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 I want Candy

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MessageSujet: I want Candy   I want Candy EmptyMer 13 Mar - 10:20

Les cheveux de Cupid n’allaient pas pour le mieux, il fallait bien avouer. Depuis quelques semaines, ils se sentaient affreusement délaissés, qu’il ne leur accordait pas autant de temps qu’auparavant, qu’il ne prenait pas autant de soin qu’il pouvait le faire jusqu’alors. Il n’avait rien dit à l’un de ses camarades de classe lorsque ce dernier lui avait demandé son shampoing au chocolat alors qu’il détestait cela. Ils avaient pensé un temps à se mettre en grève jusqu’à obtention de la reprise totale de leurs droits originaux. Mais leur pouvoir de pression restait minime et le jeune homme semblait avoir la tête ailleurs et pas encore prêt à leur accorder des concessions. L’avenir s’annonçait mal et les négociations entre lui et les syndicats de cheveux houleuses. N°651 avait décidé de se faire la malle lors d’une expédition en solitaire et il semblait que plusieurs d’entre eux y pensaient réellement et toutes sortes de plan avaient commencé à être échafauder dans l’attente de meilleurs jours. Bref, c’était la crise. Pendant ce temps-là, Cupid semblait vivre le plus sereinement possible, les mains dans les poches, les cheveux au vent, le sourire aux lèvres. L’heure n’était certes pas au plus beau fixe. Il avait de nouveau reçu un mot du Directeur. Dire que lui pensait que sa fonction de Préfet-en-Chef lui permettrait quelques écarts de temps en temps et beaucoup de temps libre … Apparemment, l’élève bulgare avait encore trouvé bon de se plaindre de la visite guidée des premières fois, de ne pas avoir tout vu. Il ne s’était pas fait tapé les doigts pour cela, mais avait été gentiment prié de renouveler l’expérience et avec plus de diligence cette fois-ci. Sixte avait choisi comme point de rendez-vous la Salle de Bains des Préfets, ce qui ne l’arrangeait absolument pas puisqu’il lui fallait descendre deux étages, deux étages durant lesquels il croiserait sans aucun doute des élèves, élèves qui viendraient sans aucun doute l’embêter avec leurs problèmes plus que mineurs, leurs bêtises dans les couloirs. Il lui faudrait sans doute reprendre Pride sur son chemin, dire à Peeves d’aller fouiner et embêter les gens ailleurs. Son statut de Préfet-en-Chef lui pesait légèrement. Enfin, surtout l’extrême idiotie humaine qui ne parvenait désespérément pas à comprendre qu’il n’était absolument pas là pour jouer au Préfet, mais bien pour être au-dessus de toutes ses considérations.

Une main le plaque avec une tendre violence contre un des rayonnages de la bibliothèque tandis que l’autre vient se placer contre sa bouche pour étouffer un grognement de mécontentement. Il ne comprend absolument pas ce qui se passe. L’autre semble s’amuser plus qu’autre chose ou en tout cas c’est ce qu’il lit dans ses yeux ou ce qu’il veut y découvrir. C’est juste un jeu et non de la perversité. Certes, cela pourrait être un jeu pervers, mais les Bulgares ne sont pas réputés ni pour leur subtilité ni pour leur attrait pour la chaleur. C’est du moins ce qu’on raconte. Il ne tente pas de se dégager parce qu’il sait pertinemment qu’il n’a pas la force nécessaire pour cela. Il se laisse faire, semblant donner un accord silencieux à son vis-à-vis alors qu’il ne rêve que de s’enfuir. Il faudra avoir une petite discussion avec lui après. Lui expliquer que ce qui semble se faire en Bulgarie est loin d’être la norme en Angleterre et que de plaquer de parfaits inconnus au statut supérieur au vôtre contre les rayonnages d’une bibliothèque était tout sauf dans les us et coutumes du pays. On ne pouvait pas lui en vouloir au pauvre petit. Le dépaysement, sans doute aussi le mal du pays lui donnait de brusques envies qu’il ne semblait pas pouvoir réfréner. On ne pouvait décemment pas lui en vouloir. Tout simplement. Il apprendrait la vie plus tard le pauvre.

Il avait rapidement et littéralement rasé les murs du septième et du sixième étages, non pas pour certaines raisons obscures qui poussent les mâles hétérosexuels à raser les murs de la douche commune lorsqu’ils sont en compagnie de Gabriel, mais plutôt pour éviter de se faire repérer par des élèves trop récalcitrants à ces conseils d’aller voir ailleurs s’il y était. Il était parvenu sans trop d’encombre jusqu’à la Salle de Bains des Préfets, mais Sixte n’y était pas. Etait-ce vraiment étonnant ? Est-ce que les Bulgares sont connus pour leur ponctualité ? Pas du tout, on parle même du quart d’heure bulgare. Mais même en sachant ça, Cupid avait voulu arriver à l’heure. Peut-être qu’avec un peu de chance, il serait arrivé à l’heure ce qui n’était de toute évidence pas le cas.

N°538 – Non, non aux cheveux longs, nous voulons un Apollon.

N°538 était le leader de la grève menée par les syndicats de cheveux. Mais il n’avait jamais été très doué pour trouver des slogans percutants, pertinents et qui voulaient effectivement dire quelque chose. La révolte semblait gronder et Cupid sentait qu’ils tiraient de toutes leurs forces pour se détacher de son crâne, semblant vouloir le laisser définitivement chauve, ce qui ne lui convenait pas mais alors pas du tout comme vous pouvez l’imaginer.

