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 New world in my view [Joy]

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MessageSujet: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyDim 23 Juin - 22:13


Un grognement d'insatisfaction roula dans sa gorge quand prompt à éviter quelques troupeaux féminins Loki accéléra le pas. Mains fourrées dans les poches et dégaine de voyou va-nu-pied, il n'en attirait pas moins le regard des jeunes filles les plus aventurières, celles qui lasses de ne connaître que le prince charmant intouchable pour modèle aspiraient à séduire la bête indomptable. Ah comme il n'appréciait guère cette mi-février, lorsque les cœurs s'émouvaient et suintaient la guimauve. Si Cupidon il y avait, Loki aurait bien volontiers embroché cet ingrat ventru osant décocher ses flèches sur n'importe qui. Et ce n'était guère par vilain orgueil ni cupidité amoureuse que le jeune loup exécrait la Saint-Valentin, mais bien à cause de la pression sociale exercée par les autres et de cette atmosphère pesante enrobée de miel et de palabres chocolatées : il paraissait primordial de se pavaner aux bras de sa prétendante, et quiconque n'avait pas reçu de petit mot doux pouvait être sujet aux moqueries dégradantes. Plaire coûte que coûte, même à l'occasion de ce genre de fête puérile, était le crédo de bien trop d'adolescents. En somme la Saint Valentin était le moment rêvé pour ces petites princesses d'un jour d'accéder à la couronne de Poudlard en exaltant leur supériorité séductrice, quand ces princes pas si charmants n'étaient pas en reste et voyaient bien au-delà de la rose offerte une possibilité de se glisser plus tard dans les draps de leur donzelle. « Salut Loki. » minauda une jeune fille dont la voix sucrée suscita l'engouement de ses amies se mettant à piailler sur son passage. Une fois n'est pas coutume, Greyback fronça le nez d'agacement ( « So cuuuuute ! » gloussèrent les demoiselles qui interprétèrent le dédain pour de la gêne. Voyez comme Cupidon rend stupide), n'eut qu'une brève oeillade pour la jeune fille avant de toiser le sol qui lui parut soudain bien plus intéressant, et accéléra le pas. Le Serpentard n'avait eu pour idée que de s'échapper vers le lac glacé, là où la brise polaire chasserait les demoiselles et inviterait sa solitude, mais suite à cette énième interpellation trop lourde de sous-entendus de la journée (c'est qu'elles semblaient presque toutes se préparer pour le bal de la Saint Valentin depuis une bonne année déjà, à les voir guetter telles des charognes) le jeune homme changea de tactique et fonça droit vers la salle de métamorphose.

« Hey. » Il s'était tenu devant elle, sous son regard interdit qui jurait par la beauté et la surprise. Joy n'était par ailleurs pas la seule à s'étonner de la venue soudaine de Greyback aux portes de leur cours s'apprêtant à commencer puisque d'autres Gryffondors avisèrent la scène avec grand intérêt, maudissant déjà l'intrusion d'un vert et argent dans leur champ de vision. Néanmoins le nom bestial de l'héritier garou, son aura animale et sa dégaine antipathique pour bon nombre d'entre eux les achevèrent d'appuyer leurs regards lourds sur le brun ténébreux. Ils finirent par détourner la tête, de peur de croiser le regard assassin de Loki ou pire encore. Faisant par ailleurs fi des oreilles indiscrètes, visiblement assez téméraire pour ne pas craindre un refus de la part de Joy devant tous les lionceaux jubilatoires, le jeune homme continua sur sa lancée d'un air débonnaire. Mains dans les poches et épaules qui s'arc-boutent sous les paroles légères qu'il souhaite entreprendre, Loki ne s'avoue pas vaincu face à la curiosité appuyée des Gryffondors. Bien au contraire il s'en gausse avec allure. « J'me disais qu'on pourrait aller à la Saint-Valentin ensemble. J'en ai marre de toutes ces dindes qui pouffent pour une invitation. »

Contre toute attente, la jolie brune avait répondu par l'affirmative. Et contre toute attente, Loki vint même surenchérir l'offre en l'invitant à un bon dîner au restaurant au préalable.

***

« Au restaurant ? » La voix étonnée de son camarade corrobora la rondeur de ses pupilles pleinement écarquillées. C'est d'un soupir que Loki vint lui répondre, ne comprenant pas lui-même pourquoi il eut invité Joy pour un dîner ; il demeurait sans surprise le garçon le moins civilisé du château et il allait s'aventurer dans un lieu où les nappes sont en tissu, les plats minuscules, les fourchettes de rigueur. « C'est sorti tout seul. » bougonna-t-il sans cesser de penser au sourire malicieux que la Gryffondor lui offrit alors en retour. Ses lèvres s'étirèrent alors légèrement comme il repensa à son amie avant de se reprendre, pensées rompues par l'indignation taquine de son camarade. « Bravo, t'as plus qu'à sortir le portefeuille maintenant. » Déconfiture. Loki déglutit difficilement sa déconvenue face à la dure réalité : et avec quel argent ? Se redressant sur son lit, le jeune homme laissa son regard perdu vaquer ici et là dans le dortoir non sans comprendre que sa fierté viendrait à s'ébranler s'il annonçait à la brunette devoir annuler pour une histoire de gallions qu'il n'avait pas. Perdu dans ses pensées, Greyback n'entendit pas même son camarade quitter le dortoir puisque bien trop occupé à tenter de trouver une issue l'extirpant de cet épineux problème.

L'aération de l'esprit lui permettrait sans doute d'y voir plus clair ; c'est ainsi que s'échappant du château Loki avait entreprit une balade qu'il espérait productive, quoique ce n'était guère en ruminant sur le chemin de Pré-au-Lard qu'il assumerait son dénuement financier. Passant devant les échoppes couvertes de neige et de banderoles roses et or, le jeune homme ne put s'empêcher de plisser le nez de lassitude devant chaque restaurant qui lui parut trop cher (mais diable, avec seulement cinq noises en poche, ils l'étaient tous!), et s'arrêtant finalement devant une bijouterie le narguant de sa plus dorure. Un bref rire cynique s'échappa de ses lèvres comme il avisa tous ces bijoux ruinant les amoureux d'un jour, ni jaloux ni rancunier, seulement las de ne pouvoir combler ce soir un rendez-vous convenu par manque de moyens. Et dire que certains pouvaient s'acheter ce collier immonde toujours hors de prix malgré l'étiquette claironnant un « Occasion » valeureux, clamant la qualité du bijou déjà porté... L'illumination ne tarda pas à éveiller son cerveau pensif ; ni une ni deux Loki passa le seuil du bijoutier bondé, s'avança vers le comptoir et d'une main sûre ôta la chaîne en argent pendant à son cou – unique présent offert par une mère désabusée. La vendeuse darda le Serpentard ambitieux d'un œil d'abord méprisant mais pétillant d'une cupidité à peine dissimulée à la vue du bijou de belle manufacture. « Je veux le revendre. » « En argent ? » siffla-t-elle avant de s'emparer du collier et de l'observer d'un angle professionnel. Le haussement d'épaules de Loki témoigna de l'ignorance de ce dernier sur la question, irritant au passage la vendeuse dont les traits s'apparentaient en l'instant à ceux d'un gobelin avare. « En argent. » confirma-t-elle comme pour s'autocongratuler de sa supériorité en la matière. « Je peux vous le reprendre pour neuf gallions. » Pas même de quoi se payer deux entrecôtes et un bon dessert. « Douze. » argua-t-il d'un sourire carnassier, sûr de lui et intraitable négociateur malgré le hochement de tête négatif de la vieille femme. Emporté par le dédain de cette dernière, Loki reprit alors de plus belle, plus ingénieux et plus vorace, de quoi adoucir la pupille de son interlocutrice lorsqu'elle reconnut à qui elle avait affaire. « Treize. Et j'oublierai votre existence à la prochaine pleine lune. » Ah ces yeux féroces, cette bouche guerrière, ce rictus vorace... Nul doute, un Greyback lui faisait face aussi la vendeuse opina du chef avant de forcer son sourire et de lui tendre une bourse de cuir pleine de ses gallions : « Et voilà pour vous ! »

Le portefeuille ainsi rempli, Loki repartit satisfait vers Poudlard. La tête légère, le ventre vide. Oui, ce soir ils pourraient manger jusqu'à s'en repaître.

***

Le jeune loup avait rejoint son 'rencart' aux portes du château quelques heures plus tard, n'ayant cependant pas fait un seul effort vestimentaire. Vêtu d'un jean et d'une chemise noire, un manteau de bonne fortune pour lutter contre le froid et une main passée dans sa tignasse hirsute en guise de coiffage, Loki ne s'était guère senti gêné d'accompagner Joy jusqu'à un des restaurants luxueux de Pré-au-Lard. La tête ahurie du serveur lorsqu'ils prirent place à table l'amusa bien au contraire, quoique une fois son regard posé sur les (trop) nombreux couverts le taquin déchanta bien vite. « Ils ont oublié de ranger les couverts en trop, tu crois ? » demanda-t-il très sérieusement à la Gryffondor ayant pris place en face de lui, levant et matant d'un regard suspect une des fourchettes à trois dents.

La soirée promettait d'être cocasse.

