❝ Nos actes ont toujours des conséquences. Il faut vivre avec. ❞ « Les vies sont si fragiles, si incertaines. On croit parfois leurs fondations solides, on s'émerveille du chemin parcouru, puis, comme ça, soudainement, pour un éblouissement, elles volent en éclats, se fracassent contre un rêve. Qui peut se prémunir de ça ? Qui peut se croire assez fort pour ne jamais chuter, pour ne pas désirer céder à ce qui un instant l'a fait défaillir ? » ♣ Laurence Tardieu

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Du soutien, de la réflexion, aucune précipitation. C’était exactement ce qu’il leur fallait à tous, en cet instant précis. Pour les quelques deux cents élèves massés devant l’immense portail de Poudlard, l’heure n’était plus à la plaisanterie. Il venait de se produire quelque chose d’inattendu et de très grave, quelque chose qui pourrait modifier le cours de l’histoire magique et faire basculer le petit monde des sorciers, auparavant paisible, une fois de plus dans la terreur et la panique. Tout comme ses camarades, Hope retenu son souffle quand elle vit la marque des ténèbres s’élever dans le ciel. Si quelques chuchotements interrogatifs se faisaient entendre de ci et là, ce n’était pas le cas de la jeune blonde. Hope ne savait que trop bien ce que représentait cette marque. De nombreux grimoires de magie noire se trouvaient dans la demeure des Wells et elle avait déjà croisé cette marque sur la première de couverture de certains livres. Une chose était certaine, ce qui allait suivre n’aurait rien de réjouissant.

Une voix glaciale s’éleva, débita son lugubre message, puis s’évanouit, laissant place à un silence pesant, qui fut quasi immédiatement remplacé par des chuchotements paniqués. Hope sentait un vent de panique s’emparer d’elle. Son instinct lui intimait l’ordre de fuir cet endroit, de ne pas rester une minute de plus devant ce portail qui venait de se verrouiller dans un bruit de cadenas qui semblait définitif. Fuir, oui, mais pour aller où ? Retourner vers Pré-au-Lard ? C’était la seule solution qui s’offrait. Dans tous les cas, Hope savait qu’elle ne devait pas quitter le reste du groupe. S’isoler était la meilleure solution de s’offrir à leurs agresseurs masqués. Après tout, n’était-ce pas la stratégie de tout bon prédateur que d’isoler une de ses proie du reste du troupeau pour la rendre plus fragile et en faire son dîné ?

Il se produisit ce que Hope avait tant redouté. C’était la panique générale. Les élèves s’enfuyaient en courant dans le but ultime de sauver leur peau. Hope fut bousculée à plusieurs reprises et, bien évidemment, personne ne prit la peine de s’excuser. Alors que tout leur petit monde semblait s’écrouler sous leurs yeux, la courtoisie n’était plus de rigueur. Hope savait qu’elle n’était pas directement en danger. Après tout, si elle avait bien compris, seuls les nés-moldus, voir les sangs-mêlés étaient menacés par cette mystérieuse Ombre. Elle était la fille de Charles Wells, son sang était tout ce qu’il y avait de plus pur, même si elle n’en retirait aucune fierté. Pour une fois, cette particularité allait peut-être lui apporter quelque chose de concret. Qui pouvait bien vouloir s’en prendre à elle ?

Suivant le mouvement général, Hope se dirigea de nouveau vers le village au pas de course. Elle ne cessait de se répéter qu’elle ne courrait logiquement aucun danger, pourtant, la panique s’emparait d’elle. Hope avait peur, très peur. Elle craignait ce qui allait suivre, ce à quoi elle allait devoir assister. Aurait-elle le courage de s’opposer ? Ou alors fuirait-elle lâchement ? Son appartenance à la maison des lions la classait logiquement dans la première proposition, mais rien ne lui semblait plus évident. Un élève passa à toute vitesse près d’elle et la poussa pour libérer de l’espace. La jeune gryffondor tomba à terre. Si l’heure n’avait pas été aussi grave, elle aurait put faire une jolie illustration de l’expression « mordre la poussière », car c’était exactement ce qu’elle faisait à cet instant. Il lui fallut quelque instants pour reprendre ses esprits et quand elle se sentit enfin prête à se relever et reprendre sa course folle, les autres élèves étaient déjà loin.