La langue du jeune homme semblait vouloir se frayer un chemin entre les lèvres virginales, pures et chastes – oui, oui, je vous assure – qui tentaient tant bien que mal devant de tels assauts de résister, de rester définitivement closes pour en préserver l’intégrité physique. What would Rita do ? Le souci, c’est que Rita n’avait sans doute jamais eu à faire face à ce genre de situation où un Bulgare en manque tente de vous coller sa langue au fond de la gorge voire semble prêt à tenter plus si tant est soit peu qu’il sente une ouverture. C’était donc décidé, il fermerait les cuisses pour éviter de lui envoyer trop de mauvais signaux, mais continuerait de lui sourire. Après tout, il ne fallait pas trop le déstabiliser le pauvre jeune homme. Une nouvelle école, un nouveau pays, de nouveaux camarades, de nouvelles possibilités. Il ne savait d’ailleurs pas pourquoi le jeune homme avait été renvoyé de son école, mais il n’avait pas non plus envie de demander ni directement, ni au directeur de l’école. Il fallait avouer que le contact d’une peau humaine contre la sienne lui était légèrement répugnant mais celle de Sixte avait un contact si doux qu’il pouvait lui pardonner. Il continuerait de sourire. Il ne fallait pas le déstabiliser surtout.

Devant la fronde des cheveux, Cupid ne se voyait pas rester les bras ballants et décida d’entrer directement dans la Salle de Bains sans attendre le jeune homme. Le quart bulgare avait de toute façon souvent tendance à se transformer en demi-heure, il avait donc largement le temps devant lui pour s’occuper d’eux, les calmer, les rassurer. Il laissa la porte entrouverte néanmoins, prenant soin de prévenir le portrait qu’il attendait quelqu’un et qu’il faudrait le laisser passer, qu’il n’en avait néanmoins pas pour longtemps et qu’il espérait ressortir avant cela. Cupid ôta sa chemise et se pencha devant le bassin pour passer de l’eau sur ses cheveux et les savonner avec un amour non dissimulé. Le dos face à la porte, il ne voyait ni n’entendait rien mais ne se faisait aucun doute quant à la capacité de Sixte à arriver en retard.
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Lou-Sixte Levski
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MessageSujet: Re: I want Candy   I want Candy EmptyLun 10 Juin - 17:04

Se plonger dans l’oubli, se plonger dans un livre, se plonger dans un bain. Les occasions de se détendre, de contempler l’immensité des choses ne manquaient jamais à Poudlard. Comme un éternel recommencement, une boucle qui n’en finissait jamais de se reproduire et dont, une fois prisonnier, on ne pouvait s’échapper. Sixte appréciait toute cette effervescence, mais une part de lui trouvait ce festival de vie bien épuisant. Même les gens tristes à Poudlard n’avaient pas la densité des torturés de Durmstrang. Il n’envisageait pas qu’on soit aussi différent à l’autre bout du continent. Comme si l’air avait été tellement différent qu’il aurait déformé la perception du monde. Peut-être qu’en Grande-Bretagne un phénomène météorologique inconnu avait raréfié l’air pur entraînant des délires collectifs.

Voilà qui était peut-être un peu exagéré. L’attrait de la nouveauté commençait à s’estomper et Lou-Sixte apprenait maintenant à vivre avec les désagréments du mode de vie anglais. Il s’intégrait bien cependant, un peu caméléon sur les bords il n’avait pas eu beaucoup de mal à se fondre dans le décor scolaire nouvellement pénétré. Le fait d’avoir deux contacts avant même d’être entré dans l’école lui avait semblé un moyen très peu fiable de s’intégrer et pourtant, Alesya a elle seule avait été une source inépuisable de connections. Charles… eh bien pour faire simple il suffisait de dire que Sixte n’avait pas encore fini de se faire une opinion sur lui. C’était très clairement une personne de confiance mais Sixte avait un peu moins d’affinités avec lui.

Aujourd’hui était un jour un peu particulier, la seconde visite guidée donnée par Cupid s’annonçait relativement amusante et le jeune bulgare manquait cruellement de distraction, le rendez-vous que lui avait donné le préfet en chef était bien noté dans son esprit. Et comme l’esprit de notre jeune éphèbe était très occupé l’heure de la rencontre lui échappa. De toute façon, il l’attendrait. Pas parce que Sixte n’était pas ponctuel et qu’il aimait se faire attendre, mais parce qu’il n’avait pas le choix. Soyons franc faire visiter une vieille baraque pleine de fantômes à un nouveau ? Même un ange n’aurait pas voulu perdre son après-midi à ça. Cupid avait dû être contacté par un professeur ou une figure d’autorité et contraint de lui faire ce petit tour d’honneur. Aussi, pas très reconnaissant, Sixte ne se pressait pas. Enfin pas trop. D’accord, pas du tout. L’heure du rendez-vous venait de sonner et il était en sous-vêtement sur son lit. Sa douche matinale lui semblait loin, ses cheveux semblaient d’humeur taquine, tout allait de travers. Cupid avait tout intérêt à être intéressant cette fois encore, s’il s’amusait à lui raconter l’Histoire de Poudlard, Sixte lui ferait faux bond au détour d'un couloir à la première occasion à n’en point douter. Attrapant un jean taille basse un peu trop serré et un tee-shirt qui lui ne l’était pas assez il sortit de la pièce sa baguette attachée à sa ceinture.

