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 LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath

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LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath 1404036047-rang-whorecrux
Alesya Y. Lestrange
Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyVen 26 Oct - 22:41


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Blood, Blood, gallons of the stuff

What did they aimed for when they missed your heart ?


She could feel it. Running. Burning. Killing her. Elle avait besoin d’aide. Besoin de quelqu’un qui ne poserait pas de question, quelqu’un qui agirait, quelqu’un... n’importe qui, à vrai dire, qui aurait la prétention de pouvoir la sauver. Ses phalanges devenues écarlates allèrent s’écraser contre la maigre possibilité qu’était la porte et bientôt, ce fut sa paume toute entière, toute aussi vermeille qui frappa le bois. De toutes ses forces, de tout ce qu’il lui restait après avoir transplané, elle poussa le lourd battant de bois et s’écrasa presque immédiatement au sol alors que le vérin ramenait déjà cette dernière, la dissimulant aux yeux du monde. Une chance, quelque part, que la gare de Pré-au-Lard soit si peu usité, car elle venait d’y trouver refuge. A terre, pantelante, elle chercha à se redresser mais la douleur était trop vive. Elle pouvait le sentir, ses entrailles cherchaient à se faire la malle, son sang coulait, ruisselait, imprégnant ses vêtements, sa peau, le carrelage à la propreté douteuse sur lequel elle s’était écroulée.

Combien de fois s’était-elle vantée de n’avoir besoin de personne ? Trop, surement, pour pouvoir appeler à l’aide à cet instant. Elle pouvait pourtant voir sa fin, à cet instant, alors qu’elle bougeait un peu pour observer la plaie. Dans les rayons blafards de cette lune montante, pas encore pleine mais presque, elle se voyait tressaillir, sursauter, elle voyait sa chair se tordre et son sang pulser. La plaie était moche, pire que tout ce qu’elle avait pu connaître, pire que tout… La simple idée lui donna la nausée et une douleur supplémentaire la secoua alors qu’elle pivotait, se retrouvant à vomir, à s’arracher la trachée à grand renfort de bile. Partir sans Rohàn, sans personne, sans vouloir de renfort… quelle idée stupide, elle le réalisait à présent. Elle avait voulu prouver sa valeur et à présent, elle se retrouvait étalée sur le sol d’une gare oubliée. Elle crèverait ici, ayant jusqu’à Noël avant qu’on ne la trouve… Par réflexe, elle passa le dos de sa main armée devant ses lèvres et hoqueta. C’était du sang qui perlait à ses lèvres… son sang, son précieux sang-pur qui clairement coulait aussi rouge et aussi gluant que celui de n’importe quel moldu. Au fond, elle ne valait surement pas mieux qu’un autre et la preuve était là.

Au prix d’un effort surhumain, elle bougea un peu. Un peu trop surement, car la tête lui tourna, si fort qu’elle crut à nouveau se retrouver en train de vomir son propre sang. Le fluide vital coulait déjà sur son menton, rejoignant son cou, sa poitrine, imbibant sa cape de voyage et le reste de ses habits. Une chance, surement, que le noir qu’elle portait ne montre pas l’étendue des dégâts. Finalement, après ce qui lui sembla une éternité de douleur ineffable, elle se retrouva assise, presque, contre un mur. Recroquevillée là, elle semblait juste faible et hormis sa bouche écarlate et le trou dévoilant sa peau au niveau de ses côtes, rien n’aurait pu indiquer qu’elle n’était pas quelconque créature idiote sortie trop ivre d’un des pubs du petit village. Ca, plus que le reste, la rendait folle. Elle rêvait de grandeur, d’immortalité, pas de crever comme un rat, oubliée de tous. Elle sera sa main contre cette baguette qu’elle tenait toujours, jurant au diable contre sa fierté et tentant à trois reprises de lancer un sort. Elle s’était fait avoir. Comme une bleue, comme une débutante, petite sotte. Un gémissement de peur, pur mais sale, passa ses lèvres. Elle avait mal, elle était terrifiée, seule, glacée. Elle voulait se reprendre mais des larmes vinrent creuser des sillons dans le sang qui maculait le bas de son visage. Un nouvel essai peu concluant lui donna envie de hurler à la lune, comme aurait presque pu le faire celui qu’elle cherchait à appeler… Et puis finalement, elle parvint à faire jaillir une gerbe argentée de son arme. D’abord vapeur floue et hasardeuse, le sort décida finalement de prendre la forme de son fidèle rottweiler lorsque la jeune femme se força à trouver un semblant de penser positive. Un sourire malsain retroussa ses lèvres alors qu’un nouvel hoquet passa ses lèvres. Rire, dans ce genre de situation, n’était absolument pas conseillé… elle l’avait tué, pourtant. Le sorcier au couteau, responsable de sa plaie immonde, de ce qui allait la foutre dans une tombe, elle l’avait tué avant, d’un sort brusque et froid, hargneux, animé par la rage, la panique aussi. Maigre consolation, surement...

Alors que l’animal s’éloignait déjà en direction de la porte, prêt à remonter les ruelles du village, à atteindre le château et à aller trouver Loki Greyback, elle remarqua qu’il boitait et ce n’était pas bon signe… Elle ne put vérifier, cependant, car à peine le chien se fut-il engouffré dans la rue au pavés humides, ses paupières se fermèrent sans qu’elle puisse lutter plus longtemps. Noir, rideaux, révérence…
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyDim 28 Oct - 17:10

En ce soir singulier rien ne laissait pressentir que ma tranquillité serait rompue si aisément par la gueule d'un clébard enfariné de lumière. Mon regard figé sur l'étendue d'eau sombre et glacée, égrainait sa nostalgie à la surface de marbre ondin : avec le temps hivernal soufflant sur les contrées de l'Angleterre, je pouvais dores et déjà me priver durant de longs mois de mes bains de minuit. Fait frustrant qui m'arracha un grognement sourd, étouffé par la fumée de cigarette s'échappant de mes lèvres gercées par le froid, mais qui fut coupé par la présence d'un indésirable. Un rottweiler boiteux apparut devant moi, insistant avec panache jusqu'à ce que je ne me lève il tenta de tracer droit devant lui un sillage du ponton jusqu'à la terre ferme non sans difficulté. D'abord intrigué par la dégaine essoufflée de ce patronus, je plissais le nez d'un geste volontaire, moins par mépris que par jalousie. Egocentrique au possible, la première pensée qui traversa mon esprit fut celle qui tambourina contre les portes de ma fierté : mon patronus ressemblait à une masse informe, nuage patenté qui suscitait mon agacement. Suivant néanmoins le jeune rottweiler qui commençait à s'impatienter en hâtant sa marche claudicante, je sentis soudain l'angoisse et l'urgence m'assaillir. Levant le nez sur les horizons ténébreux, je sentais enfin le danger qui brouillait mes sens et s'infiltrait dans mes veines bleues pour mieux tirer l'alarme ; mes instincts de loup ainsi éveillés, je me mis à courir sur les traces du patronus sans jamais me retourner, course effrénée et rage de vaincre, grognement vorace dans ma gorge ronde qui réprimait le hurlement de la bête sommeillant en moi. Une pulsion, un instinct, une intuition que nul ne pouvait décrier et qui m'étaient propres ; je pouvais sentir dans mon estomac contrit par le danger alentour que Alesya se trouvait en difficulté. Moins par la forme distincte de son patronus dont je n'avais pas fait de suite le rapprochement que par cette certitude liée à ce sixième sens éveillé chez le loup, part animale dont je ne pouvais me défaire. Et je courais sans décélérer la cadence, l'accélérant au contraire quitte à sentir mes côtes ankylosées par l'effort et mes poumons siffler l'oxygène qu'ils ne pouvaient plus contenir, mon myocarde gorgé par la soif de vaincre et mon esprit mué par un étrange instinct de protection. Curieux. Je n'avais jamais vraiment considéré Alesya de telle sorte qu'elle pouvait prétendre à réveiller mes pulsions protectrices, du moins me le semblait-il jusque là. Erreur de jugement réveillé par l'adrénaline du moment, très certainement.

Je n'eus guère à observer le patronus s'arrêter aux environs de la gare pour comprendre qu'ici se tramait quelque chose d'inhabituel. Car mon odorat fut bientôt piqué par des effluves fortes d'hémoglobine ; extrêmement ferreuses, elles me faisaient goûter l'acier et avaient quelque chose d'inquiétant. Une plaie en profondeur pour que la teneur en fer soit aussi âcre, aussi métallique, voire même aussi nauséeuse. Ayant stoppé la course pour ressentir l'ampleur des dégâts, je la repris aussitôt et suivis le guide lumineux qui me mena jusqu'à sa maîtresse : Alesya gisait contre un mur, à bout de force et encrassée de sang. Un hoquet de surprise m'agrippa la gorge comme je sautai à la sienne, accroupi là auprès d'elle je me contentais d'abord d'observer sans jamais laisser la panique pourtant pugnace prendre les rênes de mon sang froid. Aucune question ne vint ternir mes lèvres et pourrir notre pacte tacite : nous n'avions pas de comptes à nous rendre. Plus encore ce n'était ni le lieu et encore moins le moment pour faire un brin de causette. « Je suis là. » Murmure suave grondé avec force, d'avantage pour qu'elle n'ouvre l'oeil, même hagard, ou qu'elle ne tressaille quelque peu pour que je ne jauge la situation. D'une main franche qui portait la délicatesse au strict nécessaire, je soulevais le tissu imbibé de sang sous lequel était creusé béant une plaie rouge et purulente. Et là où d'aucuns auraient eu un frisson d'horreur réprimé par une plainte de dégoût, j'eus malgré moi un grognement satisfait à la vue de la chair offerte. Ce regard de loup figé sur la blessure ne daignait plus la lâcher, car l'appel du sang piquant mon nez de ces effluves métalliques se mêlaient à l'instinct de tueur sommeillant en moi. Humectant mes lèvres d'une langue rapide et gourmande, je n'eus aucun regard pour le visage ensanglanté de la Serpentarde qui se tordait parfois en des contorsions lui arrachant des plaintes d'agonie. « Shht. » Le loup agacé de voir sa proie lutter contre la mort, agrippa avec brutalité le poignet de la demoiselle et la plaqua avec virulence au sol. Geste cruel et animal évoquant le loup prêt à dépecer la brebis et qui arracha à Alesya un autre gémissement de douleur. Celui qui lui sauva probablement la vie à cet instant, car il rappela la bête et réveilla l'humain : interpellé par ma propre attitude presque démente, je posais un regard à la fois polaire et désolé sur la jeune femme.

« Sois forte. » Mes prunelles accrochèrent les siennes, et avant même qu'elle ne tente un souffle prétendant broder quelques mots inaudibles, je rajoutais alors : « Je sais que tu l'es déjà, mais ça va faire mal. » Inutile de passer par quatre chemins. J'avançais de nouveau une main décidée vers la plaie pour en pétrir les contours et en cerner la taille ; la belle avait beau se secouer de spasmes douloureux, je n'arrêtais pas là mon entreprise et poussais même le vice jusqu'à m'en lécher les doigts une fois la blessure profonde prise en compte. Littéralement. Car l'appel de la chair n'en était que trop fort, et porter mes doigts ensanglantés à mes lèvres n'avait été que réflexe naturel et irréfléchi. Le loup recalé s'en délectait, l'humain n'avait rien vu. Seul le palais, conscient de ce goût âcre rappelant à la viande rouge et à l'odeur putride de la mort, concevait concrètement que je m'abreuvais presque à la plaie de mon amie.

Enfin je sortais ma baguette, d'abord taciturne j'entrepris rapidement d'user de magie blanche sur la profonde entaille : d'un Vulnera Samento répété trois fois, résorbant la plaie mais ne revigorant pas la Serpentarde, avant de m'atteler à ôter ma chemise pour en faire un garrot. Mais rien ne vint... Stoppé dans la contemplation de cette plaie appelant à mes instincts de loup, j'étais comme affamé et captivé par la barbaque béante et offerte. Qu'attends-tu pour lui sauter à la gorge et dévorer sa chair? « Alesya... Qu'est-ce que tu foutais ici ? » Une question pour réveiller son esprit et ne jamais la laisser s'endormir. Pour me reprendre aussi, très certainement.

