"CONTRAIREMENT A NOUS, SEXE, SCANDALES ET MENSONGES NE PRENNENT JAMAIS DE VACANCES." (Gossip Girl)« C'était quoi ça ? »
« De quoi tu parles ? »
« Du bruit ! »
« Il n'y a pas eu de bruit. Tu m'empêches de dormir D'. »
«Je te dis que j'ai entendu quelque chose ! »
...
« Ah tu vois qu'il y avait bien eu un bruit ! »
« C'était un cri ?: »
« On va voir ! »
« Dépêche-toi ! »
Dehloss se leva rapidement et intrigué, suivit de près par Bahlos. Les rayons de la pleine lune illuminaient parfaitement le salon et ils glissèrent en silence sur le carrelage froid de la pièce, les yeux rivés sur l'escalier. Dehloss n'entendait plus les cris étouffés, ni même son ami, son frère qui le suivait derrière ; seul son cœur faisait écho dans sa cage thoracique, battant la chamade. Du haut de ses douze ans, il regretta de ne pas avoir de baguette. Pauvre enfant qu'il était, il serait incapable de faire quoi que ce soit une fois à l'étage, quand il découvrirait que ses parents avaient été agressé par des malfrats. Mais la curiosité était plus forte, l'envie de savoir que ses parents étaient en sécurité aussi. S'assurant que son frère était toujours derrière lui, il posa un pied sur la première marche. Puis la deuxième. Puis la troisième. L'escalier craqua. Figé sur place, Dehloss n'osait plus bouger, plus respirer. Que faire ? Demi-tour ou continuer ? Puis, un cri un peu plus fort sortit des hauteurs de la maison, presque aussitôt suivi par un deuxième et un bruit de porcelaine qui se brise sur le sol. Sans réfléchir, les deux enfants s'élancèrent dans les escaliers, aussi silencieux qu'un Moremplis se glissant vers sa proie. La porte était entr'ouverte. Les deux garçons s'approchèrent et, curieux de savoir ce qu'il se passait, glissèrent un oeil dans l'ouverture. Non, il n'y avait pas de danger. Oui, tout le monde allait très bien, même très bien. Oui, la lampe de chevet de son père était sur le sol, brisée en mille morceaux. Probablement était-elle tombée à cause des gestes brusques de la mère de Dehloss qui, accoudée sur le meuble, gémissait sous les coups de reins que lui donnait le père de Bahlos alors que ce dernier embrassait le deuxième homme de la maison, M. Wright. Quant à la mère de Bahlos, on pouvait l'entendre gémir quelque part dans cet enchevêtrement de corps fiévreux et peu soucieux de réveiller leurs enfants avec les cris de jouissance qu'ils poussaient.
Ce spectacle, les enfants Goshawk et Wright y eurent droit plusieurs fois par la suite. A vrai dire, ils ne se souvenaient pas les avoir vus séparés, se procurant l'amour et la passion dont ils avaient besoin de manière exclusive, et quelque part, cela plu à Dehloss qui se levait parfois la nuit pour observer les ébats de leurs parents. D'une certaine manière, cela le rapprochait de Bahlos. L'idée même que son Bahlos puisse être réellement son frère de sang lui avait traversé l'esprit. Après tout, s'il en avait toujours été ainsi, tout était possible. Dehloss tenait pour acquis que ses parents avaient toujours été amis avec ceux de Bahlos et, qu'à l'obtention de leurs ASPICs, ils avaient décidés de vivre ensemble, aussi inséparables fussent-ils, vivant de petits boulots et du peu que leurs parents voulaient bien leur donner. Ils étaient loin d'être pauvres, bien au contraire, mais le goût de l'argent facile les avait subjugués depuis bien longtemps, parfois même espéraient-ils que leurs parents meurent plus tôt et libèrent leur héritage. Dehloss et Bahloss descendait respectivement de Bowman Wright, le célèbre inventeur du Vif d'Or qui avait assuré à sa lignée une grande fortune avec sa petite balle volante, et de Miranda Goshawk, auteur de Sorts et Enchantements, niveau un à sept dont les livres s'étaient vendus à travers le monde entier ; autant dire qu'un coffre rempli d'or les attendait dans les tréfonds de Gringotts mais dont l'accès leur était interdit.
