Nom : Wilkes. Le nom de mon père et de son père avant lui. Il n’est pas vraiment connu, il passe inaperçu. Pourtant, durant la période sombre, c’était un nom respecté. L’âge d’or, disait mon père. Prénom(s) : Elisheva Jezabel. Ma pauvre mère pensait qu’en donnant des noms bibliques à sa fille, elle obtiendrait le salut divin. De toute évidence sa stratégie a échoué. Surnom : Lily ou Sheva. Âge : 19 ans. Date et Lieu de Naissance : Je suis née un 1er novembre glacial, dans le manoir familial établi à Wellingborough. Nationalité : Anglaise, mes grands parents maternels étaient irlandais cependant. Pureté du sang : Sang pur, mon père comme ma mère descend d’une lignée uniquement constituée de sorciers. Année d'étude & Maison : 6ème année à Serdaigle. Orientation sexuelle : Hétérosexuelle État civil : Célibataire

Baguette : Ma baguette mesure quelques 29,4 centimètres. Elle a été taillée dans le tronc d’un chêne centenaire et renferme en son sein un délicat crin d’une jeune licorne, et est de surcroît doré plutôt qu’argenté. C’est une baguette souple et résistance qui est particulièrement utile pour les sortilèges de métamorphose Patronus : Mon patronus prend la forme d’une antilope. Mes meilleurs souvenirs se situent tous durant mes étés dans la campagne irlandaise, chez mes grands parents maternels. Ils avaient un magnifique cottage au bord de la plage, et derrière de grands prés s’étendaient à perte de vue. Depuis leur mort, je n’ai jamais trouvé si grande sérénité et plénitude. Épouvantard : Le feu, j’ai peur du feu depuis le grand incendie qui a emporté mes grands parents l’été de mes 10 ans. Particularité : Aucune. Options choisies & métier envisagé : J’ai choisi l’arithmancie et le soin aux créatures magiques. Je n’ai pas encore d’idée préconçue dans mon avenir, mais j’aimerai occuper un poste de pouvoir. Peut être devenir femme d’affaire ou bien directrice du département des mystères au ministère. Avez-vous déjà fait usage de la magie noire ? Oui. Je suis de nature très curieuse et l’idée même qu’il puisse exister aux antipodes de la magie traditionnelle un pouvoir plus sombre, plus pénétrant, plus inquiétant m’a incité à m’intéresser à celle-ci. Rien de très engageant, mais quelques sorts simplistes ne serait-ce que pour goûter à l’interdit. J’ai bien peur d’y avoir pris goût, malheureusement. Quelle est votre opinion sur les rumeurs de rébellion au sein de l'école ? On murmure dans les méandres des couloirs que les victimes de leur nom sont en route. On les a bannit d’une société qui se dit tolérante, on les regarde comme des bêtes de foire. N’est-il pas légitime de s’imposer, de réclamer son dû ? Si rébellion il y a, alors je les comprends, car l’intolérance de cette société ne restera pas impunie. Et qu’ils ne se plaignent pas quand le peuple réclamera justice, qu’ils n’oublient pas qu’entre la justice et la vengeance il n’y a souvent qu’un pas.

