Une ombre avançait silencieusement dans les couloirs plus que sombres. Elle était partie sans prendre la peine de se changer. Les pieds nus et sa robe longue et vaporeuse volant avec les courants d’air qui parcourait le château. Elle avait sa baguette à la main mais elle ne s’en servait pas. Pas besoin de lumos pour elle, elle n’était la que depuis un an et demi, mais elle connaissait déjà l’école par cœur ; chaque couloir, chaque marche et chaque obstacle, elle les avait mémorisés. Avant de traverser pour se rendre devant le mur tant convoité depuis le début de son expédition, dix minutes au par avant, Vela regarda furtivement autours d’elle. Il était de toute façon bien trop tard pour que les professeurs fassent encore des rondes, et tous, ou presque tous, les élèves étaient encore en train de s’amuser à l’after party. Il n’y avait donc personne et elle le savait ; mais il était toujours mieux de vérifier. On ne savait jamais trop a quoi s’attendre avec cette école ; et même si ses réflexes étaient encore assez bon, l’alcool qu’elle avait ingurgité a la fête n’arrangeait absolument pas sa paranoïa. Elle l’avait donc quitté un peu prématurément cette fête ; il y avait d’ailleurs planté son cavalier sans lui dire un mot. Elle s’en fichait ; elle avait un plan. En début de soirée, avant d’aller au bal de noël ou de même commencer à penser a se préparer, elle était montée en vitesse jusqu’au la volière pour donner une lettre, a son hiboux Grinderwald. Le message était urgent et ne pouvait pas attendre le lendemain. Non, il fallait qu’il arrive le plus rapidement possible. Elle n’avait pas eut de réponse, mais elle s’en fichait. Elle tentait le tout pour le tout et se rendait quand même au lieu de rendez-vous. Elle devait le voir. Elle avait eut une idée, de génie bien évidemment vu qu’elle venait d’elle, et il fallait qu’elle la partage, ca pouvait l'aider. Il n’y avait pas mieux, qu’un plan qui profitait a tout le monde.

Forest,

Rejoins-moi dans la salle sur demande vers 2h30 cette nuit. C’est important.

Vela

Le message avait été court, mais il voulait tout dire. Vela poussa un imperceptible soupire avant de passer, à pas rapide, proche du pas de course d’ailleurs, trois fois devant le mur vide du troisième étage. Lorsqu’elle vit une porte apparaitre, la jeune femme s’y précipita et pénétra dans la pièce qui venait de se créer uniquement pour elle. Elle était vide. Évidemment, elle était la première arrivée ; ca ne l’étonnait pas. Elle n’aurait qu’à attendre. Ses yeux parcoururent encore une fois l’espace autours d’elle et un sourire satisfait apparu sur son visage. Dans le genre confortable, on ne pouvait pas faire mieux. Elle avait beau être Serpentard et fière de l’être, la jeune femme devait avouer que leur salle commune et leur dortoir manquaient un tout petit peu de convivialité et de chaleur. Mais, on s’y faisait assez rapidement au final. Vela parti s’assoir sur un des canapés, celui qui lui semblait le plus moelleux, et se mit a attendre la personne qu’elle aimait surement le plus dans ce château.
Cléo…. Ils s’étaient rencontrés en début de sixième année, alors que Vela venait a peine d’arriver à Poudlard. A vrai dire, elle ne se souvenait plus vraiment de comment ils s’étaient rencontrés, par contre, l’impression qu’il avait fait en elle, ca, elle s’en souvenait encore. Vela n’était pas vraiment du genre à apprécier les gens pour ce qu’ils étaient ; d’habitude, elle les supportait pour ce qu’ils avaient a lui apporter, mais avec Cléo, c’était différent, très différent. Elle l’adorait, oui vraiment, elle l’adorait, et c’était surement une faiblesse de sa part, mais c’était comme ca. L’amitié entre eux deux n’avait pas mis très longtemps a naitre d’ailleurs ; en quelques semaines a peine, c’était plié, et tant mieux. Ils n’étaient pas si différent l’un de l’autre, lui il se cachait, c’était tout.
La poignée de la porte bougea. Vela se leva en sursaut, la baguette pointée vers la porte. Sa réaction était inutile, il n’y avait que lui qui pouvait rentrer alors qu’elle était déjà. Toujours est-il que quand elle le vit entrer dans la pièce et fermer la porte derrière lui, elle avait sa baguette fermement braquée sur lui. Lorsqu’elle le vit clairement et qu’elle comprit que ce n’était pas quelqu’un d’autre, elle rangea rapidement sa baguette dans une poche dissimulée de sa robe.

Cléo !!!! Elle lui adressa un immense sourire qui ne lui ressemblait absolument pas. J’ai LE plan de l’année !

En plus… Elle n’aimait pas le chocolat. A chaque noël, ou anniversaire, quand quelqu’un s’amusait à lui ouvrir des chocogrenouilles ou des chaudrons au chocolat, elle les passait à ses camarades de chambre. Elle ne comprenait pas l’attrait des gens pour cette nourriture ; c’était trop riche, trop sucré, trop fondant, trop salissant et bref elle n’aimait pas ca. Ce qui ne l’empêcha pas de venir s’asseoir sur son ami, bien au contraire. Elle n’aimait pas être loin des personnes avec qui elle parlait, et le jeune homme avait décidé de s’installer dans un fauteuil une place. Tant pis pour lui, il allait devoir supporter son poids. A peine s’était elle installée qu’elle senti une main se poser sur sa cuisse. Elle se contenta de hausser un sourcil… Ca ne la dérangeait pas.

Ne t’inquiète pas pour ça…

La jeune femme se mit a réfléchir, si on pouvait réellement appeler car réfléchir; ce qu’elle faisait s’apparentait plus a des suppositions et a des histoires provoquées par son état. Elle espérait très sincèrement qu’il s’était rendu au bal avec quelqu’un. Si ce n’était pas le cas, le château ne savait pas ce qu’il ratait. Comme elle l’avait dit, il était vraiment tout beau ce soir la. Sans savoir pourquoi, elle avait tenue a lui préciser qu’elle avait quitter son cavalier pour lui.

Comme c’est mignon, moi j’ai lâché mon verre d’alcool, c’est presque aussi cruel.
Pauvre verre… Tu aurais très bien pu le prendre avec toi hein… Comme ca j’aurai pu le finir.

