HRIen depuis le : 06/02/2013 Parchemins écrits : 1066 Statut : » The City looks so pretty, do you wanna burn it with me ? (Lilith Ogden)
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« Pourquoi est-ce que t’es méchante comme ça avec moi ? Tu ne vois pas que je souffre ? Qu’est-ce que je t’ai fait, je veux juste que tu m’aimes, que tu me considères comme ton petit frère. Que tu prennes soin de moi, que tu sois là pour moi, que je sache que si j’ai besoin de me confier tu voudras bien m’écouter. Que si j’ai besoin d’être réconforté tu voudras bien me prêter ton épaule pour pleurer sans me juger. Pourquoi Alesya, pourquoi t’es aussi infecte avec moi ? Qu’est-ce que j’ai bien pu te faire j’ai pas demandé à naître moi, j’ai pas demandé à être le fils bâtard de Rabastan. Je n’ai pas demandé à être un Lestrange… Mais c’est comme ça, et j’ai une grande sœur, et un grand frère aussi. Des gens avec qui je partage du sang, et avec qui j’aimerais partager plus que ça, plus qu’un patrimoine génétique commun. »
Se redressant en sursaut dans son lit, un petit cri étouffé, des sanglots coincés au fond de la gorge, en sueur et le cœur battant si fort qu’il aurait pu croire que celui-ci allait sortir de sa cage thoracique, Lucifer passa une main sur son visage. Des larmes, versées dans son sommeil. Durant un moment de faiblesse, ou Kristof avait sans doute pris le dessus sur Lucifer. Petit Kristof, le gentil qui veut être aimé de sa sœur. Le gentil qui souffre de ne pas être accepté et qui rends fou Lucifer au point de s’entailler les poignets pour ne plus penser à toute cette peine, toute cette colère, toute cette haine. Regardant ces marques ordinairement cachées par des bracelets, l’adolescent déglutit doucement. Pourquoi ? Kristof avait raison sur ce coup là. Pourquoi Alesya, pourquoi Rohàn le détestait-il tant ? Avec son sang mêlé jamais il ne serait un héritier comme eux. Jamais le père qu’ils avaient en commun ne l’aimerait autant qu’eux ; jamais il ne serait aussi fier de lui que de ses deux enfants au sang bien pur qu’il avait eu avec son épouse légitime, et non pas avec une putain moldue, immigrée d’Ukraine. Il se demandait bien pourquoi sa mère n’avait pas avorté, ou pourquoi elle ne l’avait pas abandonné sur le perron d’une église quand il était encore un nouveau-né. Peut être que sa vie aurait été plus simple. Les choses différentes. Peut être qu’il aurait été une meilleure personne, un gamin moins perturbé. Adopté par une gentille famille moldue, il aurait grandit dans une jolie petite maison et aurait eu le droit d’avoir un chien avec qui jouer dans le jardin. Jamais il n’aurait su d’où il venait. Jamais il n’aurait eu à souffrir comme ça. Il aurait été mieux nourri, mieux habillé et n’aurait pas eu à traîner sa carcasse maigre dans un vieil uniforme trop grand à l’école. Il aurait pu y avoir des amis, avec qui jouer au football et aux billes pendant la récré ; au lieu de se faire battre sans rien dire dans un coin. Puis à ses quatorze ans, ses parents auraient été fiers d’avoir un enfant qui sorte du commun, un enfant sorcier.
Soupirant longuement en reprenant peu à peu ses esprits, essayant tant bien que mal de chasser ces pensées de son esprit Lucifer prit la direction de la salle de bain. Il avait besoin d’une bonne douche, pour oublier tout ces « et si… » Qui auraient changé sa vie, sa manière d’être, sa perception du monde. Il devait être fier de ce qu’il était devenu. Il ne s’en était pas trop mal sorti finalement… De bons résultats scolaires, quelques amis sur qui il pouvait réellement compter, une place dans son équipe de Quidditch au poste d’attrapeur et même une jolie petite amie à son bras maintenant. Avec tout ça, il voulait pouvoir réaliser son rêve, devenir quelqu’un plus tard et prouver que malgré son sang mêlé il pouvait lui aussi faire aussi bien voir mieux que ses deux ainés. Si personne ne voulait de lui, que ce soit dans une famille ou dans l’autre, il construirait la sienne. Il aurait des enfants plus tard, qui ne manqueraient de rien contrairement à lui. Des enfants qui n’auront pas à rougir devant leurs camarades d’école à cause de leurs origines douteuses et de leur sang impur, car entre temps leur père serait devenu un sorcier craint et respecté.
