étaient bien là, lui dans ses bras, faisant face aux ténèbres de la nuit, à l'inconnu. Il avait tellement à lui raconter, il avait tellement eu besoin de son étreinte ses derniers jours, avec le retour de Lune. Il était la seule personne avec qui il se sentait de parler de son meilleur ami qui avait refait surface, hormis Richard, mais Charles évitait son aîné Gryffondor ces derniers temps. S'il avait pu, il aurait figé cet instant et se serait concentré dessus, uniquement dessus, mais les mots d'Alesya venait continuellement s'échouer aux pieds de sa conscience comme les détritus que la mer recrachait sur la berge, incapable de les garder en elle, et suivant cette logique implacable, ces mêmes mots, Charles finirait par les recracher au visage de l'homme derrière lui, rendant à César ce qui lui appartenait.

Détachant l'emprise de ses bras sur ses jambes, il les étira avant de les laisser retomber dans le vide, le bout de ses chaussures allant frôler la pierre froide au gré des balancements de ses membres. Et sensiblement, s'avançant un peu vers le bord de la table, Charles se défit des bras de Rohàn, rompant le contact tant apprécié pour être à nouveau envahi par la fraîcheur de cette nuit noire de mars. Et s'il ne pouvait voir le visage du Lestrange, il se doutait bien de l'incompréhension qui devait tirer ses traits, pas habitué à autant de distance de la part du Gryffondor. Fixant toujours les lueurs vacillantes des fenêtres de la tour d'en face, il rompit le silence et prit la parole, ne parvenant pas à cacher totalement sa déception derrière le ton froid, sec qu'il avait employé. « I know what you did. » Voilà, c'était dit. Tombé comme un couperet. Il ne pouvait plus faire machine arrière, plus prétendre ne pas savoir. Il n'avait plus à cacher ce qu'il ressentait vraiment aussi, et il descendit de la table et alla se poser contre la rambarde qui le séparait du vide pour faire face au Lestrange qui n'avait pas bougé, abandonnant entre eux la table sur laquelle était posé le bracelet, seule source de lumière qui éclairait faiblement le visage de Rohàn. Depuis bien trop longtemps maintenant, il s'était toujours adapté au Serpentard, ravalant sa fierté, nourrissant trop de sentiments à son égard pour lui permettre de s'affirmer vraiment. Alors, campé sur ses pieds, les épaules droites et la tête haute, il toisait celui pour qui il aurait pu faire n'importe quoi, pour qui il avait renié ses idéaux et rejoint l'Ombre pour être à ses côtés, pour le protéger. Au final, c'était presque normal : il s'était trahi pour le rejoindre, ce n'était pas vraiment étonnant qu'il le trahisse à son tour pour rester lui-même.

Regardant au-dessus de lui, il devina la masse informe des nuages qui couvrait l'Ecosse et se remémora les heures qui précédaient les jours de pluie et les lamentations des Augureys à la réserve, le lent vibrato qui s'échappait de la volière et emplissait le parc entier d'une douce mélodie nostalgique, jadis considéré comme un chant annonçant la mort. Comme c'était approprié..Souriant tristement, certain que Rohàn ne le verrait pas à cause de la pénombre ambiante, il retroussa les lèvres et se força à respirer longuement, lentement, pour essayer de se calmer. Mais maintenant qu'il l'avait en face de lui, il ne pouvait s'empêcher de le visualiser, fondant sur sa proie comme il avait pu le faire avec lui plusieurs mois auparavant lors de leur première rencontre, ses mains sur la peau d'Enoah, ses lèvres lui arrachant baisers après baisers, et … Il préféra laisser là ces divagations qui lui soulevaient le cœur, autant par dégoût que par déception et désillusion, parce qu'il avait vraiment espéré être à part de toutes ses conquêtes, mais il s'avérait qu'il reproduisait toujours le même schéma, plaçant ses victimes dans la seule et unique catégorie de jouets à casser. Pendant un instant, il eut envie d'aller le frapper, d'aller dans ses bras et être réconforté, de l'attaquer comme d'autres avaient pu le faire quelques semaines plus tôt, il eut envie de d'enrouler ses doigts autour de son cou violemment, de l'attirer à lui pour l'embrasser avec fougue... Il crevait d'envie pour lui malgré tout, le sexe étant leur meilleur moyen de communication qu'ils avaient trouvé jusque là. Mais le sexe en colère ne suffirait pas cette fois. Charles se l'interdisait, car il se savait faible. Assez faible pour se laisser de nouveau avoir. « So, what's it gonna be ? What's the excuse you give to your fellas once you broke them to pieces ? Will you dump me like I never meant anything ? Wouldn't be that much of a surprise...  » Planté face à lui, il attendait ses réponses d'un pied ferme.


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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyDim 16 Fév - 16:58

