Chapitre 1. Célébration.L'union de deux être, Théodore et Milly Travers, allait permettre la vie à une petite fille. La jeune mère, enceinte de 8 mois, n'avait qu'une hâte : mettre au monde sa fille. Ces 8 mois passés avaient été les plus beau de tous, autant pour elle que pour son mari. Elle n'avait eu aucun problème de santé, le bébé non plus – à priori – tout allait parfaitement bien. Cette grossesse avait permis au couple de mettre tous leurs soucis de côté. En effet, depuis qu'ils avaient décidé de se marier, la famille de Milly la renia pour s'être fiancée à un « Mangemort » - en réalité, le seul mangemort de la famille Travers était le père de Théodore. Cet enfant était donc vu comme un véritable rayon de soleil et de joie dans la vie des deux amoureux.
Par une nuit d'hiver, alors que Théodore et Milly dormaient paisiblement, cette dernière se réveilla brusquement. Le processus était en route. Le bébé allait naître. Le jeune homme paniquait, ne savait que faire, tandis que sa femme souffrait à cause des contractions répétitives, mais encore assez espacées. Théodore finit par l'emmener à l'hôpital. Les médecins étaient plutôt inquiet car le bébé naissait un mois trop tôt, mais ils espéraient que tout se passerait bien durant l'accouchement et par la suite. La nuit fut longue pour ces quelques personnes, mais à l'aube un petit cri retentit dans la chambre .
Ce matin d'hiver, une petite fille était née. Elle s'appelait Pandora.
Les jours passèrent, puis les semaines, les mois & les craintes des médecins se dissipèrent. L'enfant se portait bien, il était bien plus frêle que ceux de son âge, mais ils étaient confiants, tout se passerait bien pour la petite fille.
Chapitre 2. Séparation.Sept années se sont écoulées dans la joie et le bonheur. Les craintes des premiers mois du à la naissance prématurée de la petite Pandora furent très vite dissipées. Depuis la jeune fille avait bien grandi, elle avait des amis, des parents aimants, tout ce dont une petite fille peut espérer avoir. Vous trouvez ça trop beau, trop rose? Je suis d'accord avec vous... pourtant la vie de cette petite fille n'a rien de rose, elle serait même plutôt noire, tellement elle enchaîne les malheurs. Mais voyez plutôt par vous même...
« Maman ! Maman ! Regarde, j'ai réussi à faire du feu !! »
En effet, à côté d'une maison pour poupée se trouvait un petit tas de bois en feu. Cela faisait des heures que j'essayais de faire un feu pour mes poupées, car je ne voulais pas qu'elles prennent froid, cependant je n'arrivais jamais à ce que le bois prenne feu. Mais cette fois-ci j'y étais arrivée, après des heures d'acharnement et de persévérance. Oui, j'étais comme ça ; quand j'avais une idée en tête je faisais tout pour la mener jusqu'au bout, d'ailleurs je suis toujours comme ça.
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de faire du feu aussi près de ta maison, ma chérie ! Un accident est vite arrivé et elle risque de prendre feu.
- Mais non Maman ! Tu dis n'importe quoi ! Comme si une grosse maison comme la mienne pouvait prendre feu à cause d'un tout petit feu comme celui-là ! »
J'étais encore très naïve à cette époque. Je pensais que mon petit monde était indestructible, que rien ne pourrait m'arriver à moi ou à ma famille, que je serais heureuse pour toute la vie... "La vie". Qu'est-ce qu'une vie après tout? Une vie peut être à la fois heureuse et triste, ou seulement triste. Rares, voir même inexistantes, sont les vies heureuses à 100% ; car on s'ennuierait fortement si nous étions toujours heureux. Pourtant, l'Homme cherche désespérément à être heureux. Que c'est pathétique... Mais bon, je ne suis pas là pour vous parler de ça.
Alors que je venais de terminer ma phrase, une petite brise vint souffler sur mon feu qui se dirigea vers ma maison de poupée et embrasa un rideau qui se trouvait à une fenêtre. En un instant, la maison entière prit feu. J'étais tétanisée devant ma maison qui brûlait sous mes yeux. Ma mère avait eu raison et moi je ne l'avais pas écouté. Je restais face à la maison qui continuait à brûler, tandis que ma mère essayait de l'éteindre comme elle pouvait avec son châle. Finalement, il y eu plus de peur que de mal, enfin sauf pour ma maison. Il ne restait plus grand chose d'elle. Elle était devenue complètement inutilisable, alors mon père la jeta aux ordures.