Maudits escaliers, ils lui paieraient un jour leurs tours de passes-passes. Arrivant à destination avec un petit quart d’heure de retard il surprit Cupid à moitié nu, les cheveux mouillés. Bien, bien, bien, voilà qui s’annonçait très distrayant finalement ils n’auraient pas besoin de parler. « Ne prrends pas la peine de te rrhabiller pour moi, j’ai aussi besoin d’un shampoing. » Lança-t-il, un brin nonchalant. C’était peut-être un des traits les plus controversés de sa personnalité. Ça et son sadisme naturel envers tout ce qui pouvait exprimer une souffrance quelconque, animal ou humain, les expériences qu’il réalisait ne faisaient pas toujours bon effet. « Désolé au fait, pour le rretarrd. Les… comment vous dites déjà ? Les stŭlbishte… ah oui. Les escaliers m’ont fait des tourrs. » Appuyant sur les r, de façon délibérée, Sixte s’amusait à se faire passer pour un bulgare bien idiot. Il avait compris dans les dortoirs que les bulgares étaient vus comme des gros bras sans grande cervelle… grand bien leur fasse, leur déception n’en serait que plus grande quand ils auraient une épée dans le dos. Et Merlin savait à quel point l’héritier Levski était très doué pour trancher les têtes.
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MessageSujet: Re: I want Candy   I want Candy EmptyMer 3 Juil - 9:03

Ses mains passaient avec une passion, qui leur était tout à fait exclusive, dans ses longs cheveux, laissant la mousse pénétrer où il le fallait, laissant l’eau savonneuse couler le long de sa joue, de son cou, retombant dans l’étendue face à lui. Toujours à genoux, il alternait les moments où il caressait tendrement son cuir chevelu pour y enfoncer délicatement le produit blanc et les moments où il faisait gicler l’eau sur ses cheveux pour en chasser tout le surplus. Il s’agissait là d’une simple opération séduction pour calmer la révolte qui grondait. Il prenait cependant un malin plaisir à éviter N°538, à ne pas lui accorder trop d’attention. Même si c’était lui le leader du mouvement social qui avait débuté et qu’il entraînait tous ses petits camarades à sa suite, il se refusait à lui donner toute l’importance qu’il réclamait. Il en aurait même moins que les autres, ce qui – selon la logique du jeune homme – conduirait à l’isoler sur la scène syndicale. Certaines gouttes d’eau un peu trop aventureuses coulaient, se glissaient sur le torse du jeune homme au lieu de retomber. La sensation, plus que désagréable, le terrifiait au plus haut point. Cela voulait dire qu’il devrait sans aucun doute se sécher, lui prenant de précieuses minutes qu’il ne pourrait pas consacrer à ses cheveux. Il allait faire couler de l’eau à nouveau sur ses cheveux, arrivant à la fin de ses ablutions, quand des bruits de pas se firent entendre dans son dos. Le jeune Serpentard semblait s’être décidé à enfin quitter sa sombre tanière et daignait se mélanger au commun des mortels. Cupid avait donc presque eu raison. Le Bulgare avait bien été en retard mais pas autant qu’il ne l’espérait et il se trouvait déjà là alors que lui était encore à moitié nu. L’incongruité de la situation le fait doucement sourire et en même temps, il sent son cœur battre un peu plus vite, accélérer son tempo. S’il s’en était fallu de peu la dernière fois pour qu’il ne se retrouve pas nu dans la bibliothèque à assouvir les plaisirs charnels de son vis-à-vis, c’était sans doute parce que la barrière des vêtements plus que celle de la gêne occasionnée par ce lieu avait été plus forte. Mais là, ils étaient tous les deux absolument seuls et lui-même se trouvait dans une position inconfortable, à genoux comme pour prouver son infériorité physique et déjà à moitié nu, semblant l’inciter à venir lui enlever le reste de ses vêtements dans un mouvement de besoin incontrôlé. Il lui envoyait décidemment de biens mauvais signes et ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui pourrait se passer s’il continuait dans cette voie. Il devait absolument rajouter des barrières sur son corps, ne pas laisser l’eau sur son torse luire et attirer l’œil.

LOU-SIXTE - Ne prrends pas la peine de te rrhabiller pour moi, j’ai aussi besoin d’un shampoing.

