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 Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki

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MessageSujet: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptyMer 29 Aoû - 18:03

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let the lonely in to take my heart again « 2 a.m., where do I begin? crying off my face again, the silent sounds of loneliness wants to follow me to bed. I'm a ghost of a girl that I want to be most, I'm the shell of a girl that I used to know well ... Dancing slowly in an empty room, can the lonely take the place of you? I sing myself a quiet lullaby, let you go and let the lonely in to take my heart again. Too afraid to go inside for the pain of one more loveless night, but the loneliness will stay with me and hold me 'til I fall asleep. I'm a ghost of a girl that I want to be most, I'm the shell of a girl that I used to know well. Broken pieces of a barely breathing story, where there once was love, now there's only me and the lonely dancing slowly in an empty room, can the lonely take the place of you? I sing myself a quiet lullaby, let you go and let the lonely in to take my heart again »


« Tu ne pensais vraiment pas qu’il tenait à toi … ? » Sourire sadique se dessinant sur les lèvres de la vipère, regard noir de la part de la Serdaigle, un cœur qui déchante et s’écrase sur le sol, piétiné, emporté par la marrée sans pouvoir la combattre. Le sentiment étouffait encore sa poitrine, deux jours plus tard, deux jours après l’échange venimeux entre la bleu et bronze et la Serpentard qui avait dû apprécier le spectacle du visage déconfit de la jolie blonde. Enfin elle la vainquait, enfin elle parvenait à la briser, chose qu’elle avait toujours désirée. Ange peinait à y croire, son cœur essayait de lui dire que tout cela n’était qu’un fameux mensonge inventé par Alesya pour la blesser. Le tour était réussi, Ange était anéantie, blessée dans son orgueil, pour s’être ainsi laissée prendre au piège, mais plus encore, c’était son cœur trompé qui saignait, brisé pour de bon cette fois. Elle avait ce sentiment de suffoquer, de ne plus être entière. Sentiment qu’elle détestait, mais qu’elle ne parvenait pas à atténuer. Elle s’était plongée dans un mutisme que rien ni personne ne semblait être en possibilité de briser, le seul qui aurait pu l’amener à parler était celui même qui l’avait plongée dans pareil état. On avait bien essayé de la tirer de ce lit qu’elle ne semblait plus vouloir quitter, on avait bien essayé de lui faire entendre raison, mais personne ne comprenait l’impact de cette histoire sur Ange qui semblait être six pieds sous terre. Son cœur souffrait, tout son être souffrait, c’était comme la descente après une nuit passée à se droguer, longue, douloureuse, cette sensation de manque la faisait frissonner, la crispait. Elle voulait qu’on la laisse seule, qu’on lui laisse le temps de se reconstruire. Elle avait offert son cœur sur un plateau d’argent, mais le Chasseur n’était pas celui de Blanche-Neige, il n’avait pas eu pitié d’elle, il avait suivi les ordres de la reine et s’était empressé de la poignarder, sans se soucier des dégâts qu’il ferait sur son passage. Sans comprendre qu’elle avait vu en lui la lueur d’espoir qui manquait à sa vie. Lueur qui lui avait fait transparaître un futur où elle serait peut-être enfin heureuse, où elle n’aurait plus à répondre de quoique ce soit à une belle-mère abusive, à ne plus se soucier d’un père au bord de la dépression, futur où elle aurait pu tourner à ce mariage qu’elle ne voulait pas, mais qui semblait continuer sans se soucier des désirs de la mariée. Dans les bras de Loki, la jeune femme avait trouvé un équilibre, un sentiment de plénitude, comme si elle n’était qu’une partie d’un tout et qu’il était l’autre, prêt à la combler. Les larmes de trahison sont celles qui brulent le plus, Ange comprenait cette adage à présent, tant ses joues semblaient être en feu. Ses yeux, fatigués d’avoir tant pleuré, avait fini par se fermer pour la bercer dans un sommeil agité, sommeil où elle retrouva celui dont elle aurait pu tomber amoureuse, entrain de planter un poignard dans son cœur avant de rire aux côtés d’Alesya Lestrange. Personne ne comprenait pourquoi elle se mettait dans pareils états, personne ne LA comprenait. Ange ne faisait pas dans la demi-mesure, quand elle aimait, c’était sans fermer les yeux, de manière aveugle, imprudemment, une fois que quelqu’un parvenait à se frayer un chemin jusqu’à son cœur, c’était pour de bon et quand elle perdait la personne, cela faisait des ravages sur elle que personne ne semblait être dans la mesure de saisir, c’était la raison qui la poussait à être si méfiante quant aux personnes à qui elle confiant son palpitant. Seulement la méfiance n’était pas suffisante, peut-être devait-elle le fermer à tout jamais, le mettre sous clé avant de jeter cette dernière pour ne plus jamais avoir à souffrir. Elle eut la vague impression que quelqu’un venait la trouver pour lui dire qu’on la cherchait, mais elle n’y prêta guère attention et replongea dans un sommeil profond.

