Oh, tiens, c'est vous ! J'ai l'impression que ça fait des années qu'on ne s'est pas vus, si ce n'est plus ! Bon, je ne vais pas vous le cacher, je suis saoul. Je préfère vous prévenir avant que vous ne vous en rendiez compte par vous-même, que je commence à chercher des excuses et que je finisse par raconter que la mafia russe m'a embarqué dans une histoire de vodka et de kangourous japonais - surtout qu'entre le Japon et moi, c'est pas le grand amour, mais c'est une toute autre histoire ! - , j'ai jamais été doué pour trouver des excuses ! Bref, j'en étais où déjà? Ah oui, j'ai un peu bu ce soir, ce qui peut expliquer le fait que j'ai une conversation des plus enflammées avec la porte d'entrée de l'appartement de Noah, qui refuse de me laisser entrer. Attendez avant de me juger ! Il a quand même fallu que je quitte l'appartement du troisième étage où se déroulait la fête où j'étais invité, que je descende les escaliers en ne tombant que deux fois - trois fois en réalité mais la troisième compte pas, la marche a bougé, c'est de la triche ! - , que je réalise après avoir réveillé les voisins du dessous que je n'habitais pas leur appartement, que je survive au tremblement de terre que je suis apparemment le seul à avoir ressenti et qu'enfin je réussisse à trouver la bonne porte après avoir déambulé dans le noir parce que je ne savais plus où se trouvait le bouton pour allumer la lumière - comment ça s'appelle ce truc d'ailleurs, j'arrive pas à mettre le doigt dessus... - , et maintenant, voilà que la porte veut pas s'ouvrir alors que je lui ai fait deux câlins et que j'ai demandé poliment ! Franchement, à ma place vous feriez quoi?

Tout ça pour vous dire qu'une demi-heure plus tard, après avoir tenté de supplier la porte en me mettant à genoux, essayé de me convertir à trois religions différentes - autant être sincère, je ne suis pas certain que Dionysos soit la divinité à invoquer dans ces cas-là mais mon état m'a poussé à penser le contraire... bref, je m'égare encore là ! - et donné un coup de poing dans le bois avec l'espoir de réussir enfin à entrer - ce qui fut, je dois l'admettre, ma plus douloureuse erreur, je suis presque sûr de m'être cassé le petit doigt, c'est super douloureux, vous pouvez même pas imaginer ! - , et bien... J'en suis toujours au même point. Quel désespoir de savoir que ma destinée consiste à attendre éternellement que la porte s'ouvre, assis sur un paillasson bien loin d'être confortable, mais assez propre, le tout en ayant mes sens troublés par l'alcool. Mouais, d'accord, j'en rajoute peut-être un peu mais pas tant que ça dans le fond ! En fait je pourrais dormir si je n'avais pas aussi faim ! Incapable d'ouvrir une porte mais trop flemmard pour remonter à la fête du troisième étage et faire une razzia dans leur frigo, quelle vie cruelle ! Mais alors que l'espoir me quitte, miracle, la lumière renaît ! Quelqu'un a dû appuyer sur l'interrupteur - ah bah tiens, le voilà, le mot que je cherchais ! - et j'entends le quelqu'un descendre les marches, depuis le troisième étage. C'est dans ces moments-là qu'une imagination débordante associée à un fort taux d'alcoolémie se révèle être un cocktail terrible pour le trouillomètre ! Je préfère ne pas tout vous raconter pour que vous puissiez dormir sur vos deux oreilles ce soir mais entre les images d'extraterrestres venus de Pluton dans le but de m'enlever pour faire de moi un être supérieur qui reviendrait détruire mes semblables pour ensuite annihiler l'univers tout entier, celles de scarabées géants originaires d'Istanbul et dotés de la parole, qui me séquestreraient pour faire de moi leur esclave ou encore Loki Greyback ayant bu un philtre d'amour et souhaitant m'épouser, je peux vous assurer qu'être Sarah Connor, c'est de la rigolade à côté ! Mais bon, au final, rien de tout ça, juste un visage familier de la soirée, passablement saoul, qui s'approche de moi après être arrivé au premier étage.

