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 How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow

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Anonymous
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MessageSujet: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 19:42


Dante Mikhail Valentine


(the comedian)▽ depuis la nuit des temps, les hommes s'entretuent. aujourd'hui, on a juste l'occasion de terminer le travail.
carte d'identité
Nom :Valentine Prénom(s) :Dante ~ Mikhail Surnom :Sorrow Âge : 35 ans. Date et Lieu de Naissance :15 Février 1986 à Saint-Pétersbourg Nationalité :Russe. D'une mère italienne et d'un père russe. Pureté du sang :Un sang-pur qui n'a aucun préjugé sur les autres statuts. Il n'accorde aucune importance à la « pureté » du sang.Ancienne maison : Serpentard. Poste occupé :Professeur de Sortilèges - Directeur de Serpentard. Orientation sexuelle :Hétéro. État civil :Veuf, père d'une fillette assassinée.

le sorcier en toi
Baguette : « Bois de cyprès et un crin de licorne à l'intérieur. 28,5 cm. Rigide. » Patronus : « La forme que revêtit mon patronus est un aigle. Quand j'étais encore étudiant à Poudlard, le souvenir qui me venait à l'esprit était le jour de mon premier départ pour l'école de sorcellerie. Sur le quai, ma mère m'avait prise dans ses bras et m'avait murmuré à l'oreille qu'elle était fière de moi, alors que des larmes perlaient le long de ses joues. Depuis, le temps s'est écoulé et a versé d'autres souvenirs plus joyeux. Aujourd'hui, le souvenir qui me vient en tête est la naissance de ma fille. »Épouvantard : « J'ai longtemps cru que ma plus grande peur était la peur elle-même, mais l'horloge de la vie m'a révélé que ma phobie n'était autre que moi-même. Je redoute ce que je pourrai faire, de bien ou de mal. Je suis capable des pires atrocités que de grands actes de bontés. La plupart des gens ont tendance à craindre le mal, quant à moi, je me préserve des deux. »Particularité : « On me classe dans la catégorie des legilimens. »Avez-vous déjà fait usage de la magie noire ? « Par le passé, j'en étais victime. Mon propre père usait de certains sortilèges de magie noire sur moi ou sur des êtres qui m'étaient chères. Il disait que c'était pour me préparer, pour m'y habituer et m'endurcir. Par la suite, j'ai usé de magie noire à des fins personnelles et surtout pour assouvir une vengeance. »Plutôt Ombre ou Ordre ? Pourquoi ? « Aucun des deux. Pour moi, choisir reviendrait à vivre dans une illusion. Il ne peut y avoir d'ordre sans chaos. Il ne peut y avoir de mal sans bien. Réclamez vengeance est un droit. Faire régner la paix, un devoir. L'un ou l'autre peut se refuser, c'est ce que j'ai fait. Saurions-nous ce qu'est la lumière si nous ignorions ce que sont les ténèbres ? » La disparition d’un élève de Poudlard vous perturbe-t-elle ? « Je serai un professeur indigne si la disparition d'un élève ne me perturbait pas. Ce qui m'outrage le plus, c'est qu'on s'en prenne à un adolescent si un adulte en est à l'origine ou qu'on puisse kidnapper un camarade si c'est l'oeuvre d'un ou plusieurs élèves. Toutefois, j'accuse le ministère ainsi que nous-mêmes, personnel-enseignant, de ne pas être en mesure de veiller sur nos élèves ou de leur apprendre à se défendre face au « réel » danger. » Êtes-vous inquiet pour votre sécurité, celle de vos proches ? « La vie elle-même n'est pas sûre. Lorsque vous vous levez le matin, vous ignorez ce qui vous attend à la fin de la journée. A chaque instant, nous sommes en situation de danger, car l'inconnu est façonné par quelque chose que l'on ne peut toucher ou voir. Tout ce que l'on peut faire, c'est atténué le danger. Poudlard est aussi sûr qu'une prison sous haute-surveillance et aussi dangereux qu'un parc public à Londres. Cependant, je serai chagriné d'apprendre qu'il est arrivé malheur à mes élèves. ». Que pensez-vous des attaques de Pré-au-Lard ? « Je dois avouer que piégé les élèves pendant leurs sorties à pré-au-lard était une bonne idée. Étant donné que la majeure partie des adultes est à l'école. Cependant, l'ingéniosité n'est jamais très loin de la lâcheté. L'indignation me ronge plus que la peur quand je repense à ces attaques. » Le gouvernement et les médias nient l’existence d’une force semblable aux Mangemorts. Et vous, vous en êtes où à ce sujet ? « Que se passerait-il si les médias et le gouvernement avouaient qu'il y avait une menace semblable aux Mangemorts ? La panique bercerait notre monde et la peur nous endormirait et à nouveau, le chaos naîtra. Je pense que le gouvernement préfère sauter la partie panique et gardé les yeux fermés jusqu'à ce que le malheur et la peine viennent frapper à nos portes. J'ai entendu une phrase un jour : «  Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde par l'oubli. » Même s'il s'acharne à dire le contraire, en niant les faits, ils oublient comment la première guerre a commencé.  Je ne compte pas sur eux pour m'avertir ou me protéger d'un éventuel danger en tout cas. »


le moldu derrière tout ça
Pseudo : J'en ai eu beaucoup depuis le temps, mais Genesis suffira. Âge : Est-ce que 2+1 = 3 ou 2+1 = 21 ? Je ne sais plus... Avatar : The one & only Jared Leto.Fréquence de connexion : D'habitude je suis un geek collé à l'ordi, mais pour cette première semaine jusqu'au 8 Juin, je serai un apprenti-ermite. Comment as-tu connu le forum ? Euh sur une pub, sur pub rpg design si j'ai bonne mémoire. Code : Da-Mai Copyright : Avatars: Schizophrenic. Signature: Tumblr. Icons: Aandy - Ecstatic Ruby. Citation: The Comedian. Bannières: Google Images.


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Anonymous
Invité
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 19:43


this is my story


(dante) ▽ I'm the confidence of good and evil. I'm the forbidden fruit that has fallen far from the tree.
Il fait froid. Il a toujours fait froid. Il fera toujours froid. Le rideau se lève sur un tableau sans âme ni couleur. Les premiers coups de pinceaux dessinent une maison vêtit de noir, mais normalement constituée de bois. Elle semble si triste, si glaciale. Après tout, elle est seule, perdue au milieu de nulle part sur les vastes plaines enneigées de Russie. Cette pittoresque baraque est piégée par les dunes blanches à perte de vue et une forêt macabre dont la hauteur des arbres témoigne de notre insignifiante présence. Des fenêtres de ma chambre, je peux aisément observer l'étau qui semble se resserrer. D'un côté, je contemple un vide qui attise ma solitude. De l'autre, je regarde les forces de la nature se déchiraient entre elles. Tiens. Un cerf vient de mourir. Son sang nourrit atrocement la terre alors que ses prédateurs dévorent avec envie sa chair. Le sang. Le rouge. C'est la seule couleur que j'ai pu voir jusqu'ici. Mis à part cette lumière éternelle et ces ténèbres grandissantes. Le lapin vient de s'engouffrer dans son terrier. Je m'appelle Dante. Dante Mikhail Valentine, j'ai onze ans et on vient de frapper à la porte de ma chambre. Un premier coup raisonne. Un second le suit et tout comme les deux premiers, je n'ai pas entendu le troisième. Ou plutôt, je n'ai pas envie d'entendre. Les cris de ce monde m'effraient, donc je me rends sourd à ses appels. A nouveau, on malmène le bois avec plus d'intensité. Mes yeux d'azur refusent de divorcer de ce panorama bestial. Le loup hurle. Peut-être le plus jeune de la meute. Il est arrivé trop tard au festin. Pensant que celui-ci était terminé, le lapin quitte son trou. Le loup passe ses crocs sur lapin blanc qui aurait sans doute aimé être en retard aussi. Un si petit repas ne pouvait guère le rassasier, alors pourquoi lui ôter la vie ?

    « Mikhail ! »


Aleksandr Valentine. Mon père. Je le sais à sa voix. Je le sais car jamais il ne m'a appelé Dante. Il a toujours détesté ce prénom. A trois reprises, il hurle mon nom, comme le loup l'avait fait il y a quelques secondes. Un murmure, une formule, une détonation. Sans peine, il venait de faire exploser la porte de ma chambre. La fumée et la poussière qui dansaient dans la pièce voulurent m'inviter à ce bal féroce. Mains dans le dos, je me retourne lentement et observe les traits qui se révèlent peu à peu à moi. Il était imposant. Il était russe comme aimait dire ma chère mère. Il était inexpressif. Seule la colère arrivait à animer ce visage dénué d'émotion.

    « Oui père ? »


Les mots avaient quitté ma bouche sans que je ne puisse les retenir. Penchant légèrement la tête sur le côté, j'observe les dégâts provoqués par mon paternel. Tout comme lui, je n'arrivais guère à exprimer ou ressentir mes émotions. Je tentais vainement de les reproduire selon ce que j'avais entendu, vu ou lu. Et je me souvenais avoir lu que la surprise et l'étonnement se traduisaient par l'écarquillement des yeux. Et à cet instant, les miens étaient similaires à ceux d'un hibou. Lentement, mon père s'avance. Chacun de ses pas était accompagné d'un grincement orchestré par les talons de ses bottes. A quelques centimètres de ma personne, il s'arrête. Les yeux fermés, il lâche un long soupir. Mes prunelles se redressent et tentent de capturer son visage. Sans pitié ni retenue, sa paume froide vient réchauffer violemment ma joue. La première fois qu'il m'avait frappé ainsi, j'avais heurté le sol aussitôt. Aujourd'hui, son geste n'a comme seul effet de détourner mes yeux. Je m'arrête sur ce tatouage. Celui qui était ancré à son poignet. Ce serpent et ce crâne de mort. Je savais ce qu'il représentait. C'était la marque des ténèbres. Bien avant ma naissance, Aleksandr Valentine était un Mangemort. J'ignore cependant, si au jour d'aujourd'hui, il est encore en activité. Dehors, une nouvelle guerre a commencé. La seconde.

    « Ta mère et toi allez partir pour Londres. Tu vas étudier à Poudlard, même si je maintiens que Durmstrang t'aurait mieux accueilli. »


Naturellement, je hoche la tête en signe d'approbation. Délicatement, il met sa main à la poche de sa veste et en ressort une enveloppe qu'il pose dans le creux de ma main. J'attends qu'il sorte. Père n'avait jamais aimé l'occident, encore moins cette fameuse école de sorcellerie. Lui avait fait ses classes à l'Est. J'avais même entendu qu'il désirait que j'achète ma baguette chez Gregorovich et non chez Ollivander. J'avais tout lu au sujet de ces deux sorciers. A vrai dire, j'avais tout lu sur tout. La lecture était l'une de mes passions, mais ce que j'aimais par-dessus tout, c'était le savoir et la compréhension. J'aimais comprendre le fonctionnement de chaque chose, j'adorais savoir ce qui m'entourait et ce qui habite cette Terre. Enfin, il est sorti. Finalement, je dépose l'enveloppe sur ma table de nuit, sans même l'ouvrir pour y lire le contenu. Ma mère m'avait déjà parlé de ce jour, m'avait déjà raconté ce qu'elle contenait. Alors, à quoi bon que je perde mon temps à lire le contenu ? Les mains liées dans mon dos, je quitte ma chambre et descends lentement les escaliers pour gagner la cuisine. Lucia. C'est ainsi qu'elle s'appelait. A ma vue, elle affiche un sourire étincelant qui réchauffe mon coeur. Je ne comprends pas. La chaleur que je ressens maintenant est différente que celle que j'ai ressenti quand père m'a giflé. Celle-ci était plus réconfortante, plus agréable. A mon tour, je souris comme elle. La seconde d'après, elle s'étouffe d'un rire amusé. Lentement elle s'approche et dépose un baiser sur mon front.

