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 Le chat et la souris (PV Eithleen)

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MessageSujet: Le chat et la souris (PV Eithleen)   Le chat et la souris (PV Eithleen) EmptyDim 18 Nov - 12:36

Samedi matin, neuf heures trente. Dans le miroir, un jeune homme d’une vingtaine d’années aux traits fins, visage pointu et au regard glacé coiffait sa tignasse brune d’une main assurée. Son torse couvert de tatouages était nu tandis qu’il s’aspergeait d’un parfum coûteux. Il se regarda sous tous les angles et après s’être miré, diverses mimiques collées à sa bouille, il décida qu’il était présentable. Il enfila une chemise à carreaux, un jeans, des chaussures en toile et sortit de la salle de bain des préfets. Sa sœur, Salamandra – préfète des Serpentards – lui avait donné le mot de passe de cette pièce interdite aux élèves non-gradés. Si on le surprenait là, il risquait des heures de retenue, mais il n’en avait rien à faire. A vrai dire, le règlement ne l’avait jamais intéressé et il le contournait souvent.

Les quelques élèves qu’il croisa dans les couloirs le regardèrent d’un œil surpris. Il était rare de voir l’ainé Malefoy se lever avant midi un week-end ! En général, il organisait des soirées jusqu’à pas d’heure et végétait tout le lendemain. Il ignora les curieux et poursuivit son chemin jusqu’au premier étage. Une fois arrivé à destination, il entra dans l’ancienne salle d’Histoire de la magie et s’installa en attendant son professeur particulier. En effet, le Vert et Argent suivait depuis peu des cours individuels de métamorphose. Il n’avait jamais été très doué pour cette matière qui lui importait peu, mais dernièrement, ses résultats étaient en chute libre. Pire qu’un drame, c’était une honte ! Il n’était même pas capable de changer un canari jaune en canari bleu, maîtrise pitoyable… Alors, plutôt que de lui enlever continuellement des points, son directeur de maison l’avait inscrit à des heures de rattrapage avec un condisciple plus doué… Eithleen Black. Une demoiselle froide comme la mort, une vipère taiseuse et mystérieuse à la beauté noble.

Hermès était tombé sous le charme. Quand elle lui expliquait les mouvements précis à effectuer avec sa baguette, il imaginait son corps nu contre le sien. Il devinait chacune de ses formes à travers ses vêtements, la douceur de sa peau pâle, la chaleur de ses lèvres charnues… Il aurait bien confié son anatomie complète à ses doigts agiles et gracieux. Et quant elle révélait sa nuque, dans une posture involontaire, il avait plus que tout envie de la couvrir de baisers fougueux. S’il ne l’avait pas respectée, sans doute aurait-il usé d’une potion ou l’autre pour l’avoir à sa merci et la prendre, là, sur un banc. Mais c’était une Black, une vraie princesse, et un Malefoy digne de ce nom ne pouvait abuser d’une sang-pur aussi lâchement. Il se contentait donc de fantasmer chaque nuit sur cette créature de rêve inaccessible.
Pas plus tard que la veille, alors qu’il faisait l’amour à une petite trainée de Serdaigle, il n’avait pu s’empêcher d’imaginer qu’il était avec Eithleen. L’éjaculation avait été plus rapide que d’ordinaire. Qu’importe, son plaisir était arrivé au summum ! Ensuite, se rendant compte qu’il n’était qu’avec une fille facile, il était parti, sans un mot gentil, sans un geste de tendresse. A quoi bon ? Ces garces n’étaient que des bacs dans lesquels on pouvait se vider, inutile de jouer la comédie des sentiments.

