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 Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...

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Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... Empty
MessageSujet: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptyDim 24 Fév - 18:12



Installé à un des bureaux collés au mur qui composaient la salle commune, Gabriel écrivait tranquillement. Il recopiait au propre un parchemin sur lequel il avait tracé le brouillon de son devoir de défense contre les forces du mal. Le premier jet, raturé et taché d'encre, témoignait du temps passé à travailler chaque phrase, chaque tournure. Il voulait rendre un devoir absolument parfait au professeur Carrow, comptant sur ça pour obtenir un peu les faveurs de ce jeune adulte sexy, fascinant et sombre. Monsieur Carrow n'était pas réellement pédagogique, c'était un peu « marche où crève » dans cette salle fraîche et jamais très bien éclairée. Gabriel adorait cette matière et voulait se faire bien voir, peut-être même obtenir un peu plus du professeur. Mais il se méfiait, l'homme semblait très capricieux, très lunatique et la rumeur disait qu'il était marié à une élève de Serpentard. Probablement hétérosexuel pur, donc. Peu importait, pour l'heure. Il travailla longuement à son devoir afin d'obtenir un parchemin très propre, recouvert de sa fine écriture masculine, italienne. Il soignait ses lettres mais il ne parvenait jamais à écrire droit, tout était penché. Ce qui donnait une drôle d'allure au résultat final mais ce n'était pas déplaisant. Satisfait, Gabriel rangea sa copie dans son sac et envoya celui ci dans son dortoir, au pied de son lit. Soulagé et libre, il se dirigea ensuite vers la bibliothèque de la salle commune et s'empara d'un exemplaire un peu usé de Roméo et Juliette, la pièce de théâtre mondialement connue.

Le livre à la main, il alla s'installer dans un des confortables fauteuils en cuir qui trônait près de la cheminée, dans laquelle ronflait un bon feu. A peine était-il assit que son chat vint se lover sur ses genoux, ronronnant comme une locomotive. Amusé, Gabriel passa les doigts dans sa fourrure noire et lui grattouilla un moment les oreilles avant d'ouvrir son livre et de commencer à lire. Il l'avait déjà lu une dizaine de fois mais il restait fasciné par ce genre un peu étrange, un peu grandiloquent, qu'était le théâtre. Peu familier avec, il s'efforçait de comprendre pourquoi ce type de livre attirait beaucoup de monde. Il savait que c'était adapté ensuite, que des acteurs jouaient les rôles sur une scène, avec une mise en scène précise mais comme il n'avait jamais été au théâtre, il n'avait aucun moyen de visualiser la chose. Plongé dans sa lecture, il ne s'aperçut pas qu'il lisait à voix haute tous les passages de Roméo.

« ROMÉO. - Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! (Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre. ) Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ?
Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-la !... Voilà ma dame ! Oh ! voilà mon amour ! Oh ! si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien... Elle se tait...
Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre... Ce n'est pas à moi qu'elle s'adresse. Deux des plus. belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu'à ce qu'elles reviennent.
Ah ! si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n'est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue !
JULIETTE. - Hélas !
ROMÉO. - Elle parle ! Oh ! parle encore, ange resplendissant !
Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en amère pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs !
JULIETTE. - ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ?
Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet.
ROMÉO, à part. - Dois-je l'écouter encore ou lui répondre ?
JULIETTE. - Ton nom seul est mon ennemi. Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague ? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh ! sois quelque autre nom !
Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède... Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière.
ROMÉO. - Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo.
JULIETTE. - Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ?
ROMÉO. - Je ne sais par quel nom t'indiquer qui je suis.
Mon nom, sainte chérie, m'est odieux à moi-même, parce qu'il est pour toi un ennemi : si je l'avais écrit là, j'en déchirerais les lettres.
JULIETTE. - Mon oreille n'a pas encore aspiré cent paroles proférées par cette voix, et pourtant j'en reconnais le son. N'es-tu pas Roméo et un Montague ?
ROMÉO. - Ni l'un ni l'autre, belle vierge, si tu détestes l'un et l'autre.
