Au début elle avait pensée que ça devait être une mauvaise blague, une vraiment très mauvaise blague, mais apparemment ce n’était pas le cas. Ça faisait quelques jours maintenant que le sort avait été lancé et Honor n’arrivait toujours pas à croire ce qui était en train de se produire. Chaque fois qu’elle le voyait à ses côtés, elle manquait de faire une crise cardiaque. Il ne devait pas se trouver là ! Lui et ses foutus yeux bleu ! Par merlin elle avait tellement envie de les lui arracher, surtout quand il la regardait avait cet aire stupide qui disait clairement qu’il ne la voyait pas de la manière qu’elle aurait voulu. C’était un combat acharné en Honor depuis qu’elle avait saisi qu’elle était amoureuse de l’ami de son cousin. Au départ, elle se disait que c’était ridicule, que ça lui passerait, que c’était répugnant et qu’elle préfèrerait finir au fond du lac avec le calamar que de penser ne serait-ce que deux secondes à lui de cette manière, mais il fallait se rendre à l’évidence : ses sentiments existaient bel et bien, quant à les faire disparaitre avec le temps... c’était de la connerie. Ligare Carcerum... Elle espérait sincèrement que celui qui avait inventé ce sort, avait fini ses jours dans d’atroces souffrances et si il n’avait pas encore passé l’arme à gauche elle était prête à l’aider dans cette tâche.

C’était samedi, elle et son camarade de misère venaient de finir leur petit déjeuner et s’en étaient retourné dans le dortoir de la demoiselle. Ils avaient décidé de loger ici le temps du sortilège car, selon Honor, il était évident qu’elle n’allait pas s’infliger le calvaire de dormir là où dormait son cousin. Heureusement Lennard n’avait pas été difficile à convaincre, en même temps ça n’était pas bien étonnant pour Honor. Elle s’imaginait que beaucoup de garçons avaient du en faire de même, eux qui avaient enfin l’occasion de voir ce qu’aucun de leurs prédécesseurs n’avaient pu voir : le dortoir des filles. Pour Honor c’était d’autant plus pratique, car elle qui avait du mal à trouver le sommeil en temps normal, le trouver avec Lennard dans la même pièce qu’elle était déjà en demander beaucoup à son esprit, mais si en plus elle était dans le dortoir des garçons, elle aurait sans doute fini par dérailler à force de manque de sommeil...

L’une des rares amies d’Honor qui était au courant de ses sentiments, lui  avait conseillé de mettre son temps à profit (le temps que toute cette histoire de sortilège durerait) pour se rapprocher d’autant plus de Lennard. En gros, elle lui avait dit de la jouer séductrice, ce que la lionne réalisa ne pas vraiment savoir faire... et puis c’était assez gênant en fait ! Et elle savait encore moins comment s’y prendre avec Lennard qui ne cessait de la voir comme une gamine et pas comme une femme, ce qui était tout à fait ridicule étant donné qu’ils ont le même âge... mais ça avait sans doute plus à voir avec le caractère d’Honor que de son âge réelle. Avec les autres garçons, elle n’avait pas trop de mal, en fait c’était surtout eux qui l’approchaient et non l’inverse. Elle avait un caractère assez sauvage qui la poussait à ne pas spécialement rechercher l’attention des garçons, mais qui poussait certains d’entre eux à s’intéresser à elle. Elle ne savait pas trop pourquoi. Elle ne se trouvait ni belle, ni moche, sa personnalité quant à elle n’était pas tourné vers la séduction ou la féminité, du coup ses relations sentimentales, si on peut dire ça comme ça, n’ont jamais vraiment tenu la longueur. Il faut dire qu’elle n’y mettait pas beaucoup du sien à chaque fois.

Histoire de suivre plus ou moins le conseil de son amie, Honor avait décidé d’organiser un rendez-vous avec son petit ami ce jour même. Pour tout vous dire, il s’agit en réalité de son faux petit ami, Ash N. McGonagall. Pourquoi avoir un faux petit ami ? Et bien tout simplement pour rendre monsieur Macnair jaloux évidemment. Est-ce que ça allait marcher ? Elle n’en savait rien à vrai dire, c’était un peu une tentative désespérée (et désespérante) pour capter l’attention de Lennard. Si ça ne marchait pas, elle sentait qu’elle n’aurait pas le courage de chercher plus en avant à découvrir les sentiments de Lennard. Elle n’était pas du genre à baisser les bras en générale, mais ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait décider à sa place, alors autant ne pas aller trop loin. A vrai dire, elle avait carrément peu d’espoir quant aux sentiments du jeune homme, elle n’y croyait pas et c’était sans doute plus pour s’ouvrir les yeux à elle qu’elle avait décidé de suivre les conseils de son amie et de simuler une romance avec Ash.

