"  - Tu te transforme souvent en glace à l'italienne ? " " - Seulement quand je mange des spaghettis après minuit."

« - Lyra ! Ce n'est pas possible ! Tu ne peux pas essayer d'être aimable au moins toute une journée? » Lyra regardait sa sœur. Ce n'était pas sa faute si elle n'avait pas prit que les bons côtés de ses parents, franche comme sa mère, susceptible comme son père... Elle était parfois invivable et le savait parfaitement... et puis franchement ce n'était pas facile d'être née la deuxième d'une famille de trois. Ce n'est pas une place que celle du milieu. Jamais assez vieille pour avoir toutes les libertés, mais pas assez jeune pour être chouchoutée. Bon... C'est vrais elle exagérait. Ronald et Hermione Weasley étaient de très bon parents, mais ce n'était quand même pas une place agréable que la sienne. Elle jeta un regard noir à son aînée. « - Ce n'est pas de ma faute si les gens sont idiots, ce n'est pas de ma faute non plus si ton petit ami nous a explicitement affiché les limites de son intelligence... fort réduite il faut l'avouer. » Camille ne put retenir un râle de colère. Les deux filles avaient à peine une année d'écart, et elles n'avaient jamais réussit à s'entendre. Jamais Lyra n'avait comprit le caractère doux de sa sœur qu'elle prenait pour une créature bien fragile qui se donnait des aires de révoltée, et jamais Camille n'avaient réussit à faire avec le caractère bien tranché de Lyra. Hermione et Ronald n'avaient jamais fait qu'arbitrer les disputes de leurs deux filles. Difficile de comprendre comment ils avaient par la suite pu faire un nouvel enfant. En fait Lyra n'aimait pas les petits amis de sa sœur, pas plus qu'elle n'aimait les amis de cette dernière. Bien sûr, elle partageait les idéaux de la plus part d'entre eux, Camille et Lyra, en bonne Weasley, étant plutôt engagées pour l'Ordre. Mais là où Lyra analysait ses opinions, cherchant à les tempérer pour obtenir un résultat le plus juste possible, Camille ne les questionnait pas, s'enflammant pour chaque petite cause. Qui eut crut que la cadette se montrerait plus réfléchie que l'aînée ? Bien sûr, jusque là les choses auraient très bien put fonctionner à merveille, mais voilà l'une comme l'autre possédait un caractère tout feu, tout flamme. De vrais bombes à retardement, toujours prête à se prendre la tête, à bondir au moindre mot qui leur semblerait de travers... le pire dans l'histoire ? Alors que leur parents espéraient que Poudlard les séparerait un peu, elles avaient atterrit dans la même maison... « - Pourtant nous pensions que Lyra aurait eut une petite chance d'aller à Serdaigle...ou Camille à Poufsouffle... » soupirait souvent Hermione. « - Enfin... A Poudlard c'est l'affaire des professeurs, pas la notre. » ajoutait ensuite Ronald, peinant à cacher son soulagement.

Lyra arpentait les couloirs de l'école, elle était loin d'être une élève aussi studieuse que sa mère. En fait elle tenait plus de son père à ce niveau, néanmoins elle avait la chance d'avoir hérité de l'intelligence de la première, ce qui lui permettait d'avoir des notes convenables. Pas excellente, mais ce qu'il fallait pour être une élève dans la moyenne. En fait étudier pendant de longues heures l'avait toujours ennuyée, sitôt ses devoirs fait, sitôt oublié. Elle préférait de loin regarder les match de Quidditch, ou traîner avec ses amis. Elle en comptait plusieurs, en fait Lyra appréciait pouvoir changer de groupes d'amis et avoir des connaissances variés. Souvent elle essayait de faire fi des maisons ou des origines, tentant d'une façon ou d'une autre de donner une chance à tout un chacun. Enfin elle faisait du mieux qu'elle pouvait en réalité. La demoiselle rejeta en arrière sa chevelure rousse, ah les Weasley... On les reconnaissait de loin grâce à ça. Une chevelure de feu. Combien de roux c'était vu confondu avec un descendant de Weasley ? Il fallait bien admettre qu'avec cette toute nouvelle génération le nombre de rouquin c'était grandement agrandit ! Au moins c'est plutôt facile de se retrouver dans les couloirs de l'école... enfin, pour la plus part. Son regard s'attarda un moment sur un groupe de garçon. On lui connaissait peu d'histoire d'amour. Pas qu'elle ne s'intéressait pas aux garçons, plus qu'elle ne trouvait pas de garçon qui retienne longtemps son attention. Lyra fuyait autant les doux rêveurs romantiques, que les coureurs de jupons affamés de chair fraîche... Ce qui lui donnait l'impression que le nombre de garçon de son âge relativement peu préoccupé par l'idée de trouver la femme de leur vie ou un coup d'un soir étaient assez rare. Elle qui n'aimait pas se prendre la tête, finissait toujours par trouver un petit truc qui la faisait tiquer. En fait elle avait aussi peu envie de se trouver enfermée dans une cage dorée, qu'épinglée sur un tableau de chasse. Ceci dit le petit groupe qu'elle venait de dépasser était composé de jeune personne relativement agréable à regarder. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, évidemment elle était encore en retard. Lyra n'avait jamais été prête à l'heure. Enfant déjà ses parents passaient leurs temps à lui dire de se dépêcher sous peine d'un énième retard de toute leur famille... Rien à faire, Lyra n'aimait pas se dépêcher, et même la perspective d'arriver la dernière en cours aurait été incapable de la motiver à courir un peu. Pourquoi diable tout le monde était si pressé ? Chaque jours elle manquait de se faire bousculer par un élève qui se hâtait vers un autre point. Encore quand ils devaient retrouver leurs amis elle pouvait comprendre, mais qui voudrait arriver vite dans une salle de cours où il faudrait ensuite passer des heures assis à écouter un professeur parler ? Trop peu pour elle, Lyra aimait le mouvement, elle aimait voire de la vie autours d'elle... mais pas rester une heure à attendre que le temps passe.