La nuit même, je fis un cauchemar. Mes parents et moi étions devenus mes poupées qui brûlions à l'intérieur de ma petite maison. Pour un enfant, ce genre de rêve peut être effrayant! Je me réveillai donc en pleine nuit. Cependant, m'attendant à ce que tout soit noir autour de moi, dut à la nuit, une lueur rouge scintillait sous le bas de ma porte et par ma fenêtre, et je trouvais qu'il faisait horriblement chaud. Je descendis alors de mon lit et ouvris la porte de ma chambre, lorsqu'une énorme bouffée de chaleur me frappa de plein fouet. Par réflexe, je fermai les yeux et protégeai mon visage en mettant mes bras devant. J'ouvris ensuite délicatement mes paupières pour voir ce qu'il se passait et c'est là que je vis le reste de la maison complètement envahie par les flammes. J'étais effrayée, je pensais être toujours dans mon rêve, mais je revins vite à la réalité, lorsqu'un cadre, accroché sur l'un des murs, faillit me tomber sur la tête. Dans la panique, j'utilisai pour la toute première fois mes pouvoirs afin de créer une sorte de bouclier et éviter que le cadre ne me tombe sur la tête, avant de courir jusqu'à la chambre de mes parents. Leur porte était entrouverte -ils la laissaient toujours ouverte, au cas où j'aurais voulu le rendre visite dans la nuit - je la poussai alors lentement et je les vis allongés dans leur lit. Ils dormaient paisiblement, alors que la maison s'embrasait de minute en minute. Je sautai sur leur lit, les secouai et criai leur noms. Mais ils ne se réveillaient pas. Comment se faisait-il qu'ils n'ouvraient pas les yeux? «
Maman ! Papa ! » Je n'arrêtais pas de crier pour qu'ils m'entendent et se réveillent, mais rien n'y faisait! Je me retrouvais seule dans cette maison de flamme. J'étais persuadée que j'allais mourir ici. Il n'y avais pas d'issue, la maison était cernée par les flammes et plus le temps passé, plus j'avais du mal à respirer. Mes paupières devenaient lourdes. L'air était pesant. Je manquais d'air et je sentis que je m'endormais peu à peu. J'allais bientôt rejoindre mes parents. Comme eux, j'allais m'endormir pour me réveiller à leur côté.
J'ouvris les yeux. Une lumière blanche m'aveugla. Étais-je morte? Je plissai les yeux afin de voir ce qui m'entourait, car pour le moment je n'arrivais pas à m'habituer à la lumière. C'est alors que j'entendis une voix, je ne compris pas ce qu'elle me disait, mais je réussi à distinguer que c'était une voix féminine qui s'adressait à moi. Maman? J'essayais de crier son nom, mais aucun son ne sortit de ma gorge. C'est ainsi que je remarquai une douleur plus ou moins vive à l'intérieur de ma gorge. Petit à petit, mes oreilles s'accommodèrent au son et je distinguais à présent quelques mots.
« ... t'inquiètes pas... normal... gorge... feu ... »
Le feu... Je m'en rappelais à présent. L'incendie qui avait frappé ma maison. Mes parents qui ne s'étaient pas réveillés après mes appels répétés. Et moi qui m'étais retrouvée seule face aux flammes. Alors étais-je morte? Et mes parents?
Une semaine après, j'étais envoyée dans un orphelinat. Lors de l'incendie, mes parents étaient décédés par inhalation de gaz toxiques, voilà pourquoi ils ne s'étaient pas réveillés malgré mes cris. A présent, j'étais seule. J'avais bien de la famille, mais ils ne pouvaient, ou ne voulaient plutôt, pas de moi. On dut donc m'envoyer dans un orphelinat sorcier...
Chapitre 3. Compensation.Pandora. Huit ans. Zéro famille. Un orphelinat.
A cette époque, ma vie ne se résumait plus qu'à cela. J'étais complètement anéantie. Je me sentais morte et pourtant j'étais bien vivante. La première année dans ce nouvel environnement fut très difficile. Je n'arrivais pas à m'adapter. Je n'avais pas d'amis. Je restais seule. Les adultes qui s'occupaient de nous, faisaient tout pour que je m'intègre aux autres et à ma nouvelle vie, mais je n'y arrivais pas. Je voulais retrouver ma vie perdue, mes parents. Je voulais redevenir la petite fille que j'étais auparavant : pleine de vie et naïve. Mais c'était impossible.