JULIETTE. - Comment es-tu venu ici, dis-moi ? et dans quel but ? Les murs du jardin sont hauts et difficiles à gravir. Considère qui tu es : ce lieu est ta mort, si quelqu'un de mes parents te trouve ici.
ROMÉO. - J'ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l'amour : car les limites de pierre ne sauraient arrêter l'amour, et ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi.
JULIETTE. - S'ils te voient, ils te tueront.
ROMÉO. - Hélas ! il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vingt de leurs épées : que ton oeil me soit doux, et je suis à l'épreuve de leur inimitié.
JULIETTE. - Je ne voudrais pas pour le monde entier qu'ils te vissent ici.
ROMÉO. - J'ai le manteau de la nuit pour me soustraire à leur vue. D'ailleurs, si tu ne m'aimes pas, qu'ils me trouvent ici ! J'aime mieux ma vie finie par leur haine que ma mort différée sans ton amour.
JULIETTE. - Quel guide as-tu donc eu pour arriver jusqu'ici ?
ROMÉO. - L'amour, qui le premier m'a suggéré d'y venir : il m'a prêté son esprit et je lui ai prêté mes yeux. Je ne suis pas un pilote ; mais, quand tu serais à la même distance que la vaste plage baignée par la mer la plus lointaine, je risquerais la traversée pour une denrée pareille.
JULIETTE. - Tu sais que le masque de la nuit est sur mon visage ; sans cela, tu verrais une virginale couleur colorer ma joue, quand je songe aux paroles que tu m'as entendue dire cette nuit. Ah ! je voudrais rester dans les convenances ; je voudrais, je voudrais nier ce que j'ai dit. Mais adieu, les cérémonies ! M'aimes-tu ? Je sais que tu vas dire oui, et je te croirai sur parole. Ne le jure pas : tu pourrais trahir ton serment : les parjures des amoureux font, dit-on, rire Jupiter.. Oh ! gentil Roméo, si tu m'aimes, proclame-le loyalement : et si tu crois que je me laisse trop vite gagner je froncerai le sourcil, et je serai cruelle, et je te dirai non, pour que tu me fasses la cour : autrement, rien au monde ne m'y déciderait... En vérité, beau Montague, je suis trop éprise, et tu pourrais croire ma conduite légère ; mais crois-moi, gentilhomme, je me montrerai plus fidèle que celles qui savent mieux affecter la réserve. J'aurais été plus réservée, il faut que je l'avoue, si tu n'avais pas surpris, à mon insu, l'aveu passionné de mon amour : pardonne-moi donc et n'impute pas à une légèreté d'amour cette faiblesse que la nuit noire fa permis de découvrir
[...]
JULIETTE. - Je l'oublierai, pour que tu restes là toujours, me rappelant seulement combien j'aime ta compagnie.
ROMÉO. - Et je resterai là pour que tu l'oublies toujours, oubliant moi-même que ma demeure est ailleurs.
JULIETTE. - Il est presque jour. Je voudrais que tu fusses parti, mais sans t'éloigner plus que l'oiseau familier d'une joueuse enfant : elle le laisse voleter un peu hors de sa main, pauvre prisonnier embarrassé de liens, et vite elle le ramène en tirant le fil de soie, tant elle est tendrement jalouse de sa liberté !
ROMÉO. - Je voudrais être ton oiseau !
JULIETTE. - Ami, Je le voudrais aussi ( mais je te tuerais à force de caresses. Bonne nuit ! bonne nuit ! Si douce est la tristesse de nos adieux que je te dirais : bonne nuit ! jusqu'à ce qu'il soit jour (Elle se retire. )
ROMÉO, seul. - Que le sommeil se fixe sur tes yeux et la paix dans ton coeur ! Je voudrais être le sommeil et la paix, pour reposer si délicieusement ! Je vais de ce pas à la cellule de mon père spirituel, pour implorer son aide et lui conter mon bonheur. (Il sort. ) »

Intrigué, il répéta les quelques dernières phrases en se demandant pourquoi l'auteur s'était ainsi emballé. L'amour n'avait rien d'aussi ridicule, quand bien même certains y mettaient trop de romantisme. Narquois, il reprit les quelques dernières phrases en accentuant le trait, se moquant ouvertement du héros de l'oeuvre. Mais dans son enthousiasme ironique, il n'avait pas remarqué qu'il n'était plus seul.

