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 And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)

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MessageSujet: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptySam 8 Sep - 23:16


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I want to fly into this beautiful life
I think it'd be nice with you


Tous les regards étaient braqués sur elle ; c'était comme si tous ses moindres faits et gestes étaient analysés et critiqués par la suite. Elle se sentait mal-à-l'aise, comme mise à nue devant l'école entière, n'ayant plus le droit à cette invisibilité qu'était la sienne avant une suite d'évènements fatidiques. Déjà, son attaque dans les bois par une des créatures qui s'y cachait, puis son tête à tête, dans une classe vide, avec Loki Greyback qui n'était pas passé inaperçu. De pauvre victime qui inspirait la compassion, elle était passée au statut de trainée et autres insultes tout aussi grossières sans qu'elle n'arrive à comprendre pourquoi. Un réel revirement de situation alors que les deux incidents avaient été provoqué par une même et seule personne ; un certain Serpentard aux allures charismatiques et à la dégaine nonchalante. Son vieil ennemi de toujours.
Lâchant un soupir contraint, Aprilynne Lupin regarda tout autour d'elle, son verre de limonade aux lèvres, en tentant d'oublier la présence des autres. Chose impossible et beaucoup trop difficile pour elle, qui était une personne sociable et avenante. Elle avait besoin des autres pour vivre pleinement. Dépendante d'une société énormément superficielle et tournée vers les relations amicales. Or, elle n'avait pas tellement de succès en ce moment. Même ses amies - qu'elle croyait pourtant fidèles - lui avaient tourné le dos en apprenant qu'elle avait eu un rendez-vous sexuel avec son rival. Bien sûr, les rumeurs étaient fausses et complètement infondées. Mais, comme un vrai ragot qu'il était, il ne cessait de grossir telle une éponge, et plus elle niait, plus c'était pire. Elle avait réellement du mal à gérer cette situation mais ne désespérait pas en se disant que ça finirait par passer.
Pour montrer sa bonne volonté et continuer à démentir ces bruits de couloirs, Satheen avait forcé la blondinette à se rendre à une soirée qui avait été organisé depuis plus d'une semaine. Elle avait refusé d'y aller mais c'était sans compter sur sa meilleure amie qui l'avait même obligé à porter une jupe en jean noire. Elle qui avait horreur de ce genre de vêtements ; elle avait l'impression de montrer ses formes, et ça la dérangeait. Tout en buvant une autre gorgée de sa limonade - qui était vraiment très très bonne - elle tira une nouvelle fois sur son vêtement, jurant contre les idées stupides de sa camarade.

Cette dernière était d'ailleurs partie voir le DJ et n'était toujours pas revenue. Aprilynne était donc contrainte d'attendre, seule, comme une potiche. D'un geste rapide, elle balaya la salle des yeux, toujours en évitant de trop s'intéresser aux petits groupes qui bavardaient sur elle – aux vues des regards en biais qu'ils lui lançaient. La décoration n'était pas trop mal, assez provocantes et très clichée. Pour cette soirée, la salle sur demande avait été aménagé sur deux étages ; le rez-de-chaussée où se trouvait l'entrée, le bar, quelques petites tables rondes ainsi que des rideaux opaques un peu partout et le niveau inférieur qui était une énorme piste de danse tenue dans l'obscurité où quelques flashs blancs pointaient le bout de leurs nez pour accentuer sur ce décor qui se voulait trash et branché. Accoudée contre les barricades qui surplombaient la piste de danse, Aprilynne remarqua que sa meilleure amie était en train de danser avec un jeune homme et ouvrit en grand ses pupilles, estomaquée. Depuis quand s'était-elle mise à se trémousser avec des inconnus ? Lâchant un râle d'agacement, elle prit la direction du bar et reprit un verre de limonade sous les sourires malicieux des autres élèves. Tous l'observaient avec une attention particulière et, pensant que c'était sûrement à cause de ce qui se disait sur elle, n'y fait pas attention. Pourtant, elle aurait dû. En effet, la jeune femme était victime d'une blague de très mauvais goût. Buvant une fois de plus son gobelet d'une traite, elle se lécha les lèvres et sentit sa tête lui tourner légèrement. Malgré tout, une envie de s'amuser commencer à naître en elle et, elle prit brusquement le chemin de la piste de danse, bousculant Saralynn Dolohov au passage. Obsédée par son envie de danser avec sa meilleure amie, elle n'entendit même pas la brunette lui crier dessus. Descendre les marches pour rejoindre le niveau inférieur fut beaucoup plus compliqué qu'elle ne l'aurait pensé. Celle-ci ne cessait de bouger et Aprilynne jura contre les organisateurs de cette fête qui avait mal préparé leur coup. Plusieurs personnes la regardèrent avec un air inquiet, comme si elle semblait malade mais la demoiselle n'y fit même pas attention, cessant de s'être posée des questions depuis quelques minutes.

Enfin arrivée, elle chercha des yeux sa copine de dortoir et se fraya un passage parmi les danseurs, jouant des coudes pour éviter de tomber à la renverse. Comprenant qu'elle n'était visiblement plus dans le coin, elle haussa les épaules et se mit tout de même à danser, les paupières closes et les mains perdues dans sa tignasse dorée. Elle était ivre de sensations. Ivre d'exhalation. Ivre de musique. Ivre tout court.
Mais qu'importe, elle ne se rendait compte de rien, perdue dans cette cacophonie qui s'agitait autour d'elle, encore et encore. Elle rouvrit alors les yeux, se sentant brûler comme jamais. Ou presque. N'y tenant plus, elle se dirigea vers un coin désert et se colla contre un des poteaux qui tenaient l'étage du dessus. S'accrochant à lui comme une bouée, elle releva légèrement la tête, calant celle-ci du mieux qu'elle pouvait. La pauvre était en sueur. Elle ne s'était jamais autant laissée entraîner par la musique, elle n'avait même jamais danser comme ça. Mais qu'importe, elle était bien et prenait tout à la légère. Plus rien ne semblait important.

Sauf, peut-être... Malgré l'alcool qui circulait dans son sang à son insu, elle ne put s'empêcher de sentir son cœur s'emballer en voyant un visage qu'elle connaissait bien. Un visage qui était responsable de tous ses soucis. Mais, qu'importe, un visage qu'elle n'avait pas vu depuis trop longtemps à cause d'un fichu marché qu'elle avait bêtement accepté. Et qu'elle regrettait alors que tout aurait pu très bien fonctionné. Loki. Loki Greyback. Celui qui l'avait torturé durant toute sa scolarité à Poudlard avait fini par lever le drapeau blanc en jurant de faire comme s'ils ne se connaissaient plus en échange de sa discrétion sur son secret d'animagus.
Elle n'avait donc jamais rien dit à personne et fut étonnée de le voir s'approcher d'elle. Plus enthousiaste que stressée, Aprilynne passa sa langue sur ses lèvres et marcha à son tour vers lui, consciente que c'était pourtant stupide malgré les innombrables élèves qui étaient là ce soir. Quand elle arriva face à lui, elle dû se rappeler de s'arrêter pour ne pas trop le coller et rester à une distance raisonnable de lui. Scrutant ses prunelles malgré les ténèbres, elle cherchait à revoir ce garçon sans parade qu'elle avait entraperçut durant une infime minute. Deux semaines qu'elle ne l'avait ni croisé, ni parlé. Obligée d'affronter seule ces rumeurs qui tournaient autour d'eux. Consciente qu'elle devait dire quelque chose, elle se se racla la gorge et parla d'une voix forte, pour se faire entendre malgré la musique ; « Leur limonade est super bonne ! » Puis, comme pour donner un sens plus ancré à ses paroles, elle leva les pouces tout en souriant bêtement de toutes ses dents.

Elle aurait bien aimé en reprendre, d'ailleurs, de cette limonade.
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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyDim 9 Sep - 21:53

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« Come on Loki ! » Des cris frappent les murs et passent outre la musique sourde qui cogne à nos cerveaux de jeunes enfiévrés. On pense que le monde nous appartient parce que nous avons entre nos mains bouteilles de vodka voire courbes rebondies de ces belles juvéniles qui assistent au spectacle en gloussant. Mon regard se fait fauve au même titre que ma tenue est débraillée ; chemise entrouverte, noeud de cravate inexistant, barbe de quelques jours et cheveux hirsutes. Cela plait à la gente féminine, laquelle n'attire pas mon regard cependant. Car je crois que mon amour est parti, il portait les traits d'une jolie blonde à la bouche griotte et se vantait d'exhiber un prénom séraphique avant de tomber aux portes de l'enfer. Je me noie dans l'alcool et la pseudo dépravation : liberté débridée mais pas d'orgasmes avec les inconnues. Las ! Dans quel chienlit me suis-je fourré ? J'absorbe ces shooters de vodka, j'inhale la fumée goudronneuse de ma cigarette mais le goût du sexe facile arrache à mon palais des relents nauséeux là où je devrais en frémir de plaisir. Ai-je foiré quelque part ? Ah si j'étais sobre, je ne me serais guère permis de rire à gorge déployée ainsi ce soir, face à ce chagrin et ces doutes qui me dévorent le coeur.

Septième shooter avalé d'une traite. Je pose le verre vide d'une poigne ferme sur cette table ronde et darde les yeux ternes de mon adversaire qui déglutit difficilement. Je sens d'ici l'alcool qui lui brûle le gosier et agite ses neurones s'entrechoquant avec pagaille. Un rire étouffé s'échappe de mes lèvres guerrières au même titre que ce nuage de fumée. Huitième shooter. Le bruit d'un verre vide raclant avec force le bois lissé de la table... et la tête de l'adversaire qui l'accompagne dans un même tapement plus sourd et bourru : il est tombé dans un coma éthylique. Je suis ivre et j'ai gagné.

Y a des cris d'extase autour de moi, il me semble qu'ils scandent mon nom avec gloire et satisfaction. Je m'enivre de leur admiration, je m'en nourris et j'exulte. Car déjà voilà que je me suis redressé, bras levés dans un geste victorieux et clope au bec. La tête penche un peu avec nonchalance et charisme, approuve un peu, s'émeut et se fait alanguie. Un trop plein d'alcool blanc qui coule en mes veines bleues je sens ma vision qui se brouille lors de mes gestes trop rapides, lesquels ne sont pas franchement coordonnés. Je m'en fous, j'ai gagné. « Putain j'ai la dalle. » Voilà tout ce que je trouve à rétorquer alors qu'une jolie brune (ou sont-elles deux?) vient roucouler dans mes bras. Mais j'ai au moins le mérite de le souffler de ce timbre chaud et suave qui se parfume d'effluves érotiques et graveleuses, mes mots s'infiltrent sous la peau de mes interlocuteurs, ils les dévorent, ils les consument, ils les font jouir. Un bref rire achève ma phrase et je secoue la tête, un peu sonné, un peu euphorique, un peu mort.

