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 MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build

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MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build 1404036046-rang-membre
Benjen E. Lestrange
Benjen E. Lestrange
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MessageSujet: MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build   MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build EmptyMar 22 Oct - 19:25


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† Tendons, ligaments, joints,
metacarpals, wrist, palmar
side, dorsal side. There are
27 bones within the wrist and
hand, 27 bones to grab, to
hold, to touch, to use. I swear
that I can feel every groove,
crest and whorl in the skin of
yours. I could map out your
fingerprints if I had to.
— Kristina Haynes.

« Goin' to the chapel and we're... gonna get married.... Goin' to the chapel and we're... gonna get married. Gee, I really love you and we're... gonna get married. Goin' to the chapel of loveee...  Spring is here, the sky is blue, whoa oh oh. Birds all sing as if they knew today's the day we'll say, "I do" and we'll never be lonely anymore because we're... goin' to the chapel and we're gonna get married... »

Renversé comme il l'était sur un banc de pierre, Benjen observait le firmament en fredonnant cette vieille chanson moldue, cherchant comme tant d'autres avant lui des réponses aux questions qui le hantaient depuis qu'il avait reçu une lettre de sa mère, Altheda, dans l'après-midi. D'ordinaire si appréciée, leur correspondance avait pris un détour funeste auquel rien n'aurait suffit à le préparer. C'était sa faute, il en avait conscience. Sa présence à Poudlard l'avait un instant distrait du caractère véritable de Rodolphus, devenant presque affable en sa présence, sousestimant son vieil homme. Une erreur fatale comme en témoignait le parchemin froissé entre ses mains.

Par habitude, il le relisait de temps en temps, bien qu'il en connaissait chaque ligne par coeur. Rodolphus, dans un élan d'amour filial presque étonnant, souhaitait fiancer Morrigan. Nul doute qu'il n'avait toujours pas digéré l'affront que sa fille chérie lui avait fait durant le repas familial. Altheda, cependant, n'avait pas été dupe et avait aussitôt envoyé un hibou à Benjen. Et bien que rien dans sa lettre ne l'indiquait, il savait que sa mère savait tout aussi bien que lui la réelle raison pour laquelle Rodolphus n'agissait que maintenant. Sa main, cruelle outre mesure, ne pouvant atteindre Benjen là où il se trouvait, s'était enfin décidée à rabattre ses cartes une fois toutes les informations en main, le forçant à se coucher.Le vieil homme avait finalement osé dévoiler son atout... Fiancer Morrigan, lui arracher sa liberté afin de détruire Benjen.

Si tout son être s'était révulsé à l'idée, tant et si bien qu'il avait dû quitter la bibliothèque précipitamment, une partie - infime- trouvait que cela relevait du génie d'exploiter sa faille de cette manière et depuis des heures, il se trouvait là, allongé sur son banc, à regarder la neige tomber, afin de calmer les battements erratiques de son coeur, oubliant tout, même l'heure tardive ou les gargouillements de son ventre qui réclamait pitance depuis une bonne demi heure déjà. Rien n'avait d'importance, hormis la colère grandissant dans son ventre à l'idée que si Altheda ne l'avait pas contacté à temps, le plan de Rodolphus n'aurait pu être contrecarré et Morrigan aurait été réellement fiancée au plus offrant.

Alors sa réponse avait été immédiate et impersonnelle, sachant qu'Altheda y jetterait seulement un oeil avant de la tendre à Rodolphus. Une reddition  rédigée sur le champ. You win. Benjen avait été fou d'avoir un instant considéré qu'ils s'en sortiraient sans égratignures. Après tout, même leurs cousins étaient fiancés et n'avait-il pas effrontement brisé chacun des enseignements de son père en s'affichant publiquement avec des né-moldus? Pire, les rumeurs d'une dispute entre Alesya et lui avaient fait le tour du chateau et étaient très certainement remontées aux oreilles de Rodolphus. Il avait seulement eu la chance que l'accalmie dure aussi longtemps.
Rodolphus exigeait un sacrifice pour balmer sa fierté meurtrie et le jeune homme serait damné s'il laissait Morrigan payer les frais de son idiotie alors il avait aussitôt offert sa capitulation en deux mots griffonnés à la hâte. Benjen, ayant affecté une précipitation qui ne lui ressemblait pas, nul doute que Rodolphus devait se verser un verre de Whiskey Pur Feu en cet instant, triomphant une fois de plus sur la maisonnée, ne se doutant pas des lueurs de rebellion qui commençait à poindre dans l'esprit de son aîné.

