Les toilettes de Mimi Geignarde, c'est comme aller à Trafalgar Square et regarder les gens autour de soi, comme un spectacle, ça fait marrer, ça détend et ça occupe. J'avais pas grand chose à faire ce midi, j'ai mangé tellement vite que Carwyn a pas eu le temps de me suivre quand j'ai quitté la grande salle et puis, de toute façon, je savais déjà ce qu'elle allait me dire. Elle allait me parler des cours et du fait que je devais bosser d'avantage si je voulais devenir médicomage. J'avais pas la force de lui avouer, qu'au fond ma seule et unique ambition était de planter des pâquerettes dans un champs de regarder la pluie tomber, peut être faire des gosses, mais pour ça il fallait le sorcier pour les faire. A Poudlard, si on devait faire le tri entre les gays, les sorciers déjà promis à une autre et ceux qui détestaient les Weasley, ils n'étaient pas nombreux ceux qui voudraient bien de moi dans le futur. Je dois pas vous paraître bien optimiste, mais je crois que c'est parce que j'ai mes trucs de fille en ce moment et que j'ai découvert que ma soeur sortait avec un serpentard, ça aide totalement pas à vous donner une bonne image des garçons de cette école. Maman m'avait dit pourtant qu'elle avait mis du temps avant de réaliser son amour pour Papa, que les taquineries, les piques avaient mis du temps avant de se dévoiler comme des marques d'affection. Ils avaient passé sept ans ensemble avant d'être un couple et au départ c'était pas gagné. Donc peut être que celui qui m'aimera vraiment se trouve parmi les garçons qui me taquinent et qui se moquent de moi? Je sais pas trop. J'ai jamais été aussi intelligente que maman, comme Carwyn.

Donc en sortant de la grande salle, après ce questionnement très profond, je décide de retrouver Fenrir, oui mon faux copain, pourquoi? Parce qu'il est le seul à me remonter le moral, les rares fois où ça va pas. Enfin y a aussi Absolem mais je ne vais pas aller le déranger pour si peu, surtout que ce genre de tristesse, chez moi ça part aussi vite que ça s'est pointé. J'ai passé une bonne vingtaine de minutes à le chercher. Puis j'ai eu envie d'aller aux toilettes et oui, j'étais au second étage, donc je suis allée dans les toilettes de Mimi. Perso, Mimi, je la trouve pas si désagréable que ça, elle est marrante parfois et j'aime bien lui faire partager mes potins, contre des informations un peu glauques. Une fois dans les toilettes, Mimi me laisse par chance faire la petite commission sans trop de soucis. Enfin elle s'amusa à passer sa tête à travers la porte pour me regarder, me questionnant. Alors est ce que tu es toujours en couple avec ce charmant poufsouffle? Je la regardai d'un air blasée, j'étais pas pudique avec mes soeurs, alors avec Mimi c'était la même chose. Je soupirai. Oui mais c'est pas tes oignons. Je ne voulais pas paraître séche, mais bon, quand on vous pose ce genre de questions quand vous êtes aux chiottes, ya de quoi s'énerver. Dommage... Elle allait encore faire une crise, je le sentais venir, mais pour l'instant, elle continuait à sourire et disparut. En sortant des toilettes je la trouvais assise sur l'une des cuvettes d'à côté, elle me regarda passer d'un air enfantin ennuyé. Tu ne sais pas ce que c'est d'être ici toute seule, pauvre petit Weasley! Je me mis à actionner l'un des robinets, d'un air pensif, comme ailleurs. Mimi réapparut à côté de moi et commença à pleurnicher à nouveau, je commençai à lever les yeux au ciel. Vous êtes tous pareils!! Vous vous dites la pauuuuvre Mimiii qui ne sait pas faire autre chose que geiiindre!! Mimi GEIGNAARDE Avant même que j'ai eu le temps de répondre ou de relever les yeux vers elle, les robinets se mirent à exploser et l'eau me gicla dessus en grande quantité. Mimi traversa la pièce en hurlant et disparut dans un pan de mur. Je mis quelques secondes avant de pouvoir attraper ma baguette, mais je me sentais un peu idiote, je ne savais pas quel sortilège lancer, pour faire cesser l'eau, ça me prit quelques longues secondes avant de me rendre à l'évidence. Reparo un murmure qui ordonna à l'eau de s'écouler et qui me fit sourire d'un air satisfait, si c'est pas la classe ça, qu'est ce que c'est, je vous le demande.

