Un duel. Quoi de mieux pour s’entrainer au combat ? Même si l’enjeu ici était simplement de pouvoir retourner à Prés au Lard, un enjeu stupide, soit dit en passant, ce n’est pas comme si j’avais besoin d’une permission pour y aller malgré l’interdiction. Etant donné que le lieu qui nous avait été dédié à moi et mon adversaire était le hall, j’avais opté pour une tenue simple et légère qui ne me gênerait pas dans mes mouvements. La tenue de Serdaigle, sans cape ni quoique ce soit qui aurait put se coincer dans une porte ou se raccrocher sur un pic. Je plaignais ceux qui devaient faire leur duel dans le parc, en pleine hiver, emmitouflés dans des vêtements épais qui risquaient de les ralentir. Enfin, le hall n’était pas terrible non plus. J’aurais préféré le 7ème étage, avec la salle sur demande, là au moins ça aurait été simple… Néanmoins, ça me convenait. J’avais même déjà plusieurs idées de stratégies étant donné que je connaissais l’endroit par cœur. Sans doute mon adversaire en avait-il autant de son côté, qu’importe. Je n’avais pas l’intention de briller à ce duel, je voulais juste m’amuser. Que je perde ou que je gagne, ça n’avait pas vraiment d’importance. Si je gagnais, cela attirerait trop l’attention, de toute manière. L’intello timide qui arrive à gagner un duel alors qu’il obtient à peine un treize en cours ? Je regardais le papier sur lequel le nom de mon chaperon et celui de mon compagnon d’infortune avait été marqué. La prof sexy de métamorphose et Avaon Dilwyn. Un Gryffondor, j’allais devoir m’en méfier. Mais être supervisé par Dénérys me plaisait assez…
Je m’arrêtais dans un coin du hall, prêt d’une des nombreuses statues qui ornaient les couloirs et attendis. J’étais le premier arrivé, et je sentais déjà l’excitation du combat à venir monter en moi. Ça allait être parfait…

« Salut, Cléo. » Marmonna celui était censé se battre contre moi. Je le reconnaissais maintenant, son nom m’était familier, même si à vrai dire je ne connaissais ni ses goûts ni son passé. J’hochais la tête pour le saluer, retenant le léger sourire aux lèvres qui me démangeait. « Bon. J’sais pas, on est censés… Attendre un maître d’armes ? Se saluer ? Ou tenter de se décapiter tout de suite ? » Cette fois, je ne me retins pas de sourire. En voila un qui n’était pas très heureux d’être ici. Pensait-il perdre où bien s’imaginait-il qu’il allait s’ennuyer ? Je restais adossé au mur et haussais les épaules. « Il faut attendre le professeur. Mais en tout cas tu sais, j’espère qu’après ces deux jours il ne restera aucune rancune entre nous, hin. » Je prie un air gêné et timide pour mettre un peu plus de poids à mes paroles. S’il me croyait inoffensif, alors c’était tant mieux. Je m’apprêtais à bouger pour lui tendre la main lorsqu’un bruit de pas se fit entendre. Enfin, notre surveillante attitrée daignait se montrer. Des qu’elle fut bien en vue, je murmurais tout bas en pointant ma baguette sur Avaon : « Assurdiato. » Je me rapprochais ensuite d’un pas de lui, visant le sol : « Deprimo. » Le plancher juste devant lui explosa, et je profitais de la nuée de projectiles envoyés en l’air et de la poussière pour me précipiter dans les couloirs, alors qu’un rire sournois s’enfuyait de ma bouche. Ça avait commencé, et c’était parti pour durer deux jours. Deux jours où nous avions tous et toutes l’autorisation de nous défouler, de détruire, briser, torturer. Difficile de ne pas s’amuser non ? Je me postais au croisement de deux couloirs et attendis calmement, les battements de mon cœur s’accélérant légèrement. Je traçais une ligne invisible entre les deux murs : « Cave inimicum. » Avec ce sortilège, si Avaon passait cette ligne cela déclencherait un cri tellement strident que je serais prévenu. Satisfait, je repris ma ronde silencieuse, attentif au moindre bruit et répétant régulièrement le sort pour me constituer un périmètre de protection.