Certes, il allait se fiancer s'il le fallait, puisque c'était de ça dont il était réellement question. Et si Rodolphus souhaitait le voir s'agenouiller devant lui, humilié, s'il désirait l'enfermer dans une jolie cage dorée afin de briser en lui tout désir de lui tenir tête, Benjen se prêterait au jeu mais c'était méconnaitre son propre fils s'il pensait que ce dernier allait admettre défaite si aisément. Que son Père célèbre une victoire trop vite acquise. La guerre ne faisait que commencer. Dès le lendemain, il calligraphirait ses conditions, recherchant avec attention chaque faille qu'il pourrait exploiter mais ce soir, ce soir, il était encore libre. Ce soir, il espérait vainement que demain n'arriverait jamais.
Ce soir, il lui fallait envisager comment annoncer la nouvelle à Morrigan. Il n'osait même pas songer à Alesya, ne se souvenant que trop bien de sa  réaction face aux fiançailles de son frère ainsi que des siennes, Alesya qui ne comprendrait probablement pas qu'il renonce aussi facilement, elle qui espérait toujours échapper aux fiançailles prévues avec Skandar.

Renvoyé brutalement au présent par l'air glacial qui se glissait sous son manteau défait, Benjen se redressa en position assise et se mordillant la lèvre, ses yeux parcoururent la lettre honnie une dernière fois avant que ses lèvres ne s'entrouvrent pour prononcer un sort incendiaire afin de ne laisser aucune trace, ne pouvant se permettre que la vérité ne s'échappe de cette cour. Captivé par les flammèches, ce ne fut que lorsque le feu commença à lui lécher les doigts qu'il ne lâcha le parchemin et l'observa continuer à brûler dans la neige jusqu'à ce qu'il n'en reste que des cendres.

« I'm gonna get married », souffla-t-il, goûtant d'abord les mots fatidiques avec l'amertume de la défaite pour les laisser être emportés par le vent.

Marié. Lui. L'avortement de tous ses rêves s'il laissait Rodolphus aux règnes. Destiné à devenir prisonnier de son passé comme lui s'il n'y prenait garde. Marié. Le mot lui glaçait le sang, causant un lent frisson le long de sa colonne vertébrale mais il ne referma pas pour autant son manteau, tant pis s'il attrapait la crève car il sentait déjà la corde se resserrer autour de son cou et il allait faire tout son possible pour savourer ses derniers instants en tant qu'homme libre, quitte à passer toute la nuit dehors, à éviter les rondes des préfets et professeurs combinés.

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MessageSujet: Re: MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build   MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build EmptyJeu 31 Oct - 17:58


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i just wanna see the stars with you

Elle pose ses mains gantées sur ses épaules. Elle s’est approchée par l’arrière et lui, perdu quelque part dans des pensées lointaines, ne l’a pas remarquée. Elle a reconnu son dos de loin. Assis sur un banc en pierre, dans la cour de récréation, imperturbable et impassible alors que les flocons lui tombent inlassablement sur les épaules. Elle a tiré son bonnet sur ses oreilles et elle l’a rejoint. Il sursaute légèrement quand ses doigts glissent vers la peau nue de son cou. Elle se penche en avant et alors qu’elle déplace sa main vers le devant pour atteindre le torse de son frère, elle dépose un baiser en dessous de son oreille gauche. Un simple baiser, chaud et sucré, mais elle prend son temps avant de s’éloigner à nouveau, profitant du contact de chaque millimètre carré de la peau de Benjen sur ses lèvres. Elle défait son étreinte et passe une jambe, puis l’autre, du côté opposé du banc. Assis de la sorte, l’un à côté de l’autre, aucun doute sur leur parenté : les mêmes yeux gris, le même visage arrondi, la même fossette sur la joue droite lorsque leurs bouches s’étirent en un sourire discret. Morrigan penche sa tête et la pose sur l’épaule de son frère. Elle tire, en commençant par l’auriculaire, puis un à un jusqu’au pouce, les doigts de son gant droit pour en extraire sa main puis elle cherche celle de son frère pour enrouler ses doigts chauds autour des siens. Ce n’est pas donné à tout le monde d’aimer comme ça. Elle s’en rend compte. Et que les irascibles déséquilibrés qui clament haut et fort l’ostracisme pour les enfants de mangemorts sous prétexte de leur affiliation naturelle pour la haine et leur incapacité à éprouver des sentiments affectueux, aillent au diable : aimer de la sorte n’est pas donné à tout le monde. Morrigan regarde Benjen. A cet instant-là, elle s’estime heureuse. Heureuse de l’aimer si fort qu’elle en crèverait. Alors elle sourit, ses yeux gris, d’ordinaire si profondément creusés par un abîme de noirceur s’illuminent d’étoiles.

