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 (bal) LULAKE. ✘ “Kings and Queens”

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MessageSujet: (bal) LULAKE. ✘ “Kings and Queens”   (bal) LULAKE. ✘  “Kings and Queens” EmptyMar 2 Juil - 21:52


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avant que le jour ne vienne, entends rugir le coeur de la bête humaine

L'indifférence d'LJ était une torture, un supplice sans fin qui valait mille morts dans ses yeux bicolores. Ta mâchoire se serre, tes poings se rétractent, ton cœur se craquèle, reflet sourd  & stupide d'une passion évanouie & d'un abandon qui te tue. Tu en veux au ciel & à la terre entière de t'être perdue dans les bras de cette alliée de toujours. Tu en veux à ta faiblesse, à ton don qui roule sous ta peau, qui vient te griffer de ses doigts crochus & avaler le moindre sentiment. Mais là où tu aurais faibli & tu aurais oublier sans un regard en arrière, ici, tu es un autre homme, tu es celui touché en plein myocarde, ébranlé en plein dans tout ce que tu croyais indestructible. Son simple toucher, sa cruelle présence, tout ça, c'est une évidence, elle te manque à en crever. Elle te manque quand la mémoire te vole & te ramène à l'étreinte passionnelle qui entrave chaque pulsion de ton palpitant.

Vos corps qui s'enlacent. La respiration qui se serre, s'enterre sous un cœur en feu. Elle a des soupirs lascifs qui te roule sur la peau, caressant ton épiderme d'une chaire de poule que tu ne peux ignorer. Elle a pour elle cette couronne de cheveux blonds qui lui éclaboussent le visage, formant une couronne céleste. Les airs d'un ange sous les morsures du diable. Ses petits canines s'étant enfoncées dans ta chaire, traçant des sillons violacées sur ton cou, ses griffes ayant tracés leur chemin dans ton dos, tes épaules noyés sous le flux de ses baisers, elle est terrible dans la violence de vos ébats, elle est ton bourreau dans l'effusion de ses sentiments. Et son territoire agrandi sur le tien ne cesse de te rappeler que tu souffre. Et elle se glisse, frisson mortel, dans tes veines quand tu effleure une marque. Cruelle est la belle. Douleur est le synonyme de son absence. Colère est ton âme.

Et c'est ainsi que tes doigts s'attardent, ce matin là, dans ce couloir désert, sur son poignet gracile. Le contact est électrique, tu ressers ta poigne sur sa menotte. Jamais sans toi. Tourner sur tes hanches, tu écrase ton corps contre le sien. C'est la fin? Ou bien le début? Là est toute la beauté du mystère. Le souffle saccadé, tes lèvres se plaquent dans le creux de son cou. Mon dieu, elle te tuera.  Descente en enfers ou montée au paradis, tu t'en fous, tes lèvres chutent & ô merlin, tu donnerais tes ailes pour elle. Si chute, il doit se produire, alors tu tomberas sous les coups de ta faiblesse, tu mourras pour ses yeux. La naissance de ses seins se dévoilent & tes lippes murmurent d'un toucher malicieux que tu seras joueur. Mais tu remonte, hélas trop vite, croquant son oreille, refermant tes bras autour d'elle ; « Tu n'es plus si moche que ça. ». Un trait d'humour qui sonne faux, la facétie des souvenirs pour camoufler ce que tu ne sais pas exprimer, toi, le dévoreur de noirceur, l'éternel voyeur. C'est un peu stupide. Sans doute, idiot, les mots te troublent & tu n'en vois pas la force.

Tu te stoppe, te sépare légèrement d'elle, un sourire qui en ferait tomber plus d'une, mais tes yeux ne mentent pas, ne la tromperont pas. C'est une tempête, quelque chose qui oscille entre la peur de la perdre & la tristesse de ne plus l'avoir avec toi, contre toi, sur le fil de tes lèvres. Tu te mords la joue , sentant le goût du sang gicler contre ta langue, tu veux lui dire qu'elle te manque, que tu ne peux plus te passer d'elle, que tu la veux. Mais tu n'es pas comme ça, n'est-ce pas? Tu te pare d'un manteau de glace, tu érige des murailles, les flammes restant  au creux de tes tripes. Tu ne diras pas toutes ses choses que tu ne connais que de nom. Tu resteras le prince des glaces le cœur de pierre figé dans ce temps où tout s'en va. Alors, tu souffle comme un con ; « Pourquoi être partie? ». Parce qu'elle ne te désire pas, pauvre idiot, voudrais-tu te jeter au visage. Parce qu'elle regrette. Tu n'étais qu'un autre de ses amants de passage, non?

...