Sans un mot elle était partie dans la salle de bain en emportant quelques affaires. Elle essaya de se faire suffisamment discrète pour que Lennard ne prête pas attention aux vêtements qu’elle avait pris. Il s’agissait juste d’une robe simple, blanche, elle avait un style sobre et frais à la fois. Une fois dans la salle de bain elle se dépêcha de se changer, comme elle en avait pris l’habitude depuis le sort, car elle se sentait bizarre à l’idée de savoir Lennard dans la pièce d’à côté alors qu’elle était nu. Elle jeta un coup d’œil dans le miroir, ce n’était pas une tenue sexy, mais elle lui allait à ravir, contrairement à ce qu’elle pouvait penser. Elle aurait eu sa place allongée dans un champ de fleurs, tellement cette petite robe lui donnait un charme naturelle et innocent. Sa coiffure légèrement en bataille contrastait un peu avec sa robe, mais elle était souvent coiffée de cette manière, par fainéantise. Elle se rapprocha du miroir en inspectant son visage et grimaça, hors de question qu’elle mette du maquillage comme les autres filles, c’était bien trop compliqué !  Elle ramassa ses vêtements par terre et sortit de la salle de bain, pieds nus. Elle avait oublié les chaussures, qui allaient avec sa robe, sous son lit (car c’est évidemment là qu’on est censé les ranger...). Elle jeta un regard du coin de l’œil à Lennard de manière furtive. Légèrement gênée, elle avança jusqu’à son lit, posa ses affaire sur celui-ci et ce mit à chercher ses chaussures parmi la tonne d’objet divers qui se trouvait dans cette « cachette ».

« Laisse moi deviner, rendez-vous galant ? »

Nan mais vas-y, fais comme si je t’en avais pas parlé hier...  Honor se retint de pousser un de ses habituels grognements. Elle pris une profonde inspiration pour tenter de se contenir et ne lui accorda même pas de réponse, si réponse il attendait vraiment. Lennard avait la fâcheuse tendance de chercher à l’embêter à tout prix, à croire qu’il y trouvait une forme d’amusement en agissant ainsi... Peut-être qu’au fond ça amusait également Honor, mais ça elle refusait de se l’avouer parce que c’était assez pitoyable selon elle. Un peu comme ses filles qui courent après des « mauvais garçons » qui les traitent mal, aucun sens de l’amour propre celles-là... Bon elle devait reconnaitre que c’était un peu son cas à l’heure actuelle, ce qui lui donnait sacrément envie de se jeter d’une tour, mais elle était convaincu que pour elle c’était différent. Déjà parce qu’elle n’était pas une « chaudasse » qui sautait sur tout ce qui bouge et aussi parce que ce qu’elle ressentait pour Lennard allait au-delà du frisson qu’on peut rechercher dans une relation avec un homme... dans son genre. Elle le savait maintenant. Quand elle avait commencé à comprendre qu’elle était attirée par Lennard, ce fut assez compliqué à gérer au début, elle voulait l’éviter, mais étant donné qu’ils faisaient parti de la même maison et qu’ils fréquentaient quelques personnes en commun, cela c’était révélé être tout à fait impossible. Alors elle avait décidé de ne pas y prêter attention, de mettre ça sur le dos de ses hormones et sur le dos de Lennard qui même s’il avait un foutu caractère avait un visage superbe, une voix sensuelle et... bref ! Elle avait surtout mis ça sur son dos à lui, parce que les autres garçons qui pouvaient l’attirer, même si c’était dans une (largement) moindre mesure, elle ne ressentait pas cet espèce de brasier en elle en les voyant. Le temps passait et au lieu de se calmer, ce qu’elle pouvait ressentir allait de mal en pis, parce qu’elle comprenait que ce n’était pas que physique. Elle se prenait à le fixer quand il ne pouvait pas le voir, elle se mettait à faire mine de s’assoir à porté de voix pour pouvoir, non pas le surveiller, mais juste pouvoir profiter du son de sa voix (même si, la plupart du temps, quand elle l’entendait parler, il balançait juste des phrases acerbes à ses interlocuteurs) et en quelque sorte de sa « compagnie ». Quand elle repense à ça elle se trouve vraiment ridicule. Si elle s’apercevait qu’un garçon osait faire ce genre de chose vis-à-vis d’elle, elle lui balancerait surement à la tête tout ce qu’elle avait sous la main et partirait en courant. Lennard réagirait peut-être comme ça, lui aussi, si il découvrait qu’elle avait des sentiments pour lui... Enfin c’était soit ça, soit il vomirait, oui elle l’imaginait bien lui vomir dessus, dégouté de savoir qu’une fille comme elle puisse s’intéresser à lui. Ce qui n’était pas pour la mettre particulièrement à l’aise pour lui dire quoi que ce soit à ce sujet, c’était pour ça qu’elle faisait tout ça. C’était sa manière de découvrir les sentiments de Lennard à son égard sans avoir elle-même à se déclarer, ça n’avait rien de très brave tout ça... Ce n’était pourtant pas le genre d’Honor de s’inquiéter de ce qu’on pouvait penser d’elle, mais là on parlait de Lennard et son avis à lui, bizarrement, ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait occulter de son esprit ou dont elle ne pouvait pas ne pas être affecté.