A ces pensées, le sorcier sentit une bosse grossir dans son pantalon. Bon dieu, qu’une libido explosive était un handicap dans la vie quotidienne ! Il se concentra de toutes ses forces sur une vision qui le répugnait : des homosexuels en action. En moins de deux, son membre passa du Kilimandjaro à un morceau de chair flasque, plus plat que les digues de la Mer du Nord belge. Il devrait faire attention durant cette heure de cours, il ne fallait pas que la demoiselle devine ses pensées obscènes. Un sourire de prédateur déchira son visage : si elle savait ! Elle n’oserait même plus l’approcher, la pauvre petite sainte. Car c’est ce que Black était : une jeune vierge plus sage que les saints eux-mêmes. Hermès la connaissait depuis des années ; ils étaient dans la même maison, la même année et étaient de lointains cousins de part sa grand-mère paternelle. Et jamais, ô grand jamais, il n’avait vu la belle brune avec un garçon. En fait, il devait avouer que malgré leur cohabitation, il ne la connaissait pratiquement pas. Elle ne faisait pas partie de ces écervelées qui étalaient leur vie aux yeux de tous, non, elle était tout le contraire. Au fil des années, son caractère discret et solitaire avait créé un mystère autour d’elle, ce qui intriguait Hermès au plus haut point. Pourquoi tant de distance, de silences ? Personne n’avait encore percé sa carapace. Il lui aurait bien percé plus qu’une carapace, mais c’était une autre histoire.

Avachi sur une chaise, les pieds sur un banc, il rêvassa encore un petit moment jusqu’à ce que sa partenaire fasse irruption dans la pièce. Aussitôt, tous ses sens se mirent en alerte. Elle était si belle… c’était inhumain ! Personne ne pouvait puiser tant de beauté dans une froideur parfaite. Personne sauf Eithleen. Il se mordit la lèvre inférieure et adressa un sourire à son opposante. Petite biche devant le loup, petite colombe innocente dans les mains d’un magicien pernicieux. Il s’en léchait déjà les babines. Et en même temps, il n’osait se montrer grossier ou irrespectueux.

« Alors Eithleen, mamie Black ne t’a pas appris la ponctualité ? Je sais qu’il faut savoir se faire attendre, mais je vais finir momifié si ça continue ! » , dit le serpent de sa voix trainante. Il adressa un clin d’œil à la demoiselle, se mit debout et se dirigea vers elle.
« Je ne sais peut-être pas transformer des piafs en hippopotames, mais par contre, je sais faire ça… », à ces mots, il fit apparaitre deux flûtes et une bouteille d’un liquide doré, parsemé de bulles.
« Un noble breuvage pour une noble demoiselle… je te serre un verre ? Il n’est jamais trop tôt pour partager un moment de qualité avec une personne de qualité… et par « personne de qualité », j’entends moi-même ! », ajouta-t-il sur le ton de l’humour. Il se servit un verre et en tendit un à son interlocutrice. Pour une fois, ils pouvaient bien s’accorder un moment de détente, leurs rencontres étaient si protocolaires ! Un peu de folie dans cette relation si courtoise ne pouvait faire que du bien, il en était convaincu.
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MessageSujet: Re: Le chat et la souris (PV Eithleen)   Le chat et la souris (PV Eithleen) EmptyDim 18 Nov - 21:28

Elle n'avait pas dormi de la nuit. Les sixièmes années croulaient sous une énorme masse de devoirs et étant une travailleuse acharnée, contrairement à la plupart de ses camarades, elle avait refusé de négliger sa dissertation de potions. Après une fête qui avait duré jusqu'à deux ou trois heures du matin, ses camarades s'étaient endormis un peu partout dans la salle commune. Eithlenn était tellement déterminée à obtenir d'excellents résultats scolaires que parfois, aux yeux de certains de ses amis tels que Zane, elle en paraissait ridicule. Il fallait dire que les études occupaient une très grande place dans la vie d'Eithlenn, et ce assez inutilement, car à son âge, elle ne savait toujours pas vers quel métier se tourner après ses ASPIC. Pourtant, la majorité des Serpentard savait à quoi ils se destinaient. L'ambition n'était-elle pas un des principes fondamentaux de la maison à laquelle elle appartenait ? Bien sûr que si, sauf qu'Eithlenn n'avait pas d'ambitions précises. C'était une sorte d'aventurière qui ne calculait pas son futur mais qui attendait de voir comment allaient se dérouler les choses. Mais quand il s'agissait de ses notes, c'était une autre affaire : tout était calculé à l'avance, tout devait être parfait, ses copies devaient obligatoirement ne comporter aucune rature. Elle était une perfectionniste.