Tu n'y crois pas. Tes dents s'enfoncent dans ses lèvres & tu grogne contre sa bouche tentatrice; « Nous avons besoin de parler. ». Tes gestes disent ce que tu ne dis pas. Contraste effarant entre tes mots & tes sentiments, tu ne peux te retenir de la toucher, de saisir. Tu tourne la tête, ce que tu dis t'arrache des frissons ; «  De toi. De moi. De la salle sur demande. ». Tu voudrais dire de ce nous qui te percute & qui te tue. Ta langue frôle sa bouche, mutine. Tu veux lui faire comprendre que, vous, vous êtes fondus l'un dans l'autre, qu'il n'y pas qu'elle, pas que toi, il y a ce « vous » qui a un écho vorace & tenace en toi. Tu veux y croire. Pour elle, pour toi, pour ce « vous ». Jusqu'ici, tu n'avais jamais envisagé un quelconque duo, des histoires sans lendemain énormément, mais jamais une marche commune, un esprit à l'unisson, un bout de plus, un bout, sans doute, de trop. Mais comment parvenir à dire non?

«  Viens au bal. », une affirmation simple, une affirmation qui refuse toutes oppositions. Tu cherche ses yeux un instant, pour finalement l'embrasser en plein couloir à la vue du moindre des autres. Mais, déjà, votre bulle se forme. Tu tangue, vacille, pantin mal  habile, entre ses doigts. Pour finalement te détacher dans un grognement. Et tu la quitte sans un regard, mais il y a là, dans ce baiser volé, cruel, furtif, déjà manqué, la promesse d'une évidence.

________________

Tes doigts caressent le tissu léger, chuchotent dans sa boite des secrets que tu t'entêtent à cacher. Tu peste contre la complication que t'offre l'objet. Une plume trempée, qui se pose & qui forme les courbes de mots ;

«  Sa voix, par monts et par vaux, s'envole pour arriver jusqu'à toi [...]  qui là-haut s'allume pour éclairer ma plume. Vois comme un homme peut souffrir. D'amour.

Lune, Notre-Dame de Paris.
Higgs.

PS : porte la, je veux te l'enlever.  »


________________

« Je  me demande ce qu'il attend. », souffla la blonde. La rousse lui sourit «  Où plutôt qui? ». Les deux adolescentes s'éloignaient déjà, leurs talons assassins s’enfonçant un peu dans la boue, tes lèvres se pincent. Fantôme vêtu de gris, tu erre sur les escaliers de l'entrée de Poudlard. Une cigarette sorcière calée entre les lèvres, le regard perdu dans le vide, tu ne fais pas attention aux racontars. Souvent solitaire dans les bals, il était rare de te voir rentrer seul tout de même, mais jamais accompagné en venant. Ce n'était qu'un événement comme il en existait d'autre. Le bal de cette saint-valentin ne serait qu'une exception de plus à tant d'autres. Tes barrières solidement ancrés, rien ne te déstabiliserait, même pas la belle addiction que tu attendais de pied ferme. Tu te l'ais juré, tu l'as gravé dans ton esprit. Finalement, tu oublies que tu ne tiens jamais tes promesses.

Tu frisonne le vent est comme une caresse, l'air est doux mais mordant, les étoiles glissent tout de même dans le ciel. Tu te sais bien trop en avance, mais l'angoisse te dévore, ainsi que les pires scénarios qui se déroulent dans ta tête. Tu tire plus fort sur ta clope en imaginant qu'elle te plante là, sous les étoiles, parce qu'voilà, tu te fais des illusions, t'es con, elle est juste pas intéressée, ça se trouve. Et comme un imbécile, tu t'es fait avoir, again. Comme avec l'autre blondasse, elle va t'écraser le cœur à coup de talon aiguille avec un sourire innocent & tu lui feras la guerre & tu la tueras. Tu descend les escaliers, soupire, grogne. Tu sais que tu aime mal. Tu piétine ton rôle. Tu la convoite alors que c'est pourtant simple; elle est trop bien pour toi & tu vas t'en mordre les doigts. Elle te fait perdre le nord & tu soupire. Un soupire qui t'avoue vaincu. Un soupire qui déjà t'annéanti. La tête te tourne & tu marmonne des insultes en te disant toutes ses choses. Une caresse qui glisse sur ton épaule, tu tourne trop vivement. La cigarette tombe, ricoche contre le sol, la flamme s'éteint. Tu perds pied.

Bim, bam, boum. Ton palpitant susurre & se crevasse. Elle est femme & ta bouche s’assèche. La salive ne parvient plus à descendre dans ta gorge. A cet instant, tout ton être vibre de cette corde  qui te lacère. Oh putain, elle est belle. Belle à en crever. Belle à se damner. La robe l'épouse, la touche tout en la frôlant, caresse divine sur sa peau de poupée, tu as peur de la briser si tu viens à glisser un mouvement dans sa direction. Et tu ne veux surtout pas voir le mirage s'évanouir dans l'air, se confondre à ton paysage. Elle est celle qui d'une pression colore soudainement ton espace, envoyant valser tes instincts les plus honnêtes.

L'émotion qu'elle déclenche traverse ton corps. Choc électrique irréversible. Tu grognes. Bordel, tu t'en veux de lui avoir offert sa plus belle arme de torture contre toi. Tu te promet de lui arracher sa fichue robe avant la fin de la soirée. Comment ne pas vouloir la dévorer ? Ton cœur se pince d'une étrange jalousie en songeant à tous les mâles qui succomberont à ses charmes. Bon sang, tu aurais dû lui offrir un sac poubelle, quoique même avec un sac poubelle, elle aurait fait tomber tout ceux sur son passage. Elle était ... Elle.
Personne n'aurait pu la décrire autrement.