Il ne voyait rien. Lui qui se disait toujours perspicace, toujours au dessus des autres, plus rapide et plus fort, ne voyait pas la détresse de son amant, ne se rendait pas compte que la situation était en train de changer, comme un sable mouvant se révélant soudain sous ses pieds. Il ne voyait plus rien, que son contentement à être là contre Charles, à le serrer dans ses bras et lui avouer ce qu'il avait eu envie de lui dire, à sentir le gryffondor se laisser aller contre lui, le cœur en paix. Sa joue contre la sienne, regardant dans la même direction, il n'avait pas envie de parler pour l'instant, voulait juste savourer l'étreinte dans le froid de l'hiver. Charles, par contre, était bien silencieux, et il se doutait qu'il avait des choses à lui raconter, qu'il ne l'avait pas fait venir pour rien, mais il lui laisserait le temps de trouver les mots et de lui expliquer, de lui parler.
Lorsqu'il se dégagea, Rohàn le laissa faire, regrettant quand même qu'il s'arrache à lui, mais ne voyant pas encore le danger. S'il avait su, oh s'il avait su, il l'aurait gardé dans ses bras, il l'aurait attaché à lui pour ne plus jamais le laisser repartir, pour serrer son corps plus longtemps, éviter tout ce qui allait se passer. Mais voilà, il ne savait pas, et il avait confiance, bien trop confiance, alors qu'il aurait du savoir depuis le temps qu'à chaque fois qu'il pensait remonter la pente, quelque chose viendrait l'enfoncer encore. C'était trop beau pour être possible, trop idyllique pour que rien ne vienne détruire cet instant. Ne bougeant pas, s'attendant à ce que Charles se retourne vers lui pour le regarder, il fixa sa nuque, ne comprenant ses mots que trop tard. Fronçant les sourcils, ne voyant pas de quoi il parlait, il ouvrit la bouche pour protester, mais sentit soudain la tension dans l'air, la vit dans la façon dont était assis Charles, dont il semblait se forcer à s'éloigner de lui, et referma les lèvres, sentant le froid de la peur commencer à l'envahir.
Non, il n'était pas au courant. Alesya et lui s'étaient réconciliés, un peu, elle n'aurait pas été crier sur les toits ce qu'il avait fait, elle... ce n'était pas possible que le gryffondor soit au courant si vite. Enoah ne lui traversait même pas l'esprit, puisque le serdaigle n'avait jamais parlé, il doutait qu'il commence maintenant, alors qu'il avait tout à y perdre, mais la sensation de bien être qu'il avait cru recevoir en arrivant était en train de se dissiper à la vitesse de l'éclair, le laissant froid et malade. Pourquoi ce ton, pourquoi ne pas le regarder ? Charles, qu'est ce qu'il se passait ? Mais il ne pouvait pas parler, juste le regarder faire, le voir s'éloigner et attendre la mise à mort.

Ses yeux ne quittaient pas le gryffondor, mais il finit par les baisser, remarquant une lueur verte sur la table. Le bracelet. Son bracelet, le leur, celui qui symbolisait tellement de choses dans leur relation que Rohàn ne saurait plus les décrire toutes. Le voir là, seul, alors qu'il aurait du se balancer au poignet de son amant, était un nouveau couperet, encore plus dur que le premier, confirmant sa peur, confirmant que tout n'allait pas bien, que son espoir pour une soirée de paix ne se réaliserait pas. Mais il n'osait y toucher, n'osait le prendre dans sa main, ne voulant pas rendre les choses réelles, concrètes. Tant qu'il n'y touchait pas, il était toujours au bras de Charles, portait toujours sa marque, sa chaleur.
Mais ses mots, il ne pouvait pas les repousser, se dire qu'il les avaient imaginés. C'était Charles, face à lui, dont le visage était plongé dans la pénombre, semblant soudainement si inaccessible et si dur. Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui lancer ça à la figure, pourquoi jouer avec ces sous entendus s'il savait, s'il était au courant pour Enoah ? Qu'attendait-il de lui, qu'il lui avoue tout et bien plus encore, ou alors n'avait-il que des suspiçions et cherchait-il à les confirmer de sa bouche ? Comment avait-il pu savoir ?!
Se forçant à rester calme malgré l'impression d'être pris au piège, ne pouvant pas perdre le contrôle maintenant, blessé par le ton du gryffondor et sa distance, blessé d'avoir une fois de plus tout gaché. Il y avait un malentendu, il en était sur, et pourquoi croyait-il qu'il allait le laisser ? Jamais, jamais il n'avait eu l'intention de le laisser filer, de ne plus être avec lui, à lui. Qu'il soit énervé, il pouvait comprendre, mais qu'est ce que Alesya lui avait mis dans la tête pour qu'il... qu'il croit que Rohàn allait maintenant le laisser tomber ? Se passant une main tremblante dans les cheveux, ne cachant rien de ses émotions à Charles, parce qu'il lui avait promis d'être là pour lui, parce qu'il voulait être sincère, parce que oui, il avait surement fait quelque chose qu'il ne fallait pas, mais il pouvait, il voulait l'expier et qu'ils mettent ça derrière eux, le Lestrange regarda son amant dans les yeux, s'humectant les lèvres. Pas de faux semblants ni de mensonges.
L'avoir mis en pièces. L'image était suffisamment horrible pour ne pas entendre la voix de Charles s'y ajouter. Qu'il lui ait fait du mal, même s'il ne comprenait pas tout, il pouvait l'admettre, il pouvait l'avouer, il faisait toujours du mal autour de lui, mais qu'insinuait-il ? Qu'il faisait ça souvent ?
Le choc de l'entendre dire ces mots se mua alors en énervement. Tout le monde voulait lui faire payer ce qu'il avait fait, il le savait, il avait dit qu'il ne le referait plus, il était prêt à payer, mais pas ce prix là. Il ne laisserait pas Charles le décrire ainsi, il n'était pas comme ça, il ne l'avait jamais été.
« It wouldn't be a surprise, right ? Do I.. mean so little for you ? That you would... How can you think that I did this with anyone else ? Une petite voix mesquine lui faisait remarquer que si, il l'avait fait avec quelqu'un d'autre, mais Rohàn n'avait jamais mis dans le même panier Enoah et Charles. Ni même toute personne et Charles. Charles avait sa place à lui, à part, au dessus du lot, bien au dessus. Il pensait qu'il le savait, qu'il l'avait compris, et qu'il croit qu'il faisait ça avec d'autres le rendait malade. If you want to hear it from me, then yes, I slept with him. But I never wanted to break up with you, it was a mistake, I wasn't thinking and... » Que lui dire ? Que leur relation avait trop progressé, tellement soudainement, qu'il avait pris peur ? Qu'il avait voulu se rassurer, qu'il avait voulu jouer au dur alors qu'il avait déjà fait un choix ? Qu'il ne savait pas faire dans la demi mesure et qu'il n'arrivait pas à changer, même s'il le voulait ? « It was... it didn't mean anything with him, you know that, I told you what I feel for you. » Mais, dans le passé, on lui avait déjà prouvé que ses sentiments ne valaient pas grand chose. Qu'apparemment, il était facile pour les gens de les rejeter, de les mettre de coté, de le mettre de coté. Et il ne savait pas comment réagir face à Charles, quoi lui dire, quoi faire. Il ne savait plus rien.
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyVen 21 Mar - 2:54