"NOUS AVONS TOUS UN SECRET. LE MEILLEUR OUTIL D'UN ÉCRIVAIN, EST SA CAPACITÉ À DÉCOUVRIR LE SECRET LE PLUS NOIR DE SON SUJET ET À S'EN SERVIR. SOYEZ SANS PITIÉ. " (Gossip Girl)Tout dans la chambre était calme, silencieux ; les deux garçons étaient assis en tailleur, face à face, immobiles. Dans cette atmosphère sereine, où l'on aurait pu croire à une séance de yoga, personne n'aurait pu deviner la guerre qui faisait rage dans leur esprit. Le père de Dehloss ouvrit légèrement la porte et jeta un œil, avant de soupirer en voyant que son fils et Bahlos étaient dans la même position depuis presque six heures maintenant. Refermant la porte, il les abandonna à leur guerre spirituelle.
Dehloss progressait rapidement dans le château que son frère avait mentalement invoqué ? Mais il était grand, et rempli de pièges qui retardaient un peu l'avancée de Dehloss dans son esprit. Ce dernier, sous forme de fumée insaisissable, brouillard envahissant, il se répandait dans chaque couloir, glissant silencieux à travers les couloirs et sous les portes comme un Moremplis en quête d'une proie.Il allait le débusquer, il allait battre chaque piège auquel il ferait face et il infiltrerait l'esprit de son frère ; non pas qu'il eut des desseins malveillants à son égard, non, il connaissait déjà son frère comme personne, mais s'il voulait devenir un meilleur Legilimens, il devait oublier ce paramètre et l'attaquer avec toute sa force pour briser chacune de ses défenses. Enfin, il trouva la porte de sortie du château et il se retrouva dans un labyrinthe. Il se rappela Bahlos le mentionnant, après la lecture de leur manuel des arts obscurs – un charmant livre qu'ils avaient trouvés dans l'Allée des Embrumes, dans lequel ils avaient appris les bases de la Legilimancie et de l'Occlumencie. Le labyrinthe était la meilleur forme de défense, long et fastidieux à créer, mais terriblement efficace contre les attaques venant d'un esprit malintentionné. Remplis de pièges et de monstres, il était un véritable casse-tête pour l'assaillant qui, s'il ne flanchait pas devant les créatures et défenses de l'ennemi, s'épuisait rapidement , tournant en rond à l'intérieur pendant des heures. Mais pour Dehloss, c'était légèrement plus facile – non pas qu'il était un excellent Légilimens, il avait encore beaucoup à apprendre mais il connaissait l'esprit de son ami aussi bien que le sien, et arrivait à anticiper certains de ses mouvements, la forme qu'il revêtait aussi l'aider à retrouver son chemin parfaitement. Progressant comme le brouillard qui s'infiltrait dans chaque recoin du labyrinthe, il trouvait son chemin plus rapidement, mais devait sans cesse rebrousser chemin sous les attaques des lance-flammes de Bahlos ou prenait plus de temps pour les mettre hors-service. Souvent, Dehloss prenait rapidement l'avantage et devant ses progressions rapides, il en oubliait les capacités imaginatives exceptionnelles de son frère qui parvenait toujours à le retenir, à l'éloigner de son esprit et cette fois-là, le brouillard dehlossien fut chassé aux portes de son esprit par un puissant ouragan. De retour à l'entrée de l'esprit de Bahlos, il ne s'avoua pas vaincu et repartit à l'attaque, reformant ses rangs tandis que son adversaire remontait ses défenses.
Leurs guerres mentales étaient de plus en plus longues, mais souvent leur inconfort finissait par les ramener à la réalité, et ils devaient s'étirer pendant une bonne heure pour détendre leurs membres alanguis. Ils n'avaient que six mois d'entraînement à leur actif, et pourtant, ils se considéraient comme de bons Légilimens et Occlumens. Certes, Dehloss n'arrivait pas à infiltrer les esprits facilement à Poudlard, car il n'avait pas la possibilité de se concentrer dans les couloirs ou durant les cours comme il le faisait avec Bahlos, mais la faiblesse des esprits de leurs camarades compensait – il était étonnant de voir comme les élèves se pensaient en sécurité, dans leur esprit. Mais les maigres barrières naturelles étaient faciles à briser avec une concentration correcte. Cependant, s'il ne s'exerçait pas tant que cela dans la pratique même de la Légilimancie, Dehloss appliquait une autre branche de la manipulation de l'esprit. L'illusion.
