(Skillet) ▽ "Falling in the black, Slipping through the cracks, Falling to the depths, can I ever go back? Dreaming of the way it used to be. Can you hear me?"
Les pas de Charles, qui traînaient sur le sol, résonnaient lentement dans les couloirs sombres des sous-sols de Poudlard. Depuis combien de temps déambulait-il là, esclave de ses jambes qui ne voulaient cesser de marcher car si elles s'arrêtaient, elles s'effondreraient et Charles ne pourrait plus se relever. Au détour d'un couloir, il leva les yeux et ne reconnut pas le chemin. Peut-être s'était-il perdu dans les profondeurs de Poudlard et qu'il ne trouverait plus la sortie. Une pensée fugace traversa son esprit. Peut-être que lui aussi s'était perdu ! Habité par ce mince espoir, il se mit à courir. Il devait bien être là, caché dans un cachot, quelque part, à s'entraîner à la magie noire... Il courut plus vite encore, il fallait qu'il se dépêche, ils avaient assez perdu de temps comme ça. Les meilleures plaisanteries étaient les plus courtes disait-on ; il était largement temps que celle-ci se termine. Il continua de courir, sans s'arrêter, ne sachant même pas où aller. Bientôt, il s'appuya contre un mur pour reprendre son souffle et soudain, il comprit. Le couloir lui semblait... familier. Il était revenu au point de départ, avait tourné en rond probablement toute l'après-midi. Il n'était pas perdu, pas plus Lune ne l'était. Le maigre espoir s'envola aussi vite qu'il était arrivé, et le Gryffondor se retrouva seul avec lui-même. Réprimant un sanglot, Charles reprit le chemin de la surface. C'était indéniable, on lui avait enlevé son meilleur ami, le seul élément réellement stable dans sa vie. Lune était sa corde de rappel et on la lui avait coupé, maintenant Charles tombait sans voir le sol se rapprocher à pleine vitesse. Soudain, quelque chose lui heurta l'estomac. Reprenant ses esprits, il vit qu'il était pas loin de la Salle des Potions. Le cours devait tout juste se terminait car les élèves de seconde années avaient envahi les couloirs étroits des sous-sol pour quitter la classe sans s'attarder avec Mr Ohlson. Il ne cria même pas sur le petit Poufsouffle qui l'avait bousculé, il n'en avait plus la force. Charles continua son chemin, les yeux rivés sur le sol, pauvre coquille qui s'était brisée et avait perdu tout son essence. Bientôt, les escaliers menant au Grand Hall apparurent devant lui, et au dernier moment, il bifurqua pour s'enfoncer à nouveau dans les profondeurs de Poudlard. Il se sentait mieux ici qu'à l'air libre. Et quelque part, il espérait secrètement qu'il tomberait sur un visage familier qui pourrait lui apporter un peu de réconfort. Avec un peu de chance, ce serait Rohàn. Avec un peu de chance, il pourrait lui parler, s'ouvrir à lui et il comprendrait. Avec un peu de chance, il en ferait autant, ou du moins le prendrait-il dans ses bras, juste pour l'assurer de sa présence... Fatigué de marcher, fatigué de penser, Charles se laissa tomber contre le mur. Une torche brûlait à quelques pas de lui, et d'un coup de baguette, il l'éteignit. Les ténèbres envahirent le couloir, et Charles ferma les yeux. Le silence était reposant et doucement, il essayait de faire le vide dans sa tête, comme Lune le lui avait appris. Vider son esprit pour pouvoir le fermer et ne plus penser à rien. L'Occlumancie avait-il appelé cela, ou l'art de fermer son esprit à ceux qui savaient le pénétrer. Bien entendu, Charles n'avait jamais réussi l'exercice et une fois de plus, le visage de Lune revint le hanter. Le Gryffondor ramena ses jambes contre son torse et posa sa tête sur ses genoux, les yeux toujours fermés. Il aurait pu dormir là, sa petite course – il ne savait même pas combien de temps il avait marché et couru – l'avait épuisé. Soudain, des bruits de pas résonnèrent au loin. Avec un peu de chance, ils ne passeraient pas par ici, se dit le sixième année. Mais à l'évidence, la chance l'avait abandonnait depuis longtemps maintenant. Entendant les pas résonner de plus en plus fort, Charles ne bougea pas mais sortit sa baguette, après tout, un Gryffondor à terre en ces lieux était une proie facile pour les Serpentards.
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Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Dim 24 Fév - 9:53
• everyone thinks that I have it all, but it's so empty living behind these castle walls.
« Alors, encore à comploter ? Tu comptes faire chier qui, cette fois, hein ? » Alesya serra les mâchoires et bientôt, elle sentit ses mains suivre le mouvement, formant deux poings menaçant. Enfoncée dans un fauteuil de sa salle commune, elle n’avait pas bougé pourtant, autrement que pour ses muscles qui s’étaient brutalement tendus. « Faut croire que t’as pas encore assez d’ennemis, Lestrange. Entre celles qui veulent te tuer parce que t’as baisé leur petit-copain et ceux qui rêvent de te frapper juste à cause de ta gueule, qui leur revient pas… » Il fallait à tout prix qu’elle reste calme, tranquille, qu’elle ne réagisse pas aux provocations, qui n’étaient que ça, d’ailleurs, des provocations, des phrases balancées à bout portant pour lui faire péter les plombs, parce qu’elle devenait une distraction, un animal de foire, lorsqu’elle partait en vrille et voyait rouge. Autrefois, elle aurait pu jurer que les gens aimaient la voir s’agacer car cela les inspirait à faire pareil, à ne pas laisser les autres leur marcher sur les pieds mais à présent… à présent elle commençait à se demander si ce donner en spectacle n’était pas humiliant, ridicule. Il avait raison, en plus, tellement raison. A haïr tout le monde, à prévoir une vengeance, elle avait méthodiquement chassé toutes les personnes importantes qui formaient son entourage. Elle avait pourri la vie à Rohàn, elle avait repoussé Ezechiel, elle avait perdu Zane à l’avantage d’une espèce de traitre à son sang qui, certes, semblait le rendre heureux mais clairement, n’était qu’une merdeuse de Weasley perdue dans la mauvaise maison. Une fois de plus, la salle commune des Serpentards lui coupa le souffle et alors qu’elle s’apprêtait à bouger, à filer, son agresseur du dimanche décida d’en rajouter, captant une dernière fois son attention. Il était en septième année, belle gueule, beaucoup de vent, aucun potentiel, de ceux qui ne l’avaient jamais intéressés, roquet sans intérêt aucun qu’elle ignorait la plupart du temps. A croire qu’il avait remarqué qu’il n’était pas, justement, remarqué. « C’est fou, quand même. T’as couché avec quoi, les trois-quarts des mecs ici, j’ai pas l’droit à mon quart d’heure de gloire ? » Elle haussa un sourcil, plus blessée que vexée mais il pouvait crever pour qu’elle le montre. « Et si on allait dans un coin tranquille, toi et moi, tu pourrais m’faire comprendre tous les ragots à ton sujet, non ? » demanda-t-il finalement. Après l’avoir insulté, il venait réclamer des faveurs comme si elles lui étaient due, comme si Alesya n’était que ça, une vulgaire pute que tous les mâles de cette maison devait allonger. Slut-shamming. Ne pouvait-elle pas faire ce qu’elle voulait ? Personne ne reprochait aux coureurs de briser cœur sur cœur et de soulever tous les jupons de Poudlard, pourquoi elle en prenait-elle plein les dents. Sentant sa nuque se serrer, elle pensa au vieil adage : une clé qui ouvre toutes les serrures, c’est une bonne clé ; une serrure qui se fait ouvrir par toutes les clés, c’est une mauvaise serrure. Conneries. Putain de conneries réductrices qui n’étaient là que pour brimer les femmes. « Et si tu fermais ta gueule ? » lâcha-t-elle finalement, se redressant un peu « parce que ça fait six ans que tu racontes de la merde devant moi, il va falloir arrêter à un moment. Entre ce que tu dis et ce que je sais, de toute façon, ça sert à rien que j’t’emmène dans un coin sombre, t’as rien entre les jambes… » elle se leva et il put réaliser qu’elle avait attrapé sa baguette. Dans la seconde, elle envoya un sort et lui se retrouva plaqué au mur. « Mais si tu veux, je peux combiner les deux aspects de ma personnalité que tu sembles si bien connaître. La pute et la tarée… » sans plus d’explication, elle pointa son arme sur l’entre-jambe du garçon. Dans son regard, un instant de panique, d’incertitude, vint submerger cette assurance vantarde qu’il avait affichée et elle se mit à sourire, retirant son sort et le laissant s’écraser au sol. « T’as de la chance que je t’envoie pas mon pied dans la face, connard » cracha-t-elle entre ses dents avant de tirer la porte la plus proche, s’engouffrant dans le couloir sous les regards de ses camarades. Une heure d’étude habituelle, ou presque, un moment supplémentaire de folie pour la Lestrange.
