La souffrance est toujours aussi douloureuse même après plusieurs semaine d'adaptations. Aymeric ne pouvait s'en prendre qu'a lui même. Il avait mis les pièces ensemble et construit lui même ce château de carte qui n'avait pas tenu au premier souffle du vent. Le poufsouffle avait toujours , volontairement où pas, fait les choses de travers. Il pensait peut être qu'en se protégeant le plus possible on ne l'attendrait pas, il pensait que personne ne pouvait l'atteindre et pourtant quelqu'un avait bien réussir à découvrir son cœur, trop peu de temps pour vraiment confirmer qu'il en avait bien un. Scientifiquement il était évident qu'il en avait un, moralement c'était plus délicat. On cache le mal par le mal parait-il, c'était une évidence pour le jeune homme. Il ne savait pas réellement ce qui l'avait poussé à se faire du mal et à faire du mal à celle qu'il avait aimé, car oui il l'avait aimé. Il ne pouvait pas éternellement le cacher même s'il affirmait avoir été manipuler par cette vipère. L'amour c'était peu à peu transformer en véritable cauchemars. Il avait l'impression que quoi qu'il fasse, personne ne serait fait pour lui. Il y avait eu Artèmis pour qui il avait eu tant d'admiration secrètement et pour qui aujourd'hui il n'éprouvait que de la haine, puis ça avait continué avec Dyluviah qu'il avait cru aimé assez fort pour oser aller lui parler. Il s'était pourtant toujours juré de ne jamais tombé amoureux. L'ennui avec cette chose là, c'est qu'on ne choisi pas. L'histoire aurait pu être belle si le jaune et noir n'avait pas tout mélangé et tout déformé. Les relations qu'il avait étaient toujours compliqué, il savait qu'il ne sortirait pas indemne de cette histoire et s'il refusait aujourd'hui d'en parler il ne pouvait pas entièrement oublier ce qu'il avait vécu avec la vert et argent. Personne n'avait jamais été au courant. Qu'aurait-on dit si on avait su qu'un poufsouffle sortait avec une serpentard? Aymeric détestait les mauvaises langues et avait préférer que l'histoire ne se sache pas. Il n'avait pourtant pas fallut des autres pour détruire ce qui commençait à se construire. Les retards au rendez-vous n'étaient qu'un prétexte pour faire s'écrouler petit à petit chaque carte du château. Le jeune homme avait tellement peu confiance en l'amour que dès qu'il la trouvait il s’arrangeait pour tout gâcher. Il ne concevait tout simplement pas d'être heureux. Il était ainsi depuis l'incendie qui avait ravagé leur maison et causé la mort de ses parents. Il ne concevait pas de vivre heureux alors que ses parents avaient laissés leur vie et tout ce qu'ils avaient construit loin du monde des vivants.

La lumière de la lune traversait encore la fenêtre du dortoir lorsqu'il se leva. Les nuits qu'ils passaient étaient loin d'être agréable. Il se réveillait très facilement lorsqu'il rêvait de choses déplaisante, cela arrivait de plus en plus. Il était en fait très tôt et n'en fut pas tellement étonné. La montre qu'il portait affichait quatre heures. Il se redressa et sorti de son lit bien confortable pour s'habiller le plus silencieusement possible. Il n'avait qu'une chose à faire lorsqu'il se réveillait en pleine nuit, aller boire une verre de lait dans les cuisines du château. C'était comme si ce simple geste le calmait encore après tant d'année. Sa mère lui avait toujours donner un verre de lait lorsqu'il faisait des cauchemars étant enfant. Il avait l'impression qu'en le faisant encore aujourd'hui il ne l'oubliait pas. Lorsqu'il fut habillé il attrapa ses chaussures et marcha pied nu jusqu'à la salle commune où il serait sur de ne réveiller personne, en marchant sur bois du sol qui craquerait sous son pied. Il enfila ses chaussures et quitta la salle commune des poufsouffle. Il espérait qu'aucun professeur n'aurait la bonne idée de faire une ronde de nuit. Il resta très prudent en prenant soin de ne pas faire trop de bruit et arriva sans trop de difficulté jusqu'à l'escalier qui menait aux cuisines du château. Il connaissait les lieux pour y venir régulièrement lorsque tout le monde comme cette nuit étaient couchés. Il s'était fait prendre une où deux fois mais ne renonçait pas pour autant à y venir. Il se dirigea vers les placards où étaient rangés les verres et en attrapa un qu'il fit malencontreusement tombé par terre. La lumière manquait dans cette partie du château. Le verre avait du se briser. Il se baissa et distingua à la lumière du faible astre lunaire les quelques bouts de verres. Il entendit alors comme un craquement et ayant un geste trop rapide se cogna la tête en se relevant brusquement. Il pesta contre lui même et se frotta la tête. Il chercha sa baguette dans sa poche et la sortit allumant son extrémité d'un lumos. Il avait de la chance de ne pas s'être coupé, enfin c'est d'abord ce qu'il avait cru. Des perles de sang coulaient le long de sa main. Il avait du se faire ça en se levant et n'avait pas fait attention au reste. Il lança un réparo sur le verre qui se reconstruit de lui même et en oublia presque le petit craquement qui l'avait fait sursauter. Il avait sans doute du l'imaginer. Il se dirigea vers un frigo qui n'était pas très loin de l'entrée. Il ignorait seulement qu'il n'était plus tout seul.