BAM ! Le sourire ultra-Bright du jeune vient la troubler pendant un quart de seconde. Vela n’avait peut-être pas l’air comme ca, mais elle était extrêmement sérieuse. Ce qu’elle allait dire à Cléo dans cette pièce, devait absolument rester entre les murs de cette pièce et entre eux. Elle ne voulait pas que n’importe qui d’autre soit au courant de ca. Pas que son plan était gênant ou interdit non… Elle préférait juste que cela reste entre Cléo et elle. Vela ne pensait pas qu’il s’amuserait a aller raconter ce qu’elle allait lui dire a quiconque. Ce n’était pas son genre ; mais encore une fois, il valait toujours mieux prévenir que guérir. Son esprit divaguait a ce sujet mais… Très très vite sa tête revient sur la pièce et la conversation qu’ils étaient en train d’avoir. La main, jusqu'alors posée sur sa cuisse, c’était mise a se balader un peu plus haut sur son corps. A vrai dire, elle s’était attardée a un endroit que Vela n’aurait pas pensé. Elle pencha légèrement la tête sur le coté ,le regard légèrement curieux. Pourtant, ca ne dura que quelques secondes. La main avait fini son chemin sur sa hanche pendant qu’une autre s’était posée entre ses reins.

C’est évident… Je ne me souviens pas t’avoir déjà déçu à ce sujet, si ?

La jeune femme sourit légèrement. Elle était contente qu’ils soient tous les deux sur la même longueur d’onde. Ca leur permettait de gagner du temps. Je préfère prévenir… Elle allait d’ailleurs lui répondre, mais il ne lui laissa pas le temps. Cléo venait de se lever, la soulevant avec lui. Un pouffement, bien ridicule et s’apparentant d’ailleurs au gloussement, s’échappa des lèvres de la jeune femme. Il venait de l’allonger sur un canapé. Il fallait reconnaitre qu’elle était plus a l’aise comme ca que sur le fauteuil. Et puis…. Il s’allongea sur elle, lui effleurant les lèvres en allant poser sa tte sur sa poitrine. Encore une fois, elle se contenta de sourire sans rien dire.

Alors, de quoi s’agit t’il ? Il lui attrapa les mains et entrelaça leurs doigts. Un élève à intimidé ? Une vierge à baiser ? Ou bien une vengeance…?.
Vela rigola une nouvelle fois tout en caressant, comme elle le pouvait, les mains de Cléo. C’est un peu de tout ca! Même si je ne suis pas vierge… Tu…. Vois qui c’est Ambroise Londubat? Je t’en ai parlé… Tu sais.. c’est sur lui que j’ai eut une vision chelou ya trois ans….-elle s’arrêta quelques seconds- Cléo…. tu me donnes chaud.

Encore une preuve qu’elle faisait vraiment confiance au jeune homme. Elle lui avait quasiment raconté toutes les visions qu’elle avait eut depuis son arrivée a Poudlard, ainsi que quelques autres qu’elle avait eut avant ; celles qui lui avaient paru importantes. La seule autre personne au sein du château qui pouvait se vanter d’en savoir autant sur elle, c’était Salamandra. Autant dire personne. Celle qu’elle avait eut sur Ambroise était importante, vu a qu’elle point elle avait passé du temps penchée dessus a essayer de comprendre ce que sa vision avait bien voulu dire…. Toujours est-il que Cléo était au courant, et qu’elle avait trouvé comment sa vision pourrait se réaliser s’il acceptait de bien vouloir l’aider.
Ce qu’elle voulait lui dire s’était volatilisé de sa tête aussi vite que c’était arrivée. Elle avait chaud ; très chaud tout d’un coup. Quand elle se confia a son ami, celui-ci se mit a rire. Quoi ? Ce n’était tout de même pas de sa faute si elle avait chaud si ?

Ce n'est pas moi...c'est ta robe. Tu devrais peut-être songer à l’enlever?
Oh tu sais…. Moi ca ne me dérangerai pas hein… J’ai juste peur que tu n’arrives plus a réfléchir ni même a penser si je le fais et… J’ai besoin de ton cerveau fonctionnel pour une fois.

Elle lui avait répondu ca pendant qu’il se bougeait. Le poids qu’elle avait alors sur son corps s’envola, tout comme sa sensation, pas si désagréable que ca, de chaleur. Cléo finit par s’asseoir par terre, adossé au canapé, la tête légèrement posée sur son ventre. Par reflexe autant que par envie, la jeune femme plongea sa main dans la chevelure de son ami et commença à jouer distraitement avec une mèche.

Et si je peux me permettre, Vela... Je pense que tu as bu suffisamment d'alcool pour ce soir.

Mais bien sur… C’est ce que son amie lui avait dit aussi, et Ambroise, et pourtant, elle avait continuée a boire et elle tenait encore debout et elle réfléchissait encore convenablement. Elle n’était certes pas au top de ses performances mais… Qu’on la laisse donc tranquille le seul soir ou elle s’autorisait a boire! Pendant qu’elle râlait intérieurement mais souriait dans le vide extérieurement, Cléo venait de sortir une cigarette de son paquet et l’avait allumée. Vela ne comprenait vraiment pas comment cette chose moldue avait réussi a infiltrer le monde des sorciers…

Alors... Vela tourna la tête vers lui. Ambroise Londubat. Serpentard. Un sang pur. Monsieur Bouclette. Oui je vois parfaitement de qui tu veux parler... Tu as dansé avec lui. Elle laissa s’échapper un léger rire. Monsieur Bouclette… Le pauvre. Je t'ai vu, tu avais l'air très... bien. La jeune femme lui tira la langue avec toute la dignité qu’elle avait. Je pense savoir ce que tu veux. Tu as eu une... "vision chelou" à son sujet il y a trois ans, tu es persuadée qu'il s'agit de l'amour de ta vie mais il ne te regarde pas comme tu voudrais qu'il te regarde. Il te résiste hin ? Tu n'aimes pas ça... Il lui recracha la fumée au visage alors que le regard de la jeune femme se durcissait. Tu voudrais qu'il soit à toi ? Et pour ça tu as besoin de moi... Cléo sauta sur ses pieds et se mit à tourner. Alors, voyons, laisse moi réfléchir à ce qui a bien put passer dans ton cerveau de fille amoureuse... Ooooh mais oui, je sais. Mais je préfère que tu le dises, puisqu'après tout il s'agit de ton plan. A toi l’honneur.