Elle avait besoin d’air, envie de courir, de s’enfuir, d’aller dans un endroit où on lui donnerait une ardoise propre, une nouvelle chance de faire ses preuves sans lui balancer les stigmates de ses actions à longueur de journée. Elle voulait partir mais ce n’était pas possible et ça, elle le savait. Sa vie était ici, ses projets étaient en marche, plus que jamais. Elle devait rester, assumer, attendre son heure et se tenir droite pour encaisser… Alors qu’elle marchait, tournant dans les couloirs, s’enfonçant dans les cachots, entrailles du château, elle avait pourtant bien du mal à ne pas courber l’échine. Son souffle était court et elle remerciait Merlin, à chacun de ses pas claquants sur la pierre, que personne ne puisse la voir ainsi mais bien vite, elle déchanta. Subitement, devant elle, la lumière venait à manquer mais pas assez pour qu’elle ne puisse pas discerner une silhouette. Assise au sol, la personne était recroquevillée et Alesya fronça les sourcils, ayant la vilaine impression de reconnaître l’inconnu sans pour autant savoir mettre un nom sur lui. Levant cette baguette qu’elle avait toujours à la main, elle murmura un « Lumos » qu’elle garda à ses côtés en avançant encore un peu, remarquant que lui aussi était armé et que… « Charles ? » demanda-t-elle, dans un souffle un peu incrédule. Que foutait-il ici, le Gryffondor, le meilleur ami du ‘disparu’. Elle avala la distance entre eux, se retrouvant devant lui sans vraiment comprendre pourquoi. Prendre soin des autres n’étaient pas son genre, elle qui foutait des coups à ceux déjà à terre. « Charles, hey, ça va ? » ajouta-t-elle, pourtant, accroupie à côté de lui, levant une main pour la poser contre son épaule. Il était armé, elle ne l’oubliait pas, spécialiste des sorts lancés au cœur de la détresse, trop pour ne pas être sur ses gardes, prête à l’immobiliser au besoin. « Archer, merde, secoue-toi ! » un souffle un peu sec pour le provoquer, pour le faire réagir, alors que sa main libre serrait plus surement sa propre arme, au cas où.
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Charles A. Archer
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Ven 1 Mar - 15:03
(Skillet) ▽ "Falling in the black, Slipping through the cracks, Falling to the depths, can I ever go back? Dreaming of the way it used to be. Can you hear me?"
Une lumière vive apparut soudain dans le couloir et Charles ne put s'empêcher de fermer les yeux. Grave erreur quand on savait qu'il suffisait de quelques fractions de secondes à son inconnu pour le reconnaître et l'attaquer si l'envie lui prenait tandis que lui, pauvre lionceau affalé sur le sol, ne pouvait le voir, ni se défendre. Au moins il tenait fermement sa baguette en main. Enfin, il la tenait. Il n'avait pas la force de se battre, pas maintenant. « Charles ? » Charles entrouvrit à nouveau les yeux pour mettre un visage sur cette voix féminine, voix qui lui disait quelque chose, mais la lumière était encore trop vive pour ses pupilles, encore habituées aux ténèbres, et il dut les refermer. « Charles, hey, ça va ? » Derrières ses paupières, il sentit se baisser en même temps que la sorcière. Sa voix ne lui était pas étrangère. Un rapide coup d'oeil lui confirma l'identité de l'intruse : Alesya Lestrange. En d'autres circonstances, il lui aurait instinctivement envoyé un maléfice, mais à cet instant précis, personne ne les voyait. Ils pouvaient être les amis qu'ils ne s'accordaient pas d'être devant les autres. Cette étrange association en aurait surpris plus d'un, elle furie vengeresse des anciens Mangemorts, lui combattant acharné pour la paix. Ou du moins, ancien combattant acharné... Aujourd'hui, il avait perdu sa foi jusqu'alors infaillible et errait sans but, les mêmes idéaux en tête, mais pervertit par ses sentiments pour le frère Lestrange. A la pensée de Rohàn, il releva les yeux vers Alesya et quelques larmes vinrent se loger au coin de ses yeux à cause de la lumière, il ne s'y était encore pas habitué. « Archer, merde, secoue-toi ! » Non, il n'avait plus la force de se secouer, ni l'envie. Tout ce qu'il voulait, c'était que les ténèbres l'envahissent, il voulait éteindre son humanité pour ne plus ressentir cette douleur lancinante qui s'était épris de son coeur, de son être, il voulait oublier et se jeter à corps perdu dans une cause qui lui occuperait l'esprit et lui ferait oublier qu'il était en train de perdre pied. Il abaissa sa baguette. " T'as jamais l'impression que tout fout l'camp ? Que quoi que tu fasses, c'est voué à l'échec. Que plus on se débat pour s'en sortir, plus on s'enfonce dans cette merde... " Il avait détourné le regard. L'idée d'infliger à Alesya ce spectacle pathétique le rendait malade, où était passé le fier Gryffondor qui prenait tout le monde de haut et se sentait invincible. A l'évidence, il lui avait fait faux bond depuis longtemps. Charles reposa sa tête sur ses genoux et fixa le mur sombre en face de lui, déterminé à pourrir dans ce couloir pendant plusieurs heures. Alesya pouvait partir, elle serait pas la première. Mais quelque part, il espérait qu'elle resterait, qu'elle le soulagerait un peu de son fardeau. Il aimait bien la Lestrange, il s'était déjà surpris à vouloir exposer leur amitié au grand jour mais la raison l'avait toujours ramené à l'ordre. Quelques mois auparavant déjà, traîner avec la Serpentard aurait été très mal vu, mais aujourd'hui, être ami avec Alesya signifiait faire parti de l'Ombre. Certes, il sombrait un peu plus dans cette organisation aux desseins belliqueux, mais pas pour les mêmes raisons que tous ces Serpentards assoiffés de vengeance. Non, c'était une toute autre raison, raison qui pourrait bien lui coûter la vie si la Serpentard en face de lui venait à l'apprendre. Néanmoins, il ne voulait pas que les allégeances de son coeur comme celles à l'Ombre se sachent, ainsi continuerait-il à garder le secret sur leur amitié. Charles libéra l'étreinte de ses bras sur ses jambes et s'étira, légèrement engourdi, puis il fit signe à Alesya de s'asseoir à côté de lui et rangea sa baguette dans sa poche, pour lui montrer qu'aujourd'hui, il ne se battrait pas. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas parlé tout les deux. " " Désolé, j'perds un peu les pédales en ce moment... Comment tu vas toi ? "
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Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Lun 18 Mar - 2:52
• everyone thinks that I have it all, but it's so empty living behind these castle walls.