« Tu n’as pas froid ? » Il n’est pas beaucoup habillé. Il ne porte qu’un pull fin en dessous de son manteau déboutonné. Elle ne devrait pas avoir à s’occuper de lui. Comment peut-il prendre soin d’elle s’il est incapable de s’occuper de lui-même ? Elle prend un air faussement contrarié. Même si elle le voulait, elle ne pourrait pas lui en vouloir. Elle n’a jamais pu. Aussi loin que sa mémoire lui permet de remonter dans ses souvenirs, elle n’a jamais réussi à être fâchée contre lui. Elle essayait parfois. S’enfermant dans sa chambre après une dispute, refusant catégoriquement de lui adresser la parole ou de lui ouvrir la porte. Alors il restait là, sur le seuil, à attendre qu’elle se décide à déverrouiller le loquet. Quand le cliquetis de la clé se faisait entendre dans la serrure, quelques minutes ou heures plus tard, il était là pour passer sa tête par l’entrebâillement de la porte. Il trouvait alors une Morrigan aux yeux rougis. Console-moi. Parce que s’il était le responsable de ses maux, il était également le seul à pouvoir les apaiser. Il fermait la porte derrière lui et la prenait dans ses bras. La serrant comme s’il avait failli la perdre, ses doigts jouant avec ses boucles brunes. Morrigan fronce les sourcils et enlève son écharpe pour l’enrouler autour du cou de son aîné. Elle sait qu’elle est imprégnée de son parfum, et voir le nez de son frère s’y enfoncer la fait se sentir encore plus proche de lui. « C’est déjà mieux. »

Elle repositionne comme il faut l’écharpe au niveau de sa nuque et c’est à cet instant qu’elle la remarque. Cette tension. Les épaules raidies, le bord des lèvres contractés et les yeux légèrement plissés. Elle a un mouvement de recul et lâche le bras de Benjen que sa main était venue étreindre après lui avoir donné l’écharpe. Morrigan assemble ses doigts au niveau de sa poitrine et arque un sourcil, incapable de cacher son inquiétude. « Benjen ? » Elle attrape délicatement son menton pour le forcer à tourner la tête vers elle et plonge son regard interrogateur dans ses yeux gris comme le ciel au-dessus d’eux. La neige continue de tomber sur Poudlard et un courant de vent glacial siffle autour d’eux forçant les branches nues d’un arbre démuni de verdure par l’automne à se courber légèrement. Morrigan ne frisonne pas, mais elle sent tous les poils de son corps se hérisser sous ses couches de vêtements. Ses doigts se déplacent du menton aux cheveux de son frère et elle replace délicatement une des mèches rebelles que le vent vient de déranger. Elle caresse son front puis attrape son épaule. La pression qu'elle y exerce est étrangement ferme pendant un instant avant que Morrigan ne s’en rend compte brutalement et ne relâche la contrainte. Elle dresse la tête. « Que se passe-t-il ? »

