Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 800 mots.

On ne se souvient pas de sa naissance. Dommage hein ? J’ai tendance à croire que c’est mieux ainsi en fait. Lorsque l’on vient au monde, à part voir des têtes étranges et moches, une lumière aveuglante, d’entendre des cris immondes et d’être couvert de tout un tas de substances glauques alors qu’on nous arrache à notre environnement, il n’y a vraiment rien de bien à se souvenir. Je ne sais pas non plus comment ça s’est passé en réalité. Sûrement bien ? La plupart des accouchements se passent relativement bien. Lorsqu’on avait rencontré notre mère bien des années plus tard, elle nous avait avoué qu’elle avait eu une grossesse parfaite et qu’elle ne pensait pas qu’un jour ses précieux petits bébés deviendraient des démons bons à faire exorciser. (Ce qu’ils ont en réalité essayé de faire…). Comment comprendre dans leurs esprits tordus et étroits de simples moldus que nous étions juste trop extraordinaires pour eux ? J’étais vraiment petit, mais j’ai l’impression de me souvenir de ces moments-là. Surtout des petits soldats ou des voitures qui s’animaient tous seuls alors que Maelle pouvait faire apparaître sa sucette dans sa main en ayant juste à y penser. Ca aurait pu être un moment formidable, après tout, nous étions juste magiques ! Mais nous avions des parents fort minables, qui après avoir fait appellent à trois prêtres pour nous exorciser, se sont décidés à nous placer à l’adoption grâce à une connaissance vicieuse. Se faisant passer pour des pauvres, (ce qui au fond n’est pas difficile pour des aristocrates, il suffit d’emprunter les habits des ancêtres moisissant dans l’armoire et couverts de trous de mites, puis de se mettre un peu de terre du jardin où il faut.), et le tour fut jouer. Ils gardèrent leurs noms afin de rendre la comédie plus crédibles ainsi que les nôtres. Parfois, je me dis que j’aurais préféré qu’on me le change pour ne rien avoir à leur devoir. Je restais malgré tout Milo. Mon seul réconfort reste le fait que malgré tout ça, Maelle est moi n’avons jamais été séparé. Ce qui aurait pu fortement arriver vu les proportions des fraternités à être séparées au moindre souci.

On nous envoya en Irlande, par avion. Je ne me souviens pas vraiment de ce drôle de voyage, je me souviens seulement de trois grands hommes tous habillés en noir qui nous fichaient les pétoches et la petite main de Maelle constamment accrochée à la mienne. Hors de question de la perdre de vue. Nous étions des lilliputiens dans un environnement hostile et étranger. Les gens avaient une drôle de façon de parler, nous qui étions tellement habitués à la manière de parler des Londoniens. Dublin était une grande ville et l’orphelinat était austère. Nous étions tous dans la même chambre, plusieurs lits presque collés les uns aux autres. Aucune intimité, aucune envie de rester. Maelle et moi étions séparés, il n’était pas convenable pour une petite fille et un petit garçon de dormir ensemble. Mais chaque nuit je la rejoignais malgré les corrections qui tombaient le lendemain. Ils n’arrivaient pas comprendre ce lien fusionnel qui faisait ce que nous étions. Lorsqu’elle allait mal, je le sentais et vice versa. Le calvaire dura un an. Ce n’est rien au fond, et puis nous étions petits. Je me dis souvent que ça compense un peu tout. Elle était belle, elle sentait bon, elle avait aussi de longs cheveux roux tombants en cascade sur son épaule. Le papa souriait tout le temps, il avait un drôle de visage qui fit pleurer Maelle au début, mais sa voix douce fut incroyablement rassurante. Elle s’appelait Grace, il s’appelait Cillian. Apparemment, ni l’un, ni l’autre n’était capable de concevoir un enfant, nous étions leur salut dans une vie dénuée de sens. J’étais petit, mais je me souviens encore de l’odeur des cookies, le bleu de ma chambre et le rose de celui de Maelle. Trop de rose même. Une vraie chambre de princesse que j’avais en horreur. Nous jouions constamment dans la mienne. Ils nous avaient séparés par principe, mais jamais nous n’avions pris une rouste lorsqu’au petit matin on nous réveillait ensemble dans le même lit. Le matin, nous mangions souvent des gaufres ou des pancakes, des choses bonnes. Grace était une merveilleuse cuisinière qui avait su ravir nos petits estomacs (ce qui est encore le cas quoi qu’on en dise).