Avant de dire le dernier segment de sa tirade il était retourné s’agenouiller devant elle. Il lui caressait le bras et avait approché son visage du sien. Lui laissant le temps de bouger avec elle, Vela se releva afin de se retrouver assise juste en face de lui. Leurs nez étaient toujours quasiment collés. Alors que les yeux du jeune homme pétillaient, ceux de la sorcière étaient plus froid que la glace. En un battement de cils, elle avait sorti sa baguette et la pointait, entre leur deux corps, sur le cœur de Cléo.

Qu’on soit bien clair toi et moi. Sa voix était calme et toute aussi glaciale que son regard. J’ai peut-être déjà… bu suffisamment d’alcool pour ce soir, mais crois moi, je suis encore tout a fait en état de te lancer un maléfice dont tu te souviendras jusqu'à la fin de tes jours.. Si jamais tu y survis. Donc… Si jamais tu me redis encore une seule fois que je suis amoureuse ou que n’importe qui est… l’amour de ma vie – elle eut un frisson d’horreur rien qu’a y penser- je te le ferai regretter très amèrement. La jeune femme remis sa baguette dans la poche spéciale avant d’empoigner les cheveux de Cléo, le forçant à pencher la tête en arrière. Compris ? Elle ne lui laissa pas le temps de répondre avant qu’elle ne vienne écraser ses lèvres sur celles du jeune homme dans un baiser qui ne dura que quelques secondes a peine. Elle finit par le relâcher et par changer, encore une fois de position. Cette fois-ci, elle était assise en tailleur juste devant lui. Mais oui ! Sa voix était de nouveau ce qu’elle avait été plus tôt. Je parlais bien de lui. Je ne veux pas qu’il soit a moi… Je voudrais juste qu’il réalise que j’ai reçu depuis le début. Je suis ce qu’il y a de mieux pour lui et voilà… Et pour ca, j’ai effectivement besoin de toi… Si jamais… Je venais a m’intéresser a quelqu’un d’autre, comprendre ici toi, ca marchera peut-être. Surement même.

Elle était comme ca. On ne pouvait pas dire qu’elle n’y pouvait rien, vu que c’était faux ; mais elle ne faisait pas grand chose pour se contrôler. Elle ne voulait pas se contrôler de toute façon. La puissance et la terreur étaient deux choses qu’elle voulait pouvoir diffuser autours d’elle quand elle sortirait de Poudlard ; autant dire qu’elle n’avait donc pas peur de se servir de sa baguette en toutes occasions et d’utiliser des sorts pas toujours permis par le ministère. De la a s’en servir sur ses amis, il n’y avait qu’un pas. Jusqu'à présent, elle ne l’avait jamais fait, elle sentait en revanche que si Cléo continuait à s’amuser comme il le faisait a présent, elle n’allait pas tarder à tenter l’expérience. Elle qui était en temps normal si froide, si calme et si maitresse de ses émotions, l’alcool et la présence de son ami avait changé ca. Elle s’était énervée et en moins d’une minute, elle s’était apaisée. Dans ces moments la, elle pouvait vraiment sentir ses deux personnalités se battre l’une contre l’autre, la sensation était d’ailleurs assez étrange. En temps normal, elle ne se rendait pas vraiment compte de ses changements de caractères. Elle savait juste qu’a chaque nouvelle vision, alors que son esprit était profondément plongé dans le futur, une première transformation avait lieu et puis… Quelques jours plus tard, alors qu’elle dormait, la deuxième transformation, celle qui remettait tout en place et qui la faisait redevenir celle qu’elle aimait être, opérait a nouveaux. C’était un cycle, elle s’y était habituée.
Lorsqu’elle avait pointé sa baguette sur Cléo, elle avait vu dans son regard qu’il avait compris être aller trop loin. Ca ne voulait pas pour autant dire qu’il y avait du remord. C’est pour ca qu’elle lui avait fait cette petite scène. Elle était comme ca, folle et pas très douce. Par contre, pourquoi elle l’avait embrassé, ca elle ne savait pas trop. C’était peut-être le grognement qu’avait laissé échappé Cléo. Ce genre de bruits lui provoquaient malheureusement cet effet la. Elle aimait la douleur, aussi bien la sienne que celle des autres. C’était peut-être pourquoi elle n’avait aucun mal à lancer des doloris… Toute sa haine, soudainement apparue, disparue quand ses lèvres touchèrent celles de Cléo. Il lui répondait avec douceur. Parfait, il n’y avait donc ni rancune ni tension. C’était pas mal. Lorsque Vela avait changé de position, lui aussi s’était installé différemment, il avait posé ses coudes sur ses genoux, et sa tête sur sa robe.

Donc... si j'ai bien compris... Tu me demandes de sortir avec toi ? Elle hocha la tête pour lui confirmer qu’il avait raison. Tu veux que Vela Runcorn sorte avec Cléo Forester, l'élève timide et intello de Serdaigle ? A moins que tu me demandes de briser ma réputation de parfaite victime pour tes beaux yeux, montrant aux yeux de tous qu'en réalité toi et moi sommes du même acabit ? Elle lui adressa un léger sourire amusé. Pensait-il vraiment qu’elle n’avait pas imaginé tous les scénarios possibles et imaginables? Il venait de relever sa tête et de glisser ses mains le long des cuisses de Vela. Tu veux le rendre jaloux ? En quelques sortes oui, c’était ca. Il va donc me détester alors que concrètement, je n'ai rien de spécial contre lui... Résumons. Tu me demandes de m'attirer les foudres de quelqu'un que je ne connais pas, et de détruire l'image que j'ai mis des années à construire juste pour que tu puisses l'avoir ? Encore une fois, elle lui sourit, se contentant d’attraper l’une de ses mains qu’elle se mit a caresser. J'ai quoi en échange ? Parce qu'il faudra faire un peu plus que m'embrasser si tu veux que j'accepte.
Clin d’oeil. Elle leva les yeux au ciel, un sourire amusé sur les lèvres. Tu sais Cléo… Tu n’es pas le seul a pouvoir… briser ta réputation. Et c’est la mienne justement que je voulais briser. La jeune femme sourit une nouvelle fois. Mais oui, tu as bien compris. J’espère que l’idée ne t’est pas trooooop désagréable. Vela Raven Runcorn peut être une vraie pétasse autant qu’elle peut être un véritable ange. Quoi de mieux qu’un ange pour sortir avec quelqu’un de timide et d’intello?-elle fit une pause de quelques secondes- Et tu sais… Ambroise n’est qu’un Serpentard… Il déteste déjà tout le monde. En plus, ce n’est pas toi qu’il est sensé attaquer… C’était une fille, brune. Elle lui sourit. En échange… Tu as tout ce que tu veux. Ou Presque.