Une silhouette s’approchait d’elle lentement, comme un prédateur qui traque sa proie. Son instinct lui dictait que cette personne lui voulait du mal. Elle en eu la confirmation quand elle aperçu son visage masqué. Hope se releva brutalement, repris son équilibre tant bien que mal et commença à courir droit devant elle. Elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit vers lequel elle se dirigeait. Elle avait perdu tout sens de l’orientation. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle voulait mettre le plus possible d’espace entre elle et ce mystérieux individu…

Les portes du château étaient fermées. Le message avait été adressé aux sangs-impurs pour qu’ils tremblent. La chasse était ouverte. Cette année, Halloween n’allait pas être à la fête pour tout le monde. L’ombre sortait ses pires menaces. Mais ce que la plupart ignoraient, c’était que les membres potentiels de l’ombre étaient testés afin de savoir s’ils méritaient ou non d’en faire partie. Ce soir, Amadeus était testé. Quand on lui avait fait par de sa mission, il en était resté sans voix avant de s’énerver. Il ignorait quelle était la nature des missions des autres, mais la sienne était presque irréalisable. Elle était d’une cruauté sans pareille. Même lui, adepte de violence et autre torture, n’aurait jamais pensé aller jusque là. Ce soir, Amadeus devait s’en prendre à l’une des personnes qui commençait à compter pour lui, à l’une des personnes avec qui il commençait à se rapprocher, à l’une des potentielles personnes avec qui il aurait pu passer le reste de sa vie. Ce soir, Amadeus allait devoir exploiter sa plus grande peur, lui qui l’avait pourtant déjà sauvé par le passé, lui qui savait si bien à quel point elle en avait tremblée. Ce soir, Amadeus allait devoir rassembler son courage, mettre ses sentiments de côté. Heureusement, pour accomplir cette mission, il ne serait pas réellement lui-même. Vêtu d’une robe de sorcier noire et affublé d’un masque, il était méconnaissable. Un sort modifiait également sa voix. Il n’avait pas peur d’être reconnu. Il savait qu’il était bien protégé.

Tout en regardant de loin la foule s’agiter, il essaya de repérer celle qui l’intéressait. Il restait tapi dans un coin en attendant de la voir. Inutile de déjà se faire remarquer. Quelques uns de ses collègues étaient déjà sortis de l’ombre, effrayant les élèves lambdas et peut-être quelques sangs-de-bourbe. Ils étaient tous masqués. Les élèves ne savaient pas à qui ils avaient affaire. Amadeus préféra ne pas penser aux autres personnes à qui il tenait comme Wilhemina ou Zane. Eux aussi, s’ils avaient bien écoutés leur grand frère, devaient faire leurs preuves. Mais ce soir, il ne devait se soucier que d’une personne. Et il avait sa vie entre ses mains. La foule était bien trop dense pour qu’Amadeus ne puisse repérer sa proie, tous amassés vers Poudlard, ils allaient bien deviner qu’ils allaient devoir retourner à Pré-au-Lard. Tout en continuant à scruter la foule, il se demanda pourquoi ils l’avaient choisi elle. Elle avait un sang tout ce qu’il y avait de plus pur. Certes elle était à Gryffondor, mais elle valait bien mieux que d’autres. S’ils l’avaient choisi, c’est parce qu’ils avaient remarqués qu’il s’était rapproché d’elle. Les avait-on espionnés l’autre jour au lac ? Il aurait du faire plus attention.

Enfin, quand les élèves commencèrent à se disperser pour aller se cacher dans différents recoins du village, il la vit. Elle avait peur, il pouvait le voir de là où il se tenait. Il n’était pas très loin, mais restait à l’abris dans sa petite ruelle. Soudain, il vit quelqu’un bousculer Hope et la vit tomber par terre. La colère monta en lui, étrangement. Mais au même moment, un élève débarqua devant lui. Amadeus leva sa baguette, et après un petit cri, l’élève fit demi-tour à toute vitesse. Sa baguette, voilà quelque chose qu’Hope pourrait peut-être reconnaître. Elle l’avait déjà vu quand ils étaient au lac. Il ignorait si elle y avait fait attention. Il paniqua légèrement. Mais sa mission ne requérait pas de magie. Il fallait tout de même qu’il soit prudent. Heureusement, sa baguette n’avait pas vraiment de signe distinctif, elle ressemblait à n’importe quelle baguette.