J'étais accoudée sur le rebord d'une fenêtre à contempler le paysage qui s'offrait à moi à travers la vitre, lorsqu'une petite voix me tira de mes songes. Je me retournai et vis devant moi un petit garçon, à peine plus grand que moi, me sourire de toutes ses dents. Pourquoi m'adressait-il la parole ? Cela faisait plus d'un an que les autres enfants de l'orphelinat ne faisait plus l'effort de venir me parler, alors pourquoi venait-il me dire bonjour? Je ne répondis pas à sa remarque - je sais, c'est malpoli – je n'avais pas envie de discuter. Alors, je me retournai à nouveau vers la fenêtre. Quelques secondes passèrent et je sentais toujours le regard du garçon fixé sur moi. Mais que me voulait-il ? A force, il me stressait. Il ouvrit de nouveau la bouche pour me saluer, mais cette fois -ci en y ajoutant mon prénom. Je me retournai et l'observai. Je le trouvais bizarre... Après tout, à cet âge tout ce qui est différent de nous, nous le trouvons étrange.
« Je suis pas bizarre... c'est toi qui est bizarre! »
HEIN ? Je n'avais rien dit... Comment avait-il su ce que je pensais ? Et après c'est moi qu'on traitait de bizarre ?
« Oui, c'est toi qui est bizarre ! C'est toi qui ne va pas parler aux autres, qui ne devient pas leur ami, qui reste seule dans ton coin ! Pourquoi tu crois qu'ils ne viennent plus te parler ? Ils te trouvent bizarre, tout simplement. Et bien sûr, personne ne va venir parler à quelqu'un de bizarre...
- Tu le fais bien toi pourtant...
- Tiens ! J'ai réussi à te faire parler! Il esquissa un large sourire.
- Ça ne répond pas vraiment à ce que je viens de dire...
- Oui, c'est vrai ! On va dire que tu... hmmm... m'intrigues. J'aimerais bien apprendre à te connaître !
- Je n'ai rien d'exceptionnel, qui vaille la peine d'être connu...
- Pas besoin d'être exceptionnelle pour me donner envie d'être ton ami! »
Il souriait toujours, alors que moi je restais impassible à ses remarques. Je n'ai jamais vraiment compris ce qui l'a poussé à venir me parler ce jour là, ni même ce qui l'a poussé à vouloir me connaître, car je n'étais pas vraiment tendre avec lui. Pour une fois que quelqu'un faisait attention à moi et voulait devenir mon ami, moi je le rejetais. Pourtant, il persistait et ne lâchait pas le morceau. Petit à petit et après plusieurs mois, je finis par m'ouvrir à lui et lui accorder ma confiance. Nous devînmes alors de grands amis. Grâce à lui, j'avais retrouvé goût à la vie. J'étais redevenue cette petite fille pleine de vie que j'avais été avant l'incendie.
Chapitre 4. Tradition.« [...] Et comment va-t-elle ?
- Elle va beaucoup mieux ! Elle a mit du temps à s'intégrer aux autres, mais aujourd'hui tout va pour le mieux !
- Bien. Il lui aura fallu pratiquement deux années pour se familiariser à son nouvel environnement et faire le deuil de ses parents, mais si vous me dites qu'à présent tout va bien, alors c'est qu'elle est sur la bonne voie !
- Oui, Monsieur !
- Malheureusement je ne crains qu'à son âge elle ne puisse trouver de famille d'accueil. Un orphelin, passé la barre des 10 ans, à beaucoup plus de mal à se faire adopter. Les parents cherchent, la plupart du temps, de jeunes enfants qu'ils pourront voir grandir. Ce qui ne pourra pas être le cas de cette petite d'ici quelques temps.
- Je comprend, Monsieur. Que doit-on faire alors ?
- La garder jusqu'à sa majorité, c'est la seule chose que nous puissions faire.
- Bien, Monsieur. »
Alors que la jeune femme se dirigeait vers la porte du bureau pour se retirer, je courus jusqu'à un placard pour m'y cacher avant qu'elle ne me voit. Elle referma la porte derrière elle, passa devant le placard dans lequel je me trouvais, puis tourna dans la cuisine avant d'entamer une discussion avec le cuisinier. Elle ne m'avait pas vu, heureusement. J'attendis quelques secondes, puis sortis de ma cachette et montai dans le dortoir, avant de me jeter sur mon lit. J'avais pratiquement entendu toute leur conversation. J'étais à la fois heureuse et triste. Heureuse, car je m'étais attachée à cet endroit et apprendre que certainement aucune famille ne voudrait de moi, me permettrait de rester ici avec les autres. Cependant, j'étais triste, car l'amour et le bien être d'une famille me manquait terriblement. J'avais envie de goûter à nouveau la joie que procure une famille aimante.