Ou presque… Oui vraiment presque tout ce qu’il voulait. Elle ne pensait pas que Cléo pourrait se permettre de lui demander des choses qu’elle ne puisse pas forcément lui donner. Elle se doutait qu’il n’essayerait surement pas de lui rendre la tache facile, après tout, elle lui demandait quand même un service qui n’était pas anodin. Ce n’était pas comme si elle s’était pointée en face de lui pour lui demander de lui resserrer la bretelle de son soutien-gorge ou de lui prêter une plume. Non… La elle l’avait obligé a sortir a plus de deux heure du mat’ pour lui demander de faire semblant, plus ou moins, de sortir avec elle. Mais dans l’esprit de Vela, c’était exactement pareil que si elle lui avait demandé une plume. Toujours est-il qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour avoir dit ca, même si elle avait rajouter un tout petit « ou presque », en guise de bouée de sauvetage si jamais ca tournait mal.
Elle ne lui mentait pas quand elle lui disait que c’est elle qui ferait l’effort de changer de personnalité en publique. C’était, de toute façon, a elle de le faire, et elle savait que le mensonge serait plus facile a gober pour le reste du château. Il lui arrivait de temps en temps d’être d’une gentillesse ignoble et d’une attention écoeurante pendant quelques jours, parfois semaines. Qui sait, Cléo avait peut-être réussi a la rendre comme ca, mais… Tout le temps. Son ami la sorti de ses pensées. Il venait de sourire et généralement, ce sourire la, celui qu’il ne sortait qu’en de très rares occasions, n’annonçait généralement rien de bon. Le cerveau de la jeune femme se mit à tourner au maximum de ses capacités actuelles essayant de voir ce qu’elle avait pu faire. Non… La elle ne voyait décidément rien. La seule chose qu’elle pu voir, c’est qu’il venait de se lever, l’obligeant a elle aussi se redresser. Perdant le peu d’équilibre qu’elle avait, elle s’écrasa contre le torse du jeune homme pendant quelques secondes, le temps qu’elle se re-stabilise. Il devenait fou lui aussi… Elle venait a peine de retrouver une distance correcte qu’il plaça ses mains sur ses hanches, la forçant a revenir vers lui. Avec un sourire légèrement amusé, elle obtempéra.

Tu m'offres un slow ?

Leurs lèvres se frôlaient, il venait très surement d’accepter sa demande, et très honnêtement, il était vraiment canon ce soir la. Comment pouvait-elle refuser? Son sourire s’agrandit encore un peu alors que son regard se dirigeait sur la bouche de Cléo. Après quelques secondes, elle hocha très doucement la tête.

J’avais cru comprendre que tu ne dansais pas… J’ai du me tromper.

Le jeune homme venait de sortir sa baguette afin de mettre en route un vieux tourne-disque qui prenait la poussière dans un coin. Vela ne l’avait d’ailleurs même pas vu quand elle était rentrée dans la pièce. Sa baguette remise en sécurité, il la serra encore un peu plus et l’entraina au centre de la pièce. Elle se laissait d’ailleurs faire sans rien dire et commença a danser avec lui.

Alors... ma chère Vela... Elle lui sourit. Ce qu’il fit ensuite, elle ne s’y était pas entendue. Il était en train de l’embrasser au creux de la gorge. Ce contact, surement beaucoup plus intime que lorsqu’elle l’avait embrassé quelques minutes plus tôt, la fit frissonner des pieds a la tête. Ce n’était pas désagréable, s’était juste inattendu. Son dos se cambra, il la penchait en arrière afin de déposer son front contre le sien. Tu sais que je ne te refuserais jamais rien... Bizarrement, ca, elle ne le savait pas. Ce qu’elle avait remarqué en revanche, c’est qu’il venait de la rendre muette. En temps normal, elle lui aurait répondu quelque chose, ou au pire, elle aurait fait quelque chose. La… Elle était coincée, elle ressemblait d’ailleurs a une bonne grosse huitre incapable de faire quoique ce soit a part le suivre. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Alors c'est d'accord.

Il s’écarta et la fit tourner sur elle même avant de la reprendre entre ses bras et de la serrer légèrement contre lui. Lui avait enfoui sa tête dans ses cheveux alors qu’elle serrait sa joue contre son torse, un sourire idiot sur les lèvres.

On commence quand ? J'ai hâte.
Phrase magique qui la fit sortir de sa stupeur. Elle éclata de rire sans bouger pour autant. Au retour des vacances ca te va? D’ailleurs, tu ne devrais pas te réjouir… Je ne suis pas un cadeau quand je suis toute gentillette mignonette. Je te jure! Je ressemble a une vielle tanche molle quand je suis comme ca. Mais… c’est trop tard pour reculer! Tu as déjà accepté. Elle remonta ses bras pour venir les croiser derrière le cou du Serdaigle, comme pour signifier qu’elle ne le laisserai pas partir. Mais… Sérieusement.. Tu trouves pas que c’est LE plan parfait? D’ailleurs… Tu sais ce que tu vas me demander ou pas?

Elle venait de décoller son visage, l’obligeant lui aussi a relever la tête.

Elle n’était pas si horrible que ca quand elle était gentille ; elle était juste différente et elle ne se préférait pas comme ca. Quand elle avait eut une vision et que son coté tout mignonet ressortait, pour elle ne savait trop combien de temps, elle s’arrangeait toujours pour passer le plus de temps possible ou elle aurait du interagir avec des gens, comme l’heure des repas, avant le couvre-feu ou durant ses heures libres, soit a l’infirmerie, soit a la bibliothèque. Quand elle était comme ca, elle aimait tout, elle souriait a tout et se mettait a être aimable avec tout le monde. En définitif, ce n’était pas forcément pénible pour ceux qui l’entouraient ; elle n’était plus imprévisible, ni froide, ni cassante, ni même maso. Elle redevenait quelqu’un de normale, un peu comme un élève de Poufsouffle, ou de Serdaigle. Un vrai plat de nouille pas salé, quelqu’un qui n’était absolument pas comme elle. Et le fait de devoir jouer à être comme ca, uniquement lorsqu’elle serait en publique, lorsqu’elle ‘sortirait’ avec Cléo, lui mettait un sacré challenge devant elle. Si seulement Ambroise se rendait compte de tous les efforts qu’elle comptait faire…

Zut alors, je n'ai vraiment pas de chance.