Tu te ressaisi avant qu'elle se doute de quoique ce soit, te penche, prenant sa main dans la tienne, y glissant tes lèvres dans un élégant baise-main. Ton regard la couvre, mélange subtile de malice & de taquinerie. Ni l'un, ni l'autre ne sortirait indemne de cette soirée. «  Macnair, je maintiens, tu n'es pas si moche que ça. », souffle-tu. Tu abuse de tes charmes, ris de ta plaisanterie & l'attire pour attraper son bras & la maintenir contre toi. Elle est belle à en crever, & tu vas être la première de ses victimes. Le pire? Tu y consens avec joie. « Prête pour l'enfer? », tes yeux la dévore & ton bras indique le lac. Tu es un animal taquin & tu ne résiste pas à croquer son oreille ; «  Ils vont te manger, je ferais mieux d'être prudent. ». Un sourire de charmeur qui révèle la peur de ne pas être à la hauteur.

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MessageSujet: Re: (bal) LULAKE. ✘ “Kings and Queens”   (bal) LULAKE. ✘  “Kings and Queens” EmptyMer 3 Juil - 13:52

Kings and Queens.
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(MOR) ✫ « Je suis un songe, un ectoplasme, juste un mensonge, un pléonasme. Je reste de glace face à vos spasmes, je ne trouve pas ma place dans vos fantasmes. Sous mon masque de fer, des larmes qui lacèrent mes anciennes blessures »
________________
« Tu n'es plus si moche que ça. » Tu l’as fuis, mais son poids, là, écrasé contre le tien, te ramène à des souvenirs passionnels. Tu t’es montrée nue à son regard changé, tu t’es dévoilée dans l’entièreté de ta douleur, de ta violence, à cet ami devenu amant, à ce confident transformé. Tu as souffert de l’avoir volé. Tu as mis des jours à cicatriser, aux tréfonds de ton âme viciée. Tu n’avais pas le droit, c’est ce que tu te répètes encore quand sa peau retourne à la tienne. Ton souffle s’est accéléré dés l’instant où il a glissé ses lèvres dans ton cou, joué de ses dents sur ton oreille. Tu frissonnes, tu sens le feu se déclencher et tu couvres ton cœur de glace pour ne pas lui céder. Tu n’as pas le droit. Pourtant tu le veux, tu veux goûter à nouveau à cette fusion incroyable, à cette union parfaite. Dans ses bras, tu t’étais sentie si bien, si libre, si vivante. Tu te souviens de vos corps enlacés, s’épousant à merveille. Tu fermes les yeux, tu luttes contre l’envie qui déferle dans tes veines quand ses mots concrétisent ce que tu tentais de voir comme un rêve embrumé. « Pourquoi être partie? » « Te protéger… » murmurent tes lèvres entrouvertes. Tu te bats contre toi, contre lui. Tu te bats contre des instincts primaires qu’il te faut endiguer. Celle qui ne ressent rien prise trop souvent d’assaut par un homme à se damner. Ô oui, tu te damnerais pour retrouver ce plaisir insensé que tu n’as trouvé qu’au creux de son étreinte, entre tendresse et violente. Mais tu sais, tu connais son secret, et quitte à te briser, tu te dois de l’épargner. « Nous avons besoin de parler. » Sa bouche contre la tienne. « De toi. De moi. De la salle sur demande. » Ton ventre subit l’incendie de cette vérité qui réveille le désir fulgurant. Tu ne dois pas. Tu te crispes un peu, et dés le moment où tes billes bicolores rencontrent la noirceur de ses prunelles, tu n’es plus que froid hivernal. Tu reprends les reines, refuse de te laisser sombrer dans des rêves idiots de petite fille fragile. Personne ne peut t’aimer parce que tu ne peux aimer personne. C’est ta luxure qui entre en écho avec son don, voilà tout. « Il n’y a rien à dire. » Si, tellement, mais tu mens. Tu mens pour son bien, pour qu’il retourne auprès de la douce, de la lumineuse et t’abandonne dans l’ombre, seule fin que tu mérites, monstre d’insensibilité. Tes barrières s’ancrent fermement dans ton esprit malade qui se refuse à la vérité, et tu te barricades, comme tu le fais instinctivement depuis des années quand ton cerveau perçoit une menace pour ta stabilité.

« Viens au bal. » Ton myocarde loupe un battement, tu fuis son regard. Tu voudrais dire non mais sa bouche s’empare de la tienne et tu perds momentanément pieds. Il brise tes défenses aussi simplement que si elles étaient en mousse. Tu ne veux pas… pourtant tu ne sais pas faire autrement. Tu savoures le goût de sa peau. Tu en réclamerais d’avantage si tu n’étais pas un tant soit peu lucide. Encore et encore. Mais il rompt le lien, s’échappe, sans un regard, un mot de plus. Tu restes appuyée contre ce mur, pantelante, grisée, délaissée. T’a-t-il vraiment invité au bal, toi ?

