better than fire whiskey
31 Décembre. Toute la famille McGregor et leurs amis allaient réveillonner ensembles sous une gigantesque tente plantée pour l'occasion sur les terres de la famille dans les Highlands. Tous les hommes ici portaient le kilt de leurs clans, de leurs familles, portant fièrement leurs couleurs et le motif de tartan propre à chacun. Barry, alors âgé de dix ans avait déjà l'habitude de mettre de genre de vêtements, qui paraissent si folkloriques aux yeux des non initiés et savait déjà quoi répondre si on lui demandait un jour s'il portait oui ou non quelque chose sous son kilt. Une réponse toute faite : «
The future of Scotland ». Trop jeune pour comprendre vraiment cette phrase, il la gardait néanmoins dans un coin de sa tête pour y répondre, sachant très bien qu'on finirait par lui poser cette question tôt ou tard. Rêvassant comme souvent, il releva ses yeux bleu océan vers sa mère, Neilina qui venait de passer sa main dans ses cheveux. «
ça va Murchadh ? » Le petit garçon hocha la tête en souriant à sa mère. Neilina était une très belle femme, qui faisait tourner la tête à tous les hommes sans faire le moindre effort. De longs cheveux bruns et bouclés, de grands yeux bleu et profonds comme l'océan qu'elle avait légué à son fils, ainsi qu'une peau naturellement très pâle. Madame McGregor était sans doute l'une des plus belles femmes des Highlands, son sang de Vélane expliquant sans doute en partie cette beauté presque surnaturelle. Barry en avait d'ailleurs hérité, de ce don. Un petit homme, qui était destiné à attirer les regards de ces demoiselles, à les faire tomber comme des mouches juste en leur souriant. Il en était déjà conscient, du haut de ses dix ans, qu'il plaisait aux filles. Neilina était une père exemplaire, tendre et affectueuse qui ne s'énervait que rarement après son fils, sachant très bien que faire des bêtises quand on est un petit garçon, c'est quelque chose de normal. Ainsi, avant de le punir elle avait pris l'habitude de lui expliquer pourquoi il ne fallait pas faire telle ou telle chose, pour que l'enfant comprenne et ne recommences plus. Sa méthode semblait plutôt bien fonctionner jusqu'à présent, et Barry bien qu'un peu trop plein d'énergie n'était pas un enfant turbulent et capricieux. Bien élevé et intelligent, poli et toujours affectueux avec ses parents. Un petit garçon au comportement exemplaire, que beaucoup de parents auraient aimé avoir. «
Ta tante Bonnibelle arrive, sois gentil avec elle, d'accord ? Je sais qu'elle t'énerves... Mais reste poli s'il te plaît. » Pas très loquace, il hocha de nouveau la tête avant de se lever pour accueillir la dite Bonnibelle. Une jolie jeune-femme blonde comme les blés de vingt deux ans, qui malheureusement n'avait que la beauté extérieur pour elle. Aucune beauté intérieur, c'était même plutôt le contraire. Elle faisait souvent exprès d'être infecte avec ton père Lennox, en lui parlant de magie. Et ce soir, elle ne fit pas d'effort pour ne pas que ton père, qui te regardait la mort dans l'âme, pense que tu était toi aussi un cracmol. D'ordinaire, les enfants commencent à montrer les premiers signes de magie vers sept ans. Seulement à dix ans... il n'avais toujours rien fait. Alors les gens jasaient, disant que finalement la malédiction perdurait et que le seul moyen pour qu'il se trouve une fille de bonne famille serait qu'il utilise son don de Veela pour l'embobiner...
Bonnibelle jasait, ouvertement devant lui en disant que finalement lui aussi tu était cracmol, que ça ne faisait aucun doute à présent. Furieux, fixant le verre de whisky pur feu qu'elle tenait dans sa main le petit garçon se disait qu'il ne pouvait pas être cracmol, puisqu'il était un McGregor de cinquième génération. Que cette fichue malédiction était belle et bien finit, il le sentait qu'il était un sorcier... Et pendant qu'il y pensait très fort, le verre explosa d'un coup, coupant ainsi la main frêle de la tante Bonnibelle.
Il y eut alors un silence pesant, seulement entre coupé par les plaintes de la blonde qui saignait a cause du verre brisé. Tout le monde regardait Barry. Ces quelques secondes d'étonnement général semblèrent durer des heures. Bonni' était bien trop faible pour exploser un verre de la sorte en le serrant simplement fort. Il n'y avait qu'une explication : c'était le petit McGregor, qui se décidait enfin à faire quelque chose, à prouver qu'il était bel et bien un sorcier. Immédiatement, ses parents le prirent dans leur bras, le félicitant. Le jeune garçon ne comprenait pas très bien ce qu'il venait de faire. Que simplement sous le coup de la colère, il avait réussi à prouver que la malédiction était terminée. Qu'il était un sorcier, qu'il ferait retrouver leur honneur aux McGregor, bafoués et reniés depuis quatre générations...
In the religion of the insecure
I must be myself, respect my youth
A different lover is not a sin
Toutes les vieilles familles de sorciers se connaissent entre-elles. C’était le cas des McGregor et des Wickham, autrefois liés par le sang suite à quelques mariages. Barry alors âgé de douze ans venait d’avoir une petite sœur, du nom d’Herveline. Une jolie petite pleine de vie, avec de grands yeux bleus, des cheveux bruns et une peau pâle. Il ressemblait beaucoup à sa petite sœur, et elle semblait avoir elle aussi hérité du don de vélane de leur mère.