Les rayons du soleil vinrent glisser sur son visage, lui apprenant qu’elle avait passé plus d’une journée à dormir et à ressasser. Elle avait encore ce goût amer dans la bouche, mais la jeune femme savait qu’il lui faudrait sortir de cette chambre et affronter le monde extérieur. Elle voulait rester digne, ou en tous cas regagner le peux de dignité qu’il lui restait après cette journée passée à s’apitoyer sur son sort. Elle ne fit pas deux pas hors de la pièce sans qu’on ne vienne l’assaillir de questions sur la raison de son absence aux cours la veille. Un regard dissuada quiconque de persévérer dans cette direction et tous prirent le parti de la laisser tranquille, ce qu’elle désirait plus que tout au monde. Tous se dirigèrent vers le petit déjeuner, mais elle n’avait pas faim. Son estomac était noué, incapable d’ingérer la moindre nourriture. Elle affronta son reflet et constata que ses joues s’étaient légèrement creusées, son teint était maladif, mais elle s’en moquait, cela n’avait plus d’importance à présent. Son uniforme passé, elle se dirigea vers le premier cours qu’elle avait de la journée, reprendre ses habitudes, essayer de continuer, c’était ce qu’elle avait à faire. Elle ne prit aucune note, présente physiquement, mais absente, sur une autre planète, personne ne prêta attention à elle, la laissant contempler la page blanche qui se trouvait devant elle. Ange n’avait jamais tenu de journal, mais peut-être était-il de commencer, poser sur papier ses pensées, seul exutoire à la douleur qui continuait de lui tirailler la poitrine. Elle savait que tôt ou tard elle devrait affronter Loki et la vérité, car seul lui pouvait la lui donner. La Serdaigle aurait aimé repousser l’échéance, tant qu’elle ne lui avait pas parlé il y avait toujours l’espoir qu’Alesya s’était moquée d’elle, une fois qu’ils auraient parlé, l’espoir ne serait plus permis, car si elle avait cru la vipère plutôt que de faire confiance à Loki, elle n’était pas certaine que celui-ci ne lui en veuille pas.

Elle passa plus d’une heure à écrire dans le petit cahier qu’elle emporté pour prendre des notes, une heure où elle put essayer d’alléger sa peine et de réparer son cœur brisé. Une heure à faire le bilan sur sa vie, sur ce qu’elle avait perdu et force était de constater qu’Ange avait déjà perdu énormément. La sonnerie la sortit de ses pensées, la ramenant brutalement à la réalité. Elle fut la dernière à sortir de la salle de classe, cherchant à fuir le regard des autres. Elle sentait les yeux braqués sur elle des curieux qui voulaient savoir ce qu’il lui arrivait, mais aucun ne méritait réellement de connaître la vérité. Elle fit deux pas hors de la salle quand quelqu’un attrapa sa main et l’attira à lui. Elle n’eut pas besoin de vérifier l’identité du jeune homme pour savoir qu’il s’agissait de la personne qu’elle espérait éviter aujourd’hui. Les fourmillements dans sa main étaient toujours présents, les battements de son cœur se firent plus rapide. Elle aurait aimé continuer le baiser qu’il lui donna, faire comme si de rien n’était, prétendre que la confrontation avec Alesya n’avait jamais eu lieu, mais c’était impossible, elle avait besoin de savoir. Elle mit fit au baiser et s’écarta du jeune homme avant de plonger son regard marin dans ses yeux de fauves. Sa gorge se serra, son estomac fit de même. Elle avait le sentiment d’être incapable de parler, de dire quoique ce soit, pourtant c’était à elle de faire le premier pas, car il ne pouvait savoir qu’elle avait découvert la vérité. « Est-ce la vérité ? » Sa voix était rauque, chargée d’une émotion qu’elle ne parvenait pas à contenir. Elle aurait aimé être plus forte, elle aurait aimé être assez ferme, dure, pour ne pas pleurer, mais déjà elle sentait sa respiration se faire plus lente. « Est-ce vrai que tu agis pour le compte d’Alesya ? Que je ne suis qu’une proie dont tu devais briser le cœur ? » Elle eut l’impression que ce dernier allait exploser, déjà il se fendillait, prêt à éclater.
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MessageSujet: Re: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptyJeu 30 Aoû - 10:52

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« Ange ? Ca fait au moins deux jours qu'on l'a pas vue. Ni en cours, ni dans la salle commune. » Mon regard se perdit sur la table des Serdaigle qui en ce repas du matin avaient vu le Serpentard que j'étais s'approcher d'eux, animé par le trouble et le désir de retrouver sa chère et tendre. Mes mains se crispèrent sur le fruit tenu en ma paume ; le parfum de la clémentine que j'avais pris soin de garder pour elle imprégna mes doigts fins mais ne parvint pas jusqu'à mon odorat, trop occupé à déceler les moindres effluves de mon Ange. Mais rien. Ni vanille, ni cannelle, ni fleur d'oranger. Seulement des parfums communs qui piquaient mes narines par leur banalité exaspérante. « Ange... passe ses journées dans son lit, sans parler à personne. Elle est sortie de sa chambre qu'aujourd'hui, mais va savoir où elle est... » Je me redressai alors, accrochant du regard une jeune fille ronde et dodue aux longs cheveux bruns. Percevant une lueur triste et compatissante dans ses yeux noisette, je compris que ses mots ne relevaient pas de réprimande sinon d'aide qu'elle m'offrait allègrement. Un soupir s'échappa de mes lèvres semi-closes tandis que balayant la grande salle d'une oeillade perdue, j'espérais vainement y voir ses longs cheveux blonds ainsi que son sourire me certifiant que tout allait bien. Et pourtant, ce ressentiment inconscient vissait mon estomac à ma culpabilité réveillée ; quelque part dans mes tripes il me semblait que je savais ce qu'il se tramait déjà. Pourquoi la belle se cachait de la bête, pourquoi sa douleur se heurtait de plein fouet à mon être tout entier alors même que je ne l'avais pas encore vue. Glissant le fruit dans la poche de ma robe de sorcier, je quittai les lieux d'un pas résigné, bien déterminé à aller retourner tout le château afin de la retrouver.

Les coups de l'horloge annonçaient déjà dix heures ; cela faisait bien une heure que j'attendais assis dans le couloir que la porte de classe ne s'ouvre et ne déverse son flot d'élèves soulagés. Après plus d'une heure passée à la chercher dans tous les recoins du château – bibliothèque, tour d'astronomie, lac – , voilà que j'en avais attendu une de plus afin de récupérer l'Ange qui hantait mes pensées. Mon regard vide ne se détournait plus du fruit rond qui roulait dans ma paume, ignorant les oeillades surprises des étudiants passants par là, peu habitués à me voir si calme et posé dans un lieu pourtant fermé par quatre murs. Quand enfin la sonnerie m'arracha de mes pensées, je bondis sur mes jambes d'une vivacité fougueuse non sans braquer mon regard de prédateur aguerri sur les otages libérés.