________________
Le paquet t’attendait. Comme un matin de Noël. Seulement tu n’avais jamais dis à personne que tu ne recevais rien, à Noël. Alors tu restais bête devant le présent, installée sur le lit de ton dortoir. Pourquoi ? Qui, surtout ? Tes doigts effleurent l’enveloppe que tu ouvres. Higgs. Tu ne connais pas les mots qu’il t’écrit, toi, enfant de sang-pur élevée loin de la culture moldue, mais tu en sens la profondeur aussi vraie qu’elle te lacère le cœur. « amour ». La courbe de l’écriture fait trembler ta main. Tu réalises l’ampleur de ta bêtise. Il ne faut pas. Pourtant tu déposes le papier et ouvre la boîte, découvrant le rose et l’argent d’une robe au tissu fin. Tu devines la valeur de l’achat en caressant des yeux le dessin du décolleté ; il connaît ta taille, il a mémorisé tes formes. Comment vas-tu te sortir de là ? Comment le fuir quand il t’attrape le bout du cœur par tes faiblesses les plus grandes. Ca n’est pas qu’il te fasse un présent, non, le secret c’est… qu’il fasse simplement attention à toi, tes goûts, à ce que tu es. Tu te sens fondre. Mais sur la lettre que tu lui laisses avant d’aller en cours ne reste que la glace coutumière. La plus courte des réponses qu’on ait vue au sein de l’Histoire des lettres d’amour. Tu n’es pas celle qu’il cherche à séduire, tu te le répètes en apposant l’encre sur le parchemin.

« Ok.
Macnair. »
________________

Tu remontes tes cheveux en un chignon haut, assez flou pour que quelques mèches retombent gracieusement sur ton visage. Tu t’acharnes à vouloir paraître belle quand tu te sens la plus laide des harpies. Tu soupires avec lassitude. Tu ne seras jamais ce qu’il attend. La robe d’un rose pastel, ornée de liserés argents, tombe comme si elle avait été faite sur mesure, mais tu te sens fade pour une telle tenue. Tes jambes se dévoilent dans toute leur longueur, les escarpins argent venant galber ta silhouette, seulement rien ne te satisfait. Tu ne vaux pas toutes ces beautés qui vont briller sous ses yeux, scintiller quand toi, à l’ombre des étoiles, tu t’éteindras. En désespoir de cause tu te penches vers ta valise et sors une étole de soie, relique d’autrefois. Tu es un brin rebutée par ce qu’elle signifie, mais dépourvue de bijoux, tu te dois d’agrémenter ton air dépareillé. Elle était à ta mère, elle-même l’avait portée au bal. Tu te souviens avoir entendu que ton père lui avait demandé sa main, ce soir-là. Sottises. Mièvreries. Tu glisses la soie argentée contre ta peau, ornes tes lèvres d’une dernière couche de gloss rosé, te parfumes à cette fragrance citronnée qu’il aime tant et t’extirpes enfin de l’antre des Serpentards.

Lorsque ta main se pose sur son épaule, tu n’es plus que vide et silence, tes grands yeux clairs offrant la glace de ton âme quand tes gestes imitent une douceur qui n’est pas la tienne. Sa réaction est vive, brusque, tuant la cigarette dans une chute vertigineuse quand toi tu ne sembles pas le moins du monde ébranlée ou émue. Tu es loin. Si proche physiquement, si froide à l’intérieur. Tu ne sais pas plus réagir à son baise-main qu’à ses paroles. Tu souffles, de ce naturel déconcertant qui a forgé vos années de relation. « Tu sais bien que si. » Quelque chose est différent, pourtant. Il y a un malaise dans tes billes bicolores. Tu te sens profondément laide. C’est tout ce qui perce à la surface de ton cœur mort. Il t’attire contre lui, réchauffant ton épiderme. « Prête pour l'enfer? » L’Enfer n’est rien comparé à l’indifférence que tu lui offres. Tu sais que ça doit lui faire mal, tu le supposes, parce qu’il a fait tant d’efforts, fait preuve de tant d’égards. Tu détournes le visage quand il vient chercher ton oreille. Glacée. Ô Princesse, pourquoi tant de cruauté ? Tu ne le fais pas exprès. Tout ton être s’échine simplement à le protéger. « Ils vont te manger, je ferais mieux d'être prudent. » « Ne t’attache pas. » Tes mots sont une lame de rasoir qui tranche, vous ramène tous deux à l’horrible réalité. « On sait tous les deux que je ne peux pas te mentir. Je ne peux pas te faire croire que j’ai un cœur parce que tu lis les sentiments comme des livres ouverts. Je voudrais pouv… » Tu la sens, là, la fissure. Tu t’arrêtes de parler. Ta peau prend conscience de sa présence. Ton odorat s’empare de son parfum. Endomorphines. Tu repenses à ses baisers. Dans ton cou reste encore une légère marque violacée, presque effacée. Tu penches la tête sur le côté, ta respiration accélérée par sa simple proximité. Tu te craquèles sous son regard. Tu te sens mourir d’amour, de désir, d’angoisse, de honte. Une simple fissure qui s’étire, ouvre une brèche, puis un trou béant. Pourquoi te fait-il cet effet ? Tu t’accroches. La tête te tourne et tu supplies la lune de t’ôter cette humanité capricieuse qui dans ses bras reprend ses droits. C’est toute ta détresse qui se déverse quand tu croises ses prunelles, entre l’appel au secours et le vertige. Tu lui fais une crise, en direct, contre coup de ce stress accumulé, rénié, des derniers jours. « Tu dois pas rester là… » Pourtant tu t’agrippes à son costume gris, ta bouche affirmant tout ce dont ton cœur ne veut pas. Tu as besoin de lui, plus que tout au monde.