Mes pas m'ont mené vers ces escaliers, cadencés par les rires défectueux de la demoiselle à la main possessive, lorsque soudain je me stoppe au beau milieu. Là trônant fièrement sur ma marche qui sera mon piédestal, j'ai le regard ambré qui se tourne et percute cette silhouette au loin qui m'est familière malgré ce halo flouté qui l'entoure. Diable jolie blonde, comme j'aimerais planter en la chair moite de ta candeur toute la vicissitude lascive de mes incisives. « Je la connais... » Une barre plombe mon front comme je plisse alors les yeux avec intérêt pour mieux l'entrevoir, et j'ai beau laisser ces mots s'échapper de mes lèvres affamées je ne réponds plus de moi. Je vois avant d'apercevoir comme je communique avant de parler. Tout va trop vite, tout est trop voilé, vaporeux, trouble. Tout sauf elle. « C'est Lupin. » siffle alors la brunette avec condescendance et étonnement, surprise de me voir aussi sceptique face à ce visage qui m'est pourtant familier. « Elle fait la tapin depuis que tu te l'es faite on dirait. » Un sourire vil accroche sa bouche de vipère tandis que son regard analyse la jolie blonde de la tête aux pieds ; c'est cette fameuse jupe qui attise son venin comme elle exalte mon envie.

Deux semaines que nous ne nous étions ni croisés, ni vus, ni n'avions joué à nos éternelles rengaines sado-masochistes. C'est étrange comme ce creux soudain s'immisce en moi et me fissure la chair, comme mon regard change et comme il pétille d'envie. Quand avant je la toisais avec dégoût et mépris, voilà que je me surprends à la détailler : ses mimiques sont enfantines mais sa bouche charnue de femme-enfant m'attire. Cette manie qu'elle a de passer une main fébrile dans le voile de ses cheveux tannés à l'or des orfèvres, ces pupilles malicieuses, ce rose aux joues qui appelle à la pétale et aux couleurs pastel. Un gémissement bref s'échappe de mes lèvres semi-closes ; l'envie est plus forte et a dépassé ma pensée. Je lâche ma catin et pars à sa rencontre. Elle, la nouvelle inconnue.

« Leur limonade est super bonne ! » Un rire bref s'échappe des mes lèvres et je la détaille à nouveau, mains dans les poches et attitude nonchalante. C'est à peine si je dissimule cette langue qui passe sur mes lèvres affamées ainsi que la lueur de désir sauvage dans mon regard. Et si j'avais pris goût à sa chair et son sang... Ah mais la demoiselle est blanche et pure, elle pétille, elle illumine, elle irradie. Elle est naïve. Diable que j'aime ça ; sa candeur fraîche et ses grands élans de perfection. L'oie blanche est intouchée comme elle n'est pas corrompue. Petite fille sage qui titube et s'enthousiasme pour un rien. « Et ça te fait pas chier de jamais emmerder ton monde, à ton âge ? » La cigarette calée entre mes lèvres souffle quelques nuages de fumée grise, laquelle dévoile ma main tendue lorsqu'elle s'évapore. « Tu danses ? » Désinhibé et déconcertant, je n'attends pas même sa réponse car déjà j'attrape sa main et l'amène avec moi sur la piste bondée. Corps rapprochés, mains sur ses hanches, regard qui cherche en ses prunelles l'orgasme silencieux. L'ivresse n'alourdit pas mes sens ; elle les désenchaine et les extirpe de cette haine que j'ai toujours voué à Lupin, brisant les fers qui firent de nous bourreau et victime malencontreux.
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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyMer 12 Sep - 21:22

Et plus les minutes passaient, plus elle se sentait bien, réveillée et prête pour jouer à tout autre jeu. Il était étrange de voir à quel point elle pouvait avoir une toute autre vision des choses quand elle était alcoolisée. Certes, sans qu'elle ne le sache mais les effets restaient les mêmes. Loki Greyback ne l'effrayait plus, il l'attirait. S'ouvrir, parler, s'amuser et rire jusqu'à s'étouffer lui étaient plus tentants que rester dans son coin à essayer de se fondre dans la masse en observant les autres vivre à sa place. Elle était là, elle était pleine d'énergie, elle était jeune et aujourd'hui comme jamais, elle se laissait aller à ses désirs. La musique en fond sonore lui était agréable malgré ses tympans qui bourdonnaient, par manque d'habitude, certainement. Son cœur battaient avec vigueur, avec douleur, avec fracas. Il faisait du bruit, tout autant que cette mélodie qui s'échappait des basses pour mieux frapper l'ambiance. Pour mieux réussir à s'évader en quelques paroles.
Elle aperçut son interlocuteur esquisser un bref sourire et elle ne put s'empêcher de mordiller fébrilement sa lèvre inférieure tout en le dévorant des yeux. Mauvaise habitude qu'elle avait prise en l'observant, souvent de loin. Avant avec répugnance, aujourd'hui avec fascination. Sous les néons et les spots multicolores, son visage était de plus loin, le plus net et le plus précis qu'elle n'avait jamais vu. Une magie qu'elle ne semblait pas connaître et qui le rendait attrayant. Tellement attrayant. Elle avait envie de le toucher, de caresser sa peau et même d'y goûter. Sa tête lui tournait, ses jambes tremblaient et ses oreilles bourdonnaient. Elle n'aurait pas même su dire son prénom à cet instant précis tant tout lui semblait insipide. Tout, sauf lui. Lui et ses prunelles remplies de cette lueur qui lui était familière tout en restant mystérieuse. De ses lèvres charnues qui appelaient aux baisers volés et aux souvenirs douloureux ; tant de mots tranchants, tant d'insultes. « Et ça te fait pas chier de jamais emmerder ton monde, à ton âge ? » Elle sursauta brièvement, rougissant à l'idée qu'il l'aurait démasqué en train de le détailler d'aussi près et de fabuler sur ses pensées ô combien floues et inénarrables. Elle n'avait absolument pas comprit ce qu'il lui avait dit, mais qu'importe, ça ne l'empêchait pas de sourire bêtement tout en hochant la tête.

Son nez la piqua brutalement et elle ne put s'empêcher de toussoter en sentant la fumée de cigarette du garçon frôler ses narines et ses yeux. Elle faillit, d'ailleurs, s'étouffer et chercha parmi la foule une personne possédant un verre d'eau, de limonade ou de n'importe quoi qui aurait pu la sortir de ce mauvais pas. Au final, sa quinte de toux cessa et elle put à nouveau respirer tout en ricanant bêtement, joviale à l'idée qu'elle s'était presque tuée toute seule à cause d'une simple cigarette. Loki ne semblait rien avoir remarqué, d'ailleurs, il ne prêtait pas beaucoup attention à ce qu'elle faisait, fixant inlassablement sa nuque. « Tu danses ? » Merlin qu'elle en avait envie. Un grand sourire illumina son visage et elle acquiesça silencieusement mais avec un certain enthousiasme. Pour une raison qu'elle n'arrivait à comprendre, aucuns mots n'arrivaient à sortir de ses lèvres. Comme bloquée ou complètement sans voix face à lui. Il l'entraina pourtant rapidement sur la piste de danse, n'attendant même pas qu'elle daigne répondre. Ensemble, ils se glissèrent jusqu'au centre de la piste, main dans la main. Une profonde chaleur s'était déjà répandue dans son organisme et elle sentait son estomac se tordre dans tous les sens. Et son cœur... Son cœur battait aussi fort que les tintements de la musique. Elle n'était même pas anxieuse, pourtant. Non, simplement bien, enivrée par Loki Greyback et l'étreinte qu'il avait avec elle. Étreinte qui se transforma en corps à corps et où il n'y avait de place pour aucune distance. De façon naturelle, il avait enlacé son corps, posant ses mains robustes sur ses hanches et elle s'était simplement appuyée sur lui, encerclant ses avants-bras autour de son cou. Et ils commencèrent à danser, à mouver dans un même rythme, le plus naturellement du monde. Comme s'ils avaient déjà fait ça un millier de fois alors que c'était là leur première fois ; embrassade d'un ancien bourreau et de sa victime.

Elle se laissait complètement guider par Loki, n'ayant aucune expérience et aucune grâce. Elle s'appuyait sur lui, son front contre sa joue, son corps ondulant comme le sien, collés-serrés comme jamais. Aprilynne bouillonnait, elle avait cette impression fugace d'imploser dans les bras de son ancien ennemi, se laissant aller entre ses mains, n'ayant pas même honte de passer pour la première des allumeuses. Qu'importe, au fond, puisqu'elle était avec lui, à danser contre lui et à laisser ses envies primitifs prendre le dessus sur ce qui était, au final, plus raisonnable de faire ; fuir. Fuir avant que l'inévitable arrive. Car si en ce moment, c'était simplement son petit corps fragile qu'il avait entre ses mains, demain, ça serait probablement son organe vitale, plus souffreteux qu'une poupée de glace. Si simple à briser en mille morceaux...
Mais là, tout de suite, elle ne pensait à rien d'autre qu'à lui. Son odeur effleurait son odorat et elle frissonna en reconnaissant l'effluve si particulière qui émanait de lui ; un brin d'herbe mouillée ainsi qu'une touche de savon mélangée à la fragrance de l'alcool et de la transpiration. Mais, elle était loin d'en être dégoutée, bien au contraire. Ça avait quelque chose de... sauvage, animal. Pile ce qu'il était, au fond.

Deux semaines. Deux semaines qu'elle ne l'avait pas vu une seule fois et voilà que pour leurs retrouvailles, ils étaient collés l'un à l'autre, inséparables, elle s'accrochant à lui comme une bouée en pleine mer. Au final, deux semaines c'était long. Beaucoup trop long. Au moment où la musique changea, elle en profita pour se mettre sur la pointe des pieds et se colla contre sa joue pour mieux atteindre son oreille. D'une voix qui se voulait aguicheuse, elle susurra ; « Je t'ai manqué, Greyback ? » Pas un bégaiement, pas une hésitation au son de sa voix, simplement un profond amusement. Elle s'écarta de lui non sans avoir frôlée ses lèvres, un vague sourire en coin sur son minois. Merlin qu'elle se sentait libre et si sûre d'elle. La petite Poufsouffle qu'elle était avait l'impression de pouvoir avoir le monde au creux de sa fine et délicate main. Naïve qu'elle était, comme toujours. Pire, elle avait envie et sentait qu'elle pouvait avoir Loki, ce soir. Juste avec elle, rien qu'avec elle. Doucement, elle recula de quelques pas et attrapa ses mains au passage. Tout en reculant, elle se mit à chantonner les paroles de la musique qui passait sur la piste de danse, regardant son compagnon droit dans les yeux, un brin amusée par la situation. Alors que lui restait immobile au milieu de la piste, à la scruter en se demandant probablement ce qu'elle avait en tête, elle finit par lâcher ses mains et se déhancha toute seule sur cette piste - où des tonnes de personnes les observaient attentivement -, tout en continuant de l'observer, ne voulant pour rien au monde le lâcher du regard.
Elle s'éloigna doucement, continuant de danser, lui tournant le dos quelques secondes pour faire des tours sur elle-même. La blondinette s'arrêta au bout d'un moment, face à lui malgré les quelques pas qui séparaient et de ses lèvres, murmura silencieusement un petit ; « Attrape-moi » qu'elle articula bien pour qu'il puisse comprendre. Chasseur qu'il était, il n'aurait aucun mal à faire quelques pas pour revenir à elle. Pourtant et brusquement, la piste de danse tomba dans l'obscurité et, une tonne de flashs vinrent donner une ambiance davantage trash. S'allumant et s'éteignant très très rapidement, on aurait dit que tout le monde bougeait au ralentit. Elle explosa de rire en se rendant compte du phénomène mais cessa bien vite quand elle se rendit compte qu'elle avait perdu Loki des yeux.
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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyVen 14 Sep - 15:14