    « Va faire tes valises, un long voyage nous attend demain. »


Comme à mon habitude, je ne fais que hocher la tête. Tournant les talons, mes yeux croisent le regard de mon père. Il semblait anxieux, comme si quelque chose le dérangeait. J'étais intimement persuadé que ce n'était pas dû au fait que j'allais étudier à Poudlard. Lorsque mes parents me croyaient endormi, j'écoutais à leur porte. Ils parlaient sans arrêt d'un certain survivant, du retour du Seigneur des Ténèbres, ainsi qu'une guerre imminente. Ma mère était Auror avant de croiser le chemin de mon père. Celui-ci aurait dû la tuer, mais il ne l'avait pas fait comme elle m'avait raconté. Il l'avait laissée partir. Quelques semaines plus tard après ce jour, le revers de la médaille. Lucia avait eu le dessus sur le Mangemort impitoyable qu'était Aleksandr à cette époque, mais à son tour, elle fut incapable de l'abattre ou même de l'arrêter. Je ne sais pas comment, mais après cela, ils se sont retirés tous les deux du monde et se sont exilés en Russie. Là où personne ne pouvait les retrouver. Ma mère mit fin à sa carrière d'Auror, quant à mon père, cela a toujours été flou. Sans arrêt il fait des allers-retours avec le monde extérieur. Ma mère le soupçonne depuis très longtemps d'avoir continué dans ses méfaits, mais ne pouvait se résigner à le quitter. D'après elle, même si mon père était un homme sombre, elle et moi étions sa part de lumière et qu'il pouvait encore être sauvé. Et j'étais là aussi.

    « Si tu ne veux pas que je t'apprenne le sortilège du Doloris, tu ferais mieux d'obéir à ta mère et de filer dans ta chambre. »


Je le dévore des yeux. Je crois qu'on appelle cela une menace. Et ça ne marche que lorsque la victime est faible. Cela suscite la peur, ainsi on se sent obliger d'exécuter.

    « Le sortilège du Doloris est un sortilège impardonnable. Il a pour effet d'infliger une douleur insoutenable à la victime. La douleur est telle qu'on ne peut ni l'imaginer, ni la supporter. Je sais aussi que si quelqu'un utilise un des sortilèges impardonnables, celui-ci sera envoyé directement à la fameuse prison d'Azkaban. D'où on ne peut s'échapper. »


Les mots pleuvent. Ils trempent son âme. J'ignore qu'à chaque mot que je prononce, la colère le gronde. J'ignore qu'il est réellement capable de s'en servir sur moi. Alors qu'il s'arme de sa baguette, ma mère s'interpose et le fusille d'un regard qui se voulait dissuasif. Il était impulsif et moi, arrogant, sans même le savoir. J'avais étalé inconsciemment mon savoir. J'avais bêtement récité ce que j'avais lu comme si on récitait l'alphabet. L'atmosphère avait changé. L'ambiance était plus glaciale que d'habitude. J'étais effrayé par ce qu'il pouvait se passer, par ce qu'il pouvait faire subir à mère. Lentement, je baisse la tête et remonte les escaliers pour gagner ma chambre.



Le quai 9 ¾, c'est ainsi qu'ils l'appelaient. Je ne l'aurai jamais trouvé si mère ne m'avait pas accompagné. Après être sorti du passage, je me suis mis en retrait des autres élèves. J'étais effrayé. C'était la première fois que je voyais autant de personnes au même endroit. C'était la première fois que j'étais tout prêt d'autres enfants de mon âge. Paniqué, je ne ressens même pas cette perle de sueur qui dégouline le long de mon front. Mes sens étaient éveillés, ils avaient atteint leur paroxysme. Les voix que j'entendais me donnaient la sensation d'être envahi par une multitude de bourdonnements incessants. A chaque fois que je croisais le regard de quelqu'un, j'avais l'impression que celui-ci me voulait du mal. J'étais tétanisé par tant d'êtres vivants. Lorsque j'avais fait mes achats sur le chemin de Traverse, il n'y avait pas eu autant de monde. Un long frisson me parcourt l'échine et me glace le sang. Des bras jaillissent de mon dos et m'enlacent chaleureusement. Nul besoin de se retourner. Je sais instinctivement que c'est ma mère. M'arrachant de son étreinte, je lui fais face, je veux la voir une dernière fois. Je ne la reverrais pas avant la fin de l'année. Dès que ce train partira, elle s'en ira. Elle retournerait auprès de mon père en Russie. Quelque chose mutile mon coeur. Quelque chose me fait détester ce monde, cette école et la magie elle-même. Cette chose, j'ignore ce qu'elle est. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me retire ma mère. Il était temps de partir. J'ignore ce qu'est réellement la tristesse, mais je ressens ce vide au bas de mon ventre. Comme si j'avais faim, mais en pire. J'ai la gorge desséchée, mais mes yeux sont inondés. Noyés par le chagrin et les larmes. Non, je ne veux pas. Je refuse.

    « Tu n'imagines pas à quel point je suis fier de toi, Dante. »


Mon coeur se figea après un intense battement. Le monde autour de moi était devenu insignifiant. Alors que mon regard scintillait de milles éclats, celui de ma mère était envahi par des milliers d'étoiles qui dansaient gracieusement au fond de ses pupilles. La pression qui me rongeait avait disparu. Je me sentais apaisé. Comme à l'accoutumée, elle dépose un baiser sur mon front. D'un revers du poignet, j'essuie mes joues. Si la plupart étaient impatients que les choses commencent, moi je désirais qu'elles se finissent. Timidement, je monte dans le train. Je me retiens de me retourner. Je sais que si je croise à nouveau son regard, je descendrai de ce train et je n'y remonterai jamais. Profitant que tous soient aux au-revoir, je me dégote une place dans le dernier wagon, dans le dernier compartiment. Au moins ainsi, je ne serai pas dérangé par qui que ce soit. Une fois assis, mes yeux embrassent la vitre et le paysage qu'elle offrait. J'étais habitué à rester des heures devant une fenêtre sans rien faire. Enfin, ce satané train démarre. Plus vite on partirait, plus vite on reviendrait. Même si l'Angleterre était plus coloré, je regrettais ma belle Russie. Les couleurs étaient certes présentes, mais je pouvais aisément discerner l'obscurité qui les recouvrait. L'air était froid, glacial, donnant un ton lugubre à toutes ces belles choses. J'avais entendu dire que c'était l'oeuvre des Détraqueurs. Des créatures qui veillaient sur la prison d'Azkaban et qui volaient chaque partielle de lumière et de bonheur dans les endroits où elles rôdaient. Comme à chaque problème, une solution. Et la solution de ces atrocités était un sortilège appelé Patronus. J'espère que je n'en croiserai pas avant d'avoir appris ce sort. La seule consolation qui me berçait était sans doute le fait que j'allais apprendre beaucoup de choses.

L'arrivée. Le train s'est arrêté. Le soleil avait disparu et avait cédé sa place à la lune. Contrairement à tous, je ne me précipite pas sur la sortie. J'attends que tous aient descendu pour enfin quitter le wagon à mon tour. A tour de rôle, les élèves montent dans des carrioles qui sont tirées par une force invisible. Peut-être un sortilège. Doucement, je prends place dans l'une d'entre elles. Je suis accompagné d'une charmante jeune fille, ainsi que d'un garçon qui étirait un fin sourire narquois à ma vue. Sentant son regard sur moi, je baisse la tête et tente de me faire oublier. Je ne veux pas m'attirer d'ennuis. Je ne veux pas d'ennemis, ni même d'amis. Tout ce que je désire, c'est étudié et rentré chez moi. Je ne rêve ni de gloire ni de puissance. Je suis et resterai un banal sorcier. En quelques minutes nous sommes arrivés. Tous étaient déjà dans la grande salle, exceptés les premières années. La vieille McGonagall nous conduit elle-même. C'était gênant. Je pouvais ressentir des multitudes d'oeil sur ma personne. J'avais l'impression de traverser le couloir de la mort. Face au Choixpeau magique, nous nous arrêtons. A chaque fois que la directrice de Gryffondor appelait un élève, celui-ci devait s'asseoir pour se faire répartir. La traditionnelle cérémonie de répartition. Après chaque répartition, on entendait un tonnerre d'applaudissements de la part de la maison choisie. Quant à moi, je n'avais aucune préférence. Même si mon coeur pinçait légèrement pour Serdaigle. Alors que les élèves passaient les uns après les autres, je n'avais pas remarqué que mon tour approchait. Mon attention était portée sur deux hommes en particulier. Potter. Je voulais voir à quoi ressembler celui qu'on disait être l'élu. Mon père le détestait. De tous, j'étais le seul retourné. Et après avoir gravé le visage du survivant, je reporte mes yeux sur Albus Dumbledore. Lui aussi était détesté par mon père, mais moi, je le louais. Je l'admirais.

    « Dante Valentine... »Aucune réponse. Aucun ne s'avance. J'ignore qui appelle-t-on, je ne fais qu'observer ce grand sorcier. « Dante Valentine ? » Une seconde fois, mon nom raisonne dans la Grande Salle. Aucune réponse. « Dante Mikhail Valentine ! »


Mikhail. C'était moi. Sursautant légèrement, mes yeux se posent sur la vieille McGonagall. On s'écarte et on me laisse passer. Je me sens oppressé. J'avance lentement et pourtant je désire que tout ceci se passe le plus rapidement possible. Naturellement, on dévorait des yeux le retardataire. Moi qui voulais passer inaperçu, c'était raté. Je prends place sur le tabouret et tente désespérément de fuir tous ces regards qui sont braqués sur moi tels des projecteurs. Le Choixpeau ne cesse de gesticuler sur ma tête. Il me confrontait à chaque table. Il avait lu en moi. Il savait que je ne pouvais faire face à cette assemblée.

    « Avide de connaissance. Une soif de savoir. Serdaigle serait parfaite pour toi, mais... » Consolé un instant. Inquiété ensuite. « Tu penses que tu n'as aucun choix à faire, mais tu te trompes. Tu ignores juste si tu es capable de les assumer. Et la maison qui t'aidera est sans contestation Serpentard ! »


Serpentard. Des êtres belliqueux si on ne s'arrête qu'au nom, mais j'ai lu que c'était une maison prestigieuse. Celle qui a le plus offert de Mangemort au Seigneur des Ténèbres. Tel père tel fils ? Non. Quoi qu'il en dise, où qu'il m'envoie, je sais déjà ce que je suis et ce que je désire. Enfin, je crois...