Lorsqu'elle était enfant, Alice était une petite fille délicieuse, innocente et qui adorait s'intéresser à tout ce qui l'entourait. Elle passait des heures à parler toute seule à débattre avec elle même, à regarder son reflet dans le miroir en se parlant, comme si quelqu'un lui répondait. Elle se sentait toujours de bonne humeur et jamais seule. Bien entendu, avec le nombre infini de cousins qu'elle possédait, comment pouvait elle se trouver seule? Comment pouvait elle s'ennuyer une seule seconde? Ils se disputaient sans arret, certes mais c'était généralement pour le meilleur et pour mieux se réconcilier. Ils l'avaient toujours protégés de tout et défendu face à plus fort qu'elle. Ainsi, la jeune Weasley est une demoiselle qui a du mal à se sentir détester; Alice déteste qu'on s'en prenne à elle et il se trouve que le poufsouffle adore ça. Il la titille jusqu'à ce qu'elle craque. Il pense sans doute que cela va arriver très vite, mais la Weasley a de la pratique et joue à ce jeu là depuis des années maintenant. Seulement avec celui là, le jeu est différent, tout est plus dur, plus intense et cela la dérange. Elle n'arrive pas à comprendre ce qui se passe, elle y pense et repense, mais rien ne semble trouver sens à ses yeux. Il la déteste et cela ne va pas plus loin, tout simplement.

Il y a des jours avec et des jours sans,les moldus ont sans doute raison sur ce point. Alors qu'elle es trempée et qu'elle passe une main sur son visage pour essuyer l'eau qui coule sur son visage. Elle maudit intérieurement Mimi Geignarde qui semble être encore plus insupportable qu'elle ne l'aurait pensé. Alors qu'elle aurait pu sortir de là sans que personne n'ait vu la honte qu'elle vient de subir, quelqu'un arrive. « Je devrais mettre ça dans un livre des records. La réparation d'un robinet par Alice Weasley, où combien de temps lui faut-il avant de trouver le bon sort. » Sa voix... Cette voix elle la connait bien et la reconnait très vite. Un sursaut de surprise la prend, elle le regarde d'un air innocent, puis fronce les sourcils d'un air mécontent. Elle déteste l'idée qu'il puisse se moquer d'elle de cette manière. Sa baguette toujours en main elle hausse un sourcil en le fixant du regard. McCawley. Ne t'en fais pas, je trouverai le bon sort avec toi. Elle s'avance d'un pas hésitant sans le lâcher une seule fois du regard, par peur qu'il ne lui lance un sort sans trop qu'elle y prête attention. Alors elle le fixe, plus méfiante que jamais, après tout il la déteste. Qu'est ce que tu veux?

Pourquoi fallait il que Fenrir ait une once de sympathie pour lui? Ils ne semblaient pas avoir grand chose en commun. Bien entendu, cela faisait plusieurs semaines qu'Alice avait rompu avec le jeune poufsouffle évitant ainsi d'avoir à supporter la présence oppressante d'Aymeric. Certes, la jeune Weasley était une amie fidèle avait tout fait pour paraître agréable au jeune homme en présence de son faux petit ami, mais cela n'était plus d'actualité. A vrai dire, elle ne sait toujours pas comment elle a pu rompre avec Fenrir, tout se passait pourtant pour le mieux. Oui, le jeune homme était gay mais ça n'était pas un obstacle à leur amitié améliorée, ils avaient toujours fait avec, elle avait besoin d'un ami qui puisse la protèger des plus gros prédateurs de Poudlard et il avait besoin de laisser planer le doute sur sa préférence amoureuse. Ils s'aimaient comme cela... autrefois. Ils avaient finit par se dire que cela ne rimait à rien et puis la jeune Weasley commençait à se sentir mal à l'aise, ayant l'impression d'avoir contracté un mariage blanc qui l'empêcherait de se marier un jour.

Elle leva son regard sur le poufsouffle qui souriait, d'un air amusé, elle n'appréciait pas cela, qu'on se moque d'elle ouvertement. Tu n'as vraiment rien d'autre à faire? soupira t elle sans même le regarder balayant la salle des yeux, détestant l'écho de sa voix à travers cette pièce vide. Elle finit par déposer sa baguette à côté de l'évier, de toute façon elle n'avait pas bien envie de se disputer avec lui, ni de communiquer tout court et donc, encore moins celle de faire un duel. De toute manière, il est plus âgé, il la réduirait en poussière très vite, il était donc nécessaire d'attaquer d'une autre manière.