Les flots de la musique charment nos sens et les embrasent quand nous nous trouvons dans une posture de ventre à ventre, mimant sans gêne le coït de nos esprits alcoolisés puisque nos corps, s'ils ne se font plus la guerre ce soir, ont encore beaucoup à apprendre l'un l'autre. Et pourtant je n'ai aucun tabou, je n'ai aucune morale, aucune retenue qui pourrait assagir ma main ou mes lèvres fiévreuses : car déjà mes doigts agrippent avec envie ces hanches de femme-enfant, une fois ma cigarette jetée au sol. Une nuit martyrisée par mes crocs, elles se laissent pétrir par mes mains à la fois respectueuses et obscènes ; l'ivresse parle pour moi, ce n'est pas ma faute. Nos bassins se meuvent en des vagues lubriques, tantôt provocantes, tantôt maladroites car je ne suis pas certain que notre équilibre est encore intact – trop émaillé par les effluves de vodka. C'est aussi pourquoi je me fais grand prince et glisse dans le creux de ses reins ma main qui se perd, audacieuse et franche, pour mieux l'aider à onduler contre moi et presser son corps de nymphette contre le mien plus imposant. Cette fille, je ne l'ai jamais vraiment regardée... Poupée insignifiante aux airs candides et au parfum sucré de friandises, je connaissais ses grands yeux clairs et ses longs cheveux blonds, mais surtout son patronyme qui attisait en moi le désir de vengeance bâti sur l'autel de mon héritage. Elle, était ma proie naturelle parce que les choses étaient ainsi et que je me délectais de lui faire du mal pour mon propre bien. Ce soir pourtant je la vois autrement : la lumière irradie toujours de son être incandescent, toujours pure, toujours fraîche, mais diablement attirante. Est-ce parce que ses lèvres habituellement piquée d'un rose guimauve follement écoeurant se voilent d'un carmin aguicheur, est-ce sa façon de se mouvoir, de rire et de me regarder. Est-ce son cou qui, je n'en doute pas, s'offre volontiers à ma bouche guerrière, se découvre mutin et me tente tout en demeurant pudibond ? « Je t'ai manqué, Greyback ? » Je grogne de satisfaction, d'envie et de désir tandis que mes lèvres glissent sur sa joue jusqu'à la courbe délicieuse de sa gorge ronde et blanche. La bouche s'entrouvre, affamée et conquérante elle laisse glisser sa langue sur la peau de sa conquête pour mieux laisser place aux incisives carnassières et lubriques... mais je n'ai guère le temps de mordre car la jolie proie s'est extirpée de mes bras. La surprise que j'affiche à mon visage n'a d'égale que la satisfaction jouissive de la voir si joueuse : un sourire en coin orne mes lèvres comme je la toise avec envie.

C'est immobile que je l'observe, la détaille, la déshabille de mes pupilles pénétrantes qui brillent d'une flamme intense ronronnant en leur sein. Les néons ont beau vouloir hacher ma vision et se faire fourbes par les flash incessants qu'ils envoient pour mieux nous perdre et nous troubler, je ne daigne pas détourner mes yeux de sa silhouette qui se déhanche avec plus de sensualité qu'elle ne l'aurait convenu. Je sens d'ailleurs les regards envieux des autres mâles alentours ; eux aussi la dévorent de leurs yeux vitreux, mais c'est possessif et assuré que je continue de la chasser. Si je la veux contre moi et entre mes griffes, alors je l'aurais. Et qu'importe les envies primitives de ces prétendants ivres, qui la dardent avec force et vulgarité, car je compte bien les abattre. Un pas en arrière, puis deux, je me fonds dans l'obscurité qui règne sur les lieux et se brise au rythme de ces lumières convulsives qui nous perdent... du moins eux, pas moi. Car mes pupilles se rétractent et s'habituent aux environs tandis qu'à pas de loup, vivace et mutin, je contourne cette masse agglutinée tout en m'imaginant la belle Aprilynne me chercher de ses yeux troubles. Traquer la proie et la surprendre, arracher à ses lèvres un hoquet de surprise ainsi qu'un frémissement à sa peau laiteuse, saisir par l'étau de mes mains chasseresses ses hanches juvéniles et son ventre plat. Puisque l'envie me dévore, je la dévorerais aussi.

Jusque là si discret et agile dans mon approche, voilà que je m'élance et bondis vers la demoiselle pour mieux la surprendre dans son dos ; comme prévu mes mains se plaquent sur sa peau, encerclent ses courbes et s'agrippent possessives à sa chair. Un sourire vil, et mes lèvres s'épanchent à son oreille pour mieux y laisser glisser un souffle suave et rauque, parfum érotique et frémissant. Toujours aussi bestial et empli de désir, je me fiche bien de ces regards curieux qui nous toisent et rapproche son bassin contre le mien. « La partie de chasse commence à peine. » C'est un murmure qui se saccade d'un souffle haché et saccadé, rompu par l'envie qui me brûle la gorge et pique mes mots dans un gémissement plaintif. J'humidifie mes lèvres d'un rapide coup de langue, loup affamé qui danse non plus avec sa proie mais avec sa partenaire, et frôle sa bouche mutine sans jamais lui offrir de baiser. Cette danse, sensuelle et voluptueuse... Je ne sais pas combien de temps elle perdure, j'ignore si nos corps échauffés se sont cherché longtemps ce soir : vingt minutes, trente minutes, une heure ? Tout ce qui m'importe, c'est de laisser mon esprit tanguer et de vaciller avec elle. Une dernière fois, je hume son parfum et lutte contre l'envie bestiale de planter mes crocs dans son cou de neige, avant de l'inviter à prendre un verre.

Nous avons chaud, nous avons soif, et cette faim lubrique qui m'assaille ne fait rien pour arranger les choses. Là, au bar improvisé où je demande amusé une limonade pour ma dulcinée et une vodka pour enfiévrer d'avantage mes sens déjà bien imbibés, je me fiche encore de ces regards qui nous fixent et nous épinglent. Joueur et insolent, je porte mes mains sur les hanches enjôleuses d'Aprilynne qui me dessert un bref rire cristallin avant de la hisser sur ce haut tabouret, là où je n'ai plus qu'à lever légèrement les yeux pour détailler cette beauté révélée. Mes doigts se perdent sur sa cuisse blanche, assez légers pour être respectueux mais tout autant audacieux pour lui faire comprendre que cette étincelle concupiscente qui trace le pourtour de mes pupilles fauves n'est pas factice. « Je ne savais pas que tu savais danser, Aprilynne. J'ai encore beaucoup à apprendre sur toi. » Ce prénom que je substitue à son patronyme glisse pour la première fois sur mes lèvres sanguines, et c'est plutôt excitant... Un rire secoue doucement nos bustes, comme un glas sonné à l'unisson, quant alors je glisse mes lèvres jusqu'aux siennes dans une caresse qui délivre un souffle d'envie. Mais pas un baiser ne lui est volé, pas un frôlement ne se fait pression : mes lèvres ne boiront pas à la coupe des siennes pour la simple et bonne raison que... « Tu les gardes pour ton prince charmant, je n'ai pas oublié. » Un sourire se dessine alors que je trouve cette caresse furtive et cette frustration jouissives. Masochiste jusqu'au bout, je me fais finalement sadique et glisse ma bouche à son cou. Cette fois je n'ai guère de pitié pour sa peau lumineuse et plante dans sa gorge la force brute et bestiale de mes incisives. La pénétration des chairs n'est pas que purement physique, elle est aussi substitut et sous-entendue.

C'est alors qu'un tourbillon s'agite autour de nous, rameute la foule et l'agite dans des vagues agressives. J'entends la masse qui s'emporte et qui fuit les lieux, pour autant enivré par le parfum de la poufsouffle je me plais à dévorer goulument son cou, main posée sur sa joue avec une douceur pour mieux contraster d'avec la bestialité de mes morsures lascives. C'est alors qu'une voix familière heurte contre ma tête déjà embrumée et tente de m'extirper de ma bulle si plaisante. Raté. La voix a beau appeler mon nom voire me supplier, je me plais à martyriser la gorge d'Aprilynne de morsures graveleuses et de baisers chauds tandis que je me cale languissant entre ses cuisses... jusqu'à ce que finalement une main puissante ne se pose sur mon épaule et ne me tire en arrière avec brusquerie. L'unique façon de mettre un terme à mon dîner érotique. « 'Faut se casser, un préfet a essayé de rentrer, il est parti prévenir une prof. » C'est un peu sonné que je peine à assimiler les mots et ses conséquences ; il me faut du temps pour comprendre que tous ces élèves agités prennent la fuite afin d'éviter heures de colle ou pire encore, le renvoi. Ma main quitte la cuisse de la jolie blonde pour se glisser dans la sienne, mais c'est sans compter mon ami Serpentard qui voit Aprilynne d'un mauvais oeil. Normal après tout, elle fut ma victime durant si longtemps qu'il est persuadé que l'ivresse m'a fait dérailler ce soir. M'arracher à la jeune fille candide, c'est me sauver la peau. « Laisse-la dom juan, sauve ta peau plutôt. T'es dans la ligne de mire de tous les profs ici. On se casse. » Et il me tire de nouveau sans que je ne trouve la force de me rebeller puisque l'alcool a pris en otage mes pensées lucides et cohérentes. Amusé au contraire, j'envoie à la douce un dernier baiser d'une main assurée et finis par suivre mon comparse qui m'extirpe de la masse.