Ils ne devaient pas s’attendre à hériter d’enfants sorciers. Nous cachions nos pouvoirs à nos parents, redoutant que la même chose arrive encore. Qui voudrait de gamins si étranges ? Pourtant, j’avais l’intime conviction qu’ils savaient et qu’ils acceptaient. Un jour un drôle de courrier arriva. Je me souviens encore de l’odeur de vieux parchemin, du hibou posé sur la fenêtre, de l’écriture étrange : Mr Milo Warwick, dans la chambre bleue… Je m’étais toujours demandé : comment ? Comment avaient-ils pu savoir que j’étais là ? C’était incroyable, et la lettre en elle-même était juste… formidable. Nos parents les lurent avant nous avant de se tourner vers Maelle et moi. « Vous êtes des sorciers ? Vraiment ? » Comme souvent, j’avais pris la parole. « On ne sait pas… Il arrive des choses, je crois qu’on nous a abandonné pour ça… on est des enfants bizarres. Vous allez plus nous aimer ? » J’avais 13 ans, j’étais encore un enfant voulant aller trop vite dans le monde adulte. « Non… non bien sûr que non. En réalité… Nous connaissons le monde-là. Mon cousin est un sorcier, comme vous, et il a étudié à Poudlard aussi, il était là durant la grande bataille ! Vous allez entrer dans un univers vraiment fabuleux. » Quelques jours plus tard, Arthur le cousin de notre mère nous emmena à Diagon Alley, c’était juste incroyable. Jamais je n’avais pensé vivre ça. Les livres étranges, les chaudrons à potions, les robes de sorciers et tout ça… C’était juste épique mais ce qui me marqua probablement le plus fut de recevoir ma baguette magique. Je dus en essayer environ 8 avant de trouver la bonne et lorsque l’homme me la tendit, il se recula instantanément tout comme les autres clients. Je ne comprenais pas, je ne savais pas. « Nous vendons si peu… si peu de baguettes en bois d’If….. » Arthur me fixa longuement, avant de me demander de sortir de là. J’avais l’impression d’être un paria. Maelle trouva la sienne plus rapidement et me suivit. J’admirais alors mon Saint Graal. Le bois était plutôt clair, mais il avait des variations de teinte très intéressantes, tirant sur du orangé foncé. Le manche était incrusté de pierres vertes polies et agréables en main. « Je ne sais pas pourquoi ils en font tout un foin, elle est belle ma baguette. » Arthur m’expliqua après ce qu’elle représentait. Le même bois que le Dark Lord ? Ca faisait forcément de moi un mauvais sorcier ? Je ne savais rien de tout ça. Quelques temps après, on nous fit passer par un mur (chose incroyable je sais, mais vraie !) et de l’autre côté, on se trouva face à un vieux… très vieux train à vapeur…. J’étais émerveillé. Maelle et moi nous trouvions dans le compartiment des nouveaux arrivants. Le voyage fut terriblement long. Réellement. On y découvrit des sorts sympathiques, des bonbons étranges. La première dragée que j’avais avalée avait un goût de tripes de cochon absolument immonde alors que ma sœur tomba sur un à la coco. Je l’enviais. On dépensa plusieurs galions dedans ne sachant pas vraiment si un jour nous pourrions en reprendre. Elle était triste d’avoir quitté nos parents, j’étais excité par l’aventure qui s’offrait à nous.
Poudlard. Un château immense. Nous étions arrivés en barques, il fallut grimper de longs et pénibles escaliers, au moins, nous n’avions pas à porter nos valises. J’adorais l’allure du château, j’adorais les habits des plus vieux. Je ne comprenais rien aux maisons à vrai dire, j’admirais un peu tout. Je me fichais d’où on allait me placer, je me souvenais d’Arthur disant à ma mère qu’on allait en baver si j’étais mis à Serpentard. Etonnamment, tout le monde se faisait du souci juste pour moi. Je fus le premier appelé, ne sursautant même pas lorsque le choixpeau se mit à parler. « Hmmm, tu me sembles bien sûr de toi mon petit ! Ambitieux, charismatique, courageux, loyal, travailleur tout en aimant ne rien faire….Je pourrais te placer un peu n’importe où en fait, même si je vois en toi de grande chose. Tu songes à Serpentard n’est-ce pas ? Connais-tu son histoire ? Tu rêves de grandeur, de reconnaissance, il y a en toi quelque chose de sombre, d’ambitieux, de complexe. » Les autres avaient visiblement compris, beaucoup me dédaignaient du regard. « Malgré le fait que tu sois né-moldu, ça sera…. SERPENTARD ! » Je ne savais pas si je devais me réjouir, au fond, j’étais content. J’avais l’impression que je devais appartenir aux serpents. De l’autre, je n’aimais pas les regards de certains sur moi. Plus tard, j’avais appris que Salazar Serpentard avait toujours prôné la pureté du sang, que pour beaucoup, j’étais un intrus, un voleur de place et Maelle n’était pas mieux que moi pour eux. Je n’avais jamais été d’un naturel très bagarreur, mais après notre première année chez les verts, j’avais compris qu’il fallait que je me batte pour nous deux, pour qu’on soit accepté, pour qu’on montre ce qu’on valait ! Plus le temps passait, plus je réussissais…