(Damien Rice) ▽ "LEAVE ME OUT WITH THE WASTE, THIS IS NOT WHAT I DO. IT'S THE WRONG KIND OF PLACE TO BE CHEATING ON YOU. IT'S THE WRONG TIME, HE'S PULLING ME THROUGH. IT'S A SMALL CRIME AND I GOT NO EXCUSE." 






Sa détermination était bien trop vacillante, tout comme lui, alors Charles s'accrochait à la barrière derrière lui, cherchant un appui là où il le pouvait, se préparant à ce qui allait suivre. La lumière du bracelet qui se trouvait toujours entre les deux sorciers semblait s'amenuiser, comme si elle subissait elle aussi les effets de la trahison et dépérissait au fur et à mesure qu'un nouveau mur, plus haut et plus épais, se construisait entre le Gryffondor et le Serpentard. Profitant de la faible lumière qu'elle leur offrait , certain qu'elle disparaîtrait bien assez vite, Charles posa une nouvelle fois son regard sur le Lestrange, ne sachant plus vraiment s'il voulait entendre ce qu'il avait à dire. Mais le seul fait de le regarder était douloureux et quelque part, il espéra que la lumière s'évanouisse dans l'instant. Mais elle ne s'évanouit pas et pire encore, il prit la parole.

« It wouldn't be a surprise, right ? Do I.. mean so little for you ? That you would... How can you think that I did this with anyone else ? » Quelque chose se brisa dans Charles et une nouvelle fois, il dut fermer les yeux, se concentrer sur sa respiration et refouler les larmes qui venaient troubler sa vue, se calmer. Il se détestait. Il se détestait de lui infliger ça, de leur infliger ça, comme si la blessure que Rohàn avait déjà ouverte n'était assez béante, il lui fallait replanter le couteau et l'achever, les achever. Sa bouche entr'ouverte laissait filer dans la nuit noir quelques fragiles volutes de vapeur, disparaissant dans les ténèbres, allant rejoindre dans l'air glacé qui entourait la tour d'Astronomie les promesses brisées qu'ils s'étaient fait ici  quelques semaines auparavant, relents amers que Charles pouvait sentir autour de lui. Peut-être qu'il n'aurait pas du choisir ce lieu pour rompre après tout. Avait-il sincèrement cru qu'en confrontant Rohàn ici, il pourrait balayer toutes ces promesses, tous ses sentiments gaspillés aussi facilement ? Comme si rompre ici lui permettrait de rompre avec tout ce qu'il ressentait. Fourvoyé, il s'était fourvoyé alors que tout autour de lui lui rappelait le meilleur réveil qui lui avait été donné de vivre. « Do you think we'd be here if you meant so little to me ? » La voix étranglée, il répondait à sa question par une autre question dans un murmure, comme un moyen détourné pour éviter de parler de ces sentiments, bien trop blessé. Poser des mots sur ce qu'il ressentait pour le Lestrange reviendrait à planter un nouveau couteau dans la plaie. Alors il fallait détourner la conversation, attaquer. « May I remind you that what you did to him, you did it to me a few months ago ? The same modus operandi huh... So yeah, maybe it's what you do, but then how can I know that you didn't do this to anyone else ? » Et il était en droit de se poser cette question. Leur relation n'avait été que désir ardent et instincts virulents. La chasse et l'instinct de survie, un jeu de domination et de soumission. C'était leurs faiblesses qui les avaient rapprochés quand tout, à commencer par la raison, aurait du les opposer. Alors maintenant que Charles était sien, que la chasse était terminée, il n'était pas illogique de penser que peut-être Rohàn irait chasser ailleurs pour retrouver ce sentiment, dans les bras d'Enoah ou d'autres...