A huit heures du matin, en ce samedi de fin d’hiver presque tout le monde dormait encore. Quelques lèves tôt commençaient à se tourner sous leurs couettes, mais la plus part de ses camarades dormaient profondément. Enfilant à la vas vite un jean et un pull noir trop large, prenant soin d’embarquer avec lui ses cigarettes et sa baguette il se décida à aller attendre Alesya devant sa salle commune. Il devait lui parler. A elle en premier, ce serait sans doute plus facile qu’avec Rohàn qui avant qu’il n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit aurait commencé par se battre avec lui. Descendant donc les marches menant aux cachots, croisant un groupe d’élèves appartenant à l’Ombre il interpella l’un d’entre eux « Dis, t’aurais pas vu Alesya ? Lucifer doit dire quelque chose d’important à sa cousine. » Parler de soi-même à la troisième personne. Signe du narcissisme évident du jeune homme, dont presque tout le monde avait eu vent au château. « Elle est à la tour d’Astronomie, je crois » Tournant donc les talons pour gravir les étages le séparant de la dite tour, enchaînant les couloirs interminables, s’adaptant aux humeurs des escaliers n’en faisant qu’à leurs têtes l’adolescent finit par arriver à la dite tour d’astronomie. Silencieux au possible, alors qu’il aurait sans doute dû s’avancer vers Alesya il resta un instant immobile, dans l’encadrement de la porte.
Elle lui tournait le dos, mais Lucifer pouvait l’entendre sangloter. Cette habituelle reine des glaces, qu’est-ce qui pouvait bien la rendre si fragile ? Il était bien placé pour savoir que tout le monde porte un masque, et que tout le monde souffre un jour ou l’autre dans sa vie. Étaient-ils tous pareils chez les Lestrange ? Tous aussi dérangés ? Instables émotionellement ? Tous obligés de faire semblant en public, semblant que tout vas bien ? Peut-être qu’il devrait s’en aller, faire comme si de rien était et venir la voir plus tard sans mentionner qu’il l’avait entendue pleurer comme ça, les fringues débraillés et… Avec des bleus sur les côtes. Elle s’était donc battue ? Avec qui ? Lui, après s’être battu avec quelqu’un ne pleurait pas. Pourquoi ? Parce qu’il ne voulait être désolé de rien, pas même de faire du mal à quelqu’un. Il voulait avancer, sans avoir de regret. Mais… Si tout au fond de lui, cette petite part de Kristof encore vivante souhaitait être aimé par Alesya, ne devait-il pas faire le premier pas ? Ils seraient plus forts, à deux. Le Poufsouffle savait que sa demie sœur avait la même ambition que lui, les mêmes idéaux. Et si plus tard il parvenait à devenir un puissant mage noir à l’image de Voldemort, Alesya serait une alliée non négligeable. Souriant en coin, se disant que si finalement il obtenait l’amour et la confiance de la jeune femme il pourrait s’en servir pour parvenir à son but ultime, le demi Lestrange s’avança vers elle, prenant soin de faire assez de bruit sur les pierres de la tour avec ses bottes, afin de lui signifier sa présence, de lui laisser une chance de se ressaisir et de revêtir à nouveau son masque pour sauver les apparences... « J’espère que tu lui as bien rendu les coups, à celui ou celle avec qui tu t’es chamaillée. Le cas échéant, je suis certain que notre frère adoré se ferait une joie d'aller dire deux mots à cette personne. Crois moi, il frappe fort j'ai encore un bleu sur les côtes qui date de la dernière fois que je l'ai croisé dans les couloirs. On va dire que j’ai rien vu, et que j’en parlerais à personne. » Prenant place en s’asseyant à ses côtés en tailleur, relevant sa mèche pour ne pas se bruler les cheveux en allumant la cigarette coincée entre ses lèves il reprit calmement : « Mais en échange, tu vas devoirs m’écouter et me parler. On peut avoir une conversation calme, entre adultes n’est-ce pas, Alesya ? »