***

Le réveil fut plus que difficile en ce dimanche matin qui nous avait arraché du lit pour cause de match de Quiddtich. Serpentard contre Gryffondor, ou bien contre Poufsouffle... Aucune idée. Un match que l'on gagnerait haut la main de toute évidence, à condition cependant que cette fanfare frappant contre le crâne de nos joueurs ne se taise enfin. Ainsi donc assis à la table des verts et argent pour le petit-déjeuner dont l'odeur soulevait mon coeur encore imbibé de vodka, je toisais mon assiette d'un regard vitreux. « Depuis quand tu manges du porridge le matin ? » « Shhhh... » fis-je non sans grogner, fronçant les sourcils sous le désagréable sentiment d'avoir un pic-vert sadique à l'intérieur du crâne. Et j'avais beau masser mes tempes d'un geste maladroit, il demeurait toujours surfait car ce mal de crâne persistait. Mon camarade s'accommoda de ma mauvaise humeur et prit place à mes côtés avant de laisser s'échapper un rire gras : « T'étais complètement torché à la soirée d'hier. T'as eu de la chance de pas t'être fait attraper, il paraît que ceux qui se sont fait chopper sont collés jusqu'au mois de Décembre. » « C'est qu'il a choppé quelqu'un d'autre. » Je levai mon regard assassin sur un grand blond au regard porcin et au visage joufflu qui venait tout juste de prendre place face à moi. L'éclat mordoré de mes prunelles meurtrières le toisa avec tant de mépris que l'intrus crut bon de se gargariser de ses commérages. J'aurais mille fois aimé lui cracher au visage pour mieux lui arracher les mots de la bouche et lui demander ainsi de quoi il parlait, néanmoins mon égo ne supporterait pas de le savoir en possession d'une information que je n'avais pas. Taciturne, je me redressai avec prestance – du moins autant que je le pouvais au vu de la tornade migraineuse balayant mon cerveau – non sans bref grognement sourd. Amusé, le porcin blond me tendit quelques clichés mouvants ; si les photos n'étaient pas très nettes pour cause d'obscurité ambiante, on pouvait tout à fait apercevoir les silhouettes enlacées...Moi avec Aprilynne dansant le corps à corps, moi toujours mordant goulument ce cou offert, moi encore qui perdait ma main sur la cuisse dénudée de la Poufsouffle. Ni une ni deux, j'attrapai la cravate de mon camarade et la tirai brutalement jusqu'à moi : « Qu'est-ce que c'est que ça, qui les a prises ? » Le jeune homme hoqueta de surprise avant de s'étouffer de gêne et de crainte, secouant fébrilement la tête avec rapidité. « Je... Je sais pas. Ca a fait le tour de la salle co... » D'un coup sec, je relâchai sa cravate et me levai d'un bond furieux qui, s'il n'arrangea pas mon mal de crâne avait toujours le mérite d'exorciser ma colère. Un peu.

Mon regard fauve balaya les lieux tandis que je me mis à marcher d'un pas décidé vers la table des poufsouffles et, tout en cherchant une tignasse blonde qui me serait reconnaissable, je tentais de remettre de l'ordre dans le puzzle de mon esprit. Chaque pas m'approchant de ma cible semblait replacer une pièce de mes souvenirs au bon endroit ; je me souvenais, à présent... La chaleur de nos corps, son parfum capiteux, ce désir bestial qui m'avait consumé. Elle, son corps, ses sourires. Si je n'avais pas ce maudit pic-vert en tête, je l'aurais volontiers secouée fortement comme pour tout balayer. « Il faut qu'on parle. » soufflais-je d'une mine sérieuse et impliquée à Aprilynne, lorsqu'enfin je l'eus trouvée assise à la table des jaunes. Ignorant les regards amusés et taquins de ses comparses, je fis alors demi-tour afin de m'extirper hors de la Grande Salle. Là, dans le Grand Hall déserté à cette heure-ci, nous serions bien mieux.

Main tendue, je lui mis les fameux clichés sous le nez et ce fut un peu gêné que je commençais la conversation, malgré mon timbre un peu sec. « Je sais que je n'ai pas tenu ma promesse hier. » Mes yeux fauves accrochèrent les siens... et si autrefois j'aurais pu ressentir dégoût et mépris, il me semblait avoir senti cet éclair d'envie et cet halo d'attirance qui glissa à ma nuque un frisson désagréable. « Ce n'était pas voulu. » Ou si, peut-être. Mon subconscient alcoolisé avait visiblement parlé pour moi. « Je veux dire... Je ne l'ai pas fait pour te faire du mal, ou peu importe. J'avais trop bu, c'est tout. Et je ne veux pas que tu penses à un coup fourré, je sais ce que tu penses de moi. » Un monstre. Etrangement cette pensée m'arracha un rictus plein d'assurance comme je me sentis revivifié, redressant mon port de tête et gonflant mon buste d'une fierté inexplicable. Un monstre, un loup, où est la différence. « J'espère que ça ne changera rien, et que mon secret sera toujours bien gardé. » Le silence s'installa quelques secondes, laissant mon regard pénétrer ses grands yeux bleus avant que je ne me rende compte d'une chose : je ne m'étais pas excusé. Et c'était préférable d'être aujourd'hui diplomate si je ne voulais pas entendre mon secret s'ébruiter bêtement. « Je regrette. » achevais-je avec sérieux, appuyant mes propos d'un signe de tête. Et ce même si mon regard envieux glissa sur le cou de la demoiselle, dont les longs cheveux dissimulaient mal les stigmates de mes quelques morsures.
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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyLun 17 Sep - 23:47


Elle le cherchait des yeux, perdue dans cette nouvelle obscurité dont elle n'arrivait pas à s'habituer. Si elle avait été enthousiaste et joviale l'instant précédent, maintenant, elle ne se sentait pas du tout bien. Une boule se nicha dans sa gorge et la demoiselle ne cessait de tourner sur elle-même pour retrouver Loki. En vain. Il semblait s'être caché parmi les danseurs qui s'extasiaient en criant et riant face aux lumières qui vacillaient. Tout autour d'elle était flou et au ralenti. Elle aperçut des visages qu'elle ne connaissait pas, et ça renforça davantage son malaise. Elle était seule face au reste du monde. La Poufsouffle lâcha un cri de frustration et sentit son organe battre de plus en plus vite tandis que les larmes lui montaient aux yeux. La crise de panique n'était pas loin. Elle passa une main dans ses cheveux et ferma les yeux pour tenter de mieux réfléchir. Même son esprit tournait lentement et elle n'était pas sûre de savoir pourquoi elle restait encore là, en plein milieu d'une foule qui ne se préoccupait pas d'elle. Aprilynne avait l'impression d'être revenue des années en arrière, quand il lui arrivait de perdre ses parents des yeux dans les lieux publics et qu'elle était intimement persuadée de ne plus jamais les revoir. Elle ressentait exactement la même chose pour son ancien ennemi. Respirer lui semblait être de plus en plus difficile et cette mauvaise impression qu'elle ressentait de plus en plus au fil des secondes ; comme si la terre s'écroulait sous ses pieds et qu'elle avait beau hurler, crier, secouer mers et ciels, personne ne l'entendait. Les ténèbres l'engloutissaient et personne ne s'en rendait compte. Aucuns individus ne bougeaient, ne serait-ce qu'un doigt, pour venir la secourir.
Enfin, elle sentit une étreinte chaude encercler sa taille de façon possessive. La jeune femme frissonna et tourna légèrement la tête pour savoir qui c'était. Tout du moins, pour confirmer ses soupçons et espérances. Elle ne fut pas déçue de sentir le parfum de Loki et d'apercevoir rapidement son visage. Elle se sentit à nouveau respirer et la peur qui l'avait possédé semblait s'être évanouit dans le manteau de la nuit. Ce bien-être, ce sentiment qui la faisait chavirer quand le brun la touchait, même d'un simple frôlement. De profonde aversion, elle ressentait un plaisir irrévocable qu'elle ne cachait, dorénavant, plus.. Elle était parfaitement bien, là, dans ses bras ; comme si sa place avait toujours été ici mais qu'elle ne s'en était jamais rendue compte. « La partie de chasse commence à peine. » susurra-t-il d'un souffle rauque contre son oreille, faisant voltiger quelques mèches de ses cheveux dorés contre sa joue pâle.

Une chance pour elle, alors. La petite adolescente ne comprenait plus grand chose à présent et, il aurait pu lui dire n'importe quoi de malsain qu'elle en aurait été ravie, désireuse d'attirer une attention bien particulière de la part de son compagnon. Les yeux toujours clos, elle glissa contre lui afin de se remettre dans la même position que lorsqu'elle avait bêtement décidé de le quitter pour jouer à un jeu idiot. Un jeu d'enfant. Elle encercla sa nuque de ses petits bras chétifs et se hissa sur la pointe des pieds pour avoir son visage près du sien. Toujours plus près. Leurs lèvres, si proches, semblaient s'appeler désespérément et Aprilynne avait beau tenter d'essayer de les atteindre, elle n'y arrivait pas, handicapée par sa petite taille. Il se baissa légèrement, assez pour une caresse mais non pour un réel baiser. Merlin qu'il était difficile de ne pas céder à une pareille tentation. Le premier baiser qu'ils avaient échangés - son premier baiser - la hantait à ce moment précis et elle aurait tout donné pour se damner à nouveau et se laisser aller pour une nuit dans ses bras, juste à l'embrasser, à le toucher, à rendre sa vie plus réelle que jamais. Mais jamais il ne lui donnait ce qu'elle désirait, préférant simplement la faire attendre en faisant davantage pression sur leurs corps. Elle aurait aimé s'ancrer à lui jusqu'à ce qu'ils crèvent de fatigue, jusqu'à ce qu'ils ne peuvent plus faire un pas sans crier de douleur à cause des ampoules, jusqu'à la fin de la nuit.
Leurs souffles se mélangeaient et, jamais elle ne fut aussi proche de quelqu'un que de lui. Quelle ironie. Il y a quelques semaines, encore, ils étaient prêts à s'entretuer, n'hésitant pas une seule seconde à se faire mutuellement du mal pour continuer à faire vivre une ancienne haine familiale.