Si l'art de la Légilimancie est avant tout fait pour vous donner un net avantage lors d'un duel et vous aider à anticiper ses mouvements, ou même pour fouiller l'esprit des autres en quête de vérité, infiltrer les esprits revêt d'autres desseins plus noirs, qui vous seront expliqués dans ce chapitre. L'illusion, ou l'art de projeter des images dans la tête de son adversaire. Très pratique pour leurrer son ennemi ou pour simplement le torturer : apprenez les bases des techniques d'illusions. Ils avaient eu beaucoup de chance de tomber sur ce petit livre sordide dans cette sombre allée, véritable puits de science pour techniques obscures. On ne pouvait trouver rien de tel sur le marché officiel, si ce n'était la collection
L'art de vous servir de votre esprit de façon pratique qui les avait plus ruinés qu'apporté une quelconque aide dans le domaine. Puis, il fallait l'avouer, elle occultait complètement la partie sur les tortures mentales, qui avaient entièrement séduites Dehloss.
"LA PROHIBITION N'A JAMAIS EU LA MOINDRE CHANCE CONTRE L’EXHIBITION. IL EST DANS LA NATURE D'ÊTRE LIBRE ET PEU IMPORTE COMBIEN DE TEMPS VOUS ESSAYEZ D'ÊTRE BON, VOUS NE POUVEZ CONTRÔLER UN MAUVAIS GARÇON." (Gossip Girl)Dehloss bascula sur le côté, essouflé. Il posa sa main sur le bas ventre d'Alwenn, lui aussi essouflé par leurs précédents ébats, et joua avec les petits poils qui reliaient le nombril de son ami au pubis. Après des semaines de travail au corps acharné, il avait enfin réussi à le mettre dans son lit. Leur relation avait enfin dépassé ce stade, et, comme le Serdaigle l'espérait, allait prendre une tournure qui lui serait favorable. Dehloss était friand des conversations sur l'oreiller, conversations qui étaient porteuses de révélations. D'un geste presque machinal, il glissa son bras sous Alwenn et le ramena à lui, le forçant à poser sa tête sur la torse de son aîné. Technique simple de rapprochement qui avait prouvé son utilité, la proie, lovée ainsi, se sentait en confiance, en sécurité. Dehloss sourit à cette pensée ; certes Alwenn était un ami, mais s'il avouait son secret, parce que tout le monde avait un secret, alors il n'aurait aucun scrupule à l'utiliser et jouer avec, même si cela le conduisait à la perte dudit ami. Les liens humains étaient si surfaits, superficiels et, en définitive, si substituables. Seule la présence, immuable, de Bahlos à ses côtés lui importait, le reste pouvait bien crever en enfer. De sa main qui s'était glissé sous Alwenn comme un serpent, il resserra son emprise sur sa taille et le serra un peu plus contre lui tandis que de l'autre, il jouait avec une de ses mèches.
« On est bien juste deux amis qui se sont envoyé en l'air pour s'amuser, on est d'accord ? » finit par dire le plus jeune des deux, la voix légèrement teintée d'inquiétude. Dehloss sourit à nouveau et acquiesça, avant de l'encourager à parler.
« Tant mieux. De cette manière j'peux parler sans craindre de te vexer... » Sa curiosité éveillée, Dehloss arqua un sourcil, avide d'en savoir plus. Le moment des révélations était venu.
« Tu vois, je sais que tu connais Isis, et que vous vous parlez bien tout les deux, et... Je me demandais si elle te parlait de moi... De temps en temps... » Encore une histoire à l'eau de rose dans laquelle le pauvre petit garçon paumé n'arrive pas à séduire la belle princesse, inaccessible là-haut dans sa tourelle de popularité. Le Serdaigle se retint de soupirer.