Je ne sais que dire. Je sais ce qu'il me reste à faire, pourtant, j'hésite. Le Choixpeau avait peut-être raison. Le chaos m'enlace et désire m'embrasser pour me présenter à la mort. Je me refuse à elle, pourtant elle insiste. Je lui ai demandée une pause. Une trêve pour me remémorer ce que j'ai vécu jusqu'à présent. Je sais que d'un moment à l'autre elle peut m'interrompre. Comment ai-je fait pour en arriver là ? Comment le monde a-t-il pu basculer ainsi. Il ne s'est écoulé qu'un an depuis ma première année et pourtant, j'ai l'impression que cela fait une décennie. Les cours de sortilèges dans lesquels j'excellai me semblaient loin. J'ai du mal à me souvenir de la brise fraîche qui caresse mon visage lorsque j'étais sur mon balais. Je regrette cette banale année. Ma mère ne voulait pas que je revienne à Poudlard après ce qu'il s'était passé. Père avait insisté pour que je revienne. Il disait que quelque chose allait se produire et il n'avait pas tort. Où êtes-vous Professeur ? L'école a besoin de vous. Que diriez-vous en nous voyant ainsi ? Vous êtes mort et avec vous, toutes les valeurs que vous nous avez enseignées. Tout au long de cette année, l'établissement a eu des airs de prison. On nous a façonnés tels des robots. On tente de nous faire comprendre que les moldus ainsi que les sang-de-bourbes, comme ils les appellent, sont des erreurs de la nature. Erreur que l'on doit corriger. Je me refuse à le croire et je refuse de lutter contre eux. Porter le blason des Serpentard n'est plus une fierté, mais une honte. En tant que sorcier et surtout en tant qu'être humain. Ces atrocités ont été perpétrées par quelqu'un qui portait ce blason autrefois. Tom Jedusor. Lord Voldemort. Ses partisans avaient envahi l'école, semant cadavres et blessés sur leurs passages. Tout ça pour un être. En face d'eux se dressaient élèves, professeurs, anciens comme nouveaux, quelques membres de l'Ordre dont le fameux Kingsley.

J'ignore depuis combien de temps les combats ont été engagés. J'ignore qui a survécu ou même péri. Tout ce que je sais, c'est que d'une façon ou d'une autre, tout va se terminer ce soir. Je me tire de mes songes et je replonge dans les ténèbres. Les sortilèges pleuvent de tous les côtés. Les monstres sont sortis des contes de fée. Greyback a failli faire de moi son repas avant de jeter son dévolu sur je ne sais qui. Où sont les jeunes gens de mon âge ? Les innocents qui doivent être préservés. Où sont passés les êtres censés ? Il est inutile de fuir ou même de tenter de se cacher. Alors, autant se battre. Ma main ressert fermement ma baguette et d'un coup de baguette, je jette un sort à un homme dont je ne connais même pas l'identité. Tout ce que je vise n'est qu'un corps vêtit de noir, l'ennemi selon moi. Son corps tombe au sol et sans me retourner, je me dirige vers le hall d'entrée, évitant les multitudes de sortilèges lancés de part et d'autre. J'avais espéré gagner un peu de répit, mais c'était une futile pensée. Je tombe nez à nez sur un Mangemort qui venait de tuer un élève plus âgé que moi et à en juger son sourire perfide et narquois, il compte me faire subir le même sort. Au lieu de le regarder dans les yeux, je fixe le cadavre à ses pieds. La peur me gagnait peu à peu. M'empêchant de bouger ou de penser à autre chose qu'à ce pauvre camarade. Il ne fallut pas plus d'une seconde pour qu'il me lance un sortilège dont la lueur verte ne présageait rien de bon. De manière infantile, je ferme les yeux. C'était donc le moment de mourir ? Rien ne se passait. Ouvrant légèrement un oeil, puis le second, je remarque que mon champ-de-vision est bloqué par un corps. Immense. Vêtit de noir, tout comme nos ennemis. Même de dos, je peux le reconnaître. Devant moi se dresse Aleksandr Valentine, mon père.

    « J'espérais un peu mieux de ta part Dante. Au moins à Durmstrang, on t'aurait enseigné le courage. Comporte toi en homme. Regarde autour de toi, tous se battent pour leurs idées, pour leurs convictions. Et toi, pourquoi te bats-tu ? »


Mon sang coulait à nouveau dans mes veines. Je n'avais jamais été aussi heureux de voir mon paternel. Je n'ai retenu qu'une chose de son discours, il m'avait appelé Dante pour la première fois. Le Mangemort qui nous faisait face était surpris. Raison pour laquelle il n'était pas encore repassé à l'attaque. Lentement, je gagne les côtés de mon père. Lui aussi était un partisan de Voldemort. Lui aussi combattait ce soir, mais le connaissant, jamais il s'en serait prit à un élève. Trop fier pour ça. Un éclair vert jaillit soudainement de la baguette de mon père. Froidement, Aleksandr venait de tuer ce Mangemort. Ce soir, j'avais plus de chance que d'autres. Au moins si je périssais, ça serait aux côtés de mon paternel. Une flamme avait embrasé mon coeur. Mon âme était incendiée par le feu de la volonté et du courage. Être âgé de treize ans ne signifie pas qu'on ne peut pas être brave ou être assez adulte pour faire ses propres choix. D'un signe de tête, mon père m'ordonne de reprendre le combat et à en juger son regard, il ne fallait pas que j'abandonne avant que tout soit terminé ou que je périsse. Quelque chose me disait qu'il me tuerait de mes propres mains si je baissais les bras. Et cette seule pensée m'étire un sourire. Si mon père pouvait renoncer à son ancienne vie durant un moment si décisif pour moi, alors je me devais de ne pas être une déception à ses yeux. Je retourne sans peur ni doute dans les affrontements. Au milieu de la cours, j'aperçois une jeune fille entourée d'araignées. Aragna exumaï, c'était le sort le plus utile contre ces calamités. J'avais la chance d'être un bon élève lorsqu'il s'agissait de sortilèges, alors autant que ça soit utile. A plusieurs reprises, j'use du sortilège pour débarrasser cette fille de ces araignées. En échange, j'ai eu droit à un charmant sourire.

Malheureusement, le temps n'était pas à la séduction. Alors que je souhaite faire un pas en avant, je m'arrête soudainement. Tout comme chaque personne présente. La voix du Seigneur des Ténèbres raisonnaient dans chaque esprit, comme tout à l'heure dans la Grande Salle. Comment faisait-il ? Comment un seul être pouvait-il habiter autant de pouvoirs ? Il ordonnait à ses troupes de quitter le champ-de-bataille. Une surprise inattendue. Une charité qui cachait en réalité qu'un simple chantage destiné à Potter. Le plus important, c'est qu'on nous accordait une trêve. Fatigué, lassé de tout ça, je me laisse retomber au sol. Tournant la tête, je contemple avec effroi les corps inertes de mes camarades. Ce n'était pas ça la magie. Ça, c'était une boucherie. Avec peine, je me retiens de verser des larmes. Je tente de ravaler ma tristesse et mon désespoir pour digérer quelques miettes de courage. Délicatement, je me relève et regagne la Grande Salle. L'atmosphère était baigné par le chagrin, on pleurait les morts et soignait les blessés. Assis sur une table, je passe un doigt sur du sang qui avait séché sur mon front pourtant humide. Fermant les yeux, je tente de repenser à ce funeste spectacle qui s'est déroulé. Je sens cependant une présence à mes côtés qui me force à les rouvrir. Aleksandr est là, me tend un torchon que je saisis. Il s'était changé en cours de route apparemment. Il s'était débarrassé de sa tenue de Mangemort et avait bandé son poignet afin de ne pas être pris pour cible par les combattants du « bien ». Avait-il pensé aux conséquences de cette trahison ? Sans doute. Même s'il avait changé de camp, père ne pouvait s'empêcher de regarder avec mépris la plupart des êtres qui peuplaient la pièce. Surtout le jeune Potter qui quittait la Grande Salle pour aller Dieu ne sait où. Il faut que je me repose, que je ferme les yeux. Au moins quelques minutes...



Il fait froid. Un vent que je ne connais que trop bien vient me charmer pour m'ôter au sommeil. Il a toujours fait froid. Aujourd'hui, nous espérons qu'un nouveau soleil nous éclairera et nous réchauffera. Le Seigneur des Ténèbres est tombé. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai fermé les yeux, mais mon visage lumineux et mes habits propres témoignent d'un long moment passé dans l'inconscient. Mes blessures étaient plus sévères que je ne le pensais. Maladroitement je me lève et je marche comme je peux vers la fenêtre. Mes pas sont portés par la douleur et les regrets. Je m'effondre. Mon corps ne peut supporter un esprit si tourmenté. A l'aide d'une once de dignité, je me relève et plonge mon regard sur cette glace. Les loups sont toujours là. Les arbres dominent sans conteste la forêt. Rien n'a changé. Délicatement, ma paume se pose sur cette vitre glaciale. Je suis incapable de ressentir une quelconque chaleur. J'ai froid. Je revois encore les flammes dévoraient l'école. J'aperçois les corps de mes camarades tombés. Je ressens de nouveau les bras froids de la mort qui m'enlacent. Le film est projeté sur cette vitre transparente. Je tremble. La guerre est terminée, mais elle est toujours présente dans mon esprit. J'ai l'impression que c'était hier alors que des mois se sont écoulés. Comme si cela pouvait m'aider à chasser ces images, je réduis en éclats la fenêtre avec un seul coup de poing. Je suis incapable de sentir le sang qui s'écoule. Des perles rouges tâchent le bois sous mes pieds nus. Quelqu'un accourt dans les escaliers. A en juger la cadence, c'est ma mère. L'amour maternel l'a fait réagir plus rapidement que mon paternel. Elle me retrouve à genoux, acculé par le poids de la tragédie, le visage mutilé par les larmes.

    « C'est terminé. Ce n'était qu'un mauvais rêve. »


Un mauvais rêve, pourtant si réel. Aussi palpable que l'étreinte à laquelle nous nous livrons. Je la ressers de plus en plus, en quête de réconfort. Je ne peux retenir mes pleurs. J'ai inondé mon coeur de tristesse. Aleksandr se tient debout sur le seuil de la porte. Son regard ne témoignait d'aucune compassion. Il était habitué à ce genre d'horreurs, moi non. Ses yeux m'accusent de faiblesse. Ses bras puissants viennent me retirer à ma mère. Il me traîne comme un vulgaire sac sans âme et finit par me déposer à l'extérieur de la maison. Brutalement, il me jette sur un sol enneigé. L'ancien Mangemort laisse tomber ma baguette. Mère nous rejoint, sous son regard, je me sens obligé de me relever. Est-ce qu'un jour il cessera de me malmener ? Parfois, je n'arrive à le comprendre. Toujours, je me demande comment une femme aussi douce que mère a-t-elle fait pour tomber sous le charme d'un homme qui était élevé par la violence et la cruauté. Lucia s'arme de sa baguette, c'était une des rares fois que je la voyais s'en servir. Une incantation et voilà qu'une lueur bleue se forme et dessine un lynx. Mes larmes s'étaient congelées. Mes yeux l'interrogeaient sur le sortilège qu'elle venait d'exécuter. Pourquoi former un patronus ? Il n'y avait aucun détraqueur ici. Sur mes deux pieds, je fais face à cet animal à quatre pattes qui me dévore des yeux. J'avais tenté durant ma seconde année de donner une forme à mon patronus, en vain. Quand je me faisais prendre, j'avais droit à la correction disciplinaire des Carrow. Mon dos se souvient encore de leur nom. Mes cicatrices n'oublieront jamais leurs baguettes. Détournant mon regard de la bête, je le rattache aussitôt à l'homme, attendant une explication, une instruction.