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Mara Weasley
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyMar 25 Juin - 11:39

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'cause the reason that i'm here is the same through all these years not changing, not changing anything at all


« Je vais mettre ma longue robe bleue – tu vois laquelle ? – comme ça, on sera assortis. », gloussait une adorable blondinette, portant fébrilement ses quatorze – peut-être quinze – balais et son cœur encore erratique à l'idée de ce fantastique bal qui s'annonçait. Nonchalamment adossée au mur, son sac noir en bandoulière complètement usé, elle faisait claquer sa langue, grognait imperceptiblement, ou faisait la moue, chaque fois qu'un troupeau de gamines naïves et extatiques depuis l'annonce de la célébration de la St-Valentin au sein du château. Elle ne parvenait même pas à se concentrer sur les frasques de trois Gryffondor de son année, qui se donnaient allègrement en spectacle, pas soucieux le moins du monde que le fameux bal approche sans qu'ils aient encore de cavalière à leurs bras. Parfois, ils s'arrêtaient dans leurs boutades, survolaient leurs camarades femelles des yeux, appuyant parfois le regard sur une tête ou une autre. Joy détesta se sentir épiée, ce jour-là. En vérité, elle détestait à peu près tout ce qui était en rapport avec cette fête qu'elle jugeait complètement stupide. Déjà, parce que les filles semblaient parfois réduites à ne faire que babiller à propos de la tenue parfaite à porter, du cavalier de leurs rêves et de la manière dont elles voulaient absolument que la soirée se déroule – lumière tamisée, musique lascive, un regard insistant ; on se croyait franchement dans un mauvais film pré-pubère à l'eau de rose – ; pendant ce temps, les garçons redoublaient de bêtises, ne cherchant qu'à se faire remarquer, attirer les regards envieux de jolies demoiselles en quête d'un partenaire. Ainsi, Cupidon ne se contentait pas de décocher ses flèches mais venait lobotomiser la cervelle de tous les étudiants pour une semaine, au moins. Elle aurait pu se rendre à la soirée avec Bryndren, ils se seraient installés au coin d'une table isolée du reste de la salle, auraient bu avec délectation quelques verres avant de rire devant les airs penauds de certains, furieux d'autres ; ils auraient bien pu danser quelques instants, se soufflant à l'oreille quelques boutades et ils auraient ri, comme toujours. Sauf qu'elle avait été catégorique cette fois-ci : cette rupture était bien définitive. Pas de retour en arrière possible. Elle haussa mollement les épaules, se cantonnant dans l'idée qu'elle pourrait très bien faire tout cela toute seule ; ne lui restait plus qu'à – surtout – éviter les ardeurs de ses camarades filles qui n'arrêteraient pas de la tanner pour qu'elle enfile une véritable robe pour ce soir-là. Elle débarquerait en jean, dans un pull deux fois trop grand piqué à Tristam et viendrait faire un beau pied de nez à tous ces imbéciles heureux avant d'aller trinquer avec ses amis et d'aussitôt passer le reste de la soirée au bord du lac noir, respirant le grand air frais, imperméable à la musique qui viendrait érafler ses pauvres oreilles, ivre, un peu, mais heureuse dans son ivresse, elle se laisserait tomber sur le sol herbeux et passerait sa nuit à contempler les étoiles, riant par intermittence d'une plaisanterie de son père qui se rappellerait à sa mémoire. Elle pourrait tout aussi bien réquisitionner Tristam, mais craignait qu'il ait déjà proposé à une jolie Serdaigle de l'accompagner et de ruiner sa soirée. Qu'importe, tout s'annonçait très bien. Elle pourrait se prélasser dans la fraicheur de la nuit et...

Soudain, les Gryffondor cessèrent leurs jérémiades insouciantes, les filles arrêtèrent leurs babillages horripilants et Joy crut accueillir leur professeur de métamorphoses comme une âme charitable venue lui porter secours, prête à l'en remercier. Au lieu de quoi, orbes abyssales et crinière désordonnée fut le lot de son interlocuteur. « Hey. » D'abord interdite, elle accueillit ensuite Loki avec un large sourire, presque fière de piquer autant l'intérêt de sa classe qui n'en revenait toujours pas de voir venir un Serpentard à l'encontre de Galadriel Weasley sans la moindre arrière-pensée douteuse ou l'envie de la réduire en charpies. Elle eut envie de se saisir de son bras et de l'entraîner avec elle loin de cette foutue salle de métamorphoses dans ce cours où elle s'ennuierait de pied ferme pour devoir supporter ou bien les ragots colportés à nouveau sur ce tristement fameux quatorze février, ou bien devoir écouter plus ou moins attentivement quelque leçon dont elle s'était désintéressée depuis bien longtemps. Elle avait envie de sécher, et le brun lui promettait une heure autrement plus intéressante qu'un cours signé Grenderwolf ; pourtant, du haut de sa nonchalance propre, mains dans les poches et drapé de son charme indifférent, Greyback la prit rapidement au dépourvu : « J'me disais qu'on pourrait aller à la Saint-Valentin ensemble. J'en ai marre de toutes ces dindes qui pouffent pour une invitation. » Elle l'aurait volontiers fait un instant tourné un bourrique, ronchonnant dans un sourire amusé qu'elle n'aimait pas être considérée comme un simple alibi ; mais, pour connaître autant son ego que la défervescence avec laquelle les Gryffondor se moqueraient si elle venait à simplement émettre la moindre incertitude quant à la possibilité de l'accompagner, elle ne mit guère de temps avant de hocher simplement la tête dans un sourire complice. Et lui, non content de cette invitation surprise, qui poussait le vice jusqu'à la prendre au dépourvu en l'invitant au restaurant.

En entrant dans la classe, elle sut qu'il ne s'agirait ni d'écouter les babillages incessants, ni d'au moins faire semblait de suivre le cours. Au lieu de quoi, elle aurait bien besoin de toute l'heure pour assimiler la nouvelle.

_______________________________________

Ses camarades de dortoir n'avaient cessé de s'étonner, dans de longs discours grandiloquents, qu'elle ait pu accepter l'invitation d'un Serpentard, bien qu'il s'agisse de Loki Greyback, ancien amant et ami cher aujourd'hui. Elle s'était contentée d'accompagner leurs paroles d'un vague haussement d'épaules tandis qu'elle s'attelait à coiffer sa crinière d'ébène et qu'une autre Gryffondor passa derrière elle pour les lui attacher en un haut chigné mais, rebelles, quelques mèches s'empressèrent aussitôt de s'en échapper, venant encadrer délicatement son visage d'opale. Une rouge et or plissa le nez en l'avisant. « Ta dernière marque te suffit plus, peut-être ? » À son tour, Joy baissa les yeux vers son cou, encore souillé d'une trace un tantinet plus rouge, les incisives du Serpentard laissaient leurs marques qui rechignaient toujours à s'effacer. Pourtant, elle demeura imperméable aux commentaires plus sarcastiques et, enfilant un manteau sombre, elle ouvrit la porte, s'apprêtant à s'échapper à la dérobée lorsqu'une autre de ses camarades l'interpella : « Oublie pas de revenir ici après, pour qu'on se prépare pour le baaal ! », roucoula-t-elle avant qu'une autre ne lui balance son oreiller en pleine figure, la faisant chanceler puis s'écrouler sous le rire dans un délicieux méli-mélo de rires et de cris faussement indignés. C'est dans un large sourire que Galadriel referma la porte derrière elle et dévala les marches jusqu'à l'entrée du château. Parvenue en face de lui, elle se saisit simplement de son bras et arpenta les rues de Pré-au-Lard avec une joie futile, de savoir que, finalement, sa soirée s'annonçait prometteuse ; se targuant silencieusement qu'elle ne perdait pas au change et, dans le pire des cas, elle pourrait bien mettre son plan à exécution concernant le lac noir, juste qu'elle aurait un camarade de fortune avec elle. Et quel camarade ! Elle laissa couler un regard sur lui, détaillant sa tenue négligée comme à son habitude, Joy se sentit aussitôt soulagée de ne pas avoir écouté ses amies et d'avoir refusé d'enfiler sa robe dés le début. Déjà qu'elle n'était pas à l'aise avec le bout de tissu. Un léger sourire taquin ourlant ses lèvres, elle demanda finalement : « Tu comptes rester comme ça toute la soirée ? » Lueur mutine au fond des yeux, penchant délicatement la tête sur le côté tandis qu'elle le vrillait de son regard vairon, elle se laissait docilement diriger à travers les rues, s'étonnant parfois du chemin arpenté car il ne menait qu'à des quartiers plus luxueux de Pré-au-Lard. Elle se contenta d'entrouvrir simplement les lèvres, désarçonnée, en apercevant l'enseigne du restaurant dans lequel il l'emmenait pour avoir déjà vaguement entendu que, si le menu n'était pas forcément hors de prix, le porte-feuille avait l'habitude d'en prendre un sacré coup.

Ignorant les regards ahuris de toute l'assemblée, ils prirent tranquillement place, Joy levant les yeux au ciel dans un sourire complice à l'adresse de Loki lorsque le serveur insista pour tirer sa chaise afin qu'elle prenne place. Réhaussant les yeux, elle intercepta l'air brièvement déconfit du brun tandis qu'il détaillait les couverts disposés de part et d'autre de son assiette. « Ils ne vont pas te sauter à la figure, tu sais ? », lança-t-elle, taquine, tandis qu'il lui demanda, très sérieusement. « Ils ont oublié de ranger les couverts en trop, tu crois ? » Elle dut se mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire avant de le couvrir d'un regard amusé, mais tendre, pas moqueur. Faisant fi du regard désapprobateur du serveur qui continuait de les observer du coin de l'œil, elle avança son bras et vint délicatement poser ses doigts sur les couverts avant d'en ôter quelques uns. « Pour le poisson. », expliqua-t-elle dans une adorable moue amusée. « J'pense pas que t'en auras besoin, du coup. » Elle posa alors à côté de son assiette, au bord de la table et, aussitôt, un serveur sorti de nulle part vint les chercher, l'air très noble quoiqu'elle le qualifia davantage de snobinard. Joy laissa ses yeux vagabonder sur les murs, la décoration, et n'en fut que plus émerveillée. « Whaou, si j'avais su que tu m’emmènerais dans un endroit aussi chic, j'aurai fait un effort... », fit-elle en laissant couler son regard vairon sur sa tenue. La gorge élancée, elle avait la silhouette désuète, soulignée par un pantalon sombre mais élégant et un chemisier en soie généreusement prêté par une camarade – qu'elle s'était targuée de refuser pendant de longues minutes – tandis qu'une autre Gryffondor avait pendu deux perles languides à ses oreilles, bien malgré les trépignements de Joy qui ne cessait de leur rappeler qu'elles la préparaient pour un rendez-vous avec un Serpentard, quand même – bien qu'elle porta une affection toute particulière à l'encontre dudit Serpentard –. Elle vint enfouir sa joue dans le creux de sa main, ne se souciant guère du fait que ce n'était pas une attitude à adopter dans un endroit comme celui-ci. « Et tout ça pour échapper à quelques dindes qui ne font que pouffer. J'en serai presque flattée. » Oui, une belle soirée qui s'annonçait là.
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyMar 25 Juin - 21:29

Le faste des lieux n'aidait guère à mettre le jeune loup à son aise, lui qui pourtant savait s'imposer avec prestance et audace où qu'il puisse se trouver. L'ultime propreté du restaurant, ces nappes en tissu, cette musique d'ascenseur et ces clients portant sur eux toute la richesse extérieure qu'ils aimaient à exposer tels des paons, tout cela ne prétendait faire partie de son monde. Ce fut pourtant d'un regard nullement impressionné que Loki darda brièvement les alentours, d'un émoi en carton face au luxe de ce contexte grandiose ; la seule valeur à ses yeux s'avérait être sa chère amie déconcertée par l'invitation impromptue de Greyback. Et diable, elle pouvait l'être. Car même le loup s'était gargarisé par son propre étonnement, lui qui eut la bonne initiative de l'amener à sa table sans qu'il ne comprenne pourquoi telle spontanéité put traverser son cerveau sur le coup. Heureux, sans doute, que la belle Gryffondor accepte sa modeste requête sans broncher, tout fier qu'il était d'épingler du coin de l'oeil la mine déconfite de ses comparses rouge et or dont la pâleur appelait à leurs résignations moyen-âgeuses : peut-être avaient-ils pensé qu'un serpent et une lionne était contre nature. Grand bien leur en fasse, Loki s'avérait plus canidé que reptilien.