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MessageSujet: Re: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptyMar 26 Fév - 12:52

Fatigué. Cléo n'avait que cette idée en tête lorsqu'il quitta enfin la salle de cours d'histoire de la magie, avec la ferme intention de sauter le repas du soir pour aller directement se faufiler sous la couette. Il dormait mal en ce moment à cause du partenaire de chambre (celui qui dormait à sa droite pour être plus précis) qui passait ses nuits à parler dans son sommeil, et il avait remarqué que de petites cernes commençaient à apparaitre sous ses yeux. Bordel de dieu, il fallait donc qu'il l'assome à coups de dictionnaire pour réussir à avoir enfin un peu de repos ? A moins qu'il ne s'assome lui même, méthode plus radicale mais tout aussi efficace.
C'est donc d'un pas trainant qu'il se dirigea vers la bibliothèque, rangeant rapidement à leurs places quelques livres qu'il avait emprunté pour un devoir la veille. Le Serdaigle récupèra ensuite d'autres livres pour un ENCORE autre fichu devoir alacon qui concernant les gobelins et leurs histoires de droits et de mérites, (oh ciel, ce qu'il pouvait s'en foutre royalement des gobelins). Puis, d'une démarche toujours aussi pleine d'énergie, il repartit vers sa salle commune. Par chance, elle était vide. Il pourrait au moins se faire une petite sièste avant que le flot des élèves ne parviennent à ses oreilles pour faire déborder le vase et le mettre pour de bon en rogne. Il songea un instant, en passant devant le lit du maudit, à y installer un système qui éventuellement l'égorgerait ou l'éléctrocuterait dans son sommeil, mais se ravisa au dernier moment, préférant se laisser tomber sur ses draps avec toutes ses affaires, s'enrouler dedans tel un nem géant... avant de se dire qu'il fallait qu'il retire ses lunettes. Une fois lesdites lunettes retirées, il eut enfin tout le loisir de fermer les yeux et de profiter du silence...
Le bleu et bronze dut rapidement s'endormir, puisqu'il fut réveiller environ une heure plus tard par une voix dans la salle commune. Il entrouvrit les yeux avec un grognement. Ah... il avait oublié de fermer la porte. Génial. Il se redressa tel un robot, les cheveux tout ébourrifés, et s'apprêtait à la refermer lorsqu'il s'arrêta net. Cette voix, il la connaissait bien. Gabriel. Cléo tendit l'oreille, et un petit sourire moqueur se glissa sur ses lèvres. C'était bien la première fois qu'il l'entendait décliner des vers de théâtre. Roméo et Juliette. Il était en manque d'amour le petit ? Il hésita, et décida que sa sièste bienfaisante pouvait attendre... Après tout, les moments où il pouvait être seul avec lui étaient rares et le surprendre en pleine lecture d'un truc aussi débordant de niaiserie serait sans doute assez amusant. Bref, tout ça pour dire qu'il sortit du dortoir sur la pointe des pieds et descendit les escaliers pour rejoindre la salle commune, tombant face au dos de l'italien qui, installé devant la cheminée, semblait plongé dans son monologue. "- Que le sommeil se fixe sur tes yeux et la paix dans ton coeur ! Je voudrais être le sommeil et la paix, pour reposer si délicieusement ! Je vais de ce pas à la cellule de mon père spirituel, pour implorer son aide et lui conter mon bonheur." Sommeil... NON !