Surement… Qu’en savait-elle elle? Elle s’aimait forcement plus que n’importe qui d’autre sur Terre, a part peut-être son oncle, mais ce n’était pas encore chose prouvée. Si on lui demandait a elle, sortir avec elle était la meilleure chose qui pouvait arriver a n’importe qui. Et puis… peut-être qu’il avait quand même de la chance… Quand elle était elle même, elle était assez imprévisible et très, parfois trop, intense. Il souriait, et pendant qu’il avançait une main pour la recoiffer très légèrement, Vela se mordit la lèvre, ne lâchant pas son regard des yeux.

Et bien... On ne peut pas commencer à "sortir" dès la fin des vacances, les gens ne comprendraient... Et si tu veux qu'Ambroise soit un peu réceptif à ton piège, il faut répandre des rumeurs... C'est la partie la plus amusante. La jeune femme sourit, amusée. Son plan était parfait certes, mais ses détails a elle ne l’étaient pas. Heureusement qu’il était la pour les compléter. Clin d’oeil et baiser sur le nez en prime, il avait bien le droit de toute façon. Ce qu’il venait de dire avait énormément de sens, et il était loin d’avoir tord. Elle allait devoir passer aux rumeurs, encore une fois. Après tout, elle en avait l’habitude; ce ne serait pas la première fois que son nom serait sur toutes les lèvres du château. […]J'espère juste qu'il ne viendra pas me taper, j'ai pas envie de l'abimer avant de te rendre à lui.

Ah… il lui donnait donc des devoirs à faire. Il y avait pire comme devoirs c’était vrai, mais ceux la n’étaient pas si agréable que ca. Elle allait devoir alimenter les ragots, volontairement cette fois-ci, en faisant appel aux cruchasses de son cours de Divination. C’étaient les seules qu’elle connaissait et qui serait apte a faire ce que Cléo conseillait. Rien que l’idée de leur parler lui était désagréable, mais la fin justifiait les moyens. Tous les moyens.

On dirait que ce n’est pas la première fois que tu mets en truc comme ca en oeuvre. Et ne t’inquiètes pas pour Ambroise… J’en fais mon affaire et pour l'instant, il aboie sans mordre.C'est d'ailleurs ce qu'elle voulait changer chez lui; elle voulait qu'il morde, sans aboyer. Et… si tu me l’abimes, il n’en sera que plus séduisant…Elle avait dit ca alors que Cléo s’était éloigner d’elle, la laissant frissonnante et seule. On s’habituait assez rapidement à être dans ses bras. Il s’était redirigé vers la boite de chocolat, qu’il allait surement finir. Fait attention avec ca…tu vas finir par gonfler… Il venait de sortir sa baguette. D’un geste du poignet, il fit apparaitre une rose pourpre. Vela haussa un de ses sourcils, étonnée.
Il faudra que tu m'embrasses, que tu manges avec moi parfois, et bien sur tout ce que fait un couple habituellement, enfin tu sais quoi. Elle rigola. J'te demanderais pas de coucher avec moi sauf si c'est toi qui propose. Il fit glisse la rose dans ses cheveux juste au dessus de la broche qui tenait encore vaillamment sa coiffure. Qu'en penses-tu?
Sans rien dire, elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa avant d'enlever, avec la pointe de sa langue, le chocolat que Cléo s'était mis sous la lèvre inférieure. Marché conclut. Je sais déjà a qui demander des informations sur toi… J’espère juste qu’elles ne sont pas elles aussi intéressées par toi… Et comme ca… Si jamais tu entendais des rumeurs sur le fait qu’une fille s’intéresse a toi… Tu t’intéresserais a elle ? C’est intéressant à savoir ca… La jeune femme lui sourit avant de s’éloigner à son tour. Elle retourna s’asseoir sur le canapé, prenant une pose digne d’une fille d’un film moldu des années 50. Mais c’est dommage.. Moi qui pensait que tu allais me trainer violemment dans ton lit… Tu viens de détruire tous mes fantasmes. Elle poussa un soupire exagéré.

Cette fois encore, elle était plus que sérieuse. Se rendait-il compte de ce qu’il était en train de faire ? Il jouait avec ses émotions, mais plus encore, il jouait avec le feu. Il commençait quelque chose, mais s’arrêtait en plein milieu. Vela ne comprenait pas ; avec elle, c’était plutôt du genre tout ou rien, et quand on lui offrait la moitié, elle ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire. Par contre, avec ce genre de chose la, elle savait parfaitement que si quelqu’un s’arrêtait a la moitié, elle allait forcer, qui a obliger ou user de sa baguette, la fin. Mais vu que c’était Cléo, elle avait préféré le prévenir. Maintenant, il était au courant. Il pouvait faire ce qu’il voulait de cette information mais, il était prévenu et Vela ne laisserait plus rien passer. En lui disant ca, elle l’avait traité de lâche et de petit joueur, ce qu’il était en ce moment. Lorsqu’elle avait pu voir la grimace de douleur sur le visage du jeune homme, elle avait laissé échapper pour quelques secondes a peine, un sourire carnassier. Elle ne les avait pas fait tombé pour ajouter du poids a ses mots – quoique… La douleur qu’il avait du ressentir en tombant était surement égale a l’agacement qu’elle avait eut lorsqu’il avait tout arrêté- mais plutôt pour son plaisir personnel.
La vue qu’elle avait de Cléo était assez inhabituelle ; elle n’avait pas l’habitude de l’observer du dessus ; elle était plutôt du genre à toujours devoir lever la tête si elle voulait voir autre chose que son torse. Elle profitait d’ailleurs des quelques secondes qu’elle savait qu’elle avait, pour graver cette image dans son esprit. C’était quelqu’un de vraiment séduisant et qui avait l’avantage, entre autres, d’avoir le visage fin et parfaitement structuré. Vela n’aurait su dire pourquoi, mais les os du visage, que ce soit la mâchoire ou les pommettes, elle adorait ca.