๕ I DON'T NEED YOU ๕

Un silence, une respiration qui s’attarde, rejointe par une autre, puis un ronflement certes discret, néanmoins présent. C’était là chacune des camarades endormies de la jeune Vershades, l’unique. Elle avait eu le tort de rejoindre le dortoir en dernière, de se coucher bien après ses compagnonnes de chambrée, et devait désormais assumer le simple fait de ne pas parvenir à s’endormir. Tout cela était bien entendu volontaire, de par son être, son ascendance, son besoin irrépressible d’aller caresser un arbre ou glisser ses pieds fins dans l’eau. C’était bien là un rituel, la berceuse qui ne peut se chanter, et que nul mortel ne saurait réellement comprendre, à moins de posséder une ascendance des plus particulières. Et si elle se faisait lasse désormais, le boucan pourtant réservé de ses amies l’empêchait maintenant de dormir. A moins que ce ne soit quelques tracas en plus qui s’acharnaient à ne jamais lui laisser l’esprit tranquille, comme des remords inlassables destinés à laisser ses plaies à vif. Entre autres, cette étrange relation avec son cousin, qui la laissait à la fois aussi perplexe que troublée. L’un ne va pas sans l’autre. Et ne pas comprendre l’ennuyait passablement, allant jusqu’à lui ternir ses nuits par des réflexions s’imposant en ses rêves. D’autre part, il y avait sans aucun doute cette remise en question en ce qui pouvait concerner sa dernière aventure amoureuse. Chaste certes, existante néanmoins… tout du moins dans les ombres du château, car la chose se voulait aussi officieuse qu’un secret bien gardé. Nul ne savait réellement pourquoi, les faits étaient là pourtant, bien que l’histoire ait duré suffisamment longtemps, quelques mois, pour au moins compter au regard des deux protagonistes concernés. Il avait compté pour elle, c’était tout du moins ce qu’elle avait décidé de croire. Il n’était pas comme ces autres dont seul le nom lui importait réellement. Dylüviàh était opportuniste, elle le savait. Vénale, pas le moins du monde, toutefois, si son compagnon pouvait lui apporter quelque chose d’intéressant, elle ne manquait pas de sauter sur l’occasion… Bien que contrairement à ce que l’on pouvait croire, ses victimes n’atteignaient guère un stade avancé en matière de relation, bien loin de là. Mais lui, ce poufsouffle au regard déroutant… Il avait eu un tout autre effet sur la jeune demoiselle. Certes, comme tous les autres, elle n’aurait put le considérer comme l’homme de sa vie, le compagnon de long chemin. Peut-être même n’avait-elle jamais réellement crue en une histoire sérieuse entre eux deux. Un béguin, une amourette à laquelle elle avait finit par s’attacher bien malgré elle. Sa première histoire sérieuse en somme. Dès lors, qui sait ce qui avait put passer par l’esprit de la jeune femme : découvrir ce que cela faisait réellement d’avoir quelque chose de durable ?