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Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Psycho family ▽ Alefer Ven 8 Mar - 21:09
We have to stop that "my tragedy is bigger than your tragedy" game ;
Il fallait qu’elle monte. Il fallait qu’elle s’échappe, qu’elle court, qu’elle fuit, qu’elle monte. Avec un peu de chance, elle s’envolerait et le monde finirait par disparaître. Avec un peu de chance, elle glisserait et se briserait la nuque, ou bien le vent la glacerait et elle ne sentirait plus rien. La gorge sèche, les yeux pleins de larmes, elle tentait d’ignorer la douleur, l’humiliation et elle avançait, se jetant à corps perdu dans les escaliers et montant le plus vite possible. Ce n’était plus son bourreau qu’elle fuyait, non, elle n’était pas assez idiote pour venir s’enfermer dans pareil piège… s’il avait encore été à ses talons, elle n’aurait plus eut nulle part où aller puisque les escaliers arrivaient à leurs fins. Non, si elle avait dû le fuir lui, elle aurait été plus efficace mais c’était sa honte qu’elle cherchait à semer, à faire disparaître. C’était ce poids sur sa poitrine, cette lame dans sa trachée, cette envie de hurler, de cogner, c’était les bleus qui la couvraient et ses cheveux en batailles, ses vêtements déchirés et les idées qui allaient avec, qu’elle voulait disperser aux quatre vents pour ne plus jamais y faire face. Elle était pathétique, elle était brisée. L’arrogance était loin, la force n’était plus. Elle rêvait d’aller trouver Ezechiel mais il n’en avait rien à faire. Personne ne comprendrait. Personne ne pourrait la croire, surtout, car s’il était dérangé, elle l’était aussi et ils avaient été si amis, si proches… comment pourrait-on croire que Karkaroff cognait sur sa fiancée ?
Elle trébucha, se rattrapant de son mieux, ses bras filant vers l’épaisse barrière de pierre et ses ongles se retournant sur la surface austère. Un gémissement passa ses lèvres et elle sentit une chaleur suspecte se propager au niveau de ses genoux. Du sang. Elle s’était ouvert en tombant dans les marches, le souffle court, le regard flouté par des larmes qu’elle refusait de pleurer mais qui pourtant se chamaillaient pour sortir. Elle voulait hurler mais elle aurait attiré l’attention et cette idée la terrifiait bien plus que Vlad. Elle savait qu’elle n’avait pas choisi la tour d’Astronomie par hasard. Elle savait qu’inconsciemment, elle avait espéré croiser le prefet des Serdaigles dans les hautes tours de l’école, qu’il soit là, à attendre, prêt à l’accueillir dans ses bras et à la consoler en jurant vengeance… Il n’y avait personne, pourtant. Le couloir était vide. Son cœur était vide. Ou trop plein d’horreurs pour accepter quoi que ce soit d’autre. Elle plaqua une main devant sa bouche, mordant sa chair et relevant la tête, un hoquet immonde la secouant et faisant trembler ses côtes. Elle devait avoir l’air digne, là, avec ce bleu qui menaçait sur sa joue. Insolence payée. Elle avait beau chercher à se défendre, elle avait beau être la plus grande teigne de cette école, elle n’était rien. Elle ne faisait pas le poids. Pas face à lui. Finalement, elle parvint à se redresser, se trainant jusqu’à sa destination, forçant sur chacun de ses muscles. Elle se laissa tomber, sans douceur, se prostrant pour ne plus avoir à tenir debout la carcasse qu’elle était subitement devenue. Poupée de fer aux fils coupés, aux membres tordus. Dans un courant d’air, ainsi diminuée, elle baissa la tête. Elle était seule et elle l’avait cherché.
