Quelques mois plus tôt.

Alors qu’elle marchait paisiblement dans les couloirs de l’école de sorcellerie, la demoiselle ne s’attendait pas à faire une rencontre des plus… particulière. Effectivement, ce fut au détour d’un couloir que les voix s’étaient faite entendre, se disputant, s’insultant comme beaucoup d’étudiant dans cette école qui au final n’était qu’un poulailler. Les demoiselles se pavanaient, mettant en avant leurs charmes et physique, les jeunes hommes eux se montraient aussi charmeurs et parfois machiste envers celle-ci pour les glisser dans leurs lits.
Les mœurs n’avaient pas réellement changé après tout, l’on acceptait juste plus facilement les différences et la justesse des jupes de certaines étudiantes. Les hormones qui étouffaient l’espace étaient toujours les mêmes. Puissant et présent.
Artémis n’avait clairement pas sa place dans cet espace. Non, elle savait que jamais elle ne pourrait être aussi légère que toutes ses étudiantes, provoquante et vivre une sexualité et vie libre. Elle avait des engagements, étouffait à cause de ceux-ci et se mourait à petit feu. Espérant à une vie meilleure et parfois, aspirant à une mort rapide et bien faite. Cela pouvait paraître étrange pour ceux qui n’avaient pas été aussi gâtée que la demoiselle niveau richesse, mais cela était ainsi, l’argent ne faisait pas le bonheur, il y contribuait seulement.

Tournant dans le fameux couloir où tout se bruit se faisait entendre, la demoiselle observa deux jeunes hommes avoir une dispute plus où moins sérieuse. Rien à Poudlard n’était sérieux s’il ne s’agissait des cours.
Lorsque l’un des deux jeunes hommes s´éloigna, par sagesse où par couardise, le second, quand à lui dégaina sa baguette magique et se prépara à jeter un sort à celui qui partait.
Ni une ni deux, ne pouvant accepter cet acte déloyal, la jeune femme dégaina sa longue et fine baguette. Un flash des plus puissant illumina rapidement la pièce, propulsant bien loin l’étudiant, qui se releva sans demander son du, bien trop étonné de voir en la douce et discrète Greyback un acte de violence. Qui oserait lui tenir tête ? Tout le monde au sein de Poudlard croyait sa famille trop dangereuse pour répondre à nos actes. Et pourtant, seul Loki était le loup dangereux, pas la jeune Rose qu’était la jeune femme.
Détournant le regard vers le jeune homme qui venait de se retourné, bien étonné que quel qu’un ait prit sa défense, il s’était mit à observer la brune chétive.


De  nos jours.

Le crayon de la jeune femme tapait nerveusement sur la table de la grande salle. La demoiselle tentait de finir un croquis de robe pour la saint Valentin mais en vin. Elle se voulait belle pour cette soirée mais cela lui semblait parfaitement impossible. La robe qui se dessinait petit à petit sur sa feuille ne lui paraissait pas assez glamour, pas assez… Comme ce que les autres pouvaient porter ! Comment pouvait-elle sortir de sa bulle et éradiquer son coté prudinette et coincée si l’inspiration pour se faire des robes dignes de Marilyn Monroe ne lui venait pas ?
Agacée, la belle demoiselle avait finit par laisser tomber son crayon et poser les coudes sur la table. Désespérée de ne jamais y arriver.
La couleur lui semblait parfaite, la coupe sirène aussi. La robe serait faite de paillette et permettrait de ne passer guère inaperçue. Mais au fond, ses bras couverts, ce décolleté inexistant la gênait. Comment pouvait-elle encore se créer des robes de petites filles malgré ses formes, certes légère de femme ?
La jeune belle au bois dormant soupira et finit par ranger toutes ses affaires dans son sac. Carnet de croquis sous le bras, la solution à ses yeux était d’aller faire les magasins à l’allée Haussman, cet espace équivalent au chemin de traverse mais français, où il était possible de trouver tout et n’importe quoi du moment que cela pouvait se porter.
Ah ! Ces français avaient toujours un gout pour la mode des plus poussés ! Il suffisait de voir les uniformes de Beaubatons qui faisait rêver Artémis !

Se levant, Blanche Neige abandonna sa table pour se diriger dans les couloirs. Ou pouvait-elle bien trouvé la jeune femme ?