« Parce qu'en fait, j'aimerais lui demander sa main. » « Comme ça ? De but en blanc ? Alors que vous vous connaissez à peine ?! » Là était l'erreur de Dehloss, erreur que son ami s'empressa de corriger et c'est ainsi qu'il apprit la véritable histoire de la petite Vablatsky, sa rencontre avec Alwenn, son don de voyance et ses peurs les plus profondes. Sans s'en rendre contre, le cadet offrait au Serdaigle toutes les armes nécessaires pour s'amuser avec elle, et avec lui. Déjà, dans son esprit naissait les règles du futur jeu sordide qu'il allait établir.
Quelques temps plus tard...« Je l'ai fait. J'ai demandé sa main à ses parents, et ils ont dit oui. Il ne manque plus qu'à lui annoncer. » Le bonheur qui irradiait le visage du bambin souleva presque le coeur de Dehloss. Que c'était écoeurant, autant de naïveté. Depuis le début, le Serdaigle avait conforté son ami dans l'idée qu'Isis pensait toujours à lui, qu'elle partageait probablement les mêmes sentiments que lui. C'était aussi l'idée de Dehloss qu'Alwenn devait demander la main d'Isis en premier à ses parents. De cette manière, elle ne pourrait se soustraire à leur choix : pour rien au monde elle ne redeviendrait la petite fille esseulée que ses parents rejetaient. S'ils étaient d'accord quant au choix du fiancé, elle ne ferait rien pour les contredire et perdre leur approbation... Et maintenant, le Serdaigle, qui avait plus des allures de Serpentard, allait jongler entre les deux, les manipuler et recréer entre eux ce profond sentiment d'insécurité et de solitude qu'ils abhorraient.
« APERCU DANS POUDLARD, DEUX DRAPEAUX BLANCS HISSÉS AU VENT, CE POURRAIT-IL QU'UN ARMISTICE SOIT BIENTÔT SIGNÉ DANS LE CHÂTEAU ? ACCORD DE PAIX DÉFINITIF OU SIMPLE TRÊVE AVANT LA REPRISE DES HOSTILITÉS ? TOUT LE MONDE SAIT QUE DEUX ROIS NE PEUVENT RÉGNER SUR LA MÊME NATION. » (Gossip Girl) La nouvelle venait de tomber. Cinq morts et un disparu. Dehloss jouait avec sa fourchette sans toutefois manger son toast, perdu dans ses pensées. Non pas que ces événements eussent affecté son humeur d'une quelconque manière, non, après tout il ne les connaissait pas ou peu. Mais ils marquaient un nouveau tournant dans l'histoire. Ils avaient signé la nouvelle entrée en guerre du monde magique contre les Forces du Mal. Tournant sa fourchette entre ses doigts, Dehloss avait le regard perdu dans le vide alors que l'agitation avait gagné les élèves autour de lui. Peu lui importait après tout, du moment qu'il pouvait continuer à faire ce qu'il aimait. Répandre des rumeurs, exposer les mensonges et les secrets, révéler la vérité scandaleuse que tous s'efforçaient de cacher... Mais il y avait une ombre au tableau... Ou plutôt l'Ombre... S'ils prenaient le pouvoir, ses loisirs risqueraient fortement d'être compromis, ainsi que la liberté de la presse. Après tout, il se considérait comme un reporter : certes il ne rédigeait pas de longs articles fastidieux sur des sujets sérieux, mais il prenait plaisir à écrire ses petits posts assassins qui faisaient tomber les masques et rendaient la vie à Poudlard moins ennuyeuse. D'autant plus que la chasse aux secrets des anciens Mangemorts était un passe-temps qui excitait le Serdaigle au plus haut point. Tout le monde avait un prix, et les Mangemorts, souvent riches, étaient prêts à payer pour que leurs noirs secrets restent bien enfouis... Néanmoins, son art était à présent en danger. Il fallait qu'il réagisse. Peut-être fallait-il qu'il s'engage dans une nouvelle cause, peut-être plus juste cette fois-ci, pour continuer à poignarder dans le dos les élèves de Poudlard librement.