A sept heures du matin, elle acheva sa dissertation. La salle commune n'était pas déserte : après la soirée, des élèves étaient restés somneler sur les canapés, d'autres gisaient même sur le sol. Eithlenn était assise près de la cheminée. Ses paupières commençaient à se faire lourde et elle avait envie de dormir. Le soucis était qu'elle ne pouvait pas, elle devait encore lire les deux chapitres du livre d'histoire de la Magie. Il y avait une évaluation et elle n'avait rien lu, elle qui détestait cette matière empoisonnante. Au moment où elle s'apprêtait à ouvrir son manuel, une main stoppa son geste. Cette main provenait... du sol. Baissant les yeux, elle se rendit compte qu'Amadeus Goyle avait terminé la fête allonger sous la table à laquelle elle était assise. Si elle n'était pas aussi exténuée, Eithlenn aurait volontiers éclaté de rire en voyant la mine qu'il affichait. Néanmoins, elle préférait l'expression qu'il arborait en cet instant que celle qu'il avait sur le visage depuis la mission qu'il avait accompli pour l'Ombre. Elle ignorait ce qu'il avait fait et n'avait pas encore cherché à le savoir, mais en tout cas, elle avait la drôle d'impression que tout comme elle, la tâche n'avait pas du tout était une partie de plaisir. « Arrête de gratter l'parchemin, toi. Tu vas finir comme une plante desséchée. Au lieu d'gratter, t'aurais pu m'allonger quelque part... crevarde. » Il relâcha brutalement le poignet de la Black et replongea dans le monde des rêves. L'observant vaguement, elle remarqua qu'il ressemblait à un enfant absolument sage lorsqu'il dormait, c'était assez attendrissant. Elle remarqua aussi qu'il ne ressemblait pas du tout à Zane. C'était la première fois qu'elle prêtait attention à ce genre de détails chez lui. Esquissant un léger sourire, elle décida de laisser tomber l'histoire de la magie en l'honneur d'Amadeus.

Rangeant parchemins, plume et livres dans son sac, elle monta déposer le tout dans le dortoir et se jeta sur son lit... avant de se rendre compte que dans deux heures, elle allait devoir donner un cours de rattrapage à Hermès Malefoy. Il était donc hors de question de s'endormir, surtout qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle allait pouvoir lui faire apprendre ce jour-ci. Assainant un coup de poing de rage dans son oreiller, elle quitta ses draps douillets pour se diriger dans la salle de bain. Une douche s'imposait. Ceci fait, elle se sécha les cheveux à l'aide de sa baguette et les peigna. Ils lui arrivaient à la taille et cela faisait bien longtemps qu'elle n'y touchait plus et qu'ils ne poussaient plus. Elle se maquilla légèrement, ce qui ne changeait en rien ses bonnes vieilles habitudes et se vêtit d'une tunique noire, ceinturé par une petite ceinture de cuir et elle chaussa ses habituelles bottes noires qui brillaient autant qu'au premier jour. Eithlenn adorait les couleurs sombres, qui la mettaient bien plus en valeur que les tons clairs. Elle fourra ses affaires de métamorphose dans un de ses sacs à mains - celui qui allait le mieux avec sa tenue - et quitta les cachots avec précipitation, piétinant sans le faire exprès un élève de troisième année qui gisait sur le sol à cause de la fête endiablée de la soirée précédente. Il fallait bien entendu qu'elle prenne son petit-déjeuner et elle n'allait pas s'en priver pour Malefoy, malgré qu'elle l'appréciait. Il ne lui avait jamais fait de mal et il n'y avait aucune raison pour qu'elle le haïsse. Cependant, il était vrai que lui donner des cours de rattrapages ne la réjouissait pas tant que ça : elle avait d'autres chats à fouetter.