Soudain je la vis. Tête baissée, mine fatiguée, cernes creusées. Soulagé de voir la demoiselle de mes fantasmes, je ne pus m'empêcher de l'attraper par le bras et de l'extirper de cette masse humaine agglutinée, l'attirant à moi afin de lui arracher des monceaux de baisers désireux. Ce sourire glissé à mes lèvres s'estompait pourtant au gré des secondes qui passaient, lorsque je sentis qu'aucun de mes assauts tendres ne me fut rendu. Intrigué et trouble, ma main qui s'était avancée pour lui délivrer le fruit finit par se stopper ; la clémentine n'atteignit jamais la gourmande, car alors je me redressai non sans arborer une mine inquiète. « Ca fait au moins deux jours que je te cherche... » Un murmure qui n'avait pas le ton de la réprimande mais bien du trouble. Mon palpitant s'accéléra étrangement lorsque je sentis l'étau de mon subconscient se refermer sur moi : elle savait. Alesya, ce jeu malsain, moi, ce nous 'factice'... Non, pas 'factice'. J'avais été vrai comme mes sentiments pour elle étaient sincères, du moins une fois passé le premier rendez-vous. Ou peut-être me faisais-je des idées. Oui peut-être était-elle juste malade et que sa fierté l'avait empêchée de se rendre à l'infirmerie. Un ersatz de sourire s'accrocha à mes lèvres, néanmoins si fragile qu'il s'effaça dès lors que la Serdaigle prit la parole. « Est-ce la vérité ? » Un coup à mon estomac, un noeud qui se serre dans ma gorge sèche, un coeur qui se cristallise sous la coupe d'une fatalité. Mes soupçons premiers furent confirmés, et déjà mon regard vint fuir quelques instants le sien ; non par lâcheté mais pour mieux s'accrocher à quelque chose de solide et froid contre lequel me retenir. Voilà pourquoi mes prunelles dardèrent sans le voir ce mur gris quelques instants, avant de le relever vers Ange. « Est-ce vrai que tu agis pour le compte d’Alesya ? Que je ne suis qu’une proie dont tu devais briser le cœur ?

Un silence pesant plana au-dessus de nos têtes quand plongeant mes yeux charbonneux dans les siens, je ne pus réprimer une mine douloureuse et coupable. Que répondre face à cela, pourquoi nier les faits alors qu'elle savait... Conscient que je m'enfoncerais considérablement si je venais à mentir, je déglutis difficilement et demeurais taciturne. Mon mutisme parlait pour moi : oui c'était vrai. « Ce n'était qu'un jeu. » soufflais-je enfin non sans courber mes sourcils d'une moue que je voulais assurée malgré la lourdeur de ma tristesse. Le chagrin m'assaillait déjà quand je compris que je l'avais perdue. Le coeur au bord des lèvres suffoquait alors, me hurlant de la prendre dans mes bras, de lui souffler que c'était du passé, que j'avais été sincère et que, pris dans mon propre piège, il me semblait bien en être tombé amoureux. Du moins ressentais-je ce manque lorsqu'elle n'était pas là, elle qui hantait mes pensées toujours, tout le temps, partout. Ma raison quant à elle me retint : était-ce sage que de lui livrer tous mes secrets, n'était-ce pas plus judicieux de ne rien lui avouer afin qu'elle s'éloigne de mes griffes ? Là où Alesya ne pourrait plus la toucher. Et plus encore, me croirait-elle vraiment...

J'entrouvris de nouveau les lèvres mais aucun son ne glissa sur leur galbe. Ne sachant que dire malgré cette volonté de tout lui livrer, mon coeur comme ma culpabilité, je me retrouvais comme aphone. Tiraillé, abattu déjà par la perte et ses grands yeux humides, assommé par tant de sentiments que je ne contrôlais pas.
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MessageSujet: Re: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptySam 1 Sep - 17:20

I'd take another chance,
Take a fall, take a shot for you.
I need you like a heart needs a beat,
But it's nothin' new.

« Ce n’était qu’un jeu. » La gifle l’atteint de plein fouet, ce fut comme recevoir un coup de poing dans la poitrine, la mettant hors jeu sans qu’elle ait pu se défendre un seul instant. Elle suffoqua, chercha à comprendre cette douleur qui s’emparait d’elle, était-ce son cœur qui s’arrêtait de battre, était-ce lui qu’elle sentait se briser, saigner comme jamais auparavant ? Elle sentait son faible appel au secoure, ultime signe de vie qu’il pouvait donner alors qu’elle sentait la vie la quitter. Elle retint ses larmes, mais ne put empêcher le ras de marrée qui s’emparait de ses yeux, laissant glisser quelques unes de ces perles humides sur ses joues alors qu’elle essayait tant bien que mal de contenir le reste qui menaçait d’éclater. Le silence qui avait suivi la question avait confirmé ce qu’elle savait déjà, ses paroles n’avaient fait que l’achever, la coupant dans son élan, brisant les ailes qui lui avaient poussé quand ils étaient ensemble. Un éclair de lumière lui déchira l’esprit, la ramenant à la réalité alors qu’elle se sentait lentement dérivé vers un autre monde, monde où elle n’aurait pas souffert comme elle souffrait en cet instant précis, un moment où elle n’aurait pas eu ce goût métallique qu’était celui du sang dans sa bouche. Elle se rendit alors compte que pour retenir les larmes, garder un peu de sa dignité, elle s’était mordue la joue à sang. La douleur n’était qu’un faible répit comparé à ce qu’il se passait dans son cœur. Elle entendait la voix de sa raison lui dire « je te l’avais dit », elle se sentait vacillée, ses jambes ne semblaient plus en mesure de pouvoir la soutenir. Elle aurait aimé dire quelque chose, retrouver sa froideur légendaire, son cœur de pierre, elle aurait aimé lui dire qu’elle aussi n’avait fait que joué avec lui, qu’il n’était qu’un garçon parmi d’autres, une conquête de plus à son tableau de chasse. Elle aurait aimé … Mais elle ne parvint à rien faire, rien dire, si ce n’était sentir les souvenirs enserrer son cœur, embrumer son esprit et sa capacité à penser. Elle dut s’appuyer contre le mur le plus proche pour ne pas perdre complètement pied, fixant le sol sans pouvoir détourner le regard de ce coin de dalle brisée, reflet de son palpitant déchiré. Elle eut la nausée, pauvre marionnette que l’on s’était amusé à manipuler. Elle inspira profondément, mais cela ne changea rien, sa poitrine semblait toujours compressée par un poids qu’elle ne parvenait pas à ôter. Elle voulut faire demi tour, s’éloigner de lui, lui tourner le dos et ne plus jamais le regarder, ne plus jamais lui adresser la parole, faire comme si il n’avait jamais existé.