Et puis le soleil s’était levé, balayant la nuit mais oubliant les ténèbres. Chaque once de douleur formait une partie de cette couverture sombre qui entourait la brune, comme une aura, comme une métaphore. Bras croisés autours de son buste fin et abîmé, elle n’avait pas bougé, toujours assise, toujours à pleurer, prostée comme une dévote priant son Dieu. Elle, elle ne croyait plus à rien et si elle avait pensé, pendant un instant, que le soleil et le jour lui rendrait sa fierté, elle s’était trompée. Seule, oubliée, elle savait qu’elle risquait de rester là toute la journée, coincée dans sa honte, à se cacher des yeux du monde entier. On ne pouvait pas voir Alesya Lestrange comme ça. Elle ne faisait pas le poids face à Vlad, elle ne pouvait pas perdre la face devant tous les autres non plus. Un sourire sardonique retroussa ses lèvres. Pitoyable. Pitoyable, à se soucier de l’avis des autres lorsque son monde entier s’écroulait chaque jour un peu plus. Pitoyable à s’inquiéter de sa réputation lorsqu’elle aurait dû chercher à panser ses plaies. Elle était fatiguée, elle se sentait sale et humiliée… Et puis quelqu’un vint troubler son refuge. Elle sera les mains et ferma les yeux en entendant les bruits de pas, priant pour qu’il s’agisse d’un première année facile à effrayer. Bien vite, la voix lui prouva qu’une fois de plus, elle s’était trompée. « J’espère que tu lui as bien rendu les coups, à celui ou celle avec qui tu t’es chamaillée. Le cas échéant, je suis certain que notre frère adoré se ferait une joie d'aller dire deux mots à cette personne. Crois moi, il frappe fort j'ai encore un bleu sur les côtes qui date de la dernière fois que je l'ai croisé dans les couloirs. On va dire que j’ai rien vu, et que j’en parlerais à personne. »
Elle eut soudain envie de hurler. Elle chercha à calmer ses sanglots mais n’y parvint pas. Elle avait envie de se retourner et de le frapper, parce qu’elle savait qui était là, elle savait qui était le jeune homme qui venait de s’installer à côté de lui, allumant une cigarette dans la foulée. L’odeur lui noua le ventre. Trop de souvenirs. Trop de personnes liées à l’odeur de la clope. Zane. Ezechiel. Elle pesta mentalement, mordant sa lèvre inférieure alors qu’une nouvelle vague la submergeait, poussant ses larmes à dévaler ses joues. Demi-frère, bâtard, briseur de figure paternelle en puissance. Elle avait envie de le secouer, elle ne tourna même pas la tête cependant. Il enchaina : « Mais en échange, tu vas devoirs m’écouter et me parler. On peut avoir une conversation calme, entre adultes n’est-ce pas, Alesya ? » Chantage. Chantage de merde. Elle sentit sa gorge se fermer et ses mots se mélanger. Ne pouvait-il pas disparaître ? Ne comprenait-il pas qu’elle était assez misérable sans lui, qu’elle n’avait pas besoin de sa présence en plus ? Ses poings se serrèrent un peu plus et elle ouvrit la bouche. « Tu ne sais rien de ce que c’est que d’être un adulte » lâcha-t-elle, voulant sembler amère mais apparaissant juste comme brisée. Elle l’était. Il ne savait rien, pourtant, elle aurait dû le dire avec conviction. Ce n’était qu’un gamin, un gamin qui arrivait là comme un cheveu sur la soupe, incapable de comprendre ce qu’elle affrontait à présent. Elle leva une main finalement, essuyant de son mieux les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle avait du sang sous les ongles, des bleus sur les phalanges… piteux état qui ne l’empêcha pas de tendre ses doigts pour attraper la cigarette de son intrus de demi-frère, celui dont elle réfutait jusqu’à l’existence d’ordinaire. Bien vite, elle porta la clope à ses lèvres, tira sur le filtre et se retrouva à tousser, hoquetant de plus belle.
Définitivement, elle préférait l’odeur sur les autres. « Qu’est-ce-que tu fous là ? » demanda-t-elle, luttant pour respirer, ne le regardant toujours pas cependant. La question était vaste, elle aurait pu adresser le sujet complet de la présence du jeune homme à Poudlard mais pour le moment, la brune se concentrait sur cette présence qui dérangeait son pathétique moment de vulnérabilité profonde. Elle était engourdie, épuisée, gelée mais pas assez pour ne plus rien sentir… la preuve, ses poumons brulaient et elle pouvait encore discerner le sang qui perlaient à ses genoux râpés.