« Si tu crois que je vais t’accompagner à un stupide rendez-vous avec cet abruti de McGonagall tu peux toujours crever. »

Satisfaite, oui elle l’était un peu en entendant les paroles de Lennard. Elle avait choisi Ash comme petit ami officiel car elle savait qu’entre lui et le lion assit sur son lit, il existait une animosité indiscutable. Ash n’était pas entré dans les détails à ce sujet, elle savait juste qu’ils n’étaient pas prêt de pouvoir se sentir un jour. Ce qui faisait du serpent le parfait partenaire dans cette petite « comédie » monté pour les beaux yeux de Lennard. L’un des autres avantages avec Ash, en dehors du fait qu’il soit sacrément motivé à l’idée de faire suer Lennard, c’est qu’elle le connaissait déjà, enfin si on peut dire. Ash et elle se connaissaient, à la base, simplement par l’intermédiaire d’autre membre de la maison des lions, Ash en fréquentant quelques uns. Ils n’étaient pas forcément amis, mais lorsqu’ils se croisaient Ash avait tendance à flirter avec elle et elle s’en amusait beaucoup. De part ce fait, personne ne fut bien étonné en apprenant qu’ils étaient « en couple ». On ne peut pas dire que ça enchanta tout le monde, mais ce n’était pas important, en tous cas pas aux yeux des deux complices qui trouvaient tout les deux un avantage dans cette prétendue relation.

Le bazar sous son lit n’aidait pas vraiment Honor à mettre la main sur sa paire de chaussures, elle tomba sur quelques collants filés, une boite de dragées surprises (hélas vide), un livre de Quidditch qu’elle avait cherché des siècles et dont le marque page était une photo d’elle avec son cousin. Oh et quelques boules de papier ! Elle en saisit une. C’était une lettre de son père, enfin si on peut appeler « lettre » une missive qui ne comporte jamais plus d’une phrase. La plupart du temps, il s’agissait soit d’une réprimande, soit d’une information en relation avec la recherche de ses parents quant à son futur fiancé (qui pour le moment était sans doute un sorcier russe d’un âge plus avancé que le sien, mais dont la fortune était loin d’être négligeable) ou bien de la décision de ses parents pour ses éventuels retours chez eux pour les vacances. En l’occurrence la lettre qu’elle tenait dans ses mains l’informait de la nécessité pour une demoiselle de bonne famille de fréquenter des personnes importantes et d’arrêter de se faire remarquer avec n’importe qui. Ce qui était assez drôle parce qu’Honor n’avait besoin de personne pour se faire remarquer, elle qui n’en faisait jamais qu’à sa tête le plus clair de son temps. Elle qu’on retrouvait aussi bien endormis en haut de la tours d’astronomie, perché sur un arbre ou encore entrain de danser dans les rayons de la bibliothèque... Elle roula des yeux, redonna sa forme rabougri à la missive et la balança par dessus son épaule sans y faire plus attention.