...
Trois années étaient passées, et comme l'avait dit le directeur, aucune famille ne m'adopta. A chaque venue de nouveaux parents, j'étais persuadée qu'ils ne me choisiraient pas. Cependant, j'étais effrayée à l'idée qu'ils choisissent Wolfgang... Il avait pourtant le même âge que moi, à quelques mois près, mais j'avais peur qu'il parte et que nous soyons séparés. Wolf était tout pour moi. C'était grâce à lui, que j'avais su reprendre goût à la vie et m'intégrer à l'orphelinat. Je lui devais énormément. De plus, il était devenu une personne extrêmement importante à mes yeux, je n'avais pas du tout envie d'être séparée de lui. Des nuits, il m'arrivait de rêver de notre séparation. D'ailleurs, cette nuit là j'en ai rêvé aussi.
Des rires d'enfants se faisaient entendre à l'orphelinat, mais plus particulièrement dans un dortoir. En effet, bien que tous les enfants se trouvaient dans le jardin à profiter du beau temps, Wolf et moi étions restés dans notre dortoir à parler, jouer et rire. Nous venions de trouver un nouveau jeu : aller faire peur au cuisinier qui était occupé à préparer le repas du soir. C'est donc quasiment hilare, que nous nous dirigions vers notre cible. Plus nous nous en rapprochions, plus nous essayions de faire le moins de bruit possible, mais difficile de nous retenir de rire. Jusqu'au moment où nous arrivâmes derrière la porte des cuisines. Nous nous sommes alors faufilé tout doucement, et sans un bruit - nous avions même réussi à ne plus rigoler - pour nous rapprocher le plus possible du cuisinier qui était occupé à faire cuire différentes choses dans des poêles ou casseroles. Je lançai un coup d’œil à Wolf et dans une parfaite synchronisation, nous nous sommes mis à pousser un énorme cri, ce qui valut au cuisinier de faire un énorme bond. Malheureusement, à croire que la malchance me suivait même dans mes rêves, le cuisinier fit basculer une casserole et tomber une poêle qui bougea alors le bouton qui contrôlait la sortie de gaz. C'est alors qu'une flamme géante sortit tout droit de la plaque de cuisson, enflammant au passage divers objets qui se trouvaient autour, ainsi que les vêtements du cuisinier qui se trouvait à proximité, mais également Wolf. Les deux se mirent alors à crier, mais encore plus Wolfgang qui devait souffrir le martyr, vu que les flammes avaient directement touché sa peau. Étant trop effrayée, je finis par me réveiller en poussant un cri des plus horrifiés!!
Mais alors que je pensais avoir réveillé tout mon dortoir, je pu me rendre compte qu'en réalité c'était la panique autour de moi. Tout le monde criait, tout le monde courait, le personnel qui était censé s'occuper de nous, courait dans tous les sens pour nous attraper et nous sortir du dortoir. Pour finir, je trouvais qu'il faisait une chaleur à vous faire fondre sur place! Je me levai alors de mon lit et courus jusqu'à celui de Wolf, mais il n'y était pas. Je le cherchai donc des yeux mais pas moyen de le trouver. C'est alors qu'une femme m'attrapa par la taille et me fit sortir du dortoir sans me laisser le temps d'aller chercher plus loin Wolfgang. Je n'arrêtais pas de crier son nom, mais ma petite voix était complètement recouverte par les cris des autres, alors personne ne m'entendit. Je me débattais, car je voulais absolument retrouver Wolf, mais la femme ne me lâchait pas. Je vis des lueurs rouges et oranges tout autour de moi, puis des images de l'incendie de ma maison me revinrent en tête. Pourquoi cela recommençait? Pourquoi le sort s'acharnait-il contre moi?
Une fois arrivée dehors, on me posa au fond du jardin avec tout un groupe d'enfant. Je me faufilai alors entre eux à la recherche de Wolfgang. Je me remis à crier son nom, mais il ne me répondait pas. Les seuls réponses que j'avais c'était le regard des autres. Il me regardait comme si j'étais une folle, une cinglée, comme si ce que je faisais n'avait pas de sens, comme si j'étais en train de faire quelque chose de complètement étrange.