Seth, file-moi tes clefs, je squatte le canapé de Noah cette nuit, je suis trop saoul pour rentrer chez moi seul.

Oh merde, il connaît mon prénom et pourtant son visage ne me dit absolument rien. C'est peut-être lui sur qui j'ai renversé mon verre en début de soirée, ou alors c'est à lui que j'ai expliqué ma théorie des fraises tagadas? Mais non, je vous assure, j'ai une excellente mémoire, mais la lumière est pas avantageuse là, puis j'ai bu, je suis fatigué et... Bon, ok, je me souviens plus de lui ! Puis je vois pas ce qu'il va faire avec mes clefs, mais si je lui dit que la porte le laissera pas entrer, je suis sûr qu'il va me regarder bizarrement alors vaut mieux ne pas le contrarier. Je sors mon trousseau de clefs de ma poche et le lui tends, puis je l'observe insérer la pièce de métal dans la serrure et ouvrir la porte pour entrer. Ah. Ouais. C'est vrai qu'on peut faire comme ça aussi. Faut dire que l'alcool me fait oublier toutes les bases, comme la fois où j'ai pris la télécommande du salon pour un téléphone : j'ai passé plus d'une heure à vanter les mérites de la technologie moldue en disant que c'était génial d'avoir ajouté une option pour voir son correspondant dans l'écran de la télé mais sans comprendre comment j'avais fait pour obtenir le numéro de Bruce Willis - pourtant j'aurais dû comprendre dès la première explosion que j'étais devant Piège de Cristal, mais la tequila m'a conforté dans ma folle théorie ! - . Enfin bref, j'attends quoi pour rentrer dans l'appartement là? Quelques pas qui dérivent sur la gauche, je me ressaisis comme je peux, jette un coup d’œil sur ma droite pour apercevoir le salon plongé dans le noir ainsi qu'une silhouette endormie allongée sur le canapé, puis je pars sur la gauche pour entrer dans la cuisine. J'ai faim. Les mauvaises langues vous diront que j'ai toujours faim, mais c'est juste que j'ai des besoins en apports nutritionnels plus importants que la plupart des personnes de mon âge. Je pourrais vous faire tout un cours là-dessus, et tout et tout, j'avais même mis au point des schémas qui étaient le résultat de plusieurs heures de travail, mais bon, vous faire un exposé scientifique pour me justifier à quatre heures du matin ne me semble pas vraiment raisonnable - d'ailleurs, je dis quatre heures du matin comme je pourrais dire autre chose, je sais même pas quelle heure il est ! - . Ma première mission, si je l'accepte - et vous imaginez bien que je n'ai guère le choix - consiste à trouver l'interrupteur - tant qu'à faire, maintenant que j'ai retrouvé le bon mot, je compte bien le placer toutes les deux minutes ! - pour ensuite avoir accès au frigo et à ses trésors gustatifs. Moi je dis, c'est pas gagné !