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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyVen 9 Nov - 9:34

L’éternité sembla s’écouler comme un fleuve chaotique et interminable, Styx puant et épais s’échappant des profondeurs du chaos par cette plaie béante qui ornait son flanc. Dix secondes ou dix minutes s’écoulèrent, s’égrainant comme une dévote aurait compté les billes de son chapelet alors qu’elle, Alesya, pauvre petite chose, enchainait les instants de conscience et ceux, plus récurrents visiblement, de flou ineffable. Allongée sur le sol crasseux de cette gare oubliée, la Lestrange ressemblait à une poupée brisée, une danseuse fauchée pendant une arabesque, une guerrière déchue, marionnette dont on aurait coupé les fils. Triste spectacle qu’elle présentait là, sursautant alors que la porte, au loin, s’ouvrait. Le hoquet qui la secoua camoufla celui du Greyback dont elle n’avait jamais autant apprécié la loyauté. Il était venu, elle était à deux doigts de sombrer à nouveau dans les méandres mais il était venu et pour ça, il aurait presque pu lui arracher un sourire. En dépit de l’heure, en dépit de cette faute inavouable, aussi, péché de chair commis à deux sous la coupole quasiment sacro-sainte de cette cathédrale végétale qu’était la forêt interdite, en dépit du silence mortel depuis, il était venu, véritable ami avant tout le reste. « Je suis là. » souffla-t-il, déclaration évidente alors qu’il s’était approché mais qui à la lumière des événements rassura quelques peu la jeune femme. Il était là, oui, elle devait rester consciente et il l’aiderait, il la sortirait de là, ne la laisserait pas mourir là, seule et oubliée. Comme un oiseau blessé, elle s’était éloignée, cachée, mais voilà, elle n’en avait pas terminé et surtout, elle ne voulait pas ainsi quitter la lutte, c’était hors de question, purement et simplement. Elle irait mourir sur le front, en leader, en valkyrie, il était inacceptable qu’elle se fasse autrement descendre, surtout pas pour une ridicule histoire d’embuscade et de mission foirée.

Elle se tordait, en dépit de sa volonté, elle tressaillait, hoquetait, faible et vulnérable, prise dans un feu inextinguible qu’alimentait milles Enfers déchaînés. Les flammes léchaient sa peau, sa chair, écartaient les pans béants de la plaie en d’obscènes tourments qui auraient surement raison d’elle. Loki, penché au-dessus d’elle comme une entité miséricordieuse, souleva les lambeaux imbibés de sang qui couvraient la large atteinte. L’espace d’un espace, elle crut à nouveau partir, mourir et un tremblement paniqué la secoua plus fortement, au grand dam du sauveteur de fortune qu’elle avait trouvé, crée en lui, en l’appelant ici. « Shht. » souffla-t-il agacé, la plaquant ensuite au sol sans douceur aucune. Dans l’instant, elle comprit que tout archange guerrier il pouvait être, il tendrait toujours plus vers Lucifer que Michael, le fils rebelle se débattant pour l’attention d’un père absent, d’un meneur oublié. Il était violence et sang, impulsivité et surtout, il était animal. Le sang qui pulsait sous son nez, sous ses doigts, buffet glauque… Elle réalisa un peu trop tard et en manquant de vriller à nouveau qu’il n’était peut-être pas le plus détaché des infirmiers. Un regard froid et désolé plus tard, elle se força au calme pour ne pas bouger, ne pas lui donner de raison de s’agacer lui-même. Il l’aiderait, il était venu pour ça, elle n’avait qu’à lui laisser le temps. N’avait-il pas promit, après tout, de ne jamais l’abandonner ? N’était-ce pas là une promesse à retardement, un serment pour plus tard, pour maintenant ? Ils étaient alliés, elle avait besoin de lui, elle divaguait, aussi. « Sois forte. » Dans le silence glacé, elle voulut protester, sarcasme bien inutile dans l’instant mais qui pourtant lui démangeait les lèvres. Il l’en empêcha, poursuivant : « Je sais que tu l'es déjà, mais ça va faire mal. » Elle dû se retrouver déconnectée de la réalité quelques instants car elle ne vit pas l’enchainement, elle ne sentit pas les gestes, se retrouvant bientôt nez à nez avec une scène qui aurait horrifiée n’importe quelle jouvencelle un peu trop faible de cœur et d’estomac. Loki et ses doigts imbibés de sang, son sang à elle, délectable pour lui… Il sembla se reprendre, cependant, avant qu’elle ne puisse hurler d’effroi ou de douleur. Le mal était là, de toute façon, engourdissant peu à peu la jeune femme et le brasier qui la secouait ne serait bientôt plus suffisant pour la maintenir éveillée. Ses lèvres devaient être bleues, ses joues cireuses, son pouls faible en dépit de la panique et ce fut peut-être cette combinaison qui fit réagir le Serpentard. Il sortit enfin sa baguette, la pointant sur la jeune femme, prêt à la soigner, à l’empêcher de se vider de son sang comme elle avait si bien commencé à le faire, salissant sans même y prêter réelle attention ce hall de gare si souvent arpenté au cours des six dernières années.

Elle ferma les yeux, prête à se laisser submerger par la chaleur incroyable du sortilège, prête à encaisse l’agonie, la brulure, tous les stigmates et symptomes qui venaient généralement avec une guérison assistée par la magie. Elle ferma les yeux à s’en fendre les paupières mais rien ne vint, rien d’autre que la voix de Loki qui soudain demandait : « Alesya... Qu'est-ce que tu foutais ici ? »

Il fallut un instant pour qu’elle se reprenne assez et ouvre les yeux, pour que la hargne dans la voix du loup l’alarme et qu’elle pose un regard hagard sur lui. Contrarié, concentré, il luttait contre lui-même et elle comprit avec quelques difficultés la situation dans laquelle elle avait pu le mettre. Elle ne pouvait bouger, cependant. Pas plus qu’elle n’avait la force nécessaire pour s’offusquer et ordonner qu’il l’aide, que son humanité prenne le dessus et qu’il cesse de la dévisager comme si son cadavre en devenir était le plus grand des festins, là pour son bon plaisir. Il avait goutté à sa peau, à sa chair, à son sang mais cela avait été dans des circonstances bien différentes. Le souvenir lui arracha un rictus et même si elle ne trouva pas de quoi se redresser, elle sembla plus droite, plus fière l’espace d’une seconde. De l’hémoglobine, précieux liquide carmin, vermeille, coulait à ses lèvres, imbibant son menton, partant dans sa gorge, glissant sur sa clavicule, noyant sa poitrine et allant finalement rejoindre la plaie sur son flanc mais elle parla quand même, comme elle le pouvait, d’une voix hachée et souffreteuse. « Brighton, sur le vieux Pier abandonné… » elle s’arrêta et se mit à tousser, sans élégance réelle malgré le semblant de dignité dont elle pouvait encore faire preuve. La mort n’avait rien de séduisant et cette vieille harpie dansait un peu trop prêt d’Alesya pour qu’elle se soucie de son apparence à cet instant. « Piège. Un putain de… » Elle se tut, fronçant les sourcils et filant, l’air de rien, un léger coup à son camarade pour qu’il se reprenne. C’était le moment d’être égoïste, d’exiger qu’il l’aide avant toute chose, le moment de s’agacer face à ces phrases qu’elle n’arrivait pas à former correctement… « j’ai transplanné où j’ai pu et... Loki, merde, Greyback, tu m’écoutes ? ». Dans un sursaut presque vengeur, elle le frappa à nouveau, pichenette sans doute ridicule mais contact avec la réalité pour qu’il sorte de sa torpeur. « Si tu me laisses crever ici, je viendrais te hanter jusqu’à ce que tu deviennes fou… » et dans les menaces, dans l’insolence un peu bancale, elle retrouva assez de force pour lui jeter un regard sombre et déterminé. Ils n’avaient pas le temps pour ce genre de tentation, quand bien même la fièvre qui s’avançait doucement sur la brune, comme un voile funeste, rendait toute cette situation particulièrement normale et acceptable… une chance, alors, qu’elle n’ait pas été en pleine possession de ses moyens, cela évitait surement des cris et des mouvements paniqués bien inutiles.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptySam 17 Nov - 12:18

Effuves ferreuses : parfum enivrant se faisant opium de mon délire dont seul mon odorat se délectait encore. Les yeux fauves se tenaient affamés sur la plaie béante tapissée d'un sang calleux se mourant à l'air libre, quand une langue vorace se collait au palais par frustration. Le pouls s'accélérait sous la course dangereuse de l'excitation, les prunelles dilatées par la sauvagerie tannaient ce corps meurtri prenant des airs de charogne, un jappement de frustration se coinçait à la gorge de l'humain perdant tous ses moyens. Etat de transe ou schizophrénie précoce entre la bête et le civilisé, je n'en savais rien. J'avais cette impression délirante de nager dans une brume onirique et d'avoir enfermé ma conscience à double tour puisque cette dernière s'était tue : seuls comptaient le festin et cette bataille intérieure me déchirant les entrailles, les lèvres de Alesya avaient beau bouger dans une sorte d'agonie mesurée je ne l'entendais pas. Mes sursauts de conscience étaient timides et disparaissaient trop rapidement pour que je ne reprenne mes esprits, à l'instar de ce sort de magie blanche que je n'avais pas jeté, de cette question flottante et malvenue dans un moment comme celui-ci, de mon regard qui aussitôt avait rallumé le feu du désir boucher dans l'arceau de ses pupilles. « ...et... Loki, merde, Greyback, tu m’écoutes ? » Seul le contact physique alerta mes sens ; sous sa pichenette ridicule mais nécessaire j'eus alors un bref sursaut, comme de ceux qui se réveillent trop vite. Glissant mon regard brun sur la demoiselle je la toisais avec une certaine incompréhension, toujours ensuqué de ce sommeil délirant je peinais à comprendre ce qu'elle me voulait, ce qu'elle me reprochait, ce regard dur et froid qu'elle me lançait entre deux spasmes souffreteux. « Si tu me laisses crever ici, je viendrais te hanter jusqu’à ce que tu deviennes fou… » « T'es pas franchement en position de négocier. » Voix d'outre tombe. J'étais possédé par la bête, animé par ses instincts, dicté par ses impulsions. Et ce jappement frustré qui mourait encore et toujours contre les parois de mon gosier lorsque mon coeur s'agitait d'avantage. Etrange mélange d'adrénaline, de lubricité écoeurante lissée de soif d'hémoglobine, et de faim incontrôlable. Cette conscience humaine frappait pourtant à la porte de mon esprit, cognant désespérément contre les parois épaisses de ma lucidité, lui scandant d'un timbre vorace qu'à défaut d'être une très proche amie, Alesya demeurait une personne qui comptait encore un tant soit peu. Sinon, tu ne serais pas venu. Tu l'aurais laissée crever là. Un peu comme maintenant, en vérité. L'agonie en elle-même n'était pas un spectacle jouissif, seul primait le désir de chair arraché au cadavre.

Je plissais alors le nez sous le joug de cette conscience piquée à vif qui refaisait surface, un grognement irrité pour toute réponse. Glissa alors ma baguette de mes doigts et qui roula à terre, tombant lourdement au sol comme j'avais laissé tomber les derniers soubresauts de ma conscience. Tant pis. J'avais déjà plaqué la victime au sol, arraché sa chemise pour plus de liberté d'action, et planté mes griffes sur ma proie saisissante se faisant ma captive. Une vivacité remarquable pour une vipère déstabilisée et rongée par sa blessure douloureuse, mais dont l'instinct de survie la poussait à se débattre. En vain cependant, car l'appel de la chair se faisait plus imposante et décuplait ma force de résignation tout comme ma poigne barbare ; mes mains emprisonnèrent ses bras d'un mouvement brusque quand mon corps de plomb plaquait le sien au sol pour une tenue infaillible. Mes lèvres à quelques centimètres de la plaie exaltaient un souffle impatient, vorace et capiteux, avant que je ne trouve utile de jouer avec la nourriture. Infime rictus, rire étouffé et inhumain, je me gaussais déjà de sa sombre destinée et me réjouissais du festin. Délire onirique, toujours. « Hey Lestrange. Tu t'étais déjà imaginée crever comme ça ? » Les lèvres s'étirèrent en un sourire carnassier tandis que je levais vers elle un regard narquois, vide d'humanité et empli d'une barbarie animale. La terrible loi de la nature était bien celle-ci : on bouffe les faibles, ça aide à la survie du plus fort.