    « Tu ne pourras jamais te détacher de ce qu'il s'est passé si tu ne te libères pas de la peine que tu ressens. Le monde est envahi par la noirceur, mais quelque part se cache encore une part de lumière. Sonde ton âme, trouve-la et donne lui forme. »


Elle s'en va, accompagnée de père. Sans porter un seul regard en arrière. Lucia regagne naturellement sa demeure, me laissant seul avec sa création. Je suis seul. Quelque chose me dit que bientôt j'allais recevoir de la visite. Lentement je lève ma baguette. Légère rotation du poignet et à voix haute je prononce l'incantation. Le souvenir qui me vient en tête est d'un plus banal. Je me remémore mon premier cours de sortilèges avec Flitwick. Le premier à avoir réussi à exécuter le leviosa. Même en me focalisant sur la satisfaction qui m'a animée ce jour, tout ce que je peux produire à cet instant n'est qu'une pathétique lumière bleue. La volonté n'y était pas. Quand je fermais les yeux pour tenter de capturer un souvenir joyeux, les images de la bataille venaient semer la discorde dans mon esprit. Une fois. Dix fois. Cinquante fois. Rien à faire. J'étais trop préoccupé par la fraîcheur du climat et des loups qui se rassemblaient à l'orée de la forêt. Peu à peu l'angoisse me gagnait. Les percussions de la crainte se faisaient entendre. Mon coeur battait l'hymne de la peur. Le firmament embrassait une teinte orange. Signe de l'arrivée imminente de la nuit. Me dépossédant de ma vue, je tente de me concentrer. Les éclats de rires se mettent peu à peu à envahir mes oreilles. Je me représente psychologiquement les traits du visage souriant de ma mère lorsque nous étions sur le Chemin de Traverse. Aussitôt bercé par ce souvenir, je m'exécute à nouveau tout en prononçant la formule. Une sphère scintillante a été recrachée par ma baguette. Gracieusement, elle danse dans les airs. Séduit par cette satisfaction, j'étire un léger sourire. J'avais parcouru la moitié du chemin. Reprenant mon souffle, je me sens vider, fatigué. Comme cette fameuse nuit.

A peine avais-je eu le temps de penser à autre chose que le patronus avait déjà disparu. A peine avais-je eu le temps de voir le jour que la nuit se présentait. Les hurlements des loups annonçaient la prise de pouvoir du ciel par la lune. Je le sens. Ils sont tout prêts. Ils épient chacun de mes faits et gestes. Ils attendent patiemment cet instant où je flancherai pour enfin faire de moi leur dîner. Et je pense aussi que ce lynx resplendissant à mes côtés les intrigue. Le patronus de Lucia m'est utile en fin de compte. Ou peut-être pas. Celui-ci disparaît ne laissant que des filets bleus derrière lui. Un craquement m'alerte. Ils s'avancent lentement. Je les ai vus faire auparavant. Tout d'abord ils encerclent leur proie. Ensuite, l'un d'entre eux passe à l'offensive pour attirer la concentration de la victime. Puis le reste de la meute saute dessus et n'en fait qu'une bouchée. Un pas en arrière, suivi d'un second. J'ai toujours pensé que l'ouïe fine de certains prédateurs leur permettait d'entendre le battement de nos coeurs. Ainsi, ils savaient quand on avait peur et quand on était vulnérable. J'avais fait taire le mien, ne battant que pour un désir de survie. A mesure qu'ils avancent, je recule. Même si je les observe à tour de rôle, celui qui m'intrigue le plus est celui au centre. Celui qui était censé être le premier à me sauter dessus. Sans doute trop obnubilé par ces prédateurs, je ne fais pas attention à la pierre que je heurte et qui finit par me renverser. Cette situation m'était familière. Cette proximité avec dame funeste, je l'avais déjà ressenti. Seulement cette fois-ci, je savais que mon père n'allait pas intervenir. A toute fin, il y avait un début. Je m'étais trop focalisé sur le dernier acte alors que le prologue était tout aussi important.

    « Spero Patronum »


Au prologue il y avait cette femme. Cette mère qui murmurait à son fils qu'elle était fière de lui. Une mère qui avait pris son enfant dans ses bras pour le rassurer. Cette nuit et pour les suivantes, il avait besoin d'être rassuré. De savoir que les ténèbres étaient derrière lui et que la lumière l'attendait. Un cri strident raisonne. Un oiseau imposant me sépare de mes prédateurs. Battant de ses ailes lumineux, il effraie sans difficulté les loups qui m'avaient encerclés. Me relevant douloureusement, j'observe cet animal céleste. Ce n'était ni plus ni moins qu'un aigle ravissant au regard perçant. Ce n'était pas sa présence qui me réchauffait le coeur et m'apaisait l'esprit. C'était tout simplement le souvenir qui s'était présenté à moi. Père avait raison. Il existe une part de joie même dans le plus grand des malheurs. Et tout comme mère l'avait fait à King's Cross, je verse des larmes qui trempent mes lèvres souriantes. J'avais certes perdu mon innocence cette nuit, mais j'y avais gagné le courage et la bravoure. Il était temps que je rentre. Lentement, je regagne la maison. Discrètement, je franchis la porte. Les murmures que j'entends me dissuadent de témoigner de ma présence.

    « Ils sont à ma recherche... »




Chaque homme doit assumer ses actes et leurs conséquences. C'est ce qu'il m'a toujours appris. Aujourd'hui, il devait assumer les siens. Tout le long de l'été, Aleksandr s'est montré suspicieux, presque paranoïaque. Il avait passé les mois de juin et de juillet hors de la Russie. D'ailleurs, ni mère ni moi savions où est-ce qu'il les avait passées. Il disait que moins on en saurait, mieux on se porterait. Je devinais aisément qu'il cherchait à fuir quelqu'un. Apparemment on ne raccrochait pas si facilement et ce, même après la chute du Seigneur des Ténèbres. Si la plupart se sont exilés ou se font oublier, certains désirent encore se venger. Depuis le retour de mon paternel, à chaque fois que nos regards se croisaient, ce n'était que pour m'accuser, mais je voyais cette lueur au fond de ses pupilles qui témoignait de son inquiétude. Nous sommes le 3 août 2002. En septembre, je retournerai à Poudlard en tant que préfet. Pour me féliciter, ma mère m'a offerte un bracelet en argent sur lequel était gravé mon prénom. Quant à père, il a dit qu'il me donnerait le sien à son retour. Il était rentré hier dans la soirée et ce matin, j'étais impatient de savoir ce qu'il allait me donner. Tout au long de la journée, je n'ai cessé de le dévorer des yeux et d'afficher un grand sourire. Tout au long de la journée, il m'a fui comme la peste. Lorsque la nuit est tombée, je me suis résigné à oublier ce cadeau tant attendu. Il a dû lui aussi oublier, ou me mentir. Après le dîner, je décide de remonter naturellement dans ma chambre. Arrivé sur le seuil de ma porte, j'entends mon nom. Rapidement, je redescends et viens faire face à l'homme qui m'avait appelé. Paupières clauses, le visage toujours inexpressif, il semble songeur.

    « Lucia, laisse-nous je t'en prie. » Sans émettre d'objection, ma mère s'exécute et monte à son tour les escaliers pour sans doute regagner la chambre conjugale. Quant à moi, je ne détache pas mes yeux de l'ancien Mangemort. « Je suppose que tu sais ce qu'est la legilimancie ? Ne réponds pas. Je n'ai pas envie que tu me récites bêtement l'histoire ou l'étymologie de cette capacité. »


Aussitôt, je ferme la bouche. Quand Aleksandr ordonne, on exécute. Lentement, il se lève de sa chaise et s'approche de moi. On aurait dit David et Goliath. Délicatement, sa main se pause sur mon épaule. Brutalement, il me fait m'asseoir sur le fauteuil. Je n'avais pas besoin qu'il m'explique ce qu'était la legilimancie. J'ai consacré ma troisième année à la théorie de cet art si complexe et pourtant pratique. N'importe qui rêvait de lire dans l'esprit d'autrui, je me trompe ? Père recule de quelques pas et me pointe de sa baguette. Fronçant des sourcils, il espère peut-être que je revienne sur mon désir d'apprentissage. Mais il était bien connu que jamais Dante Valentine refuserait d'apprendre quelque chose de nouveau. La formule était d'une simplicité infantile, mais je me doutais que la pratique devait être tout autre. Je le sens. Je peux ressentir une autre présence dans mon esprit. Une présence qui se plaît à lire en moi comme dans un livre ouvert. Sans gêne il tourne les pages de mes souvenirs. Je n'arrive à le résister, même en tentant de bloquer mon esprit et de lui projeter rien d'autre que le néant. Il s'ancre à la vie de solitaire que j'ai mené à Poudlard jusqu'ici. Je sais ce qu'il cherche à faire. Il désire me prouver que lui et moi sommes semblables. Deux loups solitaires. Même occupé par deux habitants, mon esprit se sent seul. Vidé de tout ressenti, il se fait aspirer par cet homme qui savait comment torturer quelqu'un de manière psychologique. Il était vrai que passer une année entière sans pouvoir partager et se confier à quelqu'un n'était pas chose facile. Mais il était plus dur, pour quelqu'un qui a toujours vécu seul comme moi, de faire le premier pas et de chercher une quelconque amitié. Je pensais qu'ainsi j'éviterai les ennuis et les déceptions.

    « Violer l'intimité des gens. Parcourir chaque recoin de leur esprit, visualiser leur secret enfoui. Est-ce vraiment ça que tu veux ? »


Il finit par lâcher prise. Ma respiration est saccadée. Je tente difficilement de remettre de l'ordre dans le chaos qu'il avait semé. Relevant dignement la tête, je plonge mes yeux d'azur dans son regard vert.

    « Découvrir la vérité. Reconnaître un coupable d'un innocent. Empêcher l'injustice. Démasquer le vrai du faux. Apaiser un esprit tourmenté. Oui, c'est ça que je veux. »


Il s'étouffe d'un rire moqueur et s'en va. Le lendemain et les jours suivants, je m'exerce avec ma mère. Au début, elle ouvrait son esprit et laisser échapper un souvenir quelconque. Les premières fois, il m'était facile de les découvrir, mais je n'arrivais pas à me concentrer suffisamment pour les explorer de fond en comble. A mesure que les jours passés, j'assimilai la capacité. Je devais moi-même chercher et lui arracher ses souvenirs. Il ne me fallut pas moins de deux semaines pour trouver seul un fragment du passé et de le visualiser pendant quelques secondes. Durant la dernière semaine, je suis parvenu à allonger le temps que je possédais pour sonder son esprit. Malheureusement pour moi, ma soif de connaissance débordait.