Dans ces moments-là, il faut laisser faire l'instinct en général, mais mon instinct est mis à mal par le punch coco consommé un peu plus tôt - mauvais idée de parler de coco quand on a faim d'ailleurs, mais je ne pense pas qu''il y ait de noix de coco dans cette cuisine, à moins que... ou alors des boules coco ! je vendrais ma sœur pour une boule coco ! je la vendrais pour moins que ça d'ailleurs mais c'est pas de ça qu'on parlait à la base ! - et actuellement, il ne m'est d'aucune utilité. Droite, gauche, tout droit, la réponse D? Je tâtonne à ma droite pour sentir un mur en béton dont la surface est rendue lisse par la peinture que je sais d'un blanc nacre, qui fut déposée un an plus tôt par mes propres soins ainsi que ceux de mon frère, lors d'une journée consacrée à la remise en état de cette pièce suite à une expérience culinaire malheureuse qui... Je vais peut-être un peu loin dans les détails là. Bon, puisque c'est comme ça, je vais sur la gauche et qui vivra verra ! Bon bah la gauche, c'était une mauvaise idée. J'avais légèrement oublié qu'il y avait un meuble là, mon pied l'a rencontré de manière assez brutale et je me retrouve étalé par terre, après avoir, par un miracle absolument remarquable, fait tomber un paquet de farine sur moi. On a la classe ou on l'a pas, moi j'ai la poisse en tout cas ! Mais ça pourrait être pire, imaginez que je sois allergique à la farine, je me serais mis à gonfler de partout, ça aurait pu être dramatiquement drôle à voir. Comme quoi, il ne faut pas juste s'attarder sur les mauvais côtés, puis au moins, je ne tomberai pas plus bas, mais par contre ce qui m'inquiète, c'est le bruit de pas que j'entends dans le couloir. Cambrioleur? Tueur en série? Ou peut-être même pire ! La boulangère de mon quartier quand j'étais petit, qui s'est rendue compte que j'avais piqué pour trois livres quarante-deux de bonbons et qui vient demander des comptes?! Ah, non, finalement c'est juste Noah, qui est bien matinal d'ailleurs !

Noah ! Désolé, je t'ai réveillé?
Non, pas du tout, je suis dans mon lit en train de dormir là.
Ah, ça va dans ce cas.

Je m'en serais voulu si ça avait été le cas, parce que bon, même si c'était pas volontaire, j'ai quand même ma part de responsabilité, puis je sais reconnaître ma culpabilité et... Hey ! Attendez ! C'était du sarcasme ! J'ai pas le temps de me reprendre que déjà Noah a quitté la cuisine tout en prenant soin d'enclencher l'interrupteur - et de trois ! - pour que je puisse au moins voir un peu plus clair. Bon, d'accord, je veux bien reconnaître, en fin de compte, que je peux être naïf à mes heures perdues, mais là je suis fatigué, et saoul, puis même si c'est pas la première fois que je vous sors ces excuses, avouez qu'elles sont réutilisables à volonté, non? Je finis par me redresser puis me relever, essayant tant bien que mal d'enlever la farine de mes vêtements - plus qu'à me mettre au four et je ferais un gâteau parfait ! - , puis c'est au tour de mon radar de se mettre en route. S'il y a une particularité tout à fait fascinante chez les McLean, c'est notre capacité à repérer tout ce qui est comestible dans une pièce, à analyser en quelques secondes la distance à laquelle il se trouve, le temps de préparation, la saveur, tous les petits détails qui permettent de prendre une décision sur la manière de procéder afin de pouvoir remplir son estomac en un temps record. Bon, d'accord, j'exagère un peu en disant que tous les McLean possèdent ce don, disons seulement mon père, mon frère et moi, tout en sachant que les deux premiers sont beaucoup moins doués, que voulez-vous, personne ne peut rivaliser avec mon talent inné ! Morceau de pain repéré ! Mauvais endroit au mauvais moment pour toi, tu m'aideras à patienter le temps de trouver mieux dans le frigo. Je m'approche de manière peu sûre, m'aidant un peu trop de la table tandis que Noah fait son retour et me lance un regard interrogateur.

C'est qui le mec allongé sur mon canapé?
Euh... Je ne me souviens pas.
Tu ne connais même pas son prénom?
Pas vraiment. Essaye Philippe, mais je suis pas sûr que ce soit ça.