Les choses pourtant n’avaient pas durées. Tout possède une fin, l’héritière Vershade en était bien consciente, mais c’était l’usure qui en était venue à bout. La lassitude des mensonges, des retards, des cachotteries. Oh certes, elle était bien consciente qu’au fond, elle avait eu aussi des secrets pour le jeune homme, mais comment ne pas en avoir lorsque l’on sait de quoi on est capable ? Et le bouquet final, la trahison. C’était cela qui avait assassiné leur couple. Au fond, n’était-ce pas une bonne chose que personne ne sache dès lors qu’ils avaient eu une relation ? Plus elle y réfléchissait, plus se disait que oui. Cela lui permettait de mieux dormir finalement. Mais pas ce soir. Ce soir, tout la travaillait, et pis encore, elle avait eu l’audace de manquer le souper. Une erreur qui la rappela à l’ordre, son estomac se manifestant par un léger gargouillis vengeur. Une inspiration, un gargouillis, un soupir. Soit. Les cuisines n’étaient guères loin de toute manière. Le détour serait rapide, Avec un peu de chance de surcroit, tous les elfes ne seraient pas en train de déambuler dans les tours du château. La voilà qui repousse les draps, enfile une cape noire. Comme chacun le sait, le meilleur moyen de se fondre dans les ténèbres est de s’en parer. La capuche même lui cache le visage, la laissant aussi docile et discrète qu’une ombre, tandis qu’elle quitte peu à peu son dortoir, puis la salle commune, déambulant dans les couloirs des cachots, sans même réellement se soucier de cette brise qui s’insinue. Son regard se fait fixe, elle ne cherche qu’un seul et unique tableau, celui-là même qui montre une poire bien chatouilleuse, mauvaise gardienne des réserves alimentaires. Ce n’est pas la première fois que la verte et argent s’aventure en ces lieux, y passe un temps relativement léger, uniquement pour dévorer une pomme trouvé là. Jamais ne dérange les elfes, généralement, bien consciente que ces derniers ont d’autres travaux tout aussi importants… N’en croise pas un seul par ailleurs, retire son capuchon et s’aventure entre les diverses tables, son regard déambulant sur les divers mets. Des restes du souper, rien qui ne puisse réellement l’intéresser au fond. Y préfère une grappe de raisins, qu’elle picore avant de s’installer à table, bientôt attirée par un autre bruit sitôt assise. Son nez se plisse, sa main cherche sa baguette… prête à l’utiliser si besoin est. Et des pas qui s’aventurent vers elle, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse la silhouette qui semble avoir eu la même idée qu’elle. Ne manquait décidemment plus que sa présence pour parfaire cette soirée, ironise t’elle dans son coin. Alors, s’annoncer ? L’ignorer ? Le silence prévaut, tandis qu’elle observe ses faits et gestes, continuant de grappiller doucement son raisin.

La lumière de la lune n'était pas assez forte pour éclairer toute la cuisine. L'endroit était sombre et pouvait paraître inquiétant quand on était pas habitué. Aymeric se souvenait de la première fois où il avait mis les pieds dans la cuisine une nuit comme celle ci. Il n'était pas très rassuré et redoutait qu'un professeur se cache dans l'obscurité. Il n'avait jamais vraiment été passionné par l'obscurité, il avait pris sur lui pour agir comme il le devait. Il n'était plus un enfant déjà à l'époque. Il avait grandit et mûrit bien trop vite pour son âge mais cette cuisine vide lui rappelait trop l'obscurité de la nuit où ses parents avaient périt dans l'incendie de leur maison. Il détestait repenser à cet instant et pourtant c'était souvent que ses rêves lui faisait revivre ce moment douloureux qu'il n'avait pas encore accepter. Il leur voulais d'être parti trop vite et il s'en voulait de penser ainsi. Il n'arrivait pas à faire son deuil. Aymeric attrapa une bouteille de lait dans le frigo et s'en versa dans le verre réparer. Le sang sur sa main c'était arrêté de saigner. Ce n'était rien de plus qu'une toute petite coupure. Il allait boire son verre lorsqu'il eut cette sensation d'être épié. Il observa les ténèbres de la cuisine se demandant si son imagination ne lui jouait pas des tours. Il lui arrivait souvent d'avoir ce genre d'impression lorsqu'il se trouvait seul. Il était pourtant certain que quelque chose, ou quelqu'un avait bougé.

Le jaune et noir avait toujours eu un instinct plus fort que sa raison et son instinct lui disait qu'il n'était pas seul. Il posa le verre sur une table situé juste en dessous des quatre table de la grande salle. Il reprit sa baguette et l'alluma à nouveau d'un lumos la gardant bien levé pour détecter cette présence, fantôme , élève où professeur, il n'aimait pas être surpris et pourtant il le fut en découvrant la personne assise dans un coin à l'observer. Il soupira à la fois de soulagement que ne soit qu'une élève mais surtout d'agacement. C'était la dernière personne qu'il avait envie de voir. Il lui en voulait toujours autant de l'avoir entraîner dans ses filets. C'était ainsi qu'il le voyait depuis qu'il savait son côté semi-nymphe. Aux yeux du poufsouffle leur histoire n'avait été que fausseté. Elle était là à l'observer en mangeant du raisin. Rien ne semblait la déranger dans cette situation. Aymeric gardait sa baguette lever signe d'hostilité à son égard. Le temps des baisers lorsqu'ils se voyaient en cachette était bel et bien terminé. Il resta à sa place n’avançant pas plus comme si elle représentait une menace pour sa personne. Il finit par rompre le silence :

« J'aurais du m'en douter. Toi. Toujours toi. Depuis quand m'espionnes-tu? Ce n'est pas vraiment ton meilleur rôle. Jouer les espionnes c'est complètement dépassé. »

Il était froid et très différent des premières fois où il l'avait rencontrer. Il n'éprouvait plus qu'un sentiment de haine et de remords. Il lui en voulait mais il ne pouvait cacher qu'il s'en voulait beaucoup aussi. Il gâchait toujours tout et il avait réussit merveilleusement à tout foutre en l'air. Se faire du mal était la seule chose qu'il savait correctement faire.