Au bout d'un moment - qui ne lui parut, hélas, pas assez long - Loki lui proposa un verre. Elle accepta, plus par nécessité que par envie. Sa gorge était sèche et elle mourrait de chaud - sans savoir si c'était à cause de sa proximité avec le serpent ou de cette longue danse sensuelle. La main dans la sienne, la petite blondinette suivait docilement son interlocuteur. Ensemble, ils se glissèrent jusqu'au bar tout en échangeant quelques mots, souvent sans réel sens. Alors qu'il commandait pour elle une boisson, la jeune femme le regardait avec des yeux de merlan frit, détaillant son profil aussi bien qu'elle le pouvait malgré le peu de lumière et l'allure à laquelle réfléchissait son cerveau. Ses yeux fauves, légèrement en amandes, d'un noir corbeau. Son nez rond et large sans tout du moins être imposant ou laid. Et ses lèvres... Charnues, rosées et fines sur lesquelles elle divaguait sans se le cacher, ne cessant de les fixer en espérant secrètement qu'il finirait par l'embrasser. Puisqu'elle était la demoiselle, ce n'était pas à elle de faire le premier pas, elle le savait bien. Ça aurait été interprété comme impoli. Naïve Aprilynne, naïve...
Elle bu d'une traite son verre de limonade, étant plus assoiffée qu'elle ne se l'était imaginée. Loki la prit par les cuisses et la souleva sans difficulté jusqu'à une chaise haute, face à lui. Elle ricana bêtement, se sentant plus joyeuse et légère que jamais. Elle avait même l'impression que des ailes lui poussaient dans le dos alors que son prétendant laissait sa main sur sa peau nue et blanche, lui retirant un frisson de délice dont elle se délecta. « Je ne savais pas que tu savais danser, Aprilynne. J'ai encore beaucoup à apprendre sur toi. » La concernée tiqua et inclina doucement la tête sur le côté. Était-ce son prénom qui avait glissé des lèvres de Loki Greyback ? Un vague sourire fleurit sur le visage moite de la blonde et elle ne put s'empêcher de rire, sans réellement savoir pourquoi. Elle fut bien vite rejoint par son camarade et tous deux échangèrent un long regard complice. Jusqu'à ce que, lentement, il se penche vers ses lèvres. L'hystérie la posséda un court instant et elle sentit son ventre faire des montagnes russes alors que son organe battait à toute allure, lui coupant le souffle. Enfin ! A son tour, elle se rapprocha de lui, ne pouvant plus supporter cette séparation, ce vide entre eux. Elle sentit ensuite la respiration du jeune homme caresser son visage et effleurer sa bouche déjà humectée par sa langue. D'un geste doux, Loki frôla ses lèvres et elle ferma les yeux, désireuse de sensations, de moments épiques et hauts en couleurs. Pourtant, il s'arrêta pile à cet instant-là, laissant une Aprilynne pantoise, les yeux clos et les lèvres en cœur. « Tu les gardes pour ton prince charmant, je n'ai pas oublié. » Un râle d'agacement sortit d'entre ses lèvres tandis qu'il embrassa plutôt son cou. Elle aurait mieux fait de se taire, ça ne lui aurait pas fait du mal pour une fois. Elle qui brûlait de baisers torrides et langoureux s'était fait prendre à son propre jeu. Et en parfait sadique qu'il était, le loup préférait s'occuper de sa nuque plutôt que de ses lèvres. Malgré tout, elle ne crachait pas dessus, ce n'était en rien désagréable. Elle avait l'impression que des ondes brûlantes picotaient de son cou à son estomac.

Fiévreuse et emportée par l'alcool, la demoiselle glissa sa main sous le tee-shirt du brun, plus entreprenante que jamais. Ses ongles, assez longs, cajolaient l'épiderme de ses reins. Soudain, il la mordit, plantant ses canines dans sa carotide qui tambourinait sous la coupe de ses lèvres. Sous le coup de la surprise, elle planta ses ongles dans son dos brûlant et lâcha un soupir de délice qui ressemblait presque à un ronronnement aigüe. Et plus il mordait, plus elle griffait, n'étant même pas dérangée par les regards interloqués et choqués des autres élèves ou de sa main plus que pressante sur sa fine cuisse. Les yeux mi-clos, elle prenait plaisir à ce moment qu'elle trouvait unique, quoi que original. Elle n'aurait jamais pensé apprécié un tel geste, mais... Il y avait quelque chose dans son interprétation et sa façon de faire qui lui insufflait ce plaisir gonflé.
Puis, brutalement, il s'éloigna d'elle et la pression de son corps contre le sien disparut entièrement. Elle rouvrit les yeux et aperçut un garçon châtains, aux joues joufflues et à l'air alarmé parler à tout vitesse à son compagnon. Elle ne comprenait absolument rien, n'entendant absolument rien mis-à-part un petit sifflement qui perçait ses tympans. Le Serpentard la regardait, les mains dans les siennes et en quelques secondes, il fut entrainé par l’importun qui le tira par la manche. Aprilynne le regardait s'éloigner sans comprendre quoi que ce soit et ne put s'empêcher de sourire bêtement quand il lui envoya un baiser à l'aide sa main.

Bien vite, cependant, elle le perdit du regard et lâcha un soupir las, en faisant la moue. Il allait sûrement revenir, c'était obligé. Il ne la laisserait pas en plan, seule dans un coin. Non, il n'oserait pas lui faire ça. Ainsi, ne prenant pas en compte les autres élèves de l'école s'alarmer autour d'elle et partir en courant, Aprilynne continua à siroter sa limonade en cherchant le barman des yeux. N'était-il pas obligé de rester derrière le bar durant les soirées ? On lui tira, alors, brutalement les cheveux, la sortant de ses pertinentes réflexions. Quand elle tourna la tête, elle remarqua que Satheen lui parlait et lui faisait de grands signes tout en tenant son visage entre ses paumes. La blonde esquissa un sourire ravi et tenta de se concentrer sur ce que disait sa meilleure amie. Celle-ci bougeait ses lèvres mais il lui était impossible d'entendre quoi que ce soit. Du mieux qu'elle le put, elle se concentra dessus ; « ... et dépêche-toi ! On va se faire attraper, sinon ! Allez, Apri, debout ! » Elle la tira par les avants-bras et la mit difficilement sur ses deux pieds. Cependant, à peine fut-elle mise debout, qu'elle chancela et faillit s’effondrer sur son amie de toujours. Bien heureusement, Satheen ne l'abandonna pas et prit son bras sur son épaule pour l'entraîner en dehors de la salle sur demande.

*


Le réveil fut houleux et difficile et Aprilynne émergea avec difficulté d'un sommeil sans rêve. Pire que tout, elle avait l'impression d'être passé sous un camion, plusieurs fois de suite durant la nuit. Ouvrant avec lenteur ses paupières, elle dû papillonner des yeux plusieurs fois avant de s'habituer à la lumière du jour qui passait au travers des rideaux jaunes opaques de sa chambre. Avec une douleur inconsidérée, elle passa une main sur son visage tiré par la fatigue et bailla à n'en plus finir, malgré le goût amer et fort qui revenait à ses papilles. Tout en se relevant légèrement, sa tête était sur le point d'imploser alors qu'elle remarqua qu'elle était encore habillée de sa jupe en jean et de son petit débardeur. Elle avait dormi toute habillée ? Elle grinça des dents et se releva le plus lentement du monde, évitant le plus possible de martyriser sa tête déjà bien endolori. « Ah ! Miss fêtarde est enfin réveillée » lança une petite voix ravie qui eut le don d'agacer Aprilynne. C'était sans nul doute Satheen. Elle porta son attention sur elle et l'aperçut en train de s'habiller avec les couleurs de leur maison. « Tu m'as fais peur, hier soir. Je me suis demandée ce qui t'étais arrivée, tu sais. » Hier soir... ? La blondinette mit un temps considérable à tenter de se souvenir de ce qu'elle avait fait la nuit dernière. Et de comment elle était rentrée, aussi. En vain. C'était le trou noir.
La porte de leur chambre claqua alors dans un bruit assourdissant, faisant grimacer d'irritation la jeune femme qui avait un mal de crâne horrible. « Alors Apri, à ce qui parait, l'alcool t'as bien aidé avec Greyback, hier soir ! » fit une petite voix fluette qu'elle identifia comme étant celle d'une de ses camarades de chambrée. Et puis, brusquement, ça lui revint. Comme toute une vie qu'on aurait pu voir par flashs, elle, voyait sa nuit défiler sous ses yeux. Sa nuit avec Loki Greyback. Leur danse collé-serré, leurs regards, leur rapprochement. Sauf que... « Je peux savoir de quoi tu parles, Alix ? Je n'ai pas bu une goutte d'al... » « Oh que si ! Sauf que tu ne t'en es pas rendu compte. C'était une farce des Serpentards, ils ont mit une tonne d'alcool dans tes verres de limonade, ça a fait le tour de l'école ce matin ! » Aprilynne se sentit tomber. On l'avait fait boire à son insu. Pire que tout ; elle s'était humiliée devant l'école entière et surtout, devant Loki Greyback. La demoiselle se demanda un instant s'il n'était pas l'investigateur de cette blague douteuse. Puis, elle balaya ses doutes. Non, ça ne pouvait pas être lui, pas après ce qu'ils avaient partagé... Elle avait beau avoir bu de l'alcool, elle ne s'était rien imaginée. Lui aussi avait profité de leur rapprochement, lui aussi avait apprécié leurs échanges, leur proximité et cette complicité qui était née sous les projecteurs d'une piste de danse.

Bien vite, elle chassa ses pensées tortueuses et s'habilla en faisant abstinence de ses maux de tête. Elle refusa même que Luce lui prépare une boisson pour faire partir la gueule de bois. Masochiste comme tout, Aprilynne préférait vivre avec ce mal pour se punir de sa naïveté et de son manque de jugement. Elle n'avait rien vu venir alors que toute cette histoire lui pendait au nez depuis un bon moment. Honteuse, la demoiselle décida d'affronter cette humiliation avec ses proches amies qui ne la lâchèrent pas d'une semelle jusqu'à la Grande Salle. Ensemble, elles s'installèrent à leur table et commencèrent à grignoter leur petit-déjeuner. La jeune Lupin était affamée et dévorait tout ce qui lui passait sous les yeux, ne faisant plus attention aux regards des autres et de leurs commentaires. De toute façon, elle n'était plus à ça près. Pas une fois, cependant, elle n'osa regarder vers la table des Serpentards, ne voulant pas affronter ceux qui avaient osé lui faire honte et l'afficher ainsi devant Poudlard en entier. Pire, elle n'osait pas affronter Loki Greyback, de peur qu'il ne la regarde avec un petit sourire en coin, l'air ravi, les pupilles brillant de fierté et de malice. Ce qui, au final, confirmerait ce que ses copines ne cessaient de lui dire depuis le début du repas ; que c'était lui l'investigateur de ses tourments de la veille. Tout en mordant férocement dans sa tartine de beurre, elle s'étouffa presque en remarquant le concerné se lever et se diriger vers sa table, l'air impassible. Elle cracha en vitesse ce qu'elle avait dans la bouche et fit mine d'être très occupée dans une grande discussion. Il s'arrêta en face d'elle et murmura un petit ; « Il faut qu'on parle. » qui n'avait rien de très rassurant. Un silence de plomb se fit à sa table et Aprilynne se mordit la lèvre, comme condamnée à passer à la trappe.