Tu n'aurais pas du dire ça...
J’ai comme envie de dire que c’est trop ta…

Il la fit se taire en écrasant ses lèvres, encore une fois, sur les siennes. Elle aurait voulu sourire, contente qu’il est compris, et enregistré ce qu’elle venait de lui dire, mais il ne lui en laissa pas le temps. Usant de sa force, chose qu’il possédait surement plus qu’elle, il les fit retourner, encore une fois. Mais, ce coup-ci, c’est son dos a elle qui s’abattit sur le plancher dans un bruit sourd. En sentant la douleur la frapper, la jeune femme poussa un gémissement de plaisir qu’elle ne put retenir vu qu’elle était aussi en train de se mordre la lèvre inférieure. Si elle augmentait un tout petit peu la pression, elle savait que le sang commencerait a saigner. Ca ne l’aurait pas déranger, mais elle ne comptait pas effrayer Cléo. Pas tout de suite tout du moins. Il avait sans doute voulu se venger… Pas de chance. Toujours est-il qu’elle se retrouvait a présent coincée entre le sol et lui, assis sur hanches. Si elle voulait rebouger, ca allait être beaucoup plus difficile que lorsqu’ils étaient sur le canapé. Elle était a sa… Merci pour l’instant. Lentement, il se redressa et défit les premiers boutons de sa chemise. Vela ne lâchait pas ses mains du regard, suivant le moindre de ses gestes. Elle le regarda donc fixement quand il déposa sa veste sur le canapé. Elle finit cependant par se concentrer sur son visage lorsque ses mains se reposèrent sur ses cuisses afin de lui remonter les jambes. La jeune femme pu sentir ses pieds être libérés de leurs talons. Et voilà qu’il remontait, s’intéressant a présent à ses cheveux. La broche qui les maintenaient se fit elle aussi retirer, laissant sa coiffure se défaire. La serpentard sourit légèrement, dans le vide, quand elle sentit la tête de Cléo se poser sur sa gorge et respirer. Il finit par retourner sur ses lèvres, a croire qu’elles l’attiraient plus que tous le reste chez elle.

Tu sembles oublier qu'il est presque 3h du matin, Vela... C'est toi qui m’as amené ici, j'ai toute la nuit devant moi.

Comment pouvait-elle oublier ? Elle se souvenait encore parfaitement de lui avoir envoyer un hiboux parce qu’il fallait qu’elle lui parle…Le reste commençait a bizarrement s’envoler dans un immense brouillard. Son esprit était concentré sur des choses bien plus importantes ; comme par exemple ce que Cléo était en train de lui faire. Il l’avait retourné, elle n’avait pas très bien suivit comment, mais il l’avait fait. Elle se retrouvait donc a présent le nez contre le plancher. Elle tourna légèrement la tête, de toute façon embêtée par ses cheveux ; elle ne pouvait donc rien voir. Elle était tendue. Elle ne savait pas ce qui allait suivre, et elle attendait avec une certaine appréhension. Elle n’avait pas peur, ni de ce qui allait surement se passer, ni des regret, si regrets il y avait, qui allaient suivre. Elle attendait c’est tout. Lorsqu’elle sentit les lèvres, chaudes et humides, de Cléo se poser sur son dos, elle frissonna, de surprise et aussi de plaisir. Il ne s’arrêta pas la, non… Il était en train d’essayer de défaire l’attache- qui dans le genre pénible, se posait en tête de liste- qui maintenait savamment sa robe fermée. Avant qu’il n’ait eut le temps d’y arriver, Vela tâtonna pour aller poser sa main sur le bras de Cléo qu’elle ne pouvait pas voire. Elle allait lui donner une autre chance ; une dernière.

Cléo… Tu es vraim….

Elle ne put continuer. A la place, elle s’était mis à hurler. Un hurlement strident et violent. Il ne dura que trois secondes a peine. Et pourtant, il aurait pu glacer le sang de n’importe qui. L’émotion qui avait traversé son corps avait été si intense que son buste s’était soulevé, tordant son corps dans une position quasi pas naturelle. Elle était immédiatement retombée sur le sol dans un silence complet. Après quelques secondes, elle se remit à parler. Mais ca voix n’était pas la même. Celle la était beaucoup plus grave, beaucoup plus basse.

Dans le blanc et le froid tout arrivera. La lumière ne le protégera pas, ni même ce qu’il croit être invincible. Depuis longtemps son ennemi approche, invisible aux yeux tous. Celui qui avance voilé dans la nuit mourra. Il mourra s’il ne trouve pas la solution au problème. Par trois fois on le frappera. Par deux fois il se relèvera. La dernière, il s’écroulera. Un silence se réinstalla. Et puis, elle cligna des yeux, revenu sur place. Clé….Cléo ?

Vela avançait. Elle ne savait pas ou elle était, mais elle avançait d’un pas rapide et déterminé, ou tout du moins le plus rapidement qu’elle le pouvait a cause de l’épaisse couche de neige qui ralentissait le moindre de ses pas. C’était la nuit, ca elle pouvait en être sure vu que les lampadaires de la rue dans laquelle elle se trouvait été allumés. Elle n’était pas seule. A vrai dire, elle suivait quelqu’un. Elle ne savait pas qui c’était, elle n’arrivait pas a le voir. A chaque fois qu’il tournait la tête, elle essayait de voir son visage, mais tout ce qu’elle pouvait voir, c’était un voile. Elle sentait qu’elle était la pour une raison. Elle savait qu’il allait mourir. Tout étai la, devant ses yeux, et lui, s’il ne faisait rien pour résoudre le mystère qu’il portait sur son dos, il allait tomber.