Il baissa sa baguette et elle attendit un instant avant d’en faire de même. Raisonnable. Elle n’avait pas envie de l’attaquer, pas lui. C’était un Gryffondor, un foutu Rouge et Or mais elle l’appréciait sans réellement comprendre pourquoi. Peut-être parce qu’il était moins con et arrogant que ses camarades, peut-être parce que lui ne prenait pas part à l’humiliation systématique envers les gosses de Mangemort, peut-être simplement parce qu’ils s’entendaient, en dépit de tout et que malgré les hauts et les bas, il n’en fallait parfois pas plus. Un faible sourire anima ses lèvres alors qu’elle laissait couler son bras. Il n’avait pas l’intention de l’attaquer, elle en était presque sûre, assez pour baisser sa garde, même si c’était contraire à tous les dictats de son éducation. Prostré, contre le mur, le jeune homme tourna légèrement la tête et d’une petite voix, il demanda alors : " T'as jamais l'impression que tout fout l'camp ? Que quoi que tu fasses, c'est voué à l'échec. Que plus on se débat pour s'en sortir, plus on s'enfonce dans cette merde... "
Un poids tomba dans le ventre de la Serpentard alors qu’elle l’observait se recroqueviller encore d’avantage. A nouveau, il posa sa tête sur ses genoux, pressant son front là pour se bloquer du monde entier. Elle connaissait ce geste, tout comme elle avait des réponses aux questions qu’il venait de poser. Accroupie à côté de lui, elle garda pourtant le silence, sa baguette contre son flanc. Elle avait un peu relâchée sa prise, si bien qu’à présent l’arme coulait doucement entre ses doigts, perdant de son efficacité. A quoi bon, après tout ? Ce n’était pas comme si elle avait l’intention d’attaquer un homme à terre. Il ne se défendait pas, il n’était pas dangereux et même si elle avait été en rogne quelques minutes plus tôt, une mélancolie étrange l’habitait à présent, chassant la hargne avec une force peu commune. C’était, quelque part, comme si l’état de Charles s’était avéré contagieux. Comme si d’un coup, la petite garce en chef des Verts et Argents s’était retrouvée douée d’empathie.
Finalement, il bougea un peu, brisant le silence et la rigidité de la scène qui se présentait sous les yeux de la brune. Il s’étira et alors qu’il lui faisait signe de s’installer à côté de lui, il parla à nouveau. " Désolé, j'perds un peu les pédales en ce moment... Comment tu vas toi ? " et alors que les mots l’atteignaient, elle réalisa qu’elle n’avait pas envie de répondre à cette question-là, faute de bonne réponse, faute de réponse tout court. Elle avala sa salive comme d’autres avalent du verre pour impressionner les foules, sentant une vague d’amertume la submerger. Elle chercha à lutter et décida finalement de se débarrasser de l’interrogation. Haussant les épaules, elle afficha un maigre sourire et souffla simplement « Dans le doute, je préfère ne pas y penser » . Ce n’était pas un mensonge à proprement parlé, parce qu’au fond, en creusant bien, elle préférait sincèrement ne pas y penser. Certes, il y avait une absence totale de doute, elle n’allait pas bien et ça se voyait, mais là n’était pas la question. Ce n’était pas le moment de jouer à ‘ma vie est plus merdique que la tienne’, Charles allait mal et une qualité que l’on ne pouvait retirer à la Lestrange était sa loyauté. Ils étaient amis, elle n’allait pas le laisser se vautrer… quoi qu’elle semblait arriver un peu tard.
Se laissant glisser, elle se retrouva bientôt assise à côté de lui, se rapprochant doucement pour ne pas avoir à parler trop fort. La salle commune des Serpentard n’était pas loin et elle n’avait, ce soir, ni la patience, ni l’énergie d’expliquer que même elle avait des proches dans d’autres maisons. Les conneries d’ennemis jurés attendraient. « Tous les jours » souffla-t-elle, presque brusquement tant le silence était épais. « Tous les jours, j’ai l’impression que ça se barre dans tous les sens et à vrai dire, c’est un peu le cas… » elle se gifla mentalement. Ce qu’elle était rassurante, dis-donc. Elle inspira profondément, laissant tomber l’idée de la démagogie pour le moment. Il n’avait pas besoin des conseils avisés d’une fille sortie furibarde de sa salle commune à une heure pareille, si ? Non, clairement pas. Laissant tomber les masques, l’impression de contrôle, la légère distance, elle tendit une main, nichant ses doigts sur sa nuque, à la naissance de ses cheveux et les bougeant doucement. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’elle se déplace à nouveau, s’en voulant de tant remuer, presque, mais allant poser un baiser sur sa tempe. Presque douce, trop surement pour qu’il ne se méfie pas, elle avait fait ça sans pitié, réalisant juste à quel point elle avait un mal fou à le voir dans pareil état. « Faut qu’tu gardes la tête haute, Archer, y’a trop de gens qui attendent qu’on se casse la gueule, on ne peut pas leur donner ce plaisir, pas vrai ? » demanda-t-elle, cherchant à l’embêter un peu, gamine plantant un bâton dans les côtes de son camarade pour le faire réagir parce que gérer autrement semblait impossible.