Oui le sang me rendait fou. Il aliénait mes sens et m'engageait à me transformer en bête pour mieux croquer sa peau de lait et me délecter de ces effluves psychotropes. Non je n'étais pas encore totalement loup ; j'avais ces bouffées d'humanité qui m'obligeaient à retarder l'échéance et me faire comprendre ce que j'étais en train de lui faire : la torturer au nom d'un cannibalisme incontrôlable. Mon regard affamé se posa de nouveau sur la plaie, lèvres humectées d'un rapide coup de langue. Si on laisse le sang sécher ainsi, ce sera dégueulasse.. C'était une question de temps. D'un bond je m'approchais funestement de la barbaque offerte, faisant l'erreur primitive de poser mes mains à ses hanches pour une meilleure emprise... Quand la vipère vint se débattre avec plus de virulence encore, criant à la vie et frappant de son genoux ma tempe pour mieux me sonner. La douleur fut foudroyante, mais ma lucidité recouvrée l'était encore plus.

Une plainte gémissante s'échappa de mes lèvres sous la douleur, quand d'une main posée à ma tempe je tentais par un massage d'alléger quelque peu la souffrance. Le coup donné par Alesya avait été suffisamment puissant et désespéré pour me ramener à moi, mais pas assez pour me mettre hors circuit. Sentant que la vipère me glissait quelque peu sous les doigts tout en étouffant son agonie de gémissements aiguës, je me plaquais de nouveau à elle, nez contre nez et main posée sur sa bouche ensanglantée. « Ta gueule ! » Je déglutis un instant lorsque je compris toute la virulence et la barbarie carnassière qui m'avait contrôlé jusque là. Le coup virulent à la tête m'avait exorcisé, comme un démon que l'on chasse d'un crucifix. Par ce geste désespéré, elle m'avait ramené à la réalité. « Shhht... » fis-je alors avec un peu plus de douceur, sentant mon buste et le sien se lever au rythme de nos respirations saccadées ; si Alesya avait peur, elle n'avait aucune idée de l'effroi qui m'habitait lorsque j'eus saisi tout ce délire qui venait seulement d'engourdir mon esprit. « Je vais pas.... » Elle se débattit encore, m'obligeant à figer un peu plus ses courbes frêles au sol de mon corps de mâle imposant. « J'vais pas te faire du mal. Lesya regarde-moi. Je sais pas ce qui se passe... Mais c'est pas le moment des excuses, on est d'accord ? » Un spasme douloureux de la belle pour toute réponse, et je continuais d'une voix qui se voulait... rassurante. « Je vais te lâcher pour te soigner. Reste tranquille. » Evitant soigneusement de croiser la vue d'une plaie rougie, bien que ma main geôlière s'était déjà empourprée du sang coulant de son menton, je me redressai alors pour mieux tenir à genoux, essuyai mes paumes sur mon pantalon pour ne pas souiller ma baguette à l'excès, et attrapai cette dernière avant de la pointer avec virulence sur la source de toutes nos douleurs.

« Vulnera Samento.... » L'hémoglobine versée se résorba, regagnant les entrailles de sa maîtresse. « Vulnera Samento. » Un timbre plus résigné tandis que la plaie commençait à se refermer. « Vulnera Samento. » Le trou béant n'était plus. Seule subsistait la mare de sang qui nous entachait, sa douleur à elle, et mon effroi. Abattu, sonné, perdu et effrayé, je secouai brusquement la tête comme dans la peur de me voir possédé à nouveau. Mâchoire crispée et respiration haletante, je glissais mes doigts souillés de sang dans mes cheveux d'ébène, crispés ils s'y accrochèrent avec dépit. A genoux, dos courbé, nuque lourde et paupières closes comme deux tombeaux, je grelottais quelques insultes qui m'étaient entièrement destinées. Bien sûr, que j'avais peur. Peur de moi-même, quelle ironie.
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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyJeu 13 Déc - 21:29

« T'es pas franchement en position de négocier. » Elle eut envie de protester, elle eut envie de lui dire d’aller se faire foutre. Un million de sarcasme brulant se bousculait derrière ses lèvres mais le ton de Loki, son attitude, son regard, l’empêchaient de parler plus que la douleur même. Et Merlin seul savait que c’était peu dire, car l’agonie ineffable lui coupait littéralement le souffle. Elle avait le tournis, mélange du mal infligé par la vilaine plaie et de tout le sang qu’elle avait pu perdre. La peur et la colère s’ajoutaient à ça, à vrai dire, mais il sembla que doucement, c’était la terreur qui prenait le pas. Allongée là, elle était à la merci du Serpentard, faible et impuissante, dépourvue de baguette et de force, incapable de se redresser, d’imposer sa volonté, incapable de l’empêcher d’enfoncer ses ongles dans sa peau, de dénuder la plaie, de s’approcher d’elle. Il était animal, perdu dans ses pulsions, comme une violence psychose quand de son côté, Alesya était à deux doigts de la catatonie. « Hey Lestrange. Tu t'étais déjà imaginée crever comme ça ? » Lança-t-il. Sans qu’elle puisse répondre, elle chercha à se débattre, petite proie sans solution pour s’échapper face à la bête. Avait-elle vu pareille situation pour sa fin ? Non, définitivement pas. Crever loin du combat, loin de la bataille, crever pour rien surtout, cela la faisait déjà chier, mais alors crever sous les coups d’un camarade, d’un ami ayant perdu le contrôle ? Non. Elle faisait confiance à Loki, elle réalisait cependant que lui confier sa vie n’était peut-être pas l’idée du siècle. Un sursaut la secoua alors qu’elle vit les étincelles bestiales dans son regard. Non, il ne pouvait pas faire ça, il n’avait pas le droit, il devait se reprendre. Cherchant un sursaut d’espoir, elle bougea assez pour lui envoyer un coup. Son genou tremblant alla se ficher sans délicatesse contre la tempe du jeune homme qui a présent était penché sur elle, les lèvres près de sa plaie, prêt à goûter à l’hémoglobine comme d’autres s’abreuvaient à la source pure.

Si l’impact sembla le faire réagir, cela ne fut surement pas suffisant car bientôt, il lui balança un « Ta gueule ! » qui, dans l’espace vide de la gare, claqua comme un fouet et l’instant d’après, elle étouffa un glapissement de douleur vive alors qu’il s’allongeait sur elle, plaquant sa main contre sa bouche tâchée d’hémoglobine pour allier le geste à la parole. Elle n’était rien, frêle créature qui tremblait de peur et de sanglots secs, elle n’était rien et peinait à respirer, sentant sa fin. Elle ferma les yeux une seconde, priant des dieux qu’elle ne connaissait pas et sentant l’angoisse se répendre en elle comme un poison. Lorsqu’elle ouvrit à nouveau ses paupières, elle tomba sur une scène différente de celle qu’elle avait pu laisser derrière, l’espace d’un moment, pour s’évader. « Shhht... » souffla le loup à présent perdu, effrayé. Etait-ce le coup, qui le faisait ainsi trembler, ou était-ce le regard qu’il avait pu croiser, la douleur qui se dégageait d’elle ? Etait-il sorti seul de cette folie aussi furieuse que soudaine ? « Je vais pas.... » Commença-t-il alors que, refusant de croire à son salut, Alesya remua plus fort pour tenter une énième fois de se dégager. A quoi bon ? Le village était vide, personne ne l’entendrait hurler et elle n’aurait pas la force de courir. Jamais elle n’aurait pensé devoir fuir Loki. Jamais elle n’aurait pensé devoir se protéger de lui de la sorte, elle lui faisait confiance et pourtant… Il la tira de ses songes, soufflant : « J'vais pas te faire du mal. Lesya regarde-moi. Je sais pas ce qui se passe... Mais c'est pas le moment des excuses, on est d'accord ? » Il semblait si différent, si… concerné. C’était comme si le loup avait disparu, laissant place à un sauveteur arrivé après le carnage, ayant découvert la scène après coup et gérant son effroi. Parce que oui, il avait peur, il semblait si… vulnérable qu’elle en oublia, trois battements de cœur durant, sa propre terreur, sa propre douleur. « Je vais te lâcher pour te soigner. Reste tranquille. » Il se redressa, dégageant sa main de devant la bouche d’Alesya qui inspira fort, hoquetant à moitié alors qu’elle le regardait essuyer ses doigts. Dans la foulée, il attrapa sa baguette et lancer un premier sort, salvateur : « Vulnera Samento.... »

Enfin, salvateur. Non. Elle eut l’impression de mourir alors que son sang courait vers ses organes, vers sa chair, réinvestissant les lieux, courant à nouveau dans ses tissus. Elle eut à peine le temps d’encaisser que, plus sûr de lui peut-être, il réitéra : « Vulnera Samento. » et la plaie se résorba, jusqu’à ce qu’il annonce à nouveau : « Vulnera Samento. »

Elle bougeait, elle gémissait, se plaignait, pleurait, et puis tout s’arrêta et un silence de mort tomba dans la gare, comme si une cloche avait été posé au-dessus d’eux, les isolant du song. A quelques centimètres d’elle, Loki était prostré, nuque découverte, baissant la tête comme jamais elle ne l’avait vu avant. Le fier Greyback semblait perdu, assez pour qu’à nouveau, elle oublie sa peur et son épuisement, cette colère qu’elle voulait déverser sur lui. Il avait perdu le contrôle et il en tremblait, agenouillé dans le sang. Elle connaissait cette détresse, cette impression d’être perdue en pleine mer. Combien de fois avait-elle pété un câble ? Combien de fois c’était-elle retrouvée, baguette à la main, prête à tuer, à détruire, à briser, pour avoir simplement dans le système le gout de l’adrénaline, la libération et le soulagement, cette impunité qui venait de la folie. Il marchait sur une ligne très fine, une ligne qu’elle connaissait, falaise escarpée mais prometteuse… Elle aurait dû vouloir s’enfuir, le frapper, lui hurler dessus, s’évanouir au mieux, elle était épuisée, elle avait encore mal lorsqu’elle respirait trop fort, elle était choquée surtout, choquée et heurtée… étendue au sol, elle était immobile mais hagarde, perdue. Elle finit par bouger cependant, tendant une main vers Loki, voulant attraper ses doigts, à la fois pour attirer son attention et ne pas le laisser se perdre dans cette catatonie post-traumatique et pour qu’il l’aide à se redresser, à sortir de là, ne serait-ce que pour se rendre quelques mètres plus loin, dans un endroit dépourvu d’une flaque de sang digne du lac de Poudlard.

Il fallut un moment pour qu’elle parvienne à toucher les phalanges de la main qui ne tenait pas la baguette. Elle y parvint cependant, maigre contact appliqué avec ses doigts couverts de sang presque sec. Elle était dans un sale état, véritablement, elle avait encore du sang épars sur le menton et des larmes creusaient des sillons dans le rouge, lui donnant un air étrange. Elle se tourna un peu, basculant sur le flanc et esquissant une grimace silencieuse. Et puis se forçant, elle souffla « Tu m’abandonnes dans la forêt interdite et maintenant ça… je vais finir par croire que tu veux tuer Caesar, Greyback » avant de tousser. « Je te jure que la place n’est pas très agréable, de suite, pourtant… », Parvint-elle à croasser. Le ton était piquant mais la vanne se voulait… là pour enchaîner. Parce qu’elle ne voulait pas le regarder comme un monstre, parce qu’elle ne voulait pas le juger. Elle était cruelle et stupide, Serpentard, petite teigne martyrisant le monde à la moindre faiblesse affichée mais il s’était arrêté, il s’était reprit et il avait réussi à la soigner. Pour elle, avec un peu d’aide, certes, mais pour elle, au nom de leur amitié, de leurs affaires au moins, il avait combattu une pulsion dont elle se doutait de la puissance. Combien d’histoire avait-elle entendu sur la férocité de Fenrir, le père de Loki… La Lestrange était peut-être la mieux placer pour comprendre le caractère semi-héréditaire (éducatif, surtout, à vrai dire) de la violence, des ténèbres, de la colère. Elle força pour tenter de se redresser sur un coude mais bien vite, elle s’écroula. Il faudrait qu’il endure encore un peu le sang. Il faudrait qu’il l’aide à nouveau. « File-moi ta cape et porte moi jusqu’à La Tête de Sanglier, je ne peux pas me pointer à Poudlard comme ça » intima-t-elle, surement pas à sa place pour donner des ordres à cet instant mais ils devaient bouger. Avant que quelqu’un ne vienne, avant que quelqu’un ne comprenne ou n’interprète… Elle se débrouillerait s’il ne voulait plus l’approcher après ça mais pour le moment, elle avait encore besoin qu’il lui prête main-forte. « Loki, merde, bouge » souffla-t-elle, tirant sur ses doigts, incapable –et donc agacée- de ne pas pouvoir se gérer. Il en faudrait un tout petit peu plus pour tuer la Lestrange, la garce était coriace, à défaut de savoir se battre sous la pression, de savoir se défendre…