Elle était donc arrivée en dernière en cours, c'était installée à la place libre qui restait. Heureusement elle s'entendait relativement bien avec pas mal d'élèves. « - Ce qui est un exploit au vu de ton fichu caractère! » celui qui s'exprimait de la sorte, allongé sur le dos dans l'herbe ce nommait Thanos. Élève de Serpentard, enfant de Mangemort...  Ces deux là étaient bien partit pour se haïr, si ce n'est qu'une bien solide amitié s'était noué entre les jeunes gens qui ne se cachaient rien. Lyra était d'ailleurs la première et unique personne au courant de l'homosexualité de son meilleur ami, et laissait courir bon train les rumeurs les voulant en couple. Ne les démentant que lorsqu'on venait lui poser directement la question. « - Je n'ai pas un fichu caractère, Than', je dis ce que je pense c'est tout. » Le jeune homme souriait, il avait toujours adoré voire Lyra répondre à un importun. « - Je suis pas sûr qu'en posant la question à ta sœur on obtiennent une telle réponse. » La rousse haussa les épaules « - Camille souffre de cet étrange symptôme qu'est la popularité. Celle qui fait qu'elle ne s'entoure que de gens comme elle, ayant un pedigree semblable au sien, et un petit poids à la place du cerveau... histoire de se sentir un peu plus intelligente. » Thanos éclata de rire. « - Arrête, Camille est adorable, et loin d'être idiote. Et c'est pour ça qu'elle est populaire. Ce n'est pas que par votre nom de famille, ta sœur est vraiment sympathique. Elle ne m'a jamais jugé sur mes parents, si ? Vous êtes juste... pas compatible. » De tout ses amis Thanos était bien le seul à prendre la défense de Camille ouvertement. Et si Lyra voulait être parfaitement objective elle devait bien reconnaître qu'au fond son aînée était vraiment une fille bien. Qu'elle méritait l'admiration de ses camarades, et qu'au fond elle était un peu jalouse de sa capacité à s'entendre parfaitement avec chaque élèves. Bien que sociable Lyra aurait été incapable de faire l'unanimité auprès d'autant de gens. Elle possédait ses limites, et ses véritable amis reconnaissaient volontiers que ce n'était pas toujours facile de conjuguer avec sa susceptibilité et sa franchise. « - Ben voyons... adorable... J'aurais tout entendu avec toi. » Thanos eut un sourire, au fond la mauvaise foie de Lyra l'avait toujours amusé et il connaissait assez les qualités de sa meilleure amie pour ne pas lui en tenir rigueur. Il plaignait juste la liste de garçons qui avaient un jour tenter de la supporter autrement que comme une amie.

Allongée dans son lit Lyra pensait. Elle regardait le plafond du dortoir, songeant à sa vie, son nom, tout ce que cela pouvait impliquer. Elle avait toujours essayé d'être tolérante envers les enfants de Mangemort, Thanos était bien la preuve qu'on ne suivait pas forcément une voie tracée par ses parents... mais il restait que c'était une chose compliquée. Elle même n'était-elle pas la preuve que la majorité des enfants refaisaient exactement le même chemin que leurs géniteurs ? Elle avait rejoint l'Ordre sans trop réfléchir, ça c'était fait comme ça. Plus parce qu'elle était une Weasley qu'autre chose au final. Bien sûr elle avait peur de voire le mal resurgir, bien sûr elle se sentait obligé de combattre cette éventualité... mais là, dans sa chambre, à fixer le plafond, elle se demandait... Et si elle n'avait pas été une Weasley ? Aurait-elle eut envie de s'engager ? Lui aurait-on seulement proposé ? Peut être serait-elle restée dans une confortable neutralité qui lui ressemblait plus... La vérité c'est qu'elle n'était pas d'accord avec les combats et la violence. On ne combattait pas le mal par le mal. Elle le clamait haut et fort, sans hésiter à contre-dire les autres membres de l'Ordre. Jamais Lyra n'avait réussit à tenir sa langue, et si elle considérait qu'il valait mieux tenter les choses pacifiquement, elle irait jusqu'au bout pour défendre son idée. Tendre une main, plutôt que sa baguette, montrer qu'on a laissé derrière nous les querelles des parents... C'était ce qu'elle tentait de faire chaque jours, et chaque jours cela créait de nouvelles disputes. Lyra avait toujours été une personne entière. Le genre qui peut rire et pleurer dans la même journée, hurler de colère ou se glacer de haine... Capable de toutes les démonstrations d'affection et de violence... elle était un caractère de feu et de passion, et c'était ainsi qu'elle défendait sa volonté de paix et de tempérance, sans se rendre compte qu'elle se montrait aussi extrême que ceux qu'elle condamnait si aisément. Alors qu'elle pensait à tout ce que son nom de famille avait put impliqué sur sa personnalité, elle passait totalement à côté du paradoxe qu'elle pouvait incarner. Parce que c'est ainsi que Lyra avait toujours fonctionné, elle voyait aisément la poussière dans l’œil des autres, en passant à côté des moutons qui l'aveuglaient elle.