Sa voix était devenue mordante, ironique. Se fichait-il un peu de Roméo ? Ce cher Roméo l'incompris. Cléo n'aimait pas vraiment cette histoire. Trop moldue. Si Roméo avait été un sorcier, il aurait aisément put avoir Juliette. Et puis quelle idée de s'empoisonner. Il fallait vraiment être stupide. Il attendit que le Serdaigle est fini de parler pour se rapprocher encore de lui. Apparement il ne l'avait pas remarqué. Etait-il à ce point concentré ? Il posa doucement une main sur son épaule, y exerçant une légère pression qui n'était en rien anodine, avant de se pencher en avant pour lui retirer rapidement le livre des mains. Il n'avait pas ses lunettes, il dut donc légèrement plisser les yeux pour réussir à lire, mais déclama aussitôt d'une voix un brin sarcastique :" Fin de la scène 2.... Scène 3, L'aube aux yeux gris couvre de son sourire la nuit grimaçante, et diapre de lignes lumineuses les nuées d'Orient ; l'ombre couperosée, chancelant comme un ivrogne, s'éloigne de la route du jour devant les roues du Titan radieux. Avant que le soleil, de.... Oh non, excuse moi mais c'est trop nul, je ne peux pas lire ça." Il referma brusquement le livre avant de le poser sur l'accoudoir du fauteuil dans lequel Gabriel était assis. Puis, gardant sur son visage un semblant de sourire, il efleura sa nuque du bout des doigts, allant même jusqu'à laisser sa main se glisser dans ses jolies mèches blondes un quart de seconde, avant de le délaisser pour s'installer confortablement en face de lui. Gabriel l'avait toujours fasciné, pour la simple bonne raison qu'il portait le prénom d'un ange très connu alors qu'il était l'exact opposé de celui ci. Le vrai Gabriel aurait sans doute fait une syncope en voyant son représentant vadrouiller de lit en lit, jusqu'à se forger une telle réputation de libertin dépravé. Cléo avait toujours cru que les prénoms y étaient pour beaucoup dans le comportement d'une personne, mais il faut croire qu'avec le blondinnet qu'il avait devant lui, il se trompait sur toute la ligne. L'avantage, c'est qu'avec un si beau visage, l'expression "beau comme un ange" révèlait enfin tout son sens... " T'es capable de lire Roméo et Juliette toi ?... Etonnant. Tu ne crois pas que s'ils avaient été des sorciers tous les deux, cette histoire aurait tourné différement ? "
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MessageSujet: Re: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptyJeu 28 Fév - 18:51



Il sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule, douce et légère mais un peu insistante, semblant vouloir le tirer de son ironie mordante. Étonné, il renversa la tête en arrière et ses yeux rencontrèrent ceux de Cléo, qui n'avait pas ses lunettes. Ainsi, il avait un regard un peu flou, perdu, distant. Un peu paumé, aussi. Gabriel esquissa un sourire avant de réaliser que son camarade lui arrachait son livre des mains. L'instant d'après, le jeune Serdaigle myope s'arrachait les yeux à décrypter les vers prosaïque du grand Shakespeare. « Fin de la scène 2.... Scène 3, L'aube aux yeux gris couvre de son sourire la nuit grimaçante, et diapre de lignes lumineuses les nuées d'Orient ; l'ombre couperosée, chancelant comme un ivrogne, s'éloigne de la route du jour devant les roues du Titan radieux. Avant que le soleil, de.... Oh non, excuse moi mais c'est trop nul, je ne peux pas lire ça. » Gabriel esquissa un sourire amusé en songeant que le pauvre William devait se retourner dans sa tombe, après le massacre qu'il venait d'entendre. Deux Serdaigle écorchant avec ironie une des plus grandes oeuvres du théâtre, sans aucune gêne.