(c) AMIANTE, TUMBLR.

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MessageSujet: Re: (bal) LULAKE. ✘ “Kings and Queens”   (bal) LULAKE. ✘  “Kings and Queens” EmptySam 6 Juil - 0:16


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avant que le jour ne vienne, entends rugir le coeur de la bête humaine

« Tu sais bien que si. », souffle-t-elle, tu te raidis. Un silence, un battement de cil, elle ajoute, finissant d'enfoncer le clou plus loin ; « Ne t’attache pas. ».  Ses mots te percutent, t'entrainent & tu crache trop vite ton amertume. «  Trop tard. ». Il est bien trop tard, tu es déjà sous le charme, abattu entre ses lèvres, ses sentiments. Tu lui jette tes mots à la gueule comme si ça pouvait tout expliquer, comme si elle devait accepter. Tu ne lui obéiras pas, même si tu le pouvais, même si tu le devais. Et déjà, tu perds pied, tu t'enfonce plus loin dans ses sentiments & une colère sourde se dégage de toi. Tu la cache derrière l'enfant polaire, ou ton visage de si bien nommé, prince des glaces. Tu te dégage d'elle, fais quelques pas. Pourquoi donc, parvient-elle si aisément à t'arracher ton palpitant?

Ta poitrine te fait mal, la douleur irradie, se répand, glisse pour remonter dans ta gorge, trainant une trainée acide sur son passage. La sensation est insaisissable & elle ne cesse d'être sur ta peau, dans tes veines, traçant des chemins de chaleur malsaine. Tu étouffe. Tu hais. Tu exècre l'émotion qui t'étreint, le feu qui se répand & que tu ne parviens que difficilement à endiguer. Tu n'es qu'un homme & en plein vol, te voilà foudroyé. Et son seul mot d'ordre est de reprendre ce qui t'a été donné. Elle a simplement oublié de te dire qu'elle reprenait ton cœur au passage. Ta détresse te secoue pourtant, dans le tréfonds de ton âme, elle hurle, elle te déchire & tu tombe, pauvre homme, pauvre con. Tu n'as jamais rien appris, on ne t'aime pas, on ne le peux pas. Monstre sans visage, dévoreur de sentiments, violeur d'émois,  tu es traitre, tu agis pour gagner. Toi, tu ne sais pas jouer, tu sais juste tricher. C'est l'histoire de ta vie, la tricherie, tu mens & tu te mens. Toujours. Le faux qui se mêle au vrai. L'amour & le désir. Colère & passion. Plus rien n'a de barrière dans tes yeux.  Une autre cigarette qui s'embrase entre tes lèvres, elle se consume, beauté ardente qui s'essouffle douloureusement entre tes lippes, mourant petit à petit. Elle est belle, elle est au bord du précipice, chutant en cendre fines & légères, elle apaise tes pulsions  meurtrières, d'habitude. Mais ce n'est pas une soirée habituelle. Rien n'est quotidien avec la blonde assassine.

Elle en a tués des espoirs, des cœurs, des hommes. Tu n'es qu'un des nombreux noms sur la liste. Combien d'entre vous, paon assuré, chien fou, homme de charme, de passion, d'inconstance sont tombés entre ses bras? Qu'avez-vous donc récoltés? Sa froide indifférence, sa douloureuse distance, tout ça, ça vous fait tomber à ses pieds. Et tu rampe, fou. Tu es en colère contre ses mots, en colère contre tout. Tu en veux à ton héritage de faire de toi ce que tu es. L'empathie te dévoile son indifférence, son calme. Tu te mords les lèvres, ne cherche pas plus loin. Tu sais seulement qu'elle te fait mal, tu ne vois pas plus loin, tu veux juste apaiser tes tourments.