De mes yeux d’enfant innocent, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait autour de moi. Ma mère était assise sur un rocking-chair et ne semblait pas se lasser de le faire chavirer au rythme de sa berceuse, qu’elle murmurait à l’oreille d’un nourrisson. Du haut de mes trois ans, blottis dans les bras de mon père, je ne comprenais pas ce que faisait ma mère. Qui était ce bébé emmitouflé dans ces couvertures bleues ? Il était silencieux, il ne bougeait pas, ses yeux restant définitivement clos. C’était la première fois que je le voyais : était-il là depuis longtemps ? J’en doutais. Mon père s’approcha doucement de son épouse et posa une main réconfortante sur son épaule. La bascule cessa, et ma mère leva ses grands yeux bleus. Son regard sembla s’attarder sur moi, puis elle sourit tristement et recommença à fredonner. Le rocking-chair reprit son rythme de balançoire et ma mère resta assise là des heures durant. Comme à son habitude, mon père prit soin de me nourrir, me laver, et me mit au lit non sans m’avoir lu l’un des contes de Beedle le Barde. Je feintai le sommeil, et bientôt, il s’éloigna de ma chambre pour regagner la sienne où ma mère trônait toujours sur sa chaise d’osier. Je les entendis parler, crier même, et pleurer. Lorsque je m’approchai à pas de loup de la chambre conjugale, je vis par la porte entrouverte, mon père agenouillé aux pieds de ma mère, qui serrait toujours le nourrisson dans ses bras protecteurs. « Lizbeth, pose cette poupée. Cela ne le fera pas revenir. » Des larmes coulaient sur les joues creuses de mon père, il souffrait, cet homme qui était mon héro. Ma mère quant à elle, ne semblait avoir aucune réaction, son regard perdu dans le vague ne donnait aucun signe de vie. Au fond de moi, je savais qu’elle était morte en même temps que l’enfant qu’elle avait mis au monde, mort-né. Mon petit frère, Archange. Ma mère était une femme resplendissante et heureuse autrefois. Mais la perte de son second enfant l’avait anéanti. J’étais trop jeune pour comprendre l’étendu de la souffrance qu’elle endurait, et dans mon esprit d’enfant, je ne voyais en elle qu’un monstre d’égoïsme : car elle m’avait abandonné dès lors qu’Archange nous avait quitté. Je ne garde que très peu de souvenirs de cet enfant, il ne me manque pas vraiment, quelqu’un que l’on ne connait pas ne peut pas nous manquer. Mais je lui en veux de m’avoir ainsi volé ma mère. Enfin, elle parla : c’était la première fois depuis des jours. Sa voix était rauque et basse, dénuée de toute émotion. « Je veux faire baptiser Elisheva. » Mon père se redressa, surpris par la voix de sa femme. Il secoua la tête, posa une main apaisante sur son genou. « La religion, c’est pour les moldus, Liz. » Ma mère secoua la tête, ses cheveux blonds ondulant autour de ses épaules si frêles et fragiles. « Les moldus ne sont pas si sots que tu ne le penses. » La colère filtra dans les yeux de mon géniteur qui ne pouvait entendre de telles paroles. Élevé dans une famille de sang pur et conservatrice, Thomas Wilkes n’avait jamais entendu qu’un discours molduphobe, et le fait que sa propre femme n’épouse pas ses idées le mettait hors de lui. Il se redressa vivement, son regard dur agressant Lizbeth. « J’ai accepté beaucoup de choses, Liz. Des noms bibliques pour nos enfants, un mariage à l’église. Mais il est temps de mettre un terme à toutes ces foutaises. Il n’y a pas de Dieu tout-puissant qui guide nos pas, il n’y a que ta volonté et tes choix. Et tu as choisis de baisser les bras. » Je ne le savais pas encore, mais ces paroles allaient réveiller en moi une haine d’un nouveau genre envers la religion, les moldus et ma mère. Elle nous abandonnait pour un monde qui n’était pas le nôtre, la spiritualité n’en pouvait plus de l’éloigner de moi. Ma relation avec ma mère se dégrada au fil des années, j’avais beau l’aimer d’un amour inconditionnel, je ne lui pardonnais pas cet abandon.

Je grandis dans un climat familial assez stable. Mon père était un père exemplaire, il m’éleva avec sagesse, douceur et culture. Héritier d’une riche famille, il avait les moyens de me payer des cours de piano, de chant, de danse, d’équitation, de mathématiques et d’histoire. Il me donna la même éducation que la sienne : une éducation très centrée sur l’importance de la pureté du sang, sur la faiblesse des moldus et la supériorité sorcière. Bonne élève, j’absorbai chacun de ses mots, telles des paroles d’évangile. Ma mère, quant à elle, n’avait pas retrouvé toutes ses capacités mentales depuis le décès d’Archange, mais semblait vivre le quotidien comme si de rien n’était. De son côté, elle tentait de me faire des cours de catéchisme, m’amenait à l’église tous les dimanches et m’emmenait dans des parcs d’enfants afin que je côtoie les petits moldus. Elle dut cependant arrêter le jour où mes pouvoirs se manifestèrent à l’encontre de l’un d’entre eux, qui perdit bien malencontreusement toute sa chevelure de chérubin.