Le jeune homme huma l'air avec avidité et discrétion, quoique le plissement de nez résultant de l'absence totale d'effluves savoureuses au profit de parfums trop chargés des clientes ne fut pas tant pondéré. Bien vite, son regard se détourna sur les trop nombreux couverts comme il ignora l'oeillade dédaigneuse du serveur aux allures de macareux, préférant la douceur innée de Joy venant couvrir de ses mains complices les fourchettes et couteaux en trop désappointant son ami. « Pour le poisson. » Ah. Quelle étrange coutume tout de même, pensa-t-il non sans observer d'avantage cette fourchette édentée qui lui inspira un léger mépris, autant par l'apparence pouilleuse qu'elle avait (trois dents seulement, vous rendez-vous compte ? Ridicule!) que par sa fonction (du poisson, et puis quoi encore). L'incommodation de Loki fut néanmoins éphémère puisque l'un des serveurs se résigna à les débarrasser ; l'employé avait des airs pincés avec ses pommettes saillantes, son grand nez aquilin et son porte de tête droit comme un pic. Le Serpentard l'observa s'éloigner non sans un bref rire moqueur, bientôt rattrapé par la jolie Galadriel qui s'inquiéta de ses habits.  « Whaou, si j'avais su que tu m’emmènerais dans un endroit aussi chic, j'aurai fait un effort... » Et il darda légèrement interdit la tenue gracieuse de son invitée, dont le blanc satiné dorlotait l'épiderme laiteux de son visage délicat. Sous ses airs de garçonne se savourait une sensualité insoupçonnée qui attira bien sûr l'attention de Loki, lequel revint bien vite à sa propre tenue néanmoins. « Tu comptes rester comme ça toute la soirée ? » , cette question innocente frappa en son esprit alors qu'il se rendit compte, probablement pour la première fois, du décalage éhonté dont il put faire preuve entre l'intrigante demoiselle et lui-même. Ses yeux mordorés glissèrent discrètement sur sa chemise en coton avant de couler sur les silhouettes alentours : bijoux trop lourds d'apparat, jolies robes et somptueux costumes étaient de rigueur. Oh non pas que le jeune loup put soudain se sentir gêné d'être lui-même, mais il vint à se demander s'il n'avait pas été plus plaisant pour Joy qu'il puisse s'aligner, pour une fois, sur les bonnes mœurs sorcières. Juste une fois. Pour faire plaisir à qui, on se le demanderait presque... « Oui moi aussi. » souffla-t-il songeur, quand sortant soudain de sa léthargie il se rendit compte de l'énormité de sa réponse. Au moins eut-il réussi à faire sourire la Gryffondor par sa maladresse inhabituelle de ce soir.

Les menus ne tardèrent pas à arriver sur la table, glissées par des mains expertes ainsi que des lèvres pompeuses leur suggérant le plat du jour. Ah mais Loki n'écoutait pas, son regard déjà porté sur les intitulés appelant à la barbaque bien saignante ; il dut d'ailleurs faire un effort surhumain pour quitter la carte aux délices des yeux et observer la jolie brune qui, soit dit en passant, était tout de même bien plus appétissante. « Et tout ça pour échapper à quelques dindes qui ne font que pouffer. J'en serai presque flattée. » « C'est la première fois que j'invite une fil... jeune femme, au restaurant. » affirma-t-il débonnaire, retrouvant son entrain insouciant et son charme brut. « J'ai choisi au hasard, la devanture me paraissait bien. » Haussement d'épaules corroborant l'incapacité du jeune loup à choisir quelque soirée moins par romantisme que par pur pragmatisme. Par ailleurs il avait encore bien du mal à analyser sa propre invitation spontanée ; pourquoi Joy et pas une autre ? Pourquoi donc, finalement, lui faire 'honneur' de sorte à être la première qu'il eut invité à une table de restaurant ? Autant de questions demeurant pour le moment sans réponses, lesquelles préféraient s'enfouir sous les cendres de son subconscient. Quoiqu'il en soit, Loki se sentait bien malgré un environnement peu propice à ses aises, préférant se noyer dans l'immensité des yeux satinés de Joy que dans le faste alentours.

« Avez-vous choisi ? » Une voix nasillarde et hautaine vint interrompre leurs prompts échanges, et lorsque le regard du loup croisa le profil du pingouin, un rictus joueur ne put que ourler ses lèvres. « Un hamburger pour moi. » argua-t-il fièrement, puisque ayant bien vite compris que la politique de la maisonnée était de faire du client le roi en toutes occasions. Le serveur devint alors livide avant de se reprendre et de se gausser avec condescendance. « Un hamburger ? » « Du pain, de la viande. Un hamburger. » Haussement d'épaules insolent qui eut tôt fait d'affirmer à l'employé que son client rebelle n'en démordrait pas. Aussi acquiesça-t-il dans un sourire hypocrite, prit la commande de Joy, et tourna les talons non sans raidir le dos. « Hey Joy, tu t'rappelles... La batte que t'avais perdu y a trois ans ? J'crois qu'on l'a retrouvée. » souffla-t-il semi hilare comme il toisa la démarche coincée du serveur partant vers les cuisines.
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Mara Weasley
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptySam 29 Juin - 19:16

Elle n'aimait pas réellement ces établissements où le mot d'ordre était d'étaler toute sa richesse, de lâcher, presque vulgairement, quelques liasses de billets de leurs airs pompeux, exhibitionnistes du fric, proxénètes de l'argent. Certains auraient sans doute eu le mauvais goût de faire remarquer que, pour une Weasley, il n'y avait rien d'étonnant ; réputation de rouquins va-nus-pieds qui leur collait à la peau. Quoiqu'il en soit, elle n'avait côtoyé des restaurants comme celui-ci qu'à de très rares occasions, une fois, peut-être deux ; à l'occasion d'un anniversaire de mariage où George avait souhaité impressionner Angelina mais avait fini par céder à son naturel gentiment moqueur, un brin satyrique, caricaturant cette petite bourgeoisie qui lui inspirait moins de mépris que de la consternation. Ainsi, Galadriel avait appris à faire fi des regards outrés qui se posaient sur un chemisier dépourvu d'une étiquette qui scanderait aux yeux de tous combien l'habit était hors de prix, que si le commun des mortels devait accumuler des mois de salaire pour se le payer, cette petite élite n'avait qu'à claquer des doigts pour flamber la fortune familiale. Et pourtant, elle n'en démordait pas, avait toujours appris à se faire les dents sur ces différences qu'on pointait des doigts, forgeant ses armes avec les coups autrefois encaissés. On se moquait de son appartenance à la famille Weasley, de son sang prétendument pur mais complètement vicié par une affection particulière pour le monde moldu ; eh bien, soit, elle s'affichait ainsi, scandait son patronyme à qui voulait l'entendre, n'hésitait pas à s'épancher, des heures durant, à propos d'une invention moldue que d'autres considéraient comme basique alors qu'elle demeurait émerveillée, en dépit du temps. Ainsi, les regards la gargarisèrent plus qu'ils ne l'intimidèrent, lui imposant de garder la tête haute, sourire serein d'apparat, le torse bombé. S'ils souhaitaient l'effrayer, ils risquaient d'être déçus ; c'était à une Gryffondor, une vraie, que tous ces petits banlieusards s'apprêtaient à se frotter.

Elle jouait plus de cette volonté de les faire se sentir inopinés dans ce décor luxueux, soufflant dans un petit sourire que, si elle avait su, elle aurait multiplié les attentions quant à sa tenue. Rien n'était plus faux, pourtant ; peut-être même que, insolente et impulsive, elle aurait poussé le vice jusqu'à venir encore vêtue de sa tenue de Quidditch, juste pour voir tous ces gentilshommes et leurs bonnes femmes s'étrangler avec leurs fourchettes en argent. Oh oui, tout bonnement génial. « Oui moi aussi. » Réponse soufflée, un peu absente, à l'instar de celui qui l'avait formulée. Aussitôt, elle croisa son regard vairon avec le sien, inquisitrice, arquant délicatement un sourcil tandis qu'elle le dardait de ses prunelles curieuses. « Pourquoi ? », fit-elle simplement avant d'estimer se montrer peut-être trop sibylline dans ses paroles et de laisser un silence de quelques secondes avant de renchérir. D'abord, elle inclina doucement sa tête sur le côté, la joue toujours enfoncée dans le creux de sa main, un petit sourire amusé ourlant ses lèvres à l'entente de cet aveu inattendu de sa part : « Ça n'aurait pas été toi, sinon. Et je te l'ai déjà dit, que je préférais ton allure de mauvais garçon, plutôt que le style aristo-coincé de tous ces pingouins en costard cravate ; on dirait qu'ils vont se décrocher la mâchoire, à vouloir garder la tête haute, parce qu'ils le valent bien. » Un couple de quinquagénaires les regardait d'un air courroucé et répugné par intermittence, les reluquant de la tête aux pieds et estimant certainement qu'ils n'étaient pas à leur place ici. Et Joy, d'accompagner sa tendre remarque d'un regard peu amène à leur intention, levant la tête bien haut – prête à se décrocher la mâchoire à son tour –, avant de tourner à nouveau son attention vers Loki, soudain plus douce. Un serveur à l'air trop serré dans son costume car il avait la démarche d'un canard, leur glissa le menu entre les mains, les informant, dans une prose proche d'une poésie suintante d'arrogance, des plats du jour aux intitulés si sibyllins qu'elle n'aurait su dire s'ils comptaient lui mettre une escalope de poulet ou des écailles de dragon dans son assiette. Comme imperméable aux conseils du bonhomme qui s'en alla quelques instants, l'air visiblement renfrogné, ses yeux balayaient vaguement, l'air un peu ennuyé, les noms des plats, sans que jamais aucun ne vienne piquer son intérêt. « C'est la première fois que j'invite une fil... jeune femme, au restaurant. » Elle ne put s'empêcher de sourire en le voyant se corriger tout seul, un peu flattée, aussi, quoiqu'elle n'en laissa rien paraître – du moins, à son humble avis – tandis qu'il l'informait, nonchalant, d'avoir choisi ce restaurant-ci pour une simple question de devanture. « Oh, mais dans ce cas, j'ai la responsabilité de ne pas te décevoir ; histoire que tu attribues ce privilèges à d'autres...  jeunes femmes. » Malicieuse et mutine, comme à son habitude, faussement impressionnée de cette pseudo-responsabilité ou éprouvant la moindre pression quant à être la première. Après tout, lui aussi avait déjà décoché la première place, pour elle, dans un autre domaine, et il n'avait pas semblé un seul instant s'en laisser surpris, encore moins intimidé.