Mais arrêtez de me regarder comme ça!!! Arrêtez!! Je veux Wolfgang!!! Rien d'autre!! Alors arrêtez!! Et rendez le moi!! Je veux Wolf!!J'étais complètement paniquée. Les larmes coulaient le long de mes joues. Je finis par m’asseoir derrière le groupe, posant la tête sur mes genoux, attendant que le temps passe, attendant que tout se calme, attendant qu'on me ramène Wolf.
Quand l'incendie fut arrêté et que tout le monde était sain et sauf, nous avons pu alors constater l'ampleur des dégâts. L'orphelinat était complètement ravagé, mais apparemment il n'y avait aucun blessé. Moi, j'étais toujours assise dans mon coin, attendant que l'on vienne s'occuper de moi, ou que l'on m'apporte des nouvelles de Wolfgang. Une femme s'approcha alors de moi. Elle s'agenouilla à mes côtés et finit par me parler.
« Tu n'as plus rien à craindre Pandora ! Allez vient ! On s'en va !
- NON! Pas sans Wolfgang !! Dites-moi où il est !! Je veux le voir !!
- Ma puce... Je... Attends moi là ! »
N'ayant rien d'autre à faire qu'attendre, c'est ce que je fis. De toute façon, je n'avais plus envie de rien. Et si elle ne voulait pas répondre à ma question et qu'elle était partie chercher quelqu'un, c'est qu'il était arrivé quelque chose de grave à Wolfgang! J'étais assez grande pour le comprendre maintenant! La femme finit par revenir avec le directeur de l'orphelinat. Tous deux avaient de drôle d'expression, comme si ce qu'ils allaient dire les dérangeaient.
« [...] et je pense qu'il faut le lui dire maintenant... Expliqua la femme au directeur.
- Nous n'avons pas le choix de toute façon... »
Je ne me sentais pas bien... Qu'allaient-il me dire? Wolfgang était-il... était-il m... Mort? Le directeur s'approcha alors de moi.
« Pandora... Il faut que je te parle...
- C'est à propos de Wolfgang, c'est ça ?
- Oui ... Dit-il en prenant un air des plus triste
- Non !! NON !!! Ne me dites pas qu'il est mort !! Je ne veux pas !! Les larmes coulaient de plus belle le long de mes joues et n'arrivaient pas à s'arrêter
- Non ce n'est pas ça... Mais... comment dire... Cela fait déjà plusieurs années que tu connais Wolfgang n'est-ce pas ?
- Oui ?
- Et bien disons que tu es la seule à connaître à Wolfgang.
- Comment ça ? Je m'arrêtai alors de pleurer ne comprenant pas où il voulait en venir...
- Wolfgang n'a jamais existé, Pandora. Il ne provient que de ton imagination. Nous pensions qu'il valait mieux pour toi que tu ne le saches pas, car grâce à cet ami imaginaire, tu avais su faire le deuil de tes parents et passer à autre chose. Nous avions peur pour toi, que, si tu l'apprenais, tu retombes dans l'état où nous t'avions trouvé. C'est pour ton bien que nous avons fait ça.
- Qu... QUOI ? Wolfgang n'a jamais existé ? NON !!! NOOOOON !!! VOUS MENTEZ !!! Wolfgang existe !! Vous ne voulez juste pas me dire qu'il est mort dans l'incendie !! Ou alors vous ne l'avez juste pas encore trouvé parmi les décombres !! MAIS WOLFGANG EXISTE !!! Il est obligé d'exister !
- Pandora... Malheureusement ce que tu dis n'est pas vrai, Wolfgang n'existe que dans ta tête... Il est temps maintenant que tu le comprennes, tu es trop âgée pour avoir un ami imaginaire...
- Non vous MENTEZ !!! Wolf EXISTE !!! J'ai besoin de lui !!! RENDEZ-LE MOI !!!!!!!! »
Le directeur tourna sa tête en direction de la femme et prit un air attristé avant de lui faire un signe de la tête. En attendant, je n'arrivais pas à croire ce que l'on venait de me dire. J'avais le regard complètement vide et mes yeux n'arrivait même plus à pleurer. Non, je n'avais pas pu l'inventer!
Wolfgang existe! Il ne l'on juste pas retrouvé!! Peut-être avait-t-il réussi à sortir du bâtiment avant tout le monde et c'est pour cela qu'ils ne le trouvaient pas! Mais, pour ne pas m'inquiéter, ils préféraient me faire croire qu'il n'existait pas! Oui ça ne pouvait être que ça!!
