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 MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere

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MessageSujet: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyLun 23 Sep - 18:59


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D’un geste machinal, elle porte sa main à son torse. Elle fait glisser ses doigts au bout de la chaine en argent autour de son cou, effleurant en douceur l’anneau qui y pend. L’alliance de Bellatrix, offerte par son père des années auparavant. Anneau qu’il a lui-même dû arracher de l’annulaire de son épouse massacrée pendant la guerre. Morrigan baisse la tête. Le poids de cet anneau la terrassera un de ces jours. Autour d’elle, les élèves se pressent. Ils papillonnent, passent d’une chose à l’autre, d’une personne à l’autre sans s’attarder sur aucune, ils parlent du cours de potions, de leur dernier repas, de leurs futiles problèmes de cœur. Elle les regarde : pauvres enfants, ils ne tiendraient pas deux secondes dans la peau d’un Lestrange. Est-ce de la pitié ? Sans doute quelque chose comme cela. La pitié implique une position de force par rapport à autrui, elle n’a pas honte d’avoir pitié. De la pitié et du dégout. Elle se fraye un passage parmi la foule. Elle n’a pas à se battre beaucoup, les gens s’écartent sur son passage. C’est comme ça depuis le premier jour, depuis la première seconde. Lestrange. Lestrange avaient-ils dit. Vermine. Vermine avaient-ils pensé. Et elle le voit, tous les jours depuis lors, sur leurs visages déformés par la haine, dans leurs yeux injectés de colère. Elle le voit. Et sa haine à elle, pourtant infinie, ne semble pas rivaliser avec toutes les leurs. Et ça la tue. Œil pour œil. Mensonge. Elle n’arrive même pas à leur rendre un dixième de leur haine. Et elle s’en veut. Elle lance un regard noir à un garçon de première ou deuxième année qui vient de passer trop près d’elle. Il s’écarte, il s’écrase. Morrigan fait voler avec le dos de sa main une mèche de ses cheveux ébène derrière son épaule, elle relève le menon  et prend l’escalier sur la droite. Syracuse l’attend à l’entrée de cachots. Elle semble préoccupée. « Où sont tes poules ? » La bouche de Syracuse s’élargit en un sourire qui se mue en rictus étincelant. Ça aura au moins eu le mérite de l’amuser, la question de Morrigan était très sérieuse cependant. Carrow était toujours accompagnée de deux ou trois élèves de Serpentard. Morrigan ne voyait pas ce que Syracuse leur trouvait, elles avaient la fâcheuse habitude de jacasser sans arrêt de façon absolument insupportable. « Je devais voir Alexander, mais j’avais cours jusqu’à 18h, je l’ai manqué. » Un éclair de tristesse assombrit le visage de Syracuse. Morrigan arque un sourcil. Elle ne sait jamais comment réagir quand Syracuse lui parle de son cousin. Elle, d’ordinaire si réfléchie et déterminée devient timorée et écervelée. Morrigan n’écoute plus Syracuse et alors qu’elles s’introduisent dans la salle commune des Serpentard, ses pensées, détournées des cousins Carrow, se sont portés sur son cousin à elle. « J’ai récupéré la clé de la salle des profs. » Clin d’œil complice. Morrigan sourit à Syracuse, elle ne lui demandera pas comment elle l’a trouvée, Syracuse à ses sources, qu’elle ne partage pas, elle préfère utiliser son quota d’interrogations pour poser la vraie question : « Pourquoi, Diantre voudrais-tu la clé de la salle des professeurs ? » Syracuse se rapproche, baisse le ton et répond dans le creux de l’oreille de Morrigan, comme un secret qu’il faut à tout prix garder, que c’est la salle la plus sécurisée et la plus souvent déserte la nuit. Puis, comme un besoin vital de relâcher la pression, les deux vipères pouffent puis rigolent sans vraiment savoir pourquoi.

***

Ils avaient prévu de se retrouver dans la salle des professeurs. Ils n’avaient pas considéré d’en faire une habitude, mais ils s’y étaient retrouvés une fois, puis une autre, et encore et encore. Et puis, sans s’en rendre compte, c’était devenu leur truc. La salle des professeurs. L’endroit avait ce côté prohibé qui leur plaisait. Après tout, ils seraient de toute façon blâmés pour leurs actions, qu’elles soient condamnables ou non, alors, un peu plus, un peu moins. Il est tard, quelques minutes seulement avant le couvre-feu, Morrigan se faufile hors de la salle commune et monte au rez-de-chaussée. Cupid, l’insupportable préfet-en-chef venait de passer pour sa ronde. Le meilleur moment pour se promener. Faire des doubles d’une clé, rien de plus facile. Quand Syracuse avait obtenu le fameux laisser-passer pour l’antre suprême de l’autorité, il n’avait pas fallu longtemps à Morrigan avant de se permettre de profiter elle aussi de ce privilège. « Encore toi ? » Morrigan lance un regard noir au tableau à droite de la porte. L’homme à la barbe rousse, assis dans un fauteuil de velours vert la toise de haut en bas. « Les Lestrange, tous des dégénérés. » « Oh ta gueule toi ! » Elle chuchotte, mais vérifie quand même des deux côtés que personne ne vient. Sans laisser le temps à Barbe Rousse de  quitter son tableau vers celui d’à côté, elle le décroche de sa fixation, le retourne puis le pose par terre, face contre le mur. Là il cessera d’accabler son monde. La clé tourne dans la serrure et le verrou cède dans un cliquetis discret. Morrigan prend soin de laisser la porte entrouverte et se glisse à l’intérieur. Un feu brule encore doucement dans l’antre de la cheminée, Morrigan s’installe sur le canapé en face. Les flammes dansent, elle les fixe. Elle porte sa main à son cou, serre l’alliance de Bellatrix puis baisse le regard. En or blanc, incrustée de trois diamants et quatre émeraudes, l’anneau brille d’un éclat doré à la lumière du feu. Elle se demande dès fois, si elle l’aimait cette alliance, Bellatrix. Les gens la dépeigne comme déterminée et très peu sujette aux sentiments. Aimait-elle cette alliance ? Aimait-elle cet homme ? Son père. Rodolphus était fou de sa femme. Était-ce réciproque. Morrigan se demande parfois si elle pouvait aimer. Le pouvait-elle ? Et elle-même, le pouvait-elle ? Morrigan aimait, elle aimait son frère, il était une extension de son être, c’était facile. Elle aimait Rohàn, il est son âme sœur. Elle aimait Alesya, tellement que s’en était douloureux, parfois. Mais les autres ? Elle détestait les autres. Elle devrait se marier un jour, et même si l’idée la répugnait, au fond d’elle, elle savait que son père l’envisageait sérieusement. Comment Bellatrix avait-elle accueilli la nouvelle ? S’était-elle laissé faire comme il le seyait aux êtres de leur rang ? Un crépitement la fait sursauter et la tire hors de ses pensées. Puis la porte grince en s’ouvrant. Morrigan bascule sa tête en arrière, posée sur le dossier du sofa, elle n’arrive pas à apercevoir Rohàn. « On est vraiment foutus hein Rohàn ? On s’est fait baisé, depuis le jour de notre naissance et chaque jour depuis, hein Rohàn ? »
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Rohàn D. Lestrange
Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyMer 9 Oct - 11:04