Prenant son temps - bien plus de temps qu'elle ne pensait - elle remonta au premier étage en direction de l'ancienne salle d'histoire de la magie et tomba sur Hermès. D'habitude, elle était toujours la première à arriver... ce qui signifiait qu'elle était véritablement en retard. Elle détestait les retards et cette fois, c'était elle qui faisait des siennes. Heureusement, il ne semblait pas fâcher. Elle n'avait pas envie de le contrarier. « Alors Eithlenn, mamie Black ne t’a pas appris la ponctualité ? Je sais qu’il faut savoir se faire attendre, mais je vais finir momifié si ça continue ! » Il lui fit un clin d'oeil qui ne la laissa pas insensible, même si son visage restait de marbre. C'était vraiment un beau garçon et si elle n'avait pas saisi la chose au début, elle l'avait saisi il y avait peut-être un an. Elle aurait été chanceuse de voir un jeune homme pareil s'intéresser à elle, mais c'était sans doute trop pour elle. Eithlenn n'avait jamais eu le privilège de voir un garçon lui dire qu'elle lui plaisait. Le ton cinglant qu'elle employa contrastait avec ses pensées. « T'aurais pas pu être momifié ce matin ? Au moins, je ne perdrais pas une heure mon temps pour toi. » Elle lui adressa un léger sourire qui signifiait que sa réplique n'était pas aussi sérieuse. Sauf qu'elle avait la manie de ne pas avoir l'air de plaisanter lorsqu'elle voulait détendre l'atmosphère. « Je ne sais peut-être pas transformer des piafs en hippopotames, mais par contre, je sais faire ça… » Il fut apparaître de quoi boire sur une des tables de la classe. Etait-ce une façon de détourner l'attention d'Eithlenn pour perdre des minutes et se débarrasser du fardeau que lui avait imposé leur professeur le plus vite possible ? Peut-être bien. Elle le détailla d'un regard soupçonneux, tandis qu'il continuait de parler sans qu'elle ne l'écoute entièrement. « Un noble breuvage pour une noble demoiselle… je te sers un verre ? Il n’est jamais trop tôt pour partager un moment de qualité avec une personne de qualité… et par « personne de qualité », j’entends moi-même ! » Hermès semblait être d'une humeur bien plus joviale que d'habitude. Il devait être un de ces cas étranges et lunatiques, un peu comme Eithlenn. Le toisant avec défiance, faisant semblant de ne pas être d'accord avec les propos qu'il tenait, elle s'empara du verre qu'il lui tendait avec hésitation et le porta à ses lèvres. De la Bièrraubeurre dès le matin, pas très commode mais c'était une de ses boissons favorites. Hermès avait inconsciemment marqué un point. Posant son verre sur la table la plus proche d'elle, elle s'installa sur celle d'à côté et ignorant d'une manière assez spectaculaire son camarade, sortit un parchemin où elle avait dressé le programme qu'elle avait organisé pour la gueule d'ange qui se trouvait dans la même pièce qu'elle. Elle se rendit compte que le programme s'était achevé bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru et se demanda alors si les notes d'Hermès avaient augmenté : elle ne s'était jamais souciée de le savoir, en réalité. Elle n'en prenait conscience que maintenant. Mais elle ne le lui demanda pas, ne voulant pas lui donner l'impression qu'elle s'inquiétait quelque peu pour lui. « Tiens, il se trouve qu'on a achevé le programme. Je pourrais donc éventuellement retourner au dortoir dormir, à moins que tu ne veuilles poursuivre en t'avançant avec moi. J'ai quelques cours d'avance sur vous, je me suis entraîné sur quelques sorts et si ça te chante, je pourrais te montrer, même si... » même si je n'ai pas la moindre envie de te les apprendre et que je suppose que tu n'es pas partant, s'apprêtait-elle à ajouter. Le hic était qu'elle s'était interrompue, trouvant qu'elle parlait beaucoup pour un rien. Elle se souvenait très bien qu'Hermès avait rechigné à prendre des cours de rattrapages, de ce fait, il était évident qu'il n'avait aucune envie de prendre une quelconque avance par rapport aux autres.
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MessageSujet: Re: Le chat et la souris (PV Eithleen)   Le chat et la souris (PV Eithleen) EmptyLun 19 Nov - 19:20