Il lui semblait bien que peu à peu, son estomac cessait de gronder, quand bien même les victuailles étaient bien maigres comparées à un repas dans la grande salle. Toutefois, la jeune héritière n’était pas réellement difficile à contenter, la preuve en était cette grappe de raisins qui aurait sans aucun doute raison d’elle comme le vin de Bacchus. Et n’aspirait qu’à être seule pour pouvoir s’emplir la panse, se laisser aller d’elle-même à ces frauduleuses pensées la tourmentant encore pourtant vaguement. L’année était entamée et déjà elle pouvait s’inquiéter des examens à venir, érudite serdaigle dans l’âme, que l’ambition avait bien dépassé. D’autre part, son cousin et sa récente manie de lui tourner autour quand elle ne désirait nulle histoire qui pourrait être chère à son cœur. Dans la même lignée, l’histoire avec Aymeric, charmant poufsouffle qui l’avait abandonné et que quelque part, elle avait sans aucun doute délaissé d’elle-même. Un nouveau morceau de raisin qui craque sous sa dent, quand elle se décide à éliminer la dernière pensée. L’histoire n’avait plus lieu d’être, pourquoi donc s’en faire dès lors ? Sa première relation, soldée par un échec. Il fallait bien échouer quelque part, et d’un autre côté, s’en remettrait. Ce n’est pas comme si elle se trouvait être encore une enfant de quatorze ans au cœur d’artichaut, bien loin de là, elle avait acquérir une maturité qui lui permettait de voir ses œuvres avec un plus de recul. Plissement de nez. Les choses ne se déroulent pas toujours comme on l’avait prévu. La preuve en était encore cette soirée, quand elle espérait enfin être seule, et que le destin se jouait d’elle, lui portant sur un plateau d’argent, la dernière personne avec qui elle désirait se trouver en tête à tête, même pour quelques minutes voire heures.

Car il se tenait là, devant elle, cherchant quelque chose dans l’un des nombreux emplacements réfrigérés de l’antre des elfes de maison. Nul bruit, tandis qu’elle cesse un instant de manger. Est-elle repérée ? Pas encore semble t’il, et lui vient alors l’idée de s’enfuir… Tardivement peut-être, car déjà l’homme se sent épié, se tourne vers elle. Étrangement, elle ne s’était pas tant inquiétée qu’il puisse être un professeur, à croire qu’enfreindre les règles n’était qu’une habitude chez elle. Mais voilà l’animosité qui pointe le bout de son nez, tandis qu’il agite son baguette sous son nez. Une erreur qu’il ferait mieux de ne pas commettre, car même si elle n’était pas la meilleure des duellistes, il n’en restait pas moins qu’elle était plus que capable de se défendre des agressions qu’elle pouvait subir. Elle même sait où se trouve sa baguette, et n’hésiterait pas à l’utiliser à la moindre attaque, car après tout, ne demande rien si ce n’est prendre sa collation et s’en retourner se coucher. « J’aurais du m’en douter. Toi. Toujours toi. Depuis quand m’espionnes-tu ? Ce n’est pas vraiment ton meilleur rôle. Jouer les espionnes c’est complètement dépassé. » Un haussement de sourcil sous l’accusation qui finit de l’achever par un amusement non-feint, quand ses lèvres rosées s’étirent en un sourire frondeur, venant rapidement laisser place à un léger rire amusé. La voilà qui ne pipe pourtant mot, grappillant de nouveau son raisin, glissant un morceau du fruit dans sa bouche avant de finalement daigner lui répondre. « Encore et toujours moi ! Que le château est petit tu ne trouves pas ? On se croise le matin, en cours, au dîner, au souper, et pour parachever, dans les coins les plus reculés du château. Merlin se joue de toi, il fallait qu’il me fasse de la même année que toi et étudiante à Poudlard de surcroit. » Moquerie, car c’est bien là toute l’ironie de la chose : pensait-il réellement qu’ils ne se croiseraient jamais alors qu’ils partageaient les mêmes professeurs et les mêmes lieux ? « Mais dis-moi Aymeric, ce que je gagne à t’espionner ? Crois tu ma curiosité malsaine de découvrir que tu bois du lait le soir ? Vil secret. À moins que tu ne me prennes pour une prétendante esseulée qui chercherait à te reconquérir ? Dans les deux cas, tes pensées sont erronées. » Rageuse colère, froideur au bout de la langue, elle se fait représentante de sa maison, vipère, vouivre qui crache son venin ou son feu, quelle différence cela fait-il ? Il lui avait tant caché de choses qu’elle ne désirait pas même en savoir ne serait-ce qu’une minuscule parcelle. Le poufsouffle appartenait au passé, et si elle ne regrettait pas tout à fait leur relation, elle ne voulait pas non plus consentir à lui pardonner, ou même reconnaître le tort qu’elle pouvait posséder dans cette histoire. Car voilà que de nouveau, elle l’ignore, préférant se concentrer sur son raisin qui est loin d’être terminé. Raté pour une soirée tranquille.