Dans l’instant, elle eut envie de l’attirer pour qu’il pose sa tête contre son épaule, pour que son aura de s’en-foutisme l’atteigne un peu et efface ce qui le tourmentait, pendant quelques minutes aux moins. Elle se retint, cependant, se répétant qu’il était surement trop fier pour accepter de se faire bercer par une gamine insupportable et pratiquement une tête plus petite que lui. Sa main, pourtant, alla trouver celle du jeune homme. Elle avait lâché sa baguette pour de bon et à présent, elle semblait déterminée à ruiner chacune des murailles qu’elle avait pourtant passé tant de temps à construire, menaçant de relâcher bien des douleurs, bien des maux qu’elle avait pourtant, auparavant, soigneusement rangés pour ne plus jamais y faire face, ne plus avoir mal… Oh well.
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Charles A. Archer
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Sam 4 Mai - 2:03
(Skillet) ▽ "Falling in the black, Slipping through the cracks, Falling to the depths, can I ever go back? Dreaming of the way it used to be. Can you hear me?"
« Dans le doute, je préfère ne pas y penser. » Un sourire triste étira faiblement les lèvres du Gryffondor, avant de s'évanouir et laisser de nouveau place à cette douce torpeur. A l'évidence, il n'était pas le seul à aller mal. Cette idée l'aurait normalement révolté. Il se serait insurgé contre, l'aurait pris en main et lui aurait fait voir tout ce qu'il y avait de beau à découvrir encore. Il aurait été cet innocent Gryffondor au sourire niais pour qui la vie valait que l'on se débatte et que l'on en profite. Mais les ténèbres, tout comme elles avaient repris place dans ce couloir quand Alesya avait abaissé sa baguette, enserraient maintenant son coeur. Non, il n'y avait plus rien à découvrir, si ce n'était toujours plus de douleur et de manque. Une image s'imposa alors à son esprit. Il se revoyait, déambulant dans les rues sombres de Londres, regardant d'un oeil distrait les tags qui recouvraient les murs sales. Une de ces peintures avait alors marqué son esprit : un simple « feu rouge » comme disaient les Moldus dont tous les feux étaient au rouge, avec écrit au-dessus « People always leave ». La véracité du tag le frappa une nouvelle fois, et il se renfrogna un peu plus. Ce n'était qu'une question de temps avant que les autres ne le laissent. Luce, Breanne, Enoah, Alesya... Ils finiraient tous par le laisser tomber. Rohàn aussi... Charles déglutit avec difficulté et chassa les larmes qui se formaient aux coins de ses yeux. « Tous les jours. Tous les jours, j’ai l’impression que ça se barre dans tous les sens et à vrai dire, c’est un peu le cas… » Les mots étaient sortis, brusques, presque tranchants, avant de se faire engloutir une nouvelle fois dans le silence si profond, épais. Et à nouveau, un sourire faible, fugace se dessina sur le visage du Gryffondor. Non, ce n'était pas un peu le cas. Ça l'était carrément. Le monde partait en vrille et ils l'accompagnaient, impuissants, dans cette triste danse qui les menait tout droit aux Enfers. Ils y allaient même de bon coeur, s'inventant des excuses comme cette connerie rancoeur des Sang-Purs et cette histoire d'Ombre et Ordre. Tout était prétexte à faire tourner le monde encore plus vite sur lui-même jusqu'à ce qu'il en devienne malade et finisse par foutre le camp lui aussi. Les doigts de la Vert et Argent vinrent alors se poser délicatement sur la nuque de Charles et il frissonna. Le doux baiser qu'elle déposa sur sa tempe le réconforta tout autant qu'il le surprit. Ils s'étaient tellement battus dans ces couloirs, tellement fait de crasses qu'il en oubliait parfois qu'elle aussi était capable de douceur et de gentillesse. Pendant quelques instants, il s'en voulut de la réduire au stéréotype de la Serpentard alors qu'il savait pertinemment qu'elle était bien plus que ça. « Faut qu’tu gardes la tête haute, Archer, y’a trop de gens qui attendent qu’on se casse la gueule, on ne peut pas leur donner ce plaisir, pas vrai ? » Et voilà qu'elle se mettait à parler comme la Gryffondor qu'elle n'était pas. Pour une raison qui lui était inconnue, les rôles avaient été échangés ce soir là, et il était là, prostré sur le sol comme un enfant qui venait de faire un cauchemar, tandis qu'elle tenait le discours qu'il n'avait que trop répété, au point d'en perdre le véritable sens, une rengaine qui, à chaque fois qu'elle se faisait entendre, rappelait plus le caractère absurde de la vie qu'elle ne redonnait confiance en cette dernière. Quelle douce ironie... Et cette manie de l'appeler Archer, Charles sourit à nouveau. Il aimait bien cela. « Trop de gens qui attendent qu'on se casse la gueule hein ?! » se répéta-t-il en silence. Oh elle avait surement raison, à la seule différence que plus de monde attendait qu'elle se casse la gueule que lui. Et si cette pensée le fit sourire intérieurement à cause du doux euphémisme qu'elle représentait, elle le chagrina aussi quelque part. Elle ne méritait pas ce traitement de la part des autres. Enfin si, elle le cherchait bien, mais c'était juste sa manière à elle de se protéger. Sans réfléchir, il accueillit volontiers la main de la Serpentard dans la sienne et glissa ses doigts entre les siens. Décidément, il avait vraiment un bon feeling avec les Lestrange bien que tout les séparait en apparence. Étirant de nouveau de ses jambes, il décida de se lever et entraîna Alesya avec lui. Il n'avait pas envie de pourrir dans ce couloir en fait pas plus qu'il n'avait envie que quelqu'un vienne perturber leur triste moment de répit dans ce monde qui leur donnait le tournis. Resserrant l'emprise de ses doigts sur les siens, il l'entraîna dans les profondeurs du château où ils pourraient discuter tout les deux à l'abri des oreilles indiscrètes ou même rester silencieux, la seule idée de la présence de l'autre suffisant à alléger une partie du fardeau qui reposait sur leurs épaules. « Tu as surement raison, mais … J'y arrive pas. Plus maintenant. Plus j'avance, et plus je perds tout ce qui me tient à coeur... J'ai perdu mon frère, j'ai perdu Lune. Demain çe sera qui ? Un autre membre de ma famille ? Un ami ? Ou même toi ? Tout est si fragile, peu importe combien on essaye d'être fort. » Il n'avait pas dit ça avec la pathétique tristesse qui s'était emparée de lui plus tôt. Non, c'était seulement un constat lucide sur l'état actuel des choses. Et c'était cette lucidité qui déroutait Charles. Il n'était plus ce petit Gryffondor jovial et innocent qui, envers et contre tous, se débattait dans vie mouvementée pour un avenir meilleur. Non, aujourd'hui il comprenait avec lucidité la futilité de la vie et son absurdité et pire que tout, il comprenait qu'il ne pouvait rien y changer et c'était cette impuissance qui le rendait fou de désespoir. After, people always leave.