Inutile de nier. Elle le connait par cœur. Incapable de faire disparaître son air inquiet, elle tente cependant un sourire en coin pour inciter Benjen à se confier. Elle le sent encore perdu dans ses pensées. Loin. Trop loin d’elle. Elle attrape sa main dans un effort vain pour attirer à nouveau son attention vers elle. Elle le connait par cœur et pourtant, à cet instant précis, elle est incapable de déterminer ce qui ne va pas. Elle n’a jamais été au courant de tous les secrets de son frère, mais généralement, quand il se confiait finalement à elle, elle parvenait à anticiper ses pensées, deviner ses raisonnements. Là, rien. Elle sent que ça a à voir avec elle. Elle ignore d’où lui vient ce pressentiment, mais sans le vouloir, elle s’inquiète d’avantage. Il semble hésiter. « Benjen ? Dis-moi ce que je dois faire. » S’il ne veut pas lui dire, elle espère qu’il lui laissera au moins la possibilité d’agir. « Laisse-moi t’aider. »



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Benjen E. Lestrange
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MessageSujet: Re: MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build   MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build EmptyDim 19 Jan - 2:57


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If the sun were to explode,
you wouldn't even know about it
for eight minutes.
And nothing in the world
gives me a heavier heart
than knowing that I wouldn't be able to reach you
before the world went dark.

Il doit fermer les yeux un instant pour taire l'inquiétude qui monte en lui et voudrait se déverser dans les oreilles de sa pauvre soeur prise au dépourvue alors il enfonce son nez un peu plus profondément dans l'écharpe qu'elle a noué autour de son cou et son odeur, si familière, si rassurante le prend à la gorge et il relâche le contrôle de fer qu'il avait, sans le savoir, toujours sur son corps. Il s'affaisse sans vergogne contre sa jeune soeur mais ne dit toujours mot. Que dire? Par où commencer? Une déclaration d'amour éternelle ou des excuses?

Serdaigle émérite, il n'a pourtant jamais su commencer les histoires et il se souvient du roulement épique des yeux de Morrigan à chaque fois qu'elle le réclamait (lui, pas leur mère ou leur Père mais lui) pour lui conter une histoire. Il se souvient de son demi soupir agacé ("It's once upon a dragon, Benjen") mais de son regard émerveillé lorsqu'il changeait sa voix, se ridiculisait tout bonnement juste pour son bon plaisir, enfoui sous la couette avec elle. Et puis, et puis, ils avaient grandis et les contes étaient devenus des mensonges. Mensonges blancs, mensonges de complaisances mais mensonges tout de même. Ils avaient continué à se raconter des histoires, dans le noir, à tisser des récits alambiqués mais la flamme de l'émerveillement avait dès lors commencé à vaciller. C'était sa faute, il en avait conscience, sa faute pour l'avoir attiré de ses mains tremblantes lorsqu'elle lui avait confié ses plus lourds secrets, sa faute pour avoir tenté de trop la préserver des machinations de leur famille, sa faute pour ne pas avoir voulu teinté l'éclat qui brillait toujours dans ses yeux lorsqu'elle le couvait du regard, sa faute pour avoir laissé l'arrogante jeunesse l'aveugler. Et voilà qu'ils allaient en payer le prix, tous deux. Lui, le premier.
Il entrouvre les lèvres pour lui répondre, soucieux de ce qui allait en sortir ("The cold wouldn't dare kiss my brow when you're here. See? Touch me. This is what you do to me. It feels like coming home whenever you touch me.", "You can't help me. I lost and now I've gotta pay up but the price is way too high and I'm just so damn scared. I'm scared shitless you will hate me, the same way Alesya hated Rohàn for getting engaged.", "Will you, can you, hate me? I don't think I could ever hate you, no matter what.", "Will you just lie down with me and forget the world? Just tonight?"). Il voudrait lui demander de continuer à parler, de parler, parler, parler encore et toujours, jusqu'à ce que le soleil se lève, ses doigts dans ses cheveux, parler jusqu'à ce qu'il en oublie leur noms ou la fatalité qui épouse leurs pas mais il ne dit rien de tout cela. Au lieu de ça, il referme sa mâchoire d'un coup sec, frotte ses yeux d'une main, l'attirant un peu plus contre lui de l'autre alors qu'il souffle enfin, profitant du couvert de la nuit.