Le livre émit un claquement sec lorsque Cléo le referma. N'en ayant plus l'utilité, le jeune homme déposa le bouquin sur l'accoudoir du fauteuil et Gabriel sentit des doigts chauds et légers lui effleurer la nuque, s'aventurer dans ses cheveux puis reculer prestement. Intrigué, il observa son camarade qui s'asseyait confortablement dans un fauteuil voisin. Caressant machinalement le chat, qui n'avait pas daigné abandonner son poste malgré l'arrivée intempestive de Cléo, il attendit que ce dernier se décide à reprendre la parole, devinant qu'il n'était pas là simplement pour qu'ils puissent s'admirer mutuellement. Non pas que Cléo soit désagréable à regarder, loin de là mais Gabriel préférait les activités un peu plus intellectuelle. A moins que Cléo n'ait envie de sexe, auquel cas il serait plus que ravi de procurer à son ami un partenaire de jeu. Enfin, le jeune homme demanda « T'es capable de lire Roméo et Juliette toi ?... Étonnant. Tu ne crois pas que s'ils avaient été des sorciers tous les deux, cette histoire aurait tourné différemment ? » Quelle remarque pertinente, songea Gabriel. Il n'y avait jamais pensé. Ayant passé son enfance chez les moldus, il n'avait pas ce réflexe qu'avaient les autres de tout transformer en ce qu'ils connaissaient, soit le monde magique. D'un ton songeur, les doigts perdus dans la fourrure de l'animal posé sur ses genoux, il répliqua « Probablement. Mais c'est là tout le charme désuet de l'oeuvre, les problèmes de classe et de clan soulevé par l'intrigue. Si tu places cette histoire dans un monde facile et magique, elle n'a plus aucun intérêt. Elle ne reflète plus une époque, des valeurs, des traditions qui aujourd'hui encore, perdurent. Si Roméo et Juliette avaient survécus, ils auraient été malheureux ensemble, erreur de jeunesse que de s'aimer si fort avant de réaliser que finalement ... ils n'était pas fait l'un pour l'autre. » Il esquissa un sourire devant la mine à la fois stupéfaite et songeuse de son ami, qui semblait méditer l'idée. Gabriel continua à caresser le chat en réfléchissant lui aussi à ses propos. Il reprit d'ailleurs, sous une impulsion subite « Roméo et Juliette, c'est un peu comme la famille Lestrange et la famille Weasley. Deux familles au sang pur et qui se haïssent littéralement mais qui se ressemblent beaucoup. Si tu réécris l'histoire en la plaçant dans le contexte magique, il se peut que ça soit différent mais je crois que l'idée resterait, au fond, la même. La haine ne vainc pas l'amour, selon le message de Shakespeare. Je crois simplement qu'il n'a pas réalisé qu'en suicidant ses deux personnages, il donnait l'image inverse. Puisque l'Amour ne peut pas vaincre la haine des familles ... ils se tuent. Je vois ça comme ça, en tout cas. » Gabriel avait toujours trouvé cette histoire de suicide ridicule. « De toute manière, cette histoire est très exagérée. Après tout, ils n'avaient pas encore 14 ans, ces petits jeunes fous d'amour, là. Ils n'y connaissaient rien. » La jeunesse était bien folle, comparée au monde adulte et à ses cruelles désillusions. Gabriel n'avait jamais eu de jeunesse folle, pleine de rêve d'aventure et d'envie d'escapade. Sa banlieue italienne l'avait très tôt plongé dans les réalités dures d'une vie qui n'allait pas aller en s'améliorant. Orphelin de père, vivant avec une mère alcoolique et qui reportait sur lui toutes les frustrations de sa vie, il s'était débrouillé pour survivre à sa façon. Aucune histoire tragique, aucune romance façon cinéma. Il avait fait l'amour dans une zone industrielle la première fois, la fille appuyée contre des cylindres en métal. Il s'était fait baiser par un mec dans un entrepôt désaffecté, sur un vieux matelas de junkie. Il n'avait pas eu de jeunesse, pas vraiment. « Et toi, quel est ton avis sur la question ? » Grattouillant les oreilles du chat, il tourna ses yeux bleus-gris vers son ami Cléo en souriant rêveusement.