Les gens lui donnaient envie de commettre un meurtre. Il était devenu paranoïaque après son agression, mais partout où il allait, il avait l'impression qu'on se moquait de lui, que les gens chuchotaient sur sa faiblesse ou révélaient tous ses secrets. S'il avait pu penser au départ que la migraine n'était qu'une conséquence de sa chute ou des coups qu'il avait pris à la tête, la sensation d'intrusion n'avait pas faibli depuis l'attaque, et il avait toujours l'impression d'être suivi, à découvert. Il n'était pas un expert, mais il connaissait la légilimancie, et son fonctionnement. Il n'avait osé dire à personne ce qui avait du se passer, de peur qu'on ne le croie plus assez fiable pour assumer ses responsabilités, mais l'idée qu'une personne se baladait avec ses souvenirs le mettait en rogne, et lui donnait donc, envie de tuer des gens. N'importe qui aurait fait l'affaire, un première année même aurait pu suffire. Ce n'était pas dans ses habitudes de tuer les enfants, mais plus personne n'était innocent à cette époque, surtout à 14 ans.
Le seul point positif de toute sa journée fut de se souvenir qu'il avait rendez vous avec sa cousine, dans la salle des professeurs. Il ne savait pas comment elle avait eu la clé, ne s'en souciait pas, à vrai dire, et les heures défilèrent avec une infinie lenteur jusqu'au soir, laissant son humeur se dégrader de plus en plus. Enfin, une fois le couvre feu commencé, il se leva de son canapé dans la salle commune, pour sortir et la rejoindre, toujours un peu l'appréhension au ventre d'une nouvelle attaque. Mais rien ne lui arriva cette nuit, et il parvint à sa destination sans aucun problème.

Fermant la porte derrière lui en jetant un dernier coup d'oeil dans le couloir pour vérifier qu'ils étaient bien seuls, et que personne n'irait les déranger, Rohàn ne répondit pas aussitôt à la question de sa cousine, prenant le temps d'avancer jusqu'au dos du canapé, pour poser ses mains sur les épaules de la jeune femme, enfonçant ses doigts dans ses cheveux avec plaisir. Il ne savait pas ce qui l'avait troublé en ce jour, mais il ne tolérerait pas qu'elle soit malheureuse, qu'elle se questionne. Mais dans le même temps, ses interrogations soulevaient les siennes, l'obligeant à cogiter à son tour. Foutus dés la naissance, oui, effectivement.  Voir même avant. Depuis que le monde était tombé assez bas pour que les né moldus se pensent égaux aux sorciers, posant leurs regards salaces et vulgaires sur les jolies jeunes filles de leur maison, sans comprendre qu'elle leur était inaccessible. Rohàn en avait chaque jour la chair de poule, à imaginer ces sous êtres penser à Morrigan, à sa sœur. Ils n'avaient pas le droit de les rabaisser, pas le droit de les regarder.
Baissant la tête jusqu'à toucher le front de la brune avec le sien, fermant les yeux pour essayer de lui communiquer un peu de calme, ne voulant pas voir ce rare moment de retrouvailles gâcher par ces pensées, il commença à parler d'une voix tranquille. « Ne dis pas hein, Morrigan, c'est tellement vulgaire dans ta bouche. Et ne dis pas ça. On a pas commencé avec les mêmes cartes que les autres, mais on se relève toujours, et on finira par leur montrer qu'ils avaient tous tords, d'accord? » La défaite n'était pas envisageable, ils n'étaient pas fait pour perdre. Ils n'avaient pas survécu à deux guerres sorcières et une quasi-extinction de la famille pour se laisser abattre maintenant, alors que leurs actions commençaient à avoir de l'effet.

Tous les tourments de Rohàn le laissèrent toutefois tranquille en quelques secondes, confortable auprès de sa cousine, à l'abri des regards. Il était arrivé énervé devant la salle des profs, encore bleui des coups qu'il avait pris, hésitant à rejoindre Morrigan, de peur qu'ils soient pris en flagrant délit, peur d'être suivi, mais plus rien n'importait dans le silence de la pièce. Lâchant un soupir, il finit par enjamber le canapé pour se laisser glisser à coté de la jeune femme, passant un bras derrière son cou pour la ramener contre lui, heureux de sentir sa chaleur et sa présence. Enfouissant son visage dans ses cheveux à nouveau, il continua à parler, essayant de la distraire. « Ils peuvent persifler dans notre dos, vouloir notre mort ou nous insulter, mais à la fin, c'est nous qui les tueront. Qu'importe ce qu'ils disent ou pensent, nous sommes bien au dessus d'eux, et c'est pour ça qu'ils nous haïssent. Et puis, au final, on est pas si mal, tous les quatre. Tu peux compter sur nous, tu le sais non? » Okay, Benjen n'était pas vraiment en état de s'occuper de lui en ce moment, mais il était toujours aussi direct et protecteur envers sa petite sœur, comme Rohàn. Il ne laisserait jamais quelqu'un faire du mal à Morrigan, que ce soit en paroles ou en actes, il ne supporterait rien. Réagissant instinctivement à l'idée d'une agression, il la serra contre lui plus encore, avant de siffler entre ses dents, comme un idiot. Forcément, serrer la jeune fille contre ses bleus et ses côtes à peine réparées était un mauvais plan.
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyVen 25 Oct - 19:12


