Mon nom est Christabelle Lawford. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Je suis étudiante de cinquième année à Poudlard. Je ne suis ni la plus populaire, ni la plus bizarre. Je suis de celle qui passe inaperçue, de celle qu'on ne remarque que lorsqu'on en est déjà amis. Une fille ordinaire qui a eut beaucoup de chance. Je suis ici pour raconter mon histoire et c'est ce que je vais faire comme si j'étais la narratrice d'un film de série B à deux balles.

Je suis née le jour le plus romantique qui soit; le 14 février. Normalement, j'aurai du naître un mois plus tard, mais j'en avais décidé autrement. J'étais prête à voir le jour. J'étais prête à porter le nom de Laura Aberson. Mes parents étaient tous les deux sorciers. Il était un auror comme les autres. Il n'avait jamais été reconnu ou n'avait jamais accomplis quelques exploits que ce soit. Il faisait simplement son travail du mieux qu'il le pouvait, chose qui n'était pas suffisant. Il échouait tout ce qu'il entreprenait, ou presque. Ma mère, elle, était à l'opposé. Elle réussissait dans tous les domaines. Elle était une grande médicomage reconnue, admirée. On la citait comme exemple, comme modèle que tous devaient suivre. Chaque jours, elle sauvait des vies. Même avant ma naissance, Il était jaloux d'elle. J'ignore pourquoi ils se sont mariés. J'ignore ce qui les a attirés l'un l'autre. Je ne le saurai jamais.

Je n'ai manqué de rien pendant mon enfance, grâce à l'emploi de ma mère. Lui était souvent absent, partie à la chasse aux anciens mangemorts qui n'avaient pas encore payer leurs crimes. Ainsi, je passais le plus clair de mon temps avec ma mère. Les gens venaient la voir même jusqu'à la maison pour se faire soigner et elle ne leur refusait jamais la porte. Elle était une sorcière hors pair. Cachée dans une armoire, derrière la porte à espionner par l'embrasure, je l'observais souvent user de sa magie sur ces malades, sur ces blessés. C'était une magie si pure, si bienfaitrice, que si elle avait pu avoir une couleur, elle n'aurait pu qu'être blanche aseptisée. Déjà toute petite, je voulais être comme elle. Je voulais faire une telle magie comme elle, mais tout ce dont j'arrivais à faire, c'était de recoller ma poupée lorsque je la brisais, et même là, ça ne fonctionnait pas toujours.

J'admirais ma mère autant que Lui m'effrayait. Lorsqu'il revenait, il avait toujours un air sombre, il était froid et lorsqu'il ne criait pas, il parlait si sèchement que je me mettais toujours à pleurer. Ma mère essayait toujours de me rassurer en me disant qu'il était stressé, que le stress était une chose qui arrivait lorsqu'un adulte travaillait trop. Je crois qu'elle ne voulait pas le voir elle-même qu'il n'y avait pas que le stress qui le rongeait. Plus le temps passait, plus la maison devenait invivable lorsqu'Il était là, mais redevenait chaude et accueillante lorsqu'Il partait. Les disputes éclataient de plus en plus souvent et j'avais de plus en plus peur. Ma mère tentait du mieux qu'elle le pouvait de me protéger, de me rassurer, mais elle devenait aveugle. Trop aveugle pour voir qu'Il était devenu dangereux. Elle en est même morte.

C'est arrivée une journée d'hiver, très peu de temps après mon huitième anniversaire. J'étais dans le salon en train de dessiner par terre. Ma mère lisait sur sa chaise près du foyer comme le stéréotype de la femme accomplie de l'époque victorienne. Il arriva plus tôt qu'il ne l'aurait du, sans prévenir, dans un boucan d'enfer. À peine avais-je eut le temps de lever la tête vers la porte du salon qu'il était entré dans la pièce. Je n'ai pas entendu ce que mon père marmonnait. Maintenant, je le sais, mais j'étais petite, j'ignorais ce qu'était les sorts interdits. Maintenant, à l'éclair verte que j'avais vu, je peux deviner à coup sûr qu'il avait marmonné un Avada Kedavra. Je n'étais pas la cible. Ma mère l'était. Il avait bien visé. Ma mère s'écroula sur le sol, morte. Même si j'étais jeune, je comprenais ce qui se passait. J'avais si peur. Je m'étais levé debout et, en voyant qu'Il s'approchait de moi à grand pas, je m'étais figée. Il pointait sur moi sa baguette. Il allait me tuer tout comme il venait de le faire avec ma mère. Je me trompais. Sa main de géant m'écrasa l'épaule et fixa son regard dans le mien. « Tu n'as jamais eut de parents. »

Au même moment où il jeta son Oubliette, le chat fît tomber quelque chose dans la pièce voisine. J'en dois beaucoup à ce chat. C'est grâce à lui que mon père a raté la fin de son sortilège. Je ne sais toujours pas pourquoi, lorsqu'Il est revenu dans la pièce après avoir vérifier si la maison était vide, j'ai prétendu ne pas le connaître. J'ignore également comment j'ai fait pour garder mon sang froid sans me trahir. Croyant que son sortilège avait fonctionné, Il avait ramassé les objets de valeurs et était partie, me laissant seule avec le cadavre de ma mère. J'aurai pu fuir, mais je restai là. Quelques heures plus tard, on frappa à la porte. J'allai répondre, paniquée, que j'avais trouvé le corps d'une femme que je ne connaissais pas. Je ne devais pas la connaître. Si Il apprenait que je me souvenais de lui, d'elle, de ce qui s'était passé, Il pourrait revenir. Et c'était la dernière chose que je désirais, qu'Il revienne.

Lui était partie, ma mère étant morte, on m'envoya dans une famille d'accueil puisque je n'avais ni oncle ni tante et que mes grands-parents étaient tous décédés. Cette famille d'accueil était très gentille et ils m'aimaient bien. Si bien qu'ils finirent par m'adopter et faire de moi leur fille. Jamais ils ne prétendirent être mes réels parents. Ils auraient pu, puisque je n'étais pas sensé me souvenir de mes vrais parents. Je ne leur ai jamais dit ce dont je me souvenais. J'avais peur qu'ils ne puissent pas me protéger. Ainsi, je grandis dans cette famille qui devint la mienne. Je portai leur nom de famille et même le prénom de la grand-mère de ma mère d'adoption. J'avais une sœur adoptive. Au début, je ne m'entendais pas particulièrement bien avec elle, mais les choses se sont étrangement calmé pendant l'adolescence. Elle n'a que deux ans de plus que moi.

Comme n'importe quelle sorcière de Grande-Bretagne, je reçue ma lettre pour Poudlard à quatorze ans. J'étais emballé à l'idée d'aller enfin étudier la magie. Dès ma première année, je m'appliquais à être la meilleure dans toute mes classes, mais principalement dans mon passe-temps favoris en dehors des cours. Je lisais tous les livres que je trouvais sur la médicomagie. J'apprenais par moi-même des sorts de soins. Le professeur d'enchantement devait me trouver bien agaçante. On a rapidement dit de moi que les soins étaient dans mon sang. Encore aujourd'hui, je m'applique à apprendre tout ce que je peux sur la médicomagie, même si j'ai enfin commencé à penser un peu à autre chose. Je me suis fais des amis que j'adore et puis, je dois l'avouer, il manque un garçon dans ma vie. Peut-être un jour. J'ignore ce que l'avenir me réserve.