« Wolf, reviens-vite je t'en supplies !! J'ai besoin de toi ! »
Alors que j'étais complètement plongée dans mes pensées et que je parlais toute seule, un groupe d'homme, complètement vêtus de blanc, s'approchèrent de moi et me prirent par les bras avant de me faire monter dans une camionnette. Tellement préoccupée par mes pensées qui filaient dans tous les sens, je n'eus même pas le temps de réaliser qu'on venait de m'emmener loin de l'orphelinat, dans un endroit où il ne valait mieux pas y mettre les pieds...
Chapitre 5. Obsession.« […] alors tu comprends ? C'est pour ça qu'il faut que tu restes ! Ça marchera ! J'en suis certaine ! Tu peux me croire !! »
C'est alors que des bruits de pas se rapprochant de ma position se firent entendre, suivit d'un bruit de serrure.
« Vite va-t-en ! Il ne faut pas qu'ils te voient, Wolf !! »
La porte de ma chambre, ou plutôt cellule mais ils n'appelleraient jamais cela ainsi, s'ouvrit et une jeune femme en blouse blanche rentra pendant que deux hommes en blanc se postèrent de chaque côté de la porte. J'étais assise sur mon lit dans le coin de ma chambre, alors la jeune femme se rapprocha de moi afin de me parler – comme si j'étais une enfant et qu'il fallait qu'elle s'approche aussi près pour que je l'entende et la comprenne... c'est bon j'ai 14 ans maintenant, je ne suis plus une gamine …
« C'est l'heure de ta consultation, Pandora ! Après tu pourras aller faire un tour dehors avec les autres si tu en as envie !
- Vous allez me faire quoi cette fois-ci ? Si c'est pour me rentrer des trucs bizarres dans le crâne autant me tuer directement !!
- Voyons Pandora! Ne dis pas de bêtise! Tu sais très bien que ce n'est qu'un examen de routine ! Ça fait déjà trois mois que tu es là, tu devrais le savoir.
- Ha oui ?! Alors que sont devenues Luna et Arianna si elles aussi n'ont subi qu'un examen de routine ?
- Tu sais très bien que Luna et Arianna allaient mieux et que nous les avons laisser repartir chez elle !
- NON!! Vous mentez !! Vous les avez tuer !! Comme vous voulez me faire croire que Wolf n'existe pas !! Mais je sais très bien qu'il existe!!
- Si tu ne fais aucun effort, tu vas encore raté une rentrée à Poudlard... C'est vraiment ce que tu veux ?
- [color=teal]Ne changez pas de sujet !! Vous faites toujours la même chose dès que je parle de Wolf ou dès que j'insinue ce que vous faites REELLEMENT ici ! JE NE SUIS PAS IDIOTE !! »
La jeune femme soupira puis tourna la tête vers les deux hommes à l'entrée avant de leur faire un signe de tête. Les deux hommes rentrèrent alors dans la chambre et m'attrapèrent pas les bras.
« NON !! LACHEZ-MOI !!! NE ME TOUCHEZ PAS !!!! criais-je en voyant la seringue que venait de sortir l'infirmière.
- Tu ne me laisses pas le choix Pandora... »
Et elle finit par m'injecter le produit dans le bras. Je continuais à me débattre, mais petit à petit je sentis mon corps me lâcher. Petit à petit, il ne me répondit plus. Et petit à petit je ne pu plus rien faire lorsqu'ils m'emmenèrent dans la salle d'examen.
Je ne pouvais plus bouger, la seule chose que je pouvais faire c'était voir que l'on m'emmenait, voir que Wolf me regardait impuissant car je lui avais fait promettre de ne jamais prendre le risque de m'aider. Je ne voulais pas qu'on l'enferme lui aussi et qu'on lui fasse toutes sortes de test bizarre. Je ne voulais pas que Wolf devienne un cobaye comme je croyais l'être devenue.
Chapitre 6. Libération.« [...] Et comment va-t-elle ?
- Elle va beaucoup mieux ! Elle a mis du temps à accepter d'être ici, à accepter sa maladie, mais aujourd'hui tout va pour le mieux !
- Bien. J'espère avoir les mêmes conclusions que vous après notre entretien, auquel cas elle pourra enfin sortir.
- Je l'espère aussi, Monsieur.
- A présent, faites la entrer.»