A mi-chemin entre la femme battue et l’enfant tombée de sa balançoire, elle tremblait.
K. Lucifer B.-Lestrange
HRIen depuis le : 06/02/2013 Parchemins écrits : 1066 Statut : » The City looks so pretty, do you wanna burn it with me ? (Lilith Ogden)
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Sujet: Re: Psycho family ▽ Alefer Sam 9 Mar - 22:10
« Tu ne sais rien de ce que c’est que d’être un adulte » Il avait envie de lui dire d'aller se faire foutre. Go fuck yourself, you don't know me, bitch. Mais s'il agissait ainsi, Lucifer savait qu'il tendrais le bâton pour se faire battre, qu'elle verrait en cette réplique vulgaire un signe d'immaturité. Certes, il n'avait que seize ans, était sans doute encore assez loin de savoir ce qu'être adulte signifiait réellement, mais... Elle non plus n'en savait pas grand chose, après tout. Encore à vivre chez papa & maman, tandis que lui travaillait l'été et dès qu'il le pouvait, génitrice merdique et peu soucieuse de cet enfant non désiré dont elle n'avait pas voulu avorter par acquis de conscience. Ils n'avaient pas eu la même vie, ne venaient pas des mêmes milieux sociaux, et pourtant... Ils étaient frère et sœur. Demis, seulement. Ignoble bâtard de sang-mêlé, trouble-fête qui débarque seize ans plus tard dans sa petite vie. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait, si leur père avait eu envie d'aller voir ailleurs? Il n'avait pas demandé à être là. Personne ne l'avait demandé, mais ça, c'est une autre histoire, une autre problématique, une autre grande question. « J'aurais dix sept ans le quatorze février, alors techniquement je suis quasiment adulte. »
Toujours est-il que le Poufsouffle prenait sur lui. Pour ne pas s'emporter et répondre le plus calmement possible, ne pas lui dire des choses ignobles ni même réagir de manière brutale comme il l'aurait sans doute fait avec quelqu'un d'autre, quand Alesya voulut essayer de tirer sur sa cigarette, s'étouffant pitoyablement. « Rends-moi ça, petite fille. » dit-il en reprenant son bien, un sourire en coin. Petit con insolent. A croire que c'était un trait de caractère répandu chez les Lestrange, et même chez lui, le demi. « Qu’est-ce-que tu fous là ? » Haussant les épaules en tirant une latte, recrachant lentement sa fumée il observa un instant l'état de cette inconnue, qui était pourtant de sa famille. De sa famille proche. Avant ses quatorze ans, avant son entrée à Durmstrang Lucifer ignorait tout de son patronyme. Même si le nom Lestrange n'était pas si connu que ça en Europe de l'Est, certains sangs-purs issus de vieilles et prestigieuses lignées Slaves en avaient entendu parler. C'est comme ça que peu à peu, il avait finit par comprendre, assemblant les pièces du puzzle mais menaçant également cette mère indigne de sa baguette pour connaître la vérité. Moldue effrayée, ne connaissant absolument rien au monde des sorciers, dégoutée par ce monstre qu'elle avait engendré avait finit par tout lui avouer. Alesya, d'ordinaire si fière et froide de ce qu'il avait pu voir semblait brisée. Peut-être qu'elle avait des ennuis. Surement même. Mais si tout comme lui perdre la face était une chose qu'elle redoutais -et selon l'adolescent c'était le cas-, il ferait sans doute mieux d'agir comme si de rien n'était. De faire comme s'il ne voyait pas ce bleu sur sa joue, ses genoux écorchés, ses vêtements en lambeaux. Elle aurait sans doute mieux fait d'aller à l'infirmerie pour être soignée, mais si comme il le supposait elle était comme lui, tenant à son masque de reine des glaces, elle n'oserait pas aller à l'infirmerie de peur d'y perdre la face.