Mais la Serdaigle était curieuse, elle savait qu’elle allait pousser le masochisme jusqu’à lui demander pourquoi il avait agi de la sorte ? Elle espérait pour lui qu’il y avait trouvé son compte. Elle ne put cependant le regarder, elle savait que si elle croisait son regard, elle allait fondre en larmes et il en serait fini de la Ange d’avant, cette fille forte, il ne resterait d’elle qu’une pâle copie, perdue dans un monde qu’elle ne comprenait plus. Sa peau frissonna alors qu’un souvenir effleura sa mémoire, repensant à ce qu’il lui avait dit lors de leur soirée au lac noir, elle avait pourtant cru lire dans son regard un vrai attachement, elle était persuadée d’avoir vu qu’il tenait à elle, mais il pouvait dès lors gagner la palme d’or, car il était un excellent acteur. Elle se rendit compte de ce besoin qu’elle avait d’être près de lui, de sentir ses lèvres s’écraser sur sa peau, sa main effleurer le contour de sa joue, son regard de fauve sur elle. Elle aurait voulu qu’il la prenne dans ses bras, qu’il lui dise tout bas que ce n’était pas vrai, qu’il ressentait aussi ce besoin, qu’il souffrait de la voir ainsi. Elle aurait voulu qu’il la retienne, qu’il redevienne son point d’ancrage dans la réalité, car la Serdaigle le sentait, son esprit partait à la dérive, vers d’autres contrées, fermée au monde extérieur, hermétique à la douleur. Les remparts se construisaient autour de son cœur, cherchant à colmater les brèches causées par le jeune homme, cherchant à stopper le saignement, mais l’hémorragie était trop intense, rien ni personne ne pouvait retenir tout ce sang qui coulait. Elle se tut encore quelques secondes avant de murmurer. « Tu peux jubiler, tu as réussi là où Alesya a toujours échoué. » Elle ne le regardait toujours pas, incapable de détourner le regard. Puis, lentement, son regard se tourna vers le jeune homme, elle se redressa, les yeux inondés des flots qu’elle ne parvenait plus à maitriser. Ange n’avait plus pleuré depuis plus de quatre ans, elle n’avait jamais laissé personne voir une seule faiblesse venant de sa part.

Elle lui tourna le dos, puis fit quelques pas, cherchant à s’éloigner, elle aurait voulu partir sans un regard en arrière, mais elle ne pût se résoudre à le faire. Elle finit par se retourner, sa voix était frêle, mal assurée, la douleur y perçait, tout comme elle se lisait sur le visage de la Serdaigle. « Pourquoi ? » Elle plongea son regard dans le regard sombre du vert et argent avant de redemander, presque en criant « Pourquoi ? » Sa main se crispa, elle avait besoin de connaître ses motivations, de savoir ce qui l’avait poussé à ainsi agir. Ses yeus se fermèrent, elle s’imagina quelques instants qu’elle était ailleurs, que cela n’était qu’un mauvais rêve, mais elle revint à la réalité, si vite, que c’en fut troublant. Elle baissa les yeux, son regard fut attiré par un reflet brillant. « Tu as gagné, tu peux récolter ton dû. » Elle arracha le collier qui ornait toujours son cou, collier qu’elle tenait de sa mère et qui possédait un pendentif en or en forme de cœur, collier qu’elle jeta à ses pieds. « Ce sera ta preuve pour Lestrange, elle sera heureuse. » Sa voix était comme éteinte, absente, lointaine. Elle regardait Loki, sans réellement le regarder, comme si déjà elle était dans un autre monde.
Prends mes soupirs donne moi des larmes
A trop mourir on pose les armes
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MessageSujet: Re: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptySam 1 Sep - 21:15

Les larmes à ses yeux donnèrent des coups lents à mon palpitant. Habituellement imperméable il se perçait aujourd'hui de mille coupures par lesquelles se déversaient douleur et culpabilité. Jamais sentiments ne furent plus virulents que ceux m'habitant en l'instant ; raison accablée, coeur aux abois, gorge nouée par un désarroi profond que je ne sus exprimer. Bien sûr que j'avais été bourreau, bien sûr que j'étais l'instigateur de sa peine et de ses larmes. Désirées au début de ce jeu malsain, elles n'étaient plus qu'une souffrance dont je ne voulais plus ; Je ne souhaitais plus la voir chagrinée, bafouée ni piétinée par l'ego de sa grande rivale. Je voulais mon Ange pour moi, et dans mon infini égocentrisme je n'avais pas même pensé à lui annoncer la vérité qui pourtant ne demandait qu'à tomber tel un couperet affûté. J'avais eu ce simple désir de vivre d'elle et de notre idylle sans me soucier des autres, préférant orchestrer ma vie sans anticiper les conséquences, sous-estimant grandement les retombées de ce mensonge par omission. Oui je l'avais manipulée, oui j'en étais tombé amoureux. Mais alors que dire face à celle qui hantait mon esprit et animait mon myocarde plus que de raison, à celle qui gommait cet appétit sadique qui se nourrissait du malheur des autres, à celle pour qui j'aurais offert bien plus que ce que je n'avais déjà. J'aurais pu porter à ses yeux humides le trophée de ma victoire salie par ma vicissitude, j'avais pourtant décidé de demeurer taciturne. Endeuillé et trouble, je ne demandais que silence lorsque mon coeur battait le tempo d'une marche funèbre. Non je ne voulais plus rien ; ni victoire ni joie d'avoir gagné. Car j'avais tout perdu, en vérité. Et pourtant je demeurais fier et droit, incapable de plier même face à ma douleur muette, toisant la jolie blonde d'un regard à la fois vindicatif et implorant. Je t'en prie ne pars pas.