Comme à mon habitude, j'avais écouté aux portes, et alors que l'infirmière s'apprêtait à quitter la salle, je regagnai la chaise sur laquelle elle m'avait laissé quelques minutes plus tôt, espérant qu'elle ne se rendrait compte de rien. Cette dernière finit alors par s'approcher de moi, lorsqu'elle sortit de la salle, pour m'inviter à prendre sa place auprès du médecin et du psychologue en charge de mon cas.
Après un bref salut et l'autorisation de m’asseoir, je pris calmement place sur la chaise située de l'autre côté du bureau, en face des deux hommes. Ils étaient là pour juger mes capacités et ma stabilité mentale, pour me poser tout un tas de question, me titiller, étudier mes réactions. Je le savais. Et si tout se passait bien, si je répondais correctement à leur test, alors j'étais libre de quitter cet endroit, de vivre enfin ma vie de jeune fille.
« Alors Pandora, comment te sens-tu après une année passée ici ?
- Je me sens beaucoup mieux ! J'ai traversé beaucoup de chose en un an - même depuis plusieurs années - et maintenant je me sens mieux. Mais, je n'irai pas jusqu'à dire que je rayonne de joie. Je ne vais pas vous mentir pour essayer à tout prix de sortir d'ici. Je ne me sens pas heureuse, et je mettrai certainement beaucoup de temps avant de l'être, mais au moins maintenant j'accepte ce qu'il m'est arrivé.
- Merci pour ton honnêteté. Dit le médecin en souriant.
- Et sinon, que penses-tu de ta future rentrée à Poudlard ? Cela ne t'inquiète pas d'arriver avec un an de retard ? Renchérit le psychologue.
- Pas vraiment. En fait, j'ai surtout hâte. Hâte d'apprendre, de maîtriser mes pouvoirs, mais surtout de vivre enfin ma vie. Non pas qu'avant je ne la vivais pas, mais j'étais totalement coincée dans mon passé. Aujourd'hui, je veux aller de l'avant. J'ai encore beaucoup de choses à découvrir et j'ai vraiment hâte de le faire.»
Nous avons ainsi continué à discuter durant une bonne demi-heure, jusqu'à ce qu'ils en aient assez entendu et qu'ils me fassent retourner à ma chambre.
Une semaine plus tard, je la quittais définitivement. Et je comptais bien ne plus jamais y remettre les pieds. Il me laissait partir, à condition de suivre des consultations mensuelles avec l'infirmière de mon école, pour qu'elle puisse juger de mon état psychologique.
J'avais enfin accepté mes problèmes, accepté que Wolf n'avait jamais existé ailleurs que dans ma tête, accepté que mes parents étaient décédés, que c'était comme ça, que je ne pouvais rien y faire et que tout ce que j'avais à faire maintenant était d'avancer par moi-même. L'hôpital avait même réussi à me trouver une famille d'accueil. Ce n'était pas une famille d'adoption, mais c'était toujours ça. Il s'agissait d'un couple de sorcier, plutôt âgé, du nom de Godspell. Au premier abord, je fus quelque peu réticente. Mais le couple était très gentil avec moi, et après tout, je ne demandais que ça.
A l'approche de mes 15 ans, je me sentais enfin revivre. J'avais quitté le service psychiatrique de Ste Mangouste. J'avais trouvé une famille d'accueil chaleureuse. Et j'allais enfin faire mon entrée à Poudlard.
Chapitre 7. Répercussion.Cela faisait maintenant trois années que j'avais intégré Poudlard. J'avais rejoins la maison Serdaigle, après quelques minutes d'hésitation de la part du Choixpeau magique. J'étais ce qu'on appelle un « chapeau flou », car ma détermination à réussir tout ce que j'entreprends et ma ruse m'auraient valu d'appartenir à la maison Serpentard, mais ma curiosité et ma soif de découverte furent plus forte et le Choixpeau décida finalement de m'envoyer à Serdaigle. J'imaginais alors que ma vie à Poudlard serait magique (sans mauvais jeu de mots), que, malgré mon caractère taciturne et froid, j'arriverais à me faire de véritables amis - cette fois – mais mon passé me rattrapa bien vite.