A peine avais-je tracé le dernier trait de protection qu’un hurlement se fit entendre. Ah ? Déjà arrivé à ma première ligne ? Avaon se déplaçait plus vite que prévu. Je me dépêchais de retourner sur mes pas, m’attendant à le voir apparaitre d’un moment à l’autre. A la place, je vis une souris franchir le coin du mur. Une souris mécanique qui fonçait dans le couloir droit sur moi. S’il n’y en avait qu’une, j’aurais ris. Sauf que des centaines d’autres la suivirent, et elles ne cessaient de se multiplier. Une idée très inventive qui me plaisait bien, mais qui me posait quand même un petit problème. Alors que la nuée de rongeurs se dirigeait vers moi, je me demandais calmement comment me débarrasser d’autant d’objets mouvant d’un coup. Car si j’en loupais un, c’était fichu, tout serait à refaire du début. Je pointais ma baguette sur une statue. « Piertotum locomotor. » Un des nombreux sortilèges que j’avais appris grâce aux livres de mes parents. J’avais eu un mal de chien à le maîtriser. Parfois il ne marchait qu’à moitié, parfois pas du tout. Mais à présent il était devenu un de mes sorts préférés et j’avais attendu longtemps l’occasion de pouvoir m’en servir. S’éveillant de sa pierre, la statue se souleva et sauta de son socle en écrasant une dizaine de souris au passage. Le chevalier partit dans le couloir, passant l’armée de rongeurs pour aller retenir Avaon, juste pour moi le temps que je trouve une solution à cette enquiquinante troupe. Je partis en courant pour ne pas qu’elles m’atteignent et alors que j’avais de nouveau mis une distance respectable entre moi et elles, je me retournais : « Aguamenti. » Un jet d’eau sorti du bout de ma baguette, s’écoulant à la vitesse de l’éclair, il ne tarda pas à inonder le sol et projeta les souris contre les murs, détruisant leurs rouages. Pourtant, quelques unes se remirent à rouler comme des flèches. « Defodio. » Un large trou se creusa au sol et elles tombèrent dedans, incapables de sortir toutes seules et se multipliant stupidement dans leur cage improvisée. Voila qui était réglé, j’allais à présent pouvoir attendre Avaon en toute tranquillité…

J’attendais patiemment que mon adversaire daigne se montrer, observant de temps en temps les souris qui continuaient de se multiplier dans le large trou que j’avais creusé. Il faudrait attendre encore un moment avant qu’elles n’arrivent à le remplir et à s’en échapper. Pourtant je mis fin au sortilège, davantage parce que le bruit de leurs roulettes m’énervaient que parce qu’elles représentaient un quelconque danger. D’ailleurs, si je ne l’avais pas fait, je n’aurais sans doute pas entendu l’étrange bourdonnement qui s’amplifiait de seconde en seconde et qui semblait se diriger dans ma direction. Tendant l’oreille, j’observais les couloirs. A droite, à gauche, devant, derrière… Ce fut par devant, heureusement, qu’apparut la nouvelle folie à laquelle je devais faire face. Une énorme boule de pierre déboula, roulant à toute vitesse dans le couloir, raclant les murs et les tableaux. Avaon ne s’occupait pas vraiment du paysage. Mon estomac se tordit un peu, l’adrénaline s’empara de moi. Pourtant la solution était d’une simplicité évidente. « Reducto. » La boule prit la taille d’une table, continuant sa course folle et m’obligeant à courir à nouveau pour la distancer, ce qui était moins évident que de distancer une meute de souris mécaniques. « Reducto ! » La taille d’un gros chien. Encore une fois et je n’aurais aucun problème à l’éviter lorsqu’elle passerait à côté de moi. A la fin de ma manœuvre, je lui avais donné la taille d’une balle de tennis et elle fila entre mes jambes sans même me frôler, se dirigeant vers je ne sais où. Elle finit par se cogner contre un mur dans un BANG sonore et ralentit un peu avant d’aller se coincer entre deux socles de statues. Je pointais ma baguette sur mon torse. « Revigor. » J’eux une brusque montée d’énergie et l’excitation me donnait à nouveau envie d’éclater de rire comme un dément, mais je ravalais ma joie pour me diriger vers la source de tout ça, bien décidé à envoyer à Avaon un sortilège en pleine tête.