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La clé tourne dans la serrure puis Morrigan entend les pas de son cousin s’approcher. Son ouïe doit lui jouer des tours, ou alors c’est qu’elle n’est pas habituée au silence si profond à l’intérieur du château, en tous cas, quand les mains de Rohàn se posent sur ses épaules, elle ne s’y attend pas : elle tressailli légèrement. L’inconfort ne dure pas longtemps, et déjà Morrigan se perd dans le contact des doigts du nouvel arrivant dans ses cheveux. Elle appuie sa tête là où la caresse des phalanges de Rohàn se fait ressentir pour en maximiser la perception, être sûre qu’il est bien là, à ses côtés, encore et toujours. Morrigan sent le souffle de Rohàn se rapprocher, elle sent sont front se poser délicatement contre le sien. Les mains de Rohàn se serrent sur ses épaules. Morrigan soupire de soulagement, ferme les yeux et se laisse aller complètement à cette étreinte. « Ne dis pas hein, Morrigan, c'est tellement vulgaire dans ta bouche. » Morrigan baisse la tête. Elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle avait recommencé à dire hein. « Mauvaise habitude » chuchote-t-elle en guise d'excuse alors que Rohàn poursuit sur sa lancée : « Et ne dis pas ça. On a pas commencé avec les mêmes cartes que les autres, mais on se relève toujours, et on finira par leur montrer qu'ils avaient tous tords, d'accord? » Morrigan déglutit difficilement pour laisser les mots sortir de sa bouche, mais une fois cette dernière entrouverte, Morrigan se rend compte qu’elle n’a rien à répondre. Elle se limite à acquiescer, docile. Elle veut le croire, tellement fort qu’elle le croit sans doute.

Rohàn la rejoint de son côté du canapé et s’installe à ses côtés. Il passe un bras protecteur derrière son cou et penche la tête vers elle. Morrigan fait de même, le regard toujours fixé sur les flammes dans l’âtre. Pendant un instant, elle ne pense plus à rien. C’est ce qu’elle aime quand elle est avec son cousin. La capacité qu’elle acquière à ne plus penser. Rohàn l’attire doucement vers lui et Morrigan se laisse aller. « Ils peuvent persifler dans notre dos, vouloir notre mort ou nous insulter, mais à la fin, c'est nous qui les tueront. Qu'importe ce qu'ils disent ou pensent, nous sommes bien au-dessus d'eux, et c'est pour ça qu'ils nous haïssent. Et puis, au final, on est pas si mal, tous les quatre. Tu peux compter sur nous, tu le sais non? » Morrigan lève la tête vers Rohàn, s’extirpant légèrement de son étreinte au passage. Son discours lui arrache un sourire, elle lui adresse. Comme avant, comme toujours. Il est celui à qui elle offre ses sourires. Elle sait que Rohàn dit vrai. Elle n’a aucune raison de douter d’eux. « Je sais. » Elle se love à nouveau dans les bras de son cousin qui la serre plus fort contre son torse. C’est alors qu’il siffle en réponse à une douleur. Morrigan se déplace instantanément. Elle fait volte-face pour avoir une vision globale de son cousin. Elle scrute sur son visage l’expression qu’il arbore suite à la souffrance qu’il vient d’éprouver. Elle lève un sourcil puis les fronce. « Laisse-moi voir. » C’est un ordre, pas une question. Elle n’attend pas l’autorisation de Rohàn et soulève son tee-shirt.

Alors elle voit le bleu du bas de la poitrine jusqu’au milieu du ventre. Ce bleu qui a un peu disparu par l’application d’essence de dictame et qui peut sembler presque invisible pour des yeux lambda, mais par pour ceux de Morrigan. Parce qu’elle connait le corps de Rohàn mieux le sien. Par cœur. Elle connait chaque courbe, chaque marque, chaque tache, chaque cicatrice. Un éclair d’inquiétude traverse les yeux gris de Morrigan alors qu’elle passe doucement ses doigts sur les côtes de Rohàn. Au moins trois sont cassées. Il n’est pas passé par l’infirmerie car s’il l’avait fait, il serait comme neuf à présent. Les potions de l’infirmerie font des miracles. Elle peut comprendre les raisons qui l’ont poussé à ne pas se présenter à l’infirmier, mais le voir souffrir la mets hors d’elle. Elle se mord la langue pour ne pas sortir de ses gongs puis lève le regard vers Rohàn. C'est alors qu'elle remarque son arcade plus gonflée qu'à l'ordinaire et la cicatrice de la coupure à l'ange de sa bouche. Il a fait du bon boulot à essayer de cacher cela, pas si bien que si ça avait été elle, mais un bon boulot quand même. Morrigan s'en veut de ne pas avoir remarqué cela à la seconde où ses yeux se sont posés sur le visage du Serpentard. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Un millier de questions se bousculent dans sa tête : Qui a fait ça ? Quand est-ce-arrivé ? Pourquoi n’es-tu pas venu me voir à la seconde même où ça s’est passé ? Elle veut savoir comme il va, comment il se sent, mais elle ne peut s’empêcher de poser la question qui la taraude réellement, même si elle sonne comme une accusation et que ce n’est absolument pas ce qu’elle veut laisser entendre : « Quand allais-tu me le dire ? » Pourquoi ne lui avait-il pas déjà dit ? Elle voulut lui laisser une chance de s’expliquer avant de se sentir trahie : elle en fut incapable. Sans même qu’il ait eu le temps de répondre, elle baissa les yeux, éploré de savoir qu’elle avait dû le découvrir d’elle-même avant qu’il n’ai osé lui en parler.



Spoiler:
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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyLun 28 Oct - 23:52