Elle le suivit en trainant des pieds, n'étant ni motivée, ni en grande forme. Une fois qu'ils furent dans le hall, il se retourna avec grâce et lui tendit un petit paquet de photographies magiques. Elle sursauta, ne s'attendant pas à ça et les prit, curieuse. Le rouge lui monta instantanément aux joues quand elle découvrit ce que c'était réellement ; eux, sous tous les anges possible et inimaginable durant cette dernière soirée. Une fois en train de danser, une fois en train de s'étreindre, une autre fois où on voyait plus que bien la main de Loki sur sa cuisse. Ultime opprobre. Elle passait pour la pire des salopes et mourrait de honte. Elle avait envie de s'enterrer dans le parc et d'y rester cacher toute sa vie. Non pas parce qu'elle s'était laissée aller avec Loki, mais plutôt parce que tout le monde avait été témoin de ça. Elle qui, était plus que pudique et ne s'était jamais affichée avec un seul garçon en public pour éviter d'attirer les jacassements, voilà qu'on lui avait réglé son compte en une seule nuit. « Je sais que je n'ai pas tenu ma promesse hier. » La blairelle redressa ses iris vers les siennes et fronça les sourcils, mettant un temps considérable à remettre de l'ordre dans ses pensées. Elle n'était même pas sûre de savoir ce dont il parlait, mais elle acquiesça malgré tout, voulant faire bonne figure. « Ce n'était pas voulu. » Oh. Voilà qui était clair. En soit, il n'avait jamais voulu passer la soirée avec elle, mais visiblement on l'y avait forcé ou... était-ce parce qu'il avait bu lui aussi ? Elle n'arrivait pas à se souvenir mais ne fut pas étonnée. Lui aussi avait des cernes sous les yeux et il était aussi blanc qu'un drap. Elle se demanda si lui aussi avait un mal de tête pas possible, mais chassa bien vite cette interrogation. Ce n'était là, ni le moment, ni le lieu pour essayer de deviner à quoi il pense et ce qu'il ressent. Ou... pas.
« Je veux dire... Je ne l'ai pas fait pour te faire du mal, ou peu importe. J'avais trop bu, c'est tout. Et je ne veux pas que tu penses à un coup fourré, je sais ce que tu penses de moi. » Instantanément elle baissa la tête et fit mine de s’intéresser de près aux photographies qu'il lui avait donné. Elle ne savait plus réellement ce qu'elle pensait de lui, tout était embrouillé dans son esprit. Particulièrement ce matin où tout tournait telle une tornade. Son cerveau était branché à l'envers. Mais au moins, elle savait. Il avait trop bu, il l'a vu en train de danser, il a voulu s'amuser et à partir de là, ça a déraillé. La question était, à présent, de savoir pourquoi. Ils n'étaient pas des inconnus, ni de vieux amis de longues dates pour qui il y aurait pu avoir une attirance refoulée. Non... Eux, ils étaient ennemis. Et, du jour au lendemain, après deux semaines de vide, ils s'étaient retrouvés à une soirée et avait laissé parlé leurs sentiments - ou leurs envies - sous l'influence de l'alcool. « J'espère que ça ne changera rien, et que mon secret sera toujours bien gardé. » Son... Et là, ça fit directement tilt dans son esprit. Les pièces du puzzle se remirent directement dans le bon ordre et une lumière s'éclaira dans son esprit ombrageux. Alors, au final, tout ce qui l'intéressait c'était son fichu secret. Bien. Au moins, c'était clair. Elle passa sa langue sur ses lèvres et leva ses prunelles vers le ciel, pour éviter de craquer devant lui. Une fois encore, elle s'était faite des films et retombait du haut de son nuage. Si elle avait espéré pour une relation plus amicale, elle n'avait par ailleurs, pas imaginé que seul son secret soit important dans cette histoire.

Avec difficulté, elle avala sa saline et eut brusquement envie de vomir. « Je regrette. » Les mots l'achevèrent. Il regrettait d'avoir passé sa soirée avec elle, d'avoir dansé à ses côtés, d'avoir partagé un moment unique, d'avoir créé un lien différent que celui de la haine avec elle. Elle lui rendit les photographies en prenant bien soin de faire en sorte de ne pas toucher ses doigts et toussota légèrement. Prenant une bonne dose d'oxygène, la demoiselle le regarda dans les yeux et tenta de se montrer le plus indifférente possible. « Oui, vraiment, c'était complètement idiot ce qu'on a fait hier soir. » Elle se rendit compte que son ton était rauque et quelque peu brisé. Elle se gratta à nouveau la gorge, gênée d'être trahit par le son de sa voix et reprit du mieux qu'elle pouvait ; « J'ai appris ce matin qu'on avait mit de l'alcool dans les verres de limonade que je buvais, donc, euh... J'agissais, tout comme toi, sous l'influence de l'alcool. » Elle trouvait important de lui dire, pour ne pas qu'il puisse s'imaginer qu'elle avait des sentiments pour lui ou qu'elle avait envie d'aller plus loin en sa compagnie. Même si, c'était vraisemblablement ce qu'elle désirait ardemment. Malgré tout, après toutes les crasses qu'on lui avait fait en une nuit, elle estimait qu'il fallait qu'elle se garde un minimum de fierté si elle voulait réussir à surmonter cette épreuve. « Et je regrette aussi, fit-elle d'une petite voix. Beaucoup. » Menteuse, lui souffla une petite voix dans son esprit qu'elle chassa rapidement. Elle fit un sourire faux et forcé et hochait la tête bêtement de haut en bas, en attendant qu'il dise quelque chose. Le brun la regardait avec insistance et elle comprit qu'elle ne lui avait pas dit ce qu'il voulait entendre et, au final, tout ce qui l'intéressait d'elle. « Et ton secret est bien gardé, je ne le dirai à personne, je te le jure. » Sur ma vie, voulait-elle rajouter mais elle s'abstint au dernier moment, alerte.

Ils se regardèrent un moment sans rien dire, puis Loki finit par lui tourner le dos sans un mot de plus, s'échappant de cette conversation plus que gênante. Elle le regarda faire quelques pas et revit dans son esprit les souvenirs qu'elle avait avec lui. De sa première année, jusqu'à maintenant. Non. Il s'était forcément passé quelque chose, hier soir. Entre eux, il y avait eu une connexion, un lien. Elle l'avait senti et lui aussi. Aprilynne se mordit la lèvre et hésita. Elle le revit ne pas l'embrasser pour respecter ce qu'elle souhaitait au fond d'elle même ainsi que ses valeurs ; embrasser un garçon qui serait comme son fameux prince charmant. Et, à défaut du soit-disant prince charmant, hier soir, elle avait réellement eu envie d'embrasser Loki. De le sentir contre elle jusqu'à se fondre en lui, de passer toute la nuit dans ses bras à se mouver en fonction de ses gestes. Elle avait même voulu se damner pour passer une seconde de plus à ses côtés. Pire, elle se souvenait de comment elle était rentrée en compagnie de Satheen et de ses crises de larmes infernales simplement parce qu'elle l'avait quitté, simplement parce qu'elle avait bêtement cru que quand il reviendrait la chercher, il ne la trouverait pas. Sans plus attendre, elle lui courut après, non sans l'avoir hélé au passage. Il était presque arrivé au fond du couloir quand elle le rattrapa et elle fut heureuse de le voir s'arrêter. Essoufflée - à cause de l'alcool qui avait imbibé tous ses organes et la fatigue, probablement - elle arriva face à lui et s'appuya contre le mur.
Elle ne savait pas tellement comment procéder, c'était bien la première fois qu'elle se retrouvait dans une situation comme ça. Ainsi, elle décida d'être la plus honnête et naturelle possible. « J'ai mentis. » souffla-t-elle en secouant sa crinière couleur blé. Elle le regarda droit dans les yeux et se rapprocha d'un pas vers lui. « Je ne regrette en rien la soirée d'hier et, alcool ou non, si on me redonnait la chance de refaire cette nuit, je ne changerais absolument rien. » Une bouffée de chaleur posséda ses joues et elle détourna les yeux pour qu'il ne puisse pas remarquer sa gêne. Elle avala sa salive et se mordit nerveusement la lèvre. Elle savait, au fond, qu'elle allait faire la pire bourde de sa vie, qu'elle le regretterait amèrement et qu'il se moquerait ouvertement d'elle. Mais tant pis, il fallait au moins qu'elle lui avoue ce qu'elle avait sur le cœur, à défaut de pouvoir réfléchir normalement. Au moins, elle n'aurait aucun regret à se poser la fameuse question 'et si... ?' Elle continua donc sur sa lancée, en prenant tout son courage à deux mains. « Cette soirée était parfaite, pour moi. » Elle se rapprocha d'un pas encore vers lui et se retrouva à quelques centimètre de son visage. « Je me fiche de ce qu'ont fait les autres, de ce qu'ils peuvent penser ou de ce qu'ils disent. Je... » Elle s'arrêta et ferma les yeux. C'était le moment ou jamais de dire la vérité, d'y aller jusqu'au bout. « Je veux juste être avec toi. Si... Si tu veux de moi » crut-elle bon de rajouter.


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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyMar 18 Sep - 14:22

Les mots absorbés par le silence soudain n'eurent pour recueil que nos regards croisés, lesquels se perdaient entre gêne déguisée en un semblant d'assurance et maladresse de l'instant. Quel étrange moment que d'être face à ma victime, quand auparavant il ne me suffisait plus que ses frissons terrifiés et ses oeillades dégoûtées pour me repaître, je ne savais plus si j'étais encore affamé de sa terreur. Aprilynne avait quitté ce carcan de proie et d'ennemie naturelle dans l'alcôve de mon esprit, preuve en était que mes pensées ne la dénommaient plus que par son prénom et non plus par son patronyme prononcé autrefois avec froideur et qui n'avait eu de cesse de la reléguer au rang d'objet. J'attendais dès lors que sa bouche ne délivre les mots attendus, qu'elle me susurre ainsi que mon secret serait son trésor maudit, et qu'elle me murmure autre chose aussi peut-être. Non, c'était absurde... Malgré tous ces flash successifs réveillant ma mémoire malmenée par une gueule de bois monumentale, malgré ces souvenirs m'apportant sensation de bien-être et de désir brûlant pour sa personne, malgré la lueur vivace de nos sourires, de nos souffles entremêlés, de nos touchers, malgré tout cela, n'avais-je pas été son bourreau, son tortionnaire, son monstre attitré ? Celui qui se dissimule sous l'obscurité d'un lit ou dans les pénombres d'une penderie pour mieux lui insuffler des cauchemars ineffables ? Moi, son monstre, me sentais gargarisé par cette pensée, buste gonflé par une fierté sale et indécente. Car si seul l'alcool ne m'avait rendu désirable à ses yeux cette nuit là, alors il me restait la maigre satisfaction d'attirer son attention en exaltant sa frayeur. Insignifiante consolation. Mais mon égo ne supporterait pas de devenir transparent et insipide à ses yeux, aussi je me raccrochais à ce lien si fragile qui nous rapprochait. C'est stupide, je vous l'accorde.