De la brume. C’était le nouvel obstacle qu’Avaon dressait entre lui et moi. Et bordel, ça marchait super bien. Je ne voyais plus rien. Plus rien du tout. Quand je tendais la main, les bouts de mes doigts disparaissaient dans l’épaisseur du brouillard. On se serait cru en haut d’une montagne en plein hiver. Décidant de prendre un instant de réflexion pour me sortir de là, je me mis à longer les murs et finis par trouver un recoin dans lequel je me postais, espérant être tranquille suffisamment longtemps pour avoir une idée. Je m’assis au sol, gardant mon calme. Ça ne servait à rien de se stresser de toute manière, j’étais là pour m’amuser, et ce n’était rien de plus qu’un défi. Il y avait une solution à tout, il suffisait juste de la trouver. Si mon ennemi avait décidé d’utiliser ce sortilège, c’est qu’il possédait logiquement un contre sort lui permettant de voir dans la fumée, quel crétin aurait lancé un sort qui l’handicape aussi ? Moi je n'en possédais pas, et j’étais en désavantage sur ce point là. Néanmoins, si je devenais invisible… alors nous en serions tous les deux au même point. Je me mis à énumérer dans ma tête les différents sortilèges que je connaissais. Jusqu’à tomber sur celui de la Désillusion. Le sortilège de Désillusion permettait à la cible de devenir un peu prêt transparente. Si je parvenais à l’utiliser, Avaon deviendrait aussi aveugle que moi. Enfin, presque. Me concentrant, je posais le bout de ma baguette sur mon front et prononçais la formule d’une voix ferme. J’eux l’impression qu’on m’explosait un œuf sur la tête, c’était désagréable et j’eux le reflexe stupide de vouloir m’essuyer. Je regardais rapidement mes mains, n’apercevant que du brouillard, très légèrement flouté. Ce n’était pas un sort parfait mais ça ferait l’affaire, du moins je l’espérais. Je me relevais, sortis de mon renfoncement et longeais à nouveau les murs. Cet Avaon… Si je le trouvais, j’allais le faire souffrir.

J’en avais assez. Cela faisait au moins cinq bonnes minutes que je marchais et toujours pas la moindre trace du Gryffy. Soit j’avais pris un mauvais couloir sans faire exprès, à force de longer le mur, soit je l’avais dépassé sans m’en rendre compte. Si c’était le cas, cela voulait dire que mon sort de désillusion avait fonctionné à merveille. Mais un duel où on passe son temps à chercher l’adversaire, ça n’avait rien d’amusant. Je retournais au tout début de notre rencontre, aucune trace d’Avaon. J’avais été trop prudent et maintenant, ni lui ni moi n’étions capable de nous retrouver. Quelle merde ! J’inspirais une grande bouffée d’air pour calmer mes nerfs. Je n’avais plus envie de rire. Juste le besoin viscérale de détruire tout ce qui était à ma portée. Mais si je le faisais, je risquais de faire un bruit monstrueux et d’aider Avaon. Bah… un peu de raffut ne ferait que le rapprocher de moi, après tout. Je finis par pointer ma baguette au hasard dans la brume. « Finite Incantatem. » La brume commença à se dissiper, et mon sortilège de désillusion disparut également. Qu’importe, il ne m’était d’aucune utilité finalement. Je visais la première statue que je vis et la fis exploser. Le bruit se répandit dans les couloirs et il était certain que le Gryffondor l’entendrait. Je détruisis une deuxième, puis une troisième statue avant de m’arrêter. Je voulais avoir quelque chose avec moi qui me permettrait de riposter rapidement en cas d’attaque surprise. Pourquoi pas une nuée d’oiseau ? « Avis. » Volant dans mon dos, une dizaine de petits oiseaux colorés me suivirent alors que je revenais, une nouvelle fois, sur mes pas. « Avaon ! » M’exclamais-je d’une voix où perçais légèrement ma colère. « Ramène tes fesses, Gryffy ! Ou je viendrais moi-même te chercher… tu risques de ne pas aimer.» Je fis à nouveau exploser une statue. Ce n’était que de l’esbroufe. Mais ça me plaisait.