Pourtant son départ me semblait le plus sain et le plus approprié pour mon Ange. Car ses ailes alors coupées, je doutais qu'elle ne puisse s'envoler bien loin si elle demeurait à mes côtés ; conscient que l'agneau finissait toujours dévoré par le loup, même épris, je forgeais l'espoir un peu naïf qu'elle s'en remettrait loin de moi. Guérissant ses plaies loin de mon ombre elle laisserait pousser ses ailes de nouveau au lieu de se laisser dépérir. Mes bras, aussi tendres étaient-ils pour l'ancienne amante ayant capturé mon coeur, n'étaient pas un endroit sûr pour elle. Tiraillé entre l'envie de la retenir et le désir de la chasser pour la protéger, j'eus tant de peine à combattre mes démons intérieurs qu'aucun mot de put passer la barrière de mes lèvres. Pas même lorsqu'elle m'affubla de cette question si légitime. « Pourquoi ? »» La belle s'était enfin retournée ; avait-elle senti le feu de mes prunelles s'accrochant à ses omoplates, ou était-elle secouée d'une vague de lucidité ? Mon regard habituellement sec n'avait plus que l'humidité du trouble et de la peine, malgré ce voile noble et fort drapant mes traits fins. Chaque pas qu'elle avait fait loin de moi avait saigné mon coeur, perforé ma gorge, cogné à mes tempes la pression sanguine affolée. Ne pars pas, scandaient mes yeux fauves quand mon être tout entier portait la froideur de l'indécision. Bien malgré moi. La retenir ou la laisser partir. La tuer à petit feu à mes côtés ou la laisser vivre loin de moi. « Pourquoi ? » Mû par un silence qui oppressa mon buste, je déviai un instant mon regard coupable de son visage larmoyant. Car trop conscient de la perdre, j'essayais de gommer déjà ses traits de ma mémoire ; ces derniers cependant rebelles s'inscrivirent à l'encre indélébile dans un recoin de mon esprit, marqué au fer rouge par ses rires, sa beauté et sa fraîcheur. En vain cependant. Et je réalisai que l'oublier me serait impossible, comme je ne pourrais jamais me défaire de cette souffrance tailladant ma chair et mon organe battant. Egoïste amoureux que j'étais, je tentais même de me disséquer le coeur pour déjà en extirper la peine.

Un bruit métallique m'arracha de ma léthargie, et cet immonde sentiment me serrant les tripes se fit oracle : le bijou qu'elle avait lancé à terre était bien à même d'animer mon trouble. Mes yeux bruns ne purent se défaire du pendentif narguant le sol et dont les pourtours me ramenaient à cette vérité me lacérant les entrailles. Déglutissant difficilement, je restais néanmoins debout à contempler l'objet qui bien plus qu'autre chose avait aux yeux de Ange une valeur sentimentale. La Serdaigle abattue venait de me jeter littéralement son coeur à ses pieds comme le combattant rend ses armes et monte à l’échafaud. Ce geste ultime d'abdication eut tôt fait d'éveiller enfin en moins la volonté de prendre une décision : la chasser pour qu'elle survive. « Ce sera ta preuve pour Lestrange, elle sera heureuse. » « Elle le sera. » soufflais-je non sans redresser mes pupilles ambrées sur la demoiselle de mes pensées. « Mais elle le sera encore plus si tu restes là à piétiner ta dignité. » La faire fuir, traquer la biche loin du chasseur quitte à lui meurtrir le coeur. Tant qu'elle court encore, tout lui est possible après tout. « Tu n'étais qu'un défi que j'ai réussi haut la main. » Une pointe de tressaillement dans ma voix porteuse de ce mensonge, comme si la vérité se trouvait ailleurs que dans ces propos et que j'étais à même de la lui livrer entièrement. Mais d'abord... « Il sera entre de bonnes mains. Un point pour nous. » M'étant penché pour ramasser le collier, je m'étais redressé non sans le laisser pendre au bout de mes doigts. Jouant le chasseur avec force et conviction, j'étais cependant bien résolu à garder le bijou pour moi, ultime souvenir de cet amour brisé par mes soins. Si je devais là contempler mon Ange pour la dernière fois, et ce à m'en damner le coeur et les sens, alors je garderais dans ma poche les miettes de ses sentiments qu'elle m'avait un jour jeté comme on lance un cadavre dans la fosse aux lions. Je t'aime, je te dévore. Pars à présent.

La biche s'éloigna alors. Fière et droite malgré la lourde peine s'abattant sur ses frêles épaules. Diable que j'aimerais la serrer dans mes bras, que ne donnerais-je pas pour humer son parfum et parcourir son cou blanc de mes baisers et morsures sauvages... Mais ma belle ne m'offrit que son dos, endeuillant mon coeur qui fit soudain un bond de ma poitrine. Rebelle et récalcitrant, il se refusa à de tels adieux. « ...Ange. » J'avais appelé son nom comme une nécessité qui se glisse à mes lèvres sans même que je ne m'en rende compte, et déjà j'avais avancé par grandes enjambées en sa direction. La belle s'était retournée et me laissa là à admirer une dernière fois sa beauté qui me secouait l'estomac tout comme elle me nouait la gorge. Beauté, pourquoi es-tu si cruelle... J'aurais eu tant de plaisir à t'achever si je n'étais pas amouraché de ta personne, buvant à la coupe de tes lèvres tout ton nectar.