La belle me tendit les clichés, lesquels atterrirent dans ma poche sous mon regard placide. En vérité, nombre de questions étaient soulevées dans mon esprit bien qu'une réflexion profonde et décente demeurait le summum du miracle tant ma migraine gagnait du terrain. Fourbe et nauséeuse, elle faisait battre mes tempes à chacun de mes mouvements, quand bien même je tentais de faire bonne figure devant la jolie blonde. Cela ne m'empêcha pas de me poser quelques questions succinctes, telles que pourquoi ces photos, pourquoi elle et moi, pourquoi tant d'effervescence autour de notre couple prétendu... Je pouvais reconnaître que j'avais le don d'attiser et nourrir les rumeurs et je ne pouvais nier que la réputation pure voire canonisée de Aprilynne se prêtaient volontiers à faire gonfler les commérages de couloir, mais à ce stade là cela relevait presque de la machination. Non pas que j'étais paranoïaque ni même prêtais attention aux langues de vipères, mais tout de même il fallait avouer que quelque chose clochait. Taciturne cependant, je me redressai avec autant de prestance que possible – bien qu'un froncement de sourcils eut trahi mon mal de crâne – et toisai la Poufsouffle sans mot dire. Honnêtement, je ne me voyais pas me ridiculiser en lui parlant de ma théorie du complot surtout que notre conversation venait à son terme. Du moins si on pouvait appeler cela ainsi, car jusqu'alors il s'agissait surtout de mon soliloque destiné à mettre une certaine distance entre nous malgré les événements de la veille. Malgré le fait que la compagnie de Aprilynne cette nuit là me fut plus que plaisante, que son parfum délicieux hantait encore mon cerveau enivré, que mon regard de loup demeurait captivé par ses lèvres griottes au moins autant que ces traces de morsures laissées sur la blancheur de sa peau. Déglutissant difficilement, je dus admettre qu'il m'était difficile de réprimer cette autre pulsion de la mordre à nouveau, tant la vision m'était délicieuse, appétissante et excitante. Sous l'arceau de cette pensée révélée qui éclaira mon esprit, j'eus soudain l'illumination à la fois tant attendue et crainte : j'étais sous le charme. Terrible révélation, en vérité. Car l’ambiguïté de notre relation ne me permettait pas d'y voir clair malgré tout, d'avantage assuré que la demoiselle souhaitait que je la laisse tranquille plutôt que je ne lui fasse la cour.

Et entre nous, ce revirement total de situation était si étrange qu'il comprimait mon estomac.

« Oui, vraiment, c'était complètement idiot ce qu'on a fait hier soir. » J'acquiesçai d'un signe de tête volontaire pour mieux appuyer ses dires malgré mon estomac devenu malade sous l'assaut de ses mots. Je regrettais, elle regrettait, voilà qui aurait le don de clôturer cette conversation que j'enterrerais bientôt dans les tréfonds de mon esprit, là où je prétendrais que rien n'avait eu lieu entre nous. C'était toujours meilleur et plus glorieux pour un égo cristallisé tel que le mien. Et si encore, cette envie tenace de l'entendre dire que mon secret était toujours bien gardé – car ne nous fourvoyons pas, en tant qu'égoïste pur et dur je défendais encore mes intérêts dans l'histoire – ne me tenaillait pas, j'aurais sans doute déjà tourné les talons pour échapper à la déconvenue. Etrangement, si le courage et la témérité ne me manquaient pas au point de faire de moi un potentiel Gryffondor au moment de la répartition, je demeurais couard face aux sentiments... Ou dirons-nous méfiant (mot que je préférais d'avantage, évidemment). Fuir tant qu'il était temps et ne pas me laisser atteindre quitte à blesser l'autre en premier – ainsi je m'assurais de ne pas saigner ni de laisser vagabonder mon esprit, ce qui ferait de moi quelqu'un de faible. Je demeurais pourtant face à elle dans l'espoir d'entendre rapidement les paroles de délivrance tant attendue, tout en n'écoutant que d'une oreille passablement absente ses dires quant à la fameuse soirée. En fermant les écoutilles et en érigeant ainsi des herses défensives, je savais que je ne me laisserais pas atteindre par la déconvenue. « J'ai appris ce matin qu'on avait mit de l'alcool dans les verres de limonade que je buvais, donc, euh... J'agissais, tout comme toi, sous l'influence de l'alcool. » Un soupir s'échappa de mes lèvres ennuyées ; comme prévu je n'avais pas franchement écouté. Juste entendu des échos qui me certifiaient qu'il s'était agi d'une erreur monumentale pour elle. Et alors, qu'est-ce que j'en ai à faire, scandais-je alors intérieurement, en proie à ma mauvaise foi. En prétendant ne pas être touché, je prétendais ne plus vouloir d'elle. Même si mon estomac semblait avoir reçu un sacré coup qui m'empêcha de respirer. « Et je regrette aussi.. Beaucoup. » Trop absorbé par mon mécanisme stupide de défense, je n'avais relevé ni ses fausses mimiques peintes avec trop d'exagération pour être véritables, ni le ton de sa voix élimé. Me contentant d'esquisser un sourire carnassier comme dernier masque de marbre, je m'entendis rétorquer d'un timbre moqueur : « J'en doute pas. » qui nous valut un silence polaire de quelques secondes.

« Et ton secret est bien gardé, je ne le dirai à personne, je te le jure. »

La sentence attendue était tombée. Là comme un couperet qui mit fin à nos échanges, affûtant cette étrange fatalité avec précision, celle qui admettait que c'était là notre dernier tournant : elle paraissait bénigne et marquait pourtant la finalité de notre histoire. Tous deux savions qu'en terminant notre étrange discussion ainsi, faite de non dits et tissée de sentiments timorés et inavouables, il n'y avait plus possibilité de non-retour. Ma fierté me ferait emprunter un tout autre chemin, comme sa raison l'emmènerait sur un autre sentier. C'était fini, avant même d'avoir commencé. Et nous avions beau laisser ce mutisme comme otage de nos sentiments, nous avions beau croiser nos regards qui criaient à la libération, rien n'y fit. Moi trop fier, elle trop raisonnable. Un simple cillement de ma part vint recueillir ses derniers propos : marché conclu, mon secret à présent bien gardé nos chemins ne se recroiseraient plus. Je tournai les talons et partis sans un mot.

Mon esprit étriqué par la place d'une fierté surdimensionnée et battu par la migraine, eut tôt fait d'enfouir ce moment gênant. Ne plus y repenser, ni maintenant ni jamais. Ce serait ébranler mon égo, voire agiter les remords dont je ne voulais pas. Ce fut donc sans me retourner et déjà presque amnésique volontaire que je m'enfonçai dans les sombres couloirs, bien décidé à rejoindre ma salle commune pour un peu de repos. Là où le silence règnerait en maître le temps que mes comparses ne prennent leur petit déjeuner saupoudré de commérages, et où mon mal de crâne pourrait être soigné. Mon prénom scandé et happé par les échos des murs vint vite rompre le silence salvateur cependant : « Loki !? » Surpris car persuadé être seul dans les entrailles du château menant au repère des vipères, je me retournai vers la voix familière sans prendre encore le temps de faire un rapprochement avec Aprylinne. C'est pourquoi la courbe étonnée de mes sourcils s'arqua un peu plus dès lors que je la reconnus : la pénombre avait beau la dessiner en ombre chinoise, je pouvais reconnaître entre mille son parfum sucré comme ses yeux pénétrants. M'arrêtant alors, je me tournai tout entier vers la demoiselle, mon cerveau malmené par la migraine m'empêchant de faire une quelconque connexion d'avec notre conversation encore fraîche. « Impressionnant. » soufflais-je non sans dessiner un sourire en coin, dardant d'un oeil intéressé la demoiselle qui avait fait fi de sa gueule de bois pour courir à travers le château. Effort surhumain et surprenant s'il en est. « J'ai mentis. » Le temps suspendit son vol, mes poumons ratèrent un souffle. J'observais la demoiselle comme si elle tenait l'un de mes derniers secrets entre ses mains frêles, en haleine et pourtant le plus stoïque possible afin de ne montrer aucune de mes faiblesses. Pour autant mon regard expressif m'avait trahi, j'en étais certain, car je ne sus retenir ces frissons échauffés qui vinrent lécher mon épiderme comme mon estomac se contracta. Cette fois, aucune herse défensive ne s'érigea ; je l'écoutais à en boire à la coupe de ses lèvres pour qu'aucun mot ne m'échappe. « Je ne regrette en rien la soirée d'hier et, alcool ou non, si on me redonnait la chance de refaire cette nuit, je ne changerais absolument rien. » Un frisson de nouveau, et j'avais déjà anéanti toutes mes précédentes pensées. Plus de 'monstre', plus d'anticipation maladroite, plus rien qui ne m'oblige à enfouir ce que nous avions vécu sous les cendres de mes souvenirs. Je retenais mon souffle et dessinais un sourire soulagé. Ses paroles faisaient écho en moi avec force et délivrance, car déjà je revivais cette nuit qui me paraissait plus distincte, moins embrumée et plus nette. Comme si j'avais encore la jolie blonde dans mes bras, que mes mains audacieuses balayaient toujours son corps frêle de caresses retenues, que mon palpitant s'enivrait encore de ces instants de plaisir sincère. Cette fois, je ne mettais plus mon mutisme sous le compte d'une certaine froideur mais bien sur la surprise. Délicieuse et agréable surprise.

Un pas de nouveau. Je la vis avancer pour rompre ce fossé entre nous, quand mon esprit embrumé semblait ne plus savoir quoi faire. Le délice de l'instant me saisissait avec tant de force qu'il m'immobilisa et irrita ma gorge, le temps que mes pupilles ne dardent Aprilynne et ne la dévorent de tendresse encore timorée. L'un comme l'autre maladroits, l'approche devait se faire en douceur, sans geste brusque ni parole trop directe. Nous nous apprivoisions avec prudence, tout en sentant nos sens s'échauffer. « Cette soirée était parfaite, pour moi. » Je ne pus, cette fois, m'empêcher de détourner mon regard une brève seconde, l'air pensif voire navré. Si la demoiselle estimait qu'être alcoolisée à son insu pour mieux se faire dévorer – morsures qui n'étaient que le truchement symbolique d'une pénétration lubrique de la chair, de surcroit – était une soirée parfaite, alors je ne donnais pas cher des soirées dites agréables qu'elle avait l'habitude de passer. La naïve avait découvert le monde en ma compagnie. En toute probabilité, ce n'était pas la meilleure initiation pour une candide telle qu'Aprilynne... Aussi en l'instant, je me fis la promesse solennelle de me rattraper auprès d'elle. Si je n'étais pas un prince charmant, je pouvais tout de même me faire retenue, patience et tendresse (quoique un peu bestiale). « Je me fiche de ce qu'ont fait les autres, de ce qu'ils peuvent penser ou de ce qu'ils disent. Je... » La belle s'arrêta et laissa nos myocardes en suspens. Je pouvais entendre son coeur de mésange battre la pulse dans une course effrénée, quand mon coeur de loup, plus sauvage et instable, se contentait de battements irréguliers. « Je veux juste être avec toi. Si... Si tu veux de moi »

Ce soupir soulagé échappé de mes lèvres sanguines apaisa mes membres et organes crispés, quand mon regard abyssal la dévorait avec plus d'intensité et de délectation déjà. Le plaisir éphémère venait de laisser place à la jouissance impérissable, aussi ce fut non sans quelques efforts surhumains que je gommais ce sourire réjoui voulant poindre à mes lèvres. « Je regrette toujours. » Ma voix polaire trancha l'air et annihila l'instant ; l'euphorie semblait être retombée lorsque la jolie blonde leva vers mon visage fermé ses yeux humides. « Je regrette de ne pas t'avoir embrassée hier. » Le souffle soulagé d'Aprilynne nous arracha tous deux un sourire complice, quand mon regard accrocha la lueur tendre de ses prunelles. Posant enfin mes mains sur la naissance de sa fine mâchoire, mes doigts oblongs remontant jusqu'à la rosée de ses joues d'une infinie délicatesse, je me penchais alors et déposais à ses lèvres notre premier véritable baiser.