Bien évidemment que l’autre ne voulait pas qu’il se rhabille. Cela lui ferait moins de choses à arracher pour parvenir à son but. Et depuis quand se faire un shampoing était un acte qui pouvait se faire deux ? On ne leur apprenait donc rien en Bulgarie ? Un sourire se dessina sur ses lèvres – parce qu’en plus d’être un garçon Pur et Chaste, Cupid était un garçon très poli. Mais se contentant de l’esquisser légèrement plutôt que d’en faire un franchement. Il ne fallait pas envoyer de mauvais signaux : celui de faire croire qu’il se moquait de l’accent – ma foi fort ridicule au demeurant – du jeune Vert, celui de faire croire qu’il appréciait le fait de se laver les cheveux à deux (et la prochaine étape, c’était quoi ? De se faire des tresses en se racontant leurs journées respectives ?), celui de faire croire qu’il était d’emblée ouvert pour une aventure sexuelle démente, … Et le voilà en train de retirer à son tour sa chemise et les yeux de Cupid ne purent s’empêcher de glisser dessus, d’en savourer les contours voire – mais rien n’est moins certain – de se lécher la lèvre inférieure. Mais très vite la réalité reprit le dessus. L’autre semblait réellement vouloir se laver les cheveux et il était hors de question de le faire à deux. Dans le concept de « rituel privé », il y avait le mot « privé ». Mais peut-être celui-ci ne faisait-il pas parti du vocabulaire du jeune Bulgare. D’ailleurs, en remplaçant une lettre et en en rajoutant une, on n’obtenait « Vulgaire ». Coïncidence ? Je ne crois pas … Le piège du torse nu de son vis-à-vis semblait vouloir se refermer sur lui et il se dépêcha de retirer ses mains de l’eau pour remettre sa propre chemise. C’est à ce moment précis qu’il se rendit compte de la bêtise de ce qu’il venait de faire et des graves conséquences que cela pourrait indéniablement avoir sur lui. L’eau dégoulinant encore de ses cheveux, Cupid attrapa la première serviette qui lui passait sous la main pour éponger le surplus de l’eau, empêcher tout ce qui pouvait de tomber sur une chemise blanche déjà légèrement mouillée par les gouttes qui avaient glissées sur son torse. Il s’écarta du plus qu’il pouvait du jeune homme, cherchant un coin à l’ombre pour cacher sa gêne.

LOU-SIXTE - Désolé au fait, pour le rretarrd. Les… comment vous dites déjà ? Les stŭlbishte… ah oui. Les escaliers m’ont fait des tourrs.

Son petit accent bulgare était assez mignon, il fallait bien l’avouer. Ridicule, certes. Mais il pouvait comprendre que cela puisse plaire à quelques midinettes en manque d’exotisme. Et dire que Cupid était une midinette en manque d’exotisme n’était ni totalement faux ni totalement vrai. Et s’il continuait de prendre cet air si naïf – alors que, Cupid le savait bien mais ne pouvait s’empêcher de penser le contraire, il ne l’était pas autant que ça – il était impossible de lui en vouloir pour son retard. Il n’était pas certain que l’excuse de sa bulgarité tiendrait encore longtemps, mais pour le moment, cela lui suffisait grandement.

CUPID – Pas de souci pour le retard. Dépêche-toi juste de te laver les cheveux qu’on puisse passer aux choses sérieuses.

Il espérait simplement que l’autre n’interpréterait pas ses paroles de la mauvaise manière. Même s’il doutait très sérieusement qu’il lui faille tout simplement une telle excuse pour lui sauter au cou. Le plus discrètement possible, il continuait d’éponger tant bien que mal sa chemise et ses cheveux, gardant un œil circonspect sur les faits et gestes du jeune homme à ses côtés. Les gestes qu’il faisait étaient indéniablement mauvais et on sentait bien que personne n’avait jamais dû lui apprendre à se laver les cheveux correctement. Mais là n’était pas la leçon du jour. S’ils étaient tous les deux réunis, ce n’était certainement pas pour se laver les cheveux, se faire des tresses en se racontant leurs déboires amoureux – enfin surtout ceux de Sixte – ils étaient là pour finir le tour du château qui avait été malencontreusement achevé avant son terme.

CUPID – Les autres élèves ne t’embêtent pas trop ? Ton intégration se passe bien ?

Il demandait plus cela pour pouvoir lui-même répondre aux questions que ne manquerait pas de lui poser le Directeur sur le nouvel élève. N’allez pas croire qu’il prenait sa mission de Préfet-en-Chef trop à cœur mais il se devait de ne pas se retrouver tout à fait désarmé au moment venu. Cela sonnait tellement faux dans sa bouche, il en avait bien conscience.
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Lou-Sixte Levski
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MessageSujet: Re: I want Candy   I want Candy EmptyMar 23 Juil - 14:29

Du jour de son arrivée à Poudlard le Bulgare gardait un souvenir assez mémorable. Il avait vu Beauxbâtons et avaient aimé le faste et la volupté des lieux mais Poudlard lui convenait mieux, beaucoup plus brut sans être aussi terne que Durmstrang, aussi son renvoi lui semblait d’une certaine manière profitable. Non seulement il pouvait s’intégrer dans un nouveau monde mais en plus de cela il avait le privilège de voir une autre génération de sorciers. Parmi lesquels les plus doués officieraient probablement dans des fonctions distinguées de l’univers magique. Se retrouver dans la même pièce que l’héritier d’une des plus célèbres journalistes de la période d’avant-guerre lui semblait toujours une expérience divertissante. Mais à dire vrai, Sixte ne savait pas trop quoi penser de Cupid. Sa réputation, ses réputations, le précédaient de loin. Et aux yeux du jeune Serpentard elles étaient aussi antinomiques qu’infondées.