« If you want to hear it from me, then yes, I slept with him. But I never wanted to break up with you, it was a mistake, I wasn't thinking and... » Cette fois, respirer lentement ne suffit plus, relever la tête et forcer ses yeux à garder les larmes traîtresses fut impossible pour le jeune Gryffondor. Déglutissant silencieusement avec plus de difficultés cette fois-ci, ravalant une fierté que le Serpentard venait d'achever avec ses mots, Charles laissa les perles salées rouler sur ses joues, se perdre dans sa barbe mal-entretenue et disparaître dans le néant de la nuit. Le bracelet magique luisait à peine, mais il était certain que c'était assez pour que le Lestrange puisse voir le reflet fantomatique de la lumière briller quelques instants dans les larmes fuyantes. Détournant la tête vivement, faisant de nouveau face à la noire immensité qui s'offrait à lui, il ne voulait plus l'entendre. Il voulait que ça s'arrête, que tout s'arrête. Soudain, il comprit qu'il avait espéré que ces mots ne franchiraient pas le seuil de ses lèvres, qu'il effacerait toute trace de soupçon dans l'esprit de Charles, qu'il balaierait les mots d'Alesya pour lui affirmer que non, il ne l'avait pas trompé. Que ce qu'il avait pris pour une certitude quelques jours plus tôt n'était en fait qu'un nouveau moyen de confronter le Serpentard sur ses sentiments, n'attendant de lui que cette même promesse qu'ils s'étaient faite ici même. « It was... it didn't mean anything with him, you know that, I told you what I feel for you. » Il était dit que le Lestrange était doué pour une seule chose, détruire. Et pour la première fois depuis des mois, Charles pu enfin voir toute l'étendue de cette vérité. Quand allait-il le laisser en paix ? Quand allait-il comprendre que non, ce n'était pas rien ? Que non, Charles ne savait pas ce qu'il ressentait ? Qu'il ne savait plus... Il était venu ici dans l'espoir de se rappeler de leurs promesses, de se retrouver alors qu'ils s'étaient perdus en chemin beaucoup trop vite, mais les mots de cette nuit là lui échappait, il ne parvenait plus à se souvenir de ce qu'ils s'étaient dit. Ils les avaient laissés s'échapper dans le vent froid de ce matin de mars et maintenant qu'ils étaient perdus, ils ne les retrouveraient plus. *it didn't mean anything* Pris au piège dans sa tête, ces mots se répétaient sans cesse, lancinants, assassins. *It was a mistake, it didn't mean anything* C'était quoi l'erreur au juste ? Il ne comprenait plus rien, seulement assailli par la voix de Rohàn, par ces palabres qui n'avaient plus de sens. *it didn't mean anything*

« Then why did you do that ? » Se retournant rapidement pour faire face au Lestrange, il avait hurlé ces mots. Il était à bout de souffle et seule sa respiration venait troubler le silence de mort qui s'était abattu sur le château, sur eux, son cri ne faisant pas même écho contre la pierre froide des tours environnantes. La lèvre tremblante, les larmes ruisselantes, Charles ne savait plus ce qu'il voulait, tantôt espérant comprendre l'incompréhensible, espérant savoir pourquoi il les avait tué dans l'oeuf, tantôt voulant prendre ses jambes à son coup et fuir ce lieu maudit, fuir celui qui causait sa perte depuis bien trop longtemps maintenant. « Why did you cheat on me ? » Dans un murmure, Charles réitéra sa question, posant cette fois le nom du vrai mal qui l'affligeait. Rohàn n'avait pas que « couché » avec Enoah comme il l'avait dit, il avait trompé Charles, mais refusant de l'admettre, il utilisait des mots détournés, biaisés...


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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptyMer 16 Avr - 22:53

Une coquille vide. Il aurait tant aimé ne plus être que ça ce soir, une coquille sans émotions, sur laquelle tout glisserait sans faire de traces. Une coquille facile à briser, mais sans rien à l'intérieur, rien à exploiter, rien à faire saigner. Mais il n'était pas vide, il n'était pas sans émotions, et même s'il était aussi intact physiquement qu'on pouvait l'être, on ne pouvait pas dire que son esprit était en aussi bon état. Il se sentait faible, milles pensées se bousculant à la seconde, à la limite de l'insupportable, du fouillis le plus total. Les accusations de Charles restaient en lui, se répétant à l'infini et revenant l'attaquer, l'obliger à faire face à ses erreurs et à ses failles. Il avait cru s'en sortir, tout bêtement, il avait cru pouvoir étouffer l'affaire, mais il fallait qu'il se rende à l'évidence, il n'était pas toujours possible de mentir, de s'en tirer sans devoir affronter les conséquences. Le goût amer d'avoir perdu son pari, d'être révélé au grand jour, si l'on pouvait dire, était nouveau, désagréable, humiliant. Mais il était aussi révélateur, instructif. Soudainement, Rohàn comprenait ce que c'était que de voir son monde s'écrouler devant soi, comprenait qu'il fallait qu'il arrête. Avant que ce soit trop tard... même si c'était déjà le cas.

Peu habitué à devoir répondre de ses actes, pas habitué à être déstabilisé, à devoir rendre des comptes à quelqu'un dont l'opinion, l'avis, comptait réellement, beaucoup plus qu'il ne l'aurait jamais cru, Rohàn faisait l'erreur de se braquer, se repliant derrière la seule manière qu'il connaissait pour survivre, l'attaque. Ce ne pouvait pas être sa faute, tout cela n'était qu'un énorme malentendu, parce qu'il n'avait toujours pas l'impression d'avoir trahi Charles, parce qu'il n'était pas aller voir ailleurs pour se passer de lui, mais bien au contraire, pour comprendre ce qui se tramaient entre eux, pour s'assurer qu'aucun autre homme ne lui faisait ressentir les mêmes choses. Il avait encore du mal à comprendre qu'il avait fait quelque chose de mal, se raccrochait aux branches en espérant que le gryffondor finirait par comprendre, qu'il lui laisserait une chance de s'expliquer, de lui montrer à quel point il tenait à lui. Il détestait le fait de ne pas savoir parler, de rester bloqué sur des mots tous simples qui auraient pu changer la donne, il détestait son intelligence qui semblait lui faire défaut, sa ruse qui s'était enfuie. Où étaient ses attributs de serpentard ce soir, alors qu'il en avait le plus besoin ? Que pouvait-il faire pour éviter le désastre ? Rien. Et c'était le pire, le plus dérangeant, c'était qu'il ne pouvait qu'affronter la colère et la peine de Charles sans rien à quoi se raccrocher, sans défense et sans mensonges. Il n'avait plus rien à offrir, que la vérité nue et ignoble, sans pouvoir la rationaliser, sans pouvoir la teinter de son point de vue. Pourtant, il faisait son possible, depuis des mois, pour avancer, pour lui montrer à quel point il comptait pour lui, mais ce dernier acte, cette dernière barrière entre eux, il n'arrivait pas à la lever. Son erreur, surement, était de considérer les sentiments et la domination comme deux choses séparées, à l'inverse de Charles, mais il n'arrivait pas à se débarasser de l'idée que jamais personne ne pourrait faire battre en lui les mêmes émotions que le rouge, et que jamais il n'accepterait de trouver quelqu'un d'autre pour le faire. Mais comment l'expliquer ? Ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait décrire.
Les mots du gryffondor s'insinuèrent encore sous sa peau, son rire désabusé et son regard désespéré. Pourtant, il avait encore espoir, espoir que, comme il le disait, les sentiments qu'il avait pour lui seraient plus forts. Pour une fois dans sa vie, Rohàn voulait être pardonné. Mais il ne faisait ainsi que se voiler la face. Car les accusations étaient trop fortes, la passion dans la voix de Charles trop puissante, sa répulsion trop voyante, et le serpentard se demanda vaguement quand avait-il commencé à trembler légèrement.