Dernière édition par Charles A. Archer le Jeu 10 Oct - 12:12, édité 1 fois
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Mer 15 Mai - 23:45
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Elle qui détestait qu’on la touche sans qu’elle ne le permette et qui, d’ordinaire, accordait le même genre de bulle aux autres, sorte de respect étrange qu’on n’aurait su lui prêter derechef, elle qu’on disait glacée, s’accrochait à lui, s’approchait parce qu’il semblait aller bien trop mal pour pouvoir le supporter seul.
Peut-être connaissait-elle les tourments d’une telle vie, peut-être le considérait-elle simplement comme un ami qui méritait ce genre d’égard. Dans tous les cas, elle tenait sa main, elle se tenait à côté de lui, pathétique épaule sur laquelle il pourrait s’appuyer s’il en voyait l’utilité. Comme si Alesya s’avérait être le genre de personne sur qui on désirait compter, tiens. Comme s’il avait besoin d’elle… Elle appréciait Charles, pourtant, et le voir ainsi prostré, recroquevillé dans le couloir, misérable, lui donnait envie de hurler. Une boule atroce s’était logée dans sa gorge, mélange de hargne et de larmes, détresse face à cet état qu’elle ne savait pas gérer, qu’elle n’avait jamais vu chez lui. Peut-être, alors, que les contacts étaient la seule solution. Instinctivement, elle resserra un peu sa prise autours de la main du jeune homme.
Il fallut quelques secondes pour que le Gryffondor semble accepter le contact. Il tourna alors un peu sa main et écartant les doigts, il mêla ses phalanges à celles de la Lestrange, assurant la prise. Il lui arracha un sourire, mal assuré, un peu faible dans cette pénombre et dans la foulée, bougeant, il l’arracha aussi au sol sur lequel elle s’était agenouillée pour venir à sa hauteur. Elle cligna des yeux, plusieurs fois, se sentant un peu idiote. Assurément, ce n’était pas déjà la fin de l’orage, pourtant il se tenait droit alors qu’il marchait en silence, l’entrainant à sa suite dans les méandres du château. Combien de fois avait-elle fait un chemin similaire, suivant de près un garçon, ou menant en réalité ? Combien de fois avait-elle emprunté un passage identique avec pour seule idée de décharger ses frayeurs, ses terreurs d’enfant, entre les bras d’un imbécile sans valeur ? Les choses étaient différentes, cependant. Elle n’avait pas besoin d’agir ainsi, de briser son âme en un morceau supplémentaire, de se perdre dans une étreinte pour avoir l’attention de Charles. Elle n’avait même pas besoin de parler à vrai dire, car même s’il semblait plus mal en point, il semblait aussi noté qu’elle n’en menait pas plus large, n’occultant pas la douleur et les difficultés de la petite Serpentard. Il n’y avait rien d’ambigu, rien de sale entre eux et quelque part, cela la rendait encore plus vulnérable. Elle avait laissé tomber ses barrières dans le couloir, en le voyant si mal en point et se savoir ainsi observée, sans son mécanisme de défense, sans ce contrôle méthodique qu’elle cherchait toujours à avoir, c’était effrayant. Elle frissonna, oubliant cependant d’hoqueter ou de se sauver lorsqu’il parla.
« Tu as surement raison, mais … J'y arrive pas. Plus maintenant. Plus j'avance, et plus je perds tout ce qui me tient à coeur... J'ai perdu mon frère, j'ai perdu Lune. Demain çe sera qui ? Un autre membre de ma famille ? Un ami ? Ou même toi ? Tout est si fragile, peu importe combien on essaye d'être fort. » Les mots la frappèrent et ce en dépit du ton calme, tranquille. Il semblait avoir déjà rendu les armes, il semblait vaincu quand la guerre commençait à peine. Pire que tout, il pensait avoir perdu Lune mais elle, elle savait. Elle avait la réponse à un de ses maux, à une souffrance, elle pouvait faire taire un mal mais…. Non, elle ne le pouvait pas, pas vraiment. Une fois de plus, elle se retrouvait à blesser quelqu’un à cause des agissements de l’Ombre. Lune était en vie, Lune allait bien, elle avait envie de le dire, les mots lui brulaient la gorge, chaque détail de ce coup de bluff, chaque projet pour inquiéter les gens… elle voulait parler mais ne pouvait pas le faire, surement parce qu’elle savait qu’il l’aurait haït d’avoir menti si longtemps déjà. Et à chaque seconde s’écoulant, elle s’éloignait de la possibilité d’avouer. Elle lui jeta un regard si triste, si misérable qu’il ne dût pas comprendre. Elle avait l’impression d’être à nouveau une gosse, une gamine dont la surprise soigneusement préparée aurait mal tourné, provoquant un accident dont elle ne pouvait avouer la réalité. « It’s going to be okay, we’re going to be fine… » murmura-t-elle, s’étouffant sur ses propres mensonges. Ils voulaient d’une guerre et une guerre propre, ça n’existait pas. Il y aurait des morts, des gens qu’ils connaissaient, des amis peut être, des camarades, des adversaires de Quidditch. Les rebelles devraient tuer, elle le savait mais soudain, l’idée de vivre en faisant profil bas se fit entendre. Elle avait fait ça toute sa vie, est-ce-que, au fond, continuer ne valait pas mieux que de provoquer des dizaines de meurtres ?
Alors qu’elle luttait avec la culpabilité d’une fausse disparition, elle se demanda si elle survivrait au poids d’un cadavre sur ses épaules, à la morsure écarlate du sang sur ses mains. Dans la foulée, ayant besoin d’un frère qui n’était pas là et qui ne voulait surement pas d’elle, elle se projeta alors contre Charles, incapable de songer au fait qu’elle le secouerait peut être trop. « I’m not going anywhere, they can’t take me down, you know that, Archer. And you're not leaving anytime soon either, you can't, I won't let you quit on me... » souffla-t-elle alors, bravache, trop arrogante malgré sa voix qui se brisa au milieu de la phrase. Alors un peu de chance, il ne verrait pas ce masque enfantin qui changeait les traits de la jeune femme alors qu’elle pressait son visage contre lui, voulant oublier les ténèbres qui les entouraient, symbolique.
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Castle walls ; Aguilera & T.I.
Charles A. Archer
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Mer 22 Mai - 2:29
(Skillet) ▽ "Falling in the black, Slipping through the cracks, Falling to the depths, can I ever go back? Dreaming of the way it used to be. Can you hear me?"