Elle tremblait encore légèrement quand elle était retournée à la réalité. Enfin… Elle avait beau être de retour dans la salle sur demande, elle avait encore froid, comme si elle marchait toujours, pieds nus et dans sa robe légère, dans une épaisse couche de neige, et ses yeux voyaient encore l’ombre de l’homme voilé et celle de celui qui le tuera. Elle venait d’avoir une vision. Elle le sentait ; elle avait toujours cette impression quand elle en avait une. Cette sensation de vide intense qui l’habitait pendant quelques secondes était toujours, absolument toujours, suivit par un changement de personnalité. Elle détestait ca. Elle aurait voulu se mettre a hurler et a tout casser en utilisant les sors les plus violents qu’elle connaissait. Elle aurait voulu se battre et tout faire pour que ce qui allait suivre n’arrive pas. Mais elle ne pouvait pas. Un calme intense était en train de l’envahir. Un sourire s’était installé sur son visage, un sourire qui ne voulait pas dire grand chose, juste un sourire. Elle était libre, pour quelques jours tout du moins, jusqu'à ce que sa folie arrive à reprendre le dessus. Elle était toujours plus forte. Assez bizarrement, les deux parties de son âme étaient d’accord sur une seule chose. Il fallait que les médicomages trouvent une solution pour se débarrasser de l’autre.
Vela avait appelé le nom de son meilleur ami. Elle ne se souvenait plus de ce qu’elle faisait, mais elle se souvenait qu’elle était avec lui. Elle avait d’ailleurs du tomber par terre ; il n’y avait aucune raison qu’il soit la comme ca tout les deux et qu’elle soit le nez par terre. Elle sentit les bras de son ami la soulever afin de la retourner. Quand elle aperçut son visage, elle lui adressa un immense sourire. Elle était heureuse de le voir, vraiment heureuse, beaucoup trop heureuse. Il la tenait contre lui, mais pas trop, surement pas peur de l’écraser ; tout en la berçant et en lui caressant les cheveux.

Vela... Vela... Il venait de poser son front contre le sien. Elle était bien la. Il lui redonnait lentement, mais surement, toute la chaleur qui l’avait quittée lors de sa vision. C’était quelqu’un comme lui dont elle avait besoin, pas de quelqu’un comme Ambroise… Elle put sentir son autre elle pousser un hurlement de rage en elle; elle ne pouvait rien faire, elle était coincée, et elle comptait bien en profiter. Tu as... hurlé d'un coup, et puis tu t'es mise à parler mais ce n'était pas toi... J'ai eu peur que tu sois en train de souffrir ou même de mourir... Il était tellement adorable! S’il elle n’avait pas été dans cette état, elle lui aurait probablement rit au nez, La, elle ne faisait que lui sourire avec douceur. Elle ferma néanmoins les yeux pendant une courte seconde lorsqu’elle sentit les lèvres de Cléo se poser sur son front. Tu as eu une vision. Encore une... ça va ? Tu n'as mal nul part ? Tu te sens bien ?

La jeune femme posa une de ses mains sur la joue de son ami avant de lui indiquer qu’elle avait besoin de se lever. Une fois debout, grâce a son aide, elle poussa un immense soupire de contentement et s’étira, comme si elle venait de se réveiller d’un très long sommeil. Et c’était le cas, la dernière vision, qui l’avait libérée, datait d’il y a plus de deux mois.

Ne t’inquiètes, je suis on ne peut mieux ! Elle se mit à tourner sur elle même, les bras grands ouverts, profitant de pouvoir sentir l’air sur sa peau. Mais oui, une autre vision, mais je n’y ai rien compris… Pauvre homme en tout cas, je crois qu’il a beaucoup souffert en mourant…

Et sans prévenir, elle se jeta au cou de Cléo. Elle était toujours ‘folle’ ; elle était juste beaucoup plus gentille, un peu comme un Poufsouffle pouvait l’être.

Lorsqu’elle s’était relevée, Vela avait ressenti le besoin de s’étirer. C’est toujours ce qu’elle avait besoin de faire après chaque changement de personnalité. Elle ne changeait peut-être pas de corps, mais elle changeait ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle s’étirait comme pour laisser la moindre parcelle de ce nouveau soi dans son corps. C’était un concept assez particulier, mais c’était comme ca. On aurait pu croire que son corps aurait tenté de se battre contre cette invasion, mais elle ne venait pas de l’extérieur, elle ne pouvait rien faire. A vrai dire, elle ne pouvait qu’observer sans bouger. Et pourtant, qu’elle le veuille ou non, et surtout qu’elle l’accepte ou non, cette personnalité avait parfois du bon ; plus d’une fois, elle l’avait sortie d’une vilaine passe, et surtout, cela permettait de tromper et d’embrouiller l’esprit des autres encore plus. Son caractère avait beau être celui d’une autre, elle n’en restait pas moins Vela, avec un sens très fort de la survie. Elles avaient beau être différents en tout point et chacune vouloir la mort de l’autre, elles se faisaient toutes deux passer avant tout, et chaque chose, chaque action et chaque parole étaient minutieusement calculées pour que cela lui soit bénéfique. Après ses premières visions, au tout début de son don, elle avait été sujette au trou de mémoire, plusieurs heures, parfois même plusieurs jours étaient effacés de sa mémoire et il lui avait fallu, certaines fois plusieurs semaines pour s’en souvenir. Mais ce n’était plus le cas a présent. Maintenant, elle passait d’une personnalité à l’autre avec toute sa mémoire, ce qui avait des avantages, comme des inconvénients. La par exemple, elle savait parfaitement qu’elle venait d’avoir une vision au pire moment qu’il soit ; mais bon, ca apprendrait a Cléo a attendre ; et il ne fera que la désirer encore plus. Ou tout du moins, c’est ce que sa partie gentillette se disait. Si jamais elle se trompait, tant pis, ce ne serait pas elle qui en subirait les conséquences, mais l’autre.
Elle lui avait sauté au cou et s’accrochait a présent a lui comme une moule a son rocher. Elle ne savait pas trop pourquoi, elle avait juste eut envie, alors elle l’avait fait. Vela voyait clairement que son ami ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle se souvenait bien avoir mentionné, entre deux verres de bières-au-beurre il y a déjà de la bien longtemps, qu’a chaque vision, elle devenait bizarre. Mais de la a ce qu’il s’en souvienne, ou fasse le rapprochement, ce n’était pas gagné. Il venait de poser ses deux mains sur les épaules de Vela, l’obligeant a se remettre sur ses pieds et a s’éloigner légèrement de lui. La jeune femme pencha la tête sur le coté, un petit sourire sur les lèvres, et se mit a l’observer fixement.

Vela... Tu te souviens de ce qui s'est passé avant d'avoir ta vision ? Elle hocha la tête en gloussant. Tu te souviens toujours de ton plan au moins ?