Le Skeeter était un garçon qui se voulait chaste, sur ce plan là Sixte avait déjà prouvé qu’il ne fallait pas trop le pousser pour briser ses grands airs de vierge effarouchée. Une tentative suffisamment entreprenante lui avait permis de dérober au Serdaigle des accès à son corps qu’une partie de la population de Poudlard lui envierait, si seulement elle le savait. Cette réputation de garçon pur lui semblait donc un peu surfaite. Mais il était aussi, et surtout, reconnu pour être le Préfet en Chef, un titre auquel Sixte n’accordait que peu de valeur mais qui avait son prestige il fallait bien l’admettre. C’était d’ailleurs ce rang un peu spécial qui lui avait valu d’être celui qui ferait découvrir au nouvel arrivant les moindres recoins du château. Tâche à laquelle Cupid se pliait, tant bien que mal. A Durmstrang les Préfets étaient connus pour être les élèves les plus brillants et les plus respectueux du règlement, et si Sixte n’avait pas encore vu Cupid s’affranchir des règles, il se doutait que le jeune homme –en bon petit-fils qu’il était– savait les contourner avec brio et discrétion. Voilà peut-être la raison pour laquelle il avait obtenu le titre, il n’était pas plus respectueux qu’un autre du règlement, il était juste plus doué que la moyenne pour ne pas se faire prendre.

CUPID – Pas de souci pour le retard. Dépêche-toi juste de te laver les cheveux qu’on puisse passer aux choses sérieuses.

Les choses sérieuses hein ? Sixte ne voulait pas s’emballer mais si Cupid tenait à explorer plus en profondeur les plaisirs auxquels il l’avait initié, il n’avait pas besoin d’y mettre autant de formes. Une simple demande aurait été largement assez. Mais Sixte s’y faisait, les anglo-saxons n’étaient pas aussi franc du collier que l’étaient les bulgares et ils avaient un petit charme dans cette façon subtile d’exciter la curiosité qui leur était toute particulière. Lou aurait apprécié un peu plus de sollicitude, que Cupid lui proposât de lui masser le crâne par exemple, mais il n’y comptait pas trop. Toutes ces nouvelles sensations devaient effrayer le jeune puceau qui était déjà en train de se rhabiller, mouillant par la même occasion ses vêtements. Le spectacle était fini, tant pis. Sixte enleva sa chemise et se retrouva en débardeur devant Cupid. Il se demanda un instant s’il devait l’enlever ou pas, mais son instinct lui conseilla de ne pas l’enlever. Le jeune anglais ne se laisserait pas avoir par un peu de muscle et parfois en montrer moins revenait à en donner plus à penser, même s’il était vrai que son débardeur moulait son corps d’une façon qui laissait assez peu de place à l’imagination.

LOU-SIXTE – Je vais fairrre du mieux que je peux pourrr ne pas trrrop te rrretarrrder dans ton planning.

Qu’il était dur de ne pas rire quand il caricaturait lui-même son accent. Appuyer autant sur les « r » n’était pas du tout naturel et la supercherie devrait bientôt prendre fin, mais Cupid ne semblait pas encore le prendre assez pour un parfait idiot et il aurait aimé que la surprise soit plus grande. Il se mouilla le cuir chevelu assez généreusement, sans pour autant le noyer, remarquant que quelques gouttes semblaient vouloir s’aventurer dans la pente de sa nuque il les essuya avant de commencer à savonner doucement ses cheveux. Il ne s’attendait pas à ce que Cupid se manifeste. Il lui semblait même que moins ils parlaient et mieux se portait le britannique, après tout, il n’était là que pour accomplir son devoir non ? Avant de répondre il se rinça les cheveux et attrapa une serviette pour frictionner énergiquement son crâne.

CUPID – Les autres élèves ne t’embêtent pas trop ? Ton intégration se passe bien ?

Par Merlin que ça devait être pénible pour Cupid de résister en le voyant se laver les cheveux aussi sobrement vêtu… C’était la seule explication qui pouvait légitimer une question aussi inutile. A moins que ça ne soit pour pouvoir dire aux instances supérieures que tout allait bien de sorte qu’ils lui accordent une remise de peine et qu’il puisse arrêter de le côtoyer. Aussi Sixte décida-t-il de mentir. Parce qu’il aimait voir Cupid se débattre avec l’effet que lui faisait sa présence mais aussi parce qu’il trouvait ça agréable d’avoir un contact avec le Préfet en Chef, cela donnait aux autres élèves l’impression qu’il avait une longueur d’avance sur eux sans avoir eu à travailler pendant six ans pour se faire des relations utiles.

LOU-SIXTE – Disons que ça pourrrait se passer mieux. J’ai l’imprrression que les garrrçons de mon dorrrtoirrr veulent me bizuter. Et en dehorrrs d’Alesya je n’ai pas vrrraiment de contacts amicaux avec les autrrres élèves de ma maison. Et évidemment mon accent me vaut quelques moquerrries.

Mensonges, mensonges, mensonges. Il mentait si facilement que parfois même lui ne savait plus vraiment où se trouvait la réalité. En y réfléchissant il se rendait compte que manipuler Cupid n’était pas très sympathique, le pauvre garçon n’avait rien fait pour mériter ça, sinon lui avoir résisté un peu dans la bibliothèque. Mais les activités sociales qu’il avait l’habitude de pratiquer à Durmstrang lui manquaient et le jeune Skeeter semblait une proie toute désignée pour faire mumuse quelques temps. Pauvre petite souris prise entre les griffes du chat joueur… Cupid ne savait vraiment pas dans quoi il s’était retrouvé fourré en se voyant confier la mission de faire de Poudlard la maison de Sixte. Mais pas de craintes, il allait le découvrir, très vite.
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MessageSujet: Re: I want Candy   I want Candy EmptyJeu 25 Juil - 20:54