Marcher lui faisait du bien, il en avait besoin. Pas seulement pour détendre ses muscles qui auraient fini par s'ankyloser là-bas dans ce couloir, mais parce que, accompagné d'Alesya, il avait l'impression d'abandonner quelque peu le fardeau qui pesait sur ses épaules à chaque pas. Marcher l'empêchait de penser de trop, lui faisait sentir à quel point il était en vie, le froid mordant des entrailles du château sur sa peau, le sang chaud qui affluait dans ses veines, parcourant son corps jusque dans ses doigts qui, mêlés à ceux de la Vert et Argent, ressentait chaque battement, chaque souffle de vie dans ce coeur et ce corps meurtri. Avançant au gré de ses envies, ils tournaient et viraient dans les couloirs sans réfléchir à une quelconque destination précise. Après tout, ne disait-on pas que ce n'était pas la destination mais le voyage qui comptait ? Et si, clairement, Charles et Alesya avait pris la route pour les Enfers, au moins ils y allaient ensemble et cette seule idée suffisait à alléger le poids dans le ventre du Rouge et Or. Et si tout le monde devait partir un jour, alors il allait profiter de la moindre minute qu'il lui serait offert avec les gens qu'ils appréciaient pour faire de cette vie un enfer plus vivable.
« It’s going to be okay, we’re going to be fine… » Une simple phrase aux pouvoirs impressionnants. Prononcée dans la bouche d'Alesya, elle signifiait beaucoup et Charles voulut s'y raccrocher. La part de Gryffondor en lui, celui qui n'abandonnait jamais, n'était pas morte de désespoir, pas encore. Elle était juste submergée par le flot incessant des souvenirs douloureux de ceux qui l'avaient quitté mais il le savait, elle reviendrait plus forte. Il le savait depuis le début : aujourd'hui, il avait décidé de se laisser aller, de donner carte blanche à ces émotions qu'il refoulait depuis des mois maintenant ; il laissait ses craintes et ses doutes prendre le contrôle sur son esprit, il laissait sa vision pessimiste du monde voiler son regard pour mieux se perdre dans les méandres de ses peurs les plus profondes. Aujourd'hui, il ne voulait admettre aucune autre alternative qu'une fin triste , autant pour lui que pour le monde. Mais c'était sans compter sur Alesya : la petite chipie avait une nouvelle fois décidé de réduire son plan en miettes, tout comme elle l'avait fait de nombreuses fois plus jeune, quand il s'était attaqué à des descendants de Mangemorts. Et Charles se raccrochait à cette chance qu'elle lui offrait de ne pas se laisser totalement submerger par cette noire torpeur. Mais l'autre part du Gryffondor, la plus rationnelle, ne croyait nullement en ce qu'elle disait. Lui autant qu'elle savait que ce n'était que mensonge. Comment pourraient-ils seulement aller bien alors que la guerre était sur le point d'éclater ? Elle n'était même pas encore officielle que déjà des corps s'empilaient, premières victimes d'une guerre qui s'annonçait sans merci.
« I’m not going anywhere, they can’t take me down, you know that, Archer. And you're not leaving anytime soon either, you can't, I won't let you quit on me... » Charles avait la terrible sensation d'être un livre, un livre grand ouvert dans lequel la Serpentards pouvait facilement se glisser pour y lire ses doutes et ses peurs. Était-il si transparent ? Vulnérable et prévisible : tout ce qui, en temps de guerre, faisait de vous une victime facile. Il fallait se reprendre. Mais le voile de noirceur qui avait pris sa place sur le Gryffondor n'était pas prêt de retourner dans les ténèbres de son âme alors il marchait, marchait en silence, méditant aux mots que la Lestrange prononçait. « They can't take me down » Une fois de plus, il crut entendre une Gryffondor parler au lieu de la petite brune à l'insigne Vert et Argent. Pendant l'espace d'une seconde, Charles imagina Alesya en robe noir aux bordures rouges, arborant avec fierté l'insigne du lion. L'idée était bizarre : une Lestrange à Gryffondor. Charles sourit avec plus de gaieté de coeur. Les choses auraient été différentes si cela avait été le cas. Mais ce n'était pas le cas, et les choses n'étaient pas différentes. Elle était dans la maison de Salazar et elle livrait un combat sans merci contre le monde, combat dans lequel Charles avait décidé de l'accompagner pour protéger le seul être qui avait pris le pas sur tout les autres dans sa misérable vie : le frère Lestrange.
« You seem so confident. How can you be that confident when everything around us is falling apart ? How can you possibly know that we are going to be fine ? Because, from what I see, it will only get worse and worse. » S'arrêtant brusquement sous une torche, le Gryffondor se retourna et chercha une réponse dans les yeux d'Alesya. Si elle avait réponse à ça, un réponse qui serait suffisante, qui le rassurerait au plus profond de lui, alors il abandonnerait ses peurs dans ce couloir et ferait face à ce monde en perdition ; si elle avait une réponse à ça, alors il la suivrait sans faire de vague, et il l'accompagnerait jusqu'à la toute fin. Mais les chances qu'elle trouvât une réponse adéquate étaient minimes, il avait déjà envisagé toutes les fin possibles que la guerre lui offrait, et sa propre fin avait assaillit son esprit, le submergeant peu à peu comme la marée qui, poussée par l'astre lunaire, vient recouvrir les terres de ses eaux traîtresse, piégeant là le pauvre marcheur égaré qui n'avait pas su évaluer le danger réel de ce qu'il avait entreprit. Et l'Ombre était la marée de Charles. Il s'était retrouvé au milieu de cette plage aux couleurs vertes et argentées, et peu à peu, il allait être entouré, encerclé, noyé par ces serpents avant de se faire rejeter sur la berge, ce misérable bout de terre, cet Ordre qui se battrait tant bien que mal pour résister à l'invasion marine, et il se retrouverait en plein cœur du combat. S'il parvenait à survivre dans l'Ombre, alors il échouerait au moment où le conflit éclaterait réellement, faisant à nouveau du château un champ de guerre. Dans cette guerre qu'il livrerait pour protéger Rohàn et Alesya, il se retrouverait face à ses amis, à ceux qu'il avait trahi en s'engageant dans l'Ombre et il lui serait impossible de leur faire du mal. Au mieux il les assommerait et veillerait à ce qu'il ne leur arrive rien tout en se battant aux côtés de l'Ombre, au pire les Serpentards le prendraient pour un traître à leur cause à défendre leurs ennemis et se retourneraient contre lui il se retrouverait seul contre deux fronts. Il n'était pas dupe, sa plus grande faiblesse était sa maison, et tout ce que cela impliquait.