…ou alors fallait-il juste le temps qu’elle réalise pleinement ce qu’il s’était passé, ce qu’il avait cherché à faire, ce qu’elle avait risqué.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyMar 25 Déc - 22:36

Créature prostrée dans son propre sang, elle ne cessait de geindre à l'instar de la bête dont les mains faisaient pénitence sur sa tête aux mèches rouillées par l'hémoglobine. Sinistre tableau qui égalait les oeuvres de Dante et brossait à jamais l'étrange avancée de notre relation, car si la vipère était prisonnière d'un carcan qu'elle contrôlait en apparence, j'étais libre de mes mouvements comme de laisser s'évader mes démons. La Serpentarde avait pris soin de ranger à ses côtés les noms les plus sombres de l'Histoire de la Magie, persuadée que le patronyme de Greyback, bien qu'entaché de bestialité et d'ignominie, serait entre entre ses mains joueuses un atout de taille. La pauvre petite n'avait pas encore saisi que la domestication d'un loup était faillible voire impossible, et que ma loyauté s'arrêtait là où mon intérêt pour mon propre règne grandissait. Suffocant intérieurement de ce loup muselé qui hurlait à la mort, je m'époumonais sous une peur légitime et féroce. Car plus que l'attitude meurtrière que je venais d'avoir, menée par la faim et les instincts bouchers, c'était cette envie presque vitale de libérer la bête qui m'assaillait et me faisait peur en l'instant. Qu'adviendra-t-il le jour où je ne pourrais plus me contrôler ? Qui, comment et quand ? Il me fallait un moyen de canaliser cet appétit cannibale, celui qui me faisait japper de satisfaction et d'impatience à l'instar de ces jeunes loups face à la biche prise au piège. Jamais je n'avais senti l'humain en moi m'abandonner aussi lâchement que ces derniers temps, libérant par son absence les élans farouches d'une bête aux crocs aiguisés. Par ailleurs les senteurs ferreuses piquaient encore mon nez quand je n'espérais respirer que poussière ; homme retournant à la terre et non pas loup puisant dans ses derniers instincts puissants. Aussi j'eus un geste brusque lorsque Alesya s'empara de ma main, refusant qu'elle me touche comme dans cette peur légitime que cet éclair de conscience ne tombe à nouveau et que je lui saute à la gorge. La tentation était grande, la chair souffreteuse était tentante, la bataille intérieure était un véritable supplice. J'effectuais mon chemin de croix métaphorique, et je prenais soudainement conscience que j'avais d'avantage idolâtré ma nature de loup pour mieux blasphémer ma condition humaine. Ainsi donc, si le païen devait devenir prosélyte, je n'aurais aucune surprise quant à sa transformation prochaine : l'homme deviendra bête. Je frissonnais de nouveau.

Jusqu'à ce que les dires de mon amie ne me glacent et ne brodent à mes lèvres un sourire mordant.

« ...je vais finir par croire que tu veux tuer Caesar, Greyback  » Les poumons endoloris retinrent leur souffle face à cette effronterie, qui bien que piquée par des nuances d'un humour grinçant étaient probablement pensées. Bien sûr que Lestrange se savait reine, et jamais n'aurais-je remis en doute la lourdeur de sa couronne dans les murs de Poudlard puisque je trouvais ce prestige superficiel. Mais m'inclure moi, dans la hiérarchie de son pouvoir futile, me voir comme un inférieur, témoin de sa grandeur et prêt à lui voler son trône... Voilà qui me mettait hors de moi. Glissant lentement un regard plein de haine sur la concernée agonisant sur la pierre, je ne pris pas même en compte la souffrance qu'écrivaient ses traits et me focalisais sur ses dires insoutenables. Un rire jaune passa la barrière de mes lèvres, si discret et étouffé par le mépris qu'il ne fut audible pour la souffreteuse. « Je te jure que la place n’est pas très agréable, de suite, pourtant… » Mes soupçons se confirmèrent. La sorcière se targuait d'être au-dessus de moi, brandissant une pseudo couronne qui n'était à mes yeux que provocation. La soit disant supériorité des sorciers sur les loups, persuadés être des meneurs quand je les voyais tels des pantins. Mes yeux de braise s'enflammèrent dans l'âtre de mes pupilles, et je me demandais déjà pourquoi je ne l'avais pas dépecée pour satisfaire mon besoin primaire. « Loki, merde, bouge. » Un ordre légitime au vu de sa condition, mais qui à mes yeux corroborait seulement toutes mes hypothèses ; je me levais alors d'un bond, grognement à la coupe de mes lèvres sanguines sans que jamais je ne daigne détourner mon regard meurtrier de la pauvre chose étendue à terre. « César ? CESAR ?! » Une haine gueulée à plein poumon tandis que la Serpentarde y perdait la vie. « Crève connasse, je suis pas un de tes putains de sujets. Tu m'as pris pour qui tout ce temps, ton chien ? Va te faire foutre ! » Et c'est à cet instant que, violent et meurtrier, j'aurais du lui asséner au ventre mon plus virulent coup de pied. Déferlante de haine et de perte totale de moi-même. Mais en tant qu'ancienne alliée, je lui accordais le privilège de l'agression passive.

Non, je ne bougerais pas d'ici. Je la contemplerais en train de crever comme une chienne, le sourire aux lèvres.


Spoiler:
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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyMer 26 Déc - 14:14

Au moins, il avait réagit. Au moins, il bougeait, sortait de sa léthargie. Ce n’était pas l’idée de base, cela ne l’avait jamais été, se mettre le jeune homme à dos n’était pas dans les plans d’Alesya, pas même après qu’il ait manqué de la tuer, là, sur le sol crasseux et glacé de cette gare oubliée de tous. A présent sur ses jambes, il la regardait pourtant avec une haine non dissimulé, une incrédulité véhémente qui le poussa à hurler : « César ? CESAR ?! » et elle comprit trop tard son erreur. Au moins, il avait bougé. « Crève connasse, je suis pas un de tes putains de sujets. Tu m'as pris pour qui tout ce temps, ton chien ? Va te faire foutre ! » lança-t-il, décidant surement de ne pas la ménager et à vrai dire, elle s’attendait à ce que vole la chaussure maculée de sang, à ce qu’elle s’écrase à l’endroit où se trouvait la plaie nouvelle guérit, ou même en plein visage. Le méritait-elle ? Surement, mais elle était déjà à terre et l’honneur voulait sans doute qu’il l’épargne… Comme si le Serpentard planté là, ragueux, furibond, à quelques mètres d’elle en avait quelque chose à foutre du code d’honneur sorcier réglementant les duels. Elle toussa, se secouant comme elle le pouvait, appréhendant nouvelles preuves de violence. Elle n’avait pas peur de Loki, plus de ce qu’elle pouvait le pousser à faire par un mot de travers. Foutu orgueil, foutue fierté. Se trainant comme elle le pouvait dans sa propre saleté, hémoglobine à présent gluante et sombre, elle parvint à atteindre un triste banc bien abîmé, ses mains s’y fichant comme si c’était là la dernière bouée au milieu d’un ouragan d’enfer. Elle n’avait plus de force et la moindre respiration profonde la torturait, tant sa chair était brulante à cause de l’atteinte, tant son flanc était tendre, meurtris. Qu’importe. De ce qu’il lui restait, de cette rage qu’ils partageaient mais qu’elle ne pouvait exploiter à sa guise pour le moment, elle se redressa en laissant filer un râle d’outre-tombe et alors que des mèches brunes imbibées de sang venait se coller à son visage et son cou, libérant des larmes carmins qui filèrent jusqu’à sa poitrine s’élevant et s’abaissant trop vite, elle jeta un regard immonde au jeune homme.

« Si tu n’étais qu’un foutu clébard, Greyback, crois-moi que tu serais à mes pieds, crois-moi que le traitement ne serait pas le même… » gronda-t-elle, faisant de son mieux pour se redresser, se retrouvant bientôt à genoux. Chancelante, faible et à sa merci, mais à genoux et non pas allongée comme une offrande à sa colère. Sa voix tremblait, parce qu’il dépassait les limites qu’elle avait imposé, parce qu’elle ne supportait pas qu’on la remette en question, surtout qu’entre eux, les choses n’avaient jamais été une lutte à la con pour accéder au trône. Loki n’en voulait pas, elle le savait, aussi ne le considérait-elle pas comme un sbire sans valeur. Jamais. Les erreurs du passé lui servait de leçon, d’une part, mais surtout, elle avait une façon bien à elle de traiter les siens, ce qu’elle voulait à ses côtés. Clairement, elle était la seule à le comprendre. Baissant la tête un instant pour tousser, sentant des caillots de sang venir frapper contre ses dents, elle ferma un bras autours de son buste fin et se retrouva à cracher comme une vulgaire roturière. Un gout de mort explosa dans sa bouche et elle réalisa que toute cette petite lutte pour retrouver la gloire d’antan ne servirait à rien puisqu’elle n’était, au final, qu’une petite chose mortelle. Encore maintenant, sa vie semblait dépendre de quelqu’un qui lui en voulait, ou comment venir tenter le destin. « Je te prends pour un allié, un ami… » murmura-t-elle, sans douceur cependant, essuyant sa bouche d’un revers de manche et se redressant comme elle le pouvait pour le regarder « ou devrais-je dire ‘prenais’ car si tu retournes si vite ta veste, peut être que ma loyauté indéfectible n’est pas si bien investie en ta personne, peut être que mon amitié est indubitablement gâchée ! » et des vagues de colères dansaient dans ses yeux, dans sa voix. Par deux fois l’avait-il abandonné, ou presque. Par deux fois tirait-il sur la corde, provoquant le mécanisme défensif si bien rodé qui entourait la petite brune. Trop effrayée à l’idée d’être trahie, elle n’accordait pas de chance à ceux qui la plantaient et pourtant, lui restait dans ses bonnes grâces. Elle le voulait à sa droite, là où il pourrait défendre ses intérêts, pas dans les rangs, pas avec la racaille qu’il fallait mater… Cette armée, elle n’en verrait pourtant jamais la couleur. A nouveau, elle toussa, s’étouffant à chaque sursaut, ne parvenant pas à calmer ses respirations et se retrouvant esclave du ramdam paniqué que maintenait son cœur malmené. « Merde » cracha-t-elle à mi- mot dans un soubresaut salit par l’hémoglobine alors qu’elle se repassait les mots de son acolyte perdu. ‘Crève, connasse’ avait-il dit. Pas ce soir, pas comme ça. Se faisant violence comme jamais avant, elle plia sa jambe pour poser son pied à plat et fit en sorte de se redresser, s’appuyant comme elle le pouvait. Elle n’avait ni baguette ni arme et ressemblait surement à une créature démoniaque mais elle s’en fichait. Fermant les yeux, elle chercha à éradiquer la nausée provoquée par l’effort, se sentant presque tomber.