Tu ne l'écoute plus. Ta cigarette entre les lèvres, tu rumine des pulsions assassines, des désirs de vengeance qui te feront saigner le cœur, tu crache ton amour, tente de réfréner tout. Et tu ne prends pas garde à cette tempête muette & silencieuse. C'est le crash quand tu t'ouvre à elle, ça surgit mortellement, brutalement & ça te cloue au sol, tu te raidis. Les frissons dévalent, tes yeux se closent. Merlin, donnez-moi cette femme. Elle te détraque, & tu es fou, fou d'elle. Tu laisse papillonner ton palpitant, souffler un instant avant de louper un battement, repartir en vrille & déconner. LJ, à elle toute seule, c'est la promesse d'une syncope ou d'un arrêt cardiaque, à vous de choisir. Tu dérape & pourtant tu n'esquisse aucun geste. Même si tes traits se déforment, ton masque se craquelle. Tu n'arriveras pas à tricher avec les mots, ce soir. Alors, sans un bruit, tu encaisse, tu t’effrite, chuter est dans tes habitudes, dorénavant. Tu perds le moindre contrôle à ses côtés. Tu subis & souffle, dans un murmure qui pourtant vibre comme un cri perçant ; « Les mensonges n'ont jamais été notre fort. ». A deux, ça n'a jamais été de mises & c'est ce qui vous fait cruellement défaut à cet instant. Vous êtes incapable de vous touchez sans espérer plus. Vous ne parvenez plus à raisonner. Il n'y a pas de logique dans votre attirance, dans ce désir qui commande l'assouvissement sur le champs & les pulsions sont irrésistibles, entrainantes. La mémoire refoulé remonte, ride la surface de l'eau & revient en pierres d'étoiles sur les rochers. Tout te percute, tout te revient, la chaleur de sa peau, la douceur de ses lèvres, sa cicatrice au creux de son ventre, elle est devant toi & pourtant tu ne vois que vos corps enlacés, vos souffles courts, les baisers encore & toujours. Les frémissement longent ton corps, te dévalent avidement, tu perds la tête, les soupirs amourachés s'échappent d'entre tes lèvres. La brèche d'LJ devient gouffre béant dans lequel tu tombe avec joie. Tu te mords la lèvre, accueille ses désirs, ses angoisses, sa honte en toi. Tu prends tout d'elle. Tu la bois en silence & elle se propage en toi. Tu t'approprie ce qu'elle ressent. La douleur est fougueuse mais l'amour reprend  ses droits. Elle te dit de ne pas rester là, dans le creux de cette tempête. Son stress est contagieux, tu ne lui refuse pas l’accès à ton cœur & tu étouffe.

C'est le même refrain.
Il semblerait que tes défenses soient toujours au point mort avec elle. Mais comment se défendre de l'alliée d'hier, de l'amante d'aujourd'hui & peut-être de bien plus demain? Tu ne sais pas. Tu ne veux peut-être pas savoir. Sans aucun doute, la crainte de cette vérité terrible t'habite, celle qui te murmure au creux des tripes avec une honte sans nom & sans visage que tu ne l'as jamais vue, que tu es restée comme un con, pendant six ans à la croiser, à te reposer dans le vide émotionnel qu’elle avait entre les doigts & de passer à côté de l'essentiel. Tu as oublier la femme, l'humanité, les émotions à fleur de peau, à fleur de toi, à fleur de tout. Tu n'as jamais cherchée au-delà de cette façade d'un éternel hivers. Au fil des saisons, elle a été reléguée à une place qui n'aurait jamais dû être la sienne. Tu n'as pas senti ses craquelures viciés qui la sèment, tu n'as jamais pris garde à cette femme qui aujourd'hui semble dessiner la courbe de ton cœur & dessiner un espoir ou bien l'amour. Tu as beau en frisonner, mais tu ne peux pas nier la vérité. Cette vérité qui hurle qu'elle est à toi & que tu es à elle. Vous avez mêlés vos corps, glisser l'un dans l'autre dans la pureté des émois d'hier & qui pourtant reste à vif. Tu la sens sur tout ton corps, tu la respire sur tes vêtements, dans tes draps, tu murmure trop souvent son prénom, tu l'appelle, & elle ne répond pas. Jamais. Et pourtant, tu restes planté là, lui offrant ton dos, la cigarette entre les lèvres. Tu n'esquisse aucun mouvement de fuite. Tu es la statue qui se fige, yeux clos sur des tourments intimes, les mains dans tes poches. Une vision de beauté brisé face à ses réflexions, face à ses tortures intérieur, une mèche de cheveux s'échappe, indiscipliné. Tu passe ta main dans tes cheveux , sur ton visage & tu lâche face au vent ; « Non. ». C'est froid, c'est brutal, c'est violent, il n'y a pas de concessions à faire, tu resteras. « Tu sais qu'il est déjà trop tard, LJ, bien trop tard. ». Ta voix dérape, tes yeux se rouvrent. Ne comprend donc t-elle pas?

Tu es déjà à elle, dans tes fissures, dans ses plaies rouvertes & à vif. Tu es à elle dans tous ses ressentis qui te clouent au sol, qui te scient les jambes. Tu ne veux pas fuir ce que tu ressens, tu ne veux pas mentir. Tu ne veux pas la voir s'effondrer sans toi. Vous êtes tous deux des châteaux de cartes & vous volez en millier de morceaux au grès du vent. Hélas, le vent vous emporte dans des endroits qui vous rattrapent. Il ne pourra jamais avoir de paix entre ses bras.