La chute d’Hope l’avait éloignée de tout autre élève et Amadeus sut qu’il était enfin temps d’agir. Toujours au sol, elle était vulnérable. Il sortit de sa ruelle et s’approcha d’elle. Elle était seule dans la rue à présent, seule face à lui. Il n’y avait personne pour s’opposer à lui. Quand elle le vit, elle paniqua à son tour. Il ne ralentit pas son pas, sinon il finirait pas réfléchir et il ne fallait pas qu’il réfléchisse, il ne fallait pas qu’il pense au mal qu’il allait lui faire. Ce soir, il fallait qu’il oublie à qui il allait s’en prendre. Si c’était n’importe quel sang-de-bourbe, Amadeus n’aurait pas hésité. Hope se leva et se mit à courir. Il accéléra le pas. Il n’y avait pas d’issus, elle se retrouverait bientôt sur la grande place. Elle allait droit dans le piège, vers la fontaine. Et quand elle y arriva, elle fut forcée de s’arrêter car deux chemins s’offraient, mais l’un semblait avoir déjà subi quelques dommages et ne paraissait pas sûr et l’autre était bien trop sombre pour savoir ce qui l’y attendrait. Amadeus s’approcha et leva sa baguette vers Hope. « Arrêtes de courir. Tu ne m’échapperas pas, je suis là pour toi. » dit Amadeus de sa voix la plus froide et menaçante. Il ne se reconnut même pas parler et c’était une bonne chose, le sort marchait à la perfection. « Un pas de plus et tu mordras à nouveau la poussière… définitivement. » Il bluffait, mais ça, elle l’ignorait.

Hope était sous l’emprise d’une terreur sans nom. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle n’avait jamais ressenti un sentiment de peur de cette envergure. Il y avait eu bien sur quelques petites frayeurs qui avaient fait accélérer de façon notable son rythme cardiaque, mais rien de tout cela n’était comparable à ce qu’elle ressentait à cet instant précis. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle pensait sa dernière heure venue. Ce fut le cas plusieurs fois durant son enfance lorsque sa malchance congénitale combinée à sa maladresse légendaire lui avaient valu quelques petits incidents de parcourt, ou encore, plus récemment, lorsqu’elle avait été à deux doigts de se noyer dans le lac de Poudlard, ce qui se serait probablement produit si personne n’était venu à son secours. Mais tout cela n’était rien comparé à ce qu’il se passait à présent. Pour la toute première fois, Hope ressentait que quelqu’un lui voulait du mal. Il ne lui restait qu’une chose sensée à faire : prendre ses jambes à son cou !

La jeune femme courait droit devant elle, n’osant se retourner, ne serait-ce qu’un instant, pour voir où en était celui ou celle qui la poursuivait. Sa cheville lui faisait affreusement mal, surement à cause de sa mauvaise chute, quelques secondes auparavant. Il était hors de question de s’arrêter ou de ralentir la cadence. Il lui semblait percevoir un souffle derrière elle. Etait-ce simplement le fruit de son imagination ou son agresseur était-il si près ? Etrangement, elle n’avait aucune envie de le savoir, pour l’instant. Les membres de l’Ombres étaient-ils si cruels ou simplement de sombres crétins pour s’en prendre à une jeune femme de sang pur. Rien, dans leur idéologie, ne les poussaient à s’en prendre à elle, pourtant c’était exactement ce qui était en train de se passer. Il n’y avait peut-être rien à comprendre, en fin de compte…