Presque…
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyMer 26 Déc - 23:21

Les foudres de mon regard s'abattaient sur la faiblarde créature regagnant péniblement le récif du banc, contre les vents et les marées de ses souffrances secouant ses membres de mille tourments. Flots de sang caillé crachés pleinement par cette bouche qui avait tant profané, ordonné, joué avec malice de ces mots entaillant la chair et manipulant l'âme par leur sournoise ciguë. Sans doute se noyaient-ils dans sa gorge, et ainsi la vipère mourrait de son propre poison. Quelle ironie jubilatoire. Immobile, je l'observais d'un oeil méprisant et vivace, traçant par le pourtour de mes prunelles sa lente avancée funeste vers le banc qui fut son dernier soutien. Rescapée d'une mort sournoise qui la guettait dans la pénombre, Alesya se débattait comme une diablesse pour rester en vie ; je le savais, par l'entente délicieuse du pouls de son myocarde trépignant d'obstination et de férocité pathétique. Enfin la belle enfant vint souffrir contre son seul appui, à bout de souffle et au bout de sa vie, je ne pouvais nier que la Sepentarde brillait par son obstination. Mon regard inflexible lui brûlait pourtant la peau, à l'en consumer sur place dès lors qu'elle rendrait son dernier souffle : le loup se faisait charogne et la guettait mourir, ce sourire carnassier au coin des lèvres. La bête non repue n'était pas vraiment partie finalement, elle s'était tapie dans l'ombre et se nourrissait de tout ce qui pouvait la rassasier : voir sa victime agoniser sous le joug d'un dernier râle se substituerait à cette chair et ce sang qu'elle n'avait pu avoir. « Si tu n’étais qu’un foutu clébard, Greyback, crois-moi que tu serais à mes pieds, crois-moi que le traitement ne serait pas le même… » Grognement sourd passé outre ma bouche sanguine, je n'acceptais pas qu'elle daigne affirmer une supériorité même imaginaire. Par égo, par fierté, par arrogance et par combattivité, jamais je n'aurais plié le genou devant quiconque. « J't'aurais bouffée avant. » Cinglant et incisif, je retroussais le nez de mépris comme mon timbre suave se voila d'une agressivité tenace. Un grognement plus que des mots susurrés, fouettant avec hargne toute l'arrogance de Alesya. Au final, c'était aussi un combat d'ego. Malheureusement pour Lestrange, elle crèverait lamentablement à mes pieds. « Je te prends pour un allié, un ami… ou devrais-je dire ‘prenais’ car si tu retournes si vite ta veste, peut être que ma loyauté indéfectible n’est pas si bien investie en ta personne, peut être que mon amitié est indubitablement gâchée !  » Mes yeux sombres croisèrent le fer avec les siens, impassible et froid je sentais sur le bout de la langue ces mots hargneux destinés à lui claironner que ma seule fidélité ne revenait qu'à ma meute, jusqu'à ce que je ne bute sur son interprétation propre de la loyauté. Indéfectible. Peut-être qu'en soutenant Lestrange, il m'était possible de trouver un levier pour mieux impulser ma meute. La portée par mes alliances et non plus mes seules actions. A méditer. « Merde » « Arrête de gémir. » soufflais-je dans un soupir qui eut le mérite d'être moins corrosif que mes laïus précédents. Considérant ses propos, je la détaillais sans vraiment la voir, elle souffreteuse dans son sang coagulé mais luttant férocement pour sa survie. Peut-être qu'une alliance me serait bénéfique après tout, si j'en tirais le bon parti et qu'Alesya m'assurerait bien sa loyauté la plus totale. A en délibérer avec la concernée, en ce qui concernait les tenants et les aboutissants, mais certainement pas maintenant. En l'instant, l'important était de la maintenir en vie pour mieux nous donner une chance de concrétiser une alliance bénéfique.

J'attrapais ma baguette toujours à terre sous le regard terne d'Alesya, laquelle pensait peut-être que je me sentirais assez sorcier pour l'achever de la sorte. En réalité l'idée me répugnait ; quitte à commencer le travail dans le sang, autant l'achever noblement de façon bouchère et non pas avec quelques pitoyables étincelles. Une fois fourrée dans la poche de mon pantalon maculé d'hémoglobine, je m'avançais à grands pas vers la Serpentarde afin de la hisser dans mes bras sans un mot. Et tandis qu'elle m'adressait un regard surpris, je me contentais de glisser quelques mots à mes lèvres carmins : « Si tu crèves, je serais obligé de te bouffer pour dissimuler ta carcasse. J'ai pas si faim finalement. » Un CRAC sonore se fit entendre, nous avions transplané.

***

Sainte-Mangouste.

Sainte-Mangouste était toujours autant imbibée de ces effluves médicamenteuses insoutenables, les couloirs suintaient la mort et la maladie, les entrailles de la bâtisse fourmillaient de personnes, médicomages, patients, visiteurs, qui déambulaient entre les murs sans même prendre le temps de vivre. J'avais toujours détesté ces locaux, même enfant lorsque je m'y étais rendu pour la première fois après avoir tenté de lapider un camarade. Aujourd'hui j'y retournais car poussé par ces mêmes méfaits : l'envie d'ôter la vie. La boucle est bouclée. « Par Merlin ! On la prends en charge ! » Un médicomage m'avait déjà sauté à la gorge et pointé du doigt un brancard encombrant le passage, je m'étais par ailleurs rapidement exécuté pour mieux échapper à la foule médicinale qui s'agitait autour de nous. L'une d'entre eux eut par ailleurs le malheur de s'intéresser à ma personne, piaillant qu'il me fallait aller en salle d'observation, néanmoins un seul grognement sourd parvint à la dissuader. Penaude, la médicomage avait rabattu son regard sur Alesya que l'on menait à un bloc adéquat à la vitesse d'un pas de course pitoyable. Braquant mes yeux sur la Serpentarde, je ne la lâchais plus car me demandais ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête : après tout j'avais été celui qui avait désiré sa mort, l'espace de quelques minutes. « Vous ne pouvez pas entrer. » La parole du médicomage acheva de gonfler mon agacement, et je demeurais là dans le couloir à regarder les portes se fermer sur le brancard. Me gargarisant de grognements étouffés, je finis par prendre place dans la salle d'attente, le cheveux et les vêtements sales d'un sang ferreux attirant l'attention.

J'eus pour m'occuper de drôles de regards qui se détournaient sitôt que je fixais les voyeurs curieux, une infirmière couinant à l'entente de mon nom lorsqu'elle me remplit la paperasse, et le spectacle de parents abattus pour leur enfant atteint d'une dragonite aiguë. J'exécrais l'humanité, elle me donnait la gerbe tant elle était dégueulasse.

« Monsieur... » Le médicomage apparaissant sur le seuil de la salle d'attente hésita un instant, fut saisi d'un frisson virulent, leva le regard de son calepin. « ...Greyback... » Stupeur dans la salle. Une gamine s'effondra en pleurs et les adultes devenus blêmes se tassèrent dans leurs sièges. Adressant un regard froid à l'assemblée, mon sourire en coin les provoquait alors que je me levais : 'C'est pour ça que je pue le sang, l'ignominie et la mort, bande de cons.' « Votre amie se porte bien, veuillez me suivre. » Un dernier regard sournoisement amusé pour la gamine qui redoubla de pleurs, et je quittai la salle d'un pas leste vers la chambre où se reposait Alesya.

« Si j'avais su qu'ils t'avaient déjà donné le bain, je serais venu avant. » J'aurais volontiers nettoyé la Lestrange de sa robe ferreuse ; la voir si propre dans sa chemise de nuit immaculée avait quelque chose d'aseptisé en bouche. M'avançant vers le lit, j'entendis avec satisfaction la porte se claquer derrière nous, signe que nous étions seuls. « Alors, il était comment le tunnel. Y a de la lumière au bout ? » fis-je en prenant place dans un siège sans daigner détourner mon regard. Timbre léger, attitude débonnaire. Je n'avais rien du potentiel tueur qui avait désiré la voir crever tant je paraissais diaboliquement naturel. Rien à déclarer.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptySam 29 Déc - 13:14

La douleur passait doucement, à mesure que cette sensation de flou prenait le pas sur son corps, sur son système tout entier. Elle se sentait tanguer, tanguer, prête à tomber, à s’écrouler, ridicule château de carte victime de mille courant d’air. Elle priait pour que ça s’arrête tout en sachant que la disparition totale de cette agonie ne signifierait rien de bon. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ? C’était sa vie qui s’étiolait, elle le sentait, elle frôlait, funambule, les rochers escarpés qui l’entraineraient dans une chute définitive. Elle inspira un peu plus fort et se sentit voler. Ou pas. Des bras se fermèrent autours d’elle et elle tourna la tête, ouvrant les yeux comme si elle revenait d’entre les morts. Loki. Elle ne l’avait pas entendu s’approcher d’avantage, persuadée qu’il s’était juré de la laisser crever. Comme les choses pouvaient changer en un coup de dés. « Si tu crèves, je serais obligé de te bouffer pour dissimuler ta carcasse. J'ai pas si faim finalement. » Souffla-t-il et alors qu’elle peinait à comprendre les mots du jeune homme, elle perdit quasiment connaissance juste avant qu’il ne transplane. Heureux incident, au final.

Sainte-Mangouste ;
Londres

Alesya se demanda si c’était l’odeur de potion aseptisant qui l’avait tiré de sa torpeur. Allongée, elle refusait d’ouvrir les yeux, vieux réflexes. A faire semblant de dormir, elle avait de quoi bouger discrètement et se préparer face à un potentiel ennemi qui aurait attendu son réveil pour lui sauter à la gorge. Les images cognaient contre ses paupières, s’imposant à elle et presque aussitôt, elle commença à tâtonner pour chercher sa baguette. La précieuse arme n’était pas autours d’elle pourtant, elle le réalisa alors que revenait l’attaque, le retour à Pré-au-Lard et la suite. Son dos se crispa et elle sera les dents. Elle se sentait groggy et se trouvait surement sous l’emprise de quelconque drogue légale en usage dans le monde magique mais pourtant, elle avait encore assez mal pour que chaque respiration pèse son poids. Loki avait voulu la laisser crever là. La réalisation voulait s’imposer mais trop de paramètres rentraient en compte. Il était venu l’aider, il avait craqué face au sang avant de la soigner et puis au moment de se redresser, il avait à nouveau changé la donne. Les insultes, les réactions, les regards qu’il lui avait jetés, elle pouvait encore les sentir, comme elle pouvait sentir l’incision dans son flanc et l’impression atroce d’avoir avalé du verre. Il avait voulu la finir, la trahir, elle avait peut-être cherché mais… Elle se força au calme en sentant son pouls s’emporter, la panique la gagner. Elle était en vie, il n’avait pas réussi, il… les souvenirs se reconstituèrent un peu plus. Sainte-Mangouste. Elle allait avoir plus de problème que de raison, les questions tomberaient par centaine mais il l’avait aidé, il l’avait sauvé. Il l’avait soulevé pour la trimballer ici. L’odeur devint logique et l’étrange luminosité se fit familière. Ce n’était pas son premier séjour ici, bien qu’elle ai été clairement plus jeune, la dernière fois. Elle souffla, un rictus se posant sur son visage et elle ouvrit les yeux. Elle était presque en sécurité, assez pour braver le monde.

Alors qu’elle émergeait, réalisant qu’on l’avait nettoyé de son sang et qu’elle était réellement gavée de potion – puisqu’elle s’écroula alors qu’elle venait de chercher à se redresser, ses bras trop faibles pour la porter – elle vit s’ouvrir la porte. Deux hommes entrèrent, l’un d’entre eux inconnu, l’autre familier quoi qu’à présent vu sous un jour nouveau. Elle peinait, elle peinait réellement et lorsque le médicomage s’éloigna, elle ne put réprimer un sursaut de terreur qu’elle cacha tant bien que mal. Pourtant, désinvolte, le Greyback lança simplement : « Si j'avais su qu'ils t'avaient déjà donné le bain, je serais venu avant. »

Et la porte claqua, prouvant qu’ils étaient seuls. Pas de questions pour l’instant, pas d’interrogatoire pour savoir pourquoi une gosse de Mangemort était dans un état pareil. Seul restait l’écho de la déclaration de Loki, à la fois sensuelle et dérangeante. Se mêlaient les souvenirs de ce pacte dans la forêt interdite et ceux, moins agréables, de la gare. Elle ne savait plus à quoi s’en tenir et pourtant, elle sentait qu’il n’avait pas totalement brisé cette confiance qu’elle lui accordait depuis bien longtemps maintenant. « Alors, il était comment le tunnel. Y a de la lumière au bout ? » Demanda-t-il, la faisant sursauter et grimacer. Il s’était installé dans un fauteuil non loin d’elle et il la fixait. Elle tourna la tête, se forçant à lui jeter un regard sombre, aussi sombre que possible. Au final, elle devait ressembler à une enfant contrariée, avec ses cheveux un peu en bataille et sa mine fatiguée, mais l’idée était là. « Tu veux dire celui dans lequel tu m’as poussé ? » gronda-t-elle, comme un peu plus tôt, la hargne en moins. « Pas de lumière, non, juste une projection privée du Silence des Agneaux ! » déclara-t-elle, boudeuse mais pas totalement mauvaise, moins qu’elle l’aurait voulu sur le coup en tout cas. Détournant le regard, elle vit un plateau déposé non loin d’elle et fronça le nez. Génial. Tendant difficilement la main, elle attrapa le pot cliniquement emballé de gelée à la citrouille, nourriture d’hôpital ne la tentant guère et de toutes les forces qu’il pouvait lui rester, elle balança le dessert encore fermé sur le torse de Loki. Maigre vengeance qui irait pour le moment, d’autant que l’instant d’après, elle lui tendit une bouteille d’eau de source, l’étiquette vantant la pureté du produit provenant d’authentiques cercles de fées de Cornouilles et assurant que la consommation était idéale pour les bambins sorciers. « Aide-moi » murmura-t-elle, agacée de ne pas pouvoir le faire elle-même mais sachant à l’avance qu’elle aurait du mal avec le bouchon scellé.