Tu t'avance, serpent agile, malgré l'angoisse qui te dévore. Et si elle te disait non? Si elle arrivait à te manipuler? Ton envie est tenu à bout de bras, la cigarette s'en est allée et tu fonds sur elle comme la vipère gueule grande ouverte, tu vas la dévorer, tu attrape son visage délicat entre tes doigts. « Jamais je ne m'en irais. J'ai besoin de toi. ». Dis-moi que tu as besoin de moi, souffle silencieusement tes yeux tandis que tes pouces glissent en cercle sur sa peau, caresses fugitives, tendresse volée. Tu vibre pour elle, tu irradie pour elle. Ta chaleur, ses étincelles dans tes yeux qui la scrutent, c'est elle, encore elle, toujours elle. Et vous devenez fous à vous chasser ainsi dans les jeux de l'amour dangereux, vous venez à ne plus trop savoir ce qu'aimer veut dire. Mais tu sais juste que tu veux la trouver, que tu es prêt à mettre le monde à ses pieds. Tu es toi-même à ses pieds, sujet de ses moindres désirs, prince dompté.

Tu relève son menton « Dis-moi si tu ne veux pas, si tu ne ressens rien, si tu ne me désire pas ... », tu te stoppe, les mots te font mal, tu en crève, fermant les yeux un instant, laissant un regard apeuré t'échapper « Dis-moi. ». Tu obéiras à ses volontés, tu te plieras, tu disparaitras même si elle le veut, cette idée te fait mal, cet sensation te dévore les entrailles. Tes doigts s'aventurent dans son cou, frôlent son décolleté, viennent rejoindre ses hanches, pour l'approcher de toi, au creux de tes bras. Ton visage vient se loger dans le creux de sa gorge blanche, tes mèches rebellent s’attardant sur la peau nue, ton souffle caressant son épiderme de poupée. Tu as promis, LJ, ne m'abandonne pas., susurre tes gestes. La pression de tes mains se font plus forte, soulevant un peu le tissu vaporeux, tu trembles. Tu trembles de déraison, de crainte, de douleurs, d'envies, mais surement de beaucoup trop d'amour. Et ta seule pensée est elle, tu ne te demandes même pas où est donc passé le prince des glaces? Non, c'est elle, ça a toujours été elle.

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MessageSujet: Re: (bal) LULAKE. ✘ “Kings and Queens”   (bal) LULAKE. ✘  “Kings and Queens” EmptySam 6 Juil - 12:56

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Kings and Queens
(MOZART L'OPERA ROCK) ✫ « Tatoue-moi sur tes murs un futur à composer, je veux graver toutes mes luxures sur tes dorures, te tatouer sans mesure, sur mesure. »
________________


«  Trop tard. » Le Prince des Glaces. Il s’est fermé, paré de ses atours gelés. Et toi t’es là, comme une idiote, à t’écrouler. Seule. Toujours seule. Trop tard pour ne pas s’attacher, mais tu te sens soudain abandonnée. Tu as cette insupportable sensation d’avoir entre les doigts une matière glissante, insaisissable. Il aime sa cigarette, pas toi. Tu fais face à son dos quand ton corps plie, tremble. Tu trembles, de tes doigts au fond de ton cœur meurtri. Tu revois la froideur de ton père face à tes larmes… mais tu ne pleures pas, plus maintenant, bien trop fière, serpent dressé à ne pas tomber, à ne pas chuter sous le regard d’un autre. Oui, ta respiration se coupe. Et tu t’en fous, t’as l’habitude. Tu comptes le temps qu’il te reste avant de devoir jouer à Cendrillon, fuir avant que le charme ne se rompe. Tu songes que ce cirque est ridicule, parce que tout n’est que factice. Pourquoi t’aimerait-il quand tu ne fus, toute votre scolarité durant, qu’un meuble dans son univers ? « Blake… » Tu murmures, en détresse. Tu ne songes qu’à te rendre à l’infirmerie, à avaler cette potion décontractante que tu as oubliée. Tu n’as ni sac, ni pochette pour ce genre de détail. Tu voudrais lui dire de te regarder, de pas t’ignorer. T’arrives à rien. La nausée se mêle à ton vertige, et perchée sur tes talons, tu te sens perdre pied.