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MessageSujet: Re: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptySam 2 Mar - 12:25

" Probablement. Mais c'est là tout le charme désuet de l'oeuvre, les problèmes de classe et de clan soulevé par l'intrigue. Si tu places cette histoire dans un monde facile et magique, elle n'a plus aucun intérêt. Elle ne reflète plus une époque, des valeurs, des traditions qui aujourd'hui encore, perdurent. Si Roméo et Juliette avaient survécus, ils auraient été malheureux ensemble, erreur de jeunesse que de s'aimer si fort avant de réaliser que finalement ... ils n'était pas fait l'un pour l'autre.... Roméo et Juliette, c'est un peu comme la famille Lestrange et la famille Weasley. Deux familles au sang pur et qui se haïssent littéralement mais qui se ressemblent beaucoup. Si tu réécris l'histoire en la plaçant dans le contexte magique, il se peut que ça soit différent mais je crois que l'idée resterait, au fond, la même. La haine ne vainc pas l'amour, selon le message de Shakespeare. Je crois simplement qu'il n'a pas réalisé qu'en suicidant ses deux personnages, il donnait l'image inverse. Puisque l'Amour ne peut pas vaincre la haine des familles ... ils se tuent. Je vois ça comme ça, en tout cas." Intéressant point de vue. Cléo se laissa un peu plus glisser dans son siège, posant son regard sur le chat qui s'était installé sur les genoux de Gabriel. " De toute manière, cette histoire est très exagérée. Après tout, ils n'avaient pas encore 14 ans, ces petits jeunes fous d'amour, là. Ils n'y connaissaient rien." A 14 ans, ce n'étaient que des idiots bercés d'illusions qui s'imaginaient que l'Amour était plus fort que tout. Ils avaient tort et tout ce qu'ils récoltaient, c'était la mort. "Et toi, quel est ton avis sur la question ? " Cléo leva les yeux vers celui qui lui faisait face, croisant un instant son regard gris dans lequel il se perdit avant de se relever pour venir s'agenouiller à côté de lui, glissant à son tour ses doigts dans la douce fourrure du chat alors qu'un petit sourire malicieux plissait le coin de ses lèvres. Il prit quelques secondes pour réfléchir. Roméo et Juliette, les Lestranges et les Weasley. Ou bien les Potter et les Malefoy. C'était un peu le même schéma oui... Mais l'amour ne pouvait pas vaincre la haine, c'était une évidence. " Je pense qu'il faut être fou pour s'autoriser à aimer quelqu'un... Surtout si on est destiné à haïr cette personne." ça aurait été comme si un sang pur tombait amoureux d'un sang mêlé. En ce moment, ce genre de relations n'étaient pas conseillées... Un peu comme si un Serpentard tombait amoureux d'un Gryffondor, ennemis jurés l'un et l'autre finalement réunis sous le même désir. Mais tellement opposé qu'un des deux en souffrira forcément. Le cas de Roméo et Juliette pouvait être rapproché à de nombreuses situations de la vie réelle. Un peu comme Cléo qui éprouvait quelques sentiments pour Vela, mais il fallait être réaliste, leur histoire aurait été vouée à l'échec. Aussi se taisait-il et c'était pour lui faire preuve de responsabilité que de se contenter de ça, c'était raisonnable et tellement mieux que de se plonger à corps perdu dans quelque chose qui les menerait à leurs pertes. C'est pour cette raison qu'il comprenait parfaitement le point de vue de Gabriel, lorsqu'il disait ne pas vouloir s'attacher et fuir comme la peste les gens qui auraient put l'aimer. C'était plus sur et quelque part, c'était plus stable aussi.
Le Serdaigle posa une main sur la cuisse de Gabriel, y prenant appui pour se soulever lentement et capturer sa lèvre inférieure, lui volant un baiser au goût de provocation avant de plonger son regard dans le sien. Damn. Il n'avait jamais rencontré personne avec un tel regard. Il eut un petit sourire, puis se rassit confortablement, reprenant ses caresses sur le félin qui n'avait pas bougé d'un poil, imperturbable. " Es tu au moins tombé une fois amoureux dans ta vie, Gabriel ?" Cléo en doutait fortement, mais il posait quand même la question car ça l'intéressait. Il savait que le joli blond n'avait pas eu une vie facile, même s'il ne connaissait pas tous les détails, il était curieux de savoir ce qui avait put faire prendre à son ami un tel tournant... Peut-être une histoire qui avait mal tournée ? Peut-être...