Contre toute attente, la belle jeune fille se saisit d’une coupe et la porta à ses lèvres. Alors comme ça, il arrivait à mademoiselle Black de sortir du droit chemin ? Hermès esquissa un sourire. Ca devenait intéressant. Cependant, comme à son habitude, la vipère prit rapidement ses distances et l’ignora avec superbe. La garce ! Plutôt que de s’occuper du jeune homme abasourdi, elle sortit un parchemin et se mit à le parcourir. Jamais on n’avait accordé si peu d’importance à Malefoy, il ne sut quoi dire. En fait, une boule de colère et de frustration était apparue en une fraction de seconde dans son estomac, lui coupant la parole. S’il avait s’agit de quelqu’un d’autre, il se serait fait un plaisir de lui en retourner une en plein visage. Elle avait de la chance d’appartenir aux Black et d’être plutôt mignonne… la peste !

Et dire qu’il se coltinait des notes médiocres en métamorphose depuis des semaines pour une fille qui ne daignait même pas lui accorder un regard ! Vexation, honte, colère. Et s’il lui lançait un petit Doloris ? Non, ce n’était pas raisonnable… Afin de se contenir, il serra les poings. Pas facile de se voir refuser quoi que ce soit quand on a l’habitude de tout avoir en un claquement de doigts. Il but son verre d’une traite et se resservit. L’alcool l’aiderait à se tenir et ferait passer le temps. Il lui faudrait bien ça si Eithleen continuait sur sa lancée. Subitement, il se souvint pourquoi il la connaissait à peine : elle s’isolait sans cesse et communiquait peu. Une ombre parmi les vivants. Tu parles d’une galère !

« Tiens, il se trouve qu'on a achevé le programme. Je pourrais donc éventuellement retourner au dortoir dormir, à moins que tu ne veuilles poursuivre en t'avançant avec moi. J'ai quelques cours d'avance sur vous, je me suis entraîné sur quelques sorts et si ça te chante, je pourrais te montrer, même si... »

La belle brisa le silence. Hermès la fixa d’un œil perçant. Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’on pouvait jeter et prendre un Malefoy à sa guise ? Certainement pas. Il avala une nouvelle gorgée de bièraubeurre et, sans un mot, vint s’installer auprès de sa partenaire. Elle voulait jouer ? lls allaient jouer. A l’aide de sa baguette, il remplit le verre de la Serpentard et, d’une voix sifflante, lui répondit :

« Même si je ne suis pas intéressé ? Effectivement, tu apprends vite Black. Tu vois, je me fiche pas mal d’être le premier de classe. Contrairement à certains, je ne vis pas pour obtenir les meilleures notes de l’école. Notes qui, entre nous, ne veulent rien dire. Alors tu penses bien qu’être en avance en métamorphose, je n’en ai strictement rien à faire. »

Le Vert et Argent vida son breuvage et s’attaqua au reste de la bouteille. Il avait rendu la monnaie de sa pièce à son interlocutrice et la pression retomba. Il ne fallait pas qu’elle se croit tout permis et le lui faire comprendre était de la plus haute importance. Maintenant que c’était chose faite, il pouvait de nouveau se montrer plus courtois. Et si la jeune fille repartait de plus belle, il lui ferait passer l’envie de le traiter comme un vulgaire imbécile.