Il n’avait véritablement qu’une seule et unique envie, se rapprocher un peu plus tout en laissant l’eau à une distance suffisante, se pencher à ses côtés pour lui prendre les mains et les guider à travers son cuir chevelu. De toute évidence, les Bulgares n’étaient pas la civilisation la plus avancée qui pouvait exister et il lui arrivait même de remettre en doute assez souvent la présence de shampoings dans ces contrées barbares. A voir les gestes opérés par son fougueux camarade, ils n’avaient pas encore appris à s’en servir de la meilleure façon pour permettre à toutes les propriétés soignantes contenues en son sein de pénétrer plus profondément. Il lui aurait pris les mains, ne craignant plus le contact avec sa peau depuis que la barrière physique et mentale qui les séparaient avait été aussi allègrement brisée, pour les guider avec un soin tout particulier, prodiguant pressions là où il le fallait pour qu’il comprenne bien ce qu’il devait faire, ce que la société lui demandait véritablement de faire. Se laver les cheveux était un rituel qui était massacré avec une aisance déconcertante par le jeune étranger. Mais comme se laver les cheveux était un rituel, il ne le franchirait justement pas. Il n’était pas encore prêt à mettre à nouveau une proximité physique entre lui et le jeune Bulgare, cela ne lui convenait pas. Il se contenterait de le regarder de loin, dans son coin comme il en avait l’habitude. Son regarde ne parvenait cependant pas à se détacher de ses bras et toute tentative pour paraître peu disposé à son égard semblait bien vaine, ses yeux revenant sans cesse vers l’objet quasi désiré. Le pauvre petit bout de tissu qui était censé cacher un corps ne faisait qu’exciter encore plus une imagination déjà rendue bien trop fertile par des années de privation et d’abstinence. Il avait envie d’avancer un peu, de se rapprocher mais ne parvenait définitivement pas, malgré l’attrait inévitable pour le corps de son vis-à-vis.

Un sourire se dessina cependant sur son visage lorsque l’autre ouvrit enfin la bouche. Les positions étaient à présent échangés mais, étrangement, il se sentait toujours dans celle de faiblesse, d’une passivité sans nom, soumis à la grandeur bulgare, dominé qu’il était sans pouvoir se glisser hors des griffes de son compagnon. Le passé pourtant si frais ne semblait que lui donner raison de se méfier et de rester à distance respectable mais ce n’était pas pour autant qu’il devait se montrer sot et se rendre coupable de délit de passivité. Après tout, d’eux deux, c’était bien lui qui avait la position hiérarchique la plus élevée et c’était donc à lui de se plier à ses injonctions, pas l’inverse. Mais ce n’était pas pour cela qu’il souriait. Malgré l’apparente bêtise des Bulgares, leur accent lorsqu’ils se mettaient à parler en anglais était tout simplement à rendre fou n’importe lequel des autochtones. Cette façon de rouler les r ne prêtait pas à rire, mais, bien au contraire, incitait plus à sourire, à baisser ses défenses et à vouloir le serrer dans ses bras, ce petit garçon pas si frêle que ça. Cela lui donnait indubitablement un aspect naïf et idiot. Et c’était de toute façon tout ce qui semblait se dégager de lui. Une personnalité brute dont la force dépassait largement l’intelligence, réduite à ce qu’il semblait à un simple accessoire de mode porté avec légèreté et frivolité, dont l’usage n’était limité qu’à son strict minimum.

LOU-SIXTE - Je vais fairrre du mieux que je peux pourrr ne pas trrrop te rrretarrrder dans ton planning.

A vrai dire, son seul planning consistait à l’occuper, à prendre son temps avec lui. Il l’avait volontairement libéré de toute obligation, déléguant ses autres tâches aux alentours et bâclant les travaux à rendre pour le lendemain. Il n’avait pas envie de prendre du retard, justement. Donc il avait anticipé quasiment toutes les possibilités qui pouvaient se présenter à lui. Il fallait bien l’avouer, il avait pris en considération le retard plus que probable de son camarade mais pas son pressant besoin de se laver les cheveux. Mais, rétrospectivement, il se félicitait intérieurement d’avoir pris l’initiative de libérer sa journée. On ne savait jamais ce qui pouvait se passer avec des Bulgares. Qui sait ? Peut-être que celui-ci voudrait faire un long détour par les cuisines pour lui mettre la main entre les cuisses tout en buvant de manière peu élégante un bol de goulasch spécialement commandé pour l’occasion. A moins que le goulasch ne soit bu qu’en Russie et que les Bulgares aient une toute autre gastronomie, aux accents aussi slaves, cela va de soi. Stéréotypes, stéréotypes. L’autre venait de prendre une serviette. Il tenta tant bien que mal de se retenir de lever les yeux au ciel. Sa façon de se sécher les cheveux n’avait d’égale que celle de se les laver. Est-ce que le concept même de serviette était encore inconnu en Bulgarie ou est-ce qu’ils s’en servaient pour essuyer leurs pieds pleins de boue avant de pénétrer dans une maison ?

LOU-SIXTE – Disons que ça pourrrait se passer mieux. J’ai l’imprrression que les garrrçons de mon dorrrtoirrr veulent me bizuter. Et en dehorrrs d’Alesya je n’ai pas vrrraiment de contacts amicaux avec les autrrres élèves de ma maison. Et évidemment mon accent me vaut quelques moquerrries.