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MessageSujet: Re: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptyLun 1 Avr - 12:58

Gabriel aimait bien Cléo, ses gestes doux et mutins. L'esquisse de baiser lui avait plu et il en aurait bien réclamé un peu plus si le jeune homme n'avait pas eu la mauvaise idée de reculer. l'observant se rasseoir, le blond se demanda pourquoi Cléo partageait sa vision des choses sur l'amour et la haine, sur le couple le plus romantique, le plus tragique et à ses yeux le plus ridicule de toute la littérature. Amoures déçues, sentiments contrariés ? Il se posait la question depuis un moment mais il n'avait jamais jugé utile de la poser. Gabriel n'aimait pas la curiosité déplacée. On le trouvait parfois insensible et indifférent quand la vérité était qu'il ne voulait pas être indiscret, comme tous les autres qui s'empressaient de demander dès que quelque chose n'allait pas. Oh bien sur, la plupart du temps il s'en foutait vraiment mais pour les personnes qu'il aimait, à sa façon, c'était juste de la réserve discrète, une forme de respect étrange. Malheureusement pour lui, Cléo ne faisait pas preuve de la même réserve. D'une voix songeuse, le Serdaigle brun demanda « Es tu au moins tombé une fois amoureux dans ta vie, Gabriel ? »

Un sourire naquit sur les lèvres du grand blond lorsque la question pénétra dans son cerveau e lui enjoignit d'y répondre, par un système compliqué de terminaisons nerveuses et de signaux électriques. La réponse fusa du fond du coeur, tranquille et calme « Non jamais. C'est surfait, l'amour. » Il connaissait le désir physique, l'attirance charnelle, une forme d'amour fraternel qui le liait à certaines personnes bien particulières, comme Cléo ou Avaon, Alesya aussi même si c'était plus nuancé, plus complexe. « On te raconte des conneries, au sujet de l'amour. Que c'est le plus beau sentiment du monde, que ça te rend invincible, puissant, maître du monde. On oublie juste de préciser que c'est un poison létal qui, quand il arrive au bout, peut tuer un homme. Lorsque l'Amour s'arrête, les gens deviennent fous. Le mieux, c'est de l'éviter. » Il leva les yeux vers Cléo et lâcha le chat d'une main pour aller caresser le visage de son camarade en soufflant d'une voix douce « J'espère que tu seras épargné, Cléo. Parce que sans l'avoir jamais expérimenté, je sais qu'il n'y a rien de plus douloureux qu'un amour brisé, inaccessible ou à sens unique ... » Lentement, il attira le visage de son ami jusqu'au sien et l'embrassa un peu abruptement, puissamment. Le chat, sentant que l'instant risquait potentiellement de s'échauffer un peu, eu la bonne idée de quitter ses genoux et il y attira alors Cléo en souriant contre ses lèvres. Il aimait vraiment beaucoup le Serdaigle brun.

Une fois ce dernier installé sur ses genoux, tout contre lui, Gabriel glissa une main sous les vêtements et alla caresser le torse de son camarade en demandant alors d'une voix curieuse « Tu es déjà tombé amoureux, Cléo ? Tu as souffert ? » L'idée lui déplaisait, curieusement. Il appréciait beaucoup trop son ami pour supporter la pensée que quelqu'un ait pu lui briser le coeur. Délicatement, il vint titiller un des tétons de Cléo en attendant la réponse, mutin mais attentif.