« Ce que je veux, Eithleen, c’est savoir si tu es humaine. S’il t’arrive de lâcher prise. Si derrière ton masque de glace, un cœur palpite. Si tu caches des faiblesses… je veux tout simplement te voir sortir de ce carcan stupide dans lequel tu t’es emprisonnée. J’sais pas, aie vingt ans pour une fois ! Brise tes chaînes, enfreins les règles ! », poursuivit le beau brun, on ne peut plus sérieux. Les mots avaient dépassé sa pensée. Peut-être cela ne plairait-il pas à la descendante Black, mais il en avait marre de faire dans la dentelle. Cela faisait des semaines qu’il jouait l’élève appliqué, le garçon docile, gentil, sage, poli… il était temps de mettre un peu de piment dans cette relation trop courtoise. Il était temps d’être lui-même.

Il posa une main fine et pâle sur celle de son opposante et plongea ses yeux gris dans les siens. Elle était belle. Il n’avait jamais remarqué que sa peau était si fine, parfaite. L’occasion ne s’était pas présentée. Une idée naquit soudain au cœur de son cerveau dérangé. Un sourire déchira son visage pointu et, sur un ton malicieux, il continua :

« Boire la moitié d’une bouteille de whisky Pur feu, cap ou pas cap ? », le jeu allait commencer. Tour à tour, ils allaient être chat et souris, maître et joueur, dominant et dominé. Quoi de mieux pour connaitre les limites d’autrui, ses propres limites ? Son regard s’illumina et il fit apparaitre une petite bouteille d’un liquide fort et translucide. Il en avait tout un stock sous son lit pour ses soirées improvisées. Il la poussa vers Eithleen avec un rire enfantin.

« Alors Mademoiselle Black, prête à vivre une journée hors du commun ? Bien entendu, tout cela restera entre nous… », il lui fit un clin d’œil et pointa sa baguette vers la porte afin de la verrouiller. « Ce qui se passera entre ces murs, restera entre ces murs. Qu’en dis-tu ? » Un sourire bienveillant accompagna cette dernière phrase. Il ne voulait pas non plus effrayer l’adolescente, son but premier était de mieux la connaitre et de passer un moment unique, rempli d’adrénaline et de surprises. Il poussa doucement la petite bouteille vers sa professeure particulière et lui dit, d’une voix plus douce qu’à l’ordinaire : « Allez, après, ce sera à toi de me faire subir ce que tu désires… et crois-moi bien, il en faut beaucoup pour me faire peur ! », termina-t-il en haussant ses sourcils et en riant. Les festivités allaient commencer !
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MessageSujet: Re: Le chat et la souris (PV Eithleen)   Le chat et la souris (PV Eithleen) EmptySam 24 Nov - 15:40