Je n’eux pas à attendre bien longtemps pour que mon ennemi se manifeste. Tournant sur moi-même, surveillant les alentours avec attention, je finis par repérer un mouvement sur ma droite. Des bouts de statue me foncèrent dessus et je n’eux le temps que de protéger mon visage en brandissant ma baguette pour crier : « Expulso ! » Les bouts qui risquaient de toucher le haut de mon corps furent repousser, mais un gros bout de pierre s’explosa contre mon genoux et je grognais de douleur. Connard de Gryffy. Je tâchais d’ignorer la douleur qui remontait le long de ma jambe et tentait de me faire boitiller. Hors de question de montrer le moindre signe de faiblesse. De toute manière, l’adrénaline qui envahissait tout mon être m’empêchait de penser à quoique ce soit d’autre que le combat. Je courus en direction de là où on m’avait lancé les morceaux de statues sur la tronche. Des que j’aperçus une touffe de cheveux bruns, je la pointais : « Oppugno ! » Mes oiseaux foncèrent sur Avaon pour aller le piquer avec leurs becs à de multiples reprises en poussant des piaillements stridents insupportables. Je laissais là mes oiseaux et dépassais la descente d’escalier dans laquelle le Gryffondor s’était caché, continuant plus loin dans le couloir pour me poster à mon tour derrière une statue. Je regardais mon genou. De toute évidence, le morceau de pierre m’avait tailladé la peau à travers mon pantalon, et maintenant le tissu collait. C’était une blessure mineure mais douloureuse et je devais vite soigner ça. Je déchirais mon pantalon à l’endroit où j’avais été touché et murmurais « Episkey ». L’écoulement se stoppa et la douleur se fit moins forte. « Reparo. » Les tissus de mon pantalon se resoudèrent. Je reportais ensuite mon attention sur le Gryffondor, tendant l’oreille. Il ne lui faudrait que peu de temps avant de réussir à se débarrasser de mes oiseaux. Il avait des attaques originales et imprévisibles. Je devais prévoir un plan B.

Avaon & Cléo

night of the hunter

Dénérys était particulièrement ravie d'être le chaperon d'Avaon Dilwyn et de Cléo Forester. Un gryffondor et un serdaigle, ça lui changeait des innombrables duos de serpentard/gryffondor qu'elle avait dû surveiller et qui s'était tous, sans exception, transformer en massacre. Ainsi, assister à un duel innocent entre deux jeunes garçons particulièrement charmants et polis lui ferait le plus grand bien. Son bloc note dans les mains et sa baguette dans sa poche, Dénérys ne mit pas longtemps à arriver au lieu de rendez-vous. D'ailleurs, ses talons aiguilles ne durent pas passer inaperçus puisque à peine venait-elle de voir ses élèves, qu'ils se retournèrent vers elle un millième de secondes pour ensuite commencer leur bagarre. Découragée et particulièrement lasse, la brunette lâcha un soupir contraint en levant les yeux au ciel, puis commença à prendre des notes en précisant bien qu'ils avaient commencé sans son accord. C’était mal parti.
S'en suivit ensuite tout un combat où, certes la magie était bien utilisée mais où la maladresse de leur jeune âge les trahissait sur certains points. Entre un début raté ressemblant au jeu du chat et de la souris, puis une partie de cache-cache dans un brouillard où elle perdue un temps considérable à les regarder se chercher dans sa bulle magique, sans compter la dégradation du matériel de l'école et du château en lui même. C'est d'ailleurs ce petit élément qui la fit réagir et la décida à sortir de sa bulle d'invisibilité magique. Pile à côté de Cléo, elle l'aperçut sursauter légèrement quand elle lui lança un regard meurtrier tandis qu'il semblait réfléchir à un autre point d'attaque. Une feuille apparut alors sous leurs yeux avec le message ci-dessous : On ne pourrait pas plus tôt aller jouer aux échecs ? Alors, là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle ne laissa même pas le temps à Cléo de prendre le parchemin qu'elle le brûla à l'aide de sa baguette dans un sort informulé.