« Bad news, that's all. I'm just... I feel..., il bredouille, la mine déconfite avant d'abandonner tout bonnement le sujet. Don't you ever get tired of all of this? The whispers, the hate... the lies? »
Et puis, alors qu'il pose son front contre sa tempe, il finit par avouer, malgré lui.
« You've never resented me. For being sorted into Ravenclaw, for the fights, for joining the Order. Why? What have I ever done to deserve your unconditional love? Is it because I'm your brother, the first born ? »
Il ne comprend pas. Il voudrait comprendre. Alesya l'a déjà abandonné. Rohàn vaque à ses propres occupations en périphérie mais elle, elle a toujours été à ses côtés. Pourquoi?
Attendant sa réponse, il appuie sa main contre le coeur de Morrigan, faisant écho aux nombreuses nuits où il avait vérifié que son coeur battait toujours, à demi émerveillé que le sien ne se trouvait pas du même côté que la plupart des gens et il n'avait eu de cesse de lui dire, de lui murmurer dans l'oreille pour ne pas troubler son sommeil "that's because you're extra special" alors qu'il était haut comme trois pommes et peinait à l'atteindre dans le berceau.
« I'm scared- no, that's not true, I'm terrified I might lose you someday. Gosh, I don't think I could live with myself if you ever looked at me the way Alesya has been looking at Rohàn the last few months. With so much... loathing and hurt. »
Sa voix tremble sur les derniers mots et il se hait pour dévoiler sa main alors il se mord la lèvre, violemment pour taire le torrent de mots. Il parle enfin, mais ce n'est ni le bon moment, ni le lieu. Il voudrait se rétracter mais il ne le peut, de peur que sa bouche ne le trahisse encore une fois. Le voilà, bel et bien coincé.

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MessageSujet: Re: MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build   MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build EmptyLun 10 Mar - 18:30


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Elle se laisse faire alors qu’il l’attire vers lui. Il cherche ses mots. « Bad news, that's all. I'm just... I feel… Don't you ever get tired of all of this? The whispers, the hate... the lies ? » Elle n’est pas sûre de comprendre d’où vient cette réflexion soudaine, mais elle se limite à hausser les épaules. Elle s’était habituée aux regards qu’elle sentait se poser sur elle quand elle passait, elle s’était habituée aux murmures, aux rumeurs, elle s’était habituée aux mensonges, aux provocations, elle s’était habituée à ce fardeau qu’elle tentait de porter avec fierté, son patronyme, frappé d’ostracisme. Elle avait pris cette habitude, dans le seul but de faire frissonner le monde, de mettre l’accent dessus quand elle le prononçait : Morrigan Lestrange. Puis une étincelle de malice dans ses yeux, un rictus supérieur sur ses lèvres, elle penchait sa tête vers l’avenir et relevait le menton. Lestrange. En arrivant à Poudlard elle était Morrigan, elle n’avait jamais éprouvé le besoin d’être plus que ça. À Poudlard, elle avait connu la haine. Et elle avait détesté cela. Cela avait inquiété Benjen avant qu’elle n’entre à Poudlard, je préparerai le terrain pour toi avait-il dit. Il s’était voulu rassurant, mais son appréhension l’avait prévenue. Ils vont te détester, tu devras être forte. Personne ne lui avait accordé le bénéfice du doute, ils n’avaient que l’animosité de leurs mères, pères, tantes ou oncles, ils n’avaient que leurs idées du bien et du mal et leurs contes de vainqueurs. Aux yeux de tous, elle était Lestrange. Elle était le dernier général d’une bataille perdue, celui qu’il faut éliminer pour détruire les idées. Prisonnière de guerre entre les barreaux de leurs cages de rancune viscérale. Alors elle l’est devenue, Lestrange, au point de n’être plus que cela parfois. Mais, bien qu’habituée au pire, Morrigan ne s’était jamais habituée à la haine. Même la sienne, qu’elle avait dû apprendre en réponse à la leur, lui était étrangère parfois. Entité propre, incontrôlable, dévastatrice, qui sans vergogne prenait le contrôle sur son être, anéantissait, lapidait, décimait sans relâche pour ne laisser rien de plus que l’air fétide et la pourriture engendrée sur son passage. Et Morrigan, étincelle de malveillance dans le regard, rictus mauvais sur les lèvres, admirait le spectacle. Mais ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes, ils avaient créé le monstre. Ils n’arrivaient pas à le contrôler. Leur problème, leur responsabilité. Benjen pose son front contre la face latérale de sa tête et elle se perd un instant dans ce contact. Subitement, le vent se tait. Elle le sent frôler sa joue, froisser ses vêtements et courber les arbres, mais il ne siffle plus. Subitement, il n’y a plus que le battement de son myocarde dans sa poitrine et celui de Benjen, symétrique, lui faisant écho.