Alangui, chaud et délectable, baiser qui laissa entendre le murmure humide des langues et le frémissement des lèvres qui s'étreignent, il déposa à mon palpitant la douce saveur de son miel tant désiré.

Alors redressé lorsque le baiser prit fin à contre coeur, j'eus un sourire pour la demoiselle tout en ignorant mes frémissements intérieurs et les frissons de ma peau. « Laisse tomber ce stupide match de Quidditch, on va à Pré-au-Lard en douce, tous les deux. Je connais d'ailleurs un apothicaire qui a d'excellents breuvages contre la gueule de bois. » Un bref rire nous anima, avant que je ne replonge avec intensité et plus de sérieux mon regard dans le sien. Certes il nous faudrait déjouer la surveillance de quelques professeurs pour nous permettre cette virée qui n'était pas autorisée aujourd'hui, mais persuadé qu'il nous faudra du calme et de la discrétion, je jouais la carte d'un premier rendez-vous galant qui serait aussi l'occasion pour nous de nous retrouver et de tout mettre à plat. « Je crois qu'on a beaucoup de chose à nous dire. » Un murmure pour un nouveau tournant, de nouvelles bases, de nouvelles espérances fondées sur ce désir brûlant de l'avoir elle, pour moi. D'une toute autre façon que j'avais pu la posséder jusque là.
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MessageSujet: Re: And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne)   And my heart sings in a world so incredible ◣ (lokilynne) EmptyVen 28 Sep - 22:03

La peur tiraillait son ventre et l'angoisse était palpable. De chaque pores de sa peau, elle pouvait ressentir l'angoisse suer et lui donner des frissons de parts et d'autres de son épiderme ; du bout de ses pieds au haut de son crâne. Aprilynne n'osait pas même bouger tellement elle se sentait anesthésiée par les évènements. Et si... ? Et si ses sentiments n'étaient pas réciproques ? Et si elle venait tout simplement de se donner à son ennemi en candide Poufsouffle qu'elle était ? Non. Elle ne pouvait tout de même pas avoir imaginé tout ce qui s'était passé la veille. Cette connexion, ce lien si étroit fut-il, mais ô combien exaltant. Elle s'était sentie vivre dans ses bras, collée contre lui jusqu'à se fondre en lui. Elle s'était sentie importante et plus rien n'avait existé à ses yeux. Ni les autres qui la jugeaient, ni les regards réprobateurs de ses amis, ni ses professeurs, ni son éducation, ni sa famille. Rien, excepté lui et son aura endiablée et fascinante qui l'avait prise au piège. Totalement. La soirée qu'elle avait passé en sa compagnie fut riche en émotions. Certes, elle avait été alcoolisé tout au long de leur rencontre - contre son gré, mais tout de même - mais, peut-être qu'au final, les choses devaient se passer ainsi. D'ennemis, il leur fallait passer à amants pour s'apercevoir qu'ils n'étaient pas si aveuglés par la haine et peut-être que, de leurs différences naitraient une relation stable et longue dans le temps. Toutes ces années à se crêper le chignon et à se faire la guerre pour continuer une vieille tradition familiale. Greyback et Lupin, destinés à se haïr et pourtant attirés l'un par l'autre. Tout ceci ressemblait à un remake d'un Roméo et Juliette qui fit froncer les sourcils dorés de la demoiselle. Ne mourraient-ils pas à la fin du livre ? Emportés par leur amour et la hantise de vivre l'un sans l'autre dans un monde devenu trop fade quand ils n'étaient pas ensemble. A la vie, à la mort.
Son cœur rata un battement. C'était ce qu'elle ressentait, en cet instant. Et bien qu'anxieuse et possédée par des maux de ventre et de crâne abominables, Aprilynne était près de Loki. Et si avant elle se serait sentie menacée, à présent, elle se sentait plus que jamais en sécurité. Allumée par l'étincelle qu'il était. Piquée à vif par son charisme et le mystère qu'il faisait à lui tout seul. Sa place était près de lui.

Elle n'osait pas relever les yeux vers lui, ayant perçu un frêle soupir qui ne présageait rien de bon. Comme si le vent tournait alors et la faisait chuter dans les tréfonds de l'humiliation et de la rancœur. Elle le sentait venir gros comme une maison. Ça ne se passerait pas bien. Comment cela aurait pu se passer autrement ? Comment aurait-il pu mettre son dégout de côté alors que l'alcool était probablement sorti de son organisme ? De plus, il le lui avait dit. Il regrettait et se sentait probablement salit par elle. Après tout, il l'avait touché, embrassé et mordu - morsure qui, d'ailleurs, affichait fièrement son cou anciennement vierge de présence masculine. Prenant son courage à deux mains, la blondinette serra les poings et osa un regard dans sa direction. Il affichait une mine sombre, comme si on venait de lui annoncer le décès d'une personne qui lui était chère. Il n'arborait en rien les traits joyeux d'une personne soulagée par le poids d'un secret trop lourd à porter. Une fois de plus, donc, elle s'était trompée. Mais, comme si le doute aurait pu planer encore, sa sentence tomba d'une voix cassante et froide ; « Je regrette toujours. » Et là, l’effondrement. C'était comme si on venait de la pousser du haut d'une falaise et qu'elle venait de se fracasser contre une mer de rochers. Son cœur, brisé et humilié lui sembla brutalement mort et inerte malgré le raffut qu'il faisait contre son thorax. Elle aurait aimé être morte en cet instant précis, enterrée à des kilomètres de la terre et endormie dans un profond sommeil qui lui accorderait simplement paix et prospérité. Au lieu de ça, elle sentit les larmes monter et, paralysée, elle n'arrivait à faire un geste, se contentant simplement de regarder son bourreau, d'un air triste. Lui non plus, ne bougeait pas, il se contentait simplement de la regarder sans rien faire.
Pire, elle sentait venir la crise de panique. La même qu'elle avait failli faire quand elle avait perdu le loup dans une foule d'inconnus. Quand elle avait cru ne plus le revoir avant longtemps et qu'elle ne sentirait plus ses mains sur elle. Sauf que là, c'était pire que ça. Elle se sentait sale, inutile et si stupide. « Je regrette de ne pas t'avoir embrassée hier. » lâcha-t-il tout en souriant, amusé. Aprilynne lâcha un râle de soulagement et respira à nouveau en se maudissant intérieurement ; elle avait encore oublier de respirer. Brusquement, elle se sentait beaucoup mieux et son organe, anciennement vide se remit à chantonner en laissant place à une joie et un soulagement sans nom. Elle avait toujours sa boule au creux de la gorge, mais rien n'avait d'importance puisqu'à présent, elle savait ; il voulait d'elle. Cependant, à cause du chamboulement qu'il avait bêtement provoqué en elle, la jeune fille eut envie de le frapper et de lui crier sa frustration au visage, maudissant ses boutades sans intérêt qui avaient failli lui coûter la vie. Ou presque...

Mais, au lieu de ça, Aprilynne se laissa faire quand les longs doigts du brun vinrent caresser sa mâchoire d'un geste délicieusement tendre pour remonter jusqu'à ses pommettes rougissantes. Et de plus en plus, il se rapprochait d'elle mêlant bientôt leurs souffles - rapides pour Aprilynne qui sentait son organe vitale tambouriner de plus en plus promptement sous l'effet de l'euphorie et de la nervosité. Enfin, elle sentit le bout du nez de Loki frôler le sien et ne put réprimer un frisson délectable. Et, dans un geste d'une infinie douceur, leurs lèvres se scellèrent pour un premier vrai baiser. Elle l'avait déjà embrassé, auparavant, mais là, ce fut complètement différent. Si elle s'était sentie en vie dans ses bras, la sensation que lui procurait le baiser était beaucoup plus forte en intensité. Elle implosait dans un crépitement d'allégresse et put aisément s'imaginer en train de flotter. Légeres, sucrées et brûlantes, les lèvres de Loki lui dévoilaient un monde qui lui était inconnu mais un monde dont elle se délectait, profitant de la chaleur de son compagnon contre elle et de cette proximité qui la rendait hystérique et emprunte de bonheur. Le jeune homme se recula alors et, une fois de plus, elle prit une bouffée d'air avec soulagement, se rendant compte qu'elle était plus qu'essoufflée. Les yeux toujours clos, ses mains autour de la nuque de son ancien rival et son front contre sa joue, Aprilynne savourait son premier vrai baiser en passant sa langue sur ses lèvres qui avaient un goût de paradis. « Laisse tomber ce stupide match de Quidditch, on va à Pré-au-Lard en douce, tous les deux. Je connais d'ailleurs un apothicaire qui a d'excellents breuvages contre la gueule de bois. » Elle mit du temps à comprendre les paroles de Loki, trop perdue dans ses frais souvenirs sur ce baiser délicieux et savoureux à souhait. Ce ne fut que quand son cerveau décida de se remettre en marche qu'elle rigola à ses côtés en rouvrant les yeux. Elle avait complètement oublié ce fichu match de Quidditch. Et, de toute manière, ça ne l'intéressait pas. Pas maintenant. Et puis, s'il y avait un remède contre les gueules de bois là où il l'emmenait, c'était parfait. Sans compter que c'était à ses côtés.

Merlin, elle en avait oublié jusqu'à son nom en se laissant emporter par le flots de sentiments qu'il lui avait procuré en l'embrassant. Elle n'avait aucune idée de ce qui allait se passer, ni de ce qu'ils allaient faire par la suite. Et, elle s'en fichait pas mal. On lui avait souvent dit qu'un premier baiser avec un garçon pouvait être gênant et peu appréciable. Mais là, tout de suite, elle ne s'était jamais sentie aussi bien et ne ressentait rien mis-à-part une profonde satisfaction. « Je crois qu'on a beaucoup de chose à nous dire. » murmura-t-il en lui arrachant un nouveau frisson. Elle se recula légèrement - mais pas de trop, quand même - et acquiesça en silence tout en le dévorant des yeux d'un air mutin. Ne sachant pas comment se comporter avec un garçon, elle attendit qu'il fasse le premier pas pour l'emmener et la guider vers cet apothicaire et sentit son ventre se tordre dans tous les sens quand il lui attrapa la main pour lier leurs doigts entre eux et ils commencèrent leur marche vers l'inconnu. Du coin de l’œil, Aprilynne ne cessait de le scruter, louchant maladroitement sur ses lèvres tout en espérant que le prochain baiser ne tarderait pas à arriver. Était-ce mal élevé de vouloir réclamer un autre baiser ou devait-elle attendre que ce soit lui qui se penche vers elle ? Elle serra sans le vouloir un peu plus sa main et rayonna en l'apercevant lui sourire. « J'espère qu'ils auront de la limonade. » dit-elle d'une voix malicieuse.

Puis, accompagnée par Loki, la demoiselle explosa de rire en se rapprochant davantage de lui alors que mains dans la mains, ils marchaient vers un avenir incertain.

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