L'idée même qu'il puisse éprouver encore des sentiments pour cette demoiselle était contraire aux principes du jaune et noir. Il n'avait plus rien à lui dire. Il évitait tous contact avec la gente féminine sachant très bien comment ce genre d'histoire finissait. Aymeric avait pourtant succomber et enfreins sa propre règle, celle de ne jamais tomber amoureux. Ce n'était pas vraiment évident de tenir cette règle. On ne choisit pas ce genre de chose. Le jeune homme était en colère contre lui même. Il respectait pourtant les règles qu'on lui imposait ici mais il n'arrivait plus depuis un moment à se tenir à son jugement. L'amour causait toujours des tas de soucis. C'était en parti pour cette raison qu'il avait voulu se montrer distant avec les filles de l'école. Il ne voulait pas entrer dans les clichés des couples et c'est sans doute ce qu'il avait chercher à évité avec Dyluviah et qui avait détruit ce qui aurait pu être une belle histoire. Ce n'était pas simplement le fait qu'elle soit à serpentard qui avait posé un souci, d'ailleurs ça ne lui avait jamais vraiment posé de souci qu'elle soit chez les verts et argent. C'était le manque de confiance en leur histoire et en lui même qui avait ébranler leur jour heureux.

Ce soir en la revoyant ainsi face à lui il se remémorait chaque instant qu'il avait passé avec elle et constatait que l'amour était bel et bien aussi dévastateur qu'il l'avait prédit. La jeune femme était toujours aussi scénique. C'est sans doute ce qui lui avait plut au début. Ce soir il ne trouvait plus aucun goût à cette présence, il ne trouvait aucun plaisir à la voir ainsi de toute sa soit « grandeur». Elle avait pourtant raison, ils étaient dans la même années et il était donc évident qu'ils se croiseraient souvent. Il la laissa continuer sa plaidoirie de façon tout aussi magistrale qu'elle pouvait l'être. Il tenait toujours sa baguette, juste au cas ou. Il ne craignait pourtant pas une attaque de la part de la jeune femme mais on ne savait jamais, après tout il était tout autant coupable de la rupture qu'elle l'était. Il ne savait plus tellement ce qu'il fallait croire,la coïncidence, le destin l'un ou l'autre cela revenait au même. Il pris soin de mettre un temps avant de bien choisir ses mots pour lui répondre. Le silence s'installa. La serpentard semblait fâchée. C'était la première fois qu'il se voyait «en tête à tête» depuis l'annonce de la rupture. Elle avait peut être du mal à digérer cette fin. Aymeric finit pat briser le silence de façon aussi froide que la première.

«Tu es toujours aussi scénique. C'est toi qui a menti la première. Tu m'a caché ton identité. Comment croyais-tu que je pouvais réagir?. Tu t'es servie de moi. Rien n'était réel.»

Aymeric était persuadé qu'elle mentait encore en faisant semblant de ne plus rien ressentir. Le temps ne peux effacer certaines choses. Il faisait sa forte tête pour se mentir à nouveau. Il n'était pas dupe pour autant. L'amour est un sentiment bien compliqué, tragique, douloureux, il est difficile de ne pas lui échapper.