Surprise de part le contact physique qui venait de se faire mais aussi de la voix qui venait de se faire entendre, la jeune femme s’était donc retournée en suivant le mouvement de la main vers le Gryffondor. Rougissante, la demoiselle baissa le regard sans trop savoir que faire et que dire. Après tout, la demoiselle avait beau vouloir se défaire de ses caractéristiques de prudes et de chaste à une personne qui s’assumerait enfin et qui pourrait profiter de sa vie. Après tout, la demoiselle avait elle aussi le droit de s’exprimer, de choisir pour elle ce qu’elle désirait faire de sa vie, qui aimer et si elle voulait avoir des enfants. Ce qui semblait pouvoir paraître des plus singuliers ne l’était pas pour la production d’enfant au sang pur qui se devait de suivre le modèle parental.
Les jeunes femmes comme Artémis devait se contenter de suivre ce qui lui était dictée. Tout simplement.

Artémis, souriant au jeune homme, ne sut que réellement répondre, mise à part la vérité. Sous le regard un temps soit peu curieux du jeune homme, la bleue et argent colla son carnet de dessin contre sa poitrine, cachant alors le dessin de sa future robe de bal sur laquelle la demoiselle avait quelques problèmes…

« Hey bien, je vais bien. Merci.  Et toi ? »

La question de politesse voulait que la Serdaigle retourne celle-ci. Observant le jeune homme qui devait surement tenter de lui parler depuis que celle-ci l’avait sauvé d’un bien mauvais tour !

Il y avait un énorme malaise entre nous deux. Si bien que mon regard qui s’était planté sur le jeune homme semblait ne pas savoir où se poser et que faire. Serrant toujours mon carnet à dessin contre ma poitrine, le simple fait que Donovant puisse le mentionner me fit faire un bon de sursaut : on ne s’intéressait jamais de prêt à moi, sauf si vous faisiez partis des rares qui me connaissaient depuis… belle lurette!
La politesse voulait que je ne me mette jamais en avant, que je ne parle de moi. En tant que jeune femme bien éduquée je mettais un point important à bien respecter la règle. Mais depuis quelques temps, mes biens fondés disparaissaient. La politesse voulait que je réponde à la question que le jeune homme venait de me poser. Serrant de plus en plus fort le carnet contre ma poitrine, allant jusqu’à l’étouffement. Il était bien difficile d’avouer ainsi, que l’on ne savait que mettre pour le bal de la saint valentin…
Je devais surement paraitre pitoyable, enfermée dans mes bonnes manières, mon éducation stricte. J’essayais toujours de tutoyer les autres, de ne pas jouer sur cette manie que j’avais de garder une distance : je voulais avoir des amis, des vrais, comme tout le monde.

Baissant le regard, je n’osais dire au jeune homme que d’une manière où d’une autre, je n’avais pas de cavalier et y allait avec ma meilleure amie, en couple lesbien, nous n’avions pensés à aucune tenue particulière, bien que ma libérée ne s’embêterait pas avec une robe aussi confinée que la mienne.
Je voulais me mettre en avant. Pour une fois. Avoir une robe qui formaient mes courbes, pour le peu que j’en avais, mais oserai-je? Me remarquerait-on vraiment? Laisserait-on encore des rumeurs courir sur mon dos?
Mordillant mes lèvres d’anxiété je me laissais envahir par tous les doutes qui me pesaient sur les épaules depuis que j’avais commis l’irréparable : embrasser un professeur.
Cela pouvait paraitre stupide et peu grave aux yeux des autres, qui n’avaient pas tenté de mettre un membre du corps professoral entre ses draps, mais cela ne me ressemblait pas. Cela n’entrait pas dans les bonnes habitudes du rat de bibliothèque que j’étais, de la jeune femme bien éduquée.

Enfin, prenant la parole, je balbutia sans réellement m’en rendre compte la vérité. Rougissant au niveau de mes oreilles cachées par ma longue chevelure, fait rare en me connaissant : j’aimais garder une apparence parfaite, tirée à quatre épingles, cheveux attachés sans cheveux dépassant.

« Je… tente de dessiner…Enfin… De choisir…Hum. Une robe. Pour… La soirée… » Gênée, je n’osais pas regarder mon interlocuteur qui se moquerait surement des problèmes de jeune femme que je rencontrai : je ne pouvais montrer mes jambes si ma poitrine était mise en avant. Je me devais de soit avoir une robe parfaitement opaque et laisser les bras à l’air libre, où avoir des transparences sur ma robe et garder les bras couverts. Tout cela était des règles que nous, enfant de sang purs, étions censés suivre. Mais qui en dehors de ma petite personne le faisait réellement?
Qui?