Quelques secondes plus tard, son bras retombant le long de son corps, elle baissa un peu la garde. « J’ai l’impression qu’elle traine encore là… » Expliqua-t-elle, serrant ses mains « ma faucheuse attitrée est encore dans les parages, comme si elle était vexée que ça se soit joué à si peu de chose ». Elle trembla, le cachant et cherchant à nouveau à se redresser sur le mauvais matelas de ce lit d’hôpital. Pour le moment, elle avait la paix mais il faudrait qu’ils se sauvent, à un moment donné, ou bien les autorités de l’école seraient mêlées à tout ça et ils auraient du fil à retorde. Alesya ne pouvait pas se permettre de jouer les faiblardes, pas maintenant du moins.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptySam 29 Déc - 22:15

« Tu veux dire celui dans lequel tu m’as poussé ? » Un haussement d'épaule débonnaire tandis que je prenais mes aises dans le fauteuil, une main pensive balayant ma joue râpeuse tandis que ma jambe s'appuyait allègrement sur le bras du siège douillet. C'était étrange, cette façon que j'avais de me détacher de tout lorsqu'une heure auparavant j'avais été terrifié en découvrant cette bête sanguinaire en moi. Mais à présent domptée elle me paraissait de nouveau inoffensive – relativement parlant – et je n'avais de regard que sur le présent. Un trait qui m'était propre et qu'on assimilait bien souvent à de l'immaturité, tant ce défaut m'empêchait de me construire un futur personnel. Je savais que je serais chef de meute, je n'ignorais pas que je me battrais toujours pour la cause des loups-garous, mais tout ce qui touchait au domaine purement individuel était un concept flou. Alors ne parlons pas même du passé immédiat qui m'avait inclus dans cette bataille intérieure, durant laquelle Alesya avait failli y perdre la vie. Après tout, la vipère était bien vivante et n'avait de séquelles que ce visage blême et cette fatigue creusant de lourdes cernes sous son regard noir. Une oeillade qu'elle me lançait farouchement et qui me faisait sourire à défaut de me sentir menacé, tant Lestrange avait ces mêmes airs boudeurs de premières années interdits de Quidditch. Qu'à cela ne tienne, je pouvais comprendre la colère que traçaient les traits de ce joli minois : ce n'était pas tous les jours que l'on risquait de se faire dévorer par un camarade de classe. En espérant qu'elle passe cet épisode sous silence pour le bien-être de mes futures victimes, ceci dit je doutais fortement qu'Alesya ne se targue d'avoir baigné dans son propre sang, gisante aux portes de la mort et presque tuée par celui qu'on lui imputait comme étant son allié. Quelque part, son sauvetage avait peut-être pour elle un goût d'humiliation : celui de la traitrise. Ne dompte pas un loup qui veut. « Pas de lumière, non, juste une projection privée du Silence des Agneaux ! » « Le silence de quoi ? » Froncement de sourcils du à l'incompréhension la plus totale : je n'étais pas un expert du monde moldu – du moins j'imaginais qu'elle y faisait référence. Perdu entre la culture lupine et sorcière, au gré des familles d'accueil qui m'avaient accueilli, je ne connaissais pas tout de l'univers des non magiciens : quelques unes de leurs us et coutumes, leurs objets quotidiens, leurs déploiements ingénieux pour résoudre des problèmes résolvables en un coup de baguette magique. Mais sûrement pas de leurs appellations bizarres. Inutile de me plonger dans une réflexion intense quoiqu'il arrive, car une gelée peu ragoûtante aux habits de plastique me percuta le torse de plein fouet : regard dégoûté, je portais le dessert à mes yeux par le bout des doigts. « Merde, c'est avec ce genre de truc dégueulasse qu'ils font crever les vieux ? » « Aide-moi. » siffla-t-elle pour toute réponse tandis que je jetais l'immonde victuaille à la poubelle. Grand prince – ironie quand tu nous tiens – je me levai afin de m'asseoir sur le lit de Alesya, attrapant la bouteille qu'elle me tendait pour mieux la lui ouvrir. « J’ai l’impression qu’elle traine encore là… » Un regard circonspect pour sa mine troublée. Elle reprit. « ma faucheuse attitrée est encore dans les parages, comme si elle était vexée que ça se soit joué à si peu de chose » Ah, c'était donc cela. Sa peur (ou dirais-je plutôt sa lucidité) qui nous amenait à un sujet foncièrement tabou : la mort. Celle-là même qu'elle venait de frôler par ma faute. « Elle viendra quand ce sera ton heure, pas avant. » avais-je fini par répondre d'un timbre qui se voulait détaché.

Curieux silence succédant à ces aveux, comme si nous remontions le temps dans nos souvenirs. Elle, gisant dans une marre de sang et sous mes yeux satisfaits, prêt à la voir crever. Je déglutis. « Ecoute. J'ai toujours su que je l'avais en moi. Tu sais, cette bête qu'on n'a pas envie de regarder dans les yeux. Toujours impulsive et insatiable. Celle qui me donne toujours faim. Faim de bouffe, faim de sexe... » Un soupir résigné alors que je braquais mon regard fauve sur Alesya. Il fallait que cela sorte, que j'expulse ces appréhensions, que mes doutes se confrontent à la réalité de la chose : la bête avait muté. Elle était devenue sauvage et sanguinaire, en témoignait mon cannibalisme latent. « Elle commence à avoir faim d'autre chose... » Faim d'une vie à ôter, faim de chair humaine à mastiquer, faim d'os et de tendons à broyer. « J'ai pas compris ce qui m'arrivait, Lesya. Je crois... Je crois que j'ai besoin de canaliser tout ça, avant que ça devienne complètement incontrôlable. » Plongeant mon regard dans le sien, jamais mes traits ne s'étaient faits aussi sérieux et graves, malgré le dessein jubilatoire et ignoble qui se tramait peu à peu au fil de mon récit. Comprendrait-elle où je voulais en venir ? « En m'en prenant à des moldus, sans doute que j'arriverais à la contrôler les moments venus. » Chose déjà faite par ailleurs, mais ce n'était là qu'un exemple pour amener la vipère sur le fil de mes pensées. « Ou des impurs. » Un silence s'en suivit tandis que nous soutenions le regard l'un de l'autre. Voyait-elle où je désirais en venir ? S'allier pour frapper fort, dans les propres murs de Poudlard. « Après tout, ce ne serait pas la première fois que Poudlard compterait ses morts. » La Chambre des Secrets en avait été l'initiatrice. Pourquoi ne pas poursuivre ce sombre dessein d'une touche somme toute plus... originale ? Ainsi Lestrange se satisferait de voir le sol de l'école boire le sang des impurs, quand j'aurais sous les crocs des victimes ambulantes pour mieux me repaître. D'autant plus qu'il fallait bien leur donner une véritable raison de croire que le sinistros était annonciateur de mort prochaine.

Un rictus se dessina sur mes lèvres sanguines. Chemise tâchée de sang et cheveux englués d'hémoglobine, j'avais ce physique à la hauteur de mon esprit morbide. Allions-nous pour les plus sombres desseins, ma Perséphone.

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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyLun 7 Jan - 22:42

Elle était faible. Fragile, vulnérable, faible. Elle avait perdu du sang avant de perdre connaissance et à présent, c’était sa volonté qu’elle laissait filer. Elle forçait sur ses bras soudain trop chétif pour supporter son poids. Elle était frêle, pourtant, frêle et athlétique, aussi avait-elle réellement du mal à encaisser le fait de ne pas pouvoir se soulever elle-même. Plus que tout le reste, le fait qu’ils lui fassent défaut quand pourtant elle était une des plus redoutables batteuses de l’école, la perturbait. A croire que le Quidditch ne servirait à rien à l’extérieur de l’école. Elle manqua de jurer, se faisant couper dans son élan par Loki qui déclara, sans plus de convictions : « Elle viendra quand ce sera ton heure, pas avant. » Vraiment ? Elle secoua la tête, cherchant à chasser les idées qui lui emplissaient encore le crâne. Il avait appelé la faucheuse, pour elle, pour ce cadavre en devenir sur lequel il s’était penché dans la gare. Il avait voulu la pousser vers la tombe, tantôt conscient de ses gestes, tantôt soumis à des pulsions plus puissantes que sa raison, que tout le reste. Fut-il capable de lire dans ses pensées ? Elle n’était pas à même de le savoir mais elle comprit qu’il n’y avait surement aucun hasard dans la situation. Elle devait porter ses doutes et les restes de peur qu’il avait semé en elle sur son visage, cela devait barder ses traits autrement ronds et vivants, son facies autrement trop enfantin pour être prit au sérieux car il déclara : « Ecoute. J'ai toujours su que je l'avais en moi. Tu sais, cette bête qu'on n'a pas envie de regarder dans les yeux. Toujours impulsive et insatiable. Celle qui me donne toujours faim. Faim de bouffe, faim de sexe... » Et Alesya se retrouva à serrer les mains dans ses couvertures, comme une enfant à qui on ferait la morale. Elle savait qu’elle n’avait rien à se reprocher… non, c’était faux. Elle avait des milliards de choses à se reprocher et, entre milles, l’avoir appelé quand elle pissait le sang n’avait pas été malin mais elle n’aurait surement pas pu deviner, même en se montrant attentive. Jusqu’à présent, Loki n’avait jamais perdu le contrôle face à elle et jusqu’à présent, elle avait toujours su… apprécier cet aspect brutal, trivial de la personnalité du jeune homme. C’était un monstre, oui, qu’il avait en lui, mais elle n’était pas seule en son âme non plus, elle trimbalait une harpie et aimait se sentir un peu moins seule, avec ses ténèbres et ses petites horreurs, ce monde lugubre qui évoluait en elle. « Elle commence à avoir faim d'autre chose... » Ajouta-t-il, la forçant à réfléchir. Avait-elle ainsi pété les plombs, par le passé ? Elle se concentra, repensant à ceux qu’elle avait manqué de tuer, ceux qui n’avait été sauvé que par l’arrivée miraculeuse d’un enseignant. Pouvait-elle lui reprocher une tare qu’elle portait elle aussi, à sa façon, sous prétexte qu’il avait eu le malheur de diriger sa fureur animale contre elle ? « J'ai pas compris ce qui m'arrivait, Lesya. Je crois... Je crois que j'ai besoin de canaliser tout ça, avant que ça devienne complètement incontrôlable. » Certainement pas, non. Il continuait à parler et elle le regardait, voulant tenter l’humour, proposer une thérapie mais n’y arrivant pas. Les psychomages, elle n’y croyait pas, elle trouvait ça idiot, elle avait du mal à reconnaître sa faiblesse, sa fragilité mentale, trop agacée face à sa vulnérabilité physique. C’était toujours ainsi. « En m'en prenant à des moldus, sans doute que j'arriverais à la contrôler les moments venus. » lança-t-il alors, attirant l’attention de la jeune femme. « Ou des impurs. » Elle redressa la tête, dardant sur lui un regard effrayant de noirceur. Définitivement, elle était toute ouïe. « Après tout, ce ne serait pas la première fois que Poudlard compterait ses morts. »

Un sourire retroussa ses lèvres. Il parlait du Maître, celui qui en des temps plus glorieux, plus grands, aurait probablement été son parrain, sous l’influence de Bellatrix, de cette histoire qu’elle avait entendu, gamine, comme d’autres entendent des contes doux et rassurants. La Chambre des Secrets, les ennemis de l’héritier, la purification de Poudlard, enfin... Elle ne put s’empêcher de sourire, ne voulant pas céder à une hilarité assistée par les potions qu’on avait pu lui donner. Délirait-elle ? Elle se redressa, soudain portée par une force nouvelle, scrutant le visage de son camarade. « Tu parles de… » Oui, il parlait bien de ça, elle ne se faisait pas d’idée. Voilà qui lui plaisait, pourtant, tellement même… Voilà qui s’avérait intéressant, plus que tous les plans sur la comète qu’elle avait pu entendre. Elle se concentra pour ressasser tout ce qu’il avait pu dire. La bête, le contrôle, le sang, le sexe, tout était une question de pouvoir et de canalisation, d’intérêt commun aussi. Assise face à lui, elle passa sa langue sur ses lèvres asséchées par la convalescence, ayant l’impression de gouter à du papier de verre. L’Ombre n’agissait pas assez fort, pas assez vite et Loki lui proposait là un plan entrainant la grandeur, la force. De quoi entrer dans la légende. Pour un peu, elle aurait pu trépigner, comme une enfant. La tête lui tournait un peu mais elle ignora ce paramètre, fondant sur lui et venant mordre ses lèvres, consciente de son erreur mais s’en moquant. Dans la foulée, elle fit preuve de ce qu’il lui restait de force, se tournant et le poussant dans les draps froissés par son repos. Bientôt, elle fut à califourchon sur lui, rompant le baiser mais gardant une main farouchement posée contre sa jugulaire. Sibylline, profitant d’avoir le dessus, elle afficha un sourire machiavélique, soufflant d’une voix éraillée mais presque enjouée « Nous avons un pacte à sceller, Loup ».