Demeurant un instant taciturne car troublé et perdu, je plongeais mon regard fauve dans l'océan humide de ses prunelles et y admirais pour l'ultime fois ce que je perdais alors. Quand à mes lèvres perlèrent ces quelques mots, semblables à une déclaration enflammée ou à d'autres vérités annonçant mes sentiments, j'avais décidé de demeurer mystérieux. Je n'avais pas chassé la biche pour qu'elle revienne auprès du loup, après tout. « Tu guériras vite. » affirmais-je d'une voix cassée. Timbre qui n'avait jamais été le mien, secoué par des sanglots tus qui ne vinrent jamais. Comme je me haïssais en l'instant de ne pouvoir tout lui avouer, comme il aurait été plus facile pour moi de jouer les égoïstes et de la retenir.
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MessageSujet: Re: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptyDim 2 Sep - 8:31

Son cœur semblait être assailli de milliers de coups de couteau, sa poitrine était en feu. La Serdaigle avait le souffle court, perdue entre réalité et rêve, se demandant ce qu’il lui arrivait, avec cet horrible sentiment d’être témoin d’une scène où elle aurait dû être l’actrice principale. Elle aurait dû se montrer froide, distante, elle aurait dû lui rire à la figure et lui demander si il avait vraiment cru qu’elle était attachée à lui, mais le Serpentard avait balayé cette Ange la, ne laissant derrière lui qu’un être fragile, une poupée faire de crie et de son, facilement broyable, aisément cassable. Elle lui avait tout donné, tout ce qu’elle avait, tout ce qu’elle était, sans retenue, sans compromis, n’attendant rien de lui si ce n’était un peu d’amour. L’amour … Peut-être avait-elle été trop gourmande ? Peut-être n’avait-elle pas réalisé qu’elle lui en demandait trop ? Qu’il inventait cette histoire de toute pièce pour avoir une bonne raison de l’abandonner, de l’oublier. Mais elle ne parviendrait pas à l’oublier, cela serait au dessus de ses forces, les sentiments étaient là, bien présents dans son cœur et dans son esprit, tellement encrés en elle qu’elle ne pourrait pas les effacer, comme marqués dans son cœur en lettres indélébiles, un tatouage impossible à supprimer qu’elle devrait garder pour le restant de ses jours. Elle aurait voulu s’arracher le cœur, supprimer son palpitant pour ne pas sentir cette douleur lancinante qui lui donnait la nausée et lui coupait le souffle, éradiquer le problème à sa source, mais la belle aux yeux marins savait dores et déjà qu’elle devrait porter cette peine pendant quelques temps encore. Elle ne parviendrait pas à effacer ces moments à coup d’effaceur ou de sortilège comme elle le faisait lorsqu’elle faisait une erreur en classe. Car ce n’était pas une erreur, ils n’avaient pas été une erreur, c’était du moins encore le sentiment qu’elle ressentait. Peut-être aurait-elle dû se mettre à le détester, à le haïr de tout son être, alors les choses auraient sûrement été plus simples, mais elle se savait incapable de faire cela aussi. Elle ne pouvait passer d’une extrême à l’autre, passer de l’amour à la haine, car elle avait encore ce sentiment de ne pas tout savoir. Il était impossible qu’il ait si bien joué la comédie, qu’il n’ait jamais rien ressenti. Ou alors la jeune femme était plus naïve qu’elle ne le pensait et cherchait désespérément à se rassurer. Elle aurait pu effacer ses larmes, mais elle espérait que ces dernières le fasses réagir, que son cœur ait un dernier sursaut de compassion pour elle et qu’il revienne à la raison, qu’il ne tire pas un trait ainsi sur eux, qu’il lui donne une explication à toute cette histoire. Ange avait encore l’espoir que quelque chose allait se passer dans ce sens, espérant de tout son être ne pas devoir à nouveau tirer un trait sur quelqu’un. Elle avait déjà tant perdu, tous les êtres qui lui étaient chers semblaient s’être donné le mot de finir par l’abandonner alors qu’elle était sur le point d’avoir besoin d’eux plus que tout. Sa mère était morte le jour de sa naissance, son père l’avait abandonné en lui tournant le dos, sans jamais se soucier de son bien-être, laissant la petite grandir aux prises d’une femme affreuse. La liste continuait avec Lucian qui l’avait abandonnée parce qu’elle était trop différente de lui, Zane qui avait eu peur de souffrir, Artémis qui se montrait si froide depuis que la Serdaigle sortait avec son cousin, et à présent Loki, empereur de son cœur, décidait de ravager la ville dont elle l’avait fait roi par simple désir de satisfaire le désir de vengeance d’une autre. Qui restait-il pour l’aider à se relever ? à ne pas sombrer comme elle désirait le faire à présent ? Elle qui était sur le point de perdre encore quelqu’un, bien qu’elle ne le sache pas encore. Elle semblait avancer dans un désert, une ville en ruine où elle était seule et perdue, prête à s’effondrer dans un trou sans fond d’où rien ni personne ne semblerait être en mesure de la tirer. Elle aurait dû être plus forte que cela, ne pas penser de la sorte, mais toute force semblait l’avoir quittée, drainée par Loki et Alesya ainsi que leurs plans pour voir déchanter la jeune femme. Échecs et mat, elle avait perdu, rendu les armes, abandonné la partie, trop las pour la continuer.