Soupirant doucement, passant une main dans ses cheveux en bataille il se retourna vers elle « J'avais envie de te voir. De mieux connaître ma demi sœur. C'est normal, non ? Même si mon sang mêlé doit te répugner, on peut rien y faire on est lié par la génétique toi et moi. La ressemblance est pas flagrante, j'ai tout pris de ma mère. Même que normalement, je suis blond. » Lucifer marque une pause pour tirer une nouvelle fois sur sa cigarette « Et crois pas, moi aussi ça m'emmerde d'avoir le sang mêlé. Mais c'est pas quelque chose que tu choisit. C'est pour ça que j'ai envie de réussir dans la vie, prouver que je peux y arriver même si ma mère est une putain de moldue. » Détails superflus, pas très importants. Détails ne répondant pas à la question, qu'il essayait de détourner. Il ne voulait pas avouer qu'il s'était réveillé en pleurant, après avoir une nouvelle fois rêvé qu'elle le repoussait. Non, ce n'était pas Lucifer qui s'était réveillé les joues humides, c'était Kristof. Lucifer lui, se fiche bien d'être détesté ou aimé, l'important était d'être craint. Oderint dum metuant comme l'as si bien dit Caligula. « Après t'as raison, je sais pas forcément ce que c'est d'être vraiment adulte. Mais toi non plus, du moins je crois pas. Et c'est difficile à dire, puisque je connaît pas ma demie sœur. Seulement je vais pas être hypocrite avec toi, si je suis là Alesya, c'est pas intérêt. » Menteur. Sale menteur, qui ne sais plus sur quel pied danser. S'il doit agir comme Kristof, montrer son côté bon, ou s'il doit continuer de se laisser bouffer toujours un peu plus par son côté sombre, cette ordure de Lucifer. Masochiste, qui préfère rester dans les ténèbres plutôt que d'aller vers la lumière, vers le positif. Mais sans doute serait-il moins épanoui, s'il n'était pas cet insolent détestable. « J'ai des relations dans l'Ombre d'ici. Et je sais que c'est toi et notre cher frère adoré qui êtes plus ou moins aux commandes. Je faisait partie de l'Ombre Bulgare à Durmstrang. Le système là-bas est un peu différent, et mon supérieur hiérarchique est à Poudlard, je pense que tu dois savoir de qui je parle. Je tiens à rejoindre l'Ombre Anglaise, maintenant que je suis condamné à finir ma scolarité dans ce château. Je sais que je dois faire mes preuves, alors t'as qu'à ordonner, et tu verras bien que je suis un bon élément. Un bon soldat, qui malgré son jeune âge n'as pas peur d'utiliser des sorts qui en feraient sans doute frémir plus d'un... Je ne suis peut être pas aussi avancé que d'autres élèves plus âgés, mais j'apprends vite, crois moi. »
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Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Psycho family ▽ Alefer Jeu 9 Mai - 6:34
Il parlait et si elle avait entendu le début, elle avait cessé d’écouter bien rapidement, en réalisant qu’il parlait de l’Ombre, de cette place qu’il voulait se faire, de son besoin de reconnaissance. Elle aurait pu être touchée, ou bien elle aurait pu s’en foutre totalement et lui rire au nez. Il voulait la connaître, c’était ce qui revenait, ça semblait être une priorité et quelque part, elle s’accrochait bien trop à Rohàn, même lorsque celui-ci était con et insupportable, pour reprocher à Lucifer d’agir de la même façon avec elle. Les ainés étaient des repères, surement, mais à l’heure actuelle, Alesya ne se sentait pas capable de lui tenir la main pour le guider, pour l’aider. Elle ne se sentait même pas capable de respirer pleinement, trop secouée et fragile pour ça, trop brisée pour quoi que ce soit. Alors il parlait, il s’expliquait mais elle regardait droit devant elle, sentant des sanglots monter dans sa gorge brulée par la fumée. Avait-il la moindre idée de l’état dans lequel elle se trouvait, intérieurement ? Si elle portait les traces d’une confrontation, ce n’était que le haut de l’iceberg. L’Ombre, l’Ombre, l’Ombre… elle réalisait peu à peu que la plupart de ses tourments étaient liés à ça, au fond… son isolement, surtout, à vrai dire. Elle voulait qu’il se taise, un peu, et pour la première fois, elle le pensait sans méchanceté, ayant juste envie de calme, de silence pour s’envelopper dans ses chagrins et se laisser glisser jusqu’à une inconscience salvatrice.