La jeune femme gloussa un peu plus. Elle soupira avant de tourner une fois de plus sur elle même et de se diriger, encore une fois, vers le canapé, sur lequel elle s’assit, une fois encore. Sa main baladeuse train avers la boite de chocolat. Apres une seconde d’hésitation, elle en attrapa un et l’avala, un sourire de plaisir sur les lèvres. Elle resta silencieuse pendant quelques secondes avant de se reconcentrer sur Cléo.

Ne t’inquiètes pas pour ca… Je me souviens toujours de son…pardon… de mon plan. Elle ne l’aimait pas forcément, pas du tout même ; mais la première partie la tentait assez. Je serai parfaite en tout point. Est-ce que tu aurais l’heure s’il te plait ? Ou… comment passer du coq a l’âne. Je ne voudrais pas être surprise en dehors des dortoirs a cette heure la….

L’autre n’aimait pas le chocolat. Elle ? Elle en raffolait. Elle était persuadée que l’autre n’aimait pas, juste pour se démarquer. Elle faisait toujours ca. Se teindre les cheveux en violet et arriver dans des vêtements o combiens choquants le premier jour de son arrivée à Poudlard, alors que personne ne l’avait encore jamais vu ? Il n’y avait que l’autre pour faire ca. Elle, elle aurait été parfaitement parfaite ; discrète mais pas trop. Elle aurait attiré l’attention sans pour autant avoir l’air vulgaire ou dangereuse. Malheureusement, c’était l’autre qui avait le contrôle sur le corps la plupart du temps, elle se contentait donc de se rattraper dès qu’elle le pouvait, et si ca voulait dire se goinfrer de chocolat pendant une semaine, c’est ce qu’elle allait faire. Ce serait à l’autre de réparer les dégâts. Bien fait pour elle. Le mouvement de Cléo la sortie de ses pensées. Il venait de s’installer pas très loin d’elle, mais beaucoup moins proche qu’il ne l’avait été avec l’autre… Il l’aimait moins ; très probablement parce qu’il la connaissait a peine. Le regard de la jeune femme s’attarda un instant sur l’entre jambes de son ami, avant de remonter sur ses yeux. Il allait falloir remédier a ca. Elle était beaucoup plus sensible aux sentiments que ne pouvait l’être l’autre. Elle, elle savait parfaitement qu’au fond d’elles même, elles ressentaient, toutes les deux, quelque chose pour Cléo, que ce soit de l’amitié, ou un tout petit peu plus que ca, mais l’autre refusait de se l’avouer. Elle reconnaissait avoir de l’attachement pour lui mais c’était tout. Si ca avait été le cas, elle n’aurait jamais pris la peine de venir le voir, de lui parler et d’élaborer tout ce plan. Elle aurait trouvé une autre méthode, et pourtant elle ne l’avait pas fait. Ce qui prouvait parfaitement qu’elles l’appréciaient plus qu’un peu.
Il l’a fit, encore une fois sortir de ses pensées. C’était son défaut a elle, elle était très facilement distraite. Il venait de passer sa main dans ses cheveux et était en train de jouer avec une de ses longues mèches bouclées. La jeune femme ferma les yeux un instant, un sourire de plaisir sur les lèvres. Et puis elle vint tout casser, en demande l’heure qu’il était. Elle ne pouvait pas se contenter de ce qu’elle avait devant ses yeux, non, elle devait s’inquiéter pour des choses futiles et inutiles. Evidemment qu’il était tard, et évidement que non elle n’allait pas rencontrer quelqu’un dans les couloirs. Oui mais voilà, elle, elle n’était pas comme l’autre, elle respectait les règles et elle avait peur ; peur de tout et peur de rien. Cléo haussa les épaules et regarda sa montre. Vela aimait les montres… Elle n’en avait jamais car elle n’arrivait jamais à trouver de montres d’homme qui ne faisaient pas écran géant sur son tout petit poignet. A la place, elle se contentait de demander, encore et toujours, l’heure a ceux qui l’entouraient. Bien souvent ca tombait sur lui.

Il est 3h30. La jeune femme laissa un hoquet de surprise s’échapper. Déjà? Le temps passait vraiment vite. Le jeune se releva et s’étira, exposant, aux yeux avides de Vela, la moindre parcelle de son corps; avant de bailler. Alors…. On se dit rendez-vous au retour des vacances ? Elle hocha la tête. Elle avait bien l’intention de lui écrire un hiboux, l’invitant a venir la voir pendant les vacances. Deux semaines sans lui, c’était vraiment trop long. Crois tu que tu pourrais m’embrasser pour me souhaiter une bonne nuit ? Il se pencha vers elle. Vela ferma les yeux et attendit, les lèvres un peu en avant qu’il vienne l’embrasser. Chose qu’il ne fit bien évidemment pas… A la place, il lui fourra un chocolat, lui même fourré a la noisette, dans la bouche, alors qu’il en prenait un lui aussi. J’ai vraiment hâte que tout ça commence, ma petite vipère adorée.

Et sans lui laisser le temps de faire quoique ce soit, il s’était déjà envolé, volatilisé, sorti de la pièce, la laissant seule. Elle l’avait vu ramasser sa broche pour la poser sur une étagère, mais elle n’avait pas réagis… Vela soupira et se leva a son tour. Il allait falloir qu’elle fasse mieux que ca. Elle avait une semaine pour changer ce qu’avait prévu l’autre. Le travail n’était pas impossible, mais il n’était pas facile, et il fallait le commencer maintenant. Elle se dépêcha donc d’aller récupérer sa broche sur le chemin de la sortie. Une fois hors de la salle, elle regarda rapidement autours d’elle avant de se mettre a la poursuite de son ami.

Cléo! Sa voix n’était qu’un murmure, mais c’était un murmure crié. Cléo! Elle arriva enfin a coté de lui. Lentement, elle lui tendit sa broche. Tiens. En souvenir de cette nuit… C’est pour…. Sceller notre accord. Elle lui sourit avant de se mettre sur la pointe des pieds. Doucement, elle vient déposer ses lèvres sur celles du jeune homme et se mit a l’embrasser. Il n’y avait ni la passion, ni la fougue de l’autre. La, c’était juste de l’affection et de la douceur. Bonne nuit. Et… On se revoit bientot… Très bientot pour finir ce qu’on a commencé!

La jeune femme se retourna et partie dans l’autre direction, le pas légèrement dansant.