Charles l'accusait d'avoir utilisé la même approche, pour lui, et pour Enoah. Et tout son être semblait se rebeller contre cette idée, ses mains se refermant en poings blanchis par l'effort, son épiderme se dressant dans un frisson. Jamais. Il n'avait jamais fait le rapprochement, jamais comparé les deux hommes, jamais cherché à reproduire avec l'un ce qu'il avait pu faire avec l'autre, ils n'étaient pas deux proies sur un tableau de chasse, ils n'étaient pas... Il n'était pas ce que Charles peignait de lui. Mais là encore, que dire, pour prouver sa bonne foi ? Avouer qu'il avait couché avec le serdaigle, puisqu'il n'était plus temps de nier. Chercher, encore, à se défendre, sans force et sans apreté, avec les maigres forces qui lui restaient, voyant dans la faible lueur verte qui baignait à peine la tour le reflet des larmes sur les joues de son amant, lui portant un nouveau choc à la poitrine. Que faire ? Est ce que lui rappeler ce qu'ils s'étaient dit à cet endroit quelques semaines plus tôt serait de trop, ou la phrase qui changerait tout ? Il se sentait mal d'utiliser ça, de ternir ce qu'il avait eu tant de mal à confesser, comme si l'utiliser en dernier recours réduisait sa portée, en faisait une porte de secours alors que c'était un des moments qu'il chérissait le plus.

Et le silence de balayer ses mots comme s'ils n'avaient aucune valeur. Il se faisait violence pour ne pas bouger, pour ne pas brusquer Charles en s'approchant, conscient qu'il le voyait se craqueler sous ses yeux, mais ne désirant qu'une chose, parcourir la distance qui les séparaient avant qu'elle ne s'agrandisse, le serrer contre lui quitte à souffrir de ses coups, quitte à devoir l'y retenir de force, pour l'embrasser, pour trouver un autre moyen d'assécher ses larmes et panser ses plaies, pour repartir à zéro. Mais il ne pouvait pas, il ne le ferait pas, parce que malgré ce qui était en train de se passer, Rohàn ne pouvait pas retirer ce droit, ce choix, à son amant. C'était à lui de choisir, de son propre chef, ce qu'il ferait, ce qu'il dirait, Rohàn n'avait pas à le maitriser physiquement, pas à le forcer à oublier, il ne pouvait pas le faire. Le gryffondor était beau aussi pour ça, pour son esprit rebelle, pour sa façon tellement étrange et différente de voir les choses de celle du serpentard. Même maintenant, alors que tout était en train de s'effondrer, le Lestrange ne ressentait que de l'envie pour lui, de la passion, comme un insecte se rapprochant du feu.
Toutefois, l'étrange torpeur qui s'était emparé de lui, cette sorte de léthargie suicidaire en spectateur de sa propre chute, finit par se casser alors que Charles reprenait la parole, criait, demandait des explications. En lieu et place de ce faux calme, c'était la nausée qui le prenait, la fatigue intense des fins d'explications, l'envie d'en finir et de pouvoir trouver un endroit pour être seul. Une migraine montait entre ses yeux tout comme une vague de chaleur le long de son nez et de ses tempes, signes avant coureurs de larmes de frustration que jamais il ne montrerait. Frustré, malheureux, débordé par ce trop plein d'émotions qu'il avait cru pouvoir affronter à nouveau pour se faire écraser sous leur poids, lui aussi atteignait le point de non retour, et les cris de Charles furent le déclencheur de l'avalanche, parce qu'il n'en pouvait plus, parce qu'il n'arrivait plus à se trouver d'excuses, parce que rien ne pouvait changer ce qu'il avait fait mais qu'il ne pouvait pas le laisser partir sans lui avoir expliquer ce qui lui était passé par la tête. Épuisé de ce qu'il avait vécu, égocentrique comme toujours, incapable de se mettre plus de deux minutes dans la peau d'un autre, il se repliait sur sa propre souffrance pour la jeter à la figure du gryffondor, espérant au moins retirer de tout ça un peu d'apaisement, vider son sac et s'en remettre à toute bonne volonté pour que cela se finisse bien.