« Avez-vous choisi ? » Elle leva ses yeux vers le visage quelque peu émacié du serveur quoique s'appliquant à afficher un air hautain mais faussement cordial à leur encontre. Avisant le demi-sourire de Loki, elle attendit la suite avec impatience, se doutant d'ores et déjà qu'il prendrait un malin plaisir à faire tourner le pauvre homme en bourrique. « Un hamburger pour moi. » Autant devant l'assurance affichée du Serpentard que l'air, décontenancé puis dérouté du serveur, Joy dut porter une main à ses lèvres, étouffant maladroitement le rire qui lui brûlait la gorge, tout à coup. Mais, professionnel jusqu'au bout – au moins, put-elle lui accorder cette seule et unique qualité –, il se recomposa rapidement un visage sérieux et presque impassible, répétant, vaguement condescendant : « Un hamburger ? » Et Loki, n'en démordant pas, toujours gaussé dans cette attitude rebelle et tant sûr de lui que cela conférait davantage au charisme brutal dont il s'auréolait instinctivement, de répondre, sur le même ton : « Du pain, de la viande. Un hamburger. » Galadriel leva délicatement sa main, et fut, l'espace d'une seconde, accueillie comme une âme charitable et aide bienvenue par le regard, presque reconnaissant du serveur, de le sortir de pareille situation, aussi délicate fut-elle pour lui ; pourtant, cruelle, elle leva finalement seulement son index et son majeur. « Deux. », surenchérit-elle en couvant le pauvre homme d'un regard amusé et un peu ravi. L'autre d'acquiescer raidement, avant de prendre aussitôt la fuite, sans demander son reste. La voix de Loki porta ses yeux jusqu'aux siens. « Hey Joy, tu t'rappelles... La batte que t'avais perdu il y a trois ans ? J'crois qu'on l'a retrouvée... » Et de rapporter aussitôt son regard acéré sur la démarche, raide et tendue, du serveur, continuant de se pavaner entre les tables, à l'instar d'un canard boiteux. L'air faussement consterné, les yeux encore rivés sur la nuque de leur victime de fortune, elle répondit doucement : « Je suis sûre que tous les Cognards qui ont disparu y sont aussi... » Et de croiser son regard, encore amusé, avant d'éclater de rire, accaparant tous les regards vers eux et leur répondant, toute parée d'insolence, d'un regard suave et ô combien hypocrite. « Je l'imagine déjà en train de supplier ses collègues de prendre sa place ; tu risques de le réduire aux larmes avant le dessert, Greyback. » Sourire en coin, yeux pétillants, elle l'observait, avant de tilter, comme à retardement et, un peu désarçonnée – bien que cela lui fit du mal de l'avouer –, elle le questionna alors, en fronçant doucement les sourcils : « Parce que tu te souviens de ma batte ? » Certes, c'était à l'époque où ils étaient ensembles et, certes, elle avait du le bassiner toute une soirée à ce propos ; mais qu'est-ce que représentaient deux petites semaines au milieu de trois années et des poussières d'indifférence. Rien de plus qu'une goutte d'eau dans un océan, voilà tout. Pourtant, elle se rappelait, elle aussi ; flashs brefs et succincts qui percutèrent rapidement sa mémoire. Elle se souvenait l'avoir presque pleurée, cette fameuse batte, signée par son joueur fétiche de l'époque – petit amourette d'adolescence également –, se lamentant pendant toute une soirée entre ses bras, le bassinant encore et encore d'histoires abracadabrantes à propos de tout ce que l'objet représentait pour elle. Aujourd'hui encore, elle s'étonnait du calme olympien qu'il avait alors affiché, tandis qu'elle avait manqué de pleurer rageusement sa batte (« un coup de lestrange, j'en suis sûre ! ») et d'avorter chacune des tentatives de Loki, frustrante, lorsqu'il parvenait finalement à momentanément s'accaparer son attention, la détournant du problème épineux qu'était la perte de sa batte tandis que, subitement, elle se reculait, se détachait un peu brutalement de ses lèvres sous un grognement indistinct (« je l'aurai pas laissée dans la salle sur demande, sinon ? » et d'espérer sincèrement que non, sinon, bon courage pour la retrouver). Quelque part, cela la touchait un peu, qu'il s'en souvienne aussi ; cela lui donnait l'impression que leur histoire n'avait pas été si futile pour lui que ce qu'elle avait bien pu penser. Et puis, ces brefs souvenirs communs pouvaient toujours contribuer à bâtir leur amitié, encore et encore. Oui, ç'aurait été mentir de dire qu'elle lui restait véritablement indifférente.
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyDim 30 Juin - 10:33


D'un mimétisme parfait la brunette s'engagea à calquer ces bourgeois coincés, hissant sa tête haute sur des épaules raidies et projetant un regard condescendant au loin. La caricature qui n'en était pas tant de ce monde trop fastueux arracha à Greyback un éclat de rire, un peu grinçant, un peu polaire, comme s'il fut l'otage d'une gorge trop jalouse depuis bien des mois. Les deux amis respirant la fraîcheur insolence de la jeunesse ne surent qu'attirer des regards outrés, dont l'alcôve corrosive s'empourprait déjà d'un trop plein de réprimandes dont ils se fichaient bien : finalement, et si Loki avait eu quelques appréhensions durant les premières minutes malgré une nonchalance apparente, dîner dans ce restaurant grand luxe était plutôt distrayant. Le jeune loup voyait là un pied de nez magnifique à un univers superficiel qu'il exécrait, et il ne comptait pas s'arrêter de si tôt. « Deux. » Ainsi donc, ils étaient bien deux à vouloir percer la bulle d'or de ces petits bourgeois, secouant leur monde trop parfait en ayant l'audace de quémander de la junk food. De quoi amuser volontiers le duo aux dépends du serveur déjà dépité qui vint subir les remarques de l'insolente : « Je l'imagine déjà en train de supplier ses collègues de prendre sa place ; tu risques de le réduire aux larmes avant le dessert, Greyback. » « Chiche. » répliqua-t-il de son éternel rictus en coin, d'une taquinerie où perlait un soupçon de sadisme lustrant ses lèvres. Le gage était cruel mais demeurait fort amusant aux yeux de Greyback qui souhaitait ardemment contre-balancer la mièvrerie de la Saint-Valentin (Quel beau paradoxe alors que le jeune homme avait invité, pour la première fois de sa vie, une demoiselle au restaurant. Mais pauvres âmes, ne le relevons pas au grand méchant loup sous peine d'éveiller son courroux.), aussi était-il réellement satisfait d'avoir trouvé la compagne qui sut partagé ses pensées en l'instant. Elle avait par ailleurs un parfum des plus agréables, enivrant de bien-être le jeune loup réputé agressif mais qui pourtant avait humé avec discrétion les effluves de chèvrefeuille, cerise et fleur d'oranger dégagé de son cou. Cette légèreté sucrée convenait à merveille à la jeune femme : elle sentait bon l'été et la malice.

Ainsi donc la complicité des deux jeunes gens ne vint pas faiblir malgré la superficialité acide ambiante. Au contraire elle s'en gargarisa et implosa en des monceaux de rires qui présageaient une bonne soirée : le jeune loup n'avait plus à rougir de sa tenue – l'avait-il déjà fait par ailleurs. Pas franchement – , ni de ses goûts simples en matière culinaire – tant que la viande était tendre, tout irait – , et moins encore de son comportement un peu rustre à mille lieux du prince charmant. Il s'amusa de fait d'une vieille femme outrée le toisant des pieds à la tête, un pli barrant son front (et ses lèvres. La pauvre mégère n'était plus très fraîche), attardant son regard dédaigneux sur les cheveux en bataille du jeune homme. « Si tu étais plus soigneux, tu ferais des ravages. » lui avaient asséné tant de fois certains de ses plus proches camarades sans que Loki n'y prête attention. Une version des plus discordantes avec celle qu'il eut entendu aussi souvent au sein de sa meute : « Sexy et sauvage. » Une dichotomie farouche qui prêtait à sourire, mais qui jamais ne parvint à influencer le Serpentard : tant qu'il demeurait lui-même, peu lui importait ces histoires de popularité grandissante. En vérité le brun ténébreux était plutôt de ceux qui raillaient et méprisaient les éphèbes à la beauté aussi lisse que leur cervelle. Merlin soit loué, il ressemblait d'avantage au méchant de l'histoire, avec sa tignasse couleur corbeau, ses multiples cicatrices au torse et ses canines aiguisées, qu'au prince et ses pommettes saillantes.