Fenrir n'est plus avec moi, tu as ce que tu voulais, tu n'as plus à venir m'importuner lorsque tu te sens seul. Elle était sèche mais c'était ce qu'il aimait non? Sinon pourquoi était toujours là à l'attaquer pour un rien? Pourquoi la suivre et se montrer aussi agaçant... Elle lui lance un regard noir et soupire. Elle saisit ses longs cheveux roux et les tord pour les sécher un peu, faisant couler l'eau qui en sort, dans l'évier, tout en parlant. Et oui, je sais qu'il y a des douches à Poudlard... Mais peut être sens tu ta propre odeur nauséabonde et c'est ce qui te fait douter de mon hygiène de vie? Elle lui fit d'un signe de tête qu'il fallait lui répondre. Une main sur les hanches, la tête penchée très légérement elle le scrute du regard.

Elle sentait qu'elle l'avait vexé mais après les quelques secondes de remords qui suivirent la phrase du jeune homme, elle se ravisa, c'était de sa faute à lui, il n'avait qu'à pas venir ici juste pour l'importuner et qu'ils se pétent un chaudron en pleine face pour deux mots échangés. Fenrir lui manquait un peu pour cela, il était là pour faire tampon pour éviter que les choses dégénérent et qu'elle en vienne à dire des choses qu'elle regretterit sans doute par la suite. Bien entendu, il avait l'air soulagé à l'idée de cette rupture, il avait tout fait pour les séparer. Il était tellement égoiste qu'il ne supportait pas qu'elle prenne sa place de meilleur ami auprès du poufsouffle. C'était un faux couple de toute façon, oui, mais ça ne fait jamais du bien de se faire larguer. Alice en avait pris un certain coup dans son orgueil et avait du mal à le réaliser ou e l'avouer à elle même. Elle n'était jamais sorti avec un garçon par amour, sans doute parce qu'elle souhaitait éviter ce genre de scène ou d'humiliation. Elle était presque soulagée qu'il parte mais ne parvenait pas à s'en réjouir, il était tellement différent de d'habitude qu'elle en était décontenancée . Elle avait du mal à comprendre ce qu'il disait, enfin elle comprenait mais se refusait de croire ce qu'elle entendait. Elle fixait un long moment la bouche entrouverte sans trop savoir quoi répondre et le regarda s'en aller. Elle avait tellement envie qu'il disparaisse et qu'il n'ait jamais prononcé ces mots là, qu'elle s'étonna elle même de sentir ses jambes courir derrière lui et le rattraper. Elle lui saisit le bras et se rapprocha de lui en le fixant d'un air sérieux.

Me douter de quoi? Tu es toujours là à me faire des reproches pour tout et n'importe quoi! Tu faisais tout pour que Fenrir me quitte! Je m'en fiche qu'il soit gay! J'avais besoin de lui et t'as fais en sorte qu'il m'abandonne! Tout ça parce que tu me détestes! Tu te comportes comme la dernière des bouses de troll avec moi et après je devrai me douter de quelque chose??? Je me doute que tu es vraiment un GRAND MALADE oui! Mais qu'est ce que je t'ai fais???

Plus elle parlait et plus sa voix devenait stridente, elle faisait des gestes désordonnés au fur et à mesure, de grands gestes assez inquiétant. Elle avait l'impression de devenir hystérique et tout ça pour un poufsouffle... Elle ne prenait même pas le temps de respirer et lorsqu'elle eut fini d'hurler, elle mit quelques secondes avant de reprendre sa respiration. C'est alors qu'un rire se fit entendre et qu'un fantôme traversa la pièce passant entre eux.

Va - t - en Mimi! grommela la petite Weasley en croisant les bras d'un air maussade. Mais la scène semblait intéresser l'ancienne élève qui n'avait sans nul doute rien d'autre à faire ici. Elle s'assit sur l'évier où était posée la baguette de la rouquine et se mit à chantonner fièrement. Qu'ils sont mignons! Surtout lui... Elle se mit à ricaner et Alice complètement hors d'elle se dirigea vers la sortie en grognant.