Encore une nuit que je n'avais pas passé dans le cachot des verts et argents. J'avais une nouvelle fois fait le mur et je m'étais retrouvé dans le parc alentour avec Lucian. Ce dernier s'était une nouvelle fois lancé dans une série de paris. Paris que j'avais bien sûr, accepté. Et l'un d'eux était donc responsable de ma présence ici. La nuit était tombée depuis deux bonnes heures et je n'avais même pas posé un pied dans la maison qui était à présent la mienne. J'avais quitté la salle commune des serpents quelques heures plus tôt, juste après le repas. Pendant ce dernier, j'avais profité des hiboux pour échanger quelques messages avec des contacts à l'extérieur de Poudlard. La plume que je tenais à la main parcourait le parchemin. Alors que mes camarades à mes côtés dévoraient leurs repas. Je n'avais touché à aucun met qui se trouvait à mes côtés. Mes pensées étaient rivés sur l'extérieur et sur ces nouvelles que j'attendais. Bref, j'avais à peine mangé quand je décidais de regagner le dortoir des Serpentards. Sauf qu'une nouvelle fois, mon chemin croisa celui de mon aîné. Et nous nous retrouvions quelques minutes plus tard hors de Poulard, un club de golf en main. J'avais encore des crampes à la main. Deux heures plus tard, le souffle court, je m'étais ensuite redirigé vers le château. Je regardais les alentours, ne voulant pas croiser la route d'un préfet. Non pas que je les craignais mais simplement parce que je n'avais pas envie de m'attarder sur ces fouines insolentes.
Je marchais d'un pas régulier, laissant mon regard bleuté observer les environs. J'appréciais me trouver seul dans le parc de l'école. Surtout quand il ne regorgeait pas des piètres sorciers, ce qui était assez rare, hormis lors de mes balades nocturnes. La nuit était donc tombée et je m'apprêtais à regagner mon dortoir non sans une lassitude évidente. Voilà ce qui m'agaçait à Poudlard, c'était trop calme. Quand j'étais à Londres, je vivais la nuit. Je ne comptais pas mes excès, mes nuits blanches. Ici, tout était réglementé et je détestais cela. Dans un sens, j'avais réellement hâte de terminer mes études. La vie trépidante londonienne me manquait, même si j'exécrais les moldus au plus haut point. Devoir les côtoyer était un véritable ennui. Voilà pourquoi mon cercle d'amis se composait quasi exclusivement de sorciers, et de sang pur. C'était dans ce genre de moment que je me disais que l'Ombre avait de très bonnes raisons d'exister. Je marchais vers le château quand j'entendis du bruit à quelques mètres de moi. Fronçant les sourcils, je balayais les environs de mon regard perçant. Et je remarquais rapidement une présence à quelques mètres.
Cette silhouette familière ne devait pas se trouver ici. Bien qu'on aurait pu dire la même chose pour moi. Ce qui me fit sourire intérieurement. Je n'avais jamais respecter les règles en vigueur dans le château et cela n'allait pas commencer aujourd'hui. Je m'étais arrêté dans ma marche, observant silencieusement la jeune femme qui me tournait le dos. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Les mains dans les poches, je me décidais enfin à me dirigeais vers Luce qui n'avait pas encore remarqué ma présence. J'appréciais la jeune femme et elle devait le savoir. Nous avions un jeu favori, celui du chat et de la souris. Bien sûr, j'étais le chat. J'avais envie de n'en faire qu'une bouchée mais la demoiselle était farouche. Ce qui m'amusait. Si notre jeu était simple, il n'aurait pas la même saveur. Je me lasserais d'elle comme elle se lasserait de moi. La lune argenté posait son ombre sur l'herbe que je foulais. L'obscurité avançait à mesure de mes pas. Jusqu'à ce que je vienne me poser derrière la jolie blonde, à un mètre exactement, de sa silhouette aux courbes harmonieuse. Je savais à cet instant là, que ma présence venait d'être révélé. Mon ombre venait se fondre devant elle. Je prenais alors la parole, d'une voix calme mais aux accents graves et légèrement froids. « Aurais-tu oublié le chemin qui te mène à ton dortoir? » Je m'approchais à nouveau d'elle, mon torse contre son dos. Mon souffle se perdit sur son cou à la pâleur lunaire. Je pouvais sentir son parfum. Je venais poster une main sur sa hanche sans ajouter de pression. Puis je retirais ma main, venant au devant de la jeune femme pour ensuite avancer vers l'arbre centenaire, tout proche. Je plongeais une main dans la poche de ma robe de sorcier. J'en sortais un paquet de cigarettes à moitié vide. Je prenais un tube des doigts pour ensuite le coincer entre mes lèvres alors que mon regard azur se posait à nouveau sur la sorcière qui me faisait à présent face.