Un instant, c’est le noir.
« Tu sais qu'il est déjà trop tard, LJ, bien trop tard. » Tu recules, gauche, maladroite, vers la rampe des escaliers. Tu cherches un appui, instinctive. Tu mets de la distance, tu cherches à forger une armure givrée, mais rien n’y fait. Tu as senti son odeur. Tu as le souvenir de son corps contre le tiens. Tu as la saveur de vos ébats sur le bout de la langue. Tu continues ton déplacement en arrière, ta tenue te figeant dans cette allure de papier glacé quand tes réactions te font perdre ta beauté travaillée. T’es perdue. T’as mal. Tu veux rentrer, retourner dans ton dortoir pour t’enfoncer sous tes draps, surtout, surtout qu’on ne te voit pas. Mais déjà tu sens sa peau contre la tienne. Les images se déroulent comme une cassette que l’on rembobine. « Jamais je ne m'en irais. J'ai besoin de toi. » Pourquoi ? Rien ne sort de ta gorge mais la question te brûle l’âme. Pourquoi aurait-il besoin de toi ? Tu es nocive, mauvaise, sombre Ténèbres. « Dis-moi si tu ne veux pas, si tu ne ressens rien, si tu ne me désire pas ... » Tu peux pas. L’air te manque, ton cœur bat trop vite. Tachycardie, hyperventilation. Tu lui fais la totale. Tu sais que tu n’as pas le droit de pleurer, tu n’as pas le droit d’abîmer ni ta tenue, ni le maquillage. Tu dois pas lui faire honte, après tout tu es sa cavalière, mais les larmes retenues floutent ta vision et brûlent tes billes bicolores. « Dis-moi. » Silence. Sa main se glisse dans ton cou, vers ton décolleté pour se placer sur tes hanches. Il te ramène à lui. Tu ne résistes pas. Il n’y a rien de plus tendre que ses bras. Plus la pression de ses gestes augmente, plus tu te détends. Il ne te repousse pas. Il sait, pourtant. Il est empathe, il ressent tout ce qui explose en toi. Tu ne connais pas toutes les subtilités de son don mais tu mesures à la fois le danger et ses souffrances. T’as accepté depuis bien longtemps toute l’horreur de cette nature, t’as accepté ce qu’il est, pour le meilleur, le pire… de lui. Pas de toi. Tu voudrais le protéger de toi. Au lieu de cela tu le laisses glisser son visage contre ta gorge. Ton rythme cardiaque s’apaise, après de longues minutes sans réponse. Tu tremblais trop pour parler. Il le comprend, n’est-ce pas ? Tu ne sais pas ce qu’il faut dire, quoi qu’il en soit.

Alors le temps s’étire dans une étreinte qui se fait douce, tendre, aimante. « Blake… je… » Quoi, quoi ? Les mots ne peuvent décrire la subtilité de ton cœur. Tu ne sais pas les analyser. « … dois t’expliquer. » Oui. Il le mérite. « Je sais pas… » C’est décousu, seulement tu as son corps contre le tien, tu t’es plaquée contre lui, déraisonnable. « Je sais pas mettre des mots. » Tu n’as appris que les obscures subtilités de la haine, de la colère, de l’amertume. Comment connaîtrais-tu l’amour, toi qui n’as jamais aimé personne ? T’avait-il déjà vue, au bal de Saint Valentin ? Une fois. Furtivement. Le garçon t’a reproché ta froideur, t’a délaissée parce qu’incapable de satisfaire son besoin de reconnaissance. De là, tu t’es repliée vers une luxure pure et simple, sans attachement. Pas de lendemain pour la Princesse des Neiges.

Tu cherches sa bouche. Tu ne lui laisses pas le temps de réaliser, de s’échapper. Tu prends ses lèvres des tiennes et mêle le gloss sucré à ce qu’il reste de sa cigarette. Tu l’embrasses. Tu ne le dévores pas, non, tu prends le temps. Ton baiser le baigne d’amour. Toi, tu ignores ce que c’est, tu ignores ce que ça vaut, mais tu le lui transmets dans un flot régulier, une vague délicate. L’une de tes mains a rejoint sa nuque quand l’autre s’est installée dans son dos. Ca n’est plus le désir qui domine, même s’il est présent. C’est cette autre chose, nouvelle et merveilleuse, qui vous entoure d’une aura lumineuse. La Lumière dans votre Chaos. Tu n’es plus seul, dit ta langue qui vient chercher avec malice la sienne.

« C’est pas Higgs, là bas ? » La voix grave s’adresse à une demoiselle que tu ne perçois que furtivement par le glissement d’une robe. Les rumeurs. Tu as oublié les rumeurs vous concernant, celles que vous n’avez jamais vraiment confirmées, que vous avez parfois démenti auprès de vos amis communs. Et maintenant ? Macnair et Higgs au bal. La Sang-pur a choisi le Sang-mêlé. As-tu le droit de choisir ? Tes doigts viennent s’emparer de sa cravate pour l’attirer plus encore contre toi. Tu vibres, fébrile, fragile…et c’est une façon d’affirmer aux curieux, aux curieuses surtout, qu’il est à toi. Vous êtes à nouveau seuls, retardataires. Tu t’en fiches, tu l’aimes sans le comprendre. « Apprends-moi… » glisses-tu, entre deux baisers dont tu t’empares. « Apprends-moi les sentiments… » réclames-tu dans un murmure, ton nez frôlant le sien, ton regard s’enfonçant dans ses abîmes noires, ton cœur battant la chamade et vos lèvres se touchant, se cherchant, sans se joindre pourtant. Vos souffles se mêlent. « J’voudrais… j’veux… » Il t’a connue plus douée que cela avec les mots. Tu es une vipère assassine, apte à mettre en boîte les ennemis. Pour les choses du cœur, tu n’es qu’une incapable. « Toi. » Tu ne sais pas dire que tu aimes. Tu n’y arrives pas. Tu n’as pas été forgée à la pureté de ce sentiment, et ce que ton palpitant veut avouer, ta bouche le contourne, le détourne. Dis-moi que tu comprends, indiquent tes yeux bordés de discrètes paillettes. Me force pas à le dire, supplient-ils lorsqu’ils se baissent. Tu es gênée, tu n’es pas prête. Tu as peur… peur qu’il te reproche ton inexpérience, tes barrières, tes interdits.

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