Un vendredi soir banal. Dans trois jours je reprendrai les cours. Mère dort à l'étage et père regarde la télé comme un moldu. Quant à moi, j'étudie encore et encore. Le silence qui régnait dans la maison me dérobe. Discrètement je quitte ma chambre, baguette en main pour pouvoir m'éclairer et je descends sans bruit les escaliers. J'ignore pourquoi je suis sorti, ni même ce que je recherche. Père me remarque rapidement et me jette un regard inquisiteur. Je détourne les yeux et m'installe sur un siège en face de lui. La bibliothèque est tout juste à côté du meuble sur lequel repose la télévision. Sans raison aucune, je me mets à feuilleter un vieux livre sur les traditions scandinaves. Ils n'étaient pas rares ces soirs où l'ennuie me gagnait et me forcer à faire des choses incompréhensibles. De temps en temps, je jette quelques coups d'oeil à Aleksandr. Il est calme, détendu et surtout épuisé après sa longue journée. C'était l'occasion. L'occasion d'expérimenter ce qu'il m'avait enseigné à un plus haut degrés. Mes yeux d'azur chassent discrètement ses prunelles et finissent par les capturer. Je connaissais parfaitement bien mon père et quand il se comportait ainsi en humain, c'est qu'il était perdu dans ses pensées, regrettant son passé. De manière à attirer subtilement son regard, je me racle brutalement la gorge. Une fois le mariage de nos yeux prononcés, je me plonge dans son esprit. Comme je m'en doutais, les barrières sont levées. Aleksandr se perd entre éveil et sommeil. Je n'ai pas à fouiller bien longtemps car, je sais ce que je recherche. Son ancienne vie. Les méfaits qu'il avait commis en tant que Mangemort. J'en extrais un. Je le vois. Plus jeune, plus sombre. Ses lèvres sont dessinées par un sourire malicieux. A ses pieds, une dizaine de cadavres mutilés. Le sang qui les a recouverts prouve qu'il n'a pas juste user du sortilège de la mort. Il les a torturés, leur a fait découvrir la réelle définition du mot souffrance. Et enfin après leurs nombreuses supplications, il les a achevés. Des nés-moldus. Avec leur sang, il inscrit « sang-de-bourbes » sur le sol.

    « Espèce de... » Il a remarqué mon intrusion. Mettant un terme au sortilège, je me retrouve confronté à un Aleksandr furieux. Il venait tout juste de me démasquer et le voilà qui s'empresse de se saisir de sa baguette. La peur me rongeait. C'était la première fois que je la ressentais avec autant d'intensité. Surtout à l'égard de mon propre père. Pas étonnant après ce que je venais de voir. « Endoloris ! »


Je m'écroule Et à cet instant, je sais que je ne me relèverai pas. Les cris que je pousse sont incapables d'atténuer cette douleur qui se nourrit de mon corps. La souffrance était telle que je ne pouvais la décrire. Aucune flamme ne pouvait me brûler à ce point. J'avais l'insoutenable sensation que mon cerveau bouillonnait et qu'il allait exploser d'un instant à l'autre. Depuis la bataille de Poudlard, je me suis forcé de devenir un être stoïque, autant psychologiquement que physiquement. Mais face à une telle douleur, mes larmes ont rendu les armes. Je tremble. J'ai froid. J'ai mal. Est-ce possible ? Allongé sur le tapis, mes yeux ne quittent ce plafond de bois. Est-ce réel ? Un homme s'avance et me dévisage. Une femme accourt dans les escaliers. Elle veut m'approcher, mais cette brute l'en empêche. Qui sont-ils ?

    « La prochaine fois, au lieu de voler, tu demanderas. »






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Anonymous
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How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow Empty
MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 19:44


this is my story


(Part II) ▽ I'm the confidence of good and evil. I'm the forbidden fruit that has fallen far from the tree.
Je me suis toujours demandé à quoi vouer ma vie. J'ai toujours cherché dans les livres la réponse à la question que nous nous posons tous. Pourquoi vivons-nous ? Je ne viens pas d'une famille au nom prestigieux. Je ne roule pas sur l'or. Je ne suis pas conduit par la gloire et pourtant, je possède tout ce dont j'ai besoin. L'amour de mes parents. J'ai consacré mon existence au savoir pour un jour pouvoir offrir à mes progéniteurs tout ce qu'ils souhaitent. Dans un an, je quitterai cette école avec un diplôme et je me trouverai un travail bien payé au ministère. Tout était déjà planifié. J'allai bientôt achever la construction de mon château. C'était sans compter sur les eaux, qui d'un passage, ont tout détruit...

Une année s'achève. Une autre recommencera dans quelques mois. Mère n'est pas venu me chercher à la gare comme elle avait l'habitude de le faire. Fort heureusement, j'étais assez mature pour me débrouiller seul. Tout ce que j'avais eu à faire, c'était reprendre le même cheminement.

Arrivé sur le pavillon, je constate déjà une anomalie. La porte était à moitié ouverte. Si Aleksandr détestait une chose, c'était bien les portes ouvertes. Si elles sont ouvertes, à quoi servent-elles ? Il se plaisait toujours à dire ça. Lentement, je la pousse et je franchis le seuil. L'intérieur était froid, glacial. Et surtout, vide. Je dépose délicatement mes affaires sur les planches de bois et m'arme instinctivement de ma baguette. L'air est putride, nauséabonde. Quelqu'un ou quelque chose a pollué l'atmosphère d'une manière ou d'une autre. En temps normal, lorsqu'on franchissait la porte, on avait la joie de sentir le « doux » parfum de la vodka russe ou l'enivrante odeur de la cuisine italienne. Aujourd'hui, ni l'un ni l'autre. Malgré l'étrangeté des lieux, tout semblait normal.

    « Mamma ? »


J'avais l'habitude de l'appeler de cette manière. Ca lui faisait toujours plaisir lorsque j'essayai de me rapprocher de ma langue maternelle. Après quelques secondes d'attentes, aucune réponse. A nouveau, je l'appelle. Rien. Je pouvais très bien me servir d'un sortilège pour savoir si quelqu'un d'autre que moi était présent, mais quelque chose m'en empêchait. Une boule au fond de mon ventre m'aspirait. Je monte les escaliers et tombe sur une seconde porte ouverte. La chambre de mes parents. Délicatement, je pose ma main sur le bois. Mon rythme cardiaque a grandement chuté. Mon coeur m'hurle de ne pas entrer, mais je suis sourd à ses avertissements. Sans user de la moindre force, je m'ouvre un passage. Un bruit raisonne. Quelque chose vient de tomber. Moi. Mon coeur. Ma raison. Mon âme. La mort me congèle. Et personne ne peut me réchauffer. Dans une dernière agonie, je crie. Dans un dernier tourment, j'hurle. Dans une dernière supplication, je verse des larmes. Le miroir de mon âme vient de voler en éclats face à cette vision d'horreur. Le cadavre de mère gît sur un lit ensanglanté alors que sa peau ne se plaint d'aucune mutilation. Le corps inerte de père est cloué sur le mur au-dessus du lit conjugale. Je vois bien qu'il a été torturé. Je devine facilement que c'est avec son sang que le ou les responsables ont écrit « Traître » sur le mur. Il a succombé à ses blessures. Où étais-je quand cela est arrivé ? Que faisais-je quand cela s'est produit ? Tel un animal meurtri, j'avance à quatre pattes. Prenant place dans cette marre de sang, je colle la tête de ma mère contre ma poitrine. Il faut que je la berce. Elle doit trouver le repos éternel. Délicatement, je lui abaisse les paupières. Là. Elle reposera en paix.

Comme on décroche une photo d'un mur, je décolle mon père du mur et l'allonge sur le lit. Après avoir récupéré deux draps blancs dans l'armoire, j'enveloppe les deux corps. A tour de rôle, je les porte hors de la maison. A seulement quelques pas de là. Mon père n'aurait pas apprécié que j'use de la magie pour quelque chose de si humain. Armé d'une pelle, je me mets à creuser dans la neige froide et le sol congelé. Chaque coup me donne la sensation d'être poignardé dans le coeur. Je suis frigorifié. La sueur s'est mêlée aux larmes et je ne sais si c'est la peine ou la colère qui dicte mes mouvements. Cette terre crie famine. Je la nourris de sang, de chair et de larmes. Je ne me préoccupe même pas des loups qui sont étrangement calmes. Peuvent-ils comprendre ? Peuvent-ils ressentir la peine qui m'a dévorée bien avant eux ? Je l'ignore. La nuit commence à s'installer. Les étoiles, sujets de ce firmament obscur, préparent l'arrivée de leur reine, dame lune. La fatigue me berce. Cette tombe que je creuse. Si je continue ainsi, ça sera la mienne. C'est la première fois que j'assiste à un enterrement. C'est la première fois que j'en organise un. A quelle profondeur ? D'ailleurs, pourquoi les enterrer ? Ne doivent-ils pas aller au ciel ? Mon esprit est chassé par de futiles pensées, de manière à fuir cette triste réalité. Est-ce que j'en suis capable ? La dernière fois que j'ai eu affaire avec la funeste, père et mère ont été là pour annuler les négociations. Maintenant qu'ils ne sont plus là, qui va m'aider ? Qui va me conduire sur ce fil étroit qu'est la vie ? Peut-être que ce n'est qu'un mauvais rêve comme elle me l'a dit. Peut-être que je retrouverai une part de lumière comme elle me l'a dit.

Doucement, je dépose en premier le corps d'Aleksandr. Délicatement, je dépose ensuite le corps de Lucia. Jusqu'à ce que la mort les sépare. Même elle n'a pu les séparer. Un dernier baiser sur le front de mère et je quitte cette fosse. Pelle en main, je rends à la terre ce qui appartient à la terre. Je ne prenais pas conscience de ce que je faisais. L'essentiel, c'est que ça soit fait. Il m'a fallu des heures pour creuser. Il ne m'a fallu que quelques minutes pour reboucher. Je regagne la demeure et m'installe face à la cheminée. Me saisissant du bois, je me mets à le tailler violemment. Ma mère avait toujours voulu m'initier à la religion, mais je m'y suis toujours refusé. Après ce qu'il s'est passé, je ne crois pas en l'existence d'un Dieu quelconque. Je ne crois en rien à vrai dire. Je retourne sur la sépulture de mes progéniteurs et y plante la croix. Je reste là durant de longues minutes, car je sais que je n'y reviendrai pas. Je sais au fond de moi que j'en aurai pas le courage, alors autant me recueillir une bonne fois pour toutes.

    « Requiescat in pace... »




Le monde reste inchangé. Que l'on soit enfant ou adulte. Que l'on soit coupable ou innocent. Que l'on soit sorcier ou moldu, on n'échappe pas à la fatalité. Le meurtre de mes parents est resté secret, impuni. Je ne voulais pas qu'on m'envoie dans une de ces familles d'accueil, alors je me suis tus. Je me suis comporté de la même manière. J'ai embrassé les mêmes faux sourires et j'ai maquillé la peine par le désir de réussite scolaire. J'étais cet étudiant qui ne se souciait de personne et dont personne ne se souciait. Tout comme mes B.U.S.E, mes A.S.P.I.C se sont très bien déroulées. Après tout, comment pouvait-on rater sa scolarité quand on ne faisait que ça ? Ma vie ne se résumait qu'à ça. C'était mon échappatoire pour oublier. Quant aux vacances, je les passais à pratiquer la magie, me mettant même à recenser dans plusieurs cahiers personnels, tous les sortilèges dont l'existence était confirmée. Quand il était maîtrisé, je mettais une croix à côté de celui-ci. A la fin de mes études, j'ai trouvé un travail facilement au Ministère. Il fallait trois ans de formations et d'épreuves avant de définitivement endosser le rôle d'Auror. C'était difficile. Même en prenant en compte mes nombreuses connaissances de la magie, mes capacités de legilimens ainsi que les échanges que j'avais eu par le passé avec ma mère concernant les Aurors. A de nombreuses reprises, j'avais failli baisser les bras, mais à force d'acharnement et de volonté, j'ai pu occuper ce poste honorifique. Malheureusement, les mages noirs n'étaient pas aussi actifs qu'à l'époque du Seigneur des Ténèbres. Je passais donc la majeure partie de mon temps à tenter de les retrouver ou à interroger certains sorciers susceptibles de les avoir côtoyés. Autant dire que c'était d'un profond ennui. Enfin, jusqu'à cette nuit...