Bientôt, la course de Hope du prendre fin, elle courait droit vers la fontaine. Et, si elle n’avait jamais ressenti le besoin de faire trempette, ce n’était surement pas aujourd’hui que cela allait se produire. « Arrêtes de courir. Tu ne m’échapperas pas, je suis là pour toi. » La voix qui venait de s’élever pour la menacer était froide et terrifiante. Hope n’avait jamais entendu une telle voix et elle lui paraissait quelque peu irréelle, mais ce n’était pas le moment de s’attarder sur ce genre de détail. Son agresseur la menaçait de sa baguette et ne cessait de se rapprocher d’elle. Le souffle court, Hope l’observait, bouche bée, peu certaine de la démarche à suivre. Comme pour répondre à ses interrogations, la voix de l’inconnu s’éleva à nouveau : « Un pas de plus et tu mordras à nouveau la poussière… définitivement. » La décision la plus sage aurait été de rester immobile, mais à quoi bon attendre bien sagement celui qu’elle fuyait ? De toute manière, il ne lui voulait pas de bien. Il s’était encore rapproché d’elle. « Ne me touchez pas ! » La voix de Hope, dominée par la peur, était légèrement plus aigue que d’habitude. Par courage et surement plus par bêtise, Hope poussa son agresseur et pris le chemin qui se trouvait à sa gauche, celui qui semblait avoir subi des dommages. Il n’y avait aucune raison stratégique à ce choix, c’était celui qui se trouvait le plus près d’elle lorsqu’elle s’était échappée.

Logiquement, son agresseur s’était lancé à sa poursuite. Il n’avait pas l’air décidé à abandonner la partie aussi facilement. Hope, de plus en plus terrifiée, s’enfonçait dans les ruelles sombre de la petite bourgade magique, sans savoir réellement où elle allait. Elle avait perdu tout sans de l’orientation. Son pied buta dans ce qui semblait être un débris en bois et elle s’affala à nouveau. Ce n’était décidément pas son jour de chance. Le corps endolori, elle aperçu la silhouette qui la suivait gagner du terrain. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, tout était perdu. Même si elle trouvait la force de se relever, il y avait très peu de chance qu’elle puisse à nouveau se mettre à courir et, même si c’était le cas, elle ne pourrait pas pour autant échapper à celui qui la poursuivait. « Je vous en supplie, laissez moi. Je n’ai rien fais. » De gros sanglots incontrôlables s’échappaient à présent de la jeune gryffondor. C’était peine perdue, elle le savait pertinemment. Ce genre de personnage ne connaissait ni la pitié, ni la clémence.

Amadeus devait vraiment être menaçant car Hope semblait terrifiée. Il faut dire qu’avec son masque et sa voix changée, il était méconnaissable et l’inconnu fait peur. Lui n’avait pas vraiment peur de ce que pourrait lui faire Hope. Il se disait qu’effrayée, elle n’était pas en position de force. Lui par contre pouvait agir à sa guise. Pour le moment, il se contentait de la suivre. Elle courrait, droit dans le piège, et lui marchait sur ses traces. Il faisait des plus grands pas qu’elle, elle avait très peu de chances de lui échapper. Quand Hope avait entendu l’annonce de la marque, elle avait du se sentir en semi-sécurité à cause de la pureté de son sang, mais en réalité elle ne l’était pas et elle le réalisait. Amadeus n’avait pas d’autres choix que de s’en prendre à elle. Le Serpentard lui demanda de s’arrêter de courir et lui dit qu’elle ne lui échapperait pas. Il précisa qu’il était là pour elle, au cas où elle avait encore un doute. Amadeus scrutait le visage de la jeune fille pour voir l’effet qu’il produisait sur elle. Il expliqua que si elle faisait un pas de plus, il couperait court à son envie de s’enfuir. Il s’approcha d’elle, faisant quelques pas de sa direction. Le sorcier ne montra pas qu’il ne savait pas encore ce qu’il allait faire quand atteindrait sa proie. Derrière son masque, c’était de toute façon quelque chose d’impossible à deviner. Hope avait tellement peur qu’elle ne verrait rien. « Ne me touchez pas ! » cria Hope. Amadeus s’imagina alors si un autre membre de l’Ombre, un inconnu, avait menacé Hope comme ça. Il aurait vraiment détesté cette personne alors d’un autre côté, c’était bien que ça soit lui qui ait à faire ça et pas un autre. Il ne voulait pas toucher à Hope mais il n’avait pas le choix. A trop réfléchir, il ne vit pas Hope bouger et le pousser. Avec la force acquise par la peur, elle réussit à s’échapper. Elle choisit le chemin de gauche, celui qui semblait déjà avoir essuyé un combat. Amadeus serra les poings. Pourquoi s’enfuyait-elle alors qu’il venait de menacer sa vie ? Ce n’était pas raisonnable. Elle ne réfléchissait pas avant d’agir. Et maintenant qu’elle s’éloignait, comment allait-il la ramener au bon endroit ? Il se mit à sa poursuite sans trop tarder.