Sentir sa peau contre la sienne le calmait, faisant fuir une à une toute pensée morose ou violente, tournant au contraire son cerveau vers la recherche de plus, plus de contact, plus de tendresse, plus de calme, encore. Son rythme cardiaque et sa tension devaient sans doute ralentir, aussi, comme un reptile enfin à l'abri de sa tanière, et chaque inspiration amenait à ses narines l'odeur des cheveux de sa cousine, agissant comme un aphrodisiaque. Il adorait ses cheveux, plonger ses doigts dedans et jouer avec ses boucles, les voir cascader sur ses épaules nues, tout autant qu'il l'adorait elle. Les mots qu'il laisse sortir de sa bouche n'ont que peu d'importance, au final, dans le silence de la pièce, ils ne sont là que pour rassurer Morrigan, pour que cette tension qui rigidifie sa tenue la quitte, pour que les souçis disparaissent, soient repoussés derrière la porte. Rohàn ne se faisait bien sur pas d'illusion, il ne pouvait pas faire en sorte de les effacer totalement, pas sans faire un génocide, mais il voulait que ce havre de paix soit pour eux un endroit où ils pouvaient prétendre, croire à une vie meilleure. Et il était sur, il se battait pour cela, qu'un jour, plus personne ne regarderait sa jolie cousine sans autre chose que de l'admiration ou du désir. Les Lestrange n'étaient pas des bêtes de foire ou des fous à lier, pas des personnes ordinaires sur lesquelles on pouvait chuchoter, cancaner, non, ils étaient bien au dessus de tout ça, ils étaient comme une royauté d'un empire déchu, les vestiges d'un autrefois bien meilleur. Et les graines d'un futur aussi brillant.
Abandonnant sa position le temps de la rejoindre sur le canapé et de l'attirer contre lui, il continua, voulant s'assurer qu'elle comprenne, qu'elle accepte sa logique, qu'elle éradique de ses jolis yeux ces doutes et cette pointe de honte qui n'avaient rien à y faire. L'avis des autres ne devait jamais compter pour eux, ils n'avaient que faire de la plèbe, que faire des remarques des communs, ceux qui ne savaient reconnaître la supériorité même quand elle les regardaient, au bout d'une baguette pointé vers leur cœur. Ils étaient peu nombreux, ceux auprès desquels Rohàn prenait conseil, ceux dont les paroles pouvaient influer sur ses actions, et chacun de leur nom était chéri au plus profond de son être, tandis que tous les autres pouvaient l'insulter jusqu'à s'ouvrir la gorge qu'il ne broncherait surement pas. Pour Morrigan, il souhaitait qu'il en soit de même, qu'elle s'endurcisse assez pour ne plus être atteinte par toutes les accusations qu'ils subissaient tous les jours, mais il comprenait dans le même temps qu'elle n'y arrive pas ; elle était plus jeune, plus fragile, plus douce et sensible. Elle restait bien sur une Lestrange, mais elle n'avait pas gagné son surnom de Fey pour rien, et sa fragilité n'était pas une faiblesse, pas pour Rohàn, pas quand elle permettait de voir de tels sourires effleurer ses lèvres et lui donner envie de plonger sur elle, de l'embrasser jusqu'à sentir son souffle se faire plus faible, sentir son cœur battre dans sa poitrine.

Il s’apprêtait d'ailleurs à le faire, quand elle bougea contre ses côtes et qu'un sifflement malencontreux arriva aux oreilles de sa cadette. Il était stupide, certes, d'espérer venir ici sans qu'elle ne remarque rien, alors que leurs rencontres finissaient souvent de la même façon, mais il n'avait pas eu le cœur à lui refuser un moment ensemble, et pas le courage d'aller à l'infirmerie pour se faire soigner. Il avait eu pire, voilà ce qu'il se disait, bien pire, tout comme sa sœur subissait pire sans qu'il ne puisse y faire grand chose. Il devait endurer, pour se rappeler ses erreurs et apprendre d'elles. Ses mains froides sur sa peau le firent frissonner et il n'osa pas bouger, hypnotisé par ses ordres et son regard commandeur. Le brun ne se donna pas la peine de baisser les yeux vers sa peau découverte, sachant très bien ce qu'elle allait y voir. Une blessure presque disparue, mais qui jurait sur sa peau dorée, trop sombre pour être un simple coup de soleil, trop claire pour être une marque naturelle, d'une couleur qui ne signifiait pas la santé. Sentir ses doigts frôler ses côtes l'obligea à prendre une bouffée d'air un peu plus pénible, mais il ne bougea pas, la laissant inspecter son corps autant qu'elle le voulait, lui devant bien ça pour avoir cru pouvoir le lui cacher. Il n'avait pourtant qu'une envie, cacher sa vulnérabilité pour l'embrasser et lui faire oublier, mais il n'avait pas le droit de lui faire ça. Ils étaient une équipe, voire un couple, et il n'oserait jamais la distraire d'une telle façon, pas sans son accord.
Attrapant tout de même ses doigts dans une de ses mains pour les porter à ses lèvres abimées, il les embrassa, cherchant à se faire pardonner silencieusement. Parler de cet épisode était difficile, et il ne pouvait lui avouer qu'il avait d'abord cherché le réconfort des bras de Charles avant de venir dans les siens, sans éprouver une sorte de sensation de malaise dans la poitrine. La soirée avait été une longue successions d'erreurs et de souffrance, et certains jours, il ne savait pas s'il devait cataloguer sa fin de nuit avec le gryffondor parmi ces erreurs, ou en faire la seule bonne chose qui lui soit arrivé depuis longtemps.

Morrigan, en tout cas, attendait, et méritait mieux qu'un mensonge, à travers lequel elle verrait de toute manière en deux secondes. Il ne lui mentirait pas. « J'ai été attaqué, dans les sous sols. Je n'ai rien vu venir, et quand je me suis réveillé.. j'étais au sol. » Une manière plus édulcorée de dire qu'il avait rampé pendant plusieurs mètres avant de réussir à se lever, qu'il avait cru ne jamais réussir à respirer sans vouloir cracher du sang, et qu'il avait en plus décider de monter tous les étages du château, plutôt que de venir le voir. « Je ne voulais pas... je ne voulais pas t'inquiéter. Je ne sais pas qui a pu faire ça, je n'ai pas vu leurs visages, et je.... Ce n'était pas des larmes qui faisaient se tordre son visage ainsi, mais une frustration, une honte qui le dévorait de n'avoir rien pu faire de plus. Il était beau, le premier des Ombres, incapable de tenir le coup face à une petite agression. Je voulais oublier ce qui s'était passé. » En parler avec elle rendait la chose plus réelle, plus difficile à mettre de coté, et merde, ce n'était pas pour ça qu'il était venu la voir, il voulait se changer les idées, mettre tout ça derrière lui et sentir son corps contre le sien, pas avoir l'air du gamin de quatorze ans un peu terrifié qu'il avait parfois été. Jamais, au grand jamais, il n'avait eu l'intention de la blesser, mais comme toujours, il y arrivait quand même.
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyMar 19 Nov - 13:22