Comme toujours, je demeure le dernier à hanter les couloirs du département de la justice si ce n'est pas de tout le Ministère. Assis sur une chaise dans le box qui m'était destiné, je me concentre sur une tâche d'une difficulté extrême. Réussir à mettre cette boule de papier dans la corbeille à l'autre bout. D'une habileté extrême, je lance la prétendue balle. Sans surprise, je rate mon lancé. Un léger sourire et me voilà en train de regarder les aiguilles de la montre. Minuit. Un las soupir et je me relève, prêt à partir. Lentement, je marche dans des couloirs vides. Cet endroit lugubre est aussi froid que ma belle Russie. Sinistre, j'ai l'impression de me déplacer dans une maison hantée. Tête baissée, yeux rivés au sol, je me laisse bercer par le bruit de mes talons qui raisonnent sur le carrelage. Face à l'ascenseur, je m'arrête et prends une profonde inspiration. Ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais en devenant Auror. Les portes s'ouvrent et à l'instant où je veux poser le pied à l'intérieur, un bruit m'alerte. Je ne suis pas seul comme je le pensais. D'habitude, personne ne rôde ici à ces heures tardives si ce n'est moi. Armé de ma baguette, je reviens sur mes pas. De mes yeux d'océan, je balaye chaque recoin de la pièce. Tous les box étaient vides, plongés dans l'obscurité. Nul besoin de voir pour savoir. Une ombre s'anime dans ces ténèbres. Sans qu'aucun mot ne sorte de ma bouche, une corde jaillit du bout de ma baguette. Quelque chose tombe. Un gémissement retentit. Au fur et à mesure que je me rapproche, je discerne peu à peu les formes du corps qui venait de caresser le sol. Une femme. A la chevelure d'ébène. Un visage si parfait, si lumineux. Des yeux d'un vert d'émeraude. Une telle beauté pouvait-elle réellement exister ? Sans même savoir qui elle est, je me sens envoûter.

    « C'est de cette façon qu'on vous a appris à traiter vos collègues ? En les ligotant ? »


J'embrasse chaque mouvement de ses lèvres et pourtant, je suis sourd à ses dires. Mon corps est bien là, mais mon esprit se perd dans l'obsession. Lentement je m'avance et m'accroupis face à elle. Sans gêne, je plonge mon regard dans le sien. Elle ne tente même pas de se dérober à mes yeux d'azur, au contraire, elle prend un malin plaisir à se livrer d'elle-même. Sans poser la moindre question, je dissipe les effets de l'incarcerem et lui rend sa liberté. Quelque chose d'indescriptible lutte contre mon âme. Un désir inconnu mutile mon coeur. Délicatement je me relève et lui tourne le dos. Même si j'essaie de me prouver le contraire, je sens au fond de moi que je suis attiré par cette femme. Mon esprit est incapable de saisir la raison qui a poussé mon coeur à un tel choix.

    « Alors, c'est tout ? Vous vous en allez comme ça sans vous excuser, ni même vous justifier ? »


Je m'arrête. De manière à retrouver un semblant de chaleur après cette rencontre agréablement glaciale, je glisse mes mains dans les poches de mon jean. Penchant délicatement la tête sur le côté, je l'observe d'un oeil attentif et finit par étirer un sourire coupable.

    « Cessez de faire semblant mademoiselle. Tout comme moi, vous êtes capable de vous immiscer dans l'esprit des gens. Vous savez pourquoi j'ai fait cela et je sais à présent pourquoi vous êtes là. Maintenant, je vous prie de me pardonner et vais vous laisser à vos affaires. »


Je n'avais pas pour habitude de m'excuser, car rarement je commettais des fautes, mais quand c'était le cas, je le reconnaissais. Sans ajouter un mot de plus, je pose un pied en avant. A peine ai-je le temps de poser le talon au sol que je suis victime d'un maléfice. Incapable du moindre geste. J'avais baissé ma garde et elle en avait profité. Elle vient me faire face et me nargue d'un sourire certes délicieux, mais malicieux. Je m'étais excusé, que voulait-elle de plus ?

    « C'est trop facile. Vous ne cherchez même pas à vous défendre, pire encore, vous fuyez. Une fuite en avant reste une fuite malgré tout. »


Il m'aurait été difficile de comprendre la portée de ses mots si nos regards ne s'adonnaient pas à chaque seconde à longs débats. Elle était douée. Elle avait profité du moment où je sondais son esprit à la quête de son identité pour scruter mon passé. Et là encore, elle voyage dans mes souvenirs. Je détourne les yeux et met un terme à ce contact visuel. Je n'ai même plus envie de lutter contre son intrusion. Elle avait fait déterré des profondeurs de mon esprit, des choses que j'avais enterrées. Finalement, elle s'avance, ne laissant qu'une distance quasi-inexistante entre nous et de sa main délicate, elle me force à épouser son regard.

    « Il ne s'agit pas de divorcer d'un passé sombre, mais d'épouser un présent plus lumineux. »


Je m'étouffe d'un léger rire moqueur. Si je ne pouvais cacher l'intérieur, autant enrober l'extérieur.

    « Et je suis censé croire aveuglément une inconnue qui ne se base que sur quelques images pour monter un film ? »


A son tour, elle se laisse briser par un éclat de rires.

    « Je m'appelle Elisabeth Wayne. Maintenant je ne suis plus une inconnue... »




L'inconnu peut vous charmer ou vous nuire. On peut l'accueillir avec méfiance ou tout simplement le laisser se déshabiller afin de mieux le connaître. Après deux ans de vie commune, je l'ai dévêtis de son nom pour l'habiller du mien. Je n'ai jamais pu expliquer comment elle avait pu réussir à m'atteindre. Moi qui avais passé ma vie à tenter de comprendre les sentiments et à les imiter, j'ai été victime du plus beau qui puisse exister : l'amour. En sa présence, mon humanité s'éveillait et me submerger. Mes rires étaient sincères, purgés de tout sarcasme et mon coeur ne battait que pour entendre le sien. Elle avait raison. Fuir un sombre passé ne mène à rien. Il valait mieux embrasser un présent plus radieux. Quelques mois après notre mariage, elle m'a annoncé que j'allais devenir père d'une petite fille. Être papa à 24 ans ne m'effrayait pas, au contraire. On ne pouvait réellement se sentir fière de son existence que lorsqu'on avait mis un enfant au monde. Je n'avais qu'un seul regret, que père et mère ne soient pas là pour voir ça. Malheureusement, je n'étais pas aussi présent qu'il le fallait lors de sa grossesse. Certains mages noirs faisaient entendre parler d'eux, par conséquent il m'a été demandé, tout comme les autres Aurors, de les faire taire. Pendant plus de sept mois, je ne rentrais à la maison que tous les trois jours. Parfois, il m'arrivait de passer plus d'une semaine sans revoir le visage de ma bien aimée. Sept mois passés à remplir les cellules de la prison d'Azkaban. Pour me justifier de mes absences, je me disais que je préparais un monde meilleur pour l'arrivée de ma fille. Un monde sans une constante menace au-dessus de la tête. Mais cette raison ne pouvait me consoler indéfiniment.

Le 30 octobre 2010, Sofia Valentine voit le jour. Ce fut la première fois que je versai des larmes de bonheur, la première fois que j'eus le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien en ce bas monde. De manière à soutenir ma femme et à l'aider, j'ai demandé au chef du bureau des Aurors des congés. Il ne me les a pas accordés, mais a tout de même alléger mon emploi du temps. 14 heures de travail par jour certes, mais je pouvais au moins être chez moi tous les soirs en compagnie de ma femme et de ma fille. Depuis son arrivée au monde, j'ai découvert un côté de ma personnalité que je ne soupçonnais pas. Je pouvais me montrer drôle, plaisantin, blagueur, en somme, un véritable clown. Et tout ça rien que pour la voir sourire face à mes âneries. Souvent excessif, ma femme me rappelait à l'ordre. Insistant sur le fait que l'enfant c'était Sofia et non moi. Nous vécûmes ainsi durant trois longues années. Sans conteste les trois plus belles années de ma vie. Je me voyais vivre comme cela pour le restant de mon existence. J'avais emprisonné le bonheur dans le creux de ma main et fermement, j'avais serré le poing. J'étais aveugle, ignorant, sot. Oubliant que rien n'était éternel, même dans le monde des sorciers. Dans ma prison de joie, le malheur m'a rendu visite au parloir. A plusieurs reprises, il m'a averti que bientôt je sortirai. A plusieurs reprises, je l'ai ignoré. « Des menaces, rien d'autres que des menaces. », c'était ce à quoi je songeais. Que pouvait-il m'arriver derrière ces joyeuses barrières ? Après ce que j'avais enduré, il était normal que je demeure ainsi pour le restant de mon existence. Mais apparemment, le juge impitoyable de la vie en a décidé autrement.

22H30. 19 avril 2013. Dans les rues d'une ville endormie, je marche. Une brise nuptiale vient délicatement me heurter le visage, l'apaisant de cette dure journée. Mains dans les poches, j'avance nerveusement. Je songe à définitivement arrêter ce que je fais. A trop côtoyer le mal, il finit par nous enlacer et nous briser dans une étreinte mortelle. Je ne peux me le permettre. Le monde ne passera pas avant ma famille. Plongé au plus profond de mes pensées, je ne remarque pas le changement du décor. Pas à pas, je monte les escaliers d'un immeuble désert. Comme chaque nuit, le silence dérangeait les nombreux appartements. Arrivé devant la porte, je pousse un las soupir et finit par rentrer chez moi. Comme chaque nuit, je m'attends à ce que ma fille me saute dessus, mais rien. Sofia avait l'habitude de rester éveillée tard la nuit pour pouvoir profiter de ma présence. Au lieu de ça, une scène chaotique. Les meubles ont été retournés, les murs perforés. L'appartement avait été le théâtre d'une lutte impitoyable. L'inquiétude me dévore peu à peu, ne laissant que des restes de crainte. Un gémissement presque inaudible m'alerte. Rapidement, je gagne la salle de bain et y retrouve Elisabeth. Ensanglantée, allongée sur un carrelage dont elle ne pouvait plus ressentir la fraîcheur. A genoux, je lui relève délicatement la tête en glissant une main derrière sa nuque. Ma seconde main tente désespérément d'obstruer les nombreux saignements. Elle respire à peine. Péniblement, elle rouvre les yeux et s'efforce de tirer un sourire coupable. Victime de dame funeste. Alors que mon visage est inondé de larmes, je lui rends un triste sourire humide. Sa main délicate me caresse la joue et y sème son propre sang. J'aimerais faire quelque chose, mais tous deux savons qu'il est déjà trop tard. Alors que nos regards se font leurs adieux, elle souffle quelques mots.