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MessageSujet: Re: Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ...   Gabriel & Cléo ♣ It's been such a long time coming, but I feel good ... EmptyMar 25 Juin - 13:39

« Non jamais. C'est surfait, l'amour. On te raconte des conneries, au sujet de l'amour. Que c'est le plus beau sentiment du monde, que ça te rend invincible, puissant, maître du monde. On oublie juste de préciser que c'est un poison létal qui, quand il arrive au bout, peut tuer un homme. Lorsque l'Amour s'arrête, les gens deviennent fous. Le mieux, c'est de l'éviter. » Quel manque d’enthousiasme. Si Gabriel n’avait pas précisé que non, Cléo aurait put croire que le joli blond s’était fait complètement briser le cœur dans le passé. C’était étrange d’avoir un si mauvais opinion sur quelque chose qu’il n’avait même pas testé… Même si sur beaucoup de points, Cléo partageait totalement son avis. Lorsque la main de Gabriel vint caresser sa joue, un frisson parcourut sa nuque. Gabriel… Avec sa belle gueule, il pouvait avoir quasiment n’importe qui dans son lit et donc, inversement, quasiment n’importe qui pouvait l’avoir dans son lit. Il était… ouvert, si on pouvait dire ça ainsi. Ouvert et pourtant insaisissable. Etrangement, Cléo avait davantage de respect pour lui que pour la plupart de ses fréquentations. Gabriel était un point neutre, un repère fixe. Il ne jugeait pas, se contentant d’observer de son regard vif et un brin acide le monde et les autres. Cléo appréciait cette partie de lui. Cette étrange stabilité qu’il trouvait pourtant dans l’inconstance. C’était vraiment paradoxal. « J'espère que tu seras épargné, Cléo. Parce que sans l'avoir jamais expérimenté, je sais qu'il n'y a rien de plus douloureux qu'un amour brisé, inaccessible ou à sens unique ... » Se laissant guider par les doigts agiles du blond, Cléo répondit au baiser, savourant la pulpe de ses lèvres, mordillant le bout de sa langue, et ouvrant la porte au désir qui se distillait dans ses veines. Il s’installa avec un petit sourire sur ses genoux, se collant contre la chaleur de son corps alors qu’il passait ses bras autour des épaules de son ami. « Tu es déjà tombé amoureux, Cléo ? Tu as souffert ? » Skyler. Cléo se mordit la lèvre inférieure, frissonnant toujours davantage sous la caresse insidieuse qui allait sur son torse alors que, de son côté, il avait glissé une main sur les reins de Gabriel, prodiguant à sa peau tantôt légères griffures, tantôt caresses… Il avait été amoureux de Skyler, oui. Il ne savait même pas vraiment pourquoi. Sans doute parce qu’ils se connaissaient depuis longtemps, qu’ils avaient confiance l’un en l’autre. Parce que Cléo connaissait son secret, un lien s’était tissé entre eux… « Je suis tombé amoureux oui, une fois. C’était chiant à mourir. » Répondit-il. Il avait hésité à mentir. Non pas qu’il avait honte, mais il n’avait pas envie de poursuivre cette conversation qui glissait vers un terrain encore un peu trop douloureux pour lui. Aussi attrapa t’il commença t’il doucement à déboutonner la chemise de Gabriel, laissant ensuite vagabonder ses lèvres le long de sa clavicule, de sa pomme d’Adam, de sa mâchoire parfaitement bien dessinée…  Il sentait toutes ses tensions se dissiper, son corps pressentant l’acte avant même qu’il n’ait commencé. Seule une certaine excitation subsistait, et allait croissante à mesure qu’il respirait l’odeur enivrante de son partenaire. Il se moquait complètement du lieu, de l’heure, du moment… Ce qu’il savait, c’est que la présence de Gabriel lui permettait de faire tomber le masque de vices qu’il portait avec assiduité à longueur de journée. Sa chaleur corporelle montait en flèche, lui offrant un certain engourdissement de l’esprit. Un état que Cléo appréciait. Ce vide, cette liberté de penser. C’était grisant. Ses mains continuèrent leur chute jusqu’au dernier bouton avant de s’insinuer entre les cuisses du blond, y exerçant une légère pression sans pour autant qu’elle paraisse voulu. Son visage enfouit dans le cou de son partenaire, Cléo mordillait et embrassait la peau fine laissée à sa merci, avant de remonter un peu. Joue contre joue, il murmura tout contre son oreille d’une voix grave et qu’il voulait aguicheuse, tout en restant un peu mesquine : « Y'à pas besoin d'être amoureux pour faire ça, de toute manière. »
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