« Because I was afraid ! With the attack, I wasn't thinking straight, I thought... I thought people were seing me as weak, as prey, and I couldn't tolerate it, it was driving me mad, how could they attack me, and why ? Why now ? And the only thing that changed since... since september, it was us. You made me feel things, things that I didn't want to feel anymore, and it made me weak, and I... I was afraid. Afraid that you were changing me, afraid that I didn't recognize me anymore, and I wanted to... to go back to the old me, to prove to myself I wasn't weaker with you ! »

S'il avait parlé avec virulence au départ, aboyant presque sa première phrase, comme pour s'en débarrasser, pour avouer cette tare, la suite s'était faite plus basse, moins compréhensible, avant de remonter en force pour exclamer ses derniers mots. Perdu dans ce qui l'avait torturé depuis plus d'une semaine, déchiré par tout ce qu'il avait vécu depuis le début de l'année sans y être préparé, sans y être habitué, il débitait ces mots en cherchant désespérément à se raccrocher à quelque chose de positif dans les yeux du gryffondor, espérant trouver la corde sensible sans pour autant en rajouter. La vérité brute, voilà ce qu'elle était. Il était faible, tout simplement, il n'avait pas su contrôler son stress, contrôler sa vie, il s'était laissé surprendre tant de fois et attaqué de tous les cotés, il n'avait même pas su reconnaître quand l'une des seules personnes qui lui voulait du bien dans ce château lui avait offert sa confiance, lui crachant dessus sans s'en rendre compte. Tout avait volé en éclats et il était trop tard.
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptySam 31 Mai - 14:39



(Ellie Goulding) ▽ "Could have given me something, you my everything. You left me kneeling. I was one of those people, you, my everything. For what it's worth ." 




La vérité. Aussi cruelle que les ténèbres qui s'abattent sur eux, aussi cruelle que les nuages menaçants qui recouvrent les cieux et attendent le bon moment pour exploser. Il ne manque plus ça : le coup de tonnerre rugissant dans la nuit, après l'intolérable vérité qui a fusé dans les airs, d'abord véhémente mais qui perd de sa force au fur et à mesure que les mots déferlent avant de reprendre un semblant de contenance. Mais il n'est pas venu, le tonnerre n'a pas retentit comme il aurait du, pour signaler la fin de cette entrevue, de cette relation. Peut-être que c'est un signe du destin, sa manière de dire au Gryffondor que cette révélation ne mérite pas qu'il rompe avec Rohàn, mais Charles ne le comprend pas. Les larmes qui perlent sur ses joues, qui se perdent dans sa barbe de plusieurs jours et vont s'écraser à ses pieds sont trop lourdes à porter, trop grosses pour qu'il puisse les ravaler et pardonner cette trahison.

« You wanted to be strong again, that's it ? You slept with him so you could prove to yourself that you were the same old Rohàn, the one that doesn't care and plays with the others. » demande-t-il, incrédule. Il ne sait pas vraiment ce qu'il attendait comme explication, mais certainement pas celle là. Il ne sait pas même pourquoi il pose la question aussi, n'attendant pas vraiment de réponse de la part du Lestrange. Pour mieux en comprendre le sens, qui lui échappe totalement ? Ou pour se faire encore plus mal ? Il ne saurait dire, mais le résultat est le même. Il ne comprend pas qu'il ait envie de redevenir cette personne, si « forte » et si intouchable, perdue dans sa haute tour de solitude, alors qu'ils étaient si bien ensemble et ça lui fait mal. Il ne comprend tellement pas qu'il n'a même pas de solution à leur proposer, seulement un échappatoire à leur deux souffrances.

*Weaker with you* Les mots font mal. Il l'a rendu faible, il l'a changé en mauvais. Il ne voit pas bien comment, mais Rohàn y croit, et ça lui fait mal. Peut-être qu'il n'était pas autant bénéfique au Serpentard qu'il l'espérait, que ce dernier l'était pour lui... Mais ça l'énerve aussi, et alors que les sanglots parviennent de moins en moins à trouver le chemin de la sortie, que les larmes semblent refluer, la colère grandissante étouffant la peine qui les nourrissait, il ne cesse de se répéter les moindres mots de Rohàn, ressassant déjà ce qui ne sera dans quelques instants plus qu'un mauvais souvenir. Comment ? Comment peut-il lui être aussi mauvais alors qu'il n'a fait que s'occuper de lui, le remettre en état, être là pour lui à chaque fois qu'il en avait besoin ? Et à vrai dire, il n'avait rien attendu de cette relation au début, se contentant simplement de la place de plan cul, de petit écart de conduite dans la vie si bien réglée de ce Serpentard aux travers bien cachés et ce, même si lui avait développé une certaine dépendance à sa présence. C'était Rohàn qui avait commencé les petites attentions, qui lui avait offert un cadeau de Noël, qui avait promis en premier. C'était lui qui était venu à lui. C'est lui qui s'est rendu faible tout seul, s'exclame le Gryffondor avec véhémence dans son fort intérieur, se révoltant à l'idée que le Lestrange l'utilise à nouveau comme excuse pour masquer ses propres faiblesses. Non, il ne l'utilisera plus comme une simple excuse qu'on balance comme ça, pour expliquer un comportement déviant et honteux.  