Lorsqu'elle s'interrompit, un silence assez pesant s'installa dans la pièce. Le genre de silence qui n'annonçait rien de bon. Eithlenn posa le parchemin qu'elle tenait entre ses doigts sur la table avec lenteur, relevant ensuite son visage vers celui d'Hermès. C'était la première fois qu'elle prenait la peine de le regarder bien attentivement en face à face. Visiblement, le Malefoy n'était pas content du tout. L'offensait-elle ? Eithlenn n'en savait rien, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle n'adoptait certainement pas le comportement adéquat pour faire sourire Hermès. Il la fixait d'un oeil perçant. Elle eut envie de se fâcher, de le frapper et de lui montrer qu'on ne la regardait pas de cette manière. Oui, elle était parfaitement le genre de fille qui pouvait s'enflammer pour des choses telles qu'un regard mal placé. Trop impulsive pour pouvoir se contrôler elle-même, elle pouvait aller très loin pour un rien. Avant qu'elle ne puisse faire ou dire quoique ce soit, la voix d'Hermès claqua dans l'air. « Même si je ne suis pas intéressé ? Effectivement, tu apprends vite Black. Tu vois, je me fiche pas mal d’être le premier de classe. Contrairement à certains, je ne vis pas pour obtenir les meilleures notes de l’école. Notes qui, entre nous, ne veulent rien dire. Alors tu penses bien qu’être en avance en métamorphose, je n’en ai strictement rien à faire. » Retenant mots pour mots ce que disait Hermès, elle fut immédiatement touchée par le "contrairement à certains, je ne vis pas pour obtenir les meilleures notes de l'école et le notes qui, entre nous, ne veulent rien dire" s'encra dans son cerveau, la révoltant. Pour elle, il insinuait clairement qu'elle appartenait à cette catégorie d'individus. Etait-ce le cas ? Pas vraiment, mais inconsciemment, c'était ce qu'elle laissait paraître aux autres. Elle n'avait rien accompli d'exceptionnel dans la vie qui puisse lui faire clamer haut et fort que ce n'était pas la vérité. En effet, à Poudlard, on la connaissait pour être une Black, pour être une excellente élève, pour ses mystères et rien d'autre. Elle ne paraissait pas aussi tapageuse qu'une Alesya Lestrange et n'avait pas le charisme de la Fire Snape pour qu'on se retourne sans cesse sur son passage. Elle était juste Eithlenn Black, la discrète, fourrée dans des bouquins. Il l'avait blessé, il n'avait pas le droit. Il lui avait rappelé que mis à part être une Black, elle n'était personne en particulier. Et le fait qu'il insinue - c'était ce qu'elle pensait - que ses capacités ne se trouvaient que dans ses notes la révoltait au plus au point. Elle se savait réellement compétente.

« Ce que je veux, Eithlenn, c’est savoir si tu es humaine. S’il t’arrive de lâcher prise. Si derrière ton masque de glace, un cœur palpite. Si tu caches des faiblesses… je veux tout simplement te voir sortir de ce carcan stupide dans lequel tu t’es emprisonnée. J’sais pas, aies vingt ans pour une fois ! Brise tes chaînes, enfreins les règles ! » Sa mère avait toujours dit que Drago Malefoy avait toujours eu un talent évident pour remuer le couteau dans la plaie. Vu ce qu'elle voyait, le père avait apparemment légué ce talent au fils. Tout ce qu'il disait était vrai, à quatre-vingt-quinze pour cents. Il était très doué. Car si elle était si froide, si toutes ses réactions étaient calculées et si elle gardait bien souvent le silence, c'était parce qu'elle ne voulait pas qu'on la connaisse trop. La connaître était ne pas ignorer ses défauts, ses faiblesses, ses pires craintes, ses vices. Et connaître ces choses, c'était être capable de s'en prendre à elle, de se moquer d'elle, de la tourmenter. Elle ne disait toujours rien, analysant la situation, mesurant l'ampleur des paroles qu'elle pourrait lâcher si elle craquait. Elle se sentait en position de faiblesse et de ce fait, avait envie de se mettre en colère. La violence avait toujours été une solution pour Eithlenn. Lorsqu'il posa sa main pâle sur la sienne, elle n'eut pas l'idée de la retirer tellement elle était énervée contre lui. Oui, elle était énervée de voir qu'il avait eu le culot de lui dire de telles choses, parce que personne n'avait osé auparavant et c'était d'ailleurs très bien ainsi.