Il ne répondit pas à sa question, se moquait bien de savoir qu’elle cherchait à comprendre la situation. Il devait jubiler de la voir ainsi, brisée, incapable de garder sa dignité et sa fierté, préférant les jeter aux pieds du Serpentard, incapable de penser et de réfléchir correctement. Il poussa le vice jusqu’à détourner les yeux, incapable de soutenir le regard que posait sur lui la Serdaigle, ce regard fragilisé, brisé même, ce regard qui lui lançait un appel au secoure silencieux, espérant qu’il l’entende et vienne la sauver. Mais il n’en fit rien, restant loin d’elle alors que tout son être réclamait la force de ses bras et le sentiment de sécurité qu’ils lui avaient procuré. Le cœur en or tinta sur la dalle froide et dur, comme si le cœur de la belle se heurtait aux remparts de glace que lui offrait le visage sombre de Loki. Elle venait littéralement de lui offrir son cœur, jetant aux pieds du jeune homme ce qu’elle avait de plus précieux, rare souvenir qu’elle tenait de sa génitrice, seule bien matériel qu’elle avait de cette dernière, pendentif dont elle ne se séparait jamais et qu’elle s’était toujours promise de ne jamais ôter de son cou, sauf pour l’offrir à l’être aimé le jour où elle tomberait réellement amoureuse. Petite, elle s’était imaginée même imaginée le donner à Lucian. En jetant ce collier, elle se rendait compte de cette vérité qui lui enserra le cœur un peu plus encore. Elle n’avait pas fait qu’effleurer le bord de la falaise, elle s’y était jetée tête la première, laissant ses sentiments l’emporter sur sa raison, laissant son cœur gagner cette bataille sans merci qui semblait l’opposer à la prudence légendaire de la demoiselle. Mais sa prudence ne lui avait pas été utile, la laissant tomber amoureuse du Serpentard au regard de fauve, la laissant désirer le contact de sa peau contre la sienne, l’écrasement de leur lèvre et la danse suave de leur langue. Mais plus encore, elle cherchait sa compagnie, son esprit, cette façon qu’il avait de la faire rire ou sourire, laissant un éclat cristallin se disperser dans les airs. Elle savait que ce rire n’apparaîtrait plus avant longtemps, il n’y avait plus de place dans le cœur de la jeune femme pour ce genre de démonstration de bonheur. « Elle le sera. » Elle accusa le coup, ne répondit rien, plongeant son regard dans les yeux ambrés du Greyback alors qu’elle mourrait d’envie de s’y plonger tout entière, seul endroit où elle avait eu l’impression de réellement exister ces dernières semaines. L’enfant mal aimée avait enfin trouvé l’amour tant recherché, ce sentiment de plénitude qui se dérobait à présent sous ses pieds, laissant une plaie béante dans le palpitant de la demoiselle. « Mais elle le sera encore plus si tu restes là à piétiner ta dignité. » Elle secoua la tête avec un sourire triste dessiné sur ses lèvres. Elle se moquait bien d’Alesya et de son rôle dans toute cette histoire à dire vrai, cela n’avait plus d’importance, plus rien n’avait de l’importance. « Tu n'étais qu'un défi que j'ai réussi haut la main. » Elle baissa le regard, haussa les épaules. « Je suis ravie d’avoir été une proie si facile, au moins tu n’as pas dû te tuer à la tâche. » Sa voix n’était qu’un murmure rauque, mais elle s’en moquait bien, elle se moquait de tout à présent. « Il sera entre de bonnes mains. Un point pour nous. » Cela la fit rager, enfin un sursaut de l’ancienne Ange s’empara d’elle alors qu’elle lui jetait un regard empli de ce qui semblait être de la colère à première vue, mais le sentiment était tout autre, c’était de la frustration, de la tristesse, de l’incompréhension. « Tu ne comprends pas ? Vous avez GAGNE. Je ne veux plus me battre, j’ai passé l’âge des disputes ridicules avec Alesya et si elle veut continuer à jouer à ce jeu là, qu’elle se trouve une nouvelle victime, elle n’obtiendra plus jamais rien de moi. » Sa voix était déterminée, dure, froide, signe qu’elle fermait son cœur, enfouissant le palpitant sous des couches et des remparts qu’elle aurait du mal à rouvrir un jour. Elle devait l’étouffer avant qu’il ne la tue comme c’était déjà le cas, lentement, à petit feu, prenant son temps pour la faire souffrir comme l’avait désiré son ennemie de toujours. « Il n'y a plus rien à obtenir de toute façon », ajouta-t-elle dans un nouveau murmure rauque.

Elle lui jeta un dernier regard, un dernier appel au secoure, avant de tourner les talons. Une nouvelle larme roula sur sa joue alors qu’un dernier espoir naquit dans son cœur blessé. « Retiens moi », lui avaient dit ses yeux avant qu’elle ne lui tourne le dos, elle espérait qu’il avait compris le message, qu’il la rattraperait et effacerait ses larmes, s’excusant. Elle si rancunière d’habitude aurait été incapable de lui résister, il était bien trop ancré en elle pour qu’elle ne lui tourne le dos sans lui laisser une deuxième chance. Là se trouvait le malheur, elle aurait tout fait pour lui, mais il avait préféré la trahir, bafouant l’amour qu’elle lui avait porté. « ...Ange. » Dernier sursaut de vie. Ange sentit son cœur se remettre à battre, sonnant une cavalerie, battant la chamade, sur le point d’exploser pour de bon. Elle fit volte-face, trouvant un regard ambré, décelant cet éclat de douceur qu’elle lui connaissait si bien, mais qu’il chercha bien vite à masquer. Elle avait encore ce sentiment qu’il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert, il lui suffisait de sonder son âme à travers le reflet de ses yeux et il savait quoi dire, que faire, pour la faire sourire. Il garda le silence, elle lui jeta un regard plein d’espoir. Espoir broyé en quelques secondes par ses dernières paroles. « Tu guériras vite. » Sa voix s’était fêlé, ce qui fit exploser le cœur de la jeune femme pour de bon cette fois, et toujours le sentiment de ne pas tout savoir. Elle posa sur lui un regard doux, comprenant que Loki ne réalisait pas l’impact qu’il avait eu sur elle, sur sa vie, ne réalisant pas à quel point il était enraciné en elle, tel un poison qui s’était immiscé dans ses veines. Elle lui avait donné son cœur, l’avait aimé sans retenue, elle ne jouait pas dans la demi mesure, il lui faudrait énormément de temps pour se remettre, se relever suite à cet ouragan qui avait tout emporté sur son passage. « Pas cette fois, non. » Sa voix était douce, presque emplie d’une tendresse qu’elle ne parvenait pas à contenir. Elle tourna les talons, après avoir jeté un dernier coup d’œil au jeune homme. Elle aurait aimé en dire plus, lui dire que malgré tout, elle ne regrettait rien, mais à nouveau sa gorge s’était nouée, incapable de prononcer un quelconque autre mot.
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MessageSujet: Re: Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki   Just like the clouds my eyes will do the same if you walk away ❧ loki EmptyDim 2 Sep - 11:58