« You know what ? It's over. » Pause. La colère continue de monter, il ne veut plus que ça arrive, il ne veux plus lui laisser une chance de le blesser de la sorte. « We're done. » Le ton monte, et il fait une nouvelle pause, pour laisser les paroles s'imprégner. Il faut que ça soit bien clair. Eux deux, c'est fini, et c'est sûrement le mieux à faire pour le Serpentard. Derrière son égoïsme, son égocentrisme, Charles sait qu'il fait ça autant pour lui que pour Rohàn. Il lui rend sa liberté, sa force et tout ce qu'il pense avoir perdu quelques nuits plus tôt, à cet endroit même, mais il n'arrive pas à cacher la rage qui s'est épris de lui. Il fait toujours aussi noir, mais il lui semble qu'il le voit plus clairement – peut-être le bracelet qui lui plus fort, réagissant à cette vive émotion qui s'est épris du Gryffondor – et il en profite pour le fixer, pour lui faire comprendre cette haine qui se répand en lui comme un poison et se reflète dans ses yeux déterminés. « You are free. And strong. And whatever you wanna be. » dit-il, le mépris faisant s'étirer sur son visage un rictus mauvais, dédaigneux. Ça fait toujours aussi mal, même avec la colère. Tant mieux, ça ne peut qu'alimenter cette dernière. « But you lost me. » La phrase pour l'achever, pour les achever et mettre un terme à tout ce cinéma. Mais ce n'est pas tout à fait finit. Il doit bouger, il doit se dépêcher et profiter du temps que Rohàn mettra à digérer et comprendre l'information pour partir, le laisser là avec ses paroles en l'air et ses excuses qui ne valent rien avant qu'il ne puisse en sortir des nouvelles, qu'il puisse essayer de l'arrêter. Sans hésiter, le Gryffondor s'avance d'un pas rapide vers la table et récupère le bracelet phosphorescent qu'il fourre dans sa poche. Il ne sait pas vraiment pourquoi il le récupère, certainement pour se faire du mal plus tard, mais il ne peut se résoudre à l'abandonner lui aussi ici. Il doit le garder. A peine l'a-t-il rangé qu'il tourne les talons et se dirige vers l'escalier, courant presque. Il ne sait pas ce que fait Rohàn, il ne l'entend même plus. Son cœur bat trop fort, le sang bourdonne dans ses oreilles et il n'ose pas se retourner pour voir le carnage qu'il laisse derrière. Il est en colère, mais il a toujours mal, et il sait qu'une fois calmé, il aura encore plus mal. Mais il ne peut pas, il doit faire ce qui est mieux. Pour lui, pour eux, pour Rohàn.

Enfin, sa main se pose sur la poignée et, comme si le métal glacial de la porte avait absorbé l'électricité ambiante et la retransmettait à son émetteur, révélant ainsi l'urgence de la situation, il s'étend et se met à courir. Il dévale les escaliers deux à deux, son cœur tambourine contre sa cage thoracique. On dirait qu'on le suit ! Il tire encore plus sur ses muscles et ses pieds martèlent le sol, l'écho de ses pas résonnant morbidement dans les couloirs abandonnés contre les dalles grises et froides. L'air frais lui brûle la gorge et les poumons, sa respiration est saccadée et bruyante. Il ne se soucie même pas de faire du bruit, tant pis s'il se fait attraper dans les couloirs à cette heure tardive, du moment qu'il met le plus de distance entre lui et cette tour, entre lui et Rohàn. Il lui semble courir une éternité avant d'arriver devant le portrait de la Grosse Dame, à qui il hurle le mot de passe. Tant pis pour la discrétion, il doit rentrer. Vite. Avant qu'il n'arrive. Elle, elle fronce les sourcils et lui intime de parler moins fort, mais il s'en fout, il veut juste rentrer. Il répète le mot de passe. Vite. Enfin, elle consent à le laisser rentrer. Il se glisse rapidement à l'intérieur et traverse sans s'arrêter la Salle Commune. Il a conscience qu'il déboule comme une furie, qu'il agit bizarrement et bouscule plusieurs élèves qui ont profitent de leur dernière soirée de week-end pour terminer leurs devoirs ou traîner avec leurs amis, mais il s'en fout, voulant à tout prix retrouver son dortoir et son calme. Pourvu que Richard et Joy ne le voient pas. Ni Lune... Quatre à quatre, il monte les marches qui le séparent de son lit et entre dans la pièce en poussant la porte d'un coup d'épaule. Il se laisse tomber sur son lit, la tête dans le coussin et finalement laisse le flot de ses larmes reprendre le dessus, les sanglots mourant aussitôt dans le tissu mouillé de l'oreiller.Il ne sait pas combien de temps il reste comme ça à pleurer avant de s'endormir, épuisé.



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MessageSujet: Re: Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM.   Hearts are made for breaking and for pain ~ Charhàn, 9 PM. EmptySam 11 Oct - 18:35