Je passais tous mes étés sur le bord de la côte irlandaise, chez mes grands parents maternels. C’était des gens aimants et adorables qui s’occupaient de moi durant deux mois avec la plus grande douceur. Mon grand père m’emmenait pêcher et ma grand-mère m’apprenait à tricoter et à faire des spécialités culinaires. Ils m’apprirent à nager, à chasser, à faire du vélo. L’année de mes dix ans cependant, un drame survint. J’étais au bord d’un ruisseau, perdu dans la forêt, aux côtés de mon grand père, lorsqu’une explosion retentit derrière nous. Mon grand père comprit immédiatement que quelque chose avait mal tourné, et nous nous mirent à courir à travers bois pour regagner le cottage. Lorsque nous arrivâmes, des flammes hautes de plus d’un mètre sortaient des fenêtres, et une épaisse fumée s’échappait de chaque porte. « Reste là, Lily. » Et avant même que je n’ai le temps de le dissuader, il pénétra la maison en feu, parti à la recherche de sa tendre moitié. Je restai totalement pétrifiée devant ce feu dévorant, se reflétant dans mes prunelles océan. Que s’était-il passé ? Comment ma grand-mère avait elle pu ne pas voir que le feu menaçait ? Mes grands parents étaient des gens très conservateurs, et n’utilisaient que la magie pour vivre. Ainsi, le gaz ou la cheminé ne pouvaient être mis en cause. Alors comment ? Mais il y avait en réalité de milliers de possibilités : un sort qui tourne mal, ma grand-mère qui s’endort alors que quelque chose cuit dans le four, un incendie volontaire, ou encore l’un des multiples objets ramenés de leurs expéditions qui explose. La fumée avait atteint le village d’à côté, et déjà les pompiers moldus arrivaient avec leur grands tuyaux rouges prêts à cracher de l’eau. L’un d’entre eux s’approcha de moi, et me demanda doucement « Ce sont tes parents qui habitent là ? » J’hochai la tête, incapable de parler, le feu m’hypnotisait, sans que je ne puisse m’en détourner. Mes grands-parents étaient de grands sorciers, ils ne pouvaient pas mourir dans ces flammes de l’enfer. Les minutes passèrent, et lorsqu’au bout d’une heure, les pompiers vinrent à bout de l’incendie, on vint me chercher. J’avais la gorge et les yeux qui me brûlaient à cause de la fumée, et ce fut avec difficulté que je pus enfin prendre la parole « Ils sont morts ? » Le moldu baissa les yeux, et n’osa me répondre. Il passa un bras autour de mes épaules et se contenta de m’assurer qu’ils avaient contacté mes parents et qu’ils arriveraient bientôt. Mais cela n’avait aucune importance : mes grands-parents étaient morts, et ces putains de moldus n’avaient rien réussit à faire pour les sauver. S’il y avait eu des sorciers dans les parages, ils auraient pu éteindre les flammes bien plus vite… La douleur me transperça le cœur dès lors que je réalisai la perte des êtres qui m’étaient si chers. Je ne pleurais pas cependant, bien trop traumatisée par ce que j’avais vu : les flammes, mon grand père qui se jette dans la maison brasier, mes grands parents qui n’en ressortent pas, qui se consument alors que personne ne fasse rien. Je développais inconsciemment une phobie incontrôlable pour le feu, et chaque craquement d’allumette provoquait en moi un frisson insoutenable.

La mort de mes grands parents provoqua en moi de grands troubles que je ne parvins pas à régler. Les années passèrent et leur fantôme ne cessait de me hanter, souvent, il me semblait les croiser au coin d’une ruelle, mais ce n’était jamais eux, bien sûr. J’arrivai à Poudlard l’année de mes quatorze ans, et le Choixpeau dut se décider. « Une Wilkes ? Toute ta famille est allée à Serpentard, n’est-ce pas ? L’ambition et la ruse font partie de vos gênes. Mais je décèle en toi la curiosité et l’intelligence souveraine de Rowena. Ta douceur et le mystère qui t’entourent ne font pas de toi un serpent, mais bien un aigle royal, impérial qui jette un regard altier sur le monde qui l’entoure. » SERDAIGLE. Qu’importait de la maison, l’avenir s’offrait à moi.