« Moi je reste ici, j’ai pas que ça à foutre d’assister au rendez-vous d’une gamine avec un débile qui plus est.  Et comme il est hors de question que je perde mes pouvoirs pour que tu puisses bécoter  MacGonagall,  t’as pas besoin de chercher tes chaussures Fudge, on va nulle part toi et moi. »

Honor manquant de se cogner la tête, sortit le bout de son nez de dessous son lit, ses cheveux encore plus emmêlés qu’avant qu’elle ne s’y glisse, elle regarda Lennard en plissant les yeux. Elle avait une sainte horreur qu’on lui donne des ordres, elle en oubliait même que c’était justement pour que Lennard ait se genre de réaction qu’elle avait organisé se rendez-vous avec Ash. La menace que Lennard venait de proféré avait pour elle l’allure d’un ordre et ça elle ne pouvait pas l’accepter même si c’était Lennard. Elle se redressa sans même prendre la peine de se recoiffer ou de s’épousseter, ce qu’une fille ferait en général, surtout devant un garçon, pour ne pas ressembler à... et bien à Honor à ce moment même. Les mains sur ses hanches elle lança un regard de défi au lion. Ses griffes plantées dans le creux de ses hanches. Non seulement elle n’avait pas apprécié le caractère autoritaire des propos de Lennard, mais en plus il avait osé la traiter de gamine, encore ! Sacrilège ultime pour Honor qui se retenait de lui fracasser sa jolie tête, si magnifique soit-elle, contre le jolie mur de son dortoir... mais les sentiments qu’elle avait pour lui, alliés à son envie, assez forte, de ne pas finir à Azkaban la retinrent de passer à l’acte. « Tu me donnes un ordre là ? Tu sais que la gamine peut tout à fait faire venir son petit ami ici » Elle avait serré les dents en insistant au passage du mot gamine, qui avait la fâcheuse tendance à la rendre folle. D’un geste agacé de la main elle balança un côté de sa crinière qui lui chatouillait la nuque. « Je vois pas en quoi ça peux te déranger, si t’as pas envie de nous voir nous bé... nous embrasser... » elle avait préféré employer un autre termes parce que le premier avait tendance à infantilisé la « relation » d’Ash et Honor, ce qu’il ne fallait surtout pas pour que Lennard prenne tout ça au sérieux. « ... Tu peux très bien regarder ailleurs ! » Après avoir balancé cette phrase son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle était entrain de prendre conscience qu’elle était juste en face de lui, habillée en fille et qu’en plus elle avait un contact direct avec ses pires ennemis : les yeux de Lennard. Elle se crispa un peu en y pensant.

« C’est ça pour vous entendre minauder dans le coin de la pièce ? Merci mais j’aimerais bien éviter de vomir face à ta niaiserie. »

Alors qu’il se levait pour se rapprocher d’elle, Honor se sentit faiblir. Continuer à respirer oui c’est ça : inspire expire, insp... oh bon sang il est vachement prêt là ! Pourquoi à chaque fois qu’elle avait envie d’avoir la paix dans ce fichu dortoir, il y avait toujours quelqu’un pour lui casser les pieds et quand, au contraire, elle aurait eu envi qu’une fanfare ou même l’équipe de Quidditch des lions, au grand complet, montre le bout de son nez, il n’y avait pas âmes qui vivent ? Désespérant ! On ne peut pas vraiment dire que ce soit par candeur ou ce genre de chose qu’Honor se sentait aussi confuse de se retrouver si proche de Lennard, non, c’était sans doute plus dû au fait de devoir lutter aussi ardemment contre son envie de l’embrasser et ce malgré le regard peu avenant qu’il pouvait lui lancer. Elle aurait bien besoin d’un douche froide pour calmer un peu ses stupides hormones. Oh et voilà que maintenant les maudites inspirations qu’elle prenait étaient imprégnées par l’odeur du beau brun, une véritable torture. Par Merlin à quoi est-ce qu’il jouait ?? Il avait envie qu’elle face un syncope ?! Si c’était le cas, il pouvait continuer sur sa lancé parce que c’était plutôt bien parti pour que ça se produise ! Son esprit se mit un instant à divaguer sur le sujet et alors qu’elle essayait d’arrêter de jeter des regards tendancieux aux lèvres tentatrices de Lennard, le gryffondor ouvrit de nouveau la bouche et l’a fit sortir de ses rêveries aussi vite qu’elle y était entrée.