A l'orphelinat, certainement parce qu'aucun de mes camarades n'étaient au courant de par leur statut d'orphelin, je n'avais jamais été rejeté à cause de mon nom, mais plutôt à cause du fait que je les repoussais constamment. A Poudlard, si l'on me repoussait, c'était bel et bien à cause de mon nom. J'eus ainsi le malheur de connaître la sensation d'être rejeté pour quelque chose que l'on n'a pas commis. Parce que l'un de mes ancêtres avait fait des erreurs, je devais en payer le prix aujourd'hui. Moi qui avait réussi à tirer un trait sur le passé, voilà qu'il resurgissait. N'était-ce pas ironique d'être brimé pour un nom, hérité de parents décédés ? Et pour couronner le tout, certains élèves avaient eu vent de mon passage à l'hôpital psychiatrique (en même temps, lorsqu'on arrive avec un an de retard, c'est dur à cacher). On me fuyait comme la peste car j'étais une soi disant « Mangemort » et parce qu'en plus on me prenait pour une folle, comme si j'étais contagieuse...
Tout ce que je réussis à faire pour me protéger, était de me renfermer encore un peu plus. J'étais devenue la fille mystérieuse, froide, bûcheuse, méprisante, folle, sombre que personne ne voulait approcher. A part quelques fous. Car oui, j'avais tout de même réussi à créer quelques liens. Cependant, je restais quelqu'un de très solitaire. Je n'étais pas ce genre de fille à se déplacer en groupe, à se retrouver au fond et qui ne parle pas. Je n'aimais pas ce genre de place. J'avais beau être insociable, si je devais appartenir à un groupe, je ne me laisserais tout de même pas marcher sur les pieds. De toute façon, même avec mes bourreaux ce n'était pas le cas. Je m'étais forgée une carapace. J'étais devenue impassible à toutes remarques, faisant mine d'être indifférente. Je m'accordais tout de même quelques réponses insolentes de temps à autre. Bref, la petite fille pleine de vie et naïve était bien loin.
En attendant, il fallait que je trouve une activité pour défouler toute cette énergie négative. Et c'est dans le Quidditch que je réussis à la mettre le plus à profit, montrant par la même occasion la qualité qui avait failli m'envoyer à Serpentard : ma détermination. Cette année était ma première en tant que poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch de Serdaigle et je comptais bien occuper le poste jusqu'à ma dernière année...
Chapitre 8. MalédictionJe dormais paisiblement cette nuit là. Je n'étais nullement préoccupée ou stressée par les préparatifs du bal de la Saint Valentin. Ce n'était pas mon genre d'aller dans ce genre de fête à l'eau de rose. Toutes les filles étaient déjà suffisamment mielleuses et gagas à l'approche de cette date, alors me rendre un bal remplit de rouge/rose et de ballon en cœur, très peu pour moi... Non pas que les garçons ne m'intéressaient pas, mais c'était le concept de romantisme qui m'était totalement inconnu.
Je dormais donc paisiblement, lorsqu'une explosion assourdissante me réveilla en sursaut. Je n'eus même pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que le sol et le plafond de ma chambre s'effondraient. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre tragiquement que mon corps et mon lit atteignent le sol. C'est alors que je me rappelai que ma baguette était toujours fourrée sous mon coussin et dans un élan désespérée, j'y plongeais ma main, avant de me voir séparée du reste du lit. Je n'eus alors que le temps de crier un
arresto momentum pour ralentir ma chute, mais le plafond se fit un plaisir de me tomber dessus. A partir de ce moment là, je ne me rappelai de rien d'autre qu'une douleur vive dans l'ensemble de mon corps. Tellement vive que je ne pouvais qu'être vivante pour ressentir une telle souffrance.
Je ne savais pas comment j'avais survécu. A croire qu'une force divine s'efforçait de me garder en vie malgré toutes les tuiles qui me tombaient dessus – et là c'est le cas de le dire...
J'ai quand même passé pas mal de semaines, alitées, à l'infirmerie. J'avais eu de nombreux os cassés, limite broyés pour les extrémités, et des hémorragies internes, mais on m'avait retrouvé à temps et l'infirmière avait réussi à me soigner.
« C'est bon. Je t'autorise à sortir. Mais à la moindre gêne, à la moindre douleur, tu viens me voir immédiatement. Cela m'embêterait qu'une de tes blessures ait mal cicatrisée et qu'elle se rouvre...
- D'accord... Merci beaucoup en tout cas! »
Je n'avais pas spécialement envie de remettre les pieds ici. Les hôpitaux et les infirmeries me rappelaient de mauvais souvenirs, et puis je rendais assez souvent visite à l'infirmière pour mes problèmes psychologiques, je n'avais pas envie d'en rajouter. Même si ces dernières années, mes visites s'arrêtaient à une par trimestre, parce que j'allais beaucoup mieux, c'était déjà trop.
En tout cas, après cet événement, je restais persuadée d'une chose : mon nom était maudit.