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Elle ne voulait pas lui faire mal, mais quand il frissonna au contact de ses doigts sur ses côtes, elle ne retira pas sa main. Elle avait besoin de ce contact. Elle avait besoin de sentir par elle-même. C’était encore plus douloureux que son sifflement l’avait laissé imaginer. Morrigan se mord la langue sans doute dans un espoir vain pour ressentir elle aussi une douleur comparable à celle que son cousin endure. « J'ai été attaqué, dans les sous-sols. Je n'ai rien vu venir, et quand je me suis réveillé, j'étais au sol. » Il n’avait pas baissé les yeux. Il les avait gardés plongés dans ceux de sa cousine. Morrigan ne baisse pas le regard non plus. Elle écoute. Elle essaye d’intégrer la maigre information que Rohàn lui donne. Elle sent que ça le tue, de ne pas en savoir plus. Un million de questions se bousculent dans sa tête. Elle ne se demande pas qui pourrait en vouloir à son cousin, elle sait que la liste est bien trop longue pour être détaillée. Mais elle n’arrive pas à croire que quelqu’un ait osé s’en prendre à lui. Y penser c’est une chose, passer à l’acte en est une autre. Elle veut se lever, aller trouver la lâche qui l’a attaqué par derrière, elle veut le dépecer, entendre chacun de ses os craquer sous ses coups, elle veut disséquer chacun de ses muscles et entendre ses cris, jusqu’à en être rassasiée, jusqu’à l’infini, probablement. Dans l’âtre, le feu qui crépitait doucement se met à cracher brutalement comme si on venait de l’alimenter d’un carburant puissant. Il brûle si violement qu’il en sortirait presque du foyer. Le cœur battant à la chamade, Morrigan se force à se calmer. Elle ouvre la bouche et inspire profondément. Puis son souffle, entrecoupé de tremblements, aussi lent que possible, émerge d’entre ses lèvres à mesure que les flammes se calment pour retrouver une taille normale. Elle arrive de mieux en mieux à contrôler ses sautes d’humeur quand elle se concentre vraiment. Et là, elle n’a pas envie de se laisser submerger par ses émotions, elle ne veut pas être en colère, elle veut juste être là, maintenant, avec Rohàn. Elle les tuera demain. Ce soir, pour Rohàn, elle devait se contrôler.

« Je ne voulais pas... je ne voulais pas t'inquiéter. Je ne sais pas qui a pu faire ça, je n'ai pas vu leurs visages, et je... Je voulais oublier ce qui s'était passé. » Il semblait honteux. Et elle, elle s’en voulait de lui avoir imposé de mobiliser ses souvenirs pour lui raconter. C’était trop récent pour qu’il n’en parle sans difficultés. Morrigan veut changer de sujet, mais, sans doute par égoïsme, elle n’arrive pas à se sortir l’attaque de la tête. Elle s’écarte de Rohàn. Elle a besoin de se lever. Elle a besoin de casser quelque chose. Elle se retient. Toujours assise, elle porte sa main à sa bouche et se pince la lèvre inférieure entre son pouce et son majeur. Puis elle baisse la tête pour fixer son regard ses genoux serrés. Sa main remonte vers ses cheveux et elle passe ses boucles brunes derrière son oreille. Elle serre les dents, ferme les yeux. Fort, comme si elle voulait échapper à la réalité, comme si elle voulait s’endormir, puis se réveiller en se rendant subitement compte que ce n’était qu’un rêve. Qu’un mauvais rêve. Perdue entre la colère et un autre sentiment sur lequel elle n’arrive pas à mettre un nom, Morrigan respire profondément puis ouvre à nouveau les yeux, le visage toujours penché en avant. Elle sent un poids dans sa poitrine, elle a du mal à respirer. Ce n’est pas uniquement de la colère. C’est complexe, c’est douloureux. Encore plus douloureux. « Je crois… » Elle est incapable de continuer sa phrase. Parce que le dire rendrait la chose trop réelle. Et elle ne pense pas pouvoir le supporter. Elle n’est pas faible, elle n’a pas le droit. Pas le droit de… Elle interrompt le fil de sa pensée. Elle n’a même pas le droit d’y songer. « Rohàn… » Elle venait de relever la tête vers lui. Sans pouvoir s’en empêcher, elle avait planté son regard inquiet dans celui de son cousin. Elle n’avait pas réussi à cacher son trouble. Elle a l’air faible. Elle l’est sûrement à cet instant précis. Parce que Rohàn est sa faiblesse. Il l’a toujours été. Mais elle avait confiance en lui, Il parvenait toujours à se protéger. Mais là, il avait échoué. Il avait été blessé. Toutes les certitudes de Morrigan venaient de s’effondrer. Parce qu’elle n’avait jamais eu à avoir d’inquiétude pour Rohàn, Benjen ou même Alesya. Elle n’avait jamais eu peur. Mais là elle était effrayée. Elle tente de toutes ses forces d’éjecter ce sentiment hors de son corps, mais il culbute et résonne dans sa tête, incapable de s’en extraire. La peur. Le sentiment sur lequel elle ne parvenait pas à mettre un nom, la sensation qu’elle se refusait d’éprouver, cette impression qu’elle n’avait que peu connu jusqu’à présent. Elle vient de grandir subitement. Soudain, le poids qui pesait sur ses épaules prend une nouvelle ampleur, effrayante, infinie. Insupportable. Intérieurement, elle brûle. Je crois… Ne lui dis pas. Rohàn… Tu n’es pas faible, reprends toi. Ne lui dis pas, ne le penses pas.  J’ai peur. Elle ne lui dira pas. Elle se mord la langue une nouvelle fois.

Elle s’approche de lui à nouveau, elle s’était éloignée mais se rend vite compte qu’elle ne supporte pas d’être avec lui sans sentir sa peau sur la sienne. Elle pose sa tête sur son épaule, elle ne veut pas risquer de lui faire mal une nouvelle fois. Ses doigts glissent vers son avant-bras. Là, ils ne peuvent pas le faire souffrir. Elle est gênée, soudainement timide comme une enfant. « Je suis désolée. » Au moment où elle susurre cette phrase, elle ne sait pas encore pourquoi elle s’excuse. Elle lui a fait mal, certes, et si elle le regrette, au fond, il n’y a pas de quoi s’excuser. Mais elle est vraiment désolée. Elle est désolée parce que si fort qu’elle tente d’oublier le sentiment qui la brûle de l’intérieur, elle en est incapable. « Mais, Rohàn, je crois que j’ai peur. » Elle l’a dit mais la sensation ne s’efface pas pour autant. Elle a toujours peur, pire encore, elle se sent coupable de ressentir cet effroi.
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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyMar 3 Déc - 21:08