« Venez avec moi, Forester. Il me semble que j'ai deux ou trois choses à vous dire, tout comme à votre compagnon. » lâcha-t-elle d'une voix froide. Elle se mit en marche jusqu'au couloir où se cachait Avaon et ne perdit pas un seul instant en les voyant enfin réunit. Tout en levant sa baguette, elle prononça quelques sorts informulés, d'un geste prompt et brutal. Ce qui fit que Cléo et Avaon se retrouvèrent suspendus par les pieds, dans les airs en deux, trois mouvements. Au moment où elle remarqua que le petit aigle allait protester, elle l'empêcha de parler en prononçant un infime « Bloclang ! » qui eut pour effet de coller sa langue à son palais, évitant toute insubordination de plus. « Pas un mot, monsieur Forester, car il me semble que vous en ayez assez dis pour aujourd'hui. » Elle lui fit les gros yeux et commença à faire les cents pas, sa baguette à la main, bien déterminée à leur donner une leçon, à tous les deux. « Je suis très très très mécontente de vous, messieurs. Où est-ce que vous vous croyez ? Nous parlons de duel de sorciers, et non de baston entre deux molosses pour un os. Bien sûr, j'ai vu que vous saviez très bien utiliser les sorts que l'on vous avez apprit, j'ai été impressionnée par le sort de métamorphose de monsieur Dilwyn lorsqu'il a transformé une statue en énorme boule de pierre et j'ai été également agréablement surprise en apercevant monsieur Forester utiliser un sortilège de désillusion. » Elle avala sa salive en les laissant profiter de ce court instant d'éloge, puis reprit, d'une voix encore plus tranchante. « MAIS. Si l'un de vous deux explose encore une des statue de l'école ou abime le château d'une quelconque manière, je jure que ce n'est pas par les pieds que je vous suspendrai mais par une partie bien plus douloureuse pour vous. Me suis-je bien fais comprendre ? » Elle haussa un sourcil en attendant une réponse. Réponse qui, ne vint pas et elle se permit donc d'en rajouter une couche. « Et, messieurs... Si vous vous serez réellement battu avec un mangemort, vous seriez mort à l'heure actuelle. Chacun de vous. Prenez donc cet exercice au sérieux au lieu de vouloir jouer au échec dans un coin du château. » Son regard bleuté s'attarda sur Avaon et elle finit par les relâcher en voyant qu'ils devenaient de plus en plus rouges, à cause du sang qui descendait naturellement jusqu'à leurs têtes.

Elle leur laissa le temps de reprendre leurs esprits et tapa ensuite dans ses mains, pour les forcer à se relever. « Si je me suis bien fais comprendre, j'espère qu'il n'y aura plus de partie de cache-cache ou de chat perché et que j'aurais sous mes yeux, un vrai duel où les combattants se battent en face à face et non par derrière. » Elle se plaça face à eux et les obligea à se faire face pour se saluer, comme dans tous duels normalement constitués. Règle qui devait être respecté, puisqu'il était important que les élèves ne se prennent pas pour des aurors ou des mangemorts et dérogent donc les règles fondamentales des duels de sorciers. Placée entre les deux jeunes hommes, elle leva sa baguette et commença à disparaitre, se faufilant à nouveau dans sa bulle magique, complètement invisible, que le Ministère de la magie avait conçu pour elle, le temps des exercices demandés. « Et n'oubliez pas que je continue de vous observer, messieurs. Nous ferons une pause quand l'un de vous deux sera touché. Je vous rappelle qu'il est interdit d'utiliser les sorts impardonnables ou de blesser gravement son adversaire. A vos baguettes, à présent ! » Elle lâcha un rire cristallin et s'évapora dans le couloir, comme par magie.