Ce n'était pas la bonne phrase. Pas les bons mots. Une fois de plus sa langue de serpent s'était déliée pour faire bruler ceux qu'il aimait et il ne s'en rendait compte qu'une fois l'acte fait. Il aurait du le savoir tout de même, qu'aucune parole ne pouvait expliquer ses gestes, qu'il ne se les expliquaient parfois pas lui même. Impulsif, depuis toujours, même quand ça lui coutait une gifle ou des coups, quand ça lui faisait perdre ses proches, il n'avait jamais su contrôler son tempérament, pas quand il se sentait acculé. Seule son assurance était assez forte pour réprimer cela, mais ce soir il n'était plus assuré de rien. Il avait construit son château sur des fondations de verre et elles se brisaient sous ses yeux. Pour une erreur, pour un mensonge.. Le mensonge que Charles lui reprochait étant son infidélité alors qu'il lui avait promis tellement plus.
Mais que faire d'autre ? Se laisser tomber au sol, accepter les reproches et quoi ? Promettre de ne pas recommencer ne servait à rien. Demander pardon, non plus. Il ne pouvait pas retourner en arrière, il ne pouvait rien faire pour que son amant change d'avis, tout était hors de son contrôle, une machine lancée à pleine vitesse qui fonçait droit dans le mur.
Alors oui, il s'était senti faible. C'était peut-être plus simple pour le gryffondor d'accepter leur relation, de lui faire confiance et d'en sortir grandi, mais Rohàn n'avait jamais vu les relations amoureuses comme quelque chose d'enrichissant, de précieux. L'amour rendait faible, voilà comment il avait grandi. L'amour rendait les gens mous, les rendaient trop confiants. Et ils se laissaient aller à la gentillesse, à la naïveté, ils mettaient leur vie entre les mains des autres, leur cœur, leur santé mentale, à la merci d'un autre qui n'avait que quelques mots à prononcer pour briser toutes ces parfaites images.
Comment pouvait-on faire confiance, comment pouvait-on être le plus fort avec quelqu'un à protéger ? Comment ne pas avoir envie de faire machine arrière, de s'abandonner dans ses bras et de laisser le combat à quelqu'un d'autre, en se disant qu'on avait mérité de se reposer. Il aurait pu le faire, il pouvait toujours le faire, et c'était ce qui lui faisait peur. Élevé pour prendre sa revanche, il n'avait pas eu d'autre but depuis le début de sa vie, il y avait consacré toute son énergie pour se construire une image, et Charles était venu, comme Baesyl avant lui, balayé tout ça avec des sourires et la chaleur de son corps. Ce n'était pas grave de s’arrêter un peu, pas grave d'abandonner sa rancoeur. Il pouvait attendre un peu, il pouvait s'adoucir, on ne lui en voudrait pas, on ne lui ferait pas de reproches, au contraire.
Comment ne pas avoir peur d'être découvert, d'être trahi. Pire encore, d'avoir une faiblesse, d'avoir un talon d'achille, de pousser l'autre dans une position d'otage et de reddition. De ne pas savoir quel choix faire, s'il y avait une bonne réponse.

Les mots de Charles, expliquant la situation à nouveau, mettaient à mal son explication, la rendant si cruelle et mesquine. Détournant les yeux et la tête en serrant les poings, ne sachant pas quoi répondre à cette accusation qui s'avérait réelle, Rohàn encaissait. Oui, il avait voulu retourner à cet homme là, à cet increvable et solitaire Rohàn qui n'avait besoin de rien, de personne, pour continuer. Besoin de se sentir bien dans sa peau. Ca n'avait pas marché. Coucher avec Enoah lui avait laissé un goût amer sur les lèvres et le poids de la culpabilité sur les épaules, coucher avec n'importe qui par simple désir lui semblait puéril et idiot. Le Rohàn d'avant était parti, balayé par cette année d'apprentissage, et il avait été un imbécile de chercher à lui ressembler à nouveau.
Ne le regardant plus, il manqua sans doute de voir les signes avant coureurs de sa fureur, ne trouva pas les nouveaux mots à temps. « We're done », « It's over ». Relevant les yeux avec un mouvement de recul, cherchant toute trace d'un sourire sur le visage de son amant, il n'en trouva aucune, juste des yeux étincelants de colère.
« What ? Wait, that's not..  » Ses suppliques restèrent sans fin, noyées par les paroles fortes du gryffondor qui semblait ne pas vouloir s'arréter, sous peine sans doute de faire machine arrière. Et chacun de ses mots le percait sans qu'il ne puisse s'y opposer, le faisant se décomposer. Son air déjà déboussolé et coupable se changeait peu à peu, alors que la peur s'inscrivait sur son visage, qu'il avait des sueurs froides et le cœur s'affolant. Non, non, non, il ne voulait pas redevenir comme ça, pas comme ça, pas...

« But you lost me ». Coupant court au semblant de paroles qui sortaient sans queue ni tête de ses lèvres, le couperet sanglant de Charles le rendit muet. Il ne pouvait pas réellement avoir dit ça, et le vouloir. C'était impossible. Il ne pouvait pas vouloir tout arréter, il ne pouvait pas lui dire que tout était fini, pour de bon, qu'il n'y avait pas de retour possible. Mais ses yeux et sa voix ne faisaient aucun doute sur son intention. À vrai dire, sans cela, il n'y aurait pas cru, mais Rohàn ne pouvait pas se méprendre sur ce qu'il disait alors qu'il le fixait autant. Son seul point d'ancrage, son seul roc venait de couper leurs liens, et il était déjà trop tard pour y faire quelque chose.

Comme au ralenti, il vit Charles s'élancer, fuir vers la porte, coupant leur échange de regards, la dernière chose qui les rattachaient encore, et le Lestrange tourna sur lui même, les mains tendues, cherchant à l'attraper mais trop lent, sous le choc, pour n'attraper que du vent. « Please... » Mais rien du tout. L'encadrement de la porte était déjà vide, il était déjà seul, et il n'y avait plus personne pour l'entendre, pour lui donner une nouvelle chance. Refermant ses doigts et ramenant ses mains contre ses cotes, les dents serrés et le visage congestionné par la peine, il se pencha en avant, comme pour retenir la souffrance qui le déchirait d'un coup à l'intérieur de son être. Il avait merdé, il avait tout foutu en l'air, il n'avait plus rien. Plus rien que ses yeux pour pleurer, et ça non plus il ne pouvait pas se le permettre, il n'y avait pas le droit. C'était sa faute, sa putain de faute et il fallait qu'il l'assume. Qu'il assume avoir foutu son couple en l'air, qu'il... qu'il se retrouve seul.
Reprenant une gorgée d'air en laissant échapper un semblant de rire désabusé, il se laissa glisser sur le sol, repliant les genoux et se prenant la tête entre les mains pour se tirer les cheveux, dans un espoir que la douleur le réveillerait. Il était seul. Il était vraiment, pour la première fois depuis des mois, seul.
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