Et voilà qu'il se sentait coupable. Il ne fallait pas grand chose, avec Morrigan, pour qu'il ait l'impression de l'avoir trahi, dans un sens. Il gardait tellement de secrets, il cachait des choses à tout le monde, mais sa petite cousine était tout de même celle qui connaissait la plupart de ses problèmes, de ses états d'âme, qui savait déchiffrer ses humeurs et alléger ses souçis. Alors, lui avoir caché ça simplement pour qu'elle le découvre toute seule, devant lui, cela lui donnait l'impression d'avoir failli à sa tâche, de ne pas être à la hauteur. Il était sensé la protéger, la calmer, être là pour elle, pas l'utiliser pour remonter à la surface. Ce n'était pas le rôle de Morrigan, jamais.
Mais il était trop tard, maintenant, pour se lamenter, et Rohàn n'avait donc plus que ses yeux pour pleurer... métaphoriquement parlant, bien sur, parce qu'il ne pleurerait jamais. Il n'en avait pas le droit, il n'avait pas le droit de s'effondrer maintenant, après l'attaque, des jours après. C'était du passé, il y avait survécu, il s'en était sorti, plus fort.... ou du moins plus averti. Leurs ennemis étaient bien prétentieux, à croire pouvoir les atteindre à l'intérieur du château sans s'attendre à des représailles. Mais le Lestrange allait leur faire payer le prix le plus fort pour cet affront, de ça, il était certain. Et une petite fey serait en première ligne, comme une valkyrie, sa valkyrie. Il le voyait déjà dans ses yeux, d'ailleurs, cette soif de vengeance, de justice pour lui, qui s'allumait, et Rohàn esquissa un sourire. Oui, il pourrait toujours compter sur elle pour venir se battre.

Malheureusement, Morrigan n'était pas que cette déesse de la mort, du moins, pas tout le temps. Lui savait quand elle risquait de passer d'un extrème à l'autre, et il posa une main sur son genou pour l'aider à se recentrer, pour attendre ou se prendre de plein fouet sa saute d'humeur, il se fichait de son choix. Dans les deux cas, il était là pour elle. Il l'avait déstabilisée, alors qu'elle venait chercher du réconfort auprès de lui, et la soirée ne risquait plus de suivre son schéma habituel, tout ça à cause de lui. Il avait brisé sa routine. La laissant donc se calmer toute seule, gardant les yeux sur sa silhouette frêle, il en profita pour enlever totalement son tee-shirt, dans un grincement d'épaules rouillées et de tissus cicatriciels protestant contre le mouvement. Il faisait assez chaud pour qu'il ne souffre pas d'être dévêtu, et il n'avait plus aucune raison de se cacher aux yeux de Morrigan, après tout. Posant la tête sur le haut du canapé, il attendit, patiemment, qu'elle se décrispe, qu'elle se remette à parler, mettant quand à lui de coté toute l'attaque. Il n'avait pas à s'attarder dessus.

Ses premiers mots lui firent reprendre attention, et le brun plongea son regard dans le sien pour y voir son désarroi. Elle avait l'air si jeune, si fragile, et tout ça, c'était à cause de lui, pour lui. Parce qu'il la centrait, parce qu'ils avaient toujours été ensemble depuis leur enfance, main dans la main, parce qu'elle était sa princesse et sa fey, celle qui pouvait lui faire tout ce qu'elle voulait sans que jamais il ne bronche. Parce qu'elle avait besoin de lui autant que lui avait besoin d'elle, et qu'il n'était pas – plus – à  la hauteur. Parce qu'il avait chuté. Et s'il chutait, alors, plus personne ne la protégeait, contre les mécréants, les né-moldus, les profiteurs et les pervers, les ennemis, les hommes et les bourreaux. S'il chutait, elle n'était plus Morrigan Lestrange l'intouchable, mais la cousine d'un mec battu.

La retrouver dans ses bras efface un peu de la morsure qui lui arrache les entrailles, parce qu'il se sent tellement, tellement mal de lui avoir fait ça. Parce qu'il aurait du être plus fort, savoir se débrouiller, éviter l'attaque, mieux cacher ses blessures... parce que les Lestrange ne sont pas faits pour la défaite et l'inaction. Mais elle était quand même là, et ce n'était pas un échec, au contraire, c'était sa victoire de tous les jours, la tenir contre lui, la serrer de ses bras pour qu'elle s'installe franchement sur ses genoux. Il aurait peut-être mal, mais tant pis, elle valait beaucoup plus que n'importe quelle blessure, il devait la rassurer, lui montrer que son roc était toujours là, solide. Peut-être un peu ébranlé par la tempête, mais capable encore de tenir longtemps face à l'adversité.
Fermant les yeux à l'entendre admettre sa peur, il soupira. Il n'avait jamais été bon pour ça, pour calmer les peurs, même enfantines. Quand Lesya était venu lui dire qu'elle avait peur de leur père, il n'avait pas su effacer ça. Juste... Il était juste capable de sourire et de dire que tout allait bien se passer. Ou pas.
Rohàn glissa sa main dans les boucles brunes de Morrigan, avant de lui embrasser le front, de parsemer son visage de baisers. Il ne pouvait pas vraiment parler, exprimer ses sentiments, mais il avait une voie pour parler, une voie plus physique. « Ne t'en excuse pas, c'est humain. Moi aussi, j'ai peur. » C'était la soirée déballons nos faiblesses, fallait-il croire.
L'embrassant une première fois sur ses lèvres, il chuchota ensuite. « J'ai peur de te perdre. » Dans le cou. « J'ai peur que tu trouves quelqu'un d'autre qui saura te faire rire. » Dans le creux de ses seins. « J'ai peur, qu'un jour, toi et Lesya ne soyez plus des Lestrange, mes lestrange. » Parce qu'ils étaient quatre, et qu'ils le seraient toujours. Hell, même Lucifer faisait partie de la famille, en quelque sorte.