Finalement ses yeux sombres glissèrent à nouveau sur son amie, laquelle s'étonna de la mémoire infaillible de Greyback, et ensemble ils retombèrent dans un tourbillon levant les cendres de leurs souvenirs :  « Parce que tu te souviens de ma batte ? » « Comment oublier. » souffla-t-il amusé et taquin, comme il se remémora la scène que lui avait faite Galadriel ce soir là. Il se souvint avoir tenté, pourtant, de la faire taire par un baiser, deux pour la forme, trois pour le plaisir décuplé, mais rien n'était parvenu à lui arracher cette fichue batte de la tête. « Signée par Melwyn Portree. » Et à la mine étonnée de la jolie brunette, Loki ne put s'empêcher de répliquer dans un sourire fier : « Hey, je mange peu de poisson mais j'ai une bonne mémoire. » Aussi parce que le patronyme dudit joueur était le même qu'un de ses amis d'enfance – mangé par un loup-garou à l'aube de ses douze ans. Mort noble – , un détail mnémotechnique bien sûr omis par l'orgueil de Greyback. « Tu m'as fait une scène pendant deux jours, retourné toute ta chambre et la mienne, et enfin quand tu t'es résignée au deuil de ta fameuse batte tu t'es jurée de la remplacer bien vite. Au moins pour faire rager Alesya, qui était ta bête noire à l'époque. » Et aujourd'hui ? Aucune idée. Quoiqu'il en soit Loki eut un bref rire amusé comme il se remémora ces deux jours où Joy n'avait eu de cesse de blâmer quiconque aurait pu être l'instigateur de ses soucis. « Quelque chose me dit que c'est pour te faire pardonner que tu as, une fois, enfilé une robe afin de me faire plaisir. » Le jeune homme arqua les sourcils d'une moue insistante, comme pour tenter d'attiser le pivoine aux joues de l'ancienne amante. Un jeu léger qui n'était, pour autant, aucunement le glas d'une méchanceté gratuite.

De fil en aiguille se ranimèrent d'autres souvenirs jusque là endormis dans les tréfonds du passé : Mimi Geignarde hurlant au scandale dans toute l'aile Ouest du château après avoir aperçu les amants dans la salle de bains des préfets en tenue équivoque, l'unique fois où Joy parvint à faire avaler à Loki quelques choux de Bruxelles et qui provoqua le teint blafard du loup pourtant courageux, et finalement leur dernier jour dont la rupture s'était soldée par un haussement d'épaules et d'un « Ok » futile marquant leur fin. Autant de bribes mémorables interrompues par un serveur blasé apportant deux hamburgers accompagnés d'une poignée de frites graisseuses, éveillant soudain l'appétit monstre du Greyback. D'un geste, il tendit ses couverts à l'employé marsouin prêt à faire demi-tour sans un mot, haussa les sourcils avec insolence, et siffla son mépris railleur : « J'en n'ai pas besoin. Hey. Psst. Ouais toi. » Dire qu'il pensait s'en tirer comme ça sitôt les couverts en main ! Le serveur se raidit quoique eut pour son client un sourire coincé. « Deux Bierraubeurres. » Ou comment faire un pied de nez à un Saumur hors de prix. Le serveur déglutit difficilement et tourna les talons, ne voyant pas – fort heureusement pour lui – Loki agripper à pleines mains son hamburger si convoité. « Du charolais. » affirma-t-il d'une pointe experte. « Tu sais que j'devrais te demander en mariage rien que pour ça. » Un coup d'oeil envers Joy qui eut abandonné tout autant ses couverts, empoignant de ses mains gracieuses son met de la taille de ses deux poings. « Tu veux m'épouser ? » Un rire secoua les deux complices, rompant avec l'austérité fastueuse des lieux. D'autres avaient, sans nul doute, des projets bien plus romantiques pour une Saint-Valentin, et il ne serait guère étonnant d'entendre d'ici là une véritable demande genou à terre de la part d'un homme trop propre sur lui à l'égard d'une demoiselle vénale.
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Mara Weasley
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyJeu 4 Juil - 17:12

« Chiche. » Les paris étaient lancés. Sourire un brin plus machiavélique que les habituels, Joy hissa ses yeux jusque dans les siens, auréolée d'une arrogance factice, comme persuadée de l'emporter ; indolente, elle tendit sa main. « Pari tenu. Magnanime, je te laisse jusqu'à l'addition. On verra plus tard pour le gage du perdant. », argua-t-elle dans un délicieux sourire confiant, comme assurée d'une victoire de pacotille en misant tout sur un écho indulgent que saurait trouver l'air pincé du serveur dans l'esprit de Loki, assez, tout du moins, pour qu'il n'estime pas nécessaire de pousser un pauvre homme dans une dépression chronique, chaque fois qu'il songera à ce duo atypique que les deux jeunes gens formaient, et qui s'était appliqué à faire de sa soirée un véritable enfer. Le serveur parti sans demander son reste pour aller leur préparer leurs deux hamburgers – sacrilège que d'avoir préféré cela à tous les mets hors de prix que le restaurant promettait pompeusement dans ses cartes –, ils demeurèrent ainsi, à parler, ramenant parfois les réminiscences d'une histoire un peu lointaine, que Joy avait jusqu'alors considéré comme presque honnie. « Comment oublier. » Son souffle lui arracha un frisson tandis qu'elle portait ses yeux surpris et curieux jusqu'au visage de son camarade. Elle n'aurait jamais entendu cela de la part de Loki, l'ayant plutôt considéré comme un homme peu soucieux de ce qui l'entourait, oubliant aussi vite leur histoire qu'elle était passée : à une vitesse fulgurante. Et pourtant, il en conservait encore quelques souvenirs acérés. « Signée par Melwyn Portree. » Et elle, d'aussitôt relever ses yeux surpris, éberlués même, qu'il se soit rappelé d'un détail aussi insignifiant. Poursuiveur de talent des Flèches d'Appleby, dont on ne parlait pourtant qu'avec modération, sa virtuosité sur un balai éclipsée par le sourire étincelant d'un attrapeur moyen mais charismatique. Joy, elle, lui avait porté une admiration hors norme, bouleversée par son talent, regardant parfois les matchs rien que pour surprendre une action un peu kamikaze qui irait glaner quelques points pour son équipe. Pourtant, c'était demeuré une admiration silencieuse, pas le genre à s'épancher sur le ô combien talentueux Merlwyn Portree, juste à chérir tranquillement sa batte et feuler tout son soul contre le malheureux qui aurait le malheur d'y poser ne serait-ce qu'un doigt. « Tu m'as fait une scène pendant deux jours, retourné toute ta chambre et la mienne, et enfin quand tu t'es résignée au deuil de ta fameuse batte tu t'es jurée de la remplacer bien vite. Au moins pour faire rager Alesya, qui était ta bête noire à l'époque. » Galadriel se renfrogna une seconde à l'évocation de Lestrange avec qui, loin de s'être arrangée, sa relation n'avait fait que prendre des tournants toujours plus ardus et haineux avec le temps. Sa bête noire était devenue sa Némésis, celle qu'elle aurait voulu occire en un claquement de doigt. Mais sa bête noire, comme il le disait si bien, n'allait pas gâcher sa soirée ; aussi, bien rapidement, Alesya ne fut qu'une pensée aussi fugace qu'amère avant de laisser à nouveau un léger sourire se hisser sur ses lèvres tandis qu'elle se souvenait avoir, en effet, littéralement passé leurs deux chambres au peigne fin, allant jusqu'à chercher dans les endroits les plus improbables dans le futile espoir de retrouver sa précieuse batte.

Souffrant à cause des ballerines qu'elle n'avait pas pour habitude de porter, discrètement, elle les ôta sous la table, appuyant du bout du pied sur la chaussure jusqu'à s'en dépêtrer dans un imperceptible soupir d'aise. Une vieille femme à leur gauche avisa néanmoins son geste et regarda ses pieds désormais nus d'un regard outré et condescendant avant de les foudroyer du regard, Loki et elle. Elle reporta à temps son attention sur son camarade. « Quelque chose me dit que c'est pour te faire pardonner que tu as, une fois, enfilé une robe afin de me faire plaisir. » Et Galadriel, dans un sourire mystérieux, de voir là la parfaite occasion de faire un pied de nez à cette mégère à côté d'eux, comme de surenchérir l'envie du Serpentard de la faire rougir de gêne en se souvenant s'être laissée à enfiler une robe juste pour voir ses yeux ébènes et avides caresser sa silhouette tandis que sa bouche entrouverte trahissait l'effet qu'elle avait eu sur lui. Ainsi, son sourire auréolant encore son visage, elle fit lentement glisser son pied sur la cheville de Greyback, puis remonta jusqu'au genou, très lentement, avec une application sensuelle tandis qu'elle le vrillait de ses yeux vairons, illuminés d'un amusement futile. « Dans ce cas, qu'est-ce que j'ai à me faire pardonner pour tout à l'heure ? » Profondément mutine, un peu taquine, son regard profondément ancré dans le sien, attendant qu'il détourne les yeux le premier, comme il avait cherché à la faire rougir de ses actes passés. Le retour du serveur rendit sa caresse moins pressante, presque fugace, inexistante tandis qu'il déposait devant eux leurs hamburgers-frites ; comme Loki riva soudain toute son attention sur son assiette, Joy ne put se départir de son sourire lorsqu'il tendit au serveur ses couverts avant de l'interpeller, non sans panache, à défaut d'user de véritable délicatesse à son encontre, commandant deux bierraubeurres, dédaignant aussi bien les grandes bouteilles que les mets délicats qui faisaient certainement la fierté de l'établissement.