Un claquement résonna dans sa tête et sembla se répercuter dans le couloir. Il sentit le feu de la douleur envahir sa joue avant de disparaître aussi vite qu'il n'était arrivé. Perplexe, Charles regarda Alesya puis comprit qu'elle l'avait giflé. Avisant les alentours, il remarqua qu'il était toujours sous cette torche au milieu du couloir, dont la lumière dansante éclairait le visage de la Vert et Argent, soulignant son regard irrité. Oups, il lui avait posé une question, mais il ne l'avait même pas écouté en retour, allant se perdre dans ses sombres pensées. « I'm sorry... I was just thinking of ... » *the worst way out out of this mess* Mais il s'abstint de continuer sa phrase, préférant garder pour lui l'idée d'une fin beaucoup trop proche à son goût. « Sorry... What were you saying again ? »
Dernière édition par Charles A. Archer le Jeu 10 Oct - 12:18, édité 1 fois
Alesya Y. Lestrange
HRIen depuis le : 25/08/2011 Parchemins écrits : 5504 Statut : » FIANCEE A VLAD KARKAROFF
“ LUMOS & NOX „ ϟ PLAYLIST:
Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Sam 13 Juil - 11:30
• everyone thinks that I have it all, but it's so empty living behind these castle walls.
Marcher. Marcher pour s’occuper la tête ? Marcher pour donner du rythme à ses songes ? Marcher pour s’échapper aux regards potentiels de curieux qui ne sauraient comprendre ce qu’ils foutaient là, ensemble, à discuter ? Ils avançaient, côtes à côtes et à chacun de ses pas martelant la pierre ancestrale, lissée par des dizaines de générations d’élèves avant elle, Alesya se demandait s’ils trouveraient un jour vers où ils allaient, au lieu de simplement avancer pour ne pas devenir fous… clairement, c’était ce qu’elle faisait, elle, en tout cas. Comme un mode automatique, comme enchantée, prise sous un imperium, elle bougeait, un pas devant l’autre. Marcher, avancer, se vautrer, se redresser, continuer, garder la tête haute surtout… Absorbée dans ses pensées, elle manqua d’ailleurs de rentrer dans Charles lorsqu’il s’arrêta sous la lumière vacillante et chaude d’une torche pendue au mur. Ses mots résonnaient encore, frappant contre les murs, restant cependant juste pour eux. Pour elle qui écoutait, pour lui qui ne semblait même plus paniquer, s’avérant juste défaitiste, brisé… elle réalisa, alors, qu’elle détestait lorsqu’il avait cet écho dans la voix et qu’elle aurait préféré se tuer que de l’entendre à nouveau : « You seem so confident. How can you be that confident when everything around us is falling apart ? How can you possibly know that we are going to be fine ? Because, from what I see, it will only get worse and worse. »
Planté sous une torche enchantée, il la regardait, il la fixait d’un air désespéré, attendant d’elle beaucoup trop, beaucoup plus que ce qu’elle était capable de donner, surement. Ou pas. Elle avait des réponses, pour lui, elle savait que tout n’était pas perdu et elle devait probablement être capable de trouver quelque chose à lui dire pour l’apaiser, un peu. Trahir les siens ou consoler Charles. Le dilemme était là, soudain, dans toute sa splendeur. Non, elle ne pouvait pas s’imposer pareille pression, elle trouverait bien uneautre solution. « I know that if I quit, I’ll never get to see everything the way I wanted it to be. I know that I’m not a quitter, not a coward and you aren’t either, you’re a Gryffindor for fuck sakes, isn’t that your modo or something ? » Et soudain, elle s’avérait véhémente, elle voulait le secouer, elle voulait qu’il realise qu’il n’avait pas le droit de lâcher l’affaire, pas comme ça. « I’m not confident, I get scared, I wake up every morning afraid by that fact that I have to live another day down in this shit hole but guess what… it has to be better. There must be some kind of epiphany, otherwise our parents… » Elle avait dit “nos” comme si lui aussi venait de ce genre de famille. « …they would have gave up years ago. No, we have to get to the top, it’s the only fucking way, it’s the only chance we have and that’s why they are still fighting, it’s because they know that once they are in control, everything will be okay… I swear, it has to be… » Elle se berçait dans de jolies illusions, elle le savait évidemment, mais c’était mieux que d’abandonner, elle n’était pas faible, il n’était pas lâche…
S’il n’était pas lâche, il n’était pas non plus attentif, à vrai dire. « Archer ? » lança-t-elle, subitement, ayant l’impression qu’il ne l’écoutait pas. « Oh, Archer… » répéta-t-elle, sa voix se faisant plus dure, plus autoritaire alors qu’elle fronçait les sourcils. Bras croisés, plantée devant lui, elle comprit alors qu’il ne l’écoutait plus et regardait dans le vide. Il était brisé, perdu, misérable et elle eut envie de le secouer et de le serrer entre ses bras dans la même fraction de seconde. Il ne pouvait pas s’appittoyer sur son sort, les choses s’arrangeraient, mais en même temps… en même temps il souffrait, il était seul et paumé dans cette guerre qui s’annonçait, il ne savait rien. Dans le doute, elle appela une nouvelle fois son nom mais ne voyant pas de réaction, elle lui retourna une gifle cinglante pour le tirer de ses pensées. « I'm sorry... I was just thinking of... » et en effet, il n’avait pas été en train de l’écouter. Il réfléchissait, réfléchissait à ce combat, ce demandant surement si ça en valait la peine. Prenant un air mauvais, elle le dévisagea mais avant qu’elle ne puisse parler, il chercha à se rattraper. « Sorry... What were you saying again ? »
Elle avait été sur le point de lui dire, pour Lune, qu’il était en vie, en sécurité, mieux que ça même. Elle avait été sur le point de lui dire toute la vérité mais personne ne devait savoir et surtout… surtout elle n’était pas en état de mentir à ce sujet. Lune n’était pas en sécurité. Lune était en compagnie d’un tyran dont les petits jouets, preuves tangibles de la cruauté dont il pouvait faire preuve, se baladaient dans l’école. Elle et Rohàn n’étaient pas vraiment là pour appuyer l’argument ‘mais il est avec Papa Lestrange, tout ira bien’, loin de là. L’espace d’une seconde, pourtant, la vérité lui avait brûlé les lèvres. L’envie de dire à Charles que son meilleur ami reviendrait et que tout irait bien… « Nothing, it’s not important » répondit-elle finalement, se détournant un peu. « Promise me you’re not going to do anything stupid, okay ? It’s going to be fine, I swear, you just have to keep your head high for just a little longer… » son discours d’encouragement lui semblait soudain bien fade, bien inutile, bien stupide. Comment pouvait-elle lui dire de tenir la distance quand elle hésitait, elle-même, à tout planter ? « You have me, remember that, okay ? » souffla-t-elle, plus bas, soudain penaude, cherchant son regard. « I’ll make sure this is over soon, I’ll make sure we come out victorious and there will be no more pain for us, I swear » ajouta-t-elle, ne sachant pas exactement ce que valait ses promesses, la parole d’une serpentarde, d’une Lestrange. Elle allait essayer, pourtant, parce qu’ils en dépendaient tous… Et parce qu’à cet instant précis, elle savait très bien que voir Charles perdre quelqu’un d’autre ou perdre un peu plus espoir la rendrait malade. Elle devait continuer, simplement. C’était pour ça qu’ils se battaient, après tout. Une vie meilleure pour eux, ceux oubliés dans la bagarre, les enfants de criminels rejetés par cette société bien-pensante.