Voilà qui était plus embêtant. Il ne comprenait pas que le bizutage puisse être une pratique encore autorisée. Il avait fait – ou plutôt, avait dit à ses petits préfets en dessous de lui de faire – attention à ce qu’elle ne soit pas trop voyante au sein de l’école et trouvait qu’il – ou plutôt, ils s’en étaient bien sortis. Les allégations de Sixte étaient graves mais il n’avait aucune envie de reprendre Salamandra pour qu’elle accorde une vigilance renforcée sur le jeune homme. Il n’avait pourtant pas l’air du genre de garçon chétif qui avait besoin d’une protection particulière mais les apparences étaient de toute évidence trompeuses. Il pouvait aisément comprendre que son accent lui valait quelques moqueries, mais il pensait que c’était surtout son hygiène personnelle qui devait jouer dans la balance des moqueries plus qu’autre chose.

CUPID – C’est embêtant tout ça.

Que voulez-vous qu’il réponde en même temps ? Qu’il allait rédiger un rapport ? C’était loin de sa nature dans tous les cas. Après tout, c’est en apprenant de ses erreurs que l’on devient plus fort. Peut-être qu’en se faisant frapper pour ne pas savoir laver ses cheveux, il améliorerait sa technique. Et, au fond de lui, il ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une satisfaction personnelle à savoir que Sixte, celui-là même qu’il avait outrepassé la limite tracée et quasiment violé son intimité physique, serait martyrisé. Cela lui apportait un véritable plaisir, quasiment sadique, qualité qu’il ne se connaissait pourtant pas. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était le réconforter, lui donner une petite tape sur le dos, un « Allez, c’est la vie » pour le laisser repartir gambader gentiment entre les cyprès. Un bisou magique à la rigueur, mais ce serait tout. Ils étaient là pour visiter le château. S’il avait besoin d’aide, qu’il aille embêter quelqu’un d’autre. Il n’était pas la personne dédiée à l’intégration des Bulgares au sein de la communauté d’élèves. Cela ne faisait pas expressément partie de ses attributions.

CUPID – Bon, il est temps de se mettre en route. Par où veux-tu commencer ?

Evacuer la question semblait être la réponse la plus adaptée. Ce faisant, il s’était rapproché du jeune homme et lui avait pris des mains la serviette, pour essuyer les cheveux qui avaient échappés à sa surveillance plus que laxiste. Le geste lui paraissait naturel bien que contraire à tout ce qu’il voulait. Il souhaitait limiter le plus possible les contacts physiques entre eux deux ainsi que les invitations non désirées. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. C’était plus fort que lui. Il ne pouvait pas se permettre de le laisser errer dans les couloirs de la sorte. Avec un tel temps, il se retrouverait sans aucun doute avec un rhume sous peu. Et s’il fallait faire un détour par l’infirmerie pour le soigner, cela serait encore une perte de temps et donnerait sans doute lieu à un nouveau rendez-vous.
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Lou-Sixte Levski
Lou-Sixte Levski
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MessageSujet: Re: I want Candy   I want Candy EmptyLun 29 Juil - 15:20

Depuis combien de temps étaient-ils là exactement ? Cupid était arrivé plus tôt que lui, mais il ne fallait pas compter plus d’une demi-heure. Sixte avait toujours eu une perception du temps assez mauvaise, il trouvait la notion même de temps assez désuète. En effet étant lui-même relativement ponctuel il avait constaté que, lorsqu’il était à l’heure les gens avaient tendance à ne pas l’être. Ils étaient en avance, ou bien en retard, mais jamais à l’heure, c’était très agaçant de ne jamais savoir sur quel pied danser. Devait-il être plus en avance que ceux qui l’étaient ou plus en retard que les autres afin de les faire attendre ? Bien sûr ceux qui se pointaient à l’heure avaient le don de l’énerver aussi, il fallait être idiot pour vouloir être équilibriste au point de prendre le risque d’avoir du retard. Ce qui surprit le plus Sixte, qui était pourtant un observateur hors-pair, fut qu’il n’avait même pas pris une seconde pour regarder les lieux en entrant comme si son regard avait été irrémédiablement attiré par Cupid. Ce qui était tout à fait regrettable. Pas parce que le Préfet n’était pas doux à regarder, non, bien au contraire, mais parce que la salle de bain qui se donnait en spectacle devant lui était tout simplement stupéfiante. Les garçons vous font parfois perdre la tête, Sixte ne le savait que trop bien, après tout il n’avait pas été renvoyé de Durmstrang sans raison. Son attention se porta sur les dizaines de robinets de différentes couleurs qui semblaient pouvoir déverser dans la piscine  – il fallait être honnête si ce n’était pas une piscine c’était une baignoire pour Troll – réservée aux Préfets des centaines de litres d’eau à la minute.