Son regard glissa lentement vers la droite. Cupid aussi prenait son repas d'un air songeur. Qu'avait-il en tête ? Dehloss ne se souvenait plus vraiment de leur rencontre, mais il se rappelait cette sensation : il s'était heurté à un pilier de la presse magique. Descendant de la célèbre Rita Skeeter, il nourrissait les mêmes ambitions que sa grand-mère et, de ce fait, les mêmes que Bahlos et Dehloss. Une rivalité s'était tout naturellement instaurée entre les deux frères et Cupid, qui allaient tout faire pour surpasser l'autre en matière d'espionnage, récolte d'informations et révélations de secrets. Dehloss avait particulièrement pris cette histoire de rivalité à cœur, et avait même essayé de s'attaquer à Cupid en personne. Après tout, son esprit renfermait probablement beaucoup de noirs secrets qui n'attendaient que d'être exposés. Mais, d'une certaine manière, il avait fini par renoncer à s'attaquer à lui : pour une fois, il la jouerait à la loyale. Que le meilleur gagne, s'était-il dit. Le jaugeant du regard, il repensa à la proposition de son frère. S'associer à lui... L'idée n'était pas mauvaise. Ils étaient probablement les trois personnes les plus informées sur les autres dans tout le château. D'un coup de baguette magique, il envoya une note à Cupid, lui demandant de les rejoindre à seize heures dans la salle de cours du Couloir des Courants d'Air pour un sommet entre les trois prochaines figures de la presse magique.
après un long débat agité... « Nous sommes d'accord ? Ce sera nous trois et rien que nous trois. Personne d'autre ne doit être au courant. »
« Les secrets bien gardés, cela me connaît. »
« Ça nous connaît tous Cupid. »
« BCD contre l'Ombre. »
« Le nom me plaît. »
« Parfait. »
La troisième puissance de Poudlard venait de naître et elle comptait bien participer à cette guerre. Dans leur course aux secrets pour faire tomber les plus dangereux, les trois sorciers avaient fini par trouver un point d'entente dans leur association secrète. BCD contre l'Ombre. Dehloss appréciait beaucoup le nom. Ce qu'il appréciait moins, c'était qu'il devait faire confiance à Cupid désormais, ils étaient à présent engagés dans la même cause : trouver le maximum d'informations sur l'Ombre et faire imploser l'organisation. Personne ne devait savoir pour eux, pas même l'Ordre, bien que le trio fussent, d'une certaine manière, leur allié maintenant.
« RULE NUMBER THREE : WEAR YOUR HEART ON YOUR CHEEK, BUT NEVER ON YOUR SLEEVE, UNLESS YOU WANNA TASTE DEFEAT » (How to Be a Heartbreaker)Dehloss ne voyait plus rien, à l'abri dans son lit à baldaquin. Les rideaux, d'un bleu nuit, occultaient complètement la lumière, baignant le petit espace clos d'une douce pénombre reposante. Après le brouhaha des conversations des élèves, leurs pensées tumultueuses et mal rangées quand il osait pénétrer leurs esprits, après les cours ennuyeux et les longues dissertations à rédiger, se retrouver un peu avec soi-même, dans le silence le plus total, ne faisait pas de mal. Profitant de l'absence des autres élèves qui probablement étaient en train de manger dans la Grande Salle ou de se réchauffer auprès du feu de la cheminée de la Salle Commune, Dehloss était étendu dans son lit, nu, laissant son esprit voguer au gré de ses souvenirs de la journée. Il les repassa soigneusement dans sa tête, peut-être pouvait-il y trouver un quelconque détail intéressant, maintenant qu'il était au calme. Mais rien, aucun détail ne lui avait échappé, tout d'abord parce qu'il n'y avait eu que peu, mais aussi parce que rien ne l'avait intéressé de la journée, à part ses deux cours. Sortilèges et Soins aux Créatures Magiques.