Courant derrière Hope, il ne la quitta pas des yeux une seconde. Elle ne pouvait pas s’enfuir, il était bien trop fort et rapide pour elle. La Gryffondor s’enfonçait dans les ruelles en espérant le semer ou pouvoir se cacher mais il avait bien étudié le plan de Pré-au-Lard et ne lui voyait aucune réelle issue. Il finirait par tomber sur elle en espérant ne pas croiser d’autres personnes, et encore moins d’autres membres de l’Ombre qui s’écarteraient de leurs missions. Au loin, Amadeus vit Hope trébucher et tomber à nouveau. Décidément, elle avait deux pieds gauches cette fille. C’était sa chance, il en profita pour gagner du terrain. Il arriva facilement à sa hauteur. Son cœur se serra quand Amadeus vit les larmes couler sur les joues de la belle Hope. Elle était terrifiée et c’était normal. « Je vous en supplie, laissez moi. Je n’ai rien fait. » dit-elle alors, puis elle recommença à pleurer sans pouvoir contrôler ses larmes. C’est vrai, elle n’avait rien fait, mais tout n’était pas juste dans la vie. Il la regarda un instant sans réagir. Il ne pouvait pas s’attaquer à elle dans cet état. Elle était vraiment fragile. Mais d’un autre côté, s’il ne le faisait pas, il n’intègrerait pas l’Ombre. Imaginez la honte qu’il ressentirait si son frère et sa sœur étaient pris et pas lui ? Non, il ne le pouvait pas. « Arrête de pleurer ! » ordonna-t-il sèchement en espérant que la peur prendrait le pas sur l’émotion et qu’elle reprenne ses esprits. Amadeus rangea sa baguette dans sa poche, de toute façon, Hope n’avait pas la sienne dans ses mains. Elle n’était pas prête à se battre, trop apeurée pour ça. Il fallait qu’il lui fasse des cours de défense contre les forces du mal sinon la prochaine fois, elle ne s’en sortirait pas sans lui. D’ailleurs, il n’était même pas sur qu’elle s’en sorte cette fois-ci. Il ignorait la suite des évènements. Il savait juste qu’il avait une mission. Il ne savait pas s’il irait jusqu’au bout. Il était attaché à elle malgré tout.

Amadeus s’approcha d’elle et sans qu’elle n’ait le temps de réagir, il la porta et la mit sur son épaule comme un sac à patates. Il était fort, il pouvait se le permettre. Heureusement, son masque créé par magie ne pouvait pas être retiré si facilement, cela nécessitait une baguette magique. Avec Hope sur les épaules, Amadeus revint en arrière. Il la sentait bien sûr se débattre mais elle semblait vidée de ses forces, sans doute l’effet des larmes. Ils arrivèrent bientôt au point qu’ils venaient de quitter, la fontaine. Une fois à la fontaine, il déposa Hope par terre, sans la jeter comme il aurait pu le faire, mais sans trop de douceur non plus. « T’es stupide ou quoi ? Si quelqu’un te dit que tu vas mourir si tu t’enfuis, tu prends quand même les jambes à ton cou ? » dit-il à la jeune fille. C’était trop tard maintenant, ce qui était fait était fait. Et puis maintenant, Amadeus n’avait pas à se justifier pour sa mission. Il attrapa Hope par le cuir chevelu et porta sa tête à la fontaine. Son visage n’était qu’à quelques centimètres de l’eau. Il n’avait qu’à appuyer et sa tête serait plongée sous l’eau. Mais c’était plus facile à imaginer qu’à faire. Placé derrière Hope, il la maintenait bloquée avec ses jambes pour qu’elle ne puisse pas s’enfuir. Elle devait sentir ce qui l’attendait et Amadeus n’osait pas imaginer la peur qu’elle ressentait.