Un pacte, un accord, pour le sang et la magie, pour ceux qui voulaient le pouvoir et n’étaient pas effrayés de le montrer, de réclamer la place qui leur était due. Elle laissa son sourire s’élargir, atteindre ses yeux pourtant fatigués et elle resserra la prise de ses cuisses, celle qu’elle maintenait autours du bassin de Loki depuis quelques instants. La raison aurait voulu qu’elle s’en tienne loin, qu’elle se mette à fuir sans se retourner et reste tranquille dans son coin… Mais qui aurait osé dire qu’Alesya Lestrange était raisonnable ? Elle laissa filer un léger sursaut de rire, à la fois cristallin et sinistre, se penchant à nouveau sur lui, mimant de venir une fois de plus contre ses lèvres et fuyant à la dernière seconde pour bifurquer vers son oreille, là où sa tête trouva une place presque parfaite, un endroit où se lover pour élaborer des desseins peu rassurant en un sombre conciliabule. Contenant à peine les vices et les défauts qu’il exacerbait chez elle en présentant pareils plans, elle souffla alors « Fais nous sortir d’ici sans encombre et je te jure… » Elle fit glisser ses doigts contre sa carotide, brossant ses ongles contre la peau du Serpentard « je te jure que je ferais taire plus d’une de ces faims dont tu parlais… » et pour appuyer ses dires, elle fit glisser sa langue, vipère insidieuse, allant suçoter le lobe de son oreille alors que ses ongles traçaient toujours des formes aux hasards, appuyant de plus en plus fort.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyDim 13 Jan - 22:49

Dans l'arceau de ses pupilles glacées une ombre s'étira ; ce jet d'or ressemblait à un bosquet surpris par l'aurore. J'avais dès lors compris que ma proposition peu éthique avait attisé les fantasmes sanglants de ma jolie comparse, laquelle féline et souple malgré la lourdeur de ses membres endoloris par la fatigue, se releva avec un parfum de sensualité. La perspective d'hémoglobine émoustillait les papilles et narguait les coeurs desséchés des pauvres démons que nous étions ; en toute probabilité je n'avais pas ressenti pareille excitation depuis bien longtemps. La lune bleue et ses rituels de chasse bouchère me semblaient loin, comme il y avait bien trop longtemps que je n'avais pas glissé mes mains sur le corps d'une femme puisque mon ancienne amante avait fermé sur notre idylle les portes de sa pudeur que j'avais aveuglément respecté. Ce frisson de délicieuse exaltation lécha mon dos jusqu'à électrifier ma nuque ; de mon cou à mes reins il n'y avait pas un nerf qui résistait à l'émulation de ces desseins sanglants. Mon corps tout entier appelait à la barbarie, mon âme se tortillait dans son étau confiné à l'idée appétissante de se nourrir de la douleur d'autrui, ma libido fort aiguisée quant à elle, fut malvenue et me grisa les sens. Au demeurant, je n'avais jamais pensé à la perspective d'allier le sexe et le sang dans une même course au plaisir, néanmoins le regard de braise d'Alesya impulsa cette idée à mon esprit réveillé. « Nous avons un pacte à sceller, Loup » Les mots capiteux de l'intrigante vrillèrent mes tympans et courbèrent mes lèvres en un sourire vorace à l'instar de mes mains audacieuses se posant sur son bassin. Courbes ondulantes telle la vipère qu'elle était, désirables par les promesses tacites qu'elles m'offraient, diablement insoutenables pour un pauvre loup tel que moi qui subissait encore la disette charnelle. Aprilynne m'avait laissé sur la touche non sans gommer notre courte histoire commune ; de nos rires à nos baisers, elle n'en avait finalement retiré qu'une haine viscérale et un dégoût tacite à mon encontre tout en me laissant désespérément sur ma faim. Quelle idiotie que de choisir pour compagne une vierge douce et naïve, de respecter sa chasteté pour finalement être restreint au simple monstre que je laissais percevoir les nuits de pleine lune. Pris au dépourvu j'avais juré qu'on ne m'y reprendrait plus et demeurais par ailleurs ragaillardi par l'ardeur licencieuse qu'Alesya mettait dans ses baisers : j'en concluais, soit à tort soit à raison, que les seules demoiselles capables d'apaiser ma faim charnelle étaient celles à l'aura la plus sombre. Et comme pour corroborer mes soupçons, la venimeuse vipère me promit monts et merveilles d'un murmure aux effluves de sensualité chaude. « Fais nous sortir d’ici sans encombre et je te jure… » Délicieuses griffures qui eurent le don de cambrer mon dos puissant et de refermer mes mains prédatrices sur ses hanches, doigts passés sous le tissu et plantés dans sa chair blanche. « je te jure que je ferais taire plus d’une de ces faims dont tu parlais… » Cette langue. Délicieuse torture attisant d'avantage mon excitation trahie par un râle étouffé entre mes lèvres.

N'y tenant plus je renversais brutalement Alesya sur le lit, inversant les positions pour mieux me caler entre ses cuisses. Les incisives se firent moins joueuses qu'affamées car elles se plantèrent dans le creux de son cou d'une telle virulence, qu'elles témoignaient sans le dire de l'abstinence trop longue que je m'étais imposé. Jugeant qu'il demeurait plus judicieux de stopper là les jeux libidineux sous peine de la faire mienne dès l'instant, je glissais à mon tour mes lèvres sanguines à son oreilles pour mieux approuver sa proposition. « Vendu. » Un sourire vicieux retroussa mes lèvres sous le joug de ce murmure, quand ma main quitta l'arc vallonné de sa hanche pour mieux se hisser vers le bouton suspendu à son lit. D'ici quelques minutes, un personnel de l'hôpital ferait son apparition : médicomage ou assistant, qu'importait, en espérant que le hasard amènerait dans ma gueule un intrus et non pas une intruse sous peine de réitérer l'opération voire d'improviser.

Quittant le lit d'un bond agile, j'intimais d'un seul regard Alesya de se glisser sous ses couvertures avant de rejoindre la porte. Dos au mur dans un angle qui n'offrait pas de visibilité sur ma personne à quiconque entrait dans la pièce sans se retourner, j'attendais sur le qui vive le prochain agneau qui se jetterait dans la gueule du loup. Malheureusement pour moi je ne pouvais assouvir dès maintenant mes pulsions meurtrières ; atteindre à la vie d'une personne dans ces locaux – et dans la chambre d'Alesya de surcroît – c'était s'assurer un aller simple à Azkaban. A défaut d'un coup de crocs dans la jugulaire, je devais me contenter d'un sort immobilisant notre intrus afin de minimiser notre larcin, à savoir la fuite de deux étudiants d'un hôpital. Rien de bien alarmant au vu de la Justice Magique.

La porte s'ouvrit enfin dans un grincement et laissa paraître la silhouette robuste d'un médicomage au nez aquilin ne se levant pas de son rapport noirci par l'encre. Ma main posée sur la porte pour mieux la fermer préfigurait le Stupefix informulé qui se préparait sur mes lèvres. « Et bien miss Lestrange, on ne se sent p... » Le pauvre homme n'eut guère le temps de finir sa phrase qu'une lumière rouge et puissante percuta sa nuque, le muant un un pantin inconscient qui tomba lourdement sur le sol. Rangeant ma baguette dans ma poche, je m'approchais de la silhouette inconsciente non sans laisser s'échapper un soupir blasé de ma bouche tant la perspective d'une attaque aussi bénigne me retournait l'estomac. « J'aime pas attaquer par derrière habituellement, technique de ces putains d'homos. Littéralement. » Ma voix suave semblait cracher sur le corps endormi du pauvre médicomage tandis que je m'affairais à ôter ma chemise, regard braqué sur ma victime. Traduction en filigrane du bout des lèvres semi-amusées : C'est bien parce que c'est toi, Lesya.

Les vêtements tombaient à terre, juste retour des habits que je ôtais au contraire de l'homme évanoui pour mieux m'en parer. Ainsi vêtu de la sacro-sainte tenue de médicomage – d'un vert citron qui me fit retrousser le nez de désabus – j'eus un regard amusé pour Alesya. L'envie de jouer sur les fantasmes de l'homme de médecine me titilla la langue et ce fut plus par manque de temps que par retenue inexistante, que je ne proposai pas à la jolie Serpentarde une auscultation gratuite. « Planque-le sous le lit et rhabille-toi. » fis-je en donnant un coup de tête vers sa pile de vêtements lavés et pliés prêts de sa couche. « Je reviens au plus vite. » Les mots fusèrent aussi vite que mes habits crasseux roulés en boule et jetés sous le sommier. D'une prestance sûre malgré le sang souillant encore ma chevelure ébène, je quittais la chambre non sans m'assurer que le couloir était désert.

***

Enfin, j'avais mis la main sur quelque chose pouvant nous servir dans notre fuite de ce bâtiment suintant la naphtaline : un fauteuil roulant trônant superbement dans le couloir, sans doute oublié ici dans l'attente d'un patient qui sortirait de sa chambre pour en bénéficier mais que j'attrapais sans remords aucun. Quitte à passer pour un médicomage, autant faire d'Alesya ma patiente en convalescence invitée à rentrer chez elle ; c'est ainsi que je retournais dans la chambre afin d'aller chercher ma belle tentatrice et de la forcer à s'y asseoir. Car mon regard inquisiteur avait croisé le sien, courroucé que je ne lui propose une telle suggestion. « T'es pas en état de marcher. Le temps qu'on arrive à l'entrée vu ton état, on se sera fait repérer. Magne-toi. » Lyrisme toujours élégant, comme d'habitude. Néanmoins je ne comptais pas fléchir et attendais dans cette chambre, mains posées sur les poignées du fauteuil, que la princesse des glaces ne daigne y poser son séant. Ce fut non sans une remarque taquine ( « J'ai failli attendre Lestrange » ) que j'observais Alesya prendre enfin place sur le siège avant de quitter les lieux et de me diriger à grand pas vers l'entrée sans jamais papillonner du regard. Yeux posés fermement devant moi, je ne négligeais pas ces oeillères invisibles pour ne pas croiser les mines surprises ou suspicieuses d'éventuels 'collègues' croisant ma route.

L'entrée atteinte fut notre saint-graal que nous accueillîmes dans un sourire victorieux. Peu nous importait le passage ininterrompu de cette masse volubile qui se pressait telle une fourmilière puisque nous étions arrivés au but. Prenant la jolie vipère dans mes bras, je transplanai dans les ruelles sombres de Pré-au-Lard.

Retour au point de départ.