La sublime professeur de Sortilèges. Dehloss eut des fourmillements dans le bas ventre. Il ferma les yeux, et se rappela leurs ébats. Par Merlin, qu'est-ce qu'il avait envie de remettre ça. Mais depuis qu'elle connaissait ses intentions, elle avait fermement refusé toutes ses avances jusqu'à présent. Oui, Lucrezia Lockhart était tombé dans le piège du Serdaigle : ils avaient couché ensemble, et depuis, il la faisait chanter. Oh non, pas pour avoir de meilleures notes – qui étaient excellentes d'ailleurs ; Dehloss vit avec les descendants de Miranda Goshawk rappelons-le – mais pour avoir des renseignements, sur certains élèves ou professeurs, ou tout simplement pour s'assurer qu'il n'aurait pas de retenue, s'il se faisait prendre en train d'enfreindre le règlement. Coucher avec ses professeurs présentaient beaucoup d'avantages, c'était certain, et, pour les tenir dans le droit chemin, il suffisait tout simplement de les menacer de rendre publiques leurs relations... Compromettre son avenir n'était pas un problème, il se souciait très peu de l'école, sa voix était déjà toute tracée. Le Serdaigle fit glisser sa main sur son corps et parvint jusqu'à son sexe, qui avait commencé à durcir. Lentement, il commença à le caresser. Décidément, il était faible face aux charmes de la professeur, et il n'avait pu encore explorer tout ce qu'elle avait à offrir. En effet, par habitude, il avait tenté de pénétrer son esprit mais s'était retrouvé face à un mur infranchissable. La jeune femme avait entraîné son esprit contre les intrusions non-désirées, et cela avait laissé un arrière-goût de défaite dans la bouche de Dehloss.
Sans transition aucune, les courbes féminines de Mlle Lockhart perdirent de leur finesse pour laisser place à celles, plus musculeuses, du professeur de Soins, M. Merlyn. Cette fois-ci, le membre de Dehloss se raidit complètement, et il resserra l'étreinte de ses doigts dessus, accélérant légèrement les mouvements de va-et-viens. Malgré le froid polaire qui avait envahi l'Écosse depuis plusieurs semaines maintenant, le professeur Merlyn n'avait pas eu autre idée que de faire cours dans un T-Shirt à manches courtes, qui moulaient parfaitement les muscles de son buste. Le cours avait porté sur des soins très particuliers sur les Salamandres de Feu – ce qui expliquait la tenue légère – et le voir ainsi, transpirant auprès d'une créature aussi chaude, lui avait rappelé la nuit qu'ils avaient passé ensemble, et qu'il mourrait d'envie de réitérer. A présent plongé dans une sorte de transe, Dehloss ne se souciait plus de joindre au mouvement des mains ceux de son bassin, faisant bouger légèrement le lit, la respiration un peu plus haletante. Il ne savait pas vraiment ce qu'il se passait, mais la présence du professeur Khalen le rendait fébrile. Pourtant il n'était pas homosexuel ; certes, il couchait avec des garçons, mais c'était uniquement pour mieux débusquer leurs secrets et faiblesses ensuite. Oh, on pouvait bien dire qu'il se prostituait, cela lui était égal. Après tout, ce n'était que ça, de la prostitution. Du sexe sans amour, en échange de quelques précieuses informations. Mais bizarrement, il ne trouvait aucun intérêt à ce que Khalen pouvait lui amener comme révélations. Ce qu'il aimait, c'était son corps, sa chaleur, son odeur, la façon qu'ils avaient de s'étreindre et de s'embrasser avant de s'unir, et de ne plus penser à rien, pas même aux profits qu'il pouvait tirer de cette relation... Sans s'en rendre compte, Dehloss avait accéléré la cadence et se masturbait frénétiquement maintenant.
Fiévreux, il tira d'un coup sec les rideaux et se dirigea vers les douches, la main campée sur son entrejambe. Peu importait si un camarade entrait et le voyait. Non, tout ce dont il avait besoin, c'était de se soulager et prendre une bonne douche chaude. Il ne tarda pas à jouir sous l'eau brûlante, des images des deux professeurs plein la tête. Il ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait. Ça ne pouvait pas lui arriver... Il resta là, assis contre le mur, les genoux repliés contre son torse, à essayer de se vider l'esprit. L'eau chaude allait le laver, le rincer de ses péchés, le purifier, et il n'aurait plus à se poser ces questions.
« TOUT BON SCANDALE EN ENTRAÎNE UN AUTRE. QUI SERA LA PROCHAINE VICTIME ? ATTENTION A D., VOUS ÊTES TOUS POTENTIELLEMENT SUR SA LISTE. VOUS L'ADOREZ NE DITES PAS LE CONTRAIRE. BISOUS BISOUS. » (Gossip Girl)