L’amertume. C’était bien le principal sentiment qu’elle pouvait éprouver en l’instant. La rage d’avoir vu une telle fin, la colère de se voir tout mettre sur le dos quand elle avait respecté toute ligne de leur engagement. Pour une fois peut-être, elle n’avait pas mené la danse, se contentant de laisser à son partenaire, le soin de guider leur valse. Elle n’avait pas joué les demoiselles jalouses, ne lui avait pas même lancé une œillade brûlante lors de leurs rencontres dans les couloirs… Ni même jouée les amoureuses transies. Amoureuse. L’avait-elle même été ? Assurément non. L’émotion qui en était maitre était bien trop dangereux pour elle, elle ne pouvait se permettre de tomber sous le joug de n’importe qui. Toutefois, le béguin était là. Elle avait apprécié le jaune et noir, aimé passer du temps avec lui… Plus encore, paraître comme une jeune fille normale. Certes, ses baisers avaient été timides, jamais passionnés pour ne pas laisser le poufsouffle entre ses mains, mais l’histoire avait existé, et avait bien vécue. Alors que venait-il lui reprocher finalement ? Tout s’était déroulé comme LUI l’entendait. Eut-elle eu la main, qu’elle l’aurait mené dans d’autres retranchements. Et si elle avait fini par se faire à l’idée que tout était bel et bien terminé, elle n’en éprouvait pourtant pas moins le goût amer de l’échec. Celui de n’avoir sut mener à bien le couple qu’ils étaient. Un échec cuisant qui la ramenait à une bien douloureuse vérité.

Et voilà que ce soir, quand elle pensait enfin passer une nuit tranquille, loin des déboires sentimentaux, il l’attaquait, vil blaireau décidé à éloigner le serpent de sa tanière. Elle subissait son accusation, s’en défendait aussi sournoisement qu’elle pouvait le faire. Il n’aurait pas raison d’elle. Pas cette fois. Elle lui avait laissé le contrôle quand ils étaient en soi-disant couple, ce ne serait pas le cas ce soir. Cette nuit, elle comptait bien mettre les choses au clair, lui délivrer tout son fiel, remettre son arrogance en place et lui prouver qu’elle aurait put faire bien pire si elle avait prit l’avantage, la place du dominant. Son regard pourtant, dérivait de temps à autres de sa baguette à son sombre regard. Tss. Fallait-il avoir peur d’une pauvre demoiselle pour oser s’en servir. Un silence, tandis qu’elle continue son repas : plus vite elle l’aurait terminé, plus vite elle quitterait les lieux. Quoi que. Son côté moqueur était bien capable de trouver une autre grappe pour mieux ennuyer le Poufsouffle. N’était-elle pas arrivée avant lui après tout ? Mauvaise foi. « Tu es toujours aussi scénique. C’est toi qui a menti la première. Tu m’as caché ton identité. Comment croyais-tu que je pouvais réagir ? Tu t’es servie de moi. Rien n’était réel. » Encore des accusations, et qui eurent le don cette fois, d’agacer promptement la verte et argent. « Moi je t’ai menti la première ?! C’est un peu facile tu ne trouves pas ? Cesse donc de tout me mettre sur le dos MacCawley. Ce n’est pas MOI qui faisais tout pour arriver en retard aux rares rendez-vous que nous puissions avoir, ce n’est pas MOI, qui ai décidé de la marche à suivre pour le pseudo-couple que nous étions ! » La colère, fulminante, tandis qu’elle serre les dents. Il ne s’en tirerait pas ainsi, qu’importe comment la soirée pourrait s’achever. « A t’entendre, l’on pourrait presque croire que c’est une tare d’être ce que je suis. Tu veux la vérité ? Tout était réel, et plus que réel, car si j’avais usé du charme que je possède, tu ne serais pas là, à te plaindre, à trouver toutes les excuses possibles pour expliquer ton échec, mais à me baiser les pieds pour un seul regard de ma part. Alors remémore toi bien toutes nos soirées passées ensembles, et cherche la faille sur laquelle j’aurai pu jouer. Surprise, il n’y en a pas, parce que j’ai voulu être une jeune fille normale, avec le petit ami normal ! » Rouge, ivre de colère, les mots dépassent l’entendement. Elle ne lui dit pas tout naturellement. Ne lui murmure pas qu’il n’avait rien à lui apporter, qu’elle n’aurait donc put se servir de lui. Mais la soirée n’est pas achevée, et tout peut encore arriver.