J'avais rencontré Luce à mon entrée à Poudlard. La demoiselle était la petite sœur d'un ami de Lucian et forcement nos chemins s'étaient croisés très tôt. J'appréciais son caractère. Elle me changeait des jeunes femmes inintéressantes qui peuplaient le château. Elle avait une étincelle dans le regard qui révélait qu'elle était une demoiselle pleine de ressources et cela me plaisait. Notre jeu du chat et de la souris s'était mis en place et depuis nous prenions un malin plaisir à nous tourner autour. Nous aimons tous les deux le feu, le jeu. Et c'était encore mieux lorsque ces deux derniers étaient réunis. Une étincelle éclaira l'espace d'un instant mon visage. Je tirais une bouffée alors que ma main gauche remettait le briquet et le paquet de nicotine dans ma poche. Je m'adossais au tronc de l'arbre qui avait perdu ses feuilles verdâtres depuis quelques semaines tout en gardant mon regard sur la Poufsouffle.
a nuit était tombée depuis peu, le froid des nuits de Novembre engloutissait le château et ses alentours d’une température peu clémente. J’aimais bien l’hiver, la neige et toute la splendeur que son manteau offrait lorsqu’il s’étalait sur l’herbe encore verte. Malheureusement, la blanche neige se laissait désirer et je ne disposais que de tristes journées d’Automne pour écouler mes heures. Les cours avaient repris depuis peu, les vacances étaient terminées et j’étais heureuse de revoir ces têtes que je n’avais pas vues depuis deux bonnes semaines. Avec les récents événements survenus à Poudlard, l’ambiance était pesante et personne ne s’aventurait seul dans les vouloirs, encore moins la nuit. Les vacances m’avaient fait du bien, j’avais pu, à mon aise, profiter de mon humble frère qui m’avait comblée d’attentions bonnes et sincères. J’aimais quand il se comportait bien, lorsqu’il ne faisait pas tout pour être comme père ou que sais-je. J’avais revu Lucian après deux semaines d’absence et cela m’avait fait le plus grand bien. J’avais revu Fenrir également, mon meilleur ami par excellence, et nous avions conté, tour à tour nos vacances, dans une détente conviviale. J’avais de loin aperçu Quigg et avais ressenti, comme à mon habitude, ce doux pincement au cœur à sa simple vision. Il était beau, il l’avait toujours été. Je regrettais cependant de n’avoir pu qu’apercevoir Pride au détour d’un couloir. J’aimais sa compagnie, aussi déboussolante ait-elle été parfois. La journée s’était écoulée à une vitesse éclair, si bien que je n’avais même pas encore eu le temps d’envoyer un hibou à père pour lui faire part de mon nouveau désir. Une robe, jaune et belle qu’il me fallait absolument pour le prochain bal. Je me proposerai donc pour un prochain travail afin de lui en rembourser l’intégral, je ne plaisantais pas et il me savait responsable.
Je n’avais pas faim ce soir et la compote de potiron que servaient les elfes en entrée avait coupée court à ma politesse et, m’excusant pour ne pas être désagréable, je m’étais éclipsée dans la salle commune des jaunes et noirs. Arrivée dans le dortoir, je manquai lâcher un cri d’effroi. Un désordre sans nom avait pris possession du dortoir des filles et, habituée depuis l’enfance aux corvées ménagères, je me lançai dans la terrible entreprise que de mettre un peu d’ordre dans cette chambre d’adolescents. Mes camarades étaient adorables, mais leur attitude bordélique et leur manque de savoir vivre me mettait hors de moi. Oui, en quelque sorte j’étais une fée du logis, une femme à marier comme le disait souvent Eliot à contre cœur. Je souriais souvent à ce genre de remarque, car au plus profond de moi, je savais pertinemment que mon grand frère ne tenait pas à ce qu’un autre homme que lui pose la main sur moi, sur mes cheveux, sur mes joues emplies de larmes parfois. J’étais sienne, j’étais la prunelle de ses yeux et il était la mienne. Aussitôt le ménage terminé, je me laissai tomber sur mon lit et y resta 1 bonne heure sans bouger. 1heure, le temps qu’il fallut pour que le calme plat du dortoir me rende folle et me pousse à vouloir faire quelque chose de ma fin de soirée. Une folle envie de prendre l’air, d’aérer la jeune femme que j’étais venue à gorgée d’air frais et d’automne.