À peine le serveur eut-il le dos tourné que Loki s'empressa de se saisir à pleines mains de son précieux hamburger. « Du charolais. » Elle arqua un sourcil en le voyant en humer presque l'odeur, fin connaisseur en la matière tandis qu'elle n'aurait même pas songé à s'attarder sur la qualité de la viande. « Tu sais que j'devrai te demander en mariage rien que pour ça. » Et elle, de ne pouvoir le vriller de ses pupilles un brin surprises car, même si la plaisanterie perçait largement dans sa voix, elle ne se serait jamais attendue à ce qu'il glisse sur pareil terrain. Elle en demeura pourtant imperturbable, ayant également empoigné son propre hamburger dans ses mains, résolue à pousser le vice jusqu'au bout, à voir tous ces petits bourges se scandaliser de deux jeunes gens qui prenaient plaisir à mettre leur petit monde plaqué or à la déroute. « Tu veux m'épouser ? » Un rire la secoua, à l'instar de Loki, venant briser le silence ostensiblement coincé et pesant régnant en ces lieux ; sans doute qu'au vu des prix, certains demeuraient bloqués sur leurs cartes, se lamentant du coup qu'en prendrait le portefeuille ou bien n'était-ce qu'un simple code supplémentaire chez l'élite où il s'agissait d'étaler davantage son argent que ses émotions. Son pied, à nouveau, glissa du genou pour remonter jusqu'à sa cuisse et, dans un petit sourire en coin, elle répondit finalement : « Repose-moi la question quand j'aurai fini ma bierraubeurre, et il y aura de fortes chances pour que je te dise oui. » Et de finalement reporter son attention sur son hamburger, y mordant férocement un petit morceau, feignant de ne plus se concentrer sur quoique ce soit d'autre. Et pourtant, son pied n'avait pas bougé.
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyVen 5 Juil - 16:13

« Arrête ça. Tout de suite. » C'est ce qu'aurait du souffler le brun ténébreux à sa chère amie, ne serait-ce que pour s'assurer que le désir montant ne viendrait pas, bientôt, témoigner d'une virilité quoique cachée sous table. Hey quoi, le loup toujours affamé de sexe et de barbaque demeurait dans la fleur de l'âge la plus propice (bien que mature) à s'ébrouer pour un peu de luxure, surtout en si bonne compagnie. Alors comment nier qu'une caresse qui ne fut pas si innocente pouvait être à l'origine d'une envie bien peu aisée à dissimuler. Néanmoins Loki ne pipa mot, conscient sans doute que le ton sec qu'il aurait employé n'aurait fait que jeter un froid à leur délicieuse soirée et préféra de fait prendre sur lui. Malgré un regard qu'il assura non traître quant à ce qu'il ressentait en l'instant (un mélange d'excitation, d'amusement et de contrôle mesuré) et qui glissa sur quelques visages outrés comme pour trouver un prétexte à son faux sourire taquin – enfin ces bourgeois coincés trouvaient une utilité aux yeux de Loki : ils étaient prétexte à distraction, comme si Greyback demeurait persuadé que l'audace de Joy n'avait eu pour ultime but que de les provoquer – le Serpentard se sentit investi d'un trouble voilé par une moue joueuse. Las ! Un frisson vint lui mordre la nuque lorsqu'il sentit la caresse féminine s'éprendre jusqu'à sa cuisse, accélérant le tambour de son cœur alangui d'un désir naissant. Pour mieux réprimer ce frémissement malvenu, le jeune homme se concentra sur son met et mordit à pleine bouche ce hamburger hors-la-loi.

Première esquive fort bien réussie : supplanter la nourriture au sexe. Diable comme ils étaient fort nombreux à adopter cette stratégie, lorsque la solitude se tenait à leurs portes ! Mais pour Loki c'était là ce soir un moyen comme un autre de ne pas céder à l'appel de la chair : si cela n'avait tenu qu'à lui, le jeune homme serait rentré dans le jeu de la belle brune avant de mordre sensuellement ce cou gracile le narguant avec panache. Ah comme la lucidité freina pourtant ses sens et garda bien en mains ses démons charmeurs : ce n'était pas pour rien que, quelques jours plus tôt, le jeune loup s'était dérobé aux courbes de la Gryffondor s'étant approché trop près de lui. Là près de la fenêtre demeurant leur meurtrière lors de leur heure de retenue, il se souvint s'être soustrait à la tentation qu'inspirait la perfide joueuse. Le jeune homme ignorait si l'effronterie concupiscente de Joy était due ce soir à de la mutinerie ou au flirt – quoique Loki, pour connaître assez bien l'ancienne amante, avait grandement penché pour la première option – mais il n'était pas assez naïf pour croire à son impassibilité légendaire si elle venait à insister. Par ailleurs le repas se passa sans grands encombres, entre aise retrouvée lors de leurs longues conversations glanées de leurs éclats de rire, jusqu'à ce que la rouge et or ne réitère sa caresse audacieuse. Involontairement, la jambe de Loki tressaillit comme pour mieux se défaire de l'étreinte ; un mouvement perceptible arrachant un regard à la fois étonné et taquin à Joy. « Je ne répondrai plus de moi si tu continues. » murmura-t-il d'une voix suave et assurée, soufflée néanmoins pour expliquer son geste. Quoique le jeune homme changea bien vite de sujet puisque ses prunelles indélicates glissèrent vers le serveur, lequel sentit les implacables prunelles de son client lui chauffer l'omoplate mais se garda bien de se retourner. Ainsi le marsouin coincé l'avait-il vu, mais pâlot dans son costard redoutait la nouvelle confrontation avec ce jeune couple outrageux : il dévia son chemin et repartit en cuisine. « J'ai perdu. » glissa Loki non sans froncer le nez de frustration. « Enfin presque. » Car après tout, s'il n'avait arraché aucune larme à leur pauvre victime, cette dernière fut assez nerveuse pour les éviter au maximum. « Voilà mon gage : je paie l'addition. »

Et elle fut salée. Bien plus que le charolais.

Soit. Car le gage lui fut bien profitable après tout : Loki n'aurait guère apprécié d'avoir vendu son collier pour rien bien qu'aucun élan de fierté prompt à ces machistes imbuvables ne vint empourprer son œil lorsqu'il s'agit de payer leur tablée. Ce fut repus et amusés de leur audace que le duo terrible sortit enfin du restaurant, regagnant la fraîche brise d'un soir d'hiver envahissant Pré-au-Lard. Et comme pour dévier encore et toujours de l'épineux sujet d'une caresse impromptue quoique agréable ayant émoustillé le jeune loup, ce dernier se hâta bien vite de commencer la conversation : « Tu veux faire quoi, aller au bal ? Enfin, j'te force en rien c'est juste qu'il est encore tôt. » A peine minuit et le conte de fées décalé n'était pas encore achevé. Bien que le 'prince' avait pour tout habit une chemise froissée et un simple jean, il espérait vivement ne pas terminer ici la soirée. Par ailleurs fidèle à sa franchise, Loki ne put s'empêcher de réitérer avec une certaine indélicatesse involontaire mais lui étant bien caractéristique. « C'est marrant. Je me souviens pas qu'on ait pu s'entendre si bien tous les deux, y a trois ans. Enfin, ça date aussi. » acheva-t-il non sans hausser les épaules, insolent malgré lui.
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptySam 6 Juil - 15:12

Le regard concupiscent, le sourire lubrique à moitié édenté, Joy ne parvenait à se défaire de cette image immonde, imprimée derrière ses paupières alors que le quarantenaire continuait d'observer à la dérobée son petit manège, son pied, conquérant, menaçant de monter toujours plus haut sur la cuisse de Loki. Elle lui reconnut une certaine détermination farouche, à s'évertuer à se composer un visage impassible tandis que, lascive, elle lui jetait parfois un regard appuyé comme elle venait délicatement se mordiller la lèvre, à moitié équivoque, se délectant sensiblement du regard outré que lui laissait deux bonnes femmes parées de bijoux hors de prix et des bagues au bout de chacun de leurs doigts boudinés tandis que leurs compagnons, se croyant discrets, laissaient parfois couler un regard envieux sous leur table, peu habitués à pareille démonstration en public, sans doute. Elle le couvait d'un regard sensiblement amusé tandis que lui s'appliquait à laisser ses yeux survoler tout le monde, excepté elle comme il mordit férocement dans son cher hamburger pour se donner, sans doute, quelque contenance. Elle suivait son petit manège d'un léger sourire, rehaussant à peine la commissure de ses lèvres comme elle croquait parfois à son tour dans son propre met, l'air plus nonchalante qu'elle ne l'était réellement. Elle eut néanmoins la bonté de cesser lorsque le serveur venait s'enquérir, dans quelques sourires crispés et d'une voix un peu blanche, soucieux sans doute qu'ils ne soient décidés à pousser le cauchemar dans des méandres encore plus chaotiques, venant chambouler comme jamais sa journée claquée sur un emploi du temps très serré qui ne permettait pas la moindre imprévisibilité. Et quel comble, car, d'imprévisibilité, ils en rivalisaient avec panache et assurance, s'amusant plus qu'à leur tour de mettre en déroute leur entourage comme ils s'essayaient parfois à prendre l'autre au dépourvu avant de s'y faire prendre. Pauvre homme qui, au beau milieu de cet étrange tableau, était désormais piégé dans l'œil du cyclone, devant attendre et prier pour s'en sortir en un seul morceau, et sans la nécessité cruelle de poser sa démission, sous le joug de la terreur de les voir revenir un jour ; même dans dix ans, où les retrouvailles seraient encore trop prématurées à son goût. Même jamais arriverait trop tôt.