Je m’explosais littéralement la gueule au sol alors que Dénérys nous relâchait enfin, Avaon et moi. Ah oui bien sur, un vrai duel de sorcier qui combattent face à face ? Intéressant de dire cela après avoir fait la comparaison avec un duel de mangemorts, où bien sur, personne ne cherche à se faire de politesse ni à se saluer. C’est sur que si jamais je tombais sur un mangemort j’allais prendre le temps de lui dire : « hey, coucou, t’y vas doucement ok ? » D’autant plus qu’un mangemort, lui, ne se gênerait pas pour utiliser les sortilèges impardonnables, choses qui nous étaient interdites. Donc évidement que si nous nous battions contre un mangemort, nous serions déjà morts, miss je sais tout, dans ce cas autant annuler le duel puisque de toute façon c’était perdu d’avance. Et elle se croyait maline de nous faire la morale ? J’avais envie de lever les yeux au ciel et de lui exposer par A plus B ma théorie, mais je me retins, de peur qu’elle me suspende à nouveau par les pieds. Déjà qu’elle m’avait pris le papier qu’Avaon m’avait envoyé. Je n’avais même pas eu le temps de lire ce qu’il y avait écrit, j’avais tendu la main et elle l’avait brûlé, tout simplement. Je me relevais, me frottant la mâchoire pour faire passer la douleur. « Et n'oubliez pas que je continue de vous observer, messieurs. Nous ferons une pause quand l'un de vous deux sera touché. Je vous rappelle qu'il est interdit d'utiliser les sorts impardonnables ou de blesser gravement son adversaire. A vos baguettes, à présent ! » Ça voulait dire que le premier qui blessait l’autre avait gagné ? C’était bon à savoir. Poussant un soupir de frustration, je me tournais vers Avaon. « Excuse-moi pour tout à l’heure. Le stress me fait perdre les pédales. » Je baissais les yeux, un peu gêné en espérant que mon petit manège marcherait. Puis je les relevais doucement. « Y’avait écrit quoi sur ton papier ? »

L’avantage de l’intervention de Dénérys, c’est que ça m’avait remis les idées en place. Le désavantage, c’est ce que je me m’amusais plus. J’avais repris le rôle de l’élève timide et mal dans sa peau, l’incapable de service qui analysait tout ce qu’il voyait. Et ça pour analyser, j’analysais… Pour de multiples raisons, je ne devais pas gagner ce duel. Le gagner aurait fait comprendre à de nombreuses personnes que j’étais bien plus doué que je ne le laissais penser, et je ne pouvais pas me permettre de laisser passer une telle faille. Même si ça m’agaçait de ne pas pouvoir profiter pleinement du duel, comme je le faisais quelques minutes plus tôt, je ne pouvais pas me permettre de me lâcher comme je l’aurais fait en privé. Bordel, pour une fois que je m’éclatais ! Il avait fallut qu’elle gâche tout.
Les bras le long du corps, j’observais Avaon se mettre en face devant moi, prêt au duel. Je remarquais néanmoins la façon dont son bras était placé. Il me laissait la voix grande ouverte. Faisait-il exprès ou baissait-il sa garde sans faire attention ? Je levais ma baguette, me demandant si j’allais viser sa tête ou ses jambes… Puis je la rabaissais. « Tu fais exprès hin ? T’as pas envie de te battre… T’attends quoi ? Je te touche pour qu’on puisse finir ça rapidement ? » Je haussais un sourcil. Je savais que j’avais raison. Depuis le début, Avaon montrait un flegme et un manque d’enthousiasme évident à l’idée de participer à un duel durant 2 jours consécutifs. Je le comprenais, c’est vrai qu’avec moi, un duel pouvait vite se transformer en règlement de compte à ok corral. En général, ça ne faisait rire que moi. Enfin après tout, s’il avait décidé de se laisser faire et de ne pas profiter, c’était son problème. J’affichais un sourire moqueur avant de lui lancer le sort de diffindo, ce qui lui offrit une jolie coupure à la cuisse. « Comme tu voudras... »