Pourquoi Philippe? Comment je connais ce prénom d'ailleurs? J'ai jamais rencontré un seul Philippe de toute mon existence et c'est pourtant le seul nom qui me vient à l'esprit. Vous en connaissez vous, des Philippe célèbres? Je vois mal quelqu'un percer dans le milieu du cinéma ou dans la chanson avec un tel prénom ! C'est pas qu'il ne soit pas beau, non, c'est pas ça, ce serait plutôt... Comment dire? Les mots ne viennent pas. Oh et puis zut ! Je me comprends ! Et si vous ne me comprenez pas, faites semblant, ça me fera plaisir ! Frigo atteint, les miracles existent, mes prières ont été exaucées ! Mon estomac est dans tous ses états au moment où j'ouvre la porte du garde-manger sacré, mais le malheur s'abat une nouvelle fois sur moi ! Pourquoi?! Pourquoi seigneur, pourquoi?! Pourquoi me faire ça à moi?? Moi qui ai toujours été quelqu'un d'honnête, moi qui aidais les personnes âgées à traverser la route alors que je n'avais que six ans - si quelqu'un ose souffler que je faisais payer mes services, je boude ! - , moi qui étais un élève sérieux dès mes premières années à Poudlard - n'écoutez pas les rumeurs, je vous assure que ce n'est pas moi qui ai collectionné les dragées surprises de Bertie crochue à la crotte de nez pour les offrir à la fin de l'année à mon professeur de métamorphose, c'est un mensonge éhonté ! - , moi qui n'ai jamais menti de ma vie - mais euh, qui vient de dire que c'était un mensonge de plus?! - ! Et voilà que le sort ose me faire subir cette terrible destinée ! Le frigo est vide.

C'est durant des évènements aussi malheureux que l'on a besoin de la présence de ses amis et de ses proches, besoin d'un grand soutien moral, et c'est dans ce but-là que je me tourne vers Noah, lui adressant certainement la mine la plus triste que j'ai dans mon répertoire. Mais il faut croire que ce Serpentard est sans coeur ! Il se contente de m'observer sans m'accorder la moindre pitié ! Je savais qu'on ne pouvait pas compter sur un Bale ! Quoique... Son mouvement de tête m'indique le congélateur, y aurait-il un infime espoir que.. Hallelujah !!! Une pizza avec champignons, jambon, fromage et sauce tomate, si c'est pas le Saint-Graal, ça y ressemble fortement ! Euh, par contre, sachant que je ne suis qu'un cuisinier amateur ayant quelques problèmes concernant les détails techniques, j'ai une question : Le film plastique, il faut le laisser ou pas? Hmm, dans le doute, on va le laisser, sait-on jamais ! Avec plus de facilité que prévu, j'atteins le four situé à quelques pas sur ma gauche, j'y dispose la pizza et là, je me retrouve dans la même situation que n'importe quelle personne de sexe masculin qui n'a jamais lu de manuel d'utilisation est forcé d'affronter un jour ou l'autre : parmi les quinze boutons de l'appareil, c'est sur lequel qu'il faut appuyer pour mettre en route la cuisson?! Je suis sûr qu'en réalité c'est ça l'enfer ! Une immense cuisine munie d'un congélateur plein de pizzas toutes aussi alléchantes les unes que les autres, mais dont tous les autres appareils sont des fours que personne ne sait faire fonctionner ! Rien que d'y penser, j'en ai des frissons dans le dos ! Mais revenons-en à mon problème actuel, qui est le vôtre du coup : comment faire marcher ce four? Après avoir tourné le bouton de gauche dans tous les sens pendant près d'une minute trente, je m'attaque à son voisin qui se met à clignoter sans pour autant faire quoi que ce soit. Il se moque de moi ! J'aurais bien donné un coup dans la machine mais mon doigt est cassé, puis j'ai la peau qui marque ! Un regard de chien battu à l'attention de Noah, je finis par capituler au bout de trois minutes d'une patience dont je ne me serais pas cru capable.

Raaaah ! J'arrive pas à le faire marcher ce four !
Seth, tu viens de mettre la pizza dans le lave-vaisselle.
Ah... Ça explique certaines choses.