Les deux comparses avaient ainsi longuement discuté, se laissant aller à quelques plaisanteries, gagnés par une bonne humeur qui ne semblait toucher qu'eux dans ce décor fastueux et pompeux où le maître mot était le contrôle de soi. Parfois, ils allaient jusqu'à mentionner quelques épisodes ancestraux aux yeux de la Gryffondor, comme gargarisés par un bref éclair de nostalgie, se rappelant bien malgré eux de ces deux semaines, courtes mais intenses dont ils avaient partagé, pour ainsi dire, presque toutes les heures de la journée comme de la nuit. Gargarisée peut-être par cet élan de complicité, ou bien désirant outrer davantage la petite bourgeoisie sorcière présente ce soir-là, à moins que ce ne soit simplement pour titiller davantage Loki qui semblait finalement être redevenu maître de lui-même mais Galadriel lui refit du pied, masquée sous la nappe écarlate, effleurant son genou, prête à grimper un peu plus haut lorsqu'elle le sentit soudain tressauter presque imperceptiblement. D'abord surprise, elle ne put que le couvrir d'un regard largement amusé comme elle accueillit sa réplique d'un étrange sourire. « Je ne répondrai plus de moi si tu continues. » Elle étouffa son léger éclat de rire autant qu'elle leva lentement ses mains, en signe de réédition tandis que ses pieds retrouvaient le sol et elle aurait pu sembler sage et docile si son sourire en coin ne s'était pas considérablement élargi à l'instar de ses yeux qui étincelèrent d'amusement taquin lorsqu'ils survolaient le visage du Serpentard. « J'ai perdu. » Elle releva une seconde un sourcil, avant de comprendre tout aussi rapidement et de lui lancer un regard triomphant tout en lui accordant quelque moue faussement arrogante, un brin gargarisée par cette petite victoire de pacotille devant la frustration visible qu'affichait son camarade tant qu'il garda les yeux rivés sur la silhouette raide du serveur. « Voilà mon gage : je paie l'addition. » Et Joy d'accompagner son initiative d'un léger froncement de sourcils insatisfaits ; non pas qu'elle se vexa d'un quelconque manque de tact ou de son attitude pour le moins aux antipodes de celle d'un gentleman digne de ce nom, pour connaître le spécimen, elle avait parfaitement conscience qu'il ne valait mieux pas s'attendre au moindre effort concernant ce sujet, et fort heureusement qu'elle ne fut pas susceptible pour un sou au risque de mettre, au-delà de leur soirée, toute leur amitié en péril. Non, le problème résidait plutôt dans le fait qu'elle aurait préféré se torturer l'esprit quelques instants pour lui trouver un gage de son cru, autrement plus divertissant, certainement pour tout le long de la soirée. Elle posa une dernière fois sa joue dans le creux de sa main, comme elle poussa un léger soupir résigné : « J'avais pensé à autre chose, mais soit. » Et d'accompagner sa réplique d'un nouvel effleurement sur la jambe de Loki, sans plus, ni aucune fioriture, juste une caresse papillon avant qu'elle ne se lève, sans laisser la chance au moindre serveur de venir lui tirer la chaise, comme le devait l'étiquette dans ce genre d'établissement. Et, sur une impulsion subite, elle avait esquissé quelques pas vers la sortie, après avoir empoigné ses chaussures abandonnées sous la table, s'attirant davantage les regards comme les foudres de l'assistance guindée, et d'attendre Loki au seuil du restaurant, un large sourire, aussi fier qu'hypocrite ourlant ses lèvres.

Le froid vint mordre sa peau, autant qu'il fouetta son visage et balaya quelques mèches éparses de cheveux le temps d'une seconde mais elle accueillit la fraicheur de ce mois de février plus comme une délivrance, ses poumons semblant tout à coup trouver l'air bien salvateur après avoir été cloitrés dans une large salle embaumée de parfums hors de prix comme étouffée par l'atmosphère pesante. Elle eut brutalement l'impression de revivre, se complaisant davantage à l'air libre que cernée par quelques étrangers méprisables en son sens. Elle s'étonna d'ailleurs, une brève seconde, que Loki n'eut pas frapper la table de son poing, claustrophobe comme il l'était – ah, quel souvenir – car elle n'aurait pas donné cher de leurs peaux, à tous ces gens, si elle avait été dans le même cas que lui, les trouvant plus obstructifs encore que tous les murs du monde. « Tu veux faire quoi, aller au bal ? Enfin, j'te force à rien c'est juste qu'il est encore tôt. » Elle accueillit son intervention d'un étrange sourire sibyllin, n'éprouvant pas d'envie pressante quant à se rendre au bal, se rendant tout juste compte que ses camarades l'auront attendue vainement dans leurs chambres, espérant une seconde ne pas avoir besoin d'aller enfiler cette stupide robe qu'elles l'avaient forcée à acheter bien malgré elle, scandant que si elle n'avait pas eu l'occasion de se présenter au bal de Noël, il lui faudrait nécessairement se prêter davantage au jeu pour celui de la Saint-Valentin, malgré l'aversion tangible de Joy à l'égard de cette fête qu'elle trouvait complètement insensée. « C'est marrant. Je me souviens pas qu'on ait pu s'entendre si bien tous les deux, y a trois ans. Enfin, ça date aussi. », acheva-t-il dans un haussement d'épaules. Et Joy de lever les yeux au ciel, comme faisant mine de réfléchir tandis qu'elle portait un doigt songeur à ses lèvres encore pâles. Il était vrai que, s'ils n'avaient guère attendu pour laisser surgir quelques sursauts de complicité entre eux il y avait de cela trois ans, il ne lui sembla pourtant pas d'avoir jamais été aussi intime avec lui, comme il prenait davantage d'ampleur dans son esprit et son cœur au fil des jours ; manie qu'elle avait de toujours donner davantage d'importance à ceux qu'elle considérait comme des amis plutôt que ceux qui se présentaient comme ses amants. « C'était il y a une éternité. », acquiesça-t-elle, manquant d'ajouter qu'il s'était passé bien des choses depuis ; qu'elle glana autant d'assurance dans les jeux avec la gent masculine qu'il se montra davantage sauvage au fil des jours. Et pourtant, de le vriller de ses yeux vairons : « Mais tu étais moins prude avec moi, à l'époque. »

Et d'aussitôt entrelacer ses doigts aux siens, comme elle lui envoya un tendre sourire taquin, l'incitant à ne pas prendre à mal sa plaisanterie un peu piquante mais tout ce qu'il y avait de plus innocente. Puis de l'entraîner à sa suite jusqu'à la fontaine qui prônait au centre du village, faiblement illuminée par quelque sortilège mystérieux qui rendit l'eau d'un bleu presque fluorescent et que l'eau qui s'écoulait de son sommet apparaissait parsemée d'or et d'argent avant de finalement choir dans un délicieux et discret clapotis continuel. Délaissant aussitôt ses chaussures au pied de la fontaine, elle s'y hissa avec grâce et avançait sur le rebord en pierre, improvisant un numéro de funambule comme elle tenait ses bras en croix, menaçant de chuter dans l'eau à une ou deux reprises, avant d'aussitôt retrouver son équilibre dans un nouvel éclat de rire aérien et mélodieux. Elle continuait de placer ses pieds nus l'un devant l'autre, faisant attention de ne pas riper au moment inopportun, continuant son petit manège pendant une poignée d'instants, si brefs qu'elle n'aurait su dire combien de temps exactement elle put tenir sur cette corde imaginaire sur laquelle elle s'évertuait à marcher, sans s'effrayer du vide tout autour d'elle. Pourtant, Galadriel trébucha finalement, une seconde, manqua de finalement tomber à terre et l'aurait fait si elle ne s'était pas rattrapée à temps en tombant littéralement dans les bras de Loki. Pour une seconde de stupeur, elle s'en accorda trois à rire contre son épaule autant que ses mains, dans un geste instinctif, avaient encerclé la nuque du jeune loup, ses doigts venant alors, parfois et inconsciemment, jouer avec quelques mèches ébènes. Et, dans le brasier de son regard perdu, elle sourit. Un sourire calme et paisible, d'abord, puis un vrai, un lent sourire radieux et ravageur, sans séduction surjouée, sans sensualité caricaturale, un simple sourire sincère, qui rendait la pâleur de ses lèvres plus blanche encore, qui donnait à ses yeux une flamme dorée, qui colorait ses joues d'honnêteté sublime, qui insufflait à son être une innocence sans pareille, un peu surnaturelle et surtout assez inhabituelle. « La bierraubeurre. », prétexta-t-elle simplement dans un souffle qui vint se heurter contre les lèvres de Loki avant d'avoir un petit rire nerveux, très bref, qui vint s'étrangler dans sa gorge sitôt ses yeux vairons heurtèrent les iris sombres de Greyback tandis qu'elle se rendit finalement compte de leur proximité. Elle eut soudain l'impression d'être ivre et n'aurait su dire si c'était vraiment du à la bierraubeurre...
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyLun 8 Juil - 14:18


Tout autre que lui aurait croqué à pleine bouche la beauté claire de la belle aux yeux charbonneux. Quelle ne fut pas, après tout, cette audace logée en son sein la poussant malicieusement à éveiller la libido du jeune loup qui ne songeait qu'à la taire : un principe stupide comme une dure résolution qu'il savait frêle en l'instant. Autrefois le Serpentard serait volontiers entré dans le jeu ; oh sans doute trop cru et concupiscent mais qu'importe puisque de ses canines acérées il aurait pénétré la chair d'un cou de cygne à défaut du ventre chaud féminin. Aujourd'hui Loki évita bien trop souvent les charmes envoûtants de la jolie Joy, si peu timide pourtant et toujours en butte aux goûts les plus débauchés, mais il ne sut vraiment céder encore à des pulsions illégitimes. Car la Gryffondor n'était que taquinerie et ses caresses avaient le goût de l'amusement si peu propice au flirt – du moins assez peu – et l'ancien amant ne comptait guère céder pour un peu de défaite. Plus encore le brun ténébreux gardait en tête son prochain départ, à la fois désiré et appréhendé pour ce qu'il incombait de responsabilités, et y voyait là le prochain seuil à passer : se trouver une femme et avoir au plus vite quelques héritiers. Qui, parmi ces jeunes gens insouciants pouvaient prétendre à déjà tant de sérieux ? Personne, bien sûr, et même Loki s'en accommodait seulement parce que le gardiennage d'enfants était dans sa meute une affaire de femmes ; le reste lui importait bien peu. Las pourtant ! Son trop plein de fausse pudeur et de retenue extravagante suscita une raillerie glissant sur les lèvres framboisines de la concernée :  « Mais tu étais moins prude avec moi, à l'époque. »  Loki se stoppa alors, bien piqué de cette boutade qu'il jugea comme une offense malgré le ton facétieux, puis fronçant les sourcils dépité susurra quelques palabres de sa voix suave : « J'suis pas coincé. » jappa-t-il avec force mais sans haine, prêt à argumenter ses dires lorsque la main de Joy, d'une douceur surprenante lui coupant le sifflet, se mêla à la sienne sans qu'il n'ait le courage ni l'envie de s'en défaire. Puis il grogna pour la forme mais se laissa entraîner par la bonne humeur de sa camarade rejoignant déjà un point d'eau aux couleurs criardes : curieux, comme en cette fête des amoureux ces derniers semblaient bouder ce qui se paraît du romantisme le plus édifiant.