Tendant les mains vers celles de Charles, elle força un sourire presque trop doux pour son visage, sentant ses yeux briller un peu et s’excusant silencieusement pour la gifle.
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Charles A. Archer
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya Mer 30 Oct - 17:01
(Hurts) ▽ "Don't go gentle into that good night. Rage on against the dying light"
Charles lui avait posé une question et il n'avait même pas été foutu d'écouter ce qu'Alesya lui avait répondu. Peut-être avait-elle dit ce qu'il craignait, ou peut-être lui avait-elle apporté les réponses qu'il avait attendu depuis si longtemps, mais tout cela n'importait plus vraiment maintenant que ses mots s'étaient évanoui dans ce couloir et qu'ils ne reviendraient jamais. Il se gifla mentalement, se maudissant de s'être laissé aller de cette piètre manière... « Nothing, it’s not important » Bien sûr que ça l'était et il lui aurait bien fait répéter ce qu'elle lui avait dit, pour avoir ses réponses, parce qu'il se sentait coupable de ne pas l'avoir écoutée, mais c'était probablement le genre de discours que l'on ne tenait qu'une seule fois, de peur qu'il ne s'émoussât à chaque fois qu'on le prononçait à voix haute, affaiblissant ainsi la force de ses mots ; et déjà, Alesya se détournait quelque peu de lui. « Promise me you’re not going to do anything stupid, okay ? It’s going to be fine, I swear, you just have to keep your head high for just a little longer… » C'était comme si elle avait su lire dans ses pensées quelques instants auparavant, faisant vivre les sombres divagations du jeune Gryffondor dans ce couloir avant de les entendre disparaître, leur écho mourant au loin, chassant un peu le pessimisme si inhabituel qui s'était emparé de Charles. Il regarda Alesya et il se rendit compte qu'ils n'étaient pas si différents que ça. Dans ses gestes, dans ses paroles, dans sa voix et ses yeux, Charles pouvait sentir le fardeau qu'elle avait à porter. Il ne savait pas tout de l'amie qui lui faisait face, mais il en savait assez pour comprendre que, d'une certaine manière, ils étaient dans le même bateau et que, l'un comme l'autre, ils ramaient tant bien que mal pour remonter le courant. « You have me, remember that, okay ? I'll make sure this is over soo, I'll make sure we come out victorious and there will be no more pain for us, I swear. » Charles hocha la tête. Oui, elle était là, elle était son amie, et ensemble, ils se battraient pour qu'il n'arrive rien à l'autre, il le savait. Après tout, c'était pour cela que Charles s'était engagé dans l'Ombre, pour protéger celui qui hantait ses pensées ainsi que sa petite sœur, son amie, envers et contre tous. Ensemble, ils y arriveraient ; du moins, c'était ce qu'Alesya croyait, c'était ce que Charles voulait entendre aussi. Attrapant les mains que la Vert-et-Argent lui tendait, il les serra fort, plongeant ses yeux dans ceux d'Alesya avant de l'attirer contre lui pour l'enserrer de ses bras, cherchant la chaleur réconfortante de son amie pour épancher ce vide qu'il ressentait depuis bien trop longtemps. Si un jour on lui avait dit qu'il se retrouverait dans les bras de cette petite peste qu'il avait autrefois combattu à maintes reprises, que sa vie présente et future serait autant entremêlée avec celles des Lestrange, Charles aurait rit de bon cœur avant de frapper du poing la table la plus proche, signe qu'il se battrait jusqu'au bout contre ces ersatz de Mangemorts. Mais aujourd'hui, il n'imaginait plus sa vie sans eux, sans elle et surtout sans lui. « Thank you », murmura-t-il dans un souffle, les yeux fermés et son visage perdu quelque part dans les bouclettes brunes de la jeune femme.
Là contre elle, il se sentait bien, mais très vite il desserra son étreinte, se sentant quelque peu gêné. Ils n'avaient pas l'habitude de ce genre d'effusions avec Alesya, pas plus qu'il ne l'avait avec les autres membres de la famille Lestrange – les contacts charnels qu'il entretenait avec l'aîné de la famille n'ayant rien de rassurant – et s'il se savait très tactile envers les personnes qu'il appréciait, à dire vrai, il ne savait pas comment se positionner face à Alesya dans ce genre de situation, si laréciproque était vraie aussi. Toutefois, il garda dans sa main droite celle, plus fine et plus fragile, de la Serpentarde et ensemble, ils reprirent leur chemin dans ce dédale de couloirs, cherchant cette fois à remonter à la surface plutôt que de s'engouffrer dans méandres de ce château, l'air glacé qui lui fouettait le visage en ce mois de février lui manquant un peu. Le cœur plus léger, il avançait en silence. Il n'avait peut-être pas eu les réponses qu'il était venu chercher dans les profondeurs de Poudlard, mais il avait trouvé une nouvelle source de lumière, d'air, un regain de vie, un second souffle qui lui permettrait de continuer comme il l'avait toujours fait, accompagné par de nouveaux alliés. Bien sûr, il n'abandonnait pas tout ses démons ici-bas, ne pouvant simplement les laisser derrière car cela reviendrait à abandonner aussi Lune et faire comme s'il n'avait jamais existé, mais leurs poids étaient allégés par les paroles d'Alesya et il était décidé à se reprendre en main.
Bientôt, ils devraient desserrer leur étreinte, et reprendre ce masque qu'ils arboraient devant tous pour que leur amitié restât secrète aux yeux du commun des mortels qui ne sauraient les comprendre. Des voix, indistinctes, confuses, s'élevaient peu à peu dans les couloirs au-dessus, signe que les cours étaient finis et Charles s'arrêta pour faire face à Alesya. En cet instant, il n'aurait su dire à quel point il lui était reconnaissant, à quel point il lui devait beaucoup et il espérait qu'elle puisse le lire au fond de ses prunelles humides, le comprendre faute de savoir l'exprimer. « It felt good, talking to you. I missed it. Tell me we're not gonna wait for another tragic event to meet this way again. » C'était vrai, ils étaient amis depuis quelque temps maintenant, mais rare étaient les occasions où ils se retrouvaient pour faire autre chose que se foutre sur la gueule comme deux enfants désabusés, guidés par rien d'autre cette guerre de fierté ancestrale entre les lions et les serpents. Elle lui avait manqué, et il se promit de renouveler leurs rencontres le plus vite possible. « Anyway, thank you so much. You don't know what it means to me... What you mean to me... » Ces derniers mots, il les avait chuchoté, pour que personne puisse les entendre, pour qu'elle seule puisse en comprendre le sens réel. Ces mots étaient son secret qu'il enterrerait dans ces couloirs avant de remonter faire la guerre.
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Sujet: Re: Lost and Insecure, You Found Me - Charlesya