Surexcitée, Abigail poussa la porte du magasin avec vigueur, suivie par sa mère et son père, tous deux souriant. Emplie par un sentiment de curiosité, la jeune rousse s'avança jusqu'au comptoir avant de jeter un rapide coup d'oeil autour d'elle. « Miss Weasley ! Quel bonheur de vous voir enfin franchir la porte de ce magasin. » L'interpellée tourna son regard bleu en direction du vendeur de baguettes magiques et lui sourit, cachant tant bien que mal son impatience. « Monsieur et madame Weasley, c'est réel plaisir de vous revoir, vous aussi. » Il marqua une courte pause, tandis que la mère de la jeune fille lui lançait unsourire amical en guise de réponse. « La cadette de la famille Weasley, enfin vous voilà. » Il planta son regard dans celui de la jeune fille pendant quelques secondes, avant de se tourner vers les étagères remplies de baguettes, plus différentes les une des autres. « Alors, voyons... Ah oui, peut-être bien celle-ci ! » Il ôta un bout de bois de son étui et le tendit à la rouquine qui s'en empara délicatement, malgré le fait que cette dernière tente de dissimuler son impatience. « Bois de sycomore, crin de licorne. Elle mesure trente centimètres, essayez-la ! » Après un bref coup d’œil en direction de ses parents, la jeune fille visa l'une des étagères qui explosa sur-le-champs. Sursautant, sa mère recula de quelques pas, tandis qu'Ollivander s'empressait de la lui retirer des mains. « Non, non, non. Bon. » Il marqua une courte pause et sembla réfléchir pendant quelques instants avant de sortir d'un autre étui une nouvelle baguette. « Essayez donc celle-là, miss Weasley. Le bois de Tremble devrait vous aller à la perfection. Toujours du ventricule de dragon, elle mesure vingt-huit centimètres et demi. » Abigail la saisit entre ses fins doigts et visa une nouvelle fois les étagères. Un jet bleu en sortit, ricocha contre le mur et se dirigea vers le marchant de baguette, avant de lui exploser à la figure. Horrifiée, la jeune rousse reposa la baguette sur le comptoir avec précipitation et recula en faisant de gros yeux, tandis que son père étouffait un rire en s'éloignant et que sa mère détournait le regard. Ollivander toussa pendant quelques secondes, les cheveux dressés sur sa tête couverte de suie. « Visiblement pas ! Je... Je sais ! » Il se tourna vers une autre étagère, réfléchit encore quelques instants avant de se hisser sur la pointe de ses pieds afin d'atteindre un étui en hauteur. Il le posa sur le comptoir et en sortit une nouvelle fois une baguette magique. « Celle-ci miss Wealsey, essayez-là ! » Abigail hésita quelques secondes, de peur de recommencer à lancer un mauvais sort, mais en voyant le regard persistant du vendeur, elle se décida à saisir la baguette. Parcourue d'un frisson, la jeune rousse inclina légèrement la tête sur le côté, tandis qu'une douce chaleur se répandait entre ses fins doigts. Elle la leva légèrement et une lueur rougeâtre en sortit, faisant léviter le vase posé sur le comptoir non loin d'elle. « La baguette choisit son sorcier, miss Weasley. Et visiblement, celle-ci vous a choisi pour maîtresse. » Ses yeux pétillèrent et elle tourna son regard vers sa mère qui lui lança un léger sourire en coin, tandis que son père s'approchait à nouveau d'elle. « Bois de sapin, ventricule de dragon, elle mesure vingt-huit centimètres. Nous la surnommons plus communément la baguette du survivant, savez-vous pourquoi, miss Weasley ? » La même baguette qu'Adélaïde, il était sérieux, ce vieil homme ? Abigail tourna le regard perplexe vers sa mère qui elle, devait très certainement le savoir. Cependant, cette dernière ne dit rien, même si au fond, la jeune fille savait que sa génitrice mourrait d'envie d'étendre son savoir là-dessus. « Non. » Finit-elle enfin par répondre, plongeant son regard dans celui du vendeur de baguettes magiques. Ce dernier haussa délicatement un sourcil, tout en rangeant calmement la baguette dans son étui. « Ma famille a vendu cette baguette à un très petit nombre de sorcier, jeune fille. Tous ont dû affronter des périls dont ils sont revenus sans la moindre égratignure, ou presque. » Derrière elle, Abigail sentit sa mère remuer, mais elle n'y prêta pas plus attention que ça, bien trop absorbée par ce que lui racontait le vieil homme. « Je ne m'étonne guère que cette baguette vous ait choisi, miss Weasley. Le sapin est l'un des arbres les plus résistants, il va donc de soi qu'il exige de son propriétaire une certaine force de caractère et de l'endurance. Ce type de baguette ne convient pas aux personnes changeantes ou indécises, mon enfant. Telle que je connais cette baguette, vous aurez certainement un grand don pour la métamorphose et la concentration. Savez-vous qui est son dernier possesseur ? En dehors de votre sœur, évidemment. » Une nouvelle fois, la jeune Weasley secoua négativement la tête en fronçant les sourcils. « Non, je ne le sais pas. » Ollivander sourit bizarrement et posa son regard sur les parents de la jeune fille. Cette dernière se tourna dans leur direction, les sourcils toujours froncés. « C'était le professeur Mcgonagall[. » Répondit sa mère, un sourire en coin sur les lèvres, tandis qu'Abigail se tournait à nouveau pour faire face au vieil homme qui hocha positivement la tête. « Vous savez maintenant que votre enfant est amenée à devenir. Vous pouvez me croire, les baguettes ne mentent pas sur le caractère de leur possesseur. »