Galadriel déjà écoutait son envie farouche de se laisser porter, ôtant ses chaussures malgré un froid mordant sans jamais étonner le jeune loup adepte de ces mêmes pratiques. Mais quant à lui, voilà qu'il se pencha au-dessus de l'eau, ignora son reflet lui miroitant un visage pâli par le clair de lune mais taillé de traits durs et virils plaisant tant aux demoiselles de sa meute, et plongea dans l'eau glacée une main distraite. Les anciens amants bien que tacites, étaient résolument liés par ce secret sybillin n'appartenant qu'à eux : ils aimaient à apprécier les choses les plus simples, sans fioritures ni apparat. Et d'un commun accord sans que ne glisse une seule syllabe à leurs lèvres, ils décidèrent que parler était surfait voire pis : romprait l'harmonie subtile des clapotis de l'eau. Ne résilia le contrat que la maladresse de la demoiselle bien vite rattrapée par les bras puissants de Greyback, toujours à l'affût et les bons réflexes jusqu'à l'extrême nervure de ses doigts, qui accueillit un peu surpris une Joy toujours rieuse.

Le temps s'était suspendu au vol, cristallisant la chute gracile de l'insouciante dont les doigts narguaient quelques mèches de cheveux du jeune loup, lequel planta son regard pénétrant dans les grandes orbes pétillantes de sa captive. Et ce sourire qui vint naître aux commissures de ses lèvres, un peu coupable tout de même de s'étirer parce que ce qu'il vit alors put lui plaire, ne se déroba pas aux yeux de la Gryffondor. De leurs lèvres si proches ils suscitaient l'envie... du moins celle de Loki qui ne put résolument pas résister à l'appel de sa bouche. Des monts rouges et vermeils dont la saveur oubliée lui était toute entière offerte : il allait goûter à la coupe de ce breuvage l'assoiffant tant et si bien qu'il se pencha... jusqu'à ce que la belle ne vienne rompre l'instant. « La bierraubeurre. » D'une affirmation elle le figea, quand conscient que seul l'alcool la rendait si engageante Loki comprit que les faits et gestes de Joy n'étaient en rien dus à son charme. Pas même ce pied malicieux traînant sous une table ayant offusqué clients et serveurs. « Tout s'explique. » glissa-t-il un peu plus mordant, son sourire charmé prenant l'éclat d'un rictus à la fois cynique et amusé comme il la reposa au sol. « Tu me déçois, je te pensais plus résistante à l'alcool. Bon, on y va ? » Ce fut sans se retourner et mains dans les poches que le Serpentard prit le chemin du château, engoncé dans la déconvenue dont il ne se remettrait que bien des minutes plus tard. En l'heure et en l'instant, cette lueur charmeuse claironnant alors dans son regard fauve vint s'éteindre et ne céda la place qu'à une étincelle glacée.

***
Le regard des deux comparses s'était naturellement tourné vers la structure montée aux abords du lac, puisque devant traverser le parc du château ils ne purent ignorer les festivités données ce soir. Pour sûr, Joy et Loki étaient bien en retard mais n'avaient jamais affirmé leur envie de s'y rendre, par ailleurs le Serpentard hésita un instant à y faire un tour. Figé dans l'expectative, ses yeux mordorés glissèrent du lac animé vers la forêt calme, se demandant bien quelle activité lui conviendrait mieux ce soir. Et puisque encore humilié d'avoir presque succombé aux charmes de Joy qui l'eurent encensés que sous l'effet de l'alcool, le jeune loup n'était absolument plus déterminé à entrer encore dans son petit manège. Quoique la Gryffondor demeura son amie et que sa compagnie n'en était pas moins agréable, Loki fit tout de même l'effort de lui demander ce qu'elle désira le plus : « Ca a l'air d'être animé là-bas, allons-y. Par contre j'suis pas sûr qu'il y ait de la bierraubeurre. Il faudra que tu fasses avec. » Rectification : il imposa sa décision puisque soudain envieux de s'y rendre, ne serait-ce que pour quelques minutes. Et ce fut bien taquin qu'il s'avança vers le lac avant de se stopper, sentant le regard appuyé de Joy brûler ses omoplates puis son habillement plus que rudimentaire lorsqu'il se retourna. « Quoi, c'est un bal pas un enterrement. » Justement, ses vêtements n'étaient ni des plus soigneux, ni des plus guillerets.   
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Mara Weasley
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MessageSujet: Re: New world in my view [Joy]   New world in my view [Joy] EmptyMar 16 Juil - 16:53

Elle laissa vagabonder son regard sur le lac en se mordillant les lèvres. Elle n'attendait rien de cette soirée ; ni le romantisme, ni l'alcool à en oublier quelque débauche amoureuse inexistante ; elle aspirait simplement à passer une soirée paisible, se montrer avec sa robe pour ne pas s'attirer les foudres de ses camarades puis siroter, peut-être, un verre en compagnie de Loki, pour passer le temps dans leurs nouveaux instants de complicité. Le kiosque trônait fièrement au milieu du lac, tandis que des effluves de bergamote effleuraient ses narines, rappelant inévitablement le salon de Madame Piedodu, un établissement qu'elle avait visité bien malgré elle, il y avait environ deux ans. « Ca a l'air d'être animé là-bas, allons-y. Par contre j'suis pas sur qu'il y ait de la bierraubeurre. Il faudra que tu fasses avec. » Du tact, de la considération concernant son propre avis, bref, du Loki Greyback tout craché. Heureusement qu'elle n'attendait pas de romantisme pour cette soirée ; elle aurait bien vite été déçue. Et pourtant, comme une légère et imperceptible frustration qui revint poindre dans sa poitrine, l'écho de cet ersatz d'insatisfaction lorsque, tout à coup si proche, il s'était reculé, comme revenu à la raison d'un sursaut de lucidité, soufflé du bout de ses lèvres dans un instant d'égarement voulant inconsciemment se donner une contenance perdue. Elle n'aurait su trop dire si elle avait réellement eu envie qu'il aille jusqu'au bout, au bord de la fontaine ; mais quelque chose s'était fait ressentir lorsque, finalement, il s'était reculé. Mais, comme le disait si bien son camarade, il faudra qu'elle fasse avec. Néanmoins, elle accompagna l'invitation – qui en était davantage une dans le fond que dans la forme – d'un léger coup de coude dans les côtes du Serpentard, quoiqu'un léger sourire trahissait son amusement. « Est-ce que tu insinuerai quelque chose, Greyback ? » Comme si seule sa soif pouvait la guider jusqu'au bal de la Saint-Valentin ; certes, ça n'avait pas été par bonté de cœur qu'elle s'était préparée à s'y rendre mais, finalement, Joy s'était résolue à accueillir davantage cette soirée comme d'autres moments de complicité glanés, quelques instants volés avant le départ inévitable de Loki pour accomplir sa destinée.

Et si elle le darda de ses yeux à la fois amusés et inquisiteurs tandis qu'il esquissait quelques pas en direction du lac et de l'animation, il se retourna bien vite vers elle, sentant, sans aucun doute, son regard appuyé. Fière d'avoir finalement attiré son attention, elle le gratifia d'un large sourire lorsqu'il s'exprima : « Quoi, c'est un bal pas un enterrement. » Et elle, d'arquer un sourcil autant qu'elle le déshabilla sciemment des yeux, de la tête aux pieds avant de lâcher un « Justement. » nonchalant, haussant délicatement les épaules pour agrémenter sa tendre réplique. Non pas qu'elle fut le genre à s'offusquer d'être accompagnée d'un jeune homme à la tenue tout à fait rudimentaire, bien au contraire car elle aurait surtout eu le don d'en rire et d'en jouer. De s'en amuser plus que de s'en outrer. Et de le prouver avec un large sourire, un peu taquin, un brin moqueur, tandis qu'elle faisait les trois pas qui la séparaient de lui, maintenant qu'il s'était avancé. Elle ne s'arrêta qu'une fois son corps à quelques centimètres du sien, sa main s'invita sur les côtes de Loki tandis qu'elle se hissait sur la pointe des pieds. « J'ai une robe à enfiler. », lui souffla-t-elle à l'oreille, un brin énigmatique, n'expliquant aucunement la raison de cette lubie subite qui ne lui ressemblait pas. Et Loki en avait parfaitement conscience, sinon, il n'aurait pas relevé le fait qu'elle ait enfilé l'un de ces vêtements durant leur idylle fulgurante. Car, après tout, Galadriel n'avait jamais brillé par son conformisme, se plaisant toujours à surprendre comme à se montrer là où on l'attendait le moins. Si sa famille s'était longuement extasiée sur la finesse de ses traits, son sourire rayonnant, comme son regard vairon véritablement hypnotisant, scandant quelle jolie jeune fille elle pourrait être si elle daignait rehausser l'éclat de sa féminité, eh bien, Joy s'était aussitôt empressée de jeter toutes ses robes au placard, autant qu'elle avait préféré arrêté la danse pour la boxe, et ne parlait jamais chiffons, préférant toujours débattre sur les tactiques quelques peu vaseuses du dernier match de Quidditch regardé. Véritable garçon manqué selon la plupart, il s'avérait néanmoins qu'elle daigna faire quelques efforts depuis quelques temps, au plus grand plaisir des femmes de sa famille – en particulier sa mère et sa grand-mère Molly, ainsi que sa tante Fleur, parfois –. Alors, qu'il pense que ce soit à cause de ses camarades qui l'avaient menacée ou bien, dans le désir de se faire pardonner, d'une certaine manière, pour précédemment lorsqu'elle avait eu la désagréable impression de rompre l'instant, qu'importe.

Et ses lèvres, à nouveau, qui s'invitèrent très brièvement sur la joue rugueuse de Loki. Puis, dans un sourire, de se reculer avant de faire un brusque demi-tour. « On se retrouve ici dans vingt minutes, d'accord ? » Question purement rhétorique cependant, car, même s'il voulait le penser, il n'avait pas le monopole du côté quasiment tyrannique, imposant sa volonté sans soucis ni remord. Ainsi, elle se dirigea vers la tour de Gryffondor sans un regard en arrière, la tête haute, fière. Pas le moins du monde frustrée de devoir quitter son cher pantalon au profit d'un vêtement qu'elle ne portait, pour ainsi dire, jamais. Elle aurait tout le temps de se plaindre auprès de ses chères camarades une fois la soirée terminée. Bien qu'elle promit elle-même à Loki de revenir là où elle l'avait laissé d'ici vingt minutes, elle ne pressa aucunement le pas. Après tout, la fête les avait bien attendus jusque là, n'est-ce pas ? Pour quelques minutes de plus ou de mois. Et pourtant, il s'agissait bien de la première fois où elle parviendrait à l'heure à un rendez-vous. Comme quoi, les miracles n'étaient pas réservés à Noël.


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