Nous avions 18 ans, nous étions jeunes et cons comme beaucoup d’entre nous. Depuis des mois, j’avais entrepris de retrouver nos parents biologiques. Nous étions rentrés à Dublin pour les vacances de Noël comme à chaque fois. Nous savions transplaner même si à chaque fois, je finissais par être malade. Nous avions trouvé nos papiers d’adoption, leurs noms et tout ce qui allait avec. Internet chez les moldus étaient une chose incroyable qui ne me manquait pourtant pas de retour à l’école. Lorsque l’on se rendit compte que les Spencer avaient menti, il était trop tard pour nous. Main dans la main devant leur porte, j’avais déjà sonné. Une femme arriva, elle avait une longue tresse qui attachait sa longue crinière de feu, le visage couvert de tâches de rousseurs. Il n’y avait pas de doutes possibles en réalité. Elle resta choquée, accrochée à sa porte lorsque son mari arriva. J’avais l’impression de me regarder dans un miroir avec 20 ans de plus. « Entrez. » A vrai dire, je pensais qu’on nous fermerait la porte au nez. Mais vu comme ils avaient l’air bourgeois, la politesse se devait de passer avant les rancoeurs. Durant presque dix minutes, personne n’osait parler alors que la bonne nous servait le thé avant de repartir dans sa cuisine. « Comment vous nous avez retrouvé ? » « Vos noms… Internet… » « Des personnes comme vous savent l’utiliser ? » Ce dédain, son côté si hautain, cet air supérieur, tout me donna envie de vomir. « Alors vous saviez ? » La femme se leva indignée. « Bien-sûr que nous savions…. Vous étiez si parfait à la naissance, et après…. » « On était des monstres pour vous ? » « Oh vous l’êtes encore ! » La voix grave de Mr Spencer résonna dans le salon victorien. « Des prêtres sont venus vous exorciser, rien ni faisait. Vous étiez toujours aussi étranges, des objets de foire, voilà ce que vous étiez ! Bons à enfermer ! Comment vous garder ? Nous avons fait croire à votre mort ! C’était mieux comme ça ! Dehors maintenant ! DEHORS !!! » La rage qu’on voyait en lui m’avait tellement mis en colère, prêt à lui sauter à la gorge, il m’asséna la première gifle. Maelle était derrière moi. Horrifiée, pétrifiée… Sans le comprendre, un tas de papier pris feu, puis le canapé, un rideau. « Maelle vient ! » Je la pris avec moi, courant vers le fond du jardin alors que la maison se consumait rapidement dans des flammes meurtrières. A l’intérieur, on pouvait entendre leurs cris. Sans une once de regret, je lançais des collaporta sur toutes les fenêtres et portes, emprisonnant ainsi ces trolls. Un incendio sortit de ma bouche les acheva. Leurs cris, l’odeur nauséabonde. Je regardais les flammes danser devant moi, Maelle accrochée dans mon dos. Elle avait provoqué l’incendie contre sa volonté. J’avais été le réel meurtrier empêchant tout le monde de s’en tirer. Pourtant elle fut la plus atteinte.

« Maelle ? Encore les voix ? » Prostrée sur le canapé de la salle commune, elle se balançait d’avant en arrière. « Ils savent, ils le savent tous, je vois leurs regards, j’entends les chuchotements ! Je deviens folle Milo… Je deviens vraiment folle ? » Elle s’était jetée à mon cou en larmes. Je l’avais enlacé, bercé. Comment aurais-je pu savoir que ce que nous avions fait allait la détruire de cette manière ? « Tu n’as rien fait Mae… Je suis le seul coupable. » Elle n’avait pas voulu les retrouver, encore moins aller les voir, j’avais insisté. Je le voulais vraiment. Je les avais empêchés de se sauver. J’avais tout fait, pas elle. « Tu n’as rien fait de mal princesse, j’aurais dû éteindre les flammes. » J’essayais de la soulager, de la déculpabiliser, mais son état avait empiré. Elle en avait presque été incapable de suivre les cours correctement, pourtant tout le monde s’était accordé à dire qu’il ne fallait pas la faire partir. Je m’étais battu pour qu’on ne l’envoie pas à l’asile de Sainte-Mangouste, j’avais raté volontairement mes BUSES pour redoubler avec elle. Maelle était ma raison de vivre. Jamais je ne l’aurais abandonné. Les années passèrent, le diplôme arriva rapidement. On l’obtint tous les deux malgré nos difficultés respectives. Depuis mon enfance, on m’avait diagnostiqué une hyperactivité avec un trouble de la concentration, hormis en potion ou en sortilèges (voir en DCFM ou en SACM), je m’endormais souvent en cours pas ennui ou alors je remuais sans cesse incapable de me focaliser sur les conneries que le professeur pouvait bien raconter. On me ferma les portes de l’université, brisant mon envie de devenir médicomage. Je fus heureusement pris rapidement à Honeydukes, j’avais envie de travailler, je n’avais plus envie de dépendre de nos parents. Il était temps. Depuis, je vis à pré-au-lard avec Maelle qui est devenue la nouvelle bibliothécaire de l’école malgré son jeune âge. Nous sommes inséparables comme souvent et j’ai pu avec le temps faire mon nom. Un sang de bourbe à Serpentard. Nous étions l’exception qui confirmait la règle.