A Poudlard, personne ne connait vraiment mon nom. On oublie vite ceux qui n’ont pas servit la nation. Mon grand père, pourtant, était un mangemort fidèle et loyal à la cause anti-moldu. J’évitai de le rappeler cependant, quand je réalisais bien vite que les descendants de mangemorts n’étaient pas les plus appréciés dans les rangs de l’école. Le fait d’être à Serdaigle me sauva la mise, car la plus part des autres descendants étaient tous établis à Serpentard. Lorsque l’on devenait un peu trop pressant en m’interrogeant sur mes origines, je préférai m’inventer une vie, restant bien secrète sur la pureté de mon sang. Je cultivai un amour bien ancrée pour le secret, j’aimais me cacher de l’oreille publique, et passer totalement inaperçu. J’étais une étudiante douce et calme, bonne élève, érudite. Je n’aimais pas spécialement m’entourer d’amis trop proches et trop nombreux, car ils devenaient tout de suite bien trop curieux. Bientôt, des bruits de couloirs se mirent à monter, et évidemment, on en vint à me demander mon avis. Nous étions installés dans la salle commune de Serdaigle, et quelques uns de mes camardes s’étaient assis autour de moi. Clara haranguait déjà la foule pour obtenir l’avis de chacun. « Il paraît que la progéniture des mangemorts veut se rebeller. J’ai entendus Mackintosh le dire. » Un murmure s’éleva du groupe d’élèves. Chacun allant de son petit commentaire. On en vint à parler de la pureté du sang : aujourd’hui ce n’était plus important, il fallait étendre le mariage mixte avec les moldus, car c’était l’unique solution pour sauver la communauté sorcière. « Et toi, Sheva, t’en penses quoi ? » Je détournai les yeux de mon livre, pour les poser sur la malheureuse qui avait osé m’interrompre. « J’en pense qu’une rébellion serait légitime. Écoutez-vous bafouer leurs noms. Sont-ils responsables de ce que leurs ancêtres ont fait ? Toi Clara, on sait tous qu’à part le train, tout est passé sur ta sœur. Est-ce que tu es responsable de sa débauche ? » Mon commentaire en fit sourire quelques uns, et d’autres affichèrent une mine outrée. L’intéressée, quant à elle, resta silencieuse, tandis que je me levai pour regagner le dortoir. Avant de disparaître cependant, je murmurai à qui voulait l’entendre « Cessez de les juger, et tentez de les comprendre. Un peu de tolérance dans cette société extrémiste ne ferait pas de mal. Un mariage avec les moldus, et puis quoi encore, un syndicat pour les elfes ? » Et je disparus dans l’escalier, les laissant discuter des mes paroles, j’entendis Clara rétorquer « Mais vous ne voyez pas qu’elle plaisantait ? » Pas vraiment, en réalité.

J’étais en avant dernière année, et je crois bien que très peu de gens savaient que j’existais. Je me faisais très discrète, voulant passer inaperçu à la fois en cours, lors des repas ou bien à la bibliothèque. J’aimais entendre dire « Elisheva ? Non, ça ne me dit rien ». Mais bientôt, on viendrait à faire des recherches sur mon nom, car Wilkes apparaissait dans quelques ouvrages oubliés au fond de la réserve, ma sérénité n’était qu’une question de temps. J’étais une élève les plus douées, sauf en potions. Car le feu incessant qui léchait le fond des chaudrons n’en pouvait plus de provoquer chez moi la peur et la crainte d’une quelconque explosion. Je feintai souvent la maladie pour ne pas assister à ces cours, tout comme ceux de Quidditch, car l’altitude n’était pas faite pour moi. Tous les jours, je prêtais l’oreille aux bruits de couloirs, attendant patiemment qu’enfin la dite rébellion ait bien lieu, je les suivrais de loin, prête à rentrer dans leur rang, le moment venu.

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