Mais pour l’instant, le petit McGregor se fichait bien de sa petite sœur, et des conversations ennuyeuses des parents entre eux, qui prenaient le thé dans le jardin.
Enoah, c’était son amoureux. Depuis toujours il faut croire, car dès l’enfance les deux garçons avaient pris l’habitude de se donner la main. Ils étaient seuls, Anaël ayant décidé de ne pas venir.
Perdu au loin dans les terres des McGregor entourant le château, ils étaient tous les deux assis dos contre un vieil arbre et regardaient le ciel bleu en souriant. Ayant longtemps été fils unique, Barry avait trouvé en les jumeaux Wickham un certain lien fraternel. Anaël était son ami aussi… Mais il avait toujours été plus proche d’Enoah. Il avait même fait l’effort d’apprendre quelques mots en langage des signes pour communiquer avec lui, et espérait un jour le maîtriser pour pouvoir parler de choses secrètes entre eux à Poudlard sans qu’on les comprenne quand ils seraient plus grands.
A douze ans, Barry ne se rendait pas vraiment compte que ce qu’il faisait avec son ami pouvait être perçu comme sale, contre nature, par certains. Les deux garçons se souriaient, profitant de ce beau samedi de mai, où il faisait particulièrement doux. Caressant doucement le dos de la main d’Enoah avec son pouce, le jeune McGregor finit par se pencher doucement vers lui pour lui donner un baiser. Un baiser d’enfant, prude et chaste… Mais déjà contre nature. Si bien qu’avant qu’il ait eu le temps de dire Quidditch, il se fit séparer de force d’Enoah, tiré en arrière par le père de celui-ci furieux.
C’est ainsi qu’ils furent séparés tous les deux, et punit. Barry s’inquiétait pour son ami, il savait que ses parents et particulièrement son père étaient durs avec lui… Alors, avec son interdiction de Quidditch pour un mois et l’obligation d’étudier la magie druidique avec le grand-père, il s’en sortait plutôt bien. Suite à cet événement, les deux garçons ne se revirent que sous le contrôle des parents, durant quelques repas de familles entre vieilles familles écossaises. Un fils sourd, visiblement homosexuel et « amoureux » d’un fils de cramol… c’était vraiment la honte ultime pour le patriarche Wickham. Plus jamais on ne les laissa seuls, l’un avec l’autre… Du moins, jusqu’à leur entrée à Poudlard.
Deux ans étaient donc passés depuis l’incident. Barry savait que son ami venait de perdre son jumeau, et s’en voulait de ne pas avoir pu être là pour le prendre dans ses bras, pour le consoler. Alors, tous les deux avaient rattrapé le temps perdu, dans un wagon de la locomotive rouge. Ils étaient seuls, Barry parlait avec Enoah en prenant soin de bien articuler pour qu’il puisse lire correctement sur ses lèvres, l’avait câliné et consolé comme il avait pu. Il ne pouvait pas comprendre ce que ressentait son ami. Mais il essayait de faire de son mieux pour l’aider à remonter la pente, à s’en sortir.
A la cérémonie des répartitions, les deux jeunes sorciers furent envoyés dans la même maison : Serdaigle. Maintenant, Barry McGregor en était certain. Plus rien ne pourrait les séparer.
Without emotions, without feelings
«
Barrrrryyyyyy !!! » Il en faisait tourner des têtes, le beau McGregor. Mais il ne s’attachait pas. Jamais. Toutes ces filles, qui l’aimaient à la folie lui s’en fichait. Tout ce qu’il voulait c’était profiter de sa jeunesse. Enlaçant la demoiselle qui venait vers lui dans la boite de nuit bondée, il déposa un léger baiser sur la joue de cette dernière, qui se mit à glousser. Ses amis sorciers savaient qu’il était Veela. Qu’il les attirait toutes comme des mouches, qu’il n’y pouvait rien. Mais Barry ne s’en plaignait pas, il aimait ça avoir du succès. Un vrai narcissique…
Elle était belle, cette jolie moldue. Une grande blonde élancée avec de jolis yeux verts. Erin, Erin ?… Il avait oublié son nom de famille. Enlaçant un peu mieux celle-ci par la taille, il lui murmura : «
Je t’offre un verre ? » C’était toujours la même tactique, avec les filles. Des jolis sourires, des belles paroles, le coup du regard pour les envouter. Et une fois lassé d’elles, il passait à autre chose enchaînant ainsi les conquêtes sans lendemain depuis maintenant un certain temps. Le petit McGregor était devenu un beau garçon, grand et musclé juste comme il faut : ni trop, ni pas assez. Des airs de bad boy avec quelques tatouages, toujours bien habillé et soucieux de son apparence, il usait et abusait de son don de Veela pour charmer les demoiselles… Un véritable don juan, un prédateur.
Mais un jour, tout ça s’arrêtera. Il tombera amoureux, sans doute malgré lui de quelqu’un qu’il ne choisira pas. Cette personne deviendra son obsession, sa drogue, sa raison de vivre. Il allait devenir paranoïaque, arrêter de vivre sa vie pour se consacrer uniquement à son amour. Ce serai l’enfer, pour lui comme pour l’autre… Barry appréhendait ce moment, ce jour là. Mais finalement… Peut-être que tout se passerai bien ? Il était encore trop tôt pour le dire…