« Boire la moitié d’une bouteille de whisky Pur feu, cap ou pas cap ? » Il fut apparaître une bouteille sur la table. Eithlenn, elle, se contenta de le dévisager. Elle n'aimait pas du tout ce sourire malin qu'il arborait sur sa face. Lorsqu'elle voyait ce genre de sourires, elle avait une folle envie de le saisir par la gorge et de lui fracasser son crâne contre un mur. Elle aurait pu en être capable si elle aurait été certaine d'avoir plus de force que lui, ce qui n'était probablement pas le cas. Par rapport à sa soeur, Eithlenn avait toujours été plus forte, autant moralement que physiquement, mais là, femme contre homme, c'était une toute autre affaire.
Elle n'aimait pas du tout le fait qu'Hermès cherche à la tester, à se jouer d'elle. C'était ce qu'il faisait, selon elle. L'erreur à ne pas faire avec Eithlenn Black : sympathiser avec elle en la testant. Ah non, ça ne pouvait pas fonctionner. La prenait-il pour un jouet ? Si c'était le cas, il allait en baver. « Alors Mademoiselle Black, prête à vivre une journée hors du commun ? Bien entendu, tout cela restera entre nous… » Il verrouilla la porte à l'aide de sa baguette magique. N'importe quelle fille aurait pu être inquiétée de ce geste, mais pas elle. Elle n'avait pas du tout peur de lui. Certes, il était un Malefoy, mais elle n'en avait rien à faire. Eithlenn pouvait l'écrabouiller tel un vulgaire moustique si elle en avait envie. Le blond se défendrait, sûrement. Et alors ? Il ne fallait surtout pas la sous-estimer. « Ce qui se passera entre ces murs, restera entre ces murs. Qu’en dis-tu ? » Il devait peut-être s'attendre à ce qu'elle refuse. Car, fait assez surprenant, elle le défia du regard et d'un ton assuré, céda. « C'est d'accord. » Si elle acceptait, c'était pour être gagnante. « Allez, après, ce sera à toi de me faire subir ce que tu désires… et crois-moi bien, il en faut beaucoup pour me faire peur ! » Tiens, voilà qu'il lui donnait, de plus, une occasion en or pour qu'elle se venge. Ce qu'il venait de faire était un affront. Il la prenait pour une faible et pensait qu'elle n'était qu'une vierge effarouchée, capable de pas grand chose mis à part obtenir des Optimal à presque tous ses contrôles. Haussant les sourcils d'un air supérieur, elle saisit la bouteille de whisky-pur-feu dans ses mains sans dire un mot, la porta à ses lèvres et vida la moitié de la bouteille en trois ou quatre gorgées. C'était vraiment horrible, elle n'aimait pas du tout ça et elle allait sans doute finir ivre. Eithlenn n'avait jamais été ivre. Juste une seule fois, peut-être, quand elle était dans les cuisines avec Ezechiel. L'alcool commençait déjà à lui monter au cerveau. Elle ne savait pas quel effet aurait le whisky sur elle, mais visiblement, elle pouvait encore parler.

Provocatrice, elle jeta la bouteille au sol, qui se fracassa. Le liquide se déversa aux pieds d'Hermès. A présent, elle le fixait et ne cillait pas. Que voulait-il d'elle, Eithlenn l'ignorait. Ce qu'elle n'avait pas oublié, c'était qu'il l'avait autorisé à lui faire subir ce qu'elle désirait. Elle hésita. L'idée qu'elle venait d'avoir n'était pas des plus géniales. On disait que ce Hermès avait couché avec un tas de filles. Eithlenn, elle, n'avait jamais couché avec personne. Il devait le savoir. Alors, elle pouvait se permettre de lui lancer un défi qui le surprendrait, qui l'exciterait au point de le faire imbécile par la suite. C'était la première fois qu'elle défiait quelqu'un de la sorte, mais elle n'en craignait pas les conséquences. Un sourire malfaisant sur le visage, l'ordre franchit les lèvres de la belle Black, chauffant sans doute l'ambiance. « Déshabilles-toi. » Allait-elle regretter ? Non, elle ne devait pas. Elle ne devait pas être la perdante de ce jeu, aussi stupide soit-il. Et elle était certaine qu'il allait le faire, il avait bien dit qu'il ferait tout ce qu'elle lui dirait de faire.
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