La plupart des mots d'estomac que j'ai connus depuis mon arrivée cet été chez mon ami trouvent enfin leur cause ! Et encore, heureusement que je ne fais la cuisine que deux fois par an, sinon ça aurait pu être une terrible catastrophe - imaginez le nombre de gâteaux que j'aurais pu massacrer, une hécatombe telle qu'on n'en a jamais vu, rien que d'y penser, je serais capable d'en pleurer ! - . Je vous assure pourtant que ce lave-vaisselle ressemble trait pour trait à un four ! Ou du moins à l'image que je me fais de ce qu'est un four ! D'ailleurs, il est où ce four du coup? J'aurais mieux fait de commander par téléphone, ça aurait été bien plus rapide et efficace, mais si je me retrouve à nouveau à essayer d'appeler un service de livraison à domicile avec ma télécommande, je doute que mon appétit soit comblé ! Heureusement que Noah est là ! Finalement, je retire ce que j'ai dit, on peut compter sur un Bale ! Je le laisse s'occuper de cette corvée, plus qu'à attendre que tout soit prêt, mais en attendant, vous savez ce qu'il manque? Un peu de musique ! J'ai pas pu toucher à une seule guitare de la soirée et les morceaux qui passaient durant la fête n'étaient pas vraiment agréables à écouter. Je ne comprendrai jamais comment les gens font pour apprécier des chanteurs sans talent, dont les paroles n'ont pas le moindre sens et dont la musique n'est qu'une répétition sans intérêt. Je ne dis pas que tout est comme ça, non, fort heureusement ce n'est pas le cas, mais j'aurais apprécié entendre deux accords de guitare enchaînés à la perfection, un morceau de jazz au piano, ou encore une chanson de blues de Miles Davis ! Voilà exactement ce qu'il me faut, Miles Davis ! Dans ma chambre, j'ai un CD, et je dois avouer que progresser dans un couloir sombre pour m'y rendre n'est pas chose aisée !

Tu vas où? Ta pizza sera prête dans dix minutes.
Je reviens, je reviens !

Enfin, d'un point de vue théorique, il est prévu que je revienne, mais en ce qui concerne la pratique, je ne suis pas certain de retrouver mon chemin ! En plus, vous n'imaginez pas à quel point l'antre sacrée de mon sommeil quotidien est un lieu dangereux pour une personne telle que moi, car c'est là qu'on y trouve quelque chose qui m'est extrêmement cher - à classer avec la nourriture, la musique, puis les amis aussi, et Pearl, mais Pearl c'est une autre histoire, et si je commence à partir sur ce sujet je vais encore pleurer et vous allez avoir pitié donc on oublie ! - : mon lit ! Quand certaines personnes prétendent être retenues en otage par leur lit, moi je ne fais que raconter la pure vérité ! Pas de ma faute si je bouge en dormant et que je finis par me retrouver coincé dans mes draps ! Puis le sommeil, c'est sacré hein ! Bref, si je suis dans ma chambre, c'est pour une autre raison, pour Miles plus particulièrement ! Je vous épargne les détails qui m'amènent à être allongé sur le matelas, bercé par les notes de l'album Kind of Blue. Je serais capable de ne rien dire pour une fois, il suffit simplement d'écouter. Zut ! Je crois que je m'endors ! Noah préparera certainement une vengeance pour avoir dû s'occuper de la pizza alors que je l'abandonne finalement... Tant pis ! Mes paupières sont trop lourdes, le sommeil s'empare de moi. Et je la vois me prendre dans ses bras. Elle. Pearl. J'aimerais qu'elle reste là à tout jamais, qu'elle ne m'ignore plus comme elle le fait. Je veux qu'elle me serre tout contre elle, je veux sentir son cœur battre dans sa poitrine, je veux continuer à rêver et ne jamais me réveiller.