Remontant pour la regarder encore dans les yeux, dans ce regard qu'il connaissait par cœur depuis qu'il l'avait vu pour la première fois dix neuf ans plus tôt, il sourit, espérant avoir réchauffer l'ambiance. « Mais tu sais ce que l'on fait à nos peurs, Morrigan. On met tout en œuvre pour qu'elles n'arrivent jamais. Parce que l'on est invincible, tous les deux. » Tous les quatre. Avec Charles, aussi, murmurait une petite voix insidieuse, mais il n'y prêta pas attention, parce que l'instant présent était concentré sur Morrigan. Morrigan, assise sur lui, figure de la débauche avec ses cheveux défaits et ses grands yeux, son teint pâle, désirable, désirable au point de l'embrasser encore.
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyLun 3 Fév - 17:48


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i'm just as fucked up as they say

Les lèvres de Rohàn sur son front diffusent dans tout son corps une chaleur qu’elle connait parfaitement. Le désir, fièvre aliénante qu’il lui faisait ressentir plus que n’importe qui. Parce que, si elle aimait la chaleur d’un corps qui enflammait le sien, les mains qui glissaient sur sa peau et torsadaient ses cheveux, le souffle ardent dans son cou et les perles de sueur d’un corps inconnu, si l’érotisme débridé, parfois honteux, semblait rassasier partiellement sa luxure, personne ne pouvait égaler Rohàn. Avec lui, elle avait poussé le vice au-delà des limites, débauche avilissante, stupre infâme : l’inceste, dont les rumeurs circulaient dans Poudlard et que les plus sensés se refusaient de croire. Les Lestrange, tous des dégénérés. Certes, mais leur défectuosité ne pouvait pas aller si loin, disaient-ils. Sordide, murmuraient-ils. Ils en seraient bien capables, osaient-ils. Mais ils ne le pensaient pas vraiment. Leurs esprits étriqués n’y croyaient pas vraiment. Parce qu’ils ne comprenaient pas. Ils ne pouvaient pas comprendre. Parce qu’aimer comme ça n’était pas donné à tout le monde. Aimer comme ça était un privilège, un cadeau rare que les âmes souillées par le sang dépourvu de magie ne pouvaient pas recevoir. Un amour si fort qu’il avait dû être prohibé par ces être salis qui, ne pouvant le ressentir, le jalousaient au point de ne pas pouvoir le contempler. Elle tressaille, son dos se cambre. Elle en tremble presque. « Ne t'en excuse pas, c'est humain. » Elle ne veut pas être juste humaine, la faiblesse des hommes la répugne, elle voudrait être plus que ça, elle voudrait être l’exception, elle voudrait être la perfection. Un soupir se glisse par-delà sa lippe alors qu’elle porte sa main à sa tempe en délaissant l’avant-bras de Rohàn. « Moi aussi, j'ai peur. » Elle arque un sourcil et lève les yeux vers lui. Il l’embrasse. Sur les lèvres. Tendrement. Elle brûle, contemple lascivement son cousin. Elle ne ferme pas les yeux. Pas avec Rohàn. Avec tous les autres oui, parce qu’elle veut se concentrer sur le contact et ne laisser aucune vision polluer le toucher. Mais pas avec Rohàn. Son visage à lui, elle veut le voir. Chaque fois que les lèvres de Rohàn se posent sur les siennes, elle garde les yeux ouverts pour sentir le désir grandir en elle et se transformer en un appétit névrotique, prenant peu à peu le contrôle, envie charnelle et souveraine. Elle en aurait oublié ses paroles, s’il ne s’était pas répété. « J'ai peur de te perdre. » Elle voulait lui promettre que cela n’arriverait jamais, mais les lèvres de Rohàn étaient descendues vers son cou et aucun mot ne pouvait interrompre cela.
 
« J'ai peur que tu trouves quelqu'un d'autre qui saura te faire rire. » Elle laisse échapper un gémissement alors qu’un nouveau baiser frôle sa peau. Il ne devrait pas avoir peur de la perdre. Comment peut-il seulement imaginer qu’elle le laisserait un jour tomber à la faveur d’un idiot quelconque qui ne lui arriverait jamais à la cheville ? Elle finit de déboutonner son chemisier. Pendue à sa chaîne en argent, l’alliance de Bellatrix bascule d’avant en arrière. « J'ai peur, qu'un jour, toi et Lesya ne soyez plus des Lestrange, mes lestrange. » Elle pense à Bellatrix, elle pense au mariage. Elle est parvenue à repousser l’échéance, mais elle n’est pas stupide au point de penser que sa lutte pour sa liberté est terminée. Un jour, elle risque de ne plus être une Lestrange. De cela aussi, elle a peur. Elle sait que si ce jour arrive, elle devra fuir, ne pouvant décemment pas accepter cette réalité. Elle aventure sa main dans les boucles brunes de son Lestrange et torsade une de ses mèches avec son index. La vipère garde la main sur son crâne en posant sa paume au-dessus de son oreille alors qu’il lève à nouveau la tête vers elle. Elle bloque son regard sur son sourire. « Mais tu sais ce que l'on fait à nos peurs, Morrigan. On met tout en œuvre pour qu'elles n'arrivent jamais. Parce que l'on est invincible, tous les deux. » Tous les deux. Invincibles. Imbattables, irrépressibles,  tyrans incontrôlables et impérieux. Invincibles. Morrigan veut y croire, mais alors que son regard glisse sur le torse nu de son cousin, elle manque de frémir. Invincibles ? Ou alors humains ? Beaucoup trop humains. Avec leurs faiblesses, trop de faiblesses. Rohàn était une faiblesse, de beaucoup de points de vue. Mais il était surtout sa force. Il était son roc, son ancre, il était le fixe dans un monde de mouvement, il était la vigueur dans la mollesse des jours, il était le calme dans les ouragans de son tempérament. Alors oui, ils étaient invincibles ensembles. Et les responsables de l’attaque ne resteraient pas impunis, elle les trouverait, et après avoir arraché chacun de leurs ongles, cassé chacune de leurs dents et dépecé chaque centimètres carré de leurs anatomies, elle découperait chacun de leurs doigts et une à une leurs oreilles, pour les laisser pourrir sous les infections puis finalement arracher leurs tripes pour leur faire avaler, le tout en prenant soin de les garder en vie pour, en définitive les donner à bouffer à des charognes. C’est à son tour de déposer un baiser sur les lèvres de Rohàn plus passionné que les précédents. Lascivement, elle passe ses ongles sur les joues de son cousin. « Je les trouverai. » La colère dans son regard s’est atténuée, au fond de ses yeux gris brille à présent une lueur de dédain. « Ceux qui ont fait ça. » Elle susurre puis glisse ses doigts vers le menton de Rohàn pour finalement porter ses mains vers son cou. Les pouces à l’opposé des paumes, comme si elle s’apprêtait à l’étrangler, sans appuyer cependant. Sa lèvre supérieure remonte sur sa mâchoire comme si elle s’apprêtait à émettre un grognement, mais sa bouche s’étire dans un rictus mauvais et elle passe charnellement le bout de sa langue sur sa canine. Elle exerce une légère pression sur la gorge de son cousin. « Et quand je les aurai trouvés… » Elle fait claquer ses dents avant d’ajouter, la mâchoire serrée : « Je les tuerai. »
 