« Adééééééélaaaaaïdeeeeeeee ! » La jeune rouquine poussa la porte de la chambre de sa soeur aînée qui lui lança un regard noir, se leva de son lit et la poussa violemment afin de la faire reculer. « Dégage, Abi, t'as pas encore compris que quoi que tu me dises, j'en ai rien à foutre, par Merlin ? » Fronçant les sourcils, la jeune Weasley croisa les bras, légèrement vexée par la réaction de la jeune brune qui pourtant, à force ne devrait même plus l'étonner. Ne se décourageant cependant pas, elle lui sourit avant de lui annoncer. « Ma baguette est aussi faite en bois de sapin, comme la tienne, c'est dingue, non ? » Elle contourna sa soeur, comme si le fait que cette dernière ne veuille pas d'elle ne la dérangeait pas. Retirant ses converses, elle s'assit sur le lit en baldaquin et croisa les jambes, semblant réfléchir pendant quelques instants. « Tu sais qui est la dernière à avoir possédé cette baguette avant nous ? Le professeur Mcgonagall, tu sais, papa et maman la mentionnent souvent quand... » Mais déjà, sa soeur s'était postée face à la fenêtre, semblant avoir l'esprit ailleurs, loin de la demeure des Weasley, loin de tout. « Oh, Adélaïde, tu m'écoutes ? » L'interpellée tourna le regard en direction de sa jeune soeur et laissa quelques secondes s'écouler avant d'enfin lui répondre, l'air plus las que jamais. « Je suis pas d'humeur Abigail, tu peux sortir de ma chambre ? » Haussant un sourcil, la jeune rousse n'avait pas bronché une seule seconde face à la demande de son interlocutrice. Elle avait attrapé ses chaussures et était sortie de la chambre avant de rejoindre sa mère dans la cuisine qui préparait à manger. « Tu trouves pas qu'elle est bizarre, Adélaïde aujourd'hui ? » Sa génitrice tourna le regard dans sa direction pendant quelques instants avant de froncer les sourcils, tout en haussant les épaules. D'un geste de baguette magique, elle ajouta du sel à son plat. « Pas plus que d'habitude, Abi. » Déboulant comme une tornade, Aliénor, l'aînée des Weasley se rua vers sa mère, le souffle court. « Je t'ai déjà dit de ne pas courir dans les escaliers, tu pourrais faire une chute et je n'ai aucune envie qu'une de mes filles se retrouve à St Mangouste, compris ? » D'un geste de la main, elle balaya ce que sa mère venait de lui dire, n'y prêtant aucune attention avant de reprendre son souffle. « Dis, t'as mis où ma cape ? Oh, et mon écharpe ? La rentrée n'est que dans deux semaines, mais j'en peux plus d'attendre ! » Amusée, la génitrice des deux jeunes filles soupira légèrement et leva les yeux au ciel. Si Abigail parvenait largement à dissimuler son excitation pour la rentrée, son aînée, elle n'y pensait même pas une seule seconde. « Dans ton armoire, comme chaque fois que tu viens me le demander chérie. » Se grattant légèrement le menton, Aliénor fronça les sourcils avant d'hausser délicatement ses épaules. « Ouais, mais je l'ai pas trouvée dans mon armoire en fait, sinon je serais pas venue te la demander... Maman chérie. » Abigail leva les yeux au ciel et échangea un coup d'oeil amusé avec sa mère qui soupira une nouvelle fois. D'un coup de baguette magique, elle dressa la table et le plat de pâtes alla s'y poser tout seul. « Mon ange, tu veux bien aller dire à ta soeur qu'on mange ? Quant à toi, Eli, on cherchera ton écharpe et ta cape à deux une fois qu'on aura fini de manger. » Hochant positivement la tête, la rouquine quitta la pièce tout en souriant lorsqu'elle entendit sa génitrice rouspéter sur son aînée, lui reprochant de ne plus avoir onze ans et d'être apte à trouver ses affaires seule. Une fois en haut, elle frappa à la porte d'Adélaïde. D'abord quelques petits coups, mais voyant qu'elle ne répondait pas, elle poussa la porte, découvrant le corps de la jeune brune au sol. Fronçant dans un premier temps les sourcils, elle fit la navette entre la bouteille de whisky pur feu traînant non loin de sa sœur, ainsi que la petite boite ayant contenu des médicaments. Posant la main sur sa bouche, la jeune Weasley recula d'un pas, puis de deux, avant de courir dans le hall, se penchant au balcon. « PAPAAAA, MAMAAAAAN ! » Les bruits de couverts cessèrent aussitôt. Ses parents avaient très certainement entendu à l'intonation de sa voix que quelque chose de sérieux n'allait pas. Les bruits de chaises se firent entendre, tandis qu'elle se dirigeait à nouveau vers la chambre d'Adélaïde. « Abigail, que se passe-t-il ? » La voix de son père montant les escaliers s'éleva, suivie de celle de sa mère et enfin de sa sœur aînée. S'agenouillant aux côtés de la jeune brune, Abigail sanglota, tandis que ses parents entraient dans la chambre. « Par Merlin, c'est pas vrai ! » Ron attrapa sa cadette et la poussa dans les bras de sa mère, tandis qu'il écoutait la respiration de sa fille pour voir si elle était toujours vivante et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il transplana à St Mangouste.