« You've never resented me. For being sorted into Ravenclaw, for the fights, for joining the Order. Why ? What have I ever done to deserve your unconditional love ? Is it because I'm your brother, the first born ? » Ce qu’il avait fait ? Morrigan laisse échapper un gémissement de surprise. Il n’avait rien eu besoin de faire. Une nuit, alors que Rodolphus cuvait au whisky pur feu la perte de Bellatrix, Morrigan avait questionné son frère sur la mort. Benjen prit à cœur son rôle de grand frère et se remémora tant bien que mal les mots d’Altheda. ‘La mort c’est quand tu perds ta… âme, non ta rame plutôt. Tu perds ta rame et tu vas au pays des morts.’ Morrigan, bien que consciente plus tard de l’amalgame qu’avait fait son frère à l’époque, a toujours intensément pensé qu’elle était née sans rame, alors elle était montée dans la barque de Benjen pour naviguer avec lui au travers de la vie et ne pas dériver inlassablement vers le pays des morts. « What have I ever done to deserve your unconditional love ? » C’était si évident pour elle. You're the reason that I'm alive. You're what I can't live without. Elle lève ses yeux vers les siens. Le monde, déjà silencieux autour d’eux, cesse soudainement de bouger. « Il ne suffit pas toujours de naître pour être en vie, Altheda m’a mise au monde, mais c’est toi qui m’a donné la vie. Je te serai toujours redevable. » Elle sourit puis dépose un baiser sur la joue de son frère. Elle serre ses doigts entre les siens de toutes ses forces, elle est loin d’être assez puissante pour lui faire mal, mais elle essaye, pour lui montrer la vigueur de son amour, si grand qu’il en est douloureux.

« I'm scared- no, that's not true, I'm terrified I might lose you someday. Gosh, I don't think I could live with myself if you ever looked at me the way Alesya has been looking at Rohàn the last few months. With so much... loathing and hurt. » Elle veut le faire taire, elle veut qu’il cesse de déblatérer cette suite d’inepties. Elle bougonne et lâche brusquement l’étreinte des doigts de son frère en prend son visage entre ses mains. Elle le force à la regarder. « Tu ne me perdras jamais. Et même si un jour, tu es si loin de moi que j’en vienne à te perdre, je serai toujours là, à t’attendre, si un jour tu as à nouveau besoin de moi. Je pensais que tu savais. Je me fiche de tes choix Benjen, tant que tu restes toi. » Elle a peur elle aussi, qu’il se perde lui-même. S’il est loin d’elle et loin de lui, elle sera impuissante. Que devra-t-elle faire alors ? Le laisser partie ou se battre pour eux ? Elle déglutit, puis se mord la langue. Elle n’a pas le droit de dire cela. Elle glisse ses mains du visage de Benjen vers ses propres genoux et elle les unit pour tripoter nerveusement ses ongles. La honte pèse tant qu’elle baisse le regard. « Tu me manques Benjen, tu me manques toujours. Même quand tu es là, tu me manques. Je n’ai jamais assez de toi. Je t’aime comme ça. Au point de ne jamais être rassasiée de toi. » C’était cela, sa belle malédiction, il lui avait donné la vie et pourtant ça n’était pas assez. Ça n’était jamais assez. Elle avait faim de cet amour mais elle n’était jamais comblée. « Alors oui Benjen, je suis fatiguée de la haine… » Elle soupire. « Mais peut-être suis-je aussi fatiguée de l’amour. »

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MORRIJEN † the truth is this : my love for you is the only empire I will ever build

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