    « Retrouve-la... »


J'aurai aimé la rassurer, la consoler, l'accompagner comme il se devait jusqu'aux portes de la mort, mais au lieu de ça, je fouille son esprit à la quête d'éléments qui pourraient m'aider à trouver l'auteur de ces actes. Tout ce que je peux extraire n'est que le visage d'un homme. A peine avais-je eu le temps de graver ses traits dans ma mémoire que l'obscurité avait déjà recouvert son esprit. Les draps noirs de la mort l'avaient recouvert pour un sommeil éternel. Délicatement je lui referme les yeux et retire son alliance que je glisse à mon annulaire. Je lutte contre moi-même. Je ne dois pas faire de comparaison avec ce qu'il s'est passé. Le passé appartenait au passé. Le présent peut encore être changé pour offrir un avenir moins sombre. Je me relève et m'approche d'un cadre à moitié retourné. J'achève l'oeuvre de ce chaos en brisant le verre sur la table. Je saisis la photo qui s'y trouve et la range sous ma veste, à côté de mon coeur. Sans précipitation, je marche jusqu'à la porte. Je veux sentir une dernière fois l'atmosphère de cet appartement. Je veux graver dans le coeur chaque émotion ressentie dans cet appartement. Une fois à la porte, je suis incapable de me retourner. De la voir une dernière fois. Je pointe ma baguette au sol et une flamme en émane. Petit à petit, elle se met à dévorer la pièce. Après m'être saisi de ma mallette, je quitte les lieux. Tout ce dont j'avais besoin était à l'intérieur. Quand l'inconnu franchi la porte de votre vie pour vous nuire, n'oubliez jamais qu'un jour ou l'autre, vous devrez le chasser...



La vengeance. Tout d'abord elle nous paralyse, puis selon l'ampleur de l'offense, elle progresse dans tout notre être jusqu'à s'emparer de notre coeur ou de notre raison. Pendant deux ans, j'ai traqué un homme, un seul. Pendant deux ans, le monde n'avait plus d'importance. Je n'y respirais pas le même air, à chaque fois que je prenais un souffle, c'était pour le recracher aussitôt. Les sensations que je pouvais ressentir n'étaient plus les mêmes qu'autrefois. Les douces brises n'arrivaient plus à m'apaiser, elles m'entaillent. Les plus délicates caresses m'écorchaient et les fragrances les plus délicieuses m'étouffaient. J'étais incapable de ressentir la chaleur des jours ensoleillés, mais j'étais en proie aux fraîcheurs les plus glaciales. Chaque nuit était une nuit passée à se demander si ma fille n'était pas morte. Chaque jour était un jour passé à se demander si ma fille était toujours vivante. Durant deux longues années, j'ai fermé les yeux, quitté ma réalité pour affronter mes cauchemars les plus terribles. Je ne pouvais me résigner à abandonner avant de l'avoir retrouvé. J'ai fouillé ciel et terre à la recherche de mon ange. J'avais renoncé à tout pour ce seul objectif, mais jamais je n'aurai pensé qu'il me faudrait renoncer à mon âme et plonger au coeur des enfers pour la retrouver...

Il pleut. Le firmament s'est assombri depuis quelques heures, mais nulle trace d'aucune étoile. J'ignore si le destin s'amuse avec moi, mais c'est à Sofia en Bulgarie que mes recherches m'ont conduites. Il s'appelle Göran, un mage noir connu pour les multiples tortures qu'il faisait subir à ses victimes. Par le passé, il a été un nom sur une liste. Un nom que je devais enfermer ou effacer. A cette époque, j'étais encore un novice qui respectait la vie d'autrui. Je n'ai pas eu le courage de le tuer, alors il en a profité pour s'en aller. La seule chose que j'ai emporté de lui était son bras gauche. Dévorée par les flammes d'un sortilège de magie noire que j'adorais. Si j'avais rempli mon devoir comme il le fallait, je ne serai pas là aujourd'hui. L'obscurité de la nuit m'accueille chaleureusement et me couvre de ses draps noirs me mettant à l'abri des regards indiscrets. Après avoir traversé toute la ville, je fais face à la porte d'une maison qui semblait abandonnée. Les aboiements des chiens qui se battaient pour un os dans la cours et la lueur orangée d'une bougie étaient les seuls signes d'une éventuelle occupation des lieux. Baguette en main, il m'est aisé de pénétrer dans la demeure. J'ai pris la peine de me vêtir comme eux. Une cape noire m'habille de la tête aux pieds. La poussière qui maquille le bois témoigne des rares passages des occupants. Sans bruit, je monte les escaliers qui m'emmènent à la porte d'une chambre à moitié ouverte. Deux corps reposent sur un lit de fortune. Une femme et un homme. Un sourire machiavélique fait trembler mes lèvres. Un doux frisson fait vibrer mon échine. Je suis porté par la froideur de la mort. Baguette pointée sur le corps féminin, je murmure le début du poème de la vengeance.

    « Impero. »


Elle se lève lentement. Elle s'éveille dans un monde dont elle n'a aucun contrôle. Elle est jeune et ravissante. Je reconnais néanmoins quelques traits du visage de Göran. Elle doit être de sa famille. Changeant de cible, j'use du sortilège du levicorpus sans le formuler. Brusquement, le mage noir est tiré de son sommeil profond. Il est confus. Ça doit être le fait d'avoir la tête à l'envers. Lentement, je m'approche vers lui. Il ne cesse de geindre et de proférer des menaces à mon égard. Je retire délicatement la capuche qui me recouvre la majeure partie de mon visage et plonge aussitôt mon regard dans le sien. Même s'il n'y a qu'une faible lumière, il arrive à discerner les lignes de mon faciès. Il arrive à mettre un nom sur mon visage. Le silence a reprit possession des lieux. Il étire un long sourire narquois. Il comprend pourquoi je suis là.

    « Tu peux me torturer autant que tu veux. Je sais que tu es incapable de tuer qui que ce soit. »


Il s'étouffe d'un rire alors que mes lèvres divorcent du sourire qu'elles avaient embrassé. Il ne cesse de chasser mon regard, il veut me narguer au plus profond de moi-même. Après de longues secondes passées à rire, il se rend au mutisme tandis que je m'approche lentement de sa soeur. Délicatement, je passe une main dans ses cheveux soyeux, comme un maître caresserait son chien. Rapidement, Göran rassemble les pièces du puzzle. L'image qu'il a sous les yeux efface toute trace d'une joie quelconque.

    « Tu as raison. Sauf sur un point, je ne compte pas te torturer. Peut-être qu'Ester ici présente peut délier sa langue et me dire où est ma fille. Qu'en penses-tu Göran ? »


D'une poche de ma cape, je retire un couteau. L'éclat de la lame était comparable au rayonnement de la lune. Sans poser la moindre question, Ester se saisit du couteau et le rapproche délicatement de sa bouche. Mes yeux dévorent chaque réaction du mage noir. Il est inquiet. Il aimerait m'implorer, mais ne peut se résigner à le faire après ce qu'il avait fait. Impuissant, il détourne les yeux. Avant de venir ici, j'avais étudié cet homme, ce tortionnaire. Avant de venir ici, j'avais préparé une séance de tortures dont il m'en dira des nouvelles. Alors que je regagne les côtés du corps suspendu, je saisis fermement son visage et le force à regarder.

    « Ma chère Ester, sais-tu où est ma fille ? ». Elle ne répond pas. Elle ne peut répondre. Cinq secondes défilent. Le délai est dépassé. « Tu m'envoies navré. Donne donc ta langue au chat... »


Il se livre à un cri de rage. Il tente désespérément de la dissuader de faire une telle chose. Lorsqu'il la voit approcher la lame de sa bouche, il tourne la tête. Je m'approche de lui et le force à regarder la scène. Lentement, Ester tire la langue. Délicatement, elle pose le tranchant sur l'organe et se met à le découper. Le spectacle est atroce. A chaque passage du couteau, du sang jaillit et remplit sa bouche. Göran est nerveux, il verse même une larme. Qu'est-ce que ça faisait d'assister à un tel spectacle sans pouvoir agir ? Qu'est-ce que ça faisait d'être impuissant ? La jeune demoiselle souffre et pourtant, elle ne peut s'arrêter, ni crier ou même songer à pleurer. Il fallut presque une minute pour qu'enfin elle nous présente l'organe qui, autrefois lui servait à communiquer.

    « Je crois que tout cela a dû t'épuiser. Tu as sans doute besoin de souffler un peu. Qu'en penses-tu Göran ? Elle le mérite n'est-ce pas ? »


C'est la première fois. La première fois que je torture une innocente. Mais était-elle vraiment innocente ? A mes yeux, tous étaient coupables. Le monde m'avait volé mes biens les plus précieux, il était normal que je les récupère. Mon âme s'est fermée à moi. Incapable de supporter les douleurs que j'infligeais. Elle m'abandonnait pour me laisser en proie à ma raison. Une raison qui n'était plus depuis la disparition de ma fille. La soeur de Göran se laisse déshabiller par le couteau qui lui caresse délicatement la poitrine. Elle manie adroitement la lame, la faisant danser dangereusement sur son torse exposé. J'ignore pourquoi, mais ça me plaît. Une partie de moi-même tire une jouissance de ce contrôle absolu. J'en oublie pourquoi je suis ici. Je suis simplement le marionnette d'un vil esprit assoiffé de sang. Je ne prends même pas la peine de lui redemander où est ma fille. La sournoiserie baigne mes lèvres d'un sourire trempé. Sans avertir, Ester découpe la chair qui recouvre ses poumons. Chaque perle de sang qui peignait le bois était accompagné d'un cri de douleur provenant de Göran. Même s'il était un être méprisable, il aimait sa soeur cadette par-dessus tout. J'avais parcouru ses pensées à notre premier échange de regard. Le liquide rougeâtre allait bientôt former une marre autour de la jeune femme. Et bientôt, elle baignera dans son propre sang pour l'éternité. Je frémis déjà à cette seule pensée.

    « Ça suffit. Arrête ça je te dirais où elle est. »


Aussitôt, Ester s'arrête. Aussitôt, son corps tombe au sol, recouvert par son propre sang. Il était trop tard pour elle. Göran avait laissé trop de temps s'écouler, trop de sang s'écouler. Je plonge mon regard dans le sien et je remarque avec fébrilité qu'il n'est plus le même. Où était donc ce sourire narquois qu'il adorait porter ? Ce rire guttural qu'il aimait faire entendre à ses victimes. Où était donc ce monstre que tous rêveraient de voir mort pour ses atrocités ? Là. En face de lui...

    « Regarde par la fenêtre... »


Lentement, je m'approche. Un sourire satisfait dessine mes lèvres. Bientôt, je la reverrai. Bientôt, je pourrai la serrer dans mes bras. Le panorama qui s'offre à moi me rappelle un tableau que j'ai vu autrefois. Il n'y a aucune âme qui vit. La noirceur a recouvert les lieux. Un air glacial baigne timidement l'atmosphère. Je ne vois qu'une cours, dans laquelle deux chiens se battent pour un os. Dans laquelle deux chiens se battent pour les derniers restes de ma fille.