Le jaune et noir savait qu'il jouait à un jeu dangereux. Il l'accusait en sachant être autant responsable. Les reproches ne se firent pas attendre. La vert et argent ne se laisserait pas faire. Il la connaissait trop bien pour qu'elle reste indifférente à ce genre d'accusation. Il ne pouvait s'en prendre qu'a lui même si désormais la faute se retournait contre lui. Le pire était peut être qu'elle avait entièrement raison. Il était souvent arriver en retard à leur rendez vous secret et parfois même n'était pas du tout aller à leur rencart. Il avait espérer qu'elle puisse comprendre qu'il lui fallait un temps d'adaptation et au final il s'était rendu compte que l'amour n'était pas aussi bien que ce qu'on pouvait dire. Le jeune homme avait eu besoin de continuer à jouer les solitaire. C'était ce qu'il savait faire de mieux il n'avait pas eu l'envie d'aller l'avouer à celle à qui pourtant il aurait du tout confier. Il n'était peut être tout simplement pas fait pour être en couple. Elle l'accusait de tord qui était les siens et d'autres qui était les leurs. Ce n'était pas juste.

«Je pensais que tu étais d'accord pour qu'on garde ça pour nous. Qu'aurez dit ceux de ta maison s'ils t'auraient vu avec un poufsouffle? J'ai juste voulu préserver ta popularité. »

Aymeric se doutait qu'elle trouverait un autre moyen de le rendre coupable et au fond ce n'était pas plus mal. Il n'avait pas le cœur à continuer cette discution qui n'aboutirait à rien qu'il ne sache déjà. Elle était en colère et il le sentait, peut être l'avait elle finalement réellement aimer. Lui n'était pas sur qu'il l'avait aimé pour les même raisons. Il avait juste voulu être comme tous les autres le temps d'un moment et tenter d'aimer quelqu'un. Ce n'avait pas vraiment été un grand succès. C'était même un désastre. Le reste de ses paroles le laissèrent pensif. Elle n'avait pas tord d'un côté. Il s'en voulait à présent de ne pas avoir su faire la part des choses et ne comptait pourtant pas s'excuser. Son échec était évident, leur histoire n'avait plus lieu d'être et il était désormais plus nécessaire de tenter de trouver un responsable. Ils devaient tous les deux tourner la page.

« C'était réel pour toi, alors oui tu as raison ce n'était pas réel parce que je t'ai fais croire que je t'aimais. J'ai aussi tenté de faire comme les autres. Tu étais une cible facile, très facile même ...»

Le masque de l'ex petit ami mesquin et cruel faisait surface. Le poufsouffle ignorait d’où lui était venu cette idée de lui faire croire qu'il était si mauvais. Il allait finir par s'en persuader.

Un soupir glacial, tandis que ses doigts ne mènent plus les grains de raisin à ses lèvres, mais se permettent désormais de jouer avec. Gaspillage. Le jeune homme face à elle l’agace, l’ennuie, l’indiffère par la même occasion. Il est idiot, futile, et se comporte en enfant pourri-gâté. Ne devrait-ce être elle avec ce type de comportement ? L’histoire ne l’avait pas touché, ne l’avait même jamais fait. Il n’était… oui, qu’un instrument pour voir, pour savoir si elle pouvait mener une relation à bien, elle savait désormais que non, jamais elle n’y parviendrait réellement, à moins que ce ne soit son “grand amour“ comme le voulait la tradition, la coutume, l’usage. Et de cela, elle n’en voulait nullement, que ce soit avec lui, avec un autre… La verte et argent s’était déjà intimement convaincue qu’il valait bien mieux pour elle et pour les autres, qu’elle ne tombe pas amoureuse, quand bien même l’histoire pourrait être belle. Au mieux, choisissait-elle des histoires plus que courtes et chastes avec des jeunes hommes qui pourraient lui apporter quelque chose. Opportuniste, elle voulait bien le reconnaître. Mais lui ? Le beau poufsouffle aux airs de maraudeurs ? Allons bon, il n’avait été… qu’une histoire sans grand intérêt, un semi-béguin… Au fond, pas même une histoire puisque cette dernière n’avait pas existé aux yeux des autres, et des leurs encore moins. Elle lui en voulait quelque part, de lui avoir fait croire qu’elle pouvait être comme toutes les autres jeunes filles, et d’un autre côté, savait pertinemment qu’elle avait voulu y croire d’elle-même. Alors à quoi bon cette discussion ce soir ? Dispute même. « Je pensais que tu étais d’accord pour qu’on garde ça pour nous. Qu’auraient dit ceux de ta maison s’ils t’avaient vu avec un poufsouffle ? J’ai juste voulu préserver ta popularité. » Sa popula… Cette fois, il se moquait réellement d’elle. C’en était trop, c’en était honteusement ridicule, inutile même de vouloir se justifier sur cette tirade, tant les lèvres de la demoiselle venaient de s’étirer en un sourire migrant en hilarité. Un rire amer, justifiant de sa colère.