Pourquoi l’avait-il fait venir ici ? Il n’avait pas à être là, il n’en avait pas le droit, n’étant que simple élève. Les neurones de Sixte finiraient par se faire des entorses à force de s’exciter de la sorte dans sa boîte crânienne, mais trouver une réponse plausible à cette question lui semblait pour l’heure bien plus important que la santé de ses petites cellules grises. Peut-être avait-il voulu lui montrer à quels points ils étaient différents et donc lui communiquer subtilement, ou non, sa supériorité à la fois hiérarchique et matérielle. C’était en effet possible, mais Sixte sentait qu’une solution toute simple se dessinait dans son esprit une explication bien plus rationnelle et d’une logique indubitablement plus prometteuse. Cupid, le doux et chaste Préfet en Chef… Cupid, le Septième année à la virginale beauté… Ce Cupid qui aurait pu être ordonné prêtre avait voulu l’attirer dans un guet-apens. C’était pour ça qu’ils étaient là ! Parce qu’il voulait donner un second round à leurs petits échanges livresques. Ce coquin de Skeeter voulait bien plus qu’un lavage de cheveux, il désirait une baignade, c’était évident ! Comment cela avait-il pu lui échapper pendant plusieurs minutes ? Maudit soit-il lui avec ses cheveux parfaitement coiffés et son air farouchement séduisant. Depuis qu’il était entré dans cette salle Sixte n’avait plus toutes ses capacités intellectuelles. Rita aurait-elle eu du sang de Vélane dans les veines ? Un héritage familial qui lui ferait perdre la tête ? Ou bien était-ce tout simplement les phéromones que Cupid dégageait en trop grande quantité, un excédent s’étant créé à force d’abstinence, qui le rendaient inapte à réfléchir clairement ?

CUPID – C’est embêtant tout ça.

Etait-il sensé lui répondre ? Parce qu’à l’heure actuelle la seule chose qui lui venait en tète était des grommellements abscons. Son regard se posa sur le Serdaigle, sentant toutefois qu’il valait mieux qu’il le garde à distance. Violer son intimité physique une deuxième fois n’était pas envisageable et même si Sixte avait apprécié leurs petits ébats hors la loi dans la bibliothèque, il n’en retirait pas une grande fierté humaine. Il était satisfait d’avoir eu ce que tant d’autres voulaient, mais face à Cupid il se sentait presque coupable. Aussi il préféra ne pas répondre, laissant la dernière affirmation flotter dans l’air quelques secondes avant de laisser place à un léger silence. Sixte avait essayé de lancer un peu la conversation avec sa précédente tirade. Et il trouvait que si cinq mots suffisaient à Cupid pour exprimer son ressenti sur la question alors il n’allait pas le forcer à plus d’extravagances verbales. C’était inutile et le résultat, s’il l’avait forcé, aurait de toute évidence fini en un fiasco mémorable. Le petit-fils de star semblait pressé d’en finir aujourd’hui, ce que Sixte ne comprenait pas, après tout n’avait-il pas établi quelques minutes auparavant qu’ils étaient là parce que Cupid voulait remettre le couvert et faire ça dans l’eau chaude ? Ce garçon était perturbant.

CUPID – Bon, il est temps de se mettre en route. Par où veux-tu commencer ?

Par ta nuque ! Voilà ce que Sixte aurait répondu s’il avait pensé qu’une telle exclamation pouvait le mener quelque part avec Cupid. Ce dernier agissait de plus en plus bizarrement et le Bulgare commençait à croire qu’il s’était trompé sur ses intentions en l’amenant dans cette salle de bain. Après tout peut-être qu’il avait juste besoin d’un shampooing… Cruelle déception. Sixte se résignait finalement à devoir faire le tour du château quand Cupid s’approcha, un peu trop près à son goût s’il voulait garder sa ceinture de chasteté intacte, pour lui essuyer les cheveux. Qu’est-ce qu’il croyait faire au juste ? Qu’il avait besoin d’aide pour s’essuyer la tête ? Non ! Sixte était assez grand pour faire ça tout seul et depuis bien longtemps. Mais il devait bien admettre que le petit massage que lui prodiguait le Serdaigle semblait être efficace et  agréable. Il était doué en matière capillaire, s’il ne suivait pas les traces de sa grand-mère il pourrait toujours se reconvertir dans l’écriture de manuels sur l’art de se coiffer ou de se sécher les cheveux.

Sixte ne savait plus trop où donner de la tête, pourquoi faisait-il ça ? Souffler le chaud et le froid pouvait s’avérer amusant mais au niveau où le pratiquait Cupid cela ressemblait plutôt à de la torture psychologique. Désemparé et incapable de réfléchir avec ces mains qui lui massaient le crâne Sixte s’empara des poignets du Préfet, avec peut-être un peu trop de force. Son regard harponna celui du Serdaigle. S’il voulait jouer qu’il le dise.

LOU-SIXTE – Je peux savoir à quoi tu joues exactement Cupid ? Ne crois pas que ce petit massage crânien n’est pas à mon goût bien au contraire, mais si tu tiens à ce que nos relations restent, disons, courtoises et purement intellectuelles tu ferais mieux d’enlever tes mains de ma tête et de faire un pas ou deux en arrière. Sinon je vais être dans l’obligation de poser mes mains sur tes hanches et de nous faire basculer dans la baignoire.

Il avait oublié de jouer le Bulgare décérébré avec son accent à couper au couteau. Décidemment cette rencontre tournait d’une façon qu’il n’avait pas prévu et être pris au dépourvu ne lui plaisait pas particulièrement surtout quand Cupid semblait devenir celui qui avait, sinon les cartes, au moins sa tête en mains. Sixte se gifla avec force mentalement. Se faire passer pour un idiot face à un Préfet était pourtant drôle. Il avait abandonné le rôle sans même le vouloir, c’était encore une fois de la faute de Cupid s’il avait bafouillé, perdu ses moyens. Ce garçon n’était vraiment pas bon pour sa santé mentale.
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