Faisant attention à ce qu’Eliot ne se doute pas de mon absence dans le château, je m’aventurai dans le parc déjà rendu sombre par le soleil couchant et commençai une balade des plus revigorantes. Je savais pertinemment que l’interdiction de sortir du château après le soleil couché était de mise, mais le règlement ne m’importait guère. Je n’étais pas désobéissante et de loin pas une cancre, mais j’aimais vivre ma vie à mon rythme, telle que je l’entendais et pour l’heure, rester enfermée n’était pas dans mon optique de vie. J’aimais l’air pur de fin de soirée, le calme que pouvait procurer le par cet qui permettait une osmose complète entre le corps et la nature. J’étais sensible, trop sensible peut-être à ce genre de sensations simples et rustiques. Arrêtant ma procession devant un grand chêne dont la majesté rendait pâle la plus haute des tours de l’école, je levai les yeux au ciel afin d’observer la multitude de couleurs, les innombrables saveurs des feuilles qui, vieillies par le temps fiévreux avaient des allures d’ocre et de feu. Bien loin de m’imaginer que quelqu’un puisse rompre la parfaite harmonie de cet instant de contemplation. La lune qui se dressait au plus haut de son règne nocturne donnait au parc une faible blancheur qui éclairait sensiblement les courbes des arbres et celle de mon corps sur le sol. Fermant les yeux quelques secondes, je me laissai emporter dans le manteau nocturne de cette fraîche soirée d’automne. Ne faisant plus qu’un avec le parc tiède, je sursautai lorsqu’une voix familière m’extirpait de mes rêveries d’union spirituelle. Je souris malicieuse au son et à l’effet que cette voix me procurait en patientant quelques instants encore avant de me retourner ou de répondre. L’étranger s’avança alors plaçant entre nous une proximité plus intime qu’il ne l’aurait fait au quotidien. Une main, posée sur ma hanche, un frisson, je croisai mes bras sur ma poitrine pour feindre un remoud de fraîcheur. Ne me laissant pas m’encombrer d’un demi-tour qui pouvait m’être éprouvant, le jeune sorcier prit place en face de moi et me fixa alors de son regard aux couleurs d’océan. Rien n’est plus beau à voir qu’un homme qui nous regarde en fumant sensuellement une cigarette, drogue douce et meurtrière.
« Et j’aimerais le perdre encore. Il y’a tant de choses qui sont encore à découvrir dans ce parc. » Dis-je en m’avançant vers lui. Pride et moi nous connaissions depuis des années déjà et nous éprouvions l’un pour l’autre un respect sans fin. J’aimais sa compagnie et la tension qui régnait lorsqu’il était dans mes environs. J’aimais jouer avec lui, le faire languir, le faire espérer certaines choses qui n’arriveraient très certainement jamais. Il n’était pas fait pour moi tout comme je n’étais pas faite pour lui, il y’avait Lucian, comme il y’avait Eliot, puis il y’avait ce beau Gryffondor auquel je rêvais chaque nuit dans l’espoir d’un jour le connaître. Je m’avan4ai encore avant de m’approcher tout près de Pride, de prendre sa joue gauche dans ma main et de lui murmurer à au creu de l’oreille : « T’ai-je manqué ? » et de lui déposer un léger baiser sur la joue en guise de salutation. Nous ne nous étions pas vu depuis deux bonnes semaines avec les vacances. Je m’éloignais alors, un sourire malicieux aux lèvres et tournoyai une fois sur moi-même avant d’ajouter : « Ma robe te plait-elle? » C'était une nouvelle robe, une robe blanche qui se releva légèrement au contact du vent qu’avait fait naître ma rotation et j'avais besoin d'un avis. Elle me plaisait, à moi, mais qu'en diraient les autres? Je lui souris en me retrouvant face à lui en espérant qu’il la trouve belle. Comme toutes les filles, j’aimais être jolie et je savais que Pride avait un avis assez critique sur les filles et leur façon de s’habiller. Ma robe n’était pas longue, elle m’arrivait aux genoux, pieds nus, j’avais posés mes ballerines blanches un peu plus loin. Toute de blanc vêtue, la pureté incarnée en ma chair l’espace d’une nouvelle soirée. Ce jeu m’avait manqué.
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