Ses yeux s’adoucissent, elle relâche la pression provoquée par ses mains, les place sur les épaules de son cousin pour le contraindre à s'allonger et comme si rien n’était venu interrompre leurs baisers, elle dépose ses lèvres sur la clavicule de Rohàn. Assise sur lui, elle prend tous les soins du monde à ne pas presser contre son flanc au niveau de sa blessure, voir son visage se crisper de douleur serait de la torture.
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MessageSujet: Re: MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere   MORROHÀN + he touches you anywhere, you feel it everywhere EmptyLun 7 Avr - 20:59

Ils avaient l'air si perdus, si fragiles, comme ça, dans les bras l'un de l'autre, partageant leur peine et leurs pensées, profitant de la chaleur de l'autre, de la preuve qu'ils étaient vivants, présents. Un observateur n'aurait jamais pu les qualifier de dangereux, leur coller l'étiquette de déséquilibrés. À les voir comme ça, s'abreuvant l'un de l'autre, on ne pouvait pas qualifier leur relation de perverse, de contre nature. Ce n'était que de l'amour, une cohésion d'âmes qui avaient tout vécu ensemble, tout subi, tout supporté. L'embrassant et la berçant contre lui, lui chuchotant ses peurs et ses désirs, Rohàn se fichait du regard des autres, des rumeurs qui pourraient un jour leur tomber dessus. Il n'y avait pas de mal ni de bien dans cette pièce, entre eux, juste leurs cœurs battant ensemble et l'envie de tout oublier. Ses gémissements lui faisaient tourner la tête, lui donnaient envie de l'allonger sur le canapé, de la dévêtir totalement et de vénérer son corps toute la nuit. Alors il continuait à parler, à lui faire des promesses, acceptant sa main dans ses cheveux sans protester, frissonnant de sentir ses ongles contre son cuir chevelu, son regard brulant soutenant le sien. L'embrassant avec toute sa force, partageant son air avec elle, il la laissa parler en sentant chacun de ses mots le caresser, faisant réagir son corps avec plus de puissance que n'importe quelles actions. S'abandonnant à ses mains, la laissant lui serrer le cou, la laissant prendre le contrôle, il était pendu à ses lèvres, les pupilles légèrement dilatées par les mots qu'elle susurrait, imaginant la scène, Morrigan devant ces cadavres sans visages, baignant dans le sang de leurs ennemis avec son éternel sourire étrange et sa silhouette immaculée. Oui, ils les trouveraient, ils les tueraient, leur ferait payer cet outrage et leur ferait regretter d'être en vie, pour que la mort soit une délivrance, qu'ils l’accueillent avec soulagement, qu'ils les supplient encore et encore jusqu'à ce que leurs cordes vocales ne se brisent. Avant longtemps, il s'en faisait la promesse, il offrirait ce bain de sang à Morrigan, sa vengeance contre ceux qui l'avaient blessés, alors qu'elle était la seule à pouvoir apposer sa marque sur son corps.

Basculant en arrière en la laissant s'installer contre son corps, allant automatiquement glisser ses mains sous sa jupe pour lui maintenir la taille, caressant sa peau de ses pouces, il répondit à son baiser, toujours plus fort, toujours plus rapidement. Ses blessures n'étaient plus qu'une arrière pensée auxquelles il n'accordait aucune importance, rendues insignifiantes et indolores par le désir qui l'avait totalement envahi. Il avait envie d'elle, encore plus que d'habitude, il avait désespérément envie de plonger en elle, de la voir se cambrer, respirer l'odeur de ses cheveux tout en l'entendant gémir. Ses gestes se firent alors plus maladroits, passionnés. S'arrachant avant de perdre le contrôle, il vint embrasser le dessous de son menton, puis le haut de sa gorge, reprenant son souffle en sentant la douleur fourmiller sur sa peau, obligé de prendre de longues inspirations. « Hell hath no fury like a woman's scorn » chuchota-t-il, douloureusement conscient qu'elle était plus belle encore lorsqu'elle se battait contre quelqu'un, lorsqu'elle faisait plier l'échine aux autres. Morrigan, pour les autres élèves, était la moins dangereuse des Lestrange, mais lui savait, connaissait, la vérité, la douce folie que les prunelles de son amante recelaient, la force que ses mains pouvaient avoir sur une nuque fragile, le sang qu'il fallait verser pour la mériter.

Glissant sa joue contre la sienne, enfouissant son visage dans son cou, il laissa ses mains se balader encore, passant dans son dos pour dégrafer son soutien gorge, obligeant d'une pression sur ses reins sa chère Morrigan à avancer un peu afin de, sans bouger de sa position allongée, pouvoir presser une myriade de baisers sur sa peau enfin découverte, jouer de ses dents sur son épiderme pâle qu'il connaissait par cœur. Il savait quelle pression il pouvait faire subir de ses dents avant qu'elle ne marque, il savait combien de temps garder le contact pour la faire soupirer, quels étaient les endroits les plus sensibles de son corps, ce qui la ferait trembler, il savait tout cela et bien plus encore. Parcourant sa peau sans discontinuer, il la débarrassa totalement de sa chemise, la laissant en jupe sur lui, faisant partir une nouvelle vague de désir dans son ventre devant cette image de débauche. Jamais, il le promettait, jamais un autre ne la verrait comme il la verrait. Il les tueraient tous, lui aussi, tous ceux qui se réveilleraient le matin à ses cotés. Relevant le torse soudainement, pour l’asseoir totalement sur ses cuisses, il reprit ses lèvres avec violence, furieux des pensées qu'il avait eu. Jamais, jamais elle ne serait loin de lui, jamais elle n'aurait à trouver un autre homme, elle ne pouvait pas, n'en avait pas le droit. Mais elle avait tous les droits sur lui, tous les droits sur son corps, et il savait qu'il ne s'opposerait jamais à ses choix, quitte à s'en rendre malade, quitte à délirer pendant des jours, parce qu'il était esclave de son corps et de son âme. « Jamais, jamais je ne te quitterais. » Il avait grondé ça contre ses lèvres, une main sous sa jupe, terrible et sincère, en colère contre lui même et contre le monde. En colère contre cette culpabilité qui le rongeait à chaque geste, à cette peur de la perdre qui lui faisait perdre les pédales.
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