La réplique assassine de la Serdaigle avait été légitime comme elle témoignait de mon incapacité à lui livrer tous mes aveux qui pesaient sur mon myocarde. Sauvages et incontrôlés, ils se refusaient à se laisser dompter par une langue revêche qui les auraient livrés en pâture à la demoiselle de mes pensées, ne souhaitant pas être sus, préférant être scellés par mon mutisme mystérieux. Comment aurais-je pu savoir, en ces funestes instants, qu'un seul mot pourrait encore retourner la situation. Comment pouvais-je savoir ce que je désirais vraiment, quand jouant sur le fil de la vicissitude je ne pouvais plus regarder en bas de peur de tomber dans une chute interminable. Comment lui avouer que j'espérais que cette chasse se termine enfin, qu'elle n'en ait plus à découdre avec sa grande rivale. Et je n'avais trouvé que trois misérables mots qui ne reflétaient en rien mes pensées. Trois mots qui, loin de la déclaration échauffant mon cœur, se parsemaient de venin : On a gagné. Alors que j'avais tout perdu.

Je ne savais plus, je ne savais rien. Loup engoncé dans son propre piège qui souhaitait chasser la biche, la retenir, et à la fois goûter à cette victoire cruelle... Je ne pouvais pas changer du tout au tout, pas plus que je ne pouvais m'autoriser à la perdre. Elle, celle qui battait la pulse d'un palpitant aux abois, celle que j'avais pensé si différente de moi et qui pourtant me complétait bien plus que de raison. L'impassibilité de mon regard n'égala guère le timbre de ma voix cassée, suffocante entre les tons qui se voulaient sûrs, et ceux plus tremblants d'une tristesse semi contrôlée. Pour la première fois de ma vie je ne savais plus ce que je désirais, vacillant entre deux états d'âme : la sauver et la retenir. Diable comme j'aurais aimé pouvoir remonter le temps, me retrouver dans ses bras lors de notre première nuit et tout lui avouer. Ce jeu malsain, les ficelles que je tirais pour mieux la manipuler, l'abandon de moi-même lorsque j'avais trouvé en la victime non plus une poupée mais mon obsession. Par facilité j'avais choisi l'omission, sous-estimant la fatalité j'étais ainsi certain que la vérité tomberait bien tard. Persuadé de pouvoir consommer mon amour sauvage avec la jolie blonde encore bien longtemps, j'avais été si égoïste dans mes choix que j'en payais aujourd'hui le revers. Tout aurait pu être bien plus simple, bien moins douloureux... Mais l'avantage aujourd'hui était qu'elle me percevait comme un monstre ; celui qui lui arracha le cœur pour s'en repaître goulument. Au moins ainsi, elle ne se retournerait pas ni ne souffrirait d'une quelconque hémorragie. L'exécution serait propre et nette. Oui elle guérira vite... du moins je tentais de m'en convaincre en lui confiant ces quelques mots. Des mots que j'avais voulu autrement, perdus entre des C'était sincère ou autre Ne pars pas qui ne vinrent jamais. Seulement un vœu de bonne convalescence.

La fierté sans doute, la raison peut-être, un sacrifice un peu bancal très certainement. Pour tout cela je n'avais su me montrer sincère jusqu'au bout, pas assez au fait des codes sociaux, pas suffisamment dompté dans le domaine des sentiments, pas franchement à l'aise dans cette histoire qui m'apportait des émotions nouvelles et ardues à prendre en main. J'avais préféré me raccrocher à ce que je faisais le mieux : jouir du malheur des autres... bien qu'il n'y avait rien de bien réjouissant en l'instant. Mon myocarde hurlait au contraire à la mort comme je sentais avoir perdu quelque chose d'intense, quand mes lèvres s'aventuraient à ces trois pitoyables mots. « Pas cette fois, non. » Ma mâchoire se crispa ; ainsi étaient là nos adieux. Pourtant, porté par l'élan fougueux de tout lui avouer en vrac et de manière totalement décousue, j'entrouvris enfin la bouche, forçant les barrières du mutisme pour me livrer enfin... Quand la belle tourna les talons. Baisser de rideau.

Salive pâteuse et rare qui força l'étau de ma gorge sèche, je ne pus que la regarder partir : restant digne et fier, tout semblait s'ébranler en moi pourtant. Ainsi je ne restai guère trop longtemps à la scruter avec tant d'appétit, sachant pertinemment que pour mieux l'oublier il me faudrait gommer sa silhouette de mes pensées bien rapidement. Je tournai alors les talons, grognai sur le passage d'un deuxième année qui avait toisé la scène avec des yeux ronds, et d'une main laissai tomber le fruit à terre quand l'autre glissa le bijou dans ma poche. Dernière relique d'une histoire avortée.

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