« J'ai des relations dans l'Ombre d'ici. Et je sais que c'est toi et notre cher frère adoré qui êtes plus ou moins aux commandes. Je faisais partie de l'Ombre Bulgare à Durmstrang. Le système là-bas est un peu différent, et mon supérieur hiérarchique est à Poudlard, je pense que tu dois savoir de qui je parle. Je tiens à rejoindre l'Ombre Anglaise, maintenant que je suis condamné à finir ma scolarité dans ce château. Je sais que je dois faire mes preuves, alors t'as qu'à ordonner, et tu verras bien que je suis un bon élément. Un bon soldat, qui malgré son jeune âge n'as pas peur d'utiliser des sorts qui en feraient sans doute frémir plus d'un... Je ne suis peut-être pas aussi avancé que d'autres élèves plus âgés, mais j'apprends vite, crois moi. » déclara-t-il alors qu’elle secouait vaguement la tête pour chercher à ne plus entendre le bourdonnement qui commençait à la déranger, signe avant-coureur, surement, d’une migraine terrible qui la clouerait au sol. Il voulait faire ses preuves, il n’attendait que ça et dans la façon qu’il avait de présenter les choses, Alesya avait l’impression qu’elle aurait pu demander à ce qu’il saute du haut de la tour où ils se trouvaient et que Lucifer se serait exécuté. Elle aurait joué avec le diable, en temps normal… littéralement, vu le prénom auquel répondait ce demi-frère auquel elle n’avait rien demandé. En temps normal, elle aurait abusé évidemment et elle savait très bien que Rohàn l’aurait fait aussi, le faisant sauter comme un animal de cirque en cherchant à le pousser à sa perte, le tout en promettant monts et merveilles sans ne jamais rien accordé. En temps normal, elle l’aurait poussé à bout mais elle se contenta de le faire taire, lasse « Chut… j’veux pas parler de l’Ombre, pas maintenant ». Ce n’était guère plus qu’un murmure à peine audible mais alors que sa voix alla frapper contre les murs, victime de l’écho terrible qu’offraient les lieux, elle réalisa à quel point le résultat était frêle et tremblant. Dans la foulée, elle comprit alors que des larmes dévalaient ses joues, rongeant sa peau et entrainant les traces de maquillage noir qui avaient déjà élue domicile loin de ses yeux tristes. Levant les mains, elle chercha bien vite à aller les effacer, ces traces de faiblesses mais elle n’y parvint que très moyennement, pestant à moitié, à voix-basse, utilisant des jurons qui sortirent sans conviction. Elle ne voulait pas le regarder et pourtant, pourtant elle se retrouva à fixer ce petit frère qui venait de débarquer dans le tableau. Il n’avait pas connu Rabastan et sa violence, il n’avait pas été protégé par Rohàn, il n’avait pas eu à montrer sa force, constamment, pendant des années… peut être cherchait-il à se rattraper maintenant, donc… Elle avait soudain envie de lui dire de se barrer, de prendre son autre patronyme et de s’en contenter, elle avait envie de lui dire de se sauver tant qu’il le pouvait, que c’était mieux pour lui surement parce qu’il ne voulait pas d’une telle malédiction, parce qu’il ne voulait surement pas être de la chair à canon dans cette guerre dont il n’était pas responsable… à la place, elle l’observa en silence, se sentant trembler et alors qu’elle voulut détourner la tête pour changer de sujet ou trouver la force de se barrer, elle ferma les yeux et immédiatement, l’image de la main de Vladislav s’écrasant sur elle s’imposa, la faisant hoqueter.
Dans l’instant, elle pivota et se pencha en avant, posant momentanément sa tête contre la clavicule de cet inconnu qu’elle aurait surement dû martyriser pour lui faire payer d’exister mais qu’elle n’avait même pas la force de faire marcher.