***

Une main ferme agrippa le poignet qui se dérobait à elle ; la silhouette frêle de la demoiselle semblait apprécier l'air vivifiant qui ragaillardissait ses poumons, aussi elle prit cette euphorie pour acquise et s'éloigna de quelques pas. Fait que ma libido éprouvée ne supportait pas. « Hey. » Injonction menaçante par l'agressivité à la fois glacée et sensuelle qu'elle portait, je sifflais ce simple mot pour preuve de ma détermination. Ne me trompe pas, Lestrange, je veux ce que tu m'as promis. Maintenant ou demain peu m'importe, mais je ne partirais pas sans un lieu et une heure. Ramenant vivement la demoiselle face à moi d'un mouvement brusque, je ne pouvais nier que ma trop longue abstinence me mettait les nerfs à vif tant Alesya s'était faite désirer.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptySam 2 Fév - 13:34

Elle le boufferait. Ironie du sort, surement, lorsqu’on parlait du loup, mais elle le boufferait, elle venait de se le jurer mentalement. Elle lui arracherait les yeux avant de lui briser les doigts un à un et de le démembrer méthodiquement, lentement, pour qu’il comprenne qu’elle n’était pas qu’une vulgaire poupée de chiffon, même dans son état le plus faible, même dans ses heures les plus vulnérables. Elle avait haït l’idée du fauteuil roulant, persuadée de pouvoir marchée bien que consciente du danger. Ce n’était pas digne d’elle, de son nom, de ce qu’elle pouvait faire, de cette assurance audacieuse qui, en premier lieu, l’avait amené à se retrouvée allongée sur le sol crasseux de la gare de Pré-au-Lard, à se vider de son sang. Elle valait mieux et même si c’était la seule solution, elle lui en voulait pour cet affront, qu’il payerait, tout comme il payerait de l’avoir porté comme une enfant, dans ses bras, tout comme il payerait de l’avoir retenu de la sorte, exigeant clairement les faveurs promises. Elle lui ferait mal comme il lui avait tordu le poignet, pendant un bref instant, assez longtemps pour la ramener devant lui. A présent plantée devant le jeune homme, le regard un peu flouté par les événements, le souffle rendu court par les déplacements brusques et imprévus, elle fulminait, prête à le frapper, cherchant toujours le conflit, voyant des attaques partout. Non, il n’était pas son clébard, son vulgaire chien d’attaque mais elle n’était pas à sa botte non plus, pas une catin à laquelle il pouvait exiger les rétributions promises. Alesya tenait sa parole, il le savait surement, à force… quoi qu’elle manquait parfois d’honnêteté. Elle pensa pendant un bref instant à Ezechiel, au mal qu’elle lui faisait jour après jour… et l’idée fugace d’arrêter ses conneries s’en alla sans autre forme de procès alors que sa colère fulgurante se manifestait à nouveau. Elle boufferait Loki, par Merlin.

Il l’avait pourtant sorti de cet hôpital. Il avait manqué de la laisser crever avant mais au final, il s’était occupé d’elle avant de s’allier à nouveau à son sort, avant de proposer un nouveau plan machiavélique qui avait titillé l’intérêt de la jeune femme, qui avait réveillé sa soif de vengeance à vrai dire. Cette envie de combat atténuée par l’échec précédent, par les blessures, par la honte qu’avait apporté l’échec, elle était revenue sous les mots de Loki, sous cette idée folle mais prometteuse. Elle aussi avait besoin de sang, besoin de violence, de brutalité. Ses raisons étaient différentes mais céder à la folie était plus simple, c’était faire taire les traumatismes, c’était chasser les cauchemars, c’était repousser sa conscience… et surtout, c’était oublié qu’on avait fait d’elle un parfait petit soldat. Bien trop souvent, elle oubliait de se poser des questions pourtant essentielles, ne réfléchissant pas à ses motivations, filant juste vers son confort. Lorsqu’elle se braquait, lorsqu’elle s’armait de sa baguette et s’apprêtait à frapper, elle était redoutable, invincible, elle dressait tout autour d’elle un million de murs là pour la protéger des monstres ayant trouvé refuge dans ses souvenirs. Et tout, absolument tout, des chiens de l’Enfer aux hurlements terrifiés de ses victimes, valait mieux que ces bêtes atroces mais trop familières qui hantaient le palais des songes qu’était le crâne de cette rachitique et belliqueuse enfant.

Il l’agaçait, il lui donnait envie de hurler, de se débattre, de frapper, de prouver qu’elle valait mieux que ça, que l’état dans lequel il l’avait trouvé n’était qu’une erreur de parcours, qu’une simple petite faute qui jamais, au grand jamais, ne se reproduirait. Elle avait envie de faire ses prouves, de montrer qu’elle n’était plus la gamine que Rohàn devait défendre, qu’elle était capable de prendre ses propres décisions, de se défendre, de mener, de guider un groupe jusqu’à la guerre, peu importe l’échelle, peu importe le champ de bataille. Il l’exaspérait, le Greyback, mais à la fois, il la poussait à ne jamais baisser sa garde, il lui donnait des idées après lesquelles courir. En retour, elle lui avait parlé de sexe et cela avait semblé logique. Puisqu’il attisait chez elle des pulsions meurtrières mais incontrôlables, elle pouvait bien faire de même en retour, non ? Perdue dans sa rage, elle n’était pas capable de différencier ses sursauts qui naissaient en elle. Colère, violence, désir, tout se mélangeait et à nouveau, elle se retrouvait à vouloir lui sauter au cou tout en dardant sur lui un regard sombre, mortel, plein de tous les reproches qu’il avait attiré sur sa personne en la collant dans un vulgaire fauteuil roulant, en la traitant comme une infirme. Elle, petite guerrière qui craignait déjà tant de chuter, ne supportait pas qu’on la remette en question de cette façon, car si elle était trop faible pour marcher, elle était trop faible pour se battre et n’avait donc plus de raison d’être. A nouveau, l’agacement se mêla à tout cela et elle laissa filer un glapissement frustré alors qu’elle forçait sur son poignet afin qu’il la lâche.

Plus petite que lui, elle était aussi plus légère et sa force, bien qu’attisée par toute cette haine qui courrait en elle, n’était pas suffisante pour qu’elle se débatte. Elle savait aussi que courir était hors de question pour le moment. Elle ne voulait pas le fuir, de toute façon, car c’eut été lui prouver qu’elle avait peur et qu’elle n’était pas digne de confiance quand ces deux affirmations étaient fausses, totalement fausses. Un courant d’air s’infiltra dans ses vêtements, la faisant trembler au creux de la nuit. S’ils avaient été lavés avant que les deux jeunes gens ne s’enfuient, elle portait encore des oripeaux troués qui exposaient sa peau à la morsure de la nuit. Et à d’autres morsures, à vrai dire. Sa colonne vertébrale se retrouva attaquée par un long frisson et dans l’instant, elle avait fait un pas en avant, se plaquant contre Loki et le poussant contre les pierres lissées par le temps qui se trouvaient derrière lui. Le lourd mur composait la moitié d’une ruelle sombre et oubliée, de ce genre de passages dont Pré-au-Lard tout entier était constitué. L’idée fit froncer les sourcils à la jeune femme et elle releva la tête, ignorant le fait qu’elle n’était plus qu’à quelques centimètres des lèvres de Loki et que ses mains s’étaient dangereusement déplacées vers sa ceinture. Un peu plus loin, un panneau grinçant se faisait légèrement chahuter par le vent. Il représentait un sanglier, même si dans la nuit, la forme semblait bien peu distincte. Force de l’habitude, elle comprit cependant où ils se trouvaient et baissa le regard. A quelques pas d’eux se trouvaient les marches crasseuses de la sortie arrière de La Tête de Sanglier, pub le plus infâme du village. Elle laissa filer un sursaut de rire sardonique et tourna à nouveau la tête. Nez à nez avec le jeune homme, elle était appuyée contre lui, assez pour sentir la chaleur de sa peau émaner de ses vêtements et transpercer les siens, assez pour savoir qu’il n’était pas question de reculer… Une bonne chose, au fond, car ce n’était pas dans les projets de la brune qui, pour un peu, se serait mordu les lèvres pour cacher son sourire. Adrénaline ou bêtise, rage ou envie, elle s’en moquait bien. D’une voix suave, elle murmura pourtant « Le sang appelle la crasse mais tu peux rêver pour une passe dans une ruelle » faisant subitement des manières mais s’en moquant bien. La forêt était une chose, il y avait encore un peu de noblesse dans tout ça, mais le pavé dégueulasse d’un village anglais ? Non, elle n’était pas de ces vulgaires filles de joies qui finiraient saignées comme des bêtes sur les dalles de White Chapel.

S’appuyant un peu plus fort, elle se redressa en grimaçant à cause du reste de douleur que la cicatrice envoyait partout dans son corps et elle s’éloigna de quelques pas, tirant sa baguette. Trois marches et un sort plus tard, un bruit sourd lui indiqua que la serrure de la vieille porte en bois avait cédé face à son assaut. Elle tira le pan sombre, pestant contre les charnières qui grincèrent elles aussi et jetant un regard inquisiteur à Loki, elle se retrouva à feindre une galanterie qu’il n’apprécierait surement pas… mais elle lui tenait la porte, il l’avait cherché. « Tu vas faire ta difficile et me réclamer un diner avant ? » lança-t-elle, en lui adressant un sourire de merdeuse insupportable. Ils n’arriveraient surement pas jusqu’aux chambres miteuses mais à vrai dire, elle s’en foutait, tant qu’elle ne se faisait pas abandonner dans cette ruelle.
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MessageSujet: Re: LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath   LOKI&ALESYA † Cadence of her last breath EmptyMar 19 Fév - 16:30

Il eut fallu que la colère se mêle aux haillons de la gloire, triomphe bien relatif cependant car il n'esquissait que les prémisses d'une possible complicité criminelle. Rien encore ne prétendait à l'entente cordiale de notre binôme, à présent reposé sur le simple constat d'échanges de bons procédés. Une pipe pour une vie. Le concept aurait pu prêter à rire de ce même son sardonique échappé des lèvres narquoises de Alesya, mettant sur table les cartes d'une prostitution déguisée, et pourtant il n'en était rien ; le désir s'était mêlé à la colère, laquelle fut immiscée dans les brèches de notre satisfaction. Car contrairement aux apparences, cette nuit signait notre succès en tant qu'acolytes et instigateurs de l'horreur : la proposition glissée à l'oreille de la Serpentarde n'était en effet pas à prendre à la légère, aussi il me tardait déjà de goûter aux victimes dont les cadavres ne constitueraient jamais une preuve irréfutable d'un crime quelconque. Une preuve de mangée n'en est plus une.

Alors que ma langue passa distraitement sur mes canines, réflexe provoqué par un fantasme plein d'appétence, la boucle de ceinture sauta sous la main de la nerveuse. L'absence d'un quelconque romantisme ni d'un réel plaisir dans cette situation ubuesque me confortait dans l'idée que cette étreinte charnelle n'était, au final, que la signature d'un pacte taciturne : l'on se donnait pleinement, corps et âmes, et à cela ajoutions notre mauvaise foi. Mais soit, j'étais partisan des étreintes furieuses et sauvages, plus à l'aise avec le maniement de mes sentiments négatifs que tout sentiment noble. Aussi les dires de ma compagne d'un soir ne m'alertèrent pas, au contraire plein de flegme je relevai mes pupilles fauve sur la ruelle, perçant les troubles d'une nuit froide qui dépouillait dans ses ombres des pavés crasseux à l'odeur nauséabonde. Détaché et nonchalant je l'étais, car Alesya était garante de sa bonne parole et je savais pertinemment qu'elle ne me fausserait pas compagnie quand bien même je ne demandais guère de gâterie ce soir. Demain aurait pu attendre, mais pas la Serpentarde dont l'attitude clamait haut et fort qu'elle n'appréciait guère être redevable d'une dette. Autant en finir rapidement, n'est-ce pas ?

La porte claqua sous l'assaut de sa main impatiente ; la donzelle n'avait guère l'envie de s'étendre, guère l'envie de s'allonger par ailleurs. Ignorant son partiel désir cependant je m'en tins à mon seul dicton de ce soir : prendre ce qui m'appartenait. Quelle tristesse de savoir cependant que le corps entier d'Alesya n'eut hérité pour marque sanglante que quelques tâches d'hémoglobine sèche et écaillée ; rien d'appétissant, rien qui ne fasse envie à une langue de carnivore. J'aurais du la dévorer plus tôt, lorsque l'odeur ferreuse eut excité mes papilles et... Non. Secouant brièvement la tête je la suivis sur le porche où, enfant pourrie par les devoirs Lestrange elle se montra garce et insolente : « Tu vas faire ta difficile et me réclamer un diner avant ?  » « You bitch. » Et elle avait intérêt à l'être. Un sourire passa telle une ombre narquoise sur mes lèvres comme je la toisais tout en passant le seuil, refermant ma main sur son bras afin de l'entraîner plus loin.

Ainsi dans les ténèbres happant nos ombres, nous dessinions les gestes des scènes les plus lubriques. Déchargeant la force bestiale d'une envie licencieuse retenue depuis trop longtemps, je ne pus servir à mon amante éphémère de la tendresse sinon de la fougue rompue par la chaleur de nos reins.

Et de morsures tenaces creusées dans son cou de cygne, nous signons les prémisses d'un binôme qui n'invoquerait plus que l'horreur dans les murs de Poudlard.


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