« Joue pas avec moi Fudge. Tu vas perdre. J’suis capable de t’enfermer dans cette pièce s’il le faut. J’dois déjà te supporter 24h sur 24h, alors il y a pas moyen que je supporte ce type en plus. » Une douche froide ? Pas besoin en fin de compte, il suffisait que Lennard ouvre la bouche pour casser tout l’effet que produisait la situation sur Honor. Ca devait être un talent inné chez Lennard, lui faire faire l’ascenseur émotionnel à la vitesse de l’éclair ! Elle aurait sans doute dû être blessée par les paroles assez cassantes de Lennard, mais elle n’était pas du genre à prendre ce genre de choses à cœur. Au lieu de l’attristé, ça a mis en fait Honor plutôt en rage. Qu’est-ce qu’il pouvait être teigneux quand il s’y mettait... bon il l’était tout le temps, pour ainsi dire, ce qui ne rendait pas les choses plus facile pour la lionne. C’était même l’une des choses qui l’avait poussé à refouler ses sentiments au départ, mais comme on dit le cœur à ses raisons blablabla et puis Honor avait suffisamment de caractère pour faire face à celui du jeune homme.

« Me supporter ? Nan mais c’est une blague ! Tu devrais être reconnaissant d’être tombé sur moi ! C’est moi qui devrais me plaindre je pense ! C’est bien plus compliqué pour moi de devoir être constamment collé à toi alors que je... n’en ai pas du tout envie » finit-elle sur un ton mal assuré qui n’allait pas du tout avec sa tirade énergique. Il fallait vraiment qu’elle fasse attention à ce qu’elle allait dire parce qu’elle était à deux doigts de lui dire quelque chose de compromettant à propos de ce qu’elle ressentait pour lui. C’était sa faute aussi ! A se rapprocher comme ça elle en perdait ridiculement ses moyens et se mettait irrévocablement en danger. Il fallait sérieusement qu’elle remédie à la situation, parce que c’est avec ce genre de maladresse qu’elle risquait de compromettre tout son plan. « Et te colles pas à moi comme ça ou je hurle ! » Elle recula d’un pas en fronçant les sourcils d’un air réprobateur, jusqu’à ce qu’elle bute contre la colonne du lit en baldaquin de sa camarade de chambre, qui était aujourd’hui celui de Lennard. L’autre lionne, elle, avait élu domicile dans le dortoir des filles de Serdaigles où elle avait rejoint son "boulet" comme elle disait. Merci au Ligare encore une fois ! Bon ça faisait un peu hystérique à son goût comme réaction, mais au moins elle avait élargit l’espace entre elle et lui, ce qui n’était pas plus mal pour l’aider à rester maîtresse de ses moyens. Croisant les bras pour se donner une contenance et surtout pour former une barrière entre elle et son interlocuteur, elle se demandait comment elle allait se sortir du pétrin dans lequel elle était. Elle avait besoin de trouver un moyen pour faire venir Ash malgré les menaces Lennard, c’était le seul moyen pour voir sa réaction lorsqu’elle se trouvait avec un homme avec qui elle prétendait sortir depuis plus longtemps qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant. Il fallait que Lennard pense que toute cette histoire était sérieuse pas comme d’habitude où il fallait bien l’avouer on avait plutôt l’impression qu’Honor se fichait de ses petits copains et qu’elle passait juste du temps avec eux sans éprouver une once de sentiments à leur égard... Bon c’était pas une mince affaire, mais en y mettant du sien, elle savait qu’elle en serait capable. Jouer les amoureux transits ne devait pas être si compliqué que ça ! « Depuis que ce fichu sort a été lancé, j’ai pas eu une seule fois l’occasion de voir Ash ! Il me manque ! » Pas mal, c’était plutôt crédible selon elle. Elle y avait mis le ton et tout, nan franchement, elle commençait à être douée pour tout ça. Dire qu’il avait fallu qu’elle répète un bon nombre de fois avec Ash pour parvenir à ne serait-ce que le regarder dans les yeux amoureusement sans exploser de rire ou tenir sa main sans éprouver de lassitude.