    « Tu m'as privé d'un bras. Il fallait que je compense... »


Göran se montre narquois. Il sait. Il sait qu'il va mourir. Il peut se révéler comme il est. Fourbe, impitoyable, cruel. Durant de longues secondes, je reste là à observer ces animaux dévoraient les os de Sofia, comme si elle n'avait été qu'un vulgaire bout de viande. Je n'arrive pas à verser de larmes. Mon coeur peine à se noyer de chagrin. Il était rempli de haine. Lentement, je me retourne et je glisse ma baguette dans ma poche. Sans un mot, je traverse la pièce et m'approche du lit de fortune. J'y récupère la baguette de Göran et la brise en deux morceaux sans effort. Sans accorder un regard au mage noir, je traverse la pièce et récupère le couteau aux pieds du corps sans vie. Celui de Göran tombe, libéré de l'emprise du sortilège. Il rit. C'est un chant macabre. C'est l'hymne de la perfidie. Il relève les yeux et ne voit qu'un poing qui lui martèle le visage. A plusieurs reprises, mes phalanges s'écrasent contre sa joue. A plusieurs reprises, je le frappe au visage jusqu'à ce que mon sang se mêle au sien. A genoux devant moi, il est incapable du moindre son, ni du moindre geste. La vengeance est humaine. La magie n'y a pas sa place. Une légère pause s'installe.

    « Mes collègues anglais me surnomment Sorrow. D'après eux, il n'y a pas besoin de me connaître pour savoir que le chagrin m'a envahi et que l'expression de mon visage suffit à le prouver. Ce soir, grâce à toi, ce surnom va enfin pouvoir prendre tout son sens. Pour te remercier, je vais t'offrir un présent. Je vais te donner l'occasion de parler à coeur ouvert... »


Ma main libre, déjà ensanglantée, vient délicatement obstruer sa bouche. La lame perfore lentement sa poitrine et trace une fine ligne rouge autour de l'habitat de son coeur. Ses yeux s'écarquillent face à une telle douleur. Mon regard vide d'émotion a épousé ses prunelles inondées, tentant de discerner une once de culpabilité, de regret. Délicatement, je passe le couteau à plusieurs reprises sur sa poitrine. Je ne songe même plus aux litres de sang qui se déverse. Tout ce que je désire, c'est lui ôté le coeur. La respiration de Göran est saccadée. Bientôt, il succombera. Brutalement, j'accélère les choses. Enfin, je peux voir le palpitant, prisonnier de la cage thoracique. Il bat faiblement. Göran est en train de périr. Son esprit a dû s'éteindre face à un tel supplice, il ne doit plus ressentir quoi que ça soit. Mais pour ma satisfaction personnelle, je loge le couteau dans son coeur et le laisse trôner fièrement.




Vient un jour où on doit assumer ses actes. Pour toujours, on doit vivre avec ses erreurs. Une vengeance assouvie ne ramène pas les êtres qu'on a perdus. Un meurtre impuni peut faire perdre le sommeil. Des horreurs orchestrés peuvent déposséder de la raison. Durant plus de trois ans, j'ai lutté contre mon âme déchirée. De diverses façons, j'ai tenté de la recoller. L'alcool n'arrivait à dessécher ma gorge. Les drogues ne pouvaient apaiser mon esprit torturé. Et les femmes ne pouvaient apporter de chaleur à cette chair si glaciale/ Le sang me poursuivait jusque dans mes rêves, les changeant en cauchemar. Certaines nuits, je revivais cette nuit sanglante, mais à la place d'Ester et de Göran, c'étaient Sofia et Elisabeth. A toute heure, j'entendais leurs cris de désespoir, a chaque minute je voyais leurs visages meurtris. Durant trois années, je me suis exilé en Russie, dans la demeure de mes parents. Je ne désirais qu'une chose, que la mort frappe à ma porte, mais j'étais incapable de l'inviter moi-même. Je n'étais qu'un pauvre hère dans l'attente de la funeste. Sans explication, j'avais donné ma démission après les événements en Bulgarie. J'étais incapable de combattre le mal que j'étais devenu. Je ne savais à quoi vouer le restant de ma vie si ce n'était à l'alcool. L'ivresse était l'une des rares choses qui m'acceptaient. Elle était ma seule compagnie, mon seul réconfort, même si en réalité elle n'était qu'une chimère qui voilait mon esprit. Même si on vit le présent et qu'on songe au futur, le passé nous rattrape. On déambule dans une maison sans vie, on soulève certaines poussières et on éternue quelques possibilités d'avenir. Seul dans une chambre ancrée de souvenirs, on repense à ces mauvais choix que l'on aimerait changer. Seul dans une chambre, le présent vous gifle et vous tire de vos songes.

J'écris mes regrets. Peut-être que cela effacera mes remords. Sur la table qui me fait face, une photo. Dernier vestige d'un passé flamboyant. Une enveloppe, première brique de l'édifice de mon avenir. Une lettre, dernière trace de mon présent. Je me confie à travers ces mots d'une main tremblante. Je me châtie de larmes incessantes. Lentement, je saisis la bouteille de vodka et en prends une longue gorgée. Je ne sais à qui j'écris, mais les lettres que je forme me délivrent des images chaotiques qui m'effleurent l'esprit. Cela fait 32 ans que je foule cette Terre. J'ai toujours passé ma vie à étudier et à me servir de la magie. Et qu'ai-je obtenu ? Rien, si ce n'est de la tristesse. Si ce ne sont des joues humides que le temps ne pourra jamais essuyer. Est-ce que la vie n'est faite que de choix à faire ? Ou sommes-nous mariés à un destin que l'on ne peut tromper ? Je crois qu'il y a un peu des deux. Je pense aussi que si on le désire et si on est épaulé, on peut apporter la lumière à une obscure destinée. Mais en ce qui me concerne, il est trop tard. Mes choix ont été faits et daignent me libérer de leurs emprises. On m'a toujours dit que pour trouver une solution, il fallait remonter aux sources du problème. Poudlard. La source de nombreux sorciers, mais nullement la mienne. Cependant, j'ai une lettre qui m'annonce que j'ai été accepté au poste de professeurs de sortilèges. A ma démission, j'avais envoyé ma candidature, mais en réalité je l'avais fait à titre posthume. Elisabeth avait toujours voulu que je renonce à ma carrière d'Auror pour devenir enseignant. J'ai toujours été de son avis, mais le temps ne m'avait pas laissé l'occasion de le faire.

Maintenant. Deux choix s'offrent à moi. Deux directions qui, jamais ne se croiseront. Renoncer à tout, ou tout reprendre depuis le début. Redevenir cet homme qui avait soif de savoir. Partager toute la connaissance que j'ai acquise jusqu'ici. Aider des adolescents à connaître leurs choix et à les choisir et non les laisser se faire porter par le destin. Lentement, je saisis la photo du bout de mes doigts et je m'approche de la fenêtre de ma chambre. Tiens. Un cerf parcoure la forêt, accompagné de ses faons. Mes yeux se détachent de ce panorama réconfortant. Mon regard plonge dans cette photo animée. Elisabeth et Sofia sont ravissantes. Une larme trempe ce souvenir du passé prisonnier de ce bout de papier.

    « Pardonnez-moi... »


Il fait froid. Il a toujours fait froid. Il fera toujours froid. Le rideau s'abaisse sur un tableau sans âme ni couleur. Le peintre ne veut pas terminer sa toile. Il a choisi de peindre une autre toile, plus chaleureuse...





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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 20:09

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Bienvenue parmi nous !!! Bonne chance pour ta fiche et si tu as des questions n'hésite pas How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 2774444739
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 20:12

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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 21:02

* Donne plusieurs :arté: *

Bienvenue!
J'ai toujours aimé Jared en avatar!
(Oui des fois, j'ai joué des mec....)

Bon courage pour la fin de ta fiche!
(Dommage que je sorte déjà avec James... j'échangerai bien d'un coup xD
* Part vite vite vite* )
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMar 28 Mai - 22:26

Jared How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 4205929361
Faut trop que je retourne le voir en concert How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 2211252749

Bienvenu parmi nous en tout cas How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 1001172573
Fight pour ta fichette How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 3796686909
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Alesya Y. Lestrange
Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 8:35

Bienvenue officiellement Wink
Tu connais le chemin vers ma boite MP, n'hésite pas en cas de besoin Wink
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 8:58



Hello, stranger.

Bienvenue sur HRI How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 3448522082
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 9:22

bienvenue How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 3163253090
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 13:14

Bienvenue à l'asile sur HRI, bonne chance pour ta fiche I love you
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Zane E. Goyle
Zane E. Goyle
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 15:18

bienvenue ici How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 2211252749 omg, j'aime beaucoup ce pseudo How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 4205929361 j'sais pas, je trouve que ça sonne particulièrement bien "Dante Valentine" x) bref, bon courage pour ta fiche, et nous faudra un lien What a Face
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 18:44

Welcome How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 750478455
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 29 Mai - 20:45

Bienvenuuuuuue. How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 4170629200
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyVen 31 Mai - 16:24

Merci à tous pour cet accueil si chaleureux. How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 750478455
Zane, ça sera avec grand plaisir !

Je pense que j'aurai besoin d'un délai supplémentaire pour terminer ma fiche.
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 5 Juin - 16:28

Excusez-moi pour le double post, mais c'est pour signaler que la présentation est terminée !
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyMer 5 Juin - 18:22

OLALALALA, LETOOO ! How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 2211252749 How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 3754947096 How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 1003453391

Ce type est juste organismique ! Et puis en plus professeur de sortilèges il nous faudra un lien ! How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 750478455

Et sur ce bienvenuuue How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 3796686909
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyVen 7 Juin - 8:53

Bienvenue chez nous, chez toi How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 750478455
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyVen 7 Juin - 12:52

Merci à toutes les deux How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 750478455

Orphée, ça sera avec plaisir !
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyVen 7 Juin - 21:31

Fiche lue. Pfou How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow 2211252749
Je n'ai, grosso-modo, rien à redire, si ce n'est que le fait que la demande de don a été totalement zappée. Elle est nécessaire, même si ta fiche est relativement complète à ce sujet. Quand ça sera fait et que ton don aura été accordé par le staff, nous passerons à la validation Wink

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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyLun 10 Juin - 11:26


Félicitation & bienvenue

“ Ils avaient un espoir, un souhait et un rêve
Le projet audacieux d'éduquer des élèves. „



Ton travail et ta détermination ont porté leurs fruits et te voilà désormais pleinement membre de HRI ; pour cela, nous te remercions et te félicitons, bienvenue dans la famille !
Tu peux dès à présent poster dans l'intégralité du forum, y comprit le flood et les jeux.

TOUTEFOIS
Pour bien continuer ton aventure parmi nous, il te faudra créer un carnet de relation ( ICI ) et pourquoi pas un répertoire de RP ( ICI ) . Surtout n'oublie pas d'aller réserver ton avatar ( ICI ). Si ton personnage a des parents tirés de la saga, il te faudra aussi remplir un formulaire ( ICI ). Si tu as la moindre question, n'hésite pas à contacter un membre du staff, ils sont là pour ça ! Enfin, pour finir, si ce n'est pas la première fois que tu t'inscris sur HRI, n'oublie pas d'aller recenser ton multi-compte ICI ! Bien sûr, dans l'histoire, les nouveaux ne sont pas oubliés non plus, c'est pour quoi nous avons mis en place un système de parrainage que vous pouvez consulter ICI


Bienvenue, nouveau membre du
Hogwart's Staff

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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow EmptyLun 10 Juin - 14:25

Merci beaucoup. :)
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MessageSujet: Re: How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow   How can we understand the joy without knowing the pain ? ~ Sorrow Empty

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