Ô Merlin qu’il l’ennuyait, l’agaçait, la frustrait et tant d’autres sentiments outrageusement négatif. Car déjà le rire disparaît, sa tirade se fait longue, lui explique que si elle avait joué de lui avec les charmes hors normes… oh grand dieux il ne serait dès lors rien de plus qu’un pantin entre ses doigts, et dont elle tirerait les ficelles. Non, elle lui avait laissé libre choix, une liberté totale, et il en avait abusé. « C’était réel pour toi, alors oui tu as raison ce n’était pas réel parce que je t’ai fait croire que je t’aimais. J’ai aussi tenté de faire comme les autres. Tu étais une cible facile, très facile même… » Un grain de raisin qui éclate, et déjà, la voilà qui semble partagée entre la colère et l’hilarité. Etait-il réellement en train de jouer cette carte ô combien absurde ? Une cible facile ? Oh merlin, le vile mensonge, elle était sans conteste la demoiselle la plus difficile à aborder, il avait lui-même dû s’en rendre compte. On pouvait lui courir après, elle ne répondait nullement aux avances, Yaxley en était une preuve irrémédiable. Qu’importe, car la vérité venait d’éclater, et elle ne pouvait s’empêcher d’en dévoiler une autre. « Tu m’as faire croire que tu m’aimais ? Comme je suis honorée que tu ais pu chercher à me protéger de tes faux sentiments, non vraiment, c’est trop mignon… et tellement inutile. Tu as vraiment cru que je pourrai tomber amoureuse d’un homme que je ne vois que lorsqu’il daigne se montrer et qui n’assume pas même un couple, même considéré secret ? Tss tss tss. Tu me déçois franchement. » Une joute inutile, futile, et de gamins. Mais s’il jouait l’enfant, elle pouvait tout aussi bien le faire. « Mieux encore, regarde-moi. Je te donne l’impression de pouvoir tomber amoureuse de toi ou de qui que ce soit ? Épargne-moi tes tentatives déchues, tu es ridicule et pitoyable. Et n’essaie pas non plus d’être ce que tu n’es pas. »

Les paroles du poufsouffle n'avaient aucun sens. Il ne croyait pas un mot de ce qu'il disait et savait très bien que la serpentard ne le serait pas non plus quand bien même il essayait de se montrer convaincant. Il n'avait jamais été un très bon menteur, sauf pour certaines choses. Il fallait que la cause soit juste pour qu'il trouve raison à ses mensonges mais pour l'heure rien n'y faisait il était juste blessé dans son estime parce que la vert et argent avait raison et qu'il avait tord. Il ne supportait pas d'avoir tord, ça signifiait pour lui un échec. Un échec d'autant plus important puisqu'il s'agissait là de sa vie sentimentale et que malgré tout le mal qu'il se donnait à éviter d'en avoir il y parvenait. Il avait voulu se préserver de l'amour parce qu'au final on finit toujours par en souffrir d'une manière ou d'une autre. Aymeric avait enfreint son propre interdit et il s'en mordait les doigts. Il la décevait. La déception signifiait pour lui qu'elle mentait un peu aussi de son côté. Elle avait sans doute espérer une autre issue à leur histoire, une fin meilleur peut être. Il ne pouvait pas le dire. Il n'était pas dans sa tête. Il la laissa continuer en écoutant ses propos. Elle tentait de se donner des excuses, mais il n'était pas dupe. Si tout ça avait été réel pour elle c'est qu'elle avait du un peu l'aimer quand même. Il baissa sa baguette et s'apprêtait à s'en aller. Cette discution ne menait à rien de tout façon. Il bu un peu le contenu de son verre. Il était à la base venu pour ça alors autant ne pas se priver de ce petit plaisir. Une fois qu'il en eut assez il reposa le verre sur la table et regarda longuement Dylüviàh. Du voix calme il lui dit:

« Si je ne t'intéressait pas, tu aurais choisi quelqu'un d'autre, comme tu me l'a si bien fait remarquer tout à l'heure. Ne me dit pas que tu n'étais pas amoureuse, même juste un peu, parce que je sais que c'est faux. N'essaies pas non plus d'être ce que tu n'es pas.»

Il avait reprit les même mots qu'elle sachant pertinemment qu'elle tenterait d'avoir le dernier mot, sauf si elle s'avouait vaincu ce dont il doutait fort. C'était une fille après tout, les filles aimaient avoir le fin mot de l'histoire. Il ne s'en alla pas tout de suite, espérant peu être qu'elle lui confirme ce qu'il venait d'avouer, qu'il avait en effet menti et qu'il avait éprouvé des sentiments, même si ceux ci étaient assez étrange. Il avait toujours été contradictoire dans ses propos. Ce n'était pas la première fois